Fiche Légende : Bill Parcells

Head Coach

 

BillParcells

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Duane Charles « Bill » Parcells
Date de Naissance 22 Août 1941
Lieu de Naissance Englewood, New Jersey
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée River Dell Regional High School, New Jersey
Université Wichita State
Draft 7e round de 1964 (#89)
Equipes Coach :
New England Patriots (1980) – LB
New York Giants (1981-1990) – DC puis HC
New England Patriots (1993-1996) – HC
New York Jets (1997-1999) – HC
Dallas Cowboys (2003-2006) – HC
Statistiques 19 saisons
Record en carrière : 183-138-1
HONNEURS
Pro-Bowls
All-Pro
Performances notables Premier coach à mener 4 équipes diff. en playoffs
Deuxième coach à mener 2 équipes diff. au SB
Récompenses 2 fois Coach Of The Year (1986, 1994)
2 bagues de champion (1986, 1990)
Membre de l’équipe des années 1990
Membre du Giants Ring Of Honor
Hall Of Fame Classe de 2013

 

Biographie

 

La légende raconte qu’en 1980, alors qu’il était le coach des Linebackers des Patriots de New England, les joueurs de Bill Parcells ont essayé de le rouler dans la farine. N’étant pas né de la dernière pluie, et parce qu’un de ses prénoms est Charles, le coach leur a alors répondu : « Vous me prenez pour Charlie the Tuna les gars » ; en français, « Charlie le Thon » était la mascotte de la marque StarKist, spécialisée dans les métiers de la conserve de poisson. La blague plaît tellement aux joueurs qu’ils commencent à surnommer Parcells The Tuna (avec des décalcomanies de Charlie sur leur casque) ; c’est un sobriquet qui va suivre le Coach partout où il ira, grandissant en même temps que sa réputation : à la fin de sa carrière, il sera The Big Tuna, un des meilleurs Head Coachs de l’histoire de la NFL et grand spécialiste du redressement de franchise.

Duane Charles Parcells naît à Englewood dans le New Jersey et grandit dans la ville voisine de Hasbrouck Heights. Son père, Charles, est un ancien agent du FBI qui a décidé de suivre une carrière moins dangereuse dès la naissance de son premier fils : il travaille chez l’US Rubber Company, un spécialiste du pneu. Très tôt, Charles, ancien athlète, inculque à Duane la persévérance et une certaine haine de la défaite : il le force même à retourner se battre avec un garçon qui a eu le dessus sur lui la première fois.

BillParcellsOradellCe rejet de l’échec et les gênes athlétiques de son père combinent pour faire de Duane un garçon qui se prend de passion pour les disciplines sportives, qui a un caractère difficile mais qui se donne à 150% sur le terrain en football, baseball et basketball. Il entre au lycée du coin mais n’y reste pas longtemps, car la famille déménage rapidement à Oradell, et il doit changer pour le lycée de River Dell. Une fois là-bas, un fait amusant intervient : il y a un autre lycéen qui lui ressemble beaucoup, et qui s’appelle « Bill ». A force d’entendre les gens se tromper en l’appelant Bill, et étant donné qu’il préfère ce prénom à Duane, il décide que ce sera désormais son surnom, et depuis, tout le monde l’appelle Bill Parcells.

Déjà imposant physiquement, il mesure 1m87 pour 80 kgs environ. Il se fait de suite remarquer par ses talents dans les trois sports avec une grande éthique de travail à l’entraînement, et il démontre une soif d’apprendre qui annonce ses qualités de coach plus tard. Son sport de prédilection reste le football, où il joue à la fois Quarterback, Tight End et Linebacker ; cette qualité sur le gridiron lui vaut, à la sortie du lycée, d’être courtisé par des Universités comme Clemson ou Auburn. Néanmoins, son père veut qu’il étudie la loi plutôt que de prendre le chemin d’une carrière sportive, et le jeune Bill décide donc de s’enrôler à l’Université de Colgate, située à Hamilton dans l’état de New York.

Il a juste le temps de passer une année à Colgate (refusant un contrat pour les Phillies de MLB au passage), qu’il est transféré à l’Université de Wichita State, où il coupe la poire en deux et entreprend des études… d’éducateur physique. Il continue de jouer au football et au baseball, mais encore une fois c’est avec le ballon ovale qu’il est le meilleur : il est nommé All-Missouri Valley Conference sa dernière année au poste de Linebacker, et malgré la volonté de son père il a une bonne chance de pouvoir intégrer la ligue professionnelle.

