Fiche Franchise : Chicago Bears

500-Bears

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1919
Division NFC North
Stade Soldier Field
Propriétaire Virginia Halas McCaskey
Président Kevin Warren
Manager Général Ryan Poles
Head Coach Matt Eberflus
Titres 8 NFL (1921, 1932, 1933, 1940, 1941, 1943, 1946, 1963)
1 Super Bowl (1985)
Site Internet http://www.chicagobears.com/

 

Introduction

 

Les Bears sont basés à Chicago, dans l’Illinois. C’est la seconde équipe la plus ancienne de la NFL après les Cardinals d’Arizona (qui au début étaient eux aussi basés à Chicago). Nés en tant que Decatur Staleys avant d’être les Chicago Staleys deux ans plus tard puis finalement les Chicago Bears l’année d’après, ils ont été successivement dans les divisions West, Central et finalement la division North quand Houston est arrivé en 2002.

C’est la deuxième franchise la plus titrée de l’histoire de la NFL avec neuf au total : huit avant la création du Super Bowl et deux participations au Super Bowl (1985, 2006) pour une victoire.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Bears utilisent les couleurs bleu marine, orange et blanc.

  • Tenue couleur : maillot bleu – numéro blanc – pantalon blanc – socks bleu
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro bleu – pantalon bleu – socks blanc

L’équipe a une mascotte récente (2003) qui s’appelle Staley Da Bear en référence au nom originel de l’équipe, les Decatur Staleys. C’est bien évidemment un ours anthropomorphique qui porte le numéro 00.

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Membres du Hall Of Fame

 

1963 – Harold « Red » Grange, George Halas (Fondateur/Propriétaire/Coach), Bronko Nagurski
1964 – George Trafton, Ed Healey, William Roy « Link » Lyman
1965 – John « Paddy » Driscoll, Dan Fortmann, Sid Luckman
1966 – Clyde « Bulldog » Turner, George McAfee
1967 – Joe Stydahar
1971 – Bill Hewitt
1974 – Bill George
1975 – George Connor
1977 – Gale Sayers
1979 – Dick Butkus
1981 – George Blanda
1982 – Doug Atkins, George Musso
1988 – Mike Ditka
1991 – Stan Jones
1993 – Walter Payton
1995 – Jim Finks
1998 – Mike Singletary
2002 – Dan Hampton
2011 – Richard Dent
2018 – Brian Urlacher
2020 – Jimbo Covert, Ed Sprinkle
2024 – Devin Hester, Steve McMichael

 

Numéros retirés

 

3 – Bronko Nagurski
5 – George McAfee
7 – George Halas
28 – Willie Galimore
34 – Walter Payton
40 – Gale Sayers
41 – Brian Piccolo
42 – Sid Luckman
51 – Dick Butkus
56 – Bill Hewitt
61 – Bill George
66 – Clyde « Bulldog » Turner
77 – Harold « Red » Grange
89 – Mike Ditka

 

Stade

 

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Les Chicago Bears jouent au Soldier Field.
Il a été inauguré le 9 octobre 1924.
Il contient 61.500 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Des Decatur Staleys aux Chicago Bears (1919-1924)
  2. Grange et Nagurski (1925-1938)
  3. The Monsters Of The Midway (1939-1948)
  4. Les monstres ont disparu (1949-1960)
  5. Ditka, Butkus et Sayers (1961-1968)
  6. Brian’s Song (1968-1974)
  7. Sweetness (1975-1981)
  8. Mike Ditka et le retour des « Monsters » (1982-1985)
  9. A la poursuite de la réussite (1986-1992)
  10. Déclin et espoir (1993-2003)
  11. Lovie Smith ou la (presque) réussite en trois points (2004-2008)
  12. Jay Cutler stabilise le poste de Quarterback… un temps (2009-2016)
  13. De Trubisky à Fields (2017-2023)

 

Des Decatur Staleys aux Chicago Bears (1919-1924)

 

En 1919, alors que le football professionnel n’en est qu’à ses débuts, il est courant que des entreprises créent des clubs car elles possèdent les fonds pour ce genre d’opérations. C’est ainsi que dans la ville de Decatur, Illinois, l’entreprise A.E. Staley, qui transforme le maïs, forme sa propre équipe de football, les Decatur Staleys. L’équipe joue quelques matchs indépendants contre des équipes locales, mais le propriétaire de l’entreprise, Augustus Eugene Staley, veut que son équipe joue contre les clubs semi-pros des autres entreprises. Il demande alors à son superintendant Chamberlain de convaincre un local, George Halas, de prendre en main l’équipe.

StaleySwindle-GeorgeHalasEn 1920, Halas accepte la requête et prend un job dans l’entreprise pour jouer et coacher l’équipe avec l’aide de son partenaire Edward « Dutch » Sternaman. Il décide de suite de contacter les autres dirigeants de clubs semi-professionnels afin de monter une ligue pour organiser un peu mieux les matchs. Le rendez-vous est fixé au 17 Septembre 1920 dans le Ralph Hay’s Hupmobile Showroom à Canton, dans l’Ohio, et 13 représentants d’équipes (dont Halas) se mettent d’accord sur la création de l’American Professional Football Association ou APFA, dans laquelle chaque équipe participante doit verser 100$ (une grosse somme à l’époque).

La première saison de l’APFA voit les Staleys réussir 10 shutouts (victoires sans encaisser de points) mais avec une défaite contre les Cardinals de Chicago pour un record de 10-1-2. Cette défaite les prive du titre remporté par les Akron Pros qui n’ont pas perdu (8-0-3) ; en effet à cette époque il n’y a aucune finale, le titre est joué sur le record et le calendrier est variable sans un nombre de matchs fixes. Dans leurs rangs les Staleys comptent des innovateurs comme le futur Hall Of Famer Centre George Trafton, le premier à réaliser le snap avec une seule main, comme tous les Centres le font aujourd’hui.

En 1921, Staley transfère tous les droits de l’équipe à Halas qui devient donc propriétaire, coach et joueur ; l’histoire lui attribuera rétroactivement la création du club un peu plus tard. Halas prévient Staley qu’il va déplacer l’équipe à Chicago pour avoir un plus grand public, et Staley accepte à condition que Halas garde le nom « Staleys » un an de plus en échange de 5000$. Ce sont donc les Chicago Staleys qui participent à la deuxième saison de l’APFA qui s’achève de manière controversée : les Buffalo All-Americans terminent à égalité avec Chicago à 8-1-1, mais la ligue décide que le match retour entre les deux équipes, remporté par Chicago, a plus de poids que le match aller, remporté par Buffalo. Le titre est alors décerné à Chicago sous les protestations des All-Americans.

En 1922, Halas n’est plus contraint de garder le nom de Staley, et comme l’équipe joue au légendaire Wrigley Field (le terrain des Cubs du baseball), il décide de renommer la franchise les Bears de Chicago (cub en anglais signifiant ourson). En même temps que la « naissance » des Bears, la ligue se renomme de APFA en National Football League ou NFL. Les Bears effectuent la première signature de la franchise en récupérant le futur Hall Of Famer Tackle Ed Healey des Rock Island Independants mais ils perdent trois matchs et termineront trop court à 9-3. En 1923, les Bears sont toujours une des meilleurs équipes de la NFL à 9-2-1 mais ils ne gagnent pas le titre, et une nouvelle controverse éclate en 1924 : Chicago bat les Bulldogs de Cleveland, un match qui leur donne le titre, mais la ligue refuse le résultat prétextant que la date de fin de saison est dépassée. Une autre controverse a eu lieu cette année-là : lors d’un match entre les Bears et les Packers de Green Bay, le Bear Frank Hanny et le Packer Walter Voss ont été les premiers joueurs expulsés d’un match à cause d’une bagarre. Cela lance une certaine animosité entre les deux franchises, proches géographiquement.

Mais la jeune ligue a beaucoup de mal à survivre à côté du football universitaire roi, car son manque de popularité signifie un manque à gagner financier. Halas va donc décider de frapper un énorme coup qui va aider la NFL à survivre dans ces temps de disette, en recrutant avec moult dollars le joueur le plus respecté du sport universitaire.

 

Grange et Nagurski (1925-1938)

 

Harold « Red » Grange (surnommé ainsi à cause de la rousseur de ses cheveux) est la star universitaire du pays à Illinois, et son agent C.C. Pyle négocie avec les Bears un contrat totalement exorbitant pour l’époque de 100.000$. Grange accepte et Halas se lance dans un tour effréné du pays dans lequel les Bears jouent 16 matchs en seulement deux mois. Ce marathon « hors saison » se termine sur un record de 11-4-1, mais surtout Grange fait une fantastique publicité à la NFL, poussant le public à venir assister au match dans différentes villes du pays (les Giants de New York notamment ont été sauvés grâce à la recette générée par les 70.000 spectateurs venus voir Grange). Dans le cadre de la saison régulière, les Bears terminent à 9-5-3, encore trop juste pour le titre.

Bears-RedGrangeLe rêve ne va cependant pas durer, car avant la saison 1926, la notoriété de Grange le pousse, lui et son agent, à demander à Halas et Sternaman une partie des droits sur l’équipe. On ne la fait pas à Papa Bear (le surnom de Halas) qui refuse ; Grange quitte Chicago pour aller fonder sa propre ligue, l’American Football League, et sa propre équipe, les New York Yankees. Si la franchise perd sa pépite, elle n’est pas en reste par ailleurs : le futur Hall Of Famer Quarterback John « Paddy » Driscoll, parti aux Cardinals de Chicago en 1920, revient, et le futur Hall Of Famer Tackle William « Link » Lyman est signé ; les Bears font une saison formidable à 12-1-3, mais insuffisante car ils sont battus pour le titre par les Frankford Yellow Jackets.

Cela démarre une descente progressive des Bears autrefois dominateurs dans la ligue. Après des records de 9-3-2 en 1927 et 7-5-1 en 1928, le fond est touché en 1929 avec le premier record négatif de 4-9-2. Entre-temps, l’AFL de Grange a disparu après sa première année, et si les Yankees de New York ont été intégrés à la NFL, le joueur est revenu aux Bears ; malheureusement une grave blessure au genou a diminué son impact en attaque et il ne joue plus qu’en défense. A la fin de cette saison, Halas décide d’arrêter sa carrière de joueur et de déléguer son poste de coach à Ralph Jones.

En 1930, les Bears recrutent un monstre, le futur Hall Of Famer coureur Bronko Nagurski, qui aide à revitaliser la franchise. La saison se termine sur un 9-4-1 puis sur un 8-5 en 1931, mais les deux fois Chicago voit à son grand désarroi les voisins de Green Bay arracher le titre, cimentant pour de bon la plus vieille rivalité de l’histoire de la NFL. Il faut attendre 1932 avant que les Bears retouchent enfin au goût du titre, boostés par l’arrivée du futur Hall Of Famer receveur Bill Hewitt qui va se faire connaître pour son insistance à jouer sans casque et ses trick plays. Cette année-là, les Bears et les Portsmouth Spartans terminent à égalité à 7-1-6, et la ligue décide d’établir un match pour les départager.

Bears-BronkoNagurski
Bronko Nagurski

Le 18 Décembre, une tempête de neige terrible s’abat sur Chicago, empêchant le match d’avoir lieu à Wrigley Field. Le match est donc joué à l’intérieur du Chicago Stadium (le stade de basket et de hockey) où 10.000 fans se retrouvent littéralement tout autour du terrain, le nez presque sur les joueurs ; en étant aussi prêts de l’action, ils ont un nouveau respect pour ce sport et les joueurs qui le pratiquent. Les Bears l’emportent 9-0 sur une passe de Grange vers Nagurski qui fait polémique, car à l’époque on ne peut passer vers l’avant que cinq yards derrière la ligne de scrimmage, et Grange semble avoir dépassé cette distance ; la NFL abolira cette règle par la suite. Chicago remporte son deuxième titre, mais surtout le succès de ce match pour le titre imprévu au départ va pousser la ligue à diviser les équipes en deux divisions et rendre cette finale obligatoire.

Néanmoins, malgré ce succès, les Bears (reversés dans la Western Division) subissent les affres de la Grande Dépression de 1929 comme tout le monde. L’équipe perd 18.000$ et doit se séparer de plusieurs membres dont le propriétaire Sternaman et le coach Jones. Halas reprend le coaching de l’équipe en 1933 et les Bears relèvent la tête pour accéder à la première finale NFL « officielle ». Chicago accueille les Giants et remercie encore une fois Grange qui réussit le plaquage salvateur préservant une victoire 23-21 et le troisième titre pour la franchise. L’année suivante, la finale est la même mais se déroule à New York ; les Bears sont incapables de s’adapter au terrain gelé alors que les Giants s’équipent de baskets pendant la mi-temps afin d’avoir une meilleure adhérence. Les Giants l’emportent 30-13 dans ce qui est connu aujourd’hui comme le Sneakers Game.

1935 et 1936 sont deux saisons sans finale (à 6-4-2 et 9-3) malgré une défense intraitable et la présence de trois futurs Hall Of Famers : George Musso, Joe Stydahar et Danny Fortmann. L’équipe de Chicago retourne en finale en 1937, mais elle tombe sur un os en la personne de Sammy Baugh qui lance trois touchdowns ; les Redskins de Washington l’emportent 28-21. En 1938 les Bears accusent le coup avec un record de 6-5, mais ils touchent la jackpot à la draft de 1939 : après avoir vu les effets du jeu de passe de Baugh, Halas choisit son propre Quarterback passeur, Sidney « Sid » Luckman. C’est le début d’une dynastie qui gagnera un surnom resté célèbre.

 

The Monsters Of The Midway (1939-1948)

 

L’arrivée de Luckman redynamise l’attaque alors que la défense reste intransigeante. L’année 1939 est un coup d’essai avec un record à 8-3 mais deux défaites contre les rivaux Packers coûtent la première place de la division. L’année suivante, avec la draft du futur Hall Of Famer Centre Bulldog Turner associé à Stydahar, Musso et Fortmann, est une revanche à tous les niveaux. Les Bears (8-3) passent devant les Packers, mais surtout ils retrouvent en finale les Redskins de Washington. C’est même une double revanche : non seulement Washington a privé Chicago du titre en 1937, mais surtout lors du match de saison régulière en 1940, Washington a gagné 7-3 à Chicago sur une action controversée ; cela n’a pas empêché le propriétaire des Reds George Preston Marshall de déclarer que l’équipe des Bears n’était qu’un ramassis de pleurnicheuses.

Bears-HallOfFamersIl n’en faut pas plus à Halas et son comparse Charles Shaughnessy pour découper l’article dans le journal et le placarder dans le vestiaire des joueurs. Ils décident également de ressortir une ancienne formation, la T-formation, axée 100% course avec une ligne offensive, deux Tight Ends, le Quarterback et trois coureurs derrière. Ils rajoutent un joueur en mouvement au départ pour créer l’incertitude défensive, et le résultat est sans appel : les Bears écrasent les Redskins 73-0 en leur courant dessus à longueur de match ; c’est toujours le record de points d’une équipe dans un match NFL (et donc aussi le record du plus grand écart). Après le match un journaliste demande à Sammy Baugh si le match aurait eu une autre tournure sans la réception facile ratée par un receveur de Washington dans l’en-but à 7-0 ; Baugh répond que le score final aurait été de 73-7, tellement les Bears étaient dominateurs.

Les Monsters Of The Midway sont lancés et peu de monde réussira à les arrêter dans cette décennie. Les Packers se dressent encore sur la route des Bears en 1941, leur infligeant leur seule défaite, mais les Bears en font de même, et les deux équipes terminent à 10-1 en tête de la Western Division. C’est la première « finale de division » de la NFL, et la ligue décide que ce match sera joué en « mort subite » si jamais il y a égalité à la fin du temps réglementaire. Il n’y a pas besoin de cela avec la victoire facile de Chicago à domicile 33-14, mais l’idée est gardée dans un coin bien au chaud pour être ressortie plus tard (en 1958, pour la finale Colts/Giants). Les Bears gagnent aisément le titre pour la deuxième année consécutive avec une victoire 38-9 contre les Giants de New York.

1942 semble partir de la même manière, mais une mauvaise nouvelle survient : après 5 matchs, George Halas est appelé par l’US Navy pour prendre part à la Seconde Guerre Mondiale ; Hunk Anderson et Luke Johnsos le remplacent. Les joueurs ne sont pas déconcentrés par ce changement, mieux encore ils réussissent une saison régulière parfaite avec 11 victoires. Ils retrouvent leurs seconds meilleurs ennemis les Redskins en finale, mais cette fois c’est à Washington de prendre sa revanche en l’emportant 14-6 ; les Bears passent à deux doigts d’une saison parfaite.

Bears-SidLuckmanSi la saison 1943, elle, n’est pas parfaite (8-1-1), peu importe : les Bears gagnent leur quatrième titre de division consécutif, et Sid Luckman devient le premier Quarterback à lancer pour 400+ yards dans une correction 56-7 des Giants (433 yards et sept passes de touchdown). Cette saison se conclut (comme toujours) avec une finale contre les Redskins. La franchise de l’Illinois répare l’erreur de l’an passé avec une victoire 41-21 acquise grâce à cinq passes de touchdown de Luckman.

Les deux saisons suivantes vont être un peu plus difficiles, même si le futur Hall Of Famer Guard/End Ed « The Claw » Sprinkle arrive, non-drafté : la période 1944-1945 est une chute de qualité à cause des départs de Halas et de certains joueurs à la guerre ; les Bears enchaînent une saison à 6-3-1 avec le pire record de l’histoire de la franchise à 3-7. Fort heureusement la guerre est finie et Papa Bear ainsi que les joueurs reviennent (notamment le futur Hall Of Famer coureur George McAfee). Le résultat est immédiat : les Bears remportent une nouvelle fois la division à 8-2-1, et battent les Giants 24-14 pour le titre. En sept ans, de 1940 à 1946, les Bears ont totalement dominé la ligue, remportant cinq titres de divisions et quatre titres NFL.

Les Bears pensent que ça peut continuer étant donné que leurs éternels rivaux Packers sombrent lentement dans la médiocrité, mais un vieil ennemi va revenir à la charge : les Cardinals de Chicago, les « autres » voisins détestés ; par deux fois les Cardinals vont briser les rêves de titre des Bears. En 1947, les deux équipes se retrouvent à Wrigley Field lors de la dernière semaine avec le même record de 8-3, et les Cards l’emportent à Chicago 30-21 ; ils seront champions. En 1948, malgré l’arrivée du futur Hall Of Famer Linebacker George Connor, la défaite des Bears contre les Cards fait la différence à la fin de la saison (10-2 vs 11-1).

On ne le sait pas encore à Chicago, mais c’est le début d’une longue disette.

 

Les monstres ont disparu (1949-1960)

 

A la fin de l’année 1948, un problème survient avec le troisième Quarterback des Bears, qui a été drafté au premier tour. Ce Quarterback en avait assez d’être derrière Luckman et Johnny Lujack alors que Halas avait pourtant dû l’arracher à une ligue concurrente l’AAFC. Il décide de ne plus jouer pour les Bears et il veut aller à Green Bay. Il est hors de question pour Halas de le laisser aller chez son pire ennemi, donc il l’échange aux New York Bulldogs. Il fera une saison chez les Bulldogs avant d’être une nouvelle fois échangé aux Lions. Ce joueur, c’est le futur Hall Of Famer Bobby Layne. Les stars des années 1940 commencent à partir en retraite les unes après les autres, et malgré deux bonnes saisons 1949 et 1950 à 9-3, la franchise n’accède pas au titre ; en 1950 elle perd la finale pour la division 24-14 contre les Rams de Los Angeles.

Bears-BlandaLa descente commence lentement, inexorablement : en 1951 les Bears finissent 7-5 et en 1952 5-7. En 1953 ils lancent leur futur Hall Of Famer Quarterback et Kicker George Blanda mais ce n’est pas suffisant et l’équipe termine à 3-8-1. La franchise relève la tête en 1954 et 1955 grâce notamment à deux futurs Hall Of Famers : le Guard Stan Jones et le Linebacker Bill George ; elle poste deux fois le record de 8-4 mais il est insuffisant pour finir mieux que deuxième de la Western Division.

C’est à la fin de la saison 1955 que George Halas décide d’arrêter de coacher l’équipe pour la troisième fois après 1930 et 1942. Il choisit son successeur : nul autre que l’ancien joueur de la franchise, « Paddy » Driscoll.

Sous ses ordres, les Bears ne perdent pas leur élan : en 1956 la meilleure attaque du pays propulse l’équipe à un nouveau titre de division avec un record de 9-2-1. Cela fait huit ans que les fans attendaient cela et la finale NFL qui va avec ; malheureusement, Chicago ne se sera pas de taille contre les Giants qui l’emportent 47-7. Il va falloir attendre encore un peu pour revoir les Bears au sommet de la NFL, car la belle mécanique se grippe l’année suivante malgré la draft du coureur Willie Galimore ; les Bears font une nouvelle saison décevante à 5-7. Driscoll est renvoyé par Halas qui décide le remplacer par… lui-même.

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Bill George

Ce troisième retour de Halas se fait dans une période trouble : les Monsters Of The Midway ont disparu depuis la fin des années 1940 et l’équipe, bien que compétitive certaines années, n’arrive plus à maintenir un niveau suffisant de performance. Halas engage un assistant offensif, George Allen, dont les idées novatrices en attaque donnent un coup de jeune à la franchise. Les années 1958 et 1959 se terminent sur le même record de 8-4, ce qui est mieux mais insuffisant pour gagner un titre de Division. Les années 1950 se terminent donc sans titre NFL pour la franchise, la première décennie de leur histoire sans « trophée ».

Les années 1960, elles, s’ouvrent sur une surprise : les Cardinals de Chicago décident de déménager à Saint-Louis, laissant les Bears comme seule équipe de la ville. Cela ne leur porte pas chance puisqu’ils enregistrent leur baisse de régime habituelle avec une saison moribonde à 5-6-1. Mais c’est sur le point de changer, notamment grâce à l’arrivée d’un remuant rookie.

 

Ditka, Butkus et Sayers (1961-1968)

 

http://prod.static.bears.clubs.nfl.com/assets/images/tradition/bears-in-the-hall/hof-ditka.jpgLa mauvaise saison 1960 permet aux Bears de drafter en cinquième position, et ils jettent leur dévolu sur un Tight End de l’Université de Pittsburgh aussi bon en block qu’en réception, le futur Hall Of Famer Mike Ditka. Il a un impact immédiat sur l’attaque avec une saison à 1076 yards et 12 touchdowns qui permet à la franchise de poster un record de 8-6. Ditka, qui remporte le titre de Rookie Of The Year, révolutionne le poste car, avant lui, les Tight End étaient surtout de gros bloqueurs puissants ; il introduit la vraie notion de Tight End receveur qui se développera ensuite avec des joueurs comme John Mackey, Dave Casper ou Kellen Winslow.

Les Bears font même coup double puisqu’en 1962 ils draftent encore le Rookie Of The Year, le coureur Ronnie Bull. L’attaque est boostée par les deux joueurs et le club améliore son record à 9-5… néanmoins il se retrouve troisième d’une forte division. Cela commence à bien faire dans l’Illinois qui veut enfin voir ses protégés accéder à la finale et la gagner.

C’est ce qui va arriver en 1963 : les Bears passent enfin la quatrième et terminent en tête de la division avec un record de 11-1-2 dont deux victoires sur les Packers qui venaient de remporter trois titres de division successifs. Chicago se retrouve en finale contre de vieilles connaissances, ceux qui les avaient privés du titre lors de leur dernière finale : les Giants de New York. C’est la défense qui fait le travail en interceptant le Quarterback adverse cinq fois, et les Bears l’emportent 14-10. Cela faisait 17 ans que la ville attendait de connaître à nouveau la joie d’un titre.

Elle ne sait pas encore qu’elle va devoir attendre bien plus longtemps pour le prochain : 22 ans pour être précis.

Et pourtant ce n’est pas faute de trouver des talents. Après une nouvelle baisse de régime en 1964 et un record décevant de 5-9, Halas décide qu’il est temps de réinjecter du sang neuf. A la draft de 1965, il a les choix #3 et #4 et ils ne les gaspillent pas : il sélectionne un Linebacker local de l’Université d’Illinois, et un coureur de l’Université de Kansas. Les deux sont des futurs Hall Of Famers : Dick Butkus et Gale Sayers. Alors que Butkus va commencer son règne de terreur parmi les attaquants adverses à grands renforts de plaquages destructeurs, Sayers va affoler tous les compteurs avec son style de course aérien.

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Gale Sayers, George Halas et Dick Butkus

Le #40 va casser plusieurs records qui vont lui valoir d’être nommé Rookie Of The Year en 1965 : il marque 22 touchdowns sur une saison (16 à la course, 4 à la réception, 1 sur Kick Return et 1 sur Punt Return), il gagne 2272 yards au total (en comptant les courses, les réceptions et les retours), et il égalise le record du nombre de touchdowns sur un match avec six lors d’une déroute 61-20 infligée à San Francisco. Néanmoins, tout cela ne suffit pas à propulser les Bears en tête de la division car ils finissent troisième avec un record de 9-4-1 ; mais les deux joueurs sont phénoménaux.

Le problème, c’est que justement il n’y a pratiquement qu’eux qui tiennent la baraque, et le départ de Ditka à Philadelphie en 1966 ne fait rien pour arranger cela. L’équipe retombe dans ses travers et termine à 5-7-2, et cette fois le malaise est profond, notamment en attaque où Sayers est isolé (la preuve, il bat son propre record avec 2440 yards totaux sur la saison). En 1967 le Kansas Comet, comme on le surnomme, reçoit un peu d’aide en la personne du remplaçant Brian Piccolo non-drafté et signé en 1965 ; l’équipe relève un peu la tête avec un record de 7-6-1. Le tandem Piccolo/Sayers est efficace sur le terrain, mais il est aussi connu pour un fait novateur à l’époque : les Bears décide cette année de loger les joueurs par poste et non par affinité, ce qui pousse les deux coureurs à cohabiter dans la même chambre. Or Piccolo est blanc et Sayers est noir ; dans cette époque où la bataille pour le droit des Noirs est à son sommet, ils sont les deux premiers à briser ce tabou en NFL.

Pour en revenir au terrain, c’est au terme de cette année 1966 qu’arrive l’annonce que tout le monde redoutait : George Halas décide de prendre définitivement sa retraite à 73 ans après 40 ans sur le bord de touche. Il part avec un record à l’époque, 324 victoires au compteur, mais il ne sait pas qu’il va ainsi lancer la partie la plus sombre de l’histoire de la franchise.

Nous sommes en 1968, et il faudra attendre 1977 pour revoir un record positif à Chicago. Rien ne leur sera épargné, que ce soit sur le terrain… ou en dehors.

 

Brian’s Song (1968-1974)

 

C’est Jim Dooley, ancien joueur et assistant, qui prend la relève. Sa première année va être loin d’être facile : lors de la Week 9 de 1968, Chicago affronte San Francisco et Sayers subit une blessure dévastatrice au genou avec plusieurs ligaments déchirés. L’équipe finit la saison 7-7 et tout le monde pense que le coureur est fini pour la compétition. Mais Piccolo, devenu un grand ami de Sayers, refuse de gagner le poste de coureur titulaire sur une blessure : pendant l’offseason il assiste Sayers dans une rééducation jamais vue à l’époque pour revenir sur les terrains.

Et ça marche : en 1969, Sayers reprend sa place de titulaire avec Piccolo comme fullback, et il court pour plus de 1000 yards, remportant le titre de NFL Comeback Player Of The Year. Cependant une tragédie frappe l’équipe : le 16 Novembre en Week 9 contre Atlanta, Piccolo décide de sortir du terrain de lui-même car il a du mal à respirer. Cela fait depuis le début de la saison qu’il lui arrive d’avoir des quintes de toux et quelques difficultés à respirer sur le terrain, et la combinaison de tous ces faits inquiète assez le staff pour lui faire passer un examen médical. Le résultat revient, implacable : Piccolo souffre d’un cancer du poumon. Il subit plusieurs opérations alors que les Bears enregistrent la pire saison de leur histoire à 1-13. Sayers reçoit le George Halas Trophy récompensant le joueur le plus courageux pour son retour de blessure, mais dans son speech il dit que son partenaire le mérite plus que lui. Brian Piccolo meurt quelques semaines plus tard, le 16 Juin 1970 à 26 ans.

Bears-BrianSongSon histoire inspire nombre de reconnaissances : les Bears fondent le Brian Piccolo Cancer Reseach Fund, remettent le Brian Piccolo Award du joueur le plus courageux et loyal, et ils retirent son numéro 41. A côte de cela, un film est basé sur l’autobiographie de Sayers, Brian’s Song, avec James Caan dans le rôle de Piccolo et Billy Dee Williams dans le rôle de Sayers. Sorti en 1971, il sera reconnu comme un des meilleurs films sur le sport.

1970 apporte d’autres bouleversements pour les Bears. Après cette tragédie humaine, c’est du côté sportif que cela change : tout d’abord la fusion NFL-AFL a lieu et les deux ligues n’en font qu’une. Ensuite, le football est désormais le sport numéro un devant le baseball, et les Bears ne peuvent plus rester dans le Wrigley Field des Cubs ; ils mettent un terme à leur 50 ans de matchs à Wrigley le 13 Décembre de la meilleure des manières, en battant les ennemis Packers 35-17. Et enfin, malheureusement, Sayers connait une nouvelle blessure à son autre genou, et celle-là aura raison, un peu plus tard, de sa carrière. La franchise termine encore sur une saison négative à 6-8.

En 1971, les Bears migrent vers Soldier Field, un stade construit dans les années 1920s pour honorer les combattants de la Première Guerre Mondiale. Cela n’apporte pas plus de réussite malgré les efforts du jeune Quarterback Bobby Douglass qui rend les défenseurs fous par sa mobilité à la course ; les Bears enchaînent une deuxième saison de suite à 6-8, et cela a raison du poste de Dooley. C’est Abe Gibron, encore un ancien de la maison, qui le remplace… avec bien peu de résultat.

La série noire continue pour la franchise historique avec trois saisons à 11-30-1 qui pousseront Gibron à quitter le poste. Les Bears sont dans la nasse et ne semblent pas s’en sortir : depuis l’échange de Bobby Layne ils n’ont pas trouvé de vrai Quarterback pour remplacer Sid Luckman et le duo Sayers/Butkus est parti en retraite. Qu’est-ce qui pourrait bien sauver les Bears de la médiocrité dans laquelle ils se trouvent ?

La réponse consiste en un trio consitué d’un General Manager, d’un coach, et surtout d’un coureur de l’Université peu connue de Jackson State.

 

Sweetness (1975-1981)

 

En 1975, l’organisation veut donner un coup de fouet à son équipe, et elle commence par aller recruter un des meilleurs exécutifs : Jeff Finks, le General Manager des Vikings du Minnesota qui a amené l’équipe à deux Super Bowls en cinq ans. Ensuite, elle recrute pour la première fois un coach en dehors du circuit interne des Bears avec l’ancien Ram Jack Pardee. Enfin, elle va trouver son futur joyau, un coureur noir de Jackson State qui a été forcé d’aller dans une Université moins connue (et historiquement réservée au Noirs) : Walter Payton. Le temps que tout cela se mette en place, les Bears font une mauvaise saison à 4-10.

WalterPaytonMais 1976 sonne le réveil de Chicago qui arrive enfin à obtenir un record équilibré à 7-7, grâce à Payton qui court 1390 yards et marque 13 touchdown. Sweetness commence à porter l’attaque des Bears vers le renouveau ; il explose littéralement en 1977 avec une saison à 1852 yards et 14 touchdowns dont le fait d’armes est ce match contre Minnesota le 20 Novembre : il court pour 273 yards, le record dans un match de l’époque (Chicago l’emporte 10-7). Boostée par son coureur qui gagne les titres de MVP et d’Offensive Player Of The Year, la franchise réussit enfin à poster un record positif à 9-5 et arrache une Wild Card pour accéder aux playoffs. Néanmoins, le miracle s’arrête là avec une défaite cuisante 37-7 contre les futurs champions Cowboys au premier tour ; cela rappelle les Bears à la dure réalité : sans plus de talent à d’autres postes, ils sont trop justes pour espérer aller plus loin.

Après trois ans et un bilan total de 20-22, Jack Pardee quitte l’équipe pour prendre la direction de Washington. Les Bears n’arrivent décidément pas à trouver de stabilité, et pour remplacer Pardee ils décident de débaucher un autre Viking : Neill Armstrong, leur Coordinateur Défensif (pas l’astronaute, là c’est Neill avec deux « l »). Sans surprise, l’équipe n’arrive pas à carburer autant et c’est une nouvelle saison décevante à 7-9. Mais les choses rentrent dans l’ordre la saison suivante, en 1979 : la défense subit un regain de forme, Payton continue de porter l’attaque, et les Bears postent leur première saison à dix victoires (record de 10-6). Chicago arrache sa place en playoff le 16 Décembre, à la dernière journée, avec une victoire 42-6 sur les Cardinals, mais la tragédie frappe encore : le président George « Mugs » Halas Jr, le fils de Papa Bear, décède le même jour suite à une crise cardiaque. Sonnés par la nouvelle, les Bears s’en vont affronter les Eagles en Wild Card Round et sont défaits 27-17 après avoir mené 17-10 dans le troisième quart-temps.

Comme affectés par la nouvelle, l’équipe ne va plus relever la tête pendant plusieurs années ; pire même, elle va plonger. 1980 et 1981 sont deux années médiocres pour une équipe qui, toujours et encore, manque de talent dans les deux escouades. Payton sauve la face en battant le record de yards à la course de la franchise de Sayers, et les Bears étrillent leur rivaux Packers 61-7, mais rien d’autre à se mettre sous la dent. Deux records de 7-9 et 6-10 ont raison de Neill Armstrong qui doit céder sa place au suivant sur la liste. Qui va faire revenir le succès durable ?

Les Bears espèrent trouver la réponse en retournant aux racines, en rappelant un ancien illustre joueur dans ses rangs. Cet ancien joueur va décider de rebâtir l’équipe en commençant par ce qu’elle a toujours su faire : défendre.

 

Mike Ditka et le retour des « Monsters » (1982-1985)

 

C’est Michael Dyczko qui reprend l’équipe en main en 1982. Dit comme cela, ça n’a pas l’air impressionnant, sauf si l’on sait que Michael Dyczko est le nom de naissance de Mike Ditka, l’ancien Tight End qui a participé au dernier titre de 1963. Il a connu un grand succès après avoir quitté les Bears en 1967 puisqu’il a gagné deux Super Bowls avec les Cowboys de Dallas : Super Bowl VI en 1972 en tant que joueur, et Super Bowl XII en 1978 en tant qu’assistant de Tom Landry. Tout en travaillant pour les Cowboys, Ditka avait envoyé un courrier à Halas où il disait qu’il était disponible pour revenir coacher l’équipe quand le grand patron serait prêt à l’accueillir. C’est donc en 1982 que Halas répond à sa proposition.

Et Ditka n’a pas forcément choisi le meilleur moment pour commencer sa carrière de Head Coach, puisque la saison 1982 est frappée par la grève des joueurs ; les Bears finissent avec un record de 3-6. En août 1983, le GM Jim Finks quitte son poste et il est remplacé par Jerry Vaisini. Mais il a laissé quelques petits cadeaux aux Bears au passage…

Quand l’équipe aborde 1983, les pièces se mettent lentement en place, sans faire de bruit ; à commencer la draft du futur Hall Of Famer Offensive Tackle Jimbo Covert. La saison semble pourtant mal partie quand, le 31 Octobre, la terrible nouvelle tombe : George Halas, celui qui a « fondé » l’équipe, qui a aidé à fonder et à préserver la NFL dans ses débuts, meurt d’un cancer du pancréas à 88 ans. Les Bears remontent la pente et terminent à 8-8, alors qu’ils arborent sur leurs manches les initiales « GSH » de leur fondateur, et que le Super Bowl XVIII est joué en son honneur (c’est même Bronko Nagurski qui fait le toss). Trois autres marques de respect pour Halas vont durer bien plus longtemps : l’année suivante, lorsque les trophées de champion NFC et AFC sont créés, celui de la NFC s’appelle le George Halas Trophy ; la rue qui abrite le Hall Of Fame à Canton est renommée George Halas Drive ; et les Bears retirent le numéro 7 qu’il portait quand il était joueur.

La fille de Halas et son mari, Virginia & Mike McCaskey, reprennent les rênes de l’équipe à la mort de Papa Bear. La saison 1984 est la saison de l’espoir dans l’Illinois, car Chicago continue son redressement en terminant à 10-6 et en remportant le titre de la NFC Central (le premier titre de division depuis 1963). Du côté de l’attaque, il y a du mieux. En Week 6, lors d’une victoire contre les Saints 20-7, Walter Payton dépasse les 12.312 yards à la course en carrière, le record établi par Jim Brown ; depuis qu’il est entré dans la ligue en 1975, à part sa saison de rookie et la saison écourtée par la grève, il a toujours dépassé les 1000 yards (et trois fois les 1500). Les Bears se sont enfin trouvés un remplaçant potable au poste de Quarterback avec le très fantasque et irrévérencieux Jim McMahon (drafté en 1982) et un receveur de choix avec Willie Gault (drafté en 1983).

Mais le monstre qui instille la peur dans toute la ligue est bien en défense. Le Coordinateur Défensif Buddy Ryan, en place depuis 1978, n’attendait que des joueurs compétents pour utiliser sa science de la défense ; il en a déjà fait preuve quand il était le Coach de la fameuse ligne défensive des Purple People Eaters à Minnesota dans les années 1970. Et il en a reçu, des joueurs compétents : le futur Hall Of Famer Defensive End Dan Hampton en 1979, le Linebacker Otis Wilson en 1980, le futur Hall Of Famer Linebacker Mike Singletary, le futur Hall Of Famer Defensive End Randy McMichael et le Defensive Back Leslie Frazier en 1981, le Cornerback Dave Duerson en 1982, le futur Hall Of Famer Defensive End Richard Dent en 1983 et enfin les Linebackers Wilbur Marshall et Ron Rivera en 1984. Avec tout ça, Ryan créé une toute nouvelle formation appelée la 46 Defense qui fait des ravages dans les attaques adverses : les Bears battent le record de sacks dans une saison avec 72.

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Richard Dent et Mike Singletary

Cela semble être la bonne année car lors du Divisional Round en playoffs, les Bears font tomber 23-19 les Redskins ; néanmoins l’attaque reste fragile, et les 49ers, futurs champions, étouffent Chicago 23-0.

Ce n’est que partie remise. A la draft de 1985, les Bears choisissent le monumental Defensive Tackle William « The Refrigerator » Perry, un monstre que Ditka prend plaisir à faire également jouer Fullback pour défoncer du défenseur. Cette fois la messe est dite et RIEN ne peut arrêter le tractopelle des Bears. Les Monsters Of The Midway sont de retour et terrorisent n’importe quel attaquant qui se présente devant eux, sackant les Quarterbacks, détruisant les coureurs et cartonnant les receveurs. L’attaque n’est également pas en reste, car le trio McMahon-Payton-Gault est sûrement le meilleur trio offensif que les Bears ont eu depuis bien longtemps.

Les Bears écrabouillent la ligue, même s’ils butent sur les Dolphins en cours de saison ; cette défaite démontre d’ailleurs que Ryan et Ditka ne peuvent pas se voir car Ryan n’a jamais supporté que Halas fasse appel à Ditka plutôt qu’à lui pour le job. Ceci dit, malgré ce dysfonctionnement les Bears vont rapidement se relever ; les joueurs se permettent même d’enregistrer un clip et une chanson, The Super Bowl Shuffle, devenu culte depuis, juste après la défaite. Avec une des meilleures défenses de l’histoire (198 points encaissés en saison soit un peu plus de dix par match) et une attaque qui tient la route, Chicago écrase la ligue et termine la saison 15-1. Les deux premiers tours de playoffs sont une formalité pour une équipe qui ne va encaisser aucun point : les Giants sont balayés 21-0 en Divisional Round et les Rams sont battus 24-0 en finale de NFC. Comme une évidence, la franchise retourne enfin en finale de la NFL, 22 ans après celle de 1963, et Virginia McCaskey reçoit le trophée du vainqueur NFC nommé d’après son père.

Bears-SuperBowlXXSuper Bowl XX est joué à la Nouvelle-Orléans, et il semble bien que les plus grands ennemis des Bears soit eux-mêmes plus que les Patriots de New England. En effet McMahon se fait encore remarquer par quelques déclarations déplacées sur les femmes de la ville, par ses traditionnels bandeaux sur la tête qui portent des messages, et il montre même ses fesses à une équipe de télévision suite à des rumeurs sur une blessure au fessier. Mis à part ces péripéties, le match en lui-même n’offre de suspens que pendant la moitié du premier quart-temps : Payton fumble sur sa deuxième course, ce qui permet aux Pats de mener 3-0… et c’est la dernière fois qu’ils verront la lumière du jour. La défense de Chicago met la marche en avant : sept sacks, quatre fumbles et deux interceptions dont une pour un touchdown pour un score final de 46-10, avec en prime le Réfrigérateur qui se permet de scorer au sol. Tony Eason, le Quarterback titulaire des Pats, est le seul Quarterback titulaire à n’avoir réussi aucune passe dans un Super Bowl (0/6, il a été remplacé suite à un sack). Toute l’escouade défensive mérite le titre de MVP de la finale, mais c’est finalement Richard Dent qui le reçoit. A la fin du match, on a d’ailleurs une vision surréaliste : Mike Ditka est porté en triomphe par les attaquants, et Buddy Ryan par les défenseurs, histoire de marquer encore plus le clivage dans l’équipe.

Pour bien finir de comprendre le ressentiment des défenseurs envers Ditka, lors de son speech d’intronisation au Hall Of Fame en 2011, Dent a remercié tous ses amis de la défense et Ryan… mais il n’a jamais mentionné Ditka. C’est comme si les Bears avaient eu deux Head Coachs cette année-là.

 

A la poursuite de la réussite (1986-1992)

 

De ce fait, personne ne tombe de sa chaise quand Ryan quitte les Bears l’année suivante pour prendre le job de Head Coach des Eagles de Philadelphie… où il va aussi monter une défense bien méchante. Celle des Bears ne perd rien de sa superbe sans son mentor : elle réussit même une saison statistiquement meilleure avec 187 points encaissés, record de l’époque. L’équipe est encore partie sur les chapeaux de roues avec un record de 14-2 et semble inarrêtable… du moins dans les limites des règles. Jim McMahon a connu une année difficile avec une blessure tôt dans la saison, mais il est revenu par la suite, avant le 23 Novembre et un match retour contre les Packers. Lors d’une action où il lance une passe interceptée, le Defensive End Charles Martin l’attrape et le plaque durement au sol largement après le départ du ballon. Cette action scandaleuse exclut Martin du match mais surtout elle ravive la blessure, provoquant la fin de la saison pour MacMahon (et elle n’arrange pas la rivalité Packers/Bears).

Charles Martin Jim McMahonLes Bears se retrouvent orphelins en attaque et ils finissent par sortir dès le premier tour des playoffs contre les Redskins 27-13, perdant ainsi une vraie possibilité de gagner deux titres d’affilée.

Et la franchise historique vient de perdre bien plus que ça. Walter Payton arrive à la fin de sa carrière et annonce qu’il prendra sa retraite au terme de l’édition de 1987. Les Bears ont drafté Neal Anderson en 1986 pour le remplacer, alors qu’ils sélectionnent le Quarterback Jim Harbaugh cette année pour parer à toute nouvelle blessure de McMahon. Lors d’une saison écourtée par la seconde grève des joueurs, les Bears remportent pour la quatrième fois de suite la NFC Central avec un record de 11-4 et réussissent enfin à aligner une quatrième saison positive, ce qui ne leur était pas arrivé depuis 1946-1951. En Divisional Round, Chicago retrouve encore les Redskins… les futurs champions. En effet, malgré tous les efforts de Sweetness et une avance de 14-0, Washington reprend l’avantage 21-17 et il manque quelques centimètres à Payton pour prolonger le dernier drive des Bears. Alors que les Reds mangent le temps restant, le légendaire #34 est seul sur le banc, en larmes. Chicago est éliminé et Payton se retire avec le record de yards à la course (16.726) qui ne sera battu que par Emmitt Smith en 2002.

La défense continue d’imposer sa domination en 1988 et permet à l’équipe de poster un record de 12-4 ; l’attaque connaît quelques ratés avec le départ de Gault pour Oakland, Anderson qui doit prendre ses marques et MacMahon qui passe encore la moitié de la saison blessé, remplacé par Mike Tomczak. Cependant l’équipe gagne un cinquième titre de division consécutif et reçoit les dangereux Eagles de Philadelphie de leur ancien Coordinateur Buddy Ryan en Divisional Round. Ce match va devenir le célèbre Fog Bowl quand un brouillard très dense s’invite de la fin de la première mi-temps jusqu’à la fin du match, rendant la visibilité quasi nulle. Les Eagles auront beau protester contre ces conditions, la ligue n’a jamais annulé un match et n’annulera pas celui-ci ; les Bears l’emportent 20-12, ayant marqué la majorité de leurs points avant l’arrivée de la purée de pois. En finale NFC, les manques de l’attaque finissent par rattraper les Bears qui perdent 28-3 contre les futurs champions 49ers.

FogBowl1989 commence avec une annonce choc : Jim McMahon n’est plus apprécié par Ditka et il est échangé aux Chargers le jour de la draft ; ses blessures à répétition et son attitude provocatrice ont eu raison de lui. C’est une saison totalement blanche pour des Bears qui sombrent attaque et défense ensemble avec un record de 6-10. Cette année ratée réveille les troupes, mais elle prouve également que les Bears sont en train de manquer le renouvellement de leur équipe, et notamment leur défense. Cette dernière redresse la tête en 1990 alors qu’Harbaugh remplace Tomczak en Quarterback, mais la franchise est de nouveau frappée par une mauvaise nouvelle : peu avant un match contre les Buccaneers, Ditka subit une crise cardiaque et doit être hospitalisé d’urgence. Les docteurs lui demandent de prendre du repos, mais le bonhomme n’est pas du genre à rester couché : une semaine plus tard il revient au bureau, et il est de retour pour coacher le match suivant contre Atlanta, ce qui lui attire l’admiration générale. Les Bears finissent à 11-5 et ratent le titre de la division mais se qualifient pour le Wild Card Round. Ils vont battre New Orleans 16-6, néanmoins ils tombent au tour suivant contre les futurs champions Giants, 31-3.

La saison 1991 entretient l’illusion avec un record de 11-5 et une qualification en playoffs, mais ils sont surpris par les Cowboys 17-13 ; le train du renouvellement est parti et Chicago a raté la station. La dégringolade est brutale en 1992 avec une saison à 5-11 qui présage des années à venir pour les résidents de l’Illinois. A la fin de cette saison, Mike Ditka est renvoyé par Michael McCaskey (le fils de Virginia) qui ne l’a jamais vraiment apprécié, et Mike Singletary, nommé Defensive Player Of The Year, prend sa retraite, sans véritable successeur à son poste.

 

Déclin et espoir (1993-2003)

 

C’est Dave Wannstedt, le Coordinateur Défensif des Cowboys, qui prend le poste de Head Coach en 1993. Il lutte pour sa première saison qui se termine à 7-9. 1994 sourit un peu plus à Chicago qui parvient à se qualifier pour les playoffs à 9-7 ; ils affrontent les #1 de la NFC, les Vikings, et créent la surprise en les éliminant 35-18 à l’extérieur. Mais les 49ers reviennent hanter les Bears ; sur la route de leur sixième titre ils éliminent Chicago sans ménagement 44-15… et la franchise ne reverra pas les playoffs avant sept ans.

Wannstedt n’arrive pas à créer et coacher une équipe acceptable : Chicago s’enfonce lentement, postant des records de 9-7 en 1995 (ratant les playoffs à cause d’un tiebreaker avec Atlanta), 7-9 en 1996, et enfin deux saisons à 4-12 en 1997 et 1998 qui ont raison de la tête de Wannstedt. Les motifs de satisfaction sont minces pendant cette période : les Bears sont la première équipe à remporter 600 victoires en NFL, mais ça s’arrête là. Si on doit ressortir la plus grosse bourde, c’est probablement ce premier tour de draft perdu dans un échange pour récupérer le Quarterback des Seahawks Rick Mirer qui est un gros bust avéré et ne jouera que sept matchs alors qu’il avait déjà été catastrophique avec Seattle.

Et pour aller de mal en pis, même l’embauche du nouveau coach ne se passe pas comme prévue : Michael McCaskey prépare une conférence de presse pour annoncer la signature de Dave McGinnis, lequel n’a même pas encore signé. Il finit par refuser le poste et les Bears sont obligés d’engager Dick Jauron en catastrophe ; la propriétaire Virginia McCaskey décide alors d’opérer le ménage, à commencer par son fils qui est démis de ses fonctions de président et qui reste uniquement pour siéger au conseil. Cela devait donner des repas de famille du dimanche plutôt froids.

WalterPaytonGoodbyeC’est donc l’ancien Coordinateur Défensif des Jaguars, Jauron, qui reprend le poste de Head Coach. Il ne va pas connaître beaucoup plus de succès que Wannstedt car les mêmes problèmes récurrents sont présents dans l’effectif : peu de talents, des drafts semi-ratées… voire totalement ratées en attaque avec des premiers tours gâchés sur des joueurs tels que le Quarterback Cade McNown ou les coureurs Curtis Enis et Rashaan Salaam. Au niveau premier tour, seul le receveur Curtis Conway donne vraiment satisfaction en attaque, alors qu’en 1999 le troisième tour receveur Marty Booker vient renforcer un peu l’escouade offensive. La première saison de Jauron se termine sur un 6-10 peu engageant, et elle est marquée par une terrible nouvelle : la mort de Walter Payton, le 1er Novembre, à l’âge de 45 ans d’un cancer des voies biliaires. La franchise (et le monde de la NFL) est ébranlée par cette mort soudaine d’un des meilleurs joueurs de l’histoire non seulement à son poste, mais tous postes confondus aussi.

Sur le terrain, les Bears ont rapidement besoin d’aide s’ils veulent remonter la pente, et ils vont enfin trouver le successeur de Bill George, Dick Butkus et Mike Singletary au premier tour de la draft 2000 : le futur Hall Of Famer Brian Urlacher, Linebacker de New Mexico, représente le nouveau joyau de la lignée historique de grands Linebackers à Chicago. Il rejoint une jeune escouade défensive qui n’a pas l’allure des précédentes mais qui ne demande qu’à progresser. Urlacher étale ses talents et devient le Defensive Rookie Of The Year, mais les Bears pataugent en attaque et postent un record de 5-11.

Autant dire que l’espoir n’est pas énorme en 2001. La franchise vient de changer de General Manager avec Jerry Angelo, et en plus, les Bears ratent encore le coche au premier tour de la draft en choisissant en #8 le receveur David Terrell qui ne jouera que 5 ans dans la ligue. De manière assez ironique, c’est le troisième tour de 1999 Marty Booker qui donne les meilleurs résultats sur le terrain, alors que le deuxième tour coureur Anthony Thomas démarre de suite dans le grand bain et se montre très intéressant. Les Bears commencent la saison 3-1 avant que le Defensive Back Mike Brown réussisse un exploit inégalé : réussir une interception remontée pour un touchdown en prolongation… dans deux matchs consécutifs, contre les 49ers puis les Browns ! Ces deux succès improbables lancent une saison totalement inattendue des Bears qui terminent à 13-3, remportant le titre de division. Thomas est élu Offensive Rookie Of The Year et Jauron Coach Of The Year ; cependant la belle histoire s’arrête là : au Divisional Round les Bears tombent 33-19 contre les Eagles.

En 2002, l’arrivée des Texans de Houston en NFL réaligne les divisions, et la NFC Central se débarrasse des Buccaneers pour devenir la NFC North qui contient Chicago, Green Bay, Detroit et Minnesota, soit la composition de la NFC Central avant l’arrivée de Tampa Bay. Retour aux bases donc pour Chicago qui retrouve ses meilleurs ennemis dans ce qu’on surnomme la Black And Blue Division, à savoir la division de l’histoire et de la castagne : Chicago et Green Bay sont là depuis les débuts, Detroit depuis 1929 et Minnesota depuis 1961.

Ce n’est pas le seul changement : les Bears déménagent sur le terrain de l’Université d’Illinois, car le Soldier Field doit être rénové pendant la saison. En général ces saisons-là ne donnent jamais grand-chose à cause des déplacements supplémentaires, et une épidémie de blessures ne fait rien pour arranger l’état de la franchise : elle ne peut enchaîner une autre saison comme la précédente et poste un mauvais 4-12.

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Lance Briggs (55) et Brian Urlacher (54)

2003 ne va pas déroger à la règle des choix de premier tour grillés sur des joueurs inutiles quand Chicago sélectionne le Defensive End Michael Haynes qui ne joue que 3 ans pour la franchise (et pour la NFL). Par contre, si on regarde derrière, on trouve bien mieux avec notamment le Defensive Back Charles Tillman et le Linebacker Lance Briggs. Les Bears draftent également le Quarterback Rex Grossman, néanmoins Jauron préfère faire démarrer Kordell « Slash » Stewart, signé cette année. Mal lui en prend, car les Bears démarrent 1-5 avant que Stewart soit remplacé par le vétéran Chris Chandler. Stewart reviendra mais finira par être remplacé par le Quarterback du futur à Chicago, Grossman ; les problèmes de stabilité au poste de Quarterback ont repris après l’échange de McMahon. Ce tourniquet déstabilise la franchise qui ne peut poster mieux qu’un record de 7-9 malgré une bonne fin de saison (quatre victoires sur les six derniers matchs), et l’ère Dick Jauron se termine après cinq ans, un record total de 35-45 et une apparition en playoffs. Pour le remplacer, les Bears choisissent encore un Coordinateur Défensif : celui des Rams.

 

Lovie Smith ou la (presque) réussite en trois points (2004-2008)

 

Dès son arrivée Lovie Smith pose les bases : il est là pour 1) battre les Packers, 2) gagner la division et 3) gagner un titre (il est vrai que depuis quelques temps les ennemis jurés ont repris le dessus dans la rivalité). Cela semble bien démarrer puisqu’en Week 2 Chicago l’emporte 21-10 sur Green Bay, mais l’année va tourner court en Week 3 quand Rex Grossman subit une blessure au genou qui met un terme à sa saison. Lovie se retrouve à jongler entre différents Quarterbacks et malgré les armes rajoutés en attaque (Thomas Jones) ou en défense (Tommie Harris, Tank Johnson), la première saison de Lovie se finit à 5-11. Néanmoins on sent que cette franchise peut faire mal si elle peut surpasser ce problème de blessures.

2005 s’ouvre sur une draft dans laquelle les Bears rajoutent des pièces à leur puzzle : le coureur Cedric Benson, le Quarterback Kyle Orton et le Cornerback Chris Harris rejoignent l’effectif (même si Benson refuse de jouer pour un problème de contrat), et ils récupèrent le receveur Muhsin Muhammad pour améliorer les cibles de Grossman. Tout semble en place pour une meilleure saison de la franchise de l’Illinois, mais la malédiction semble frapper de nouveau le Quarterback quand il se fracture la cheville lors du deuxième match de pré-saison contre les Rams. Hutchinson étant libéré peu après, c’est au rookie Orton de prendre la tête de l’attaque pendant la saison. Les débuts sont difficiles à 1-3, mais Orton commence à prendre le coup de main et la défense fait une superbe saison, gagnant le droit pour la troisième fois d’être appelés les Monsters Of The Midway. Nathan Vasher se fait remarquer en retournant un Field Goal raté pour un touchdown de 108 yards (l’action la plus longue à l’époque), et Grossman revient à trois matchs de la fin. Les Bears terminent à 11-5, ce que personne n’attendait avec la blessure de Grossman en pré-saison, mais il faut dire qu’Orton a fait un intérim intéressant et que la défense est souveraine.

Lovie_SmithLovie gagne le titre de Coach Of The Year tout en réussissant ses deux premiers points : les Bears balayent les Packers et remportent la NFC North. En Divisional Round, les Bears reçoivent les Panthers qu’ils ont battu facilement 13-3 pendant la saison, mais cette fois l’histoire est différente. Les joueurs de la Caroline prennent rapidement l’avantage 13-0 pour ne plus le lâcher ; la défense imperméable de Chicago craque, et les visiteurs s’inclinent 29-21.

Cela fait deux ans de suite que les Bears perdent leur Quarterback titulaire, ce qui pourrait être la plus grosse pièce qui leur manque pour franchir les dernières marches. 2006 arrive donc avec appréhension pour les fans de l’Illinois par rapport à la santé de Grossman ; il va répondre en étant le premier Quarterback des Bears depuis Erik Kramer en 1995 à démarrer la totalité de la saison en tant que titulaire. Les fans attendaient des renforts offensifs notamment en réception, mais c’est la défense qui a bénéficié de la draft avec les ajouts du Safety Danieal Manning, du futur Hall Of Famer Cornerback/retourneur Devin Hester et du Defensive End Mark Anderson ; Hester et Manning sont également là pour les retours de kick/punt.

La première saison complète de Grossman ne va pas être de tout repos, car le Quarterback est un monument d’inconstance, mais Smith continue de confier les clés du camion à son titulaire en partie parce que la défense et les équipes spéciales font un travail monstre ; rien ne le prouve plus que le Monday Night Football de la Week 6 contre les Cardinals : Grossman perd deux fumbles et lance quatre interceptions, mais Chicago l’emporte 24-23 avec trois touchdowns – deux sur retours de fumble et un sur retour de punt. Néanmoins, l’équipe subit un coup dur fin 2005 quand Tank Johnson est arrêté pour possession illégale d’armes et violation de probation (il s’était déjà fait arrêté pour la même infraction) ; les policiers retrouvent six armes à feu dont deux fusils d’assaut chez lui. Lovie Smith le suspend un match mais il risque bien plus si Chicago continue sa belle saison.

Devin Hester
Devin Hester

Nonobstant ces péripéties, les Bears dominent la NFC North (et la NFC tout court) avec un record de 13-3 et gagnent une nouvelle place en playoffs. Clairement, la défense et les équipes spéciales peuvent porter la franchise, mais sans une attaque compétente elle risque de tomber à un moment ou à un autre. Grossman se reprend en playoffs et joue mieux contre les Seahawks en Divisional Round, ce qui permet à l’équipe de l’emporter de justesse en prolongations 27-24. La finale de NFC amène les Saints de New Orleans à Soldier Field dans le froid et la neige. Chicago mène 16-7 à la mi-temps et malgré un retour temporaire des visiteurs à 16-14, la défense serre les vis et les Bears l’emportent 39-14. Le club retourne à la grande finale après 21 ans d’attente, et Tank Johnson reçoit une autorisation de sortie d’état pour aller la jouer.

Super Bowl XLI a lieu au Dolphin Stadium de Miami Gardens et promet d’être la classique opposition entre l’attaque de métronome des Indianapolis Colts menée par le double MVP Quarterback Peyton Manning et la défense féroce des Bears menée par Urlacher. Ce Super Bowl marque plusieurs premières : tout d’abord, Lovie Smith affronte son mentor, Tony Dungy, et ils sont les premiers coachs afro-américains à accéder à la finale. C’est également la finale qui oppose les deux villes les plus proches : Chicago et Indianapolis ne sont séparées que de 293 kms, une distance ridicule à l’échelle des Etats-Unis. Ensuite, c’est le premier Super Bowl à se jouer du début à la fin sous des conditions peu favorables (la pluie), et surtout c’est le premier Super Bowl à démarrer par un retour de kickoff pour un touchdown ! En effet, Devin Hester a affolé les compteurs et cassé les records dans la catégorie cette saison, et il continue son entreprise de terreur sur les équipes spéciales adverses en retournant le coup d’envoi du Super Bowl 92 yards pour un touchdown.

A cause des conditions et des défenses, les deux équipes vont ensuite accumuler les pertes de balle. Chris Harris intercepte Manning, mais les Bears ne capitalisent pas, et sur le drive suivant les Colts marquent un touchdown. On a alors la première séquence folle du match : les Colts comprennent que c’est du suicide d’envoyer de nouveau sur Hester, donc ils ciblent un autre joueur. Ce joueur fumble sur le contact et Indy récupère la balle mais la rend de suite sur un fumble de Manning qui est récupéré par les Bears. Chicago score sur le drive suivant pour mener 14-6. Les Bears fumblent un peu plus tard et les Colts scorent 10 points pour mener 16-14 à la mi-temps. Indianapolis marque un Field Goal sur le premier drive de la seconde mi-temps et c’est là que l’attaque de Chicago n’avance plus : pire, Grossman commet un nouveau fumble puis se fait intercepter par Kelvin Hayden qui remonte 56 yards pour marquer un touchdown qui amène la marque à 29-17, le score final.

C’est une déception pour la franchise qui espère rééditer le même parcours mais avec la victoire en finale ; et à cause de cela la controverse sur la titularisation de Grossman enfle en pré-saison. A la draft Chicago rajoute le Tight End Greg Olsen et le Defensive Back Corey Graham des deux côtés du ballon. Grossman démarre la saison 2007 avec trois mauvais matchs qui poussent Lovie Smith à le remplacer par Brian Griese. Griese ne fait guère mieux à cause d’un manque d’allant général en attaque, et même si la défense et les équipes spéciales tiennent la route, l’escouade offensive pâtine vraiment trop : Griese est même remplacé par Kyle Orton à la fin de la saison et les Bears postent un record de 7-9.

Malheureusement pour les fans, la saison 2008 sera la copie conforme de la 2007, avec toujours ces errements offensifs qui minent le travail des deux autres escouades. Après le départ de Thomas Jones aux Jets l’année précédente, c’est Cedric Benson qui est libéré suite à des problèmes d’alcool ; le jeu de course aurait été vraiment catastrophique si les Bears n’avaient pas trouvé une pépite à la draft avec le coureur Matt Forte. La défense est toujours présente et les Bears sont encore dans les environs d’un record équilibré au début du mois de Décembre, mais une défaite finale contre Houston 31-24 permet aux Vikings de leur passer devant ; avec un record de 9-7, les Bears ratent les playoffs.

C’est à ce moment que les dirigeants décident de régler une bonne fois pour toutes l’instabilité au poste de Quarterback. Ils apprennent qu’un joueur est justement en bisbille avec son équipe suite au renvoi de son coach à Denver, et ils sautent sur l’occasion pour réaliser un échange.

 

Jay Cutler stabilise le poste de Quarterback… un temps (2009-2016)

 

Chicago décide d’envoyer Kyle Orton et deux premiers tours de draft aux Broncos pour récupérer Jay Cutler. Le joueur a démontré de belles qualités de bras et de mobilité à Denver même s’il a un côté un peu chien fou qui n’est pas sans rappeler Brett Favre, le légendaire Quarterback des rivaux Packers. Il a également la particularité d’être un athlète atteint de diabète type 1, ce qui est plutôt rare, et il n’hésite pas à être le porte-parole de sa maladie.

Malgré une draft 2009 réduite à cause de l’échange, les Bears arrivent quand même à rajouter quelques éléments intéressant comme le Defensive End Henry Melton, le septième tour Guard Lance Louis ou le receveur Johnny Knox (encore un receveur à la draft car les Bears n’ont jamais vraiment réussi à stabiliser cette situation-là non plus). Cutler démarre de suite les hostilités dans le pire environnement possible pour un Bear : à Lambeau Field, contre les Packers. Il rate son match, se faisant intercepter quatre fois, mais le pire est de l’autre côté du ballon : Brian Urlacher, le coeur et l’âme de la défense, se disloque le poignet lors du premier quart-temps et il doit déclarer forfait pour le reste de la saison. Avec l’absence d’Urlacher et un Cutler erratique derrière une ligne offensive plutôt faible, les Bears ne peuvent vraiment lutter à armes égales et ils doivent se contenter d’un record de 7-9.

nfl_g_cutler11_600Les Bears continuent de payer l’échange de Cutler à la draft de 2010, se retrouvant avec le premier pick au troisième tour pour la deuxième année de suite. C’est donc par la Free Agency qu’ils réussissent leur deux meilleurs coups : ils signent le futur Hall Of Famer Defensive End des Panthers Julius Peppers, et le Cornerback des Colts, Tim Jennings ; tout cela en espérant qu’Urlacher va revenir au meilleur de sa forme et que Cutler va pouvoir enfin mettre la marche avant. La saison démarre plutôt bien mais rapidement la faiblesse de la ligne offensive va impacter le jeu de Cutler et celui de l’attaque entière, faisant de nouveau reposer l’équipe sur la défense et les équipe spéciales. Hester continue d’instiller la panique chez les adversaires en devenant le meilleur returner de l’histoire avec 14 retours pour des touchdown (kick et punt confondus), et Cutler redresse la tête pour permettre aux Bears de finir en tête de la NFC North avec un record de 11-5. Et pourtant, le Quarterback a subi 52 sacks, le top NFL et de loin (le deuxième est à 40).

Les playoffs démarrent au Divisional Round par la réception des Seahawhs qui sont les premiers champions de division avec un record négatif (7-9) mais qui ont créé un coup de tonnerre en sortant les Saints en Wild Card. Chicago se méfie de Seattle et assomme le match d’entrée en menant 21-0 ; ils vont pouvoir gérer ensuite pour l’emporter 35-24. C’est alors que la fin de saison se rappelle au souvenir des Bears : en effet, lors de la Week 17 la victoire des Packers 10-3 sur des Bears déjà qualifiés a permis à Green Bay d’accéder aux playoffs comme Wild Card… et les revoilà à Soldier Field pour une finale NFC « historique » dans l’ombre de George Halas, Curly Lambeau et Vince Lombardi. La 182e confrontation entre les deux équipes est un match défensif en diable que les Packers mènent 14-0 en première mi-temps, Cutler étant harassé sans discontinuer. Au début du 3e quart-temps, il joue le premier drive, mais quand l’attaque reprend le ballon, ce n’est pas lui mais Todd Collins qui joue. C’est l’incompréhension dans le stade : Cutler est sur le bord de touche avec sa parka, ce qui doit vouloir dire qu’il est blessé, et pourtant aucune action n’a semblé causer cela. Collins est mauvais et il est remplacé par Caleb Hanie qui est à la fois le « héros » qui remet l’équipe dans le match avec deux touchdowns et le « zéro » qui lance une interception retournée pour un touchdown de B.J. Raji. Une dernière interception scelle le score du match à 21-14 Green Bay.

Tout le monde y va de sa théorie sur le retrait de Cutler du match, beaucoup disant qu’il est douillet, mais la vérité éclate quelques jours plus tard : il a subi une déchirure partielle du MCL qui limitait sérieusement sa mobilité, quelque chose de vital compte tenu de sa ligne offensive et de la défense des Packers. Quoiqu’il en soit, la saison 2011 démarre dans un climat délétère pour plusieurs raisons : la plupart des fans n’aiment plus Cutler, Matt Forte veut un nouveau contrat mais ne peut pas faire de holdout à cause de la grève de l’année dernière. Les Bears « renouent » avec leur mauvaise tradition des busts au premier tour en choisissant le Guard Gabe Carimi, et plusieurs blessures handicappantes force la franchise à poster un record de 8-8. Néanmoins, la plus dramatique est sûrement celle contre Seattle : suite à son fumble, le receveur Johnny Knox plonge pour le récuperer et il rentre en collision avec Anthony Hargrove ; le choc plie son dos en arrière d’une manière horrible. Knox reste immobile pendant de longues minutes et on craint une paralysie : il a des vertèbres fracturées et il doit être immédiatement opéré pour les stabiliser. Il remarchera plus tard mais ne pourra plus jamais jouer au foot US. Cela termine une année maudite pour les Bears et Jerry Angelo est remercié, remplacé par Phil Emery, un ancien scout de la maison et directeur du personnel à Kansas City.

Depuis un petit moment, les Bears n’ont pas eu de receveurs potables, et par là j’entends de receveurs à plus de 1000 yards. Le dernier en date était Marty Booker en 2002, c’est-à-dire il y a dix ans. Pour remédier à cela, en 2012 les Bears décident de reformer un duo qui avait bien marché à Denver quand Cutler y était : ils signent le receveur Brandon Marshall, offrant ainsi une cible viable à leur Quarterback ; ils en profitent également pour drafter le receveur Alshon Jeffery. C’est une bonne aide pