Fiche Légende : Lawrence Taylor

#56 – Linebacker

 

LawrenceTaylor

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Lawrence Julius « L.T. » Taylor
Date de Naissance 4 Février 1959
Lieu de Naissance Williamsburg, Virginie
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Williamsburg Lafayette, Virginie
Université North Carolina
Draft 1er round de 1981 (#2)
Equipes
New York Giants (1981-1993)
Statistiques 13 saisons
184 matchs – 180 comme titulaire
1088 plaquages
132.5 sacks
9 interceptions
HONNEURS
Pro-Bowls 10 (1981-1990)
All-Pro 10 (1981-1990)
Performances notables Meilleur sackeur NFL en 1996 (20.5)
Récompenses 1981 Defensive Rookie Of The Year
1986 MVP
3 fois Defensive Player Of The Year (1981, 1982, 1986)
2 bagues de champion (1986, 1990)
Membre de l’équipe des années 1980
Membre de l’équipe des 75 ans de la NFL
Membre du Giants Ring Of Honor
Numéro #56 retiré chez les Giants
Hall Of Fame Classe de 1999

 

Biographie

 

Sex, Drugs & The Best Defensive Player In Football. Ce n’est pas le titre d’une des deux autobiographies de Lawrence Taylor (Living On The Edge, et Over The Edge), mais ça aurait pu l’être tellement cela résume en quelques mots la carrière et l’existence d’un joueur qui a vécu à 200 à l’heure que ce soit sur et en dehors du terrain. « L.T. » a été une tornade qui a tout balayé, y compris lui-même.

Dès sa plus tendre enfance, Lawrence est un casse-cou, faisant ce dont il a envie sans regard pour sa santé. Il se dirige vers le baseball en premier comme receveur, et il joue la majeure partie de son adolescence dans ce sport, y compris quand il intègre le lycée de Lafayette à Williamsburg. Ce n’est que lors de son avant-dernière année de lycée qu’il croise le chemin de Mel Jones, le coach de l’équipe de foot, qui lui demande d’intégrer son escouade en tant que Defensive Lineman.

Ce début tardif explique que malgré de bonnes capacités, Taylor n’est pas activement poursuivi par les universités par rapport à son potentiel dans le football. En 1977 il intègre l’université de North Carolina toujours comme Defensive Lineman et sur équipes spéciales. Décrit comme un vrai accro à l’adrénaline, il est surnommé « Godzilla », montrant toujours cette propension à foncer tout droit sans regarder autour : manquant de se casser le cou en contrant des punts, ou explosant des bars pour gagner le respect.

LawrenceTaylorUNCLorsque les coachs des Tar Heels se rendent compte du phénomène athlétique qu’ils ont devant eux, ils replacent Taylor en Outside Linebacker à partir de son année junior. C’est un mouvement décisif dans la carrière du jeune homme, qui réalise une année senior stupéfiante avec 16 sacks, étant voté All-American. Cette fois, quand il termine son cursus universitaire, tout le monde connaît Lawrence Taylor et il est une des attractions de la draft de 1981.

Lors d’un sondage avant la draft, 26 des 28 General Managers interrogés déclarent qu’ils prendraient Taylor en #1. Et justement, l’un des deux qui répondent négativement à la question est Bum Phillips, le coach/General Manager des Saints qui possèdent le #1. Ils choisissent leur joueur (le Running Back George Rodgers) et ce sont les Giants qui se retrouvent à sélectionner L.T. en #2. Si le choix est logique, il ne va pas plaire à tout le monde, surtout quand Taylor et son agent demandent qu’il soit payé 250000$ par saison, ce qui est du jamais vu à l’époque pour un rookie. Après quelques discussions, les tensions sont apaisées par la suite.

Pendant les training camps, Taylor dévoile sa rage d’aller démonter le joueur adverse, et il démontre la même chose pendant sa saison rookie : c’est une des meilleures jamais vues, avec 9.5 sacks et un carnage dans les escouades offensives adverses. Tout cela permet à Taylor d’être nommé non seulement Defensive Rookie Of The Year mais aussi Defensive Player Of The Year (à ce jour il reste le seul rookie nommé POY). Néanmoins la témérité du joueur se retourne aussi contre lui en dehors du terrain quand il manque de se tuer dans un accident de voiture provoqué par la vitesse. Après cet incident, les Giants prennent une assurance sur sa vie car à ce rythme il pourrait ne pas vivre longtemps.

Il continue en 1982 avec un second titre de DPOY dans une saison raccourcie, mais l’équipe fait un mauvais parcours qui pousse au remplacement du coach : Bill Parcells arrive dans la Grosse Pomme, et le moins que l’on puisse dire est que la relation entre Parcells et Taylor n’est pas toujours facile. L.T. ne supporte pas la manière du coach de lui rentrer dans le lard pour le faire avancer, et Parcells n’arrive pas à contrôler cet esprit libre qui ne suit pas toujours le script : dans un match contre les Cardinals, par deux fois alors qu’on lui demande de couvrir, le Linebacker préfère foncer et sacker le Quarterback. Quand Parcells lui fait remarquer que ce n’était pas le playcall appelé, Taylor lui répond qu’il devrait le mettre dans le playbook alors parce que ça marche du tonnerre. Bref, du L.T. tout craché.

La saison 1983 est encore plus difficile car Taylor doit jouer Inside Linebacker pour remplacer Harry Carson blessé. En même temps le contrat de L.T. expire, et Donald Trump essaie alors de le débaucher vers l’USFL en lui offrant un pont d’or. Après avoir accepté Taylor revient sur son choix, et les Giants le signent à nouveau, mais en devant payer Trump pour casser le contrat (encore une fâcheuse conséquence du comportement du joueur).

Taylor commence à partir de 1984 à aligner les saisons à 10+ sacks alors que la défense des Giants gagne un surnom, le « Big Blue Wrecking Crew« . La ligne de Linebackers notamment est terrifiante avec Taylor, Carson, Greg Reasons et Carl Banks. Elle est une des raisons de la résurgence de New York en 1984 et 1985, mais bien entendu si on prononce « Lawrence Taylor » et « 1985 » dans la même phrase, on ne retient pas le record des Giants ou son nombre de sacks, mais la terrible blessure qu’il inflige à Joe Theismann.

LawrenceTaylorTheismannLors d’un Monday NIght Football entre les Giants et les Redskins, Taylor tente de sacker le #7 et finit par s’écraser sur la jambe du Quarterback. Quand Taylor se relève il fait immédiatement signe au banc de venir puis se tient la tête à deux mains. Diagnostic : double fracture ouverte tibia-péroné pour Theismann et la fin de sa carrière. A ce jour L.T. dit qu’il ne veut pas revoir et ne reverra jamais l’action.

Les Giants retournent en playoffs en 1984 et 1985 mais perdent à chaque fois en Divisional Round contre les futurs champions : les 49ers puis les Bears. L’histoire ne sera pas du tout la même en 1986 car Taylor va exploser en réussissant une des meilleures saisons pour un défenseur : il amasse 20.5 sacks, gagne un 3e titre de DPOY (un record) et surtout il reçoit un vote unanime de MVP, devenant seulement le second défenseur MVP après Alan Page en 1971 (et à ce jour, aucun autre défenseur ne l’a reçu à part eux deux). Cela couronne une saison de champion pour les Giants qui roulent sur la NFL et remportent le Superbowl 39-20 contre les Broncos.

C’est à ce moment que l’autre facette de Taylor fait son apparition : son addiction à la cocaïne. Taylor avouera plus tard qu’il a commencé à en consommer depuis 1982, mais c’est en 1987 que le premier incident avec la NFL intervient : un test positif à la cocaïne avant la saison est passé sous silence à la presse à condition qu’il aille faire une cure de désintoxication. Mais c’est insuffisant car en 1988 un autre test est révélé positif, et comme c’est la deuxième sanction il prend 30 jours de suspension. Taylor dit lui-même qu’en 1986 il est au sommet du sport, ayant reçu tous les honneurs possibles pour un joueur (MVP, 3 fois DPOY, 6 fois All-Pro, 6 fois Pro Bowler, champion), et que plus rien n’a vraiment de saveur pour lui.

C’est d’autant plus dommageable qu’il est capable de performances inhumaines, comme ce match très important contre les Saints en 1988 qu’il joue avec un muscle pectoral déchiré pour finir avec 3 sacks et 2 fumbles forcés ; les Giants gagnent le match 13-12 mais ratent les playoffs. En 1989 il va finir la saison en jouant avec une fracture de fatigue au tibia, et cette fois New York va en playoffs mais est éliminé au premier tour.

En grand danger d’envoyer sa carrière et sa vie en l’air (un troisième test positif lui aurait valu un ban à vie de la NFL), Taylor se ressaisit et sa saison 1990, bien qu’elle soit moins flamboyante sur un plan personnel (10.5 sacks « seulement »), se termine tout de même en apothéose avec un second titre de champion contre les Bills 20-19.

LawrenceTaylorSackC’est le début du déclin pour Taylor qui est rattrapé par son style de jeu et de vie ces dernières années. De plus, Parcells part, et la plupart des membres du Big Blue Wrecking Crew ne sont déjà plus là (et notamment ses partenaires Linebackers). Une saison 1991 moyenne et une blessure au tendon d’Achille en 1992 semblent sonner la fin de sa carrière, mais L.T. décide de faire une dernière année pour ne pas partir sur une blessure. Menée par Dan Reeves, l’équipe retourne en playoffs mais perd une nouvelle fois contre les 49ers 44-3. A la fin du match Taylor est en larmes car il sait que c’est son dernier match. Il annonce sa retraite dans la conférence d’après-match, disant qu’il est temps pour lui d’arrêter.

Lawrence Taylor finit sa carrière NFL avec 132.5 sacks officiellement si on excepte les 9.5 de 1981 car à l’époque les sacks n’étaient pas encore comptés. Il a enregistré 33 fumbles forcés, dont beaucoup provenaient de Quarterbacks ; il a été un des premiers à perfectionner l’art du « strip/sack« , le fait de sacker et arracher la balle en même temps. Il a révolutionné la façon de jouer Outside Linebacker et il a forcé les coordinateurs offensifs à inventer de nouveaux schémas pour le contrer. En effet, le Running Back, d’ordinaire alloué au blocage de ce défenseur s’il fonce sur le Quarterback, n’était pas de taille à affronter Taylor qui était trop rapide et puissant. C’est ce qui a poussé à la création des formations à double Tight End, ou le poste de H-Back, un Tight End ajouté en retrait de la ligne offensive.

De plus, avant Taylor, les grandes stars Linebackers jouaient au milieu tels Sam Huff, Dick Butkus, Ray Nitschke ou Jack Lambert, mais L.T. a été le premier Outside Linebacker star de la ligue, et surtout un des meilleurs défenseurs de l’histoire, sinon LE meilleur. Sans surprise il reçoit tous les honneurs post-carrière, avec notamment son intronisation au Hall Of Fame en 1999.

Néanmoins les démons de Taylor ne l’ont pas quitté, et avec la retraite la cocaïne et les femmes font leur retour dans sa vie. Il a consommé de la drogue dès son arrivée dans la ligue, n’hésitant pas à utiliser l’urine de ses partenaires pour couvrir son addiction (jusqu’à ce que ça rate en 1987). Il avait pour habitude d’envoyer des call girls dans les hôtels des adversaires histoire de les « fatiguer » avant le match. Autre anecdote : un jour il arrive dans un meeting des Giants menotté, mais pas suite à une arrestation ; il s’était « amusé » avec des filles qui lui avaient mis les menottes… sans avoir la clé. Il a fallu les démonter pour le libérer.

A sa retraite il retourne à la drogue parce qu’il n’a plus que ça et tout va rapidement se détériorer, transformant la maison de Taylor en repaire de dealers et de toxicomanes. Il finit par être arrêté deux fois entre 1995 et 1998 pour avoir tenté d’acheter de la drogue à un policier infiltré, et cela lui ouvre les yeux sur sa condition. Il fait une nouvelle cure de désintox en 1999 et depuis, il jure n’avoir jamais retouché à la drogue. Depuis on l’a vu dans quelques films, notamment Any Given Sunday (l’Enfer du Dimanche) où il campe le rôle d’un joueur qui lui ressemble beaucoup.

LawrenceTaylorAGSTaylor semblait s’être calmé jusqu’à récemment : en 2009 il a un nouvel accident avec sa voiture, et en 2011 il est en procès pour viol sur une prostituée mineure (qu’il gagne). Taylor a déclaré récemment qu’il essayait de se défaire de « L.T. », le défenseur légendaire mais accro, et qu’il voulait juste être « Lawrence Taylor », père et mari « normal », mais il semble difficile pour lui de se défaire de certains de ses vieux démons.