Fiche Franchise : New York Giants

500-Giants

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1925
Division NFC East
Stade MetLife Stadium
Propriétaire John Mara & Steve Tisch
Président John Mara
Manager Général Joe Schoen
Head Coach Brian Daboll
Titres 4 NFL (1927, 1934, 1938, 1956)
4 Super Bowls (1986, 1990, 2007, 2011)
Site Internet http://www.giants.com/

 

Introduction

 

Les Giants sont basés à East Rutherford (la banlieue de New York), dans l’état du New Jersey. C’est la quatrième franchise la plus ancienne de NFL après les Cardinals, les Packers et les Bears. Tout au long de l’histoire si une division Est a existé, ils en ont fait partie, les menant naturellement à la NFC East aujourd’hui.

C’est l’équipe qui comptent le deuxième total de titres dans l’histoire de la ligue avec huit (derrière les treize des Packers) : ils ont accumulé quatre titres NFL avant la création du Super Bowl et cinq participations au Super Bowl (1986, 1990, 2000, 2007, 2011) pour quatre victoires.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Giants utilisent les couleurs blanc, bleu, rouge et argent.

  • Tenue couleur : maillot bleu – numéro blanc – pantalon argent – socks bleu.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro rouge – pantalon argent – socks rouge.

Les Giants n’ont pas de mascotte.

 

Membres du Hall Of Fame

 

1963 – Mel Hein, Tim Mara (Fondateur/Propriétaire)
1966 – Steve Owen
1967 – Ken Strong, Emlen Tunnell
1971 – Andy Robustelli, Y.A. Tittle
1975 – Roosevelt Brown
1977 – Frank Gifford
1978 – Alphonse « Tuffy » Leemans
1981 – Morris « Red » Badgro
1982 – Sam Huff
1984 – Arnie Weinmeister
1986 – Fran Tarkenton
1997 – Wellington Mara (Propriétaire)
1999 – Lawrence Taylor
2005 – Benny Friedman
2006 – Henry Carson
2013 – Bill Parcells (Coach)
2014 – Michael Strahan
2020 – George Young (General Manager)

 

Numéros retirés

 

1 – Ray Flaherty
4 – Alphonse « Tuffy » Leemans
7 – Mel Hein
10 – Eli Manning
11 – Phil Simms
14 – Ward Cuff, Y.A. Tittle
16 – Frank Gifford
32 – Al Blozis
40 – Joe Morrison
42 – Charlie Conerly
50 – Ken Strong
56 – Lawrence Taylor
92 – Michael Strahan

 

Stade

 

http://www.stadiumsofprofootball.com/nfc/images/meadowgiant11952.jpg

Les New York Giants jouent au MetLife Stadium.
Il a été inauguré le 10 avril 2010.
Il contient 82.566 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. La NFL à l’assaut de la Grosse Pomme (1908-1930)
  2. L’ère Steve Owen (1931-1953)
  3. Les « Madison Avenue Giants » (1954-1963)
  4. La traversée du désert (1964-1978)
  5. Young, Parcells, Simms & Taylor (1979-1985)
  6. Deux titres pour les Giants (1986-1992)
  7. Simms part et le carrousel démarre (1993-1999)
  8. Une attaque stable et une nouvelle défense de fer (2000-2003)
  9. Les débuts du duo Coughlin-Eli (2004-2006)
  10. Les rois du retour en force (2007-2011)
  11. Une période post-Super Bowl difficile (2012-2023)

 

La NFL à l’assaut de la Grosse Pomme (1908-1930)

 

Il est impensable qu’un sport professionnel ne puisse pas s’implanter dans un état aussi actif que celui de New York : c’est pourquoi il n’est pas surprenant que, dans les années 1910, alors que le football pro est dans ses timides débuts, une des ligues les plus reconnues soit la New York Pro Football League, créée en 1908. Elle entretient des liens étroits avec l’Ohio Football League, l’autre ligue professionnelle principale à cette époque ; il est donc logique que les deux participent activement à la création de l’American Professional Football Association ou APFA, qui deviendra la NFL un an plus tard.

OLYMPUS DIGITAL CAMERALes Rochesters Jeffersons et les Buffalo All-Americans rejoignent la NFL dès 1920, représentant l’état de New York, mais aucune équipe n’est basée dans la Grosse Pomme elle-même. En 1925 les Jeffersons disparaissent, et en parallèle Tim Mara, un businessman et bookmaker (ce qui est légal à l’époque), décide d’investir 500$ pour créer la franchise des New York Football Giants (pour ne pas les confondre avec l’équipe de baseball du même nom). La NFL voit cette création comme une très grande opportunité car nombre d’autres équipes viennent de villes moins importantes comme Daytona, Duluth, Providence ou Columbus, et une franchise à New York peut mettre le football professionnel sur le devant de la scène et non plus dans l’ombre de la boxe, du baseball ou du hippisme.

Comme d’autres franchises de la NFL, les Giants sont obligés pour commencer d’emprunter le mythique Polo Grounds des Giants du baseball, et la première saison avec le coach Bob Folwell se termine sur un satisfaisant 8-4. Cependant cela aurait pu être la seule année d’existence de l’équipe car les Giants ont passé la majorité de l’année dans le rouge financièrement. Heureusement pour eux, un match événement a renversé la donne : la venue aux Polo Grounds des Bears de Chicago et de Harold « Red » Grange. Première véritable star de la ligue à amener les foules dans les stades, Grange permet à la franchise de vendre 70.000 places et de rentabiliser la saison en quelques heures. Les Giants sont désormais ancrés à New York et dans la NFL.

Bien qu’à l’époque la position de Head Coach et l’effectif de l’équipe soient un peu flous, les premières années des Giants sont de très bonne facture. Une belle saison à 8-4-1 en 1926 sous les ordres de Doc Alexander permet à Earl Potteiger de reprendre l’équipe et de mener New York au titre NFL en 1927 avec un record de 11-1-1 (à l’époque le titre est décerné uniquement grâce au record, il n’y a pas de finale). Une baisse de régime à 4-7-1 en 1928 coûte sa place à Potteiger qui est remplacé par Roy Andrews ; les Giants redressent la tête immédiatement et terminent à 13-1-1 en 1929, mais leur seule défaite est contre les Packers de Green Bay qui, eux, terminent sans voir perdu et remportent le titre (12-0-1). Andrews puis le futur Hall Of Famer Benny Friedman entraînent les Giants dans une nouvelle belle saison à 13-4 en 1930, mais encore une fois ils terminent deuxième.

A la fin de l’année, une rencontre spéciale est organisée afin de récolter des fonds pour les sans-emplois et sans-abris de New York : une des meilleures équipes de la NFL rencontre la meilleure équipe universitaire – les Giants reçoivent des All-Stars de l’Université de Notre-Dame menés par le légendaire coach Knute Rockne. Mais le but de ce match est double : il s’agit également de faire connaître le football professionnel qui a du mal à s’implanter dans l’esprit des américains ; le sport est né dans les Universités, et la majorité du public considère que c’est là que se joue le vrai football. C’est pourquoi tout le monde table sur une victoire facile des All-Stars, mais ils vont avoir un choc : New York l’emporte de manière indiscutable 22-0. Au-delà des 110.000$ récoltés pour les déshérités (une somme astronomique pendant le Grande Dépression), cela affirme un peu plus la valeur du football professionnel. Malheureusement le Destin veut que ce soit aussi le dernier match du mythique Rockne comme entraîneur, car il décèdera dans un crash d’avion quelques semaines plus tard.

Les Giants comptent bien continuer de marquer leur empreinte sur la NFL et dans l’esprit des spectateurs, et pour cela ils vont enfin fixer la position la plus importante : celle d’entraîneur.

 

L’ère Steve Owen (1931-1953)

 

Au début 1931, les Giants rappellent un ancien joueur, Steve Owen, pour devenir le Head Coach. A cause de la Grande Dépression qui frappe durement le pays, Tim Mara, préoccupé par ses autres affaires, commence à déléguer les tâches quotidiennes de gestion de l’équipe à ses fils John (22 ans) et Wellington (14 ans seulement !).

L’équipe va poster deux saisons médiocres à 7-6-1 en 1931 et 4-6-2 en 1932, mais ils relèvent la tête en 1933 en terminant 11-3 grâce à de très bons joueurs tels le Lineman Rick Flaherty et les futurs Hall Of Famers Linemen/Kicker/Punter Morris « Red » Badgro, le Centre/Linebacker Mel Hein ou le coureur Ken Strong (à l’époque, tous les joueurs officient sur les trois escouades : attaque, défense et équipes spéciales). Mel Hein en particulier est un athlète phénoménal : il ne ratera pas un seul match en 15 ans de carrière, et ce sera probablement pour toujours le seul Centre de l’histoire à gagner le titre de MVP (1938) ! Ce record de 11-3 leur permet d’accéder à leur première finale NFL contre les Bears de Grange, perdue 23-21.

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Ken Strong, Steve Owen et Mel Hein

1934 n’est pas une très bonne année pour les Giants (8-5), mais l’Eastern Division est si médiocre qu’ils arrivent tout de même à se qualifier pour la finale où une revanche contre les Bears les attend. Le match se joue par -13°C aux Polo Grounds et le sol est complètement gelé ; l’attaque terrestre des Bears a l’avantage et le score à la mi-temps est de 13-3 pour les visiteurs. Les Giants changent alors leurs crampons par des sneakers (des baskets), se retrouvent avec un énorme avantage et l’emportent largement 30-13. Ce match est rentré dans la mythologie de la NFL comme le fameux Sneakers Game qui offre le deuxième titre de l’histoire de la franchise.