BillParcellsWSUIl est choisi par les Lions de Detroit au 7e tour de la draft 1964, mais ses rêves de carrière pro vont rapidement tourner court : il est libéré après deux matchs de présaison, et il doit se rendre à l’évidence – il n’est pas assez bon pour jouer en NFL. Avec son diplôme en poche, il décide donc de passer de l’autre côté de la touche, et de devenir entraîneur. Quelques semaines plus tard, il trouve son premier poste comme assistant à l’Université de Hastings dans le Nebraska, et c’est le début de la vraie carrière de Parcells.

Pendant 14 ans, il fourbit ses armes de coach avec plusieurs postes d’assistants : après une année à Hastings en 1964, il revient à Wichita State en 1965. Ensuite, il part dans le staff de la prestigieuse Université d’Army ; il en profite pour faire également quelques piges comme assistant de l’équipe de basket, coachée par le légendaire Bobby Knight. Il devient assistant à Florida State en 1970, à Vanderbilt en 1973 puis à Texas Tech en 1975. Il obtient son premier essai comme Head Coach à Army en 1978, mais l’année n’est pas très bonne (3-8) et il n’aime pas le travail de recrutement incombant à la NCAA.

Il décide donc d’arrêter en 1979, et c’est là qu’une opportunité en or apparaît : Ray Perkins, le Head Coach des Giants de New York, le veut pour devenir le coach des Linebackers. Parcells accepte, mais sa famille lui fait rapidement comprendre qu’elle ne veut pas déménager une nouvelle fois, et il finit par donner sa démission pour devenir vendeur dans l’immobilier au Colorado. Néanmoins, l’appel de la NFL est trop fort, et il reçoit une nouvelle proposition pour devenir coach des Linebackers des Patriots de New England. Cette fois, la famille accepte et ce sont les premiers pas de Parcells en NFL dans le staff du Head Coach Ron Erhardt. L’année suivante, Perkins revient à la charge pour le nommer Coordinateur Défensif et Coach des Linebackers, et cette fois il ne peut refuser.

Nous sommes en 1981, et les Giants draftent un monstre : Lawrence « L.T. » Taylor. Il vient rejoindre le futur Hall Of Famer Harry Carson et le Pro-Bowler Brad Van Pelt dans la ligne des Linebackers coachée par Parcells. Ce dernier décide de maintenir la défense 3-4 utilisée depuis deux ans par les Giants, car Taylor est un pass-rusher phénoménal ; le résultat ne se fait pas attendre avec le premier record positif depuis 1972 (9-7) et les premiers playoffs depuis 1963 !

BillParcellsSB1990A la fin de la saison 1982, Perkins décide de démissionner pour coacher son alma mater d’Alabama, et c’est Parcells qui est nommé Head Coach à sa place. Après 19 ans d’attente et d’assistanat, il est enfin arrivé au poste rêvé de tout entraîneur… qu’il manque de perdre aussitôt en 1983 quand il met le Quarterback Phil Simms sur le banc et que l’équipe poste un terrible 3-12-1. Il corrige sa bévue en 1984, et l’équipe monte en puissance les deux années suivantes, grâce notamment à la défense : l’équipe drafte les Linebackers Carl Banks et Gary Reasons, qui viennent compléter le quatuor terrible avec Carson et Taylor ; c’est la naissance du Big Blue Wrecking Crew, dont le coordinateur est un assistant des Giants de longue date, Bill Belichick.

Si Parcells ramène l’orgueil d’une des plus vieilles franchises de la ligue en 1984 et 1985 avec deux records positifs et deux voyages en playoffs stoppés en Divisional Round, il va définitivement laisser son empreinte pendant la saison 1986. Sa marque de fabrique est installée : Ball Control en attaque (on mange le chrono principalement par la course), et aplatissage de tout ce qui bouge en défense. Il est nommé Coach Of The Year alors que les Giants terminent la saison 14-2 et atteignent le Superbowl XXII contre les Broncos. New York est mené 10-9 quand Parcells ose appeler une feinte de punt sur 4e&2 alors qu’il a déjà fait le coup à Denver en saison régulière ; ça marche, les Giants scorent un touchdown et sont lancés sur une victoire aisée 39-20. Lors de la célébration, Carson et Taylor reprennent une initiative de leur coéquipier Jim Burt en 1984 et renversent le seau de Gatorade sur leur Head Coach ; c’est un geste qui va être repris par toutes les équipes en cas de grande victoire.

Parcells est au sommet de la NFL, et il est courtisé par les Falcons d’Atlanta qui veulent l’engager comme Head Coach et General Manager. Mais le commissioner de la ligue, Pete Rozelle, lui interdit de casser son contrat à New York, et l’affaire tombe à l’eau. Les années 1987 et 1988 sont plus compliquées (pas de playoffs), mais les Giants reviennent au premier plan en 1989, et surtout en 1990 ; le Coach conduit de nouveau son équipe au Superbowl malgré la blessure de Simms, avec encore une fois une feinte de punt sur 4e tentative réussie contre les 49ers de San Francisco en finale NFC. Le Superbowl XXIV, contre les Bills, est bien plus serré que le XXI, mais Parcells se fie à son plan : son Ball Control mange l’horloge et laisse l’attaque explosive des Bills de Buffalo, la K-Gun Offense, sur la touche ; et quand elle est finalement sur le terrain, la défense de Belichick l’étouffe. Les Giants l’emportent finalement 20-19 quand Scott Norwood, le Kicker des Bills, rate le Field Goal de la victoire (le fameux Wide Right).

Dans l’intersaison suivant la victoire, Parcells annonce qu’il a des problèmes de santé, et qu’il va prendre sa retraite (il subit une angioplastie au coeur). Il joue les analystes pendant quelques temps, mais son palmarès (deux titres) attise les convoitises des franchises NFL, et il accepte de prendre le poste de Head Coach à New England en 1993.

BillParcellsPatriotsComme les Giants, les Patriots sont au fond du trou avant son arrivée avec 14 victoires en 4 saisons. Parcells dirige la reconstruction de la franchise : après une première année compliquée, il les amène 2 fois en playoffs en 3 ans, avec en point d’orgue le Superbowl XXXII perdu 35-21 contre les Packers de Green Bay. Mais il y a des désaccords avec le propriétaire, Robert Kraft, et Parcells se plaint du manque de contrôle qu’il a sur le choix des joueurs (avec notamment un conflit sur le premier tour de la draft 1996). Il souhaite prendre le double poste de Head Coach/General Manager chez les Jets de New York, sauf que Kraft ne veut pas le laisser partir pour rien, et surtout pas dans la même division. S’en suit tout un pataquès avec une intervention du commissioner de la ligue Paul Tagliabue, et si Parcells peut partir chez les Jets (toujours en compagnie de Belichick), ces derniers doivent donner le 3e et 4e tour de la draft 1997, le 2e tour de la draft 1998 et le premier tour de la draft 1999 en échange.

Pour la troisième fois, une équipe en difficulté demande l’aide de Parcells : l’autre franchise de New York sort de la période catastrophique Rich Kotite avec 4 victoires en deux ans. Et pour la troisième fois, The Tuna fait parler sa magie : les Jets postent trois saisons positives ou équilibrées, avec une saison 1998 à 12-4 où ils sont battus en finale AFC par les Broncos de Denver. Parcells se retire du poste de Head Coach à la fin de la saison 1999, et de celui de General Manager un an plus tard.

Mais c’est encore une fausse alerte, car il revient en 2003 pour coacher les Cowboys de Dallas pendant 4 saisons. La franchise atteint 2 fois les playoffs, et il prend sa retraite définitive du poste de Head Coach en 2006, sur une défaite en Wild Card 21-20 contre Seattle restée célèbre à cause du fumble de Tony Romo sur un Field Goal de 19 yards pour la victoire.

Néanmoins, il n’en a pas fini avec la NFL, car il revient en 2008 comme Vice-Président Exécutif des Opérations Liées au Football à Miami, chez une franchise des Dolphins qui a posté un indigent 1-15 en 2007. Encore une fois, il fait le ménage et engage les bonnes personnes, aidant l’équipe à redresser la barre avec un record de 11-5 en 2008. Il se retire en 2010, mais comme on n’éloigne jamais assez Parcells de la NFL, il revient début 2014 comme consultant freelance pour les Cleveland Browns.

BillParcellsBelichickEntre temps, il a reçu les honneurs dus à sa carrière avec sa nomination au Hall Of Fame en 2013. Et elle est méritée : il est le premier Head Coach à avoir mené quatre franchises différentes en playoffs (Giants, Patriots, Jets, Cowboys) et le deuxième à avoir mené deux franchises différentes au Superbowl (Giants, Patriots). Il est dans le top 10 des meilleurs coachs au nombre de victoires avec 172 en saison régulière (plus les 11 en playoffs). Il a eu sous ses ordres plusieurs Head Coachs qui ont très bien réussi : Bill Belichick (son assistant de toujours), Sean Payton ou Tom Coughlin (6 Superbowls à eux trois). Et surtout, il a eu cette formidable capacité d’arriver dans une franchise et de faire les bons choix pour renverser la tendance.

Sérieux, investi, motivateur, charismatique et parvenant toujours à obtenir 100% de ses joueurs, Parcells est un véritable bonhomme de la NFL qui n’a jamais perdu le nord. Pour preuve, lors de son discours d’investiture au Hall Of Fame, il a fait part d’une demande : que son buste ne soit pas trop loin de celui de Lawrence Taylor… pour qu’il puisse surveiller ce qu’il fait.