Super Bowl LVII Gameday Series : J-2 ~ Présentation des Eagles 2022
Aujourd’hui, nous jetons un coup d’oeil sur la saison 2022-2023 des Philadelphia Eagles.
On ne peut pas dire que les Eagles aient beaucoup tremblé cette saison : ils ont rapidement pris les commandes de la NFC East (et de la NFC), malgré une division relevée, étant la dernière invaincue à 8-0. Une défaite surprise contre Washington n’a pas freiné l’équipe qui a enchaîné les victoires jusqu’à la blessure de Jalen Hurts poussant Gardner Minshew en titulaire : alors que Philly n’avait plus besoin que d’une victoire pour assurer division et conférence, la franchise a buté deux fois avant que le retour de Hurts ne permette de boucler l’affaire en Week 18. Les playoffs ont été on ne peut plus tranquilles pour les Eagles qui ont facilement écarté les Giants en Divisional Round puis San Francisco en finale NFC.
La Saison des Eagles
| Wk | Loc. | Adversaire | Rés. | Score | Bilan | Détails | Lien |
| 1 | @ | Detroit | W | 38-35 | 1-0 | cwo | Snippet |
| 2 | vs. | Minnesota (1-0) | W | 24-7 | 2-0 | cwp | Snippet |
| 3 | @ | Washington (1-1) | W | 24-8 | 3-0 | d | Snippet |
| 4 | vs. | Jacksonville (2-1) | W | 29-21 | 4-0 | wpo | Snippet |
| 5 | @ | Arizona (2-2) | W | 20-17 | 5-0 | co | Snippet |
| 6 | vs. | Dallas (4-1) | W | 26-17 | 6-0 | dwp | Snippet |
| 7 | BYE | ||||||
| 8 | vs. | Pittsburgh (2-5) | W | 35-13 | 7-0 | w | Snippet |
| 9 | @ | Houston (1-5-1) | W | 29-17 | 8-0 | – | Snippet |
| 10 | vs. | Washington (4-5) | L | 21-32 | 8-1 | d | Snippet |
| 11 | @ | Indianapolis (4-5-1) | W | 17-16 | 9-1 | o/W | Snippet |
| 12 | vs. | Green Bay (4-7) | W | 40-33 | 10-1 | co | Snippet |
| 13 | vs. | Tennessee (7-4) | W | 35-10 | 11-1 | – | Snippet |
| 14 | @ | NY Giants (7-4-1) | W | 48-22 | 12-1 | dwp | Snippet |
| 15 | @ | Chicago (3-10) | W | 25-20 | 13-1 | co | Snippet |
| 16 | @ | Dallas (10-4) | L | 34-40 | 13-2 | dwpo/L | Snippet |
| 17 | vs. | New Orleans (6-9) | L | 10-20 | 13-3 | c | Snippet |
| 18 | vs. | NY Giants (9-6-1) | W | 22-16 | 14-3 | dwpo | Snippet |
| PLAYOFFS | |||||||
| WC | BYE | ||||||
| DR | vs. | #6 NY Giants (9-7-1) | W | 38-7 | – | – | Snippet |
| CC | vs. | #2 San Francisco (13-4) | W | 31-7 | – | – | Snippet |
Légende des Détails :
d = match de division
c = match de conférence
o = match à une possession
w = match contre une équipe avec un bilan positif en 2019
p = match contre une équipe qualifiée en playoffs en 2019
/W = match gagné en 4e QT
/L = match perdu en 4e QT
/TT = prolongation arrachée en 4e QT
/TL = prolongation concédée en 4e QT
Cela n’a cependant pas toujours été facile, pour preuve le premier match : Philly prend le large à Detroit en Week 1 avant de voir les Lions revenir sur la fin. Le tir est rapidement rectifié avec des victoires aisées contre Minnesota et Washington où Jalen Hurts est incisif, l’échange pour A.J. Brown fait déjà des vagues et la défense fait la loi. La fin du premier « quart » de saison se corse : Jacksonville, mené par l’ancien Head Coach Doug Pederson, mène 14-0 avant que la furia Eagles ne s’opère défensivement via notamment Haason Reddick. Ensuite, les Cardinals donnent des difficultés à une équipe inconstante qui finit par se réveiller et l’emporter grâce à son Kicker remplaçant Cameron Dicker.
Des Cowboys sans Dak Prescott ne peuvent rivaliser, tout comme des Steelers limités – et que dire des Texans ; l’offensive devient équilibrée derrière Hurts et elle est capable de monter de longs drives pour scorer. L’attaque et la défense semblent au diapason… c’est pourquoi cette première défaite de la saison à domicile contre Washington est une telle surprise : les Commanders volent le cuir et avalent le chrono en punissant la défense au sol ; on commence également à voir les conséquences de la tendance de Philly à baisser de production en deuxième mi-temps. Néanmoins, la franchise reste en tête à 8-1.
Elle semble encore convalescente en se déplaçant à Indianapolis : il faut un TD de Hurts à 80 secondes de la fin pour l’emporter de justesse. Des Packers méconnaissables arrivent au Linc et donnent du fil à retordre aux locaux qui s’en tirent grâce à leur jeu au sol surpuissant (363 yards) pour continuer la série de victoires ; cela rappelle également que cette équipe est capable de gagner de différentes façons. On s’attend à ce que le match de Week 13 face à Tennessee soit compliqué vu les difficultés récentes, mais A.J. Brown se lâche ; Philly s’éloigne en deuxième mi-temps et l’emporte largement. Les Giants n’offrent ensuite pas trop d’opposition.
Les Eagles abordent le dernier quart de saison avec l’avantage pour la division et la conférence, mais une courte victoire contre les Bears va apporter une mauvaise nouvelle : Hurts se blesse à l’épaule. Étant donné qu’il reste une seule victoire pour remporter la NFC East et le #1 en NFC, Sirianni ne prend pas de risques et aligne Gardner Minshew contre Dallas ; ironiquement, cette fois c’est Philly qui aligne son Quarterback remplaçant contre Dallas. Les Boys en profitent pour l’emporter et se laisser un espoir de voler la division, espoir confirmé la semaine suivante quand l’équipe de Pennsylvanie chute face à New Orleans. Hurts revient finalement en Week 18 pour assurer le coup dans un match retour face à New York pas si facile sur la fin malgré une avance de 19-0 à 16 minutes de la fin.
Seed #1, les Eagles regardent les Giants se qualifier en Wild Card contre Minnesota et venir au Linc pour une troisième confrontation. Cette fois, aucune discussion possible : le match est plié en une mi-temps avec un score de 28-0. La finale NFC contre San Francisco ne sera pas plus serrée : la pression broie à la fois Brock Purdy et Josh Johnson, forçant les 49ers à jouer aux chaises musicales en Quarterback et à ramer pour produire le moindre yard ; c’est une qualification tranquille pour le Super Bowl.
L’effectif des Eagles
COACHES
Head Coach : Nick Sirianni – 41 ans
Doug Pederson avait amené les Eagles au Super Bowl dans sa deuxième saison avec la franchise, Nick Sirianni vient de faire la même chose. Après une courte carrière de joueur dans l’Indoor Football League, Sirianni a sa première chance en NFL en devenant le coach de contrôle de la qualité offensive à… Kansas City, en 2009 sous Todd Haley. Il grimpe dans les échelons jusqu’à devenir coach des receveurs en 2012, mais il fait partie du changement de staff suite à l’arrivée d’Andy Reid. Il part aux Chargers où il devient coach des Quarterbacks en 2014 et 2015, s’occupant donc de Philip Rivers. Il redevient coach des receveurs en 2016 et 2017 avant de connaître son premier poste important, Coordinateur Offensif à Indianapolis en 2018. Il y reste trois ans (et y retrouve Rivers en 2020). Son bon travail lui permet d’obtenir le poste de Head Coach de Philadelphie en 2021, et ce membre de la mouvance jeune chez les entraîneurs accède à son premier Super Bowl.
Coordinateur Offensif : Shane Steichen – 37 ans
Coordinateur Défensif : Jonathan Gannon – 40 ans
Coordinateur des Équipes Spéciales : Michael Clay – 31 ans
Sirianni s’est entouré de jeunes talents comme lui pour mener les escouades. Steichen a reboosté une attaque moribonde en 2020 ; il a connu Sirianni à San Diego où il était coach de contrôle de la qualité offensive puis coach des Quaterbacks quand Sirianni est redevenu coach des receveurs. Gannon, patron d’une défense historique au niveau des sackeurs et remplie de playmakers, a démarré en NFL à Atlanta en 2007 au bas de l’échelle avant de progresser aux Rams (2009-2011), à Tennessee (2012-2013) et à Minnesota (2014-2017) ; il a connu Sirianni à Indianapolis entre 2018 et 2020 où il était coach des Defensive Backs. Clay a eu une très courte carrière en NFL (il a fait une intersaison à Miami) avant de se tourner vers le coaching assistant des équipes spéciales à Philadelphie ; il y est resté un an avant d’aller à San Francisco (2016-2020). Il est revenu à Philly sous Sirianni pour son premier poste en tant que Coordinateur des équipes spéciales ; elles font leur travail sans trop de souci.
ATTAQUE
QB : Jalen Hurts (Oklahoma) – 24 ans
Après une saison rookie avec un temps de jeu limité en 2020, Hurts a été convaincant en 2021, et que dire de sa saison 2022 qui est encore meilleure : vraie menace double, son importance a été soulignée par son absence en fin de saison. Avec 3701 yards (10e), 22 TDs, 6 INTs + 165 courses pour 760 yards et 13 TDs (2e !), Hurts a été à la fois précis à la passe et redoutable à la course, confondant les défenses. Il reste désormais à savoir s’il peut soutenir la pression de la grande finale.
RB : Miles Sanders (Penn State) – 25 ans
Si le jeu au sol est aussi crédible lors de la read-option, c’est parce que Sanders continue d’être un élément important dans ce secteur. Il a encore porté la charge avec 259 courses (8e) pour 1269 yards (5e) et 11 TDs (8e). Il a moins besoin d’être présent en réception vu les cibles qui suivent, et en général il est uniquement là en soupape de sécurité ; mais ce qu’il apporte balle en main est déjà largement suffisant, en plus de Hurts, pour que les défenses adverses n’osent pas sous-estimer la menace terrestre.
WR : A.J. Brown (Mississippi) – 25 ans
WR : DeVonta Smith (Alabama) – 24 ans
WR : Quez Watkins (Southern Mississippi) – 24 ans
1496 yards (4e), 11 TDs (3e) et 23 big plays (5e) ; on peut dire que l’échange pour Brown a valu le coup. Il est venu apporter une qualité de vrai WR#1 qui manquait aux Eagles depuis plusieurs années, et Hurts ne s’est pas fait prier pour l’utiliser ; son seul défaut est d’avoir commis et perdu 2 fumbles. Son arrivée a permis de libérer un peu DeVonta Smith qui peut se repositionner comme #2 à tout faire avec 1196 yards (9e), 7 TDs et 18 big plays (9e) ; le sophomore a pu être encore plus efficace cette année avec le Cyborg pour occuper les défenses adverses. Ce duo explosif de receveurs écartés possède en troisième lame le discret Quez Watkins qui peut se montrer le cas échéant.
TE : Dallas Goedert (South Dakota State) – 28 ans
La vraie troisième cible pour Hurts est évidemment le Tight End, même si ce dernier n’a pas été aussi productif dans l’endzone que les années précédentes (la faute à Brown). Il n’est certes pas au niveau stratosphérique de celui d’en face, mais il reste néanmoins une arme toujours dangereuse avec 702 yards, 3 TDs et 11 big plays ; de plus, il est le joueur préféré de Hurts pour trouver un first down : 72.7% de ses réceptions ont donné une nouvelle série.
LT : Jordan Mailata – 25 ans
LG : Landon Dickerson (Alabama) – 24 ans
C : Jason Kelce (Cincinnati) – 35 ans
RG : Isaac Seumalo (Oregon State) – 29 ans
RT : Lane Johnson (Oklahoma) – 32 ans
Si ce Super Bowl a été renommé l’Andy Reid Bowl, il est également le Kelce Bowl : le grand frère Jason, dans sa 12e saison NFL, est toujours le patron incontesté d’une puissante ligne offensive. Elle a réussi sa reconversion depuis le Super Bowl d’il y a cinq ans, même si certaines choses ne changent pas : il faut par exemple un joueur d’Océanie en Left Tackle ; Halipoulivaati Vaitai a été remplacé par la trouvaille australienne Mailata, ancien joueur de Rugby. C’est même un doublé des îles avec le vétéran Guard Seumalo à droite, alors que l’ancien premier tour Dickerson s’est finalement installé en Guard à gauche ; Johnson, déjà là en 2017, complète un quintet rempli de qualité et d’expérience. Dickerson devra néanmoins faire attention aux pénalités, lui qui mène la ligue avec 14 pour 13 acceptées.
DÉFENSE
DT : Fletcher Cox (Mississippi State) – 32 ans
DT : Javon Hargrave (South Carolina State) – 29 ans
Et à propos de talent sur la ligne offensive, la ligne défensive n’a rien à lui envier. Certes, Cox n’est plus aussi dominateur qu’il y a quelques années, notamment contre la course ; un secteur dans lequel la défense de Philly a eu des difficultés. Mais il est toujours le leader de l’unité et capable d’un big play au moment opportun. Hargrave continue d’être une vraie menace dans le pass-rush intérieur, faisant partie de ce quatuor historique à 10+ sacks chacun avec 27 pressions dont 11 sacks, sans oublier la capacité d’arracher un ballon ou deux… mais ce n’est clairement pas lui qui peut jouer les plots contre la course.
DE : Brandon Graham (Michigan) – 34 ans
DE : Josh Sweat (Florida State) – 25 ans
Au fait, les Eagles ont perdu Derek Barnett rapidement dans la saison. Cela n’a visiblement causé aucun ralentissement dans le pass-rush, car Graham et Sweat ont été inarrêtables, totalisant 61 pressions dont 22 sacks. Si on rajoute que Sweat a réussi un pick-6 sur une passe déviée, le danger est permanent avec ce front-4 dès qu’on décide de lancer le cuir.
Ne tombez pas sur le pauvre Edwards pour l’incriminer sur la défense contre la course parfois défaillante : dans l’ensemble, il a été le ciment qui a évité le pire. Depuis sa draft, il n’a fait que progresser pour devenir un taulier digne de Jordan Hicks au début de sa carrière. Avec 8 run stuffs, 2 sacks et 7 passes défendues, il prouve qu’il est capable de répondre à toutes les situations qu’on lui propose.
OLB : Haason Reddick (Temple) – 28 ans
OLB : Kyzir White (West Virginia) – 26 ans
Quand il a été drafté par Arizona, Reddick a été mal utilisé dès le début en étant aligné à l’intérieur ; il n’a visiblement jamais convaincu dans le désert malgré son repositionnement tardif sur le côté… et depuis il ne fait que confirmer qu’il mérite de s’ancrer quelque part. Après une année remarquable à Carolina, le voilà à Philly où il a terminé avec 42 pressions (5e) dont 16 sacks (2e), 5 fumbles forcés et 3 fumbles récupérés (top NFL). White est discret mais efficace, à l’image de ce qu’il était la saison dernière chez les Bolts : il n’est pas un playmaker de génie, mais il fait son travail avec sérieux, comme Edwards, quelque soit ce qu’on lui demande.
CB : Darius Slay (Mississippi State) – 32 ans
CB : James Bradberry (Samford) – 29 ans
CB : Avonte Maddox (Pittsburgh) – 26 ans
Des Edwards ou White n’ont pas besoin d’être flashy quand ils ont une ligne défensive ou une arrière-garde pareille. L’ex-Panther Bradberry a parfaitement rebondi après une saison 2021 en demi-teinte chez les Giants, regardez plutôt : 86 ciblages (top team), 45.3% (3e), 4.4 yards par ciblage (7e), 2 TDs, 3 INTs, 17 passes défendues (3e) et 51.6 de Cover Rating (2e). Tout ça sur un contrat d’un an et 10M$. Big Play Slay a été un poil plus chahuté avec 58.2%, 5 TDs, 3 INTs, 14 passes défendues et 83.9 de Cover Rating, mais il reste un joueur d’élite. Dans le slot, Maddox est toujours aussi sérieux dans l’ombre de ses deux partenaires.
SS : Marcus Epps (Wyoming) – 27 ans
FS : C.J. Gardner-Johnson (Florida) – 25 ans
Dernier coup improbable de Howie Roseman, CJGJ est venu contre un 5e tour de draft (en gros) et a mené la ligue avec 6 INTs. Il lui reste des déficiences contre la course et il rate des plaquages (14.1%), mais l’unité est évidemment meilleure avec lui. Epps est justement là pour tenter de boucher les trous au sol, ce qui est une bonne chose car la couverture n’est pas du tout son fort : 6 TDs et 139.1 de Cover Rating. Les tâches sont bien partagées entre les deux.
ÉQUIPES SPÉCIALES
K : Jake Elliott (Memphis) – 28 ans
P : Brett Kern (Toledo) – 36 ans
LS : Rick Lovato (Old Dominion) – 30 ans
Elliott a raté un match et il n’a pas eu beaucoup de travail au niveau des FGs (21/23) vu qu’il a passé son temps à botter des XPs (51/53) ; il a été solide comme toujours. Le vétéran Kern a remplacé le titulaire Arryn Siposs qui est parti sur IR, et s’il a eu des débuts difficiles il a été bien plus efficace en playoffs. Lovato était déjà là en 2017 et représente la pierre angulaire des équipes spéciales.
KR : Boston Scott (Louisiana Tech) – 27 ans
PR : Britain Covey (Utah) – 25 ans
Pas de miracles particuliers sur retours pour les Eagles cette saison : Scott et Covey n’ont pas scoré et leurs retours sont plutôt dans la moyenne.