1935 est presque du même tonneau que 1934 : les Giants terminent 9-3 mais cette fois ils perdent la finale 26-7 contre les Lions. Deux saisons insuffisantes à 5-6-1 en 1936 et 6-3-2 en 1937 suivent, mais cela ne dure qu’un temps : la première draft NFL a eu lieu en 1936, et les Giants ont sélectionné le futur Hall Of Famer coureur Alphonse « Tuffy » Leemans, sans compter le coureur/receveur Ward Cuff en 1937. New York retourne aux affaires rapidement en atteignant de nouveau la finale NFL en 1938 (8-2-1) et 1939 (9-1-1). Ces deux finales les opposent aux Packers de Green Bay : la première est remportée 23-17 mais la seconde est perdue 27-0 en partie à cause d’un vent froid qui casse le jeu aérien de New York.

Les Giants en sont donc à trois titres NFL à la fin des années 1930… et ils devront attendre quelques temps avant de connaître à nouveau le même succès.

En effet la première saison des années 1940 est insuffisante avec un record de 6-4-1. L’équipe fait une bien meilleure saison 1941 à 8-3, mais elle perd sèchement la finale contre les Bears 37-9. Démarre alors une période d’inconsistance notoire : l’équipe fait une saison moyenne à 5-5-1 en 1942, puis termine à égalité en tête de l’Eastern Division avec les Redskins de Washington à 6-3-1 ; une « finale de division » est organisée et New York ne fait pas le poids, perdant 27-0. En 1944 c’est une nouvelle belle saison à 8-1-1 avec finale à la clé, mais New York est encore défait par Green Bay 14-7. 1945 est la pire année de l’histoire de la franchise à cette époque avec un record de 3-6-1, mais encore une fois l’équipe rebondit et termine l’exercice 1946 à 7-3-1, se qualifiant pour la finale ; ils y retrouvent les Bears de Chicago qui l’emportent de nouveau 24-14. La même année, la franchise en profite pour rajouter le futur Hall Of Famer Tackle George Connor grâce à la draft.

Les Giants viennent de rater le coche avec ces trois défaites en finale. Les années suivantes sont un peu plus difficiles : 2-8-2 en 1947, 4-8 en 1948 et 6-6 en 1949. Il faut dire que l’équipe sait sélectionner les joueurs, mais pas les retenir : elle choisit par exemple le futur Hall Of Famer Tackle Art Donovan, le coureur/receveur Bob Hoernschemeyer ou le Linebacker Hardy Brown à la draft, mais aucun ne joue pour eux ; au moins ils parviennent à garder un certain Defensive Back nommé Tom Landry. Fort heureusement, cela marche dans les deux sens, et les Giants savent également profiter des erreurs des autres équipes : les Redskins ont sélectionné le Quarterback Charlie Conerly en 1945 mais il est parti faire la guerre, et quand il est revenu il avait déjà été remplacé. New York le signe en 1948, ainsi qu’un joueur non-drafté, le Defensive Back Emlen Tunnell ; les deux joueurs sont des futurs Hall Of Famers qui vont aider à relancer l’équipe des deux côtés du ballon.

Giants-FrankGiffordEn 1950, New York finit à égalité (10-2) avec Cleveland en tête de sa division ; les Browns emportent la « finale de division » 8-3 et privent les Giants d’une nouvelle possibilité de titre. Les trois années suivantes voient l’équipe péricliter avec des records de 9-2-1 en 1951, 7-5 en 1952 puis une chute libre à 3-9 en 1953 malgré les performances excellentes du futur Hall Of Famer coureur Frank Gifford drafté en 1952. Conscient qu’il faut insuffler un vent nouveau, Coach Owen se retire après 23 saisons, six finales et deux titres.

Il est remplacé par Jim Lee Howell, et une nouvelle ère s’apprête à commencer à New York.

 

Les « Madison Avenue Giants » (1954-1963)

 

Malgré ce mauvais record en 1953, l’équipe n’est pas vide de tout talent : en plus de Conerly, Gifford ou Tunnell, des jeunes de qualité sont présents comme le Centre Ray Wietecha, le Guard Bill Austin, le coureur Kyle Rote ou le Defensive Tackle Ray Krouse. De plus, ils ont fait un choix bien plus précieux qu’ils ne le pensent à la draft 1953 : au 27e tour (!!!) ils ont pris un peu par hasard le Tackle Roosevelt « Rosey » Brown qui est un futur Hall Of Famer et qui commence à donner une ligne offensive très intéressante. Cela fait beaucoup de talent en attaque, et il ne leur manque qu’un Coordinateur compétent : le renouveau du staff en 1954 apporte un certain Vince Lombardi. Ce dernier utilise sa science pour dynamiser l’attaque, mais la défense a du mal à suivre et les deux saisons suivantes sont sans finale à 7-5 en 1954 et 6-5-1 en 1955.

L’équipe se penche donc logiquement sur l’escouade défensive pour continuer sa reconstruction ; elle a déjà bien commencé à la draft 1955 avec les arrivées du Defensive Tackle Roosevelt « Rosey » Grier (un Rosey de plus) et du Defensive Back Jimmy Patton. Mais c’est en 1956 que les Giants passent au niveau supérieur en draftant le futur Hall Of Famer Linebacker Sam Huff, en signant le futur Hall Of Famer Defensive End Andy Robustelli des Rams, et surtout en leur donnant un Coordinateur digne de ce nom. Ils ne vont pas chercher bien loin puisqu’ils rappellent un ancien joueur qui a fini sa carrière à New York l’année précédente : Tom Landry. De 1956 à 1958, les Giants ont donc Lombardi et Landry, deux futurs Hall Of Famers, comme assistants.

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Vince Lombardi et Tom Landry

Les deux compères vont immédiatement mettre leur empreinte sur la franchise : Landry invente la défense 4-3 avec Huff en son centre, alors que Lombardi met en place les prémisses du fameux sweep qu’il popularisera avec les Packers plus tard. Le Head Coach Howell dira plus tard, ayant reconnu le talent de ses deux Coordinateurs, que son seul job à l’époque était de s’assurer que les ballons étaient bien remplis d’air. Pour bien marquer le renouveau de l’équipe, 1956 est également la première année des Giants au Yankee Stadium, disant au revoir au mythique mais vétuste Polo Grounds. La formule marche tout de suite : Landry utilise Huff, Robustelli et Tunnell à leur plein potentiel pendant que Lombardi en fait de même avec Conerly, Gifford et la ligne offensive ; Gifford remporte même le titre de MVP. Les Giants éclaboussent la NFL de leur talent, finissant 8-3-1 et écrabouillant les Bears 47-7 en finale pour (enfin) remporter leur quatrième titre NFL.

Et ces Giants de 1956 sont bien plus que les champions NFL sur le terrain. Le football professionnel n’est plus forcément cette version ignorée voire dédaignée par les masses ; la ligue est sur le point de gagner son pari d’attirer des millions de fans à travers le pays, un complexe qu’elle a longtemps eu à l’égard d’autres sports et du football universitaire. Les triomphants Giants, étant basés à New York, deviennent de facto la vitrine de la ligue : Gifford, le glamour boy, ou Huff, véritable figure de proue pour les défenseurs NFL, sont élevés au rang de stars et se retrouvent à faire des publicités. C’est ce qui amène ce surnom de Madison Avenue Giants, en référence au boom du secteur publicitaire sur Madison Avenue dans les années 1920.

De plus, si dans les autres équipes la popularité de l’attaque est souvent plus grande que celle de la défense, à New York, les deux sont au même niveau. Petite anecdote le prouvant : ce sont les fans des Giants qui ont été les premiers à entonner le fameux chant De-fense qu’on entend partout en sport aujourd’hui. C’est en vogue depuis tellement longtemps que cela a même altéré la prononciation du mot : beaucoup de gens pensent que ça se prononce en effet « DIfense » alors que ça se prononce « DÉfense » en anglais.

Quoi qu’il en soit, avec une équipe aussi populaire, c’est parfaitement normal que deux ans plus tard, les Giants participent au match qui va définitivement propulser le football professionnel dans les foyers.

Après une saison 1957 décevante à 7-5, l’année 1958 est de nouveau un combat en tête de l’Eastern Division contre les Cleveland Browns. Une égalité à 9-3 pousse les deux équipes dans une nouvelle finale de division ; les Giants prennent leur revanche sur 1950 en éteignant complètement le légendaire Jim Brown et en l’emportant 10-0. Le décor est alors planté pour The Greatest Game Ever Played, la finale NFL de 1958 opposant les clinquants Giants aux redoutables Colts de Baltimore menés par Johnny Unitas. Ce match, télévisé dans le pays entier et regardé par des millions, éprouve les nerfs des spectateurs quand Unitas et Raymond Berry remontent le terrain et égalisent de justesse à 17-17 avant la fin du match. Tout le monde, les joueurs y compris, se demandent ce qu’il va advenir désormais, car c’est la première prolongation de l’histoire de la NFL. L’arbitre rassemble les capitaines et explique la simple règle : la première équipe qui marque remporte le match. Le toss est remporté par New York qui doit néanmoins se dégager ; Unitas ne se pose pas de questions et mène le drive de la victoire jusqu’au touchdown 23-17, et la rencontre rentre dans l’histoire. Certes New York a perdu, mais au final c’est la ligue qui l’emporte : elle entre dans les foyers pour de bon, et les Giants y ont grandement contribué. Après cette saison, Lombardi part aux Packers de Green Bay créer sa propre légende.

Les Giants retrouvent les Colts en finale 1959 après une saison à 9-3, mais Baltimore l’emporte de nouveau 31-16. L’année 1960 est plus dure : Conerly doit se battre contre l’âge et les blessures, mais surtout un plaquage terrible du défenseur de Philadelphie Chuck Bednarik sur Gifford laisse le coureur de New York inconscient pendant plusieurs jours, lui faisant rater le reste de la saison et même la saison 1961 (l’image d’un Bednarik sautant au-dessus un Gifford allongé par terre reste une des images marquantes de la NFL). Les Giants terminent 6-4-2.

ChuckBednarikGiffordL’absence de Gifford n’est pas le seul changement en 1961 : Howell laisse sa place à Allie Sherman et Conerly, en bout de course, laisse sa place à un autre futur Hall Of Famer Quarterback, Y.A. Tittle des 49ers de San Francisco ; il obtient d’ailleurs que l’équipe remette en circulation le #14 de Ward Cuff qui avait été retiré. L’acquisition de Tittle est une très bonne chose avec un Gifford convalescent, et les Giants tiennent la baraque avec un record de 10-3-1. Ils se qualifient pour leur douzième finale NFL où ils retrouvent une vieille connaissance : les Packers de Vince Lombardi. Menés en attaque par le coureur Paul Hornung et en défense par Linebacker Ray Nitschke, les joueurs du Wisconsin sont trop forts pour les Giants ; la victoire est sans appel avec un score de 37-0.

La défense des Giants prend sa revanche en finale NFL 1962 en limitant les Packers à 16 points ; néanmoins l’attaque, malgré le retour de Gifford et un Tittle en verve pendant la saison (3224 yards), ne score que 7 points. C’est une saison à 12-2 qui se termine encore une fois sans titre pour New York. 1963 est la dernière année des Madison Avenue Giants avec une saison à 11-3, un titre de MVP pour Tittle mais une défaite en finale NFL contre les Bears 14-10. Cela porte alors le total des finales jouées par les Giants à 14, ce qui est astronomique ; malheureusement ils n’en auront remporté que trois (le premier titre étant acquis au record).

A partir de cette année-là, la réussite va fuir les Giants pour un bon bout de temps. Il va falloir attendre 1981 pour revoir New York en playoffs ; dans cette période, il n’y a que deux saisons « positives » (avec plus de victoires que de défaites) : 9-5 en 1970 et 8-6 en 1972. Tout le reste est à 7-7… ou pire. Et si ce manque de résultat s’explique par l’âge des Madison Avenue Giants et les blessures, il y a une autre raison.

 

La traversée du désert (1964-1978)

 

En 1959 une ligue concurrente de la NFL, l’AFL, est formée, et l’une de ses franchises vient s’implanter à New York, les Titans (qui deviendront par la suite les Jets). Les Mara prennent cela comme un affront, et bientôt ils sont obnubilés par la volonté de gagner tout de suite pour dominer ce concurrent. S’il est logique qu’en 1964 Tittle et Gifford tirent leur révérence à la fin d’une terrible saison à 2-10-2, la franchise s’est par contre débarrassée de Huff pour rajeunir l’effectif au lieu de le garder pour qu’il utilise son expérience afin d’encadrer les nouveaux (et accessoirement lui permettre de finir sa carrière avec son équipe de toujours). Pour ne rien arranger, l’arrivée de l’AFL crée un système de « drafts parallèles » dans lesquelles les deux ligues se battent pour les mêmes joueurs universitaires ; les Giants « perdent » par exemple le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Buck Buchanan qu’ils avaient sélectionné en même temps que Kansas City, le joueur préférant les Chiefs de l’AFL.

Giants-PeteGogolakL’équipe pense néanmoins prendre sa revanche quand, à la fin de l’année 1965, elle débauche le Kicker des Bills de l’AFL, Pete Gogolak. C’est un pionnier car, d’origine hongroise, il ne connaît que le soccer, et alors que tous les Kickers tapent la balle de face, il est le premier à la taper à la manière d’un joueur de soccer (de côté), ce qui lui permet de frapper plus loin. C’est une mode qui va vite prendre en NFL, et qui va créer le poste de Kicker dédié dans les équipes de football (là où avant c’était un joueur d’un autre poste qui s’en occupait). Cette spécialisation va pousser les performances des Kickers à un tel point que la ligue sera obligée de reculer les poteaux au fond de l’en-but plus tard.

Mais revenons à Gogolak, car son débauchage à grands renforts d’argent par New York scandalise Buffalo (et ce qui rajoute au crime, c’est que les deux franchises sont dans le même état). L’AFL menace d’intenter un procès, mais le transfert est officialisé ; c’est le début d’une guerre entre l’AFL et la NFL dans laquelle les franchises de chacune des ligues essaient d’attirer les joueurs de l’autre ou de voler les meilleurs jeunes universitaires : l’AFL prend par exemple sa revanche la plus éclatante quand les Jets de New York signent le Quarterback star d’Alabama Joe Namath. Pete Rozelle (commissioner de la NFL) et Lamar Hunt (commissioner de l’AFL) finissent par se rencontrer pour discuter de ces pratiques qui menacent de mener les ligues à leur perte, et la discussion va beaucoup plus loin, préparant une fusion des deux ligues et mettant en place une toute nouvelle finale NFL-AFL, le Super Bowl.

A croire qu’à chaque fois que la NFL grandit, les Giants sont dans le coup quelque part (match contre Notre-Dame, finale contre les Colts, controverse Gogolak).

En 1967, les Giants tentent de remonter la pente en engageant le très mobile futur Hall Of Famer Quarterback Fran Tarkenton des Vikings et le receveur Homer Jones ; les deux aident New York à finir 7-7 en 1967 et en 1968. C’est néanmoins insuffisant pour la franchise, et le coach Allie Sherman est remplacé par l’ancien Fullback Alex Webster ; il va durer cinq ans, le temps de voir Tarkenton offrir les deux seules saisons positives précitées, 1970 et 1972. Pour le reste, les Giants terminent 6-8 en 1969 et 4-10 en 1971, car cela fait quelques années maintenant que l’organisation n’arrive plus à alimenter l’équipe avec suffisamment de jeunes talents ; et ce malgré la présence de quelques bons éléments comme le Linebacker Brad Van Pelt, le Safety Spider Lockhart ou le Defensive End Fred Dryer. La dernière année de Webster est une catastrophe : non seulement la qualité manque, mais l’équipe doit jouer sur le campus de l’Université de Yale en attendant leur nouveau stade ; la saison 1973 se termine par un terrible 2-11-1.

Les Giants espèrent se redonner de l’élan en récupérant le Quarterback Craig Morton des Cowboys, mais ce n’est qu’un écran de fumée ; l’année 1974 est du même acabit avec un record à 2-12. Les Giants ont encore un an à attendre avant de pouvoir occuper leur nouveau Meadowlands Stadium : l’année 1975 se déroule dans le Shea Stadium en alternance avec les Jets (ainsi que les Mets et les Yankees au baseball). Difficile de trouver une quelconque stabilité, et les Giants restent au fond du trou avec une saison à 5-9.

1976 sonne enfin l’ouverture du Meadowlands Stadium, la véritable maison de Big Blue. Comme un symbole, les Giants se remettent également à drafter de la grande qualité avec le futur Hall Of Famer Linebacker Harry Carson, mais il ne règle pas le manque de talent de l’effectif à lui tout seul ; c’est une nouvelle saison à 3-11 qui amène un nouveau coach, John McVay. Il ne durera pas longtemps, le temps de poster deux saisons décevantes : 5-9 en 1977 et surtout 6-10 en 1978, avec une action qui résume à elle seule le marasme ambiant dans lequel flotte la franchise.

Les Giants reçoivent les rivaux Eagles dans un match crucial qui peut permettre à New York de rester dans la course aux playoffs. Les locaux tiennent leur revanche en menant 17-12 à une quarantaine de secondes de la fin du match et avec la balle en main. Le Quarterback Joe Pisarcik effectue deux kneels, en s’agenouillant pour laisser filer le chrono, mais les défenseurs des Eagles, prêts à tout pour récupérer la balle, chargent et écrabouillent le Quarterback. Le Coordinateur Offensif Bob Gibson, ayant peur que les Eagles finissent par blesser Pisarcik, appelle une simple course du coureur. Le snap arrive et Pisarcik ne parvient pas à contrôler la balle : le Cornerback des Jets Herman Edwards la récupère et remonte 30 yards pour le touchdown de la victoire de Philadelphie 19-17.

MiracleMeadowlands-FumbleSi c’est la stupéfaction qui prime sur le moment, ironiquement, cette bévue restée célèbre comme le Miracle At The Meadowlands va permettre aux Giants de revenir au premier plan sur le long terme.

 

Young, Parcells, Simms & Taylor (1979-1985)

 

En effet, quinze ans sans playoffs, c’en est trop pour les Mara qui veulent changer la direction de leur franchise. Ils pensent qu’il est temps de nommer un General Manager, une position qui n’existe pas encore chez les Giants, mais ils se disputent énormément sur le bon choix à faire. Ils finissent par demander conseil à Pete Rozelle qui leur donne un nom : George Young, un homme qui a déjà fait ses preuves avec Baltimore et Miami. Le futur Hall Of Famer Young arrive et remodèle la franchise à l’image des autres équipes professionnelles (mais les frères Mara, eux, semblent ne pas se réconcilier).

Le nouveau GM commence par remplacer McVay par Ray Perkins au poste de Head Coach. Il s’occupe ensuite de la draft, et il choisit au premier tour son Quarterback du futur : Phillip « Phil » Simms. C’est une levée de boucliers dans les médias de la Grosse Pomme car personne ne connaît ce jeune homme qui vient de la petite Université de Morehead State. Simms remplace Pisarcik au cours de la saison 1979 et connaît une bonne année pour un rookie, redressant la barre de 0-4 à 6-10. La seconde saison de Simms ne sera néanmoins pas meilleure, avec un record de 4-12 en 1980 ; les critiques se déchaînent sur le Quarterback qui fait le dos rond, soutenu par un staff qui croit en lui.

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Taylor et Simms

Et il ne va bien plutôt plus être seul pour redresser l’équipe. A la draft 1981, les Giants utilisent le #2 sur un Linebacker de North Carolina, véritable phénomène athlétique : le futur Hall Of Famer Lawrence « L.T. » Taylor. L.T a un impact immédiat sur l’équipe : c’est un joueur qui possède une vitesse et une agilité phénoménale pour sa carrure imposante, avec une envie constante de frapper le joueur adverse (qui est souvent le Quarterback). Il aide à former le Crunch Bunch, un trio terrible de Linebackers avec le Carson et Van Pelt, et pour la première fois depuis bien longtemps, les Giants ont un fer de lance des deux côtés du ballon ; Simms est efficace, et Taylor est un monstre totalement inarrêtable qui réussit l’exploit de remporter le titre de Defensive Rookie of the Year et Defensive Player Of The Year la même année ! Malgré la blessure en milieu de saison de Simms, le backup Quarterback Scott Brunner fait le travail : les Giants arrachent leur place en playoffs à 9-7 grâce à une victoire en prolongations 13-10 sur les Cowboys lors de la dernière semaine. Ils retrouvent une autre équipe de leur division, les Eagles, qu’ils battent 27-21 au premier tour. Néanmoins ils butent sur les futurs champions 49ers 38-24 au tour suivant.

L’embellie semble être de courte durée malheureusement à cause de deux événements pendant la saison 1982 raccourcie par la grève des joueurs : Simms manque toute la saison à cause d’une blessure et Perkins annonce en plein milieu qu’il ira coacher à Alabama à la fin de l’année. De moribonds Giants finissent 5-6, et Perkins nomme son remplaçant : le Coordinateur Défensif Bill Parcells. Parcells, lui, nomme Bill Belichick comme son remplaçant à la défense. Le futur Hall Of Famer Parcells, surnommé The Big Tuna, prend sa première décision : Brunner sera le titulaire pour la saison 1983. Il se rend vite compte du problème quand le Quarterback ne réussit que 49% de ses passes, et il réinstalle Simms. Malheureusement ce dernier subit une blessure à la main qui met un terme prématuré à sa saison (ce qui devient un thème récurrent chez lui) et l’équipe doit finir avec Jeff Rutledge. New York retombe logiquement dans les bas-fonds à 4-12.

Parcells décide alors de faire un grand ménage dans la franchise, notamment concernant les consommateurs de drogues qu’il vire manu militari. Il instaure une discipline de fer et un entraînement pour rendre les joueurs résistants aux blessures. C’est Simms qui semble en profiter le plus en faisant enfin une saison complète et en dépassant les 4.000 yards ; la défense, elle, voit arriver le renfort des Linebackers Gary Reasons & Carl Banks à la draft. Les Giants sont enfin à 100% et postent un record de 9-7 qui leur permet de retourner en playoffs. Au premier tour, les Giants battent les Rams 16-13 avant de buter une nouvelle fois sur l’équipe de la décennie, les 49ers, 21-10.

Les choses semblent enfin être en place pour les Giants. Simms est un Quarterback précis et il trouve des cibles de choix avec les receveurs Bobby Johnson & Lionel Manuel (draftés en 1984) ainsi que le renfort du Tight End Mark Bavaro drafté en 1985 ; le coureur Joe Morris, drafté en 1982, trouve lui aussi sa carburation au sol. La défense, menée par un quatuor terrible Taylor-Carson-Banks-Reasons bien aidé par le Defensive End Leonard Marshall, fait régner la terreur chez les Coordinateurs Offensifs. L’année 1985 est une amélioration et les Giants finissent 10-6, avec un L.T. qui est de nouveau Defensive Player Of The Year. New York retourne en playoffs et retrouve les 49ers en Wild Card ; cette fois la franchise prend sa revanche 17-3. Le tour suivant se passe moins bien car les Giants tombent sur une défense plus forte qu’eux, celle des terribles Bears de Chicago, et ils doivent quitter la compétition sur un cinglant 21-0.

Néanmoins, ce qu’on retiendra probablement le plus de la saison 1985 des Giants, c’est ce Monday Night Football contre les Redskins où L.T. vient sacker le Quarterback de Washington Joe Theismann et causer une terrible double fracture ouverte sous les yeux de la nation entière. Cette blessure mettra fin à la carrière de Theismann, et L.T. n’osera jamais revoir les images, choqué de ce malheureux accident.

LawrenceTaylorTheismannEn bien ou en mal, c’est une des images de la carrière de Taylor, une preuve de sa volonté de ne jamais rien lâcher et de jouer tous les coups à 120%. Les adversaires essaient de l’arrêter par tous les moyens : ils mettent un coureur pour le bloquer, L.T. l’écrase ; ils mettent un Tight End ou des Offensive Linemen supplémentaires pour le bloquer, il les écartent par sa puissance ou les prend de vitesse. Toutes les attaques qui affrontent les Giants n’ont qu’une idée en commençant leur meeting : comment bloquer L.T. Et les années suivantes vont prouver qu’elles ne trouveront jamais la solution.

 

Deux titres pour les Giants (1986-1992)

 

En 1986, L.T. est nommé Defensive Player of the Year pour la troisième année de suite, et surtout il est enfin reconnu comme le meilleur joueur de la NFL avec le titre de MVP. Les Giants écrasent la NFL grâce à une défense intraitable surnommée The Big Blue Wrecking Crew, et ils arrivent en playoffs comme favoris. Les 49ers sont balayés de manière impressionnante 49-3 en Divisional Round, ce qui donne enfin accès à la première finale de conférence pour New York. L’équipe y retrouve des rivaux de division, Washington : encore une fois la défense fait étalage de son talent et éteint l’attaque des Redskins pour une victoire 17-0. Les G-men, comme on les surnomme aussi, gagnent ainsi leur premier billet pour le Super Bowl.

Super Bowl XXI se déroule au fameux Rose Bowl de Pasadena en Californie, et les Giants affrontent les Broncos de Denver menés par le très bon Quarterback John Elway. Le match est serré entre deux bonnes défenses, et les Broncos mènent 10-9 au début du troisième quart-temps. Parcells décide de tenter une feinte de punt sur 4e&1 au milieu du terrain. Rutledge, qui est le Quarterback sur ce fake punt, reçoit le signal de Parcells et regarde longuement son coach – son interrogation est compréhensible : les Giants ont déjà fait le coup aux Broncos pendant la saison ! Parcells confirme, l’air de dire que de toute façon ça marchera. Rutledge s’exécute et il gagne le First Down. C’est le tournant du match : les Giants creusent l’écart 26-10 à la fin du troisième quart-temps et l’emportent au final 39-20, menés par la fantastique performance de Phil Simms qui réussit 22 passes sur 25 tentées pour trois touchdowns (il est nommé MVP).

Les Mara et George Young ont finalement réussi à amener les Giants sur le toit de la NFL, ce qui n’était pas gagné en 1979. Harry Carson fête la victoire comme les Giants l’ont fait pendant toute la saison : en versant le contenu du baril de Gatorade sur la tête de Parcells ; cette tradition va alors s’étendre dans toute la NFL par la suite pour fêter les victoires importantes.

Giants-CarsonParcellsGatoradeL’année 1987, qui semble être une redite de 1986, est coupée nette par la seconde grève des joueurs. Les Giants font partie des équipes qui décident d’aligner des remplaçants, et ils le payent quand les titulaires reviennent et ne peuvent faire mieux qu’une saison à 6-9. La saison suivante, 1988, commence par la suspension de L.T. pour quatre matchs à cause de sa consommation de cocaïne. Les Giants finissent cependant 10-6, mais une défaite la dernière semaine contre les Jets les exclut des playoffs.

Cela amène quelques grondements chez les fans : avec une équipe pareille, les atermoiements doivent cesser dans l’équipe de la Grosse Pomme. Message reçu : les Giants draftent le Defensive Back Greg Jackson et rentrent dans l’année 1989 comme des bulldozers, finissant 12-4. Ils reçoivent les Rams au premier tour des playoffs mais la grosse défense de Los Angeles pousse le match en prolongation à 13-13. Le Quarterback Jim Everett lance alors une longue passe vers Flipper Anderson qui l’attrape, marque le touchdown et rentre directement aux vestiaires, choquant le public et éliminant New York 19-13 de la manière la plus abrupte qui soit.

Les Giants draftent le coureur Rodney Hampton en 1990 pour renforcer leur jeu au sol, et repartent à l’assaut de la NFL : la franchise termine à 13-3, mais elle subit un coup dur quand Phil Simms se fracture le pied et doit renoncer au reste de la saison. Il est remplacé par Jeff Hostetler, drafté en 1984, et même si ce dernier réalise deux bons matchs pour clôturer la saison, on craint que ça ne suffise pas en playoffs. Ce sont les Bears qui se présentent en Divisional Round : la défense de New York fait le travail, éteignant Chicago et permettant aux Giants de l’emporter 31-3. En finale de NFC, les Giants retrouvent les 49ers et la rencontre est extrêmement tendue. L’attaque des Giants balbutie mais Hostetler parvient tout de même à permettre au Kicker Mark Bahr de taper trois Field Goals ; New York est mené 13-9 au quatrième quart-temps. Sur un punt, Gary Reasons remarque que les 49ers ne sont que dix en couverture, et il appelle une feinte ; cela permet à aux Giants de revenir à 13-12, après quoi ils l’emportent 15-13 pour jouer leur deuxième Super Bowl.

Super Bowl XXV semble être une affiche de rêve : la défense puissante des Giants contre la K-Gun Offense explosive des Bills de Jim Kelly et Marv Levy. Buffalo prend l’avantage au début du match 12-3, mais Parcells va offrir sa réponse à Levy : pour réduire l’efficacité de la K-Gun, le meilleur moyen, c’est encore de laisser Kelly sur le banc, donc de manger le chrono le plus possible. Hostetler dirige alors une attaque basée sur le jeu au sol d’Ottis Anderson qui permet aux Giants de revenir puis de mener 17-12. Thurman Thomas marque un touchdown au sol, mais New York relance son ball control et marque un Field Goal pour repasser devant 20-19. Kelly mène un dernier drive et met en place son kicker Scott Norwood pour le Field Goal de 47 yards de la dernière chance, mais le coup de pied part à droite des poteaux, immortalisé par les deux mots Wide Right. Les Giants, avec leur Quarterback remplaçant et donnés perdants de sept points, réussissent une vraie surprise et remportent leur deuxième Super Bowl. Anderson, pour son travail inlassable, ses 102 yards et son touchdown, est voté MVP de la finale.

BillParcellsSB1990L’intersaison 1990-1991 va cependant être moins rose pour les Giants. Tout d’abord, Tim Mara apprend qu’il a un cancer et il décide de vendre 50% de ses intérêts dans l’équipe à Robert Tisch. Ensuite, Bill Parcells souhaite avoir plus de contrôle sur l’organisation, ce que George Young refuse ; The Tuna annonce au printemps 1991 qu’il quitte l’équipe. Il voudrait nommer Bill Belichick comme son successeur, mais Young ne voit pas un Head Coach potentiel en lui, et Belichick part aux Browns où on lui offre ce poste. La franchise se retrouve donc sans entraîneur, obligée de nommer Ray Handley, le coach des coureurs.

Handley se trouve de suite avec une controverse sur les bras : Simms ou Hostetler ? Cette controverse va pourrir les deux années suivantes des Giants, avec le déclin d’une défense jadis invincible. En 1991, Handley choisit Hostetler mais Simms reprend la main quand celui-ci se blesse et New York termine 8-8. Handley sait qu’il n’a pas le caractère pour le poste de Head Coach, et ça se confirme l’année suivante où en plus de la controverse entre Simms et Hostetler, L.T. se blesse au tendon d’Achille, la défense lâche, et les Giants terminent 6-10. A la fin de la saison 1992, Handley est remplacé par le célèbre Dan Reeves qui a mené les Broncos au sommet de l’AFC à la fin des années 1980.

 

Simms part et le carrousel démarre (1993-1999)

 

La seule satisfaction des Giants pendant la période Handley, c’est l’éclosion de Rodney Hampton qui donne une bonne production au sol ; il y a également eu la draft du Defensive Tackle Keith Hamilton. Reeves va se servir de Hampton et du retour de Simms en titulaire pour tenter de relancer la franchise ; afin de mettre fin à la polémique, Hostetler est envoyé aux Raiders. La défense semble répondre au Coach avec l’émancipation de Hamilton et les Giants reviennent à un bon niveau, finissant 11-5 ; néanmoins la fragilité de la défense est représentée par le dernier match de la saison contre Dallas : New York perd 16-13 en prolongations face à un Emmitt Smith qui a couru 168 yards avec une entorse acromio-claviculaire. Les Giants accèdent aux playoffs et gagnent le premier match 17-10 contre les Vikings de Minnesota grâce à un énorme Hampton (161 yards et deux touchdowns). Ils retrouvent les 49ers au tour suivant, mais là encore la défense au sol va montrer sa fébrilité en encaissant 118 yards et cinq touchdowns au sol du coureur Ricky Watters dans une claque 44-3.

L’intersaison suivante est loin d’être sereine : le phénomène L.T. annonce sa retraite, terminant sa carrière avec 132.5 sacks (sans compter les 9.5 qu’il a réalisés en 1981 quand les sacks n’étaient pas encore comptabilisés) ; il se place à l’époque deuxième de l’histoire derrière les 137 sacks de Reggie White. Mais, plus bizarre, les Giants se séparent également de Phil Simms pour faire de la place au jeune Quarterback Dave Brown, drafté en 1992 ; suite à cette éviction, le MVP du Super Bowl XXI décide de prendre sa retraite. Heureusement, même si L.T. et Simms partent, Brown fait une bonne saison, Hampton produit et les Giants peuvent voir se développer un nouveau talent, le futur Hall Of Famer Defensive End Michael Strahan, drafté l’année précédente. Avec ces deux joueurs prometteurs, les Giants terminent 9-7 même s’ils ratent les playoffs.

former-new-york-giants-defensive-end-michael-strahan-0cac7a13e9d35403Les deux années suivantes vont servir à prouver que si Strahan est une star potentielle, ce n’est pas le cas de Brown. Les deux saisons sont médiocres, avec des records de 5-11 en 1995 et 6-10 en 1996 : l’attaque patauge complètement et la défense tente son maximum mais ne peut pas faire de miracles. Plutôt que le jeu des Giants ou leur succès, on préfère noter la défaite cuisante en ouverture de la saison 1995 contre les Cowboys 35-0, ou la pluie de boules de neige lancée par les fans sur le bord de touche des Chargers dans le dernier match de la saison, blessant un assistant de San Diego. Ces deux années ratées coûtent sa place à Dan Reeves, qui est remplacé par Jim Fassel.

Fassel continue avec Dave Brown au début de la saison 1997, mais il fait demi-tour rapidement au bout de trois matchs pour lancer le Quarterback Danny Kanell, drafté en 1996. C’est une légère amélioration pour l’attaque, sans plus ; heureusement pour les G-men, Strahan arrive à maturation et mène une nouvelle défense menaçante avec notamment le Linebacker Jessie Armstead. Les Giants terminent 10-5-1 et accèdent aux playoffs, permettant aux fans d’espérer un retour au Super Bowl. Cela semble bien démarrer en Divisional Round contre les Vikings dans la neige : New York mène 16-0, 19-3 puis 22-13, mais Minnesota monte un comeback furieux avec dix points en deux minutes et l’emporte 23-22.

Cette désillusion s’associe à celle du projet « Danny Kannell, Quarterback titulaire » en 1998 ; il finit par être remplacé par Kent Graham en cours de saison. Les Giants finissent à 8-8, semblant ne pas pouvoir se sortir de leur problème offensif, alors que la défense est performante. L’année 1999 est du même acabit, alors que le projet « Kent Graham, Quarterback titulaire » finit au même endroit que le précédent ; c’est Kerry Collins, venu tout droit des Saints de New Orleans, qui récupère le poste en cours de saison. Les Giants terminent 7-9, lassés par ce carrousel de Quarterbacks.

Quand la nouvelle de la signature de Collins arrive, les experts sont critiques. Pour eux, « Kerry Collins, Quarterback titulaire » est un projet encore moins sûr que les autres : même si le joueur a amené Carolina en finale NFC dans leur deuxième saison seulement, ses problèmes récurrents avec l’alcool et avec ses partenaires lui ont valu d’être viré des Panthers et des Saints. Ernie Accorsi, le GM des Giants, est cependant sûr de son choix : Collins peut aider l’attaque.

 

Une attaque stable et une nouvelle défense de fer (2000-2003)

 

En 2000, Collins prouve qu’Accorsi a raison. Il se sert de ses deux cibles, les receveurs Ike Hilliard & Amani Toomer (draftés respectivement en 1996 et 1997), pour faire avancer l’attaque. Il peut également se reposer sur le duo à la course Thunder and Lightning : le lourd Ron Dayne et le vif Tiki Barber. La défense a enfin l’impression d’avoir un peu de soutien, et les Giants commencent à 7-2 ; ils perdent certes deux fois de suite, mais un Fassel exaspéré par les journalistes lance en conférence de presse sa garantie que les Giants seront en playoffs. Sa déclaration motive les troupes, et les Giants terminent 12-4. Cependant, les médias semblent toujours très dubitatifs sur la valeur de cette équipe qu’ils osent surnommer « le pire #1 de conférence de l’histoire ». Vexé, la franchise continue de prouver sa valeur en playoffs, se défaisant des Eagles 20-10 puis prenant sa revanche sur les Vikings 41-0 en finale de conférence ! Dix ans après, les Giants retournent au Super Bowl.

Super Bowl XXXV a lieu dans un endroit que les G-men connaissent bien, puisqu’il est à Tampa, comme la finale contre les Bills ! Néanmoins, alors que Buffalo était une équipe surtout connue pour son attaque (malgré une défense de qualité), cette fois leur adversaire du jour est surtout connu pour sa défense : les Ravens de Ray Lewis possèdent une des escouades défensives les plus dominatrices de l’histoire de la NFL… et elle va rapidement prendre possession du match. Collins est intercepté quatre fois, les Giants fumblent trois fois et leurs seuls points sont marqués sur un retour de coup de pied. En face, toutes les phases du jeu marquent pour les Ravens : passe, course, retour d’interception, retour de coup de pied. Baltimore l’emporte 34-7 mais les Giants n’ont pas à rougir de leur performance sur la saison complète, vu d’où ils viennent.

Michael Strahan RecordLa saison 2001 est dans la lignée de 2000 : Collins, Barber et Toomer produisent, mais on parle surtout de l’autre côté du ballon – Michael Strahan totalise 22.5 sacks dans une saison, faisant tomber le record de Mark Gastineau des Eagles vieux de 17 ans. Si ce record est critiqué par beaucoup car le dernier sack est quasiment offert par Brett Favre des Packers qui ne fait aucun effort pour éviter Strahan, cela n’enlève rien à l’énorme performance du #92 cette année-là. Malheureusement, cela ne suffit pas pour continuer l’aventure : trop de pénalités et des équipes spéciales médiocres freinent les Giants ; malgré une seconde tentative de Fassel de garantir les playoffs, ça ne marche pas et la franchise termine à 7-9.

Les erreurs récurrentes sont corrigés en 2002, et de plus Collins voit arriver à la draft le très tonique (certains diraient caractériel) Tight End Jeremy Shockey qui lui offre une nouvelle cible. Collins et Shockey forment un beau duo, Barber produit sa meilleure saison au sol et malgré un début en dents de scie, les Giants finissent par une bonne série de victoires et accèdent aux playoffs avec un record de 10-6. Ils se déplacent en favoris sur le terrain des 49ers et prennent une large avance par leur jeu d’attaque bien rodé, menant 38-14 avec quatre minutes restantes dans le troisième quart-temps. C’est à ce moment que Jeff Garcia, le fantasque Quarterback des 49ers, prend feu et mène un comeback hallucinant permettant aux 49ers de mener 39-38 avec une minute restante dans le match. Collins réussit un dernier drive et met en place le Kicker Matt Bryant pour un Field Goal de 41 yards.

C’est à ce moment qu’un match déjà fou verse dans le surréalisme : le Long Snapper Trey Junkin, un vétéran de 40 ans qui a été tiré de sa retraite pendant la semaine à cause de la blessure du Long Snapper titulaire des Giants, n’a jamais raté un seul snap de sa carrière… jusqu’à ce moment : il envoie une balle beaucoup trop basse et le Holder Matt Allen ne peut la mettre en place pour Bryant ; il se relève et part sur le côté avant d’envoyer une passe désespérée au Lineman Rich Seubert qui est proche de la zone d’en-but. On fait faute sur lui, la passe est incomplète et le match est terminé ; les Giants protestent sur la faute, ce à quoi les arbitres répondent que Seubert n’était pas éligible de toute façon, mais les ralentis montrent qu’il était aligné en bout de la ligne de bloqueurs, ce qui veut dire selon le règlement il était bel et bien éligible. Les arbitres auraient donc dû siffler la faute, et accorder une nouvelle tentative de Field Goal bien plus proche. La ligue adresse une lettre d’excuse à New York le lendemain mais le mal est fait : les Giants sont sortis des playoffs. Junkin fait amende honorable pour son erreur, mais la première faute incombe en fait à la défense qui a laissé les 49ers revenir dans le match.

Les répercussions de ce match semblent se poursuivre en 2003. Malgré une bonne draft qui comprend le Defensive End Osi Umenyiora et le Guard David Diehl, les Giants démarrent 4-4 mais s’écroulent inexplicablement pour terminer 4-12 ; lors de la cinquième défaite contre des Falcons qui sont à 1-7, des journalistes entendent Fassel demander en hurlant dans le vestiaire si ses joueurs essaient de le faire virer. Visiblement c’est réussi, car à la fin de la saison Fassel est démis de ses fonctions.

Il faut du sang neuf à la tête de la franchise, et si l’occasion se présente un jeune Quarterback ne serait pas de trop. Les Giants vont trouver les deux en 2004.

 

Les débuts du duo Coughlin-Eli (2004-2006)

 

Pour remplacer Fassel, Ernie Accorsi choisit un ancien de la maison qui a entraîné les receveurs de 1988 à 1990, Tom Coughlin. Pour le poste de Quarterback, la draft 2004 semble présenter le candidat idéal, descendant d’une lignée déjà célèbre : Eli Manning, fils d’Archie (ancien Quarterback des Saints, Oilers et Vikings) et petit frère de Peyton, qui excelle avec les Colts. Accorsi veut Eli, Eli veut New York, mais il y a un problème : c’est San Diego qui choisit en premier, et New York n’est qu’en quatrième position. Eli a déjà dit qu’il ne voulait pas jouer pour San Diego, mais il est clair que San Diego va le prendre ; Accorsi revoit des flashs de 1983, quand il était GM des Colts et que John Elway, drafté par Baltimore, avait refusé de jouer pour eux jusqu’à ce qu’ils acceptent de l’envoyer à Denver.

Accorsi tente jusqu’à la draft d’échanger leur #4 contre le #1 de San Diego, mais le GM des Chargers A.J. Smith refuse continuellement pour faire monter les enchères. Le jour de la draft, le deal n’est pas conclu : les Chargers choisissent donc Eli et les Giants choisissent le Quarterback Philip Rivers ; cela donne une scène surréaliste avec le premier choix de la draft, Eli Manning, le jour censé être le plus heureux de sa vie, qui se présente sur le podium avec une moue de déception, sans la casquette de l’équipe et tenant le maillot des Chargers comme si c’était une vieille serpillère. A ce moment A.J. Smith appelle Accorsi et l’échange est enfin mis en place : les deux Quarterbacks changent d’équipe, et les Chargers récupèrent également des choix de draft (dont le premier tour des Giants en 2005). A titre personnel, Accorsi a enfin eu sa petite revanche sur le fiasco Elway en 1983.

Giants-CoughlinManning
Eli Manning et Tom Coughlin

En parallèle de cet épisode particulier, les Giants se séparent de Kerry Collins et le remplacent par le Quarterback Kurt Warner, le « cendrillon » de la NFL qui est passé de remplisseur de sacs au supermarché à MVP de la NFL et vainqueur du Super Bowl en 1999 avec les Rams. Une blessure à la main a cependant conduit à sa séparation avec Saint-Louis et il se retrouve à montrer au jeune Manning les ficelles du métier. Warner semble avoir du mal à retrouver son niveau et il finit par être remplacé par Eli au cours de la saison 2004 ; le jeune Manning n’est pas prêt, et les Giants piétinent, finissant 6-10. La seule bonne note, c’est Tiki Barber qui devient un coureur/receveur de talent, accumulant plus de 2000 yards au total.

Mais la draft 2004 a amené d’autres talents qu’Eli aux Giants, comme le Guard Chris Snee ou le coureur Derrick Ward. Avec la draft de 2005 qui amène le Defensive End Justin Tuck et le coureur Brandon Jacobs, deux unités solides commencent à se mettre en place : le jeu de course avec Barber-Ward-Jacobs, mais surtout le pass-rush avec Strahan-Umenyiora-Tuck. De plus, Eli a le droit a une cible de choix avec la signature du receveur Plaxico Burress en provenance des Steelers ; une autre addition notable est le Centre Shaun O’Hara des Browns. Les Giants ont de nouveau une attaque performante avec le trio Manning-Burress-Barber, et ils terminent la saison sur un record de 11-5 ; malheureusement Wellington Mara et Robert Tisch n’en verront pas la fin, décédant à vingt jours d’intervalle. New York accède au playoffs mais les joueurs font un blanc complet contre les Panthers : 132 petits yards offensifs et une claque 23-0.

La saison 2006 commence avec un match très médiatisé : le Manning Bowl met face à face Peyton et Eli ; si les deux frères font un bon match, les Colts finissent par l’emporter 26-21. C’est le début d’une saison tourmentée pour les Giants : Eli est inconstant, Toomer se blesse, Shockey critique ouvertement Coughlin et les rumeurs annoncent que Barber va prendre sa retraite. En défense, Strahan, Umenyiora et Tuck se retrouvent blessés à un moment ou à un autre, poussant le rookie Defensive End Mathias Kiwanuka à jouer plus que prévu. Et pourtant, malgré un record de 8-8, les Giants parviennent quand même à accéder aux playoffs ! En Wild Card Round contre les Eagles, les deux équipes se rendent coup pour coup, mais c’est fnialement Philadelphie qui a la dernière possession et qui marque le Field Goal de la victoire 23-20, mettant fin à une saison des Giants très curieuse.

Tiki Barber confirme les rumeurs et s’en va à la télévision pour ne pas lésiner sur Coughlin et ses anciens partenaires… qui vont bien le lui rendre. Après la domination des Madison Avenue Giants, l’équipe, à l’image de cette saison 2006, a bien aimé surprendre son monde, en bien ou en mal. Ils vont alors élever cela au rang d’art dans les années qui suivent.

 

Les rois du retour en force (2007-2011)

 

La draft 2007 amène le Defensive Back Aaron Ross, le receveur Steve Smith (plus connu sous le nom de « l’autre Steve Smith » pour le différencier de celui des Panthers) et le coureur Ahmad Bradshaw. La saison commence néanmoins dans le chaos le plus complet : Barber se lâche, notamment sur Coughlin et Eli. Un nouveau GM, Jerry Reese, est nommé. Michael Strahan décide de rater toute la pré-saison, mais il revient à temps pour commencer la saison. Autant dire que les choses ne se présentent pas bien pour les fans de Big Blue, mais même si l’équipe connaît son lot de montagnes russes, l’année est dans l’ensemble positive : les Giants sont à 10-5 avant le dernier match contre les 15-0 Patriots coachés par une vieille connaissance, Bill Belichick. New York est déjà qualifié pour les playoffs, mais Coughlin préfère faire démarrer ses titulaires pour leur faire garder le rythme. Devant le juggernaut offensif des Patriots, les Giants tiennent le choc et poussent New England dans ses retranchements, ne perdant que de trois points 38-35.

New York arrive en playoffs et se déplace à Tampa Bay lors du Wild Card Round ; le club l’emporte 24-14 grâce à la défense qui limite les Buccs et crée des pertes de balle. Le Divisional Round envoie les Giants chez leurs rivaux Cowboys qui ont fini en tête de la conférence ; le match est tendu avec deux équipes très proches. Ce duel défensif tourne finalement à l’avantage des G-men qui a l’emporte 21-17. En finale de conférence, le voyage continue et amène l’équipe à Green Bay pour affronter les Packers de Brett Favre. La température est polaire pour ce match avec des descentes à -23°F (-30 °C) ; une des images marquantes est celle d’un Tom Coughlin rouge comme une pivoine à cause du froid. Les Giants continuent d’utiliser leur pass rush phénoménal pour presser le Quarterback adverse, mais le Kicker Lawrence Tynes rate deux Field Goals, y compris celui de la victoire à 20-20. Ce n’est que partie remise ; le Cornerback Corey Webster intercepte une passe de Favre dans le camp de Green Bay en prolongations, permettant à Tynes d’envoyer la franchise à son quatrième Super Bowl avec une victoire 23-20.

Super Bowl XLII a lieu dans le nouveau stade des Cardinals, l’University of Phoenix Stadium, et Coughlin ne le sait pas encore, mais sa décision de laisser ses titulaires contre les Patriots n’était pas seulement bonne pour le rythme à l’entrée des playoffs, elle était aussi bonne pour le Super Bowl. Car les Giants retrouvent les Patriots qui sont en lice pour la saison parfaite, et Vegas donne logiquement New England vainqueur de 12 points. Cependant, ce ne sont plus les mêmes Giants, car ils jouent à un niveau bien plus élevé, que ce soit Eli ou les Quatre As de la ligne défensive (Kiwanuka, Umenyiora, Tuck et Strahan).

Le match est aussi serré que celui de saison régulière, mais bien plus défensif : le score n’est que de 7-3 New England à la mi-temps. Il faut attendre le dernier quart-temps pour voir les Giants passer devant grâce à un touchdown du receveur David Tyree 10-7, mais le Quarterback Tom Brady fait son drive spécial « fin de Super Bowl » et trouve Randy Moss pour prendre l’avantage 14-10 avec 2:42 restantes. Eli doit trouver les ressources pour en faire de même, et au passage faire taire les critiques qui l’assaillent depuis son arrivée. Il fait avancer son attaque, jusqu’à une 3e&5 sur ses 44 yards. Les Patriots envoient la pression et semblent tenir Eli, qui finit par s’arracher à l’emprise du Defensive End Richard Seymour. Le Quarterback lance alors une bombe dans la moitié de terrain des Patriots ; Tyree saute, combat le Safety Rodney Harrison en plein air et parvient à attraper la balle… en l’appuyant contre son casque !

Giants-TyreeCatchCette réception improbable à jamais gravée dans l’histoire de la NFL est le miracle dont les Giants avaient besoin pour continuer. Quatre actions plus tard, Eli lobe une passe à Burress dans l’en-but et les Giants mènent 17-14 à 39 secondes de la fin, sous les yeux médusés de tous. Les derniers essais désespérés de Brady vers Moss n’y changeront rien – les Giants ont réussi leur pari : renverser les pronostics, empêcher la saison parfaite des Patriots et remporter le Super Bowl quand personne ne les voyait là au début ou même au milieu de la saison. Michael Strahan remporte un Super Bowl pour la dernière de sa carrière, Coughlin a ramené la franchise sur le devant de la scène, et dans un clin d’oeil de l’Histoire, Eli remporte le Super Bowl et reçoit le titre de MVP de la finale l’année après que son propre frère Peyton ait réussi le même « doublé » avec les Colts.

Suite à ce parcours rocambolesque, les Giants cherchent à surfer sur cette vague de succès en 2008. La draft amène de bons éléments comme le receveur Mario Manningham qui vient fournir une escouade de receveurs déjà complétée par la signature du receveur Domenik Hixon des Broncos courant 2007. Et c’est tant mieux, car justement les Giants vont avoir besoin de bons receveurs à cause d’un événement extra-sportif. La saison semble partir sur de bons rails avec une attaque et une défense équilibrée, étant 11-1 après 12 matchs. La franchise s’appuie notamment sur le trio détonant Earth Wind & Fire à la course, composé de Jacobs (Earth), Ward (Wind) et Bradshaw (Fire).

Mais c’est à ce moment que l’incident survient : Plaxico Burress se blesse à la jambe avec une arme non déclarée qu’il possède. Déjà suspendu par les Giants pour son comportement pendant la saison, le receveur est de nouveau suspendu pour le reste de l’année ; et ce n’est rien comparé aux lois du New Jersey concernant la possession illégale d’armes : Burress finit par accepter une peine de deux ans de prison. C’est donc à Toomer, Hixon, Smith, Manningham et le Tight End Kevin Boss de servir de cible à Eli. Les Giants poursuivent la saison et terminent finalement 12-4, accusant un peu le coup. Ils vont l’accuser pour de bon contre les Eagles quand les Giants vont buter en zone rouge, ne pouvant inscrire que trois Field Goals. Donovan McNabb mène les Eagles à une victoire 23-11 et une élimination de New York.

Les Giants disent définitivement adieu à Burress et prennent un nouveau receveur à la draft en 2009, Hakeem Nicks. Les deux saisons suivantes, 2009 et 2010, se ressemblent quelque peu : les Giants semblent en mesure de pouvoir retourner en playoffs, mais deux effondrements autant physiques que psychologiques les en empêchent. En 2009, les Giants subissent des blessures en défense qui les diminuent grandement (notamment le Safety Kenny Philips) ; ils sont malgré tout 7-7 quand ils reçoivent les Panthers avec leur Quarterback remplaçant. Mais New York sombre totalement lors du dernier match au Meadowlands Stadium et prend une claque 41-9 pour terminer 8-8 dans un hébétement général.

En 2010, les Giants inaugurent leur nouveau stade, le New Meadowlands Stadium (renommé MetLife Stadium par la suite). Ils sont dans une position encore plus avantageuse pour les playoffs : ils sont à 9-4 et reçoivent les Eagles, menant largement 31-10 avec huit minutes restantes. Mais un comeback énorme des Eagles ramène Philadelphie à 31-31, et avec 14 secondes au chrono, le Punter des Giants Matt Dodge ne parvient pas à dégager en touche ; le retourneur des Eagles DeSean Jackson fumble la balle mais la récupère et retourne le punt 65 yards pour un touchdown et la victoire de Philadelphie 38-31. Même si rien n’est perdu pour les playoffs, les Giants ne se remettent pas assez vite de ce coup sur la tête et prennent une valise 45-17 à Green Bay, un concurrent direct ; une victoire des Packers sur les Bears 10-3 en dernière semaine élimine définitivement les Giants des playoffs malgré une bonne saison à 10-6.

La saison 2011 semble suivre le même schéma pour l’équipe de la Grosse Pomme : elle démarre plutôt bien, mais s’effondre vite derrière les diverses blessures de son effectif comme celle d’Umenyiora ou l’hécatombe chez les arrières. Comble de malchance, même le rookie Cornerback Prince Amukamara drafté pour pallier ce problème se blesse dans la saison. Néanmoins les Giants sont devenus les spécialistes de la saison inattendue, et ils parviennent toujours à se maintenir dans la course, grâce notamment à une nouvelle arme offensive, le receveur non-drafté Victor Cruz. Dans une NFC East plutôt moyenne, les Giants finissent par arracher une place en playoffs à 9-7 grâce à deux victoires consécutives dans la division à la fin de la saison.

Comme il y a quatre ans, les Giants prennent feu exactement au bon moment. Ils se déplacent de nouveau chez les Packers à Lambeau Field ; l’équipe de Green Bay est ultrafavorite après une saison à 15-1. Mais c’est surtout l’attaque des Packers qui a porté l’équipe, et la défense des Giants va l’étouffer, provoquant quatre pertes de balle ; New York l’emporte à la surprise générale 37-20. Les G-men se dirigent ensuite à San Francisco pour affronter les 49ers dans une finale de conférence qui va quelque peu ressembler à celle contre Green Bay en 2007. Encore une fois les deux défenses prennent le pas, et encore une fois le match va en prolongations (17-17). Et encore une fois c’est une perte de balle créée par les Giants qui va être le tournant du match : sur un punt, le Linebacker Jacquian Williams force un fumble du retourneur des 49ers Kyle Williams et New York récupère la balle, ce qui permet à Lawrence Tynes de donner la victoire 20-17.

Et pour définitivement affirmer le sentiment de déjà-vu, Super Bowl XLVI est exactement la même affiche que Super Bowl XLII : Giants contre Patriots ! Encore une fois, les Patriots sont donnés vainqueurs (mais seulement de 2.5 points). Encore une fois le match est défensif, et la ligne défensive des Giants met la pression sur Brady (avec l’excellent Defensive End Jason Pierre-Paul drafté en 2010 dans le rôle de Michael Strahan). La seule différence (mis à part le fait que le match ait lieu à Indianapolis et non à Glendale dans l’Arizona) est que le retour des Giants sera plus conséquent car New England prend l’avantage 17-9 au début de la seconde mi-temps. Patiemment, grâce à sa grosse défense, New York grignote son retard à coups de Field Goals pour revenir à 17-15. Eli récupère la balle avec 3:46 à jouer sur ses 16 yards : il réussit un dernier drive maîtrisé qui démarre avec une passe lobée magistrale pour Mario Manningham le long de la touche, et qui se termine par un touchdown au sol de Bradshaw. Une dernière tentative des Patriots ne donne rien et le score final est de 21-17.

Coughlin et Eli soulèvent leur deuxième trophée en quatre ans, alors que le Quarterback remporte son deuxième titre de MVP du Super Bowl.

 

Une période post-Super Bowl difficile (2012-2023)

 

On se demande alors ce que préparent les Giants pour la suite… 2012 va être un mix entre 2007 et 2011 : New York démarre bien, atteint un record de 6-2, puis connaît une grosse baisse de régime (comme en 2007) et finit à un record de 9-7 (comme en 2011) ; la faute à une régression d’Eli et de la défense. La seule différence c’est qu’en 2011 la division était faible, ce qui avait permis aux Giants de gagner le titre de la NFC East ; cette fois les Redskins sont plus forts et terminent en tête, le reste de la NFC se chargeant d’éjecter New York des playoffs.

Les Giants doivent donc essayer de sortir de leur schéma en 2013, en draftant par exemple Justin Pugh pour protéger Eli. Mais le Quarterback, peu aidé par une ligne passoire et des receveurs pas toujours concentrés, fait une terrible saison avec 27 interceptions ; des carences défensives apparaissent également en cours de saison. Les G-men commencent par six défaites consécutives mais font néanmoins le forcing pour terminer à 7-9. La saison 2014, elle, est plombée par les blessures : celle de Victor Cruz en attaque, mais surtout une nouvelle hécatombe en défense, surtout chez les arrières. Heureusement l’équipe a drafté une pépite de receveur, Odell Beckham Junior, qui impressionne toute la ligue notamment avec une réception à une main insensée ; cependant les Giants partent de trop loin et finissent à 6-10.

Odell Beckham CatchLa saison 2015 ne sera pas différente de la précédente : bien que l’équipe se retrouve assez souvent devant au score pendant le dernier quart-temps, la défense continue de donner des gros signes de faiblesse et d’accumuler les blessures, ne pouvant stopper les adversaires ; il faut dire qu’elle n’est pas aidée par un Jason Pierre-Paul qui joue avec une main droite meurtrie suite à un accident de feux d’artifice. Dans l’ensemble c’est une saison avec beaucoup d’interrogations pour les G-men qui terminent de nouveau à 6-10 ; la troisième négative de suite et la quatrième sans playoffs, ce qui n’était jamais arrivé sous l’ère Tom Coughlin. Le coach présente sa démission après douze années de loyaux services et deux titres ; c’est son Coordinateur Offensif Ben McAdoo qui le remplace.

Sans surprise, l’équipe a compris ses faiblesses et fait son marché en ce sens en 2016 : le Defensive Tackle Damon Harrison, le Defensive End Olivier Vernon et le Cornerback Janoris Jenkins signent, alors que l’attaque reçoit l’aide du premier tour de la draft, le receveur Sterling Shepard. Les ajouts dans l’escouade défensive, couplées à l’émergence du phénoménal deuxième année Safety Landon Collins, portent leurs fruits : elle devient une machine à stopper l’attaque adverse ; New York se paie même le luxe de battre deux fois les Dallas Cowboys qui finissent pourtant premiers de la conférence à 13-3.

Cela donne l’espoir d’en faire autant en playoffs que les Giants rejoignent à 11-5, mais pour atteindre Arlington ils doivent d’abord passer par Lambeau Field en Wild Card. Le lundi avant le match, Odell Beckham et ses amis receveurs font une virée à Miami et se prennent en photo (ce qu’ils ont le droit de faire, c’est leur jour de repos), mais ils vont le payer cher médiatiquement : l’attaque fait un match indigent entre drops et inefficacité ; la défense ne tient qu’une mi-temps avant que la blessure du Cornerback Dominique Rodgers-Cromartie et une Hail Mary d’Aaron Rodgers juste avant la pause n’ouvrent les vannes. Les Giants sont battus 38-13 et les médias tombent sur le dos de Beckham et ses coéquipiers.

Ils vont avoir encore plus de grains à moudre en 2017 avec une saison cauchemar où tout va de travers : blessures en pagaille (20 joueurs sur IR) dont une bonne partie du corps de receveurs (Beckham ou le nouvel arrivant Brandon Marshall), problèmes de ligne offensive et Linebackers récurrents, implosions dans le groupe des Cornerbacks avec suspensions infligées par les coachs, playcall déséquilibré et équipes spéciales absentes. Malgré les efforts de Sharpe ou des rookies Tight End Evan Engram et Defensive Tackle Dalvin Tomlinson, les Giants postent un terrible 3-13 qui force un ménage dans l’organisation : Jerry Reese et Ben McAdoo sont débarqués ; le nouveau General Manager est l’ex-Panther Dave Gettleman et le nouveau Head Coach est l’ex-Coordinateur Offensif des Vikings, Pat Shurmur.

Ce très mauvais résultat permet de drafter en deuxième position le sensationnel coureur Saquon Barkley qui va justifier sa réputation : il est élu Offensive Rookie Of The Year 2018 avec la meilleure marque de 2028 yards cumulés (+ 15 touchdowns), mais même lui ne peut pallier une ligne offensive toujours en difficulté malgré la signature de l’ex-Patriot Nate Solder et la draft du Guard Will Hernandez ; la défense, elle, voit l’arrivée de l’ex-Ram Alec Ogletree mais perd Landon Collins sur blessure. La saison démarre très mal à 1-7 mais un sursaut final permet de terminer 5-11.

L’intersaison 2019 est un nouveau signe qu’il va y avoir du changement : la draft apporte trois choix de premier tour dont le Quarterback Daniel Jones, deux échanges avec Cleveland font partir Beckham et Vernon contre le Guard Kevin Zeitler et le Safety Jabrill Peppers, alors que l’équipe signe l’ex-Lion receveur Golden Tate, libère Collins et surtout le bust Offensive Tackle Ereck Flowers drafté #9 en 2015. Sans surprise avec autant de modifications et des blessures en pagaille, l’équipe n’arrive pas à grand-chose en postant un bilan de 4-12 – cela coûte sa place à Shurmur qui est remplacé par le Coordinateur des Équipes Spéciales de New England, Joe Judge – mais le passage de témoin pendant la saison entre Eli et Jones montre des choses plutôt intéressantes pour le futur.

Une blessure de Jones avant le dernier match de la saison au MetLife donne l’occasion à Eli Manning de jouer une dernière fois devant son public avant de tirer sa révérence : le #10 fait ses adieux à sa franchise de toujours et à la NFL après 16 ans, 2 bagues de champion, 2 Super Bowl MVPs et 57023 yards.

C’est de nouveau la grande lessive en 2020 avec nombre d’arrivées et de départs : deux joueurs en particulier vont avoir un bel impact du côté défensif, l’ex-Panther Cornerback James Bradberry et l’ex-Packer Linebacker Blake Martinez. Avec les retours de certains blessés, ils orchestrent un redressement défensif remarquable ; malheureusement, l’attaque continue de patiner : Jones perd encore trop de ballons, souvent mis sous pression malgré la draft du premier tour Offensive Tackle Andrew Thomas, et surtout l’escouade perd Barkley tôt dans la saison. C’est ce qui fait penser que malgré le bilan de 5-11, il y a vraiment de quoi faire quelque chose si l’équipe peut éviter les blessures.

Malheureusement, 2021 ne confirmera pas cela : Barkley se blesse à nouveau, les receveurs tombent comme des pommes, Jones fait ce qu’il peut avec sa protection malgré l’ajout du premier tour receveur Kadarius Toney, et la défense ne peut reproduire la même saison avec une attaque en berne ; c’est un bilan de 4-13 qui coûte sa place au duo Gettleman – Judge, ce dernier étant déjà débarqué au bout de deux ans. C’est un duo venant de l’état de New York (Buffalo) qui va tenter de redresser la franchise de New York : l’assistant General Manager Joe Schoen et le Coordinateur Offensif Brian Daboll.

La paire ne tarde pas à se mettre au travail : la draft apporte un premier tour par ligne – le pass-rusher Kayvon Thibodeaux et l’Offensive Tackle Evan Neal – alors que l’équipe reste prudente en Free Agency, signant seulement l’ex-Colt Guard Mark Glowinski sur plusieurs années ; le reste est une série de contrats d’un an. C’est une statégie risquée car plusieurs noms sont partis, notamment en défense avec Martinez, Bradberry, Peppers ou Ryan. Cela se voit car la défense a du mal à tenir la distance, mais la différence est en attaque : Jones continue de progresser et de protéger le cuir alors que le retour de Barkley fait un grand bien. C’est rarement beau car il manque toujours un playmaker ou deux en réception, mais les Giants basculent souvent du bon côté, et même un coup de mou en milieu de saison ne peut entamer leur bon départ : ils postent un bilan de 9-7-1 qui leur permet d’accrocher les playoffs, et Daboll est nommé Coach Of The Year. Ils se paient même le luxe de surprendre les Vikings chez eux en Wild Card avec un match complet (31-24), mais ils finissent par tomber logiquement contre plus forts en Divisional Round face aux Eagles (38-7).

Malheureusement, encore une fois le soufflé retombe assez vite : l’attaque est la principale coupable avec un secteur aérien encore moins explosif derrière une ligne déjà faible qui perd en plus son meilleur élément Andrew Thomas ; la défense est très friable au sol mais au moins elle mène la ligue avec 31 ballons volés. Daniel Jones, qui a pourtant signé une extension lucrative, ne convainc toujours pas et il se blesse, laissant la place à l’improbable rookie non-drafté Tommy DeVito qui a son moment de gloire en menant l’équipe à trois victoires ; néanmoins là aussi le nuage s’évapore et Tyrod Taylor termine la saison. De nouveau, les Giants ne peuvent bâtir sur un semblant de succès à 6-11.