Fiche Légende : Frank Gifford

#16 – Running Back, Wide Receiver

 

FrankGifford

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Francis Newton « Frank » Gifford
Date de Naissance 16 Août 1930
Lieu de Naissance Santa Monica, Californie
Date de Décès 9 Août 2015
Lieu de Décès New Haven, Connecticut
CARRIÈRE
Lycée Bakersfield High School, California
Université University of Southern California
Draft 1er tour de 1952 (#11)
Equipes New York Giants (1952-1964)
Statistiques 12 saisons
136 matchs
840 courses / 3609 yards (4.3)
367 réceptions / 5434 yards (14.8)
77 touchdowns
14 touchdowns à la passe
2 interceptions comme défenseur
HONNEURS
Pro-Bowls 8 (1953-1959, 1963)
All-Pro 6 (1953, 1955-1959)
Performances notables Record du nombre de touchdowns à la passe pour
un non-Quarterback dans la NFL moderne
Récompenses 1 titre de champion NFL (1956)
1956 NFL Player Of The Year
1962 Comeback Player Of The Year
Membre de l’équipe NFL des années 1950
Numéro #16 retiré chez les Giants
Hall Of Fame Classe de 1977

 

Biographie

 

Frank Gifford a beaucoup de similitudes avec Jim Marshall : faisant partie des tous meilleurs à leurs postes lorsqu’ils jouaient mais la première image qui vient dans l’inconscient collectif lorsque l’on prononce leurs noms, c’est un événement plutôt déplaisant qui n’a pas grand-chose à voir avec leurs exploits sur le terrain. Si pour Jim Marshall, homme de fer des fameux Purple People Eaters, cette image est un drôle de gag quand il remonte un fumble dans la mauvaise direction en 1964 (scorant un safety pour l’équipe adverse), celle de Gifford est restée bien plus glaçante : quatre ans plus tôt, son corps gisant inerte au sol, séché par le plaquage surpuissant (et légal) de Concrete Charlie, Chuck Bednarik ; un choc qui lui fera rater 18 mois de compétition. Mais cela ne rendra son retour que plus impressionnant, et au moins Gifford pourra se consoler : contrairement à Marshall, lui trouvera bel et bien sa place à Canton.

ChuckBednarikGiffordFrank Gifford naît à Santa Monica en août 1930, le dernier de trois enfants. Son père est un travailleur itinérant sur les puits pétroliers, et à cette période les Etats-Unis sont plongés dans la Grande Dépression ; cela force la famille à déménager constamment en fonction des postes trouvés par Weldon Gifford. Pendant la jeunesse de Frank, la famille déménage pas moins de 47 fois, et certains changements ne durent que quelques semaines. Cela rend logiquement la scolarité du jeune garçon totalement chaotique, et il préfère se désintéresser totalement des études. Finalement, la famille parvient à se poser un peu à Bakersfield, ce qui permet à Gifford d’intégrer le lycée de la ville.

A défaut d’être bon en classe, il espère pouvoir se défouler sur le terrain, notamment le gridiron. Mais lors de la première année, sa morphologie l’empêche d’intégrer les équipes de football, que ce soit la titulaire ou celle des « poids légers » qui regroupe les lycéens les moins taillés pour le sport ; il parvient au moins à intégrer cette dernière pour sa deuxième année. Il prend de la taille et du poids avant sa troisième année, ce qui lui permet enfin d’accéder à l’équipe #1. Gifford doit remplacer au pied levé le Quarterback titulaire qui est tragiquement décédé dans un accident de voiture, et il démontre alors des qualités de passeur et de coureur insoupçonnées.

Son coach, Howard Beatty, est persuadé qu’il a trouvé sa voie et qu’il pourra faire de grandes choses en Université. Gifford aimerait bien intégrer la prestigieuse University Of Southern California (USC), mais Beatty l’exhorte à se remettre à ses études, sinon le garçon ne va pas pouvoir y arriver. Et c’est exactement ce qui arrive à la fin du lycée : malgré ses efforts, Gifford se voit refuser l’entrée car il n’a pas le niveau scolaire suffisant. Il rentre alors au Junior College de Bakersfield en 1948 et passe un semestre à rattraper son retard tout en devenant un très bon joueur de football. Il obtient alors les notes suffisantes et peut être transféré sur le campus d’USC ; cela l’empêche de jouer le reste de la saison, mais il en profite pour se concentrer sur ses études.

FrankGiffordUSCEn 1949, Gifford travaille bien mieux en classe et il est enfin autorisé à jouer au football, mais il va rencontrer un nouvel obstacle. Le coach Joe Cravath n’a aucune idée de quoi faire avec un tel joueur polyvalent qui peut jouer Quarterback, coureur, receveur, Defensive Back, Kicker et Punter. Il décide de le cantonner en défense et comme Kicker sur les conversions de touchdown, alors que Gifford veut jouer en attaque ; le jeune homme passe deux années plutôt misérables. Fort heureusement pour lui, USC change de coach en 1951, son année de senior : Jess Hill remarque immédiatement le talent du #16, et il utilise les capacités de sa pépite à 100%, en attaque et en défense. Le joueur le récompense par une superbe année où il est élu All-American.

Les performances de Gifford dans sa dernière année à USC font de lui un prospect très intéressant pour la draft NFL de 1952 ; les Giants n’hésitent pas une seconde à le sélectionner en 11e position. Néanmoins, l’histoire étant un éternel recommencement, Gifford est cantonné majoritairement en défense quand il arrive à New York : le coach Steve Owen le voit avant tout comme un Cornerback, et seulement après un remplaçant pour le coureur titulaire Kyle Rote. Rote se blesse en 1953, ce qui donne plus d’occasions à Gifford de se montrer en attaque, et il gagne également un vote au Pro-Bowl en tant que Defensive Back. Cependant, ce n’est pas suffisant pour le joueur qui veut avoir sa place de titulaire en attaque ; encore une fois, le salut va venir d’un changement de coach : Owen démissionne en 1954, remplacé par Jim Lee Howell. Howell ramène avec lui comme Coordinateur Offensif un certain Vince Lombardi, et comme pour Hill à USC, ce dernier va immédiatement comprendre tout le bénéfice que Gifford peut apporter en attaque ; il va monter tout son système offensif autour de lui.

Petit à petit, Gifford prend enfin son envol dans le système de Lombardi : on lui donne de plus en plus de libertés, car il peut lancer, courir et recevoir. Il continue d’accumuler les votes Pro-Bowl en 1954 et 1955, mais cette fois c’est en tant que coureur, son poste préféré. Arrive alors la saison 1956, où le #16 amorce l’apogée de sa carrière : il gagne 1422 yards (top NFL) et score neuf touchdowns avec ses courses et ses réceptions ; il lance également deux passes de touchdown. Cela lui permet de gagner le titre de meilleur joueur NFL de 1956, et surtout il mène les Giants jusqu’au titre contre les Bears dans une victoire écrasante 47-7. Gifford devient alors la figure de proue de la franchise, et une vraie célébrité tournant dans des publicités ; il sera imité par plusieurs autres joueurs, ce qui donnera naissance au surnom des Madison Avenue Giants, du nom de la rue où sont établis les compagnies publicitaires new-yorkaises.

Giants-FrankGiffordIl va continuer à être le fer de lance de l’attaque dans les années suivantes : en 1957 il dépasse de nouveau 1000 yards en cumulé avec neuf touchdowns, même si New York rate les playoffs. Il score dix touchdowns en 1958 alors que les Giants retournent en finale : c’est un match mythique avec une pléiade de futurs Hall Of Famers qui oppose New York aux Colts de Baltimore, le fameux Greatest Game Ever Played ; les Giants sont défaits 23-17 en prolongations. Gifford fait de nouveau une grande année 1959 mais son équipe chute en finale toujours contre Baltimore 31-16.

C’est alors que la carrière étincelante du #16 est brutalement stoppée : à la fin du match contre les Eagles en 1960, Gifford reçoit une passe au milieu du terrain et prend un plaquage légal mais terrible de Chuck Bednarik, lui occasionnant une énorme commotion. Il doit rater le reste de la saison, et prend même sa retraite en 1961 ; mais son envie de jouer est plus forte, et il revient sur les terrains en 1962. Repositionné principalement en receveur, il fait une nouvelle belle saison à 796 yards et sept touchdowns, ce qui lui vaut le titre de Comeback Player Of The Year ; malheureusement, les Giants butent en finale une deuxième année consécutive sur les Packers d’une vieille connaissance, Lombardi, 16-7. En 1963, le joueur gagne un vote au Pro-Bowl comme receveur, alors que les Giants retournent en finale mais perdent contre les Bears 14-10.

Gifford décide de mettre un terme définitif à sa carrière à la suite de la saison 1964, après 13 saisons de bons et loyaux services dans sa franchise de toujours. Il termine avec 9043 yards et 77 touchdowns en cumulé, sans compter ses 14 touchdowns à la passe, un record pour un non-Quarterback dans la NFL moderne. Mais ce qui est le plus remarquable avec Gifford, c’est probablement le fait qu’il a réussi à être élu au Pro-Bowl à trois positions différentes : coureur, receveur et Defensive Back. Il n’est pas surprenant qu’il reçoive par la suite une multitude d’honneurs, dont le retrait de son numéro chez les Giants et son entrée au Hall Of Fame en 1977.

A cette époque, il a déjà entamé une seconde carrière brillante : celle de commentateur. Débutant sur CBS dès sa retraite de joueur, il entre dans les foyers américains grâce à son arrivée dans l’équipe du Monday Night Football d’ABC : il est la voix calme du play-by-play aux côtés de l’acerbe Howard Cosell et du fantasque Don Meredith. Il fait également plusieurs incursions très réussies hors du domaine du football, avec notamment le commentaire des Jeux Olympiques. Il se retire en 1997, alors qu’en parallèle une affaire d’adultère avec une hôtesse de l’air écorne son image (bien qu’on apprenne par la suite que c’était un coup monté par un tabloïd).

FrankGiffordMeredithCosell
Meredith, Cosell et Gifford

Gifford est resté attaché à ses racines jusqu’à la fin, continuant de supporter son lycée de Bakersfield de loin, et de visiter régulièrement le vestiaire des Giants. La famille propriétaire des Mara, pour qui il était devenu un autre fils et frère, sait parfaitement ce qu’elle lui doit : il a été le visage de la franchise à un moment où elle avait disparu du terrain et des écrans. Il est parvenu à redonner un lustre sportif et médiatique à l’une des plus grandes franchises de la NFL, ce qu’elle conserve toujours aujourd’hui.

Plus que Sam Huff, Michael Strahan ou Lawrence Taylor, Frank Gifford a été LE Giant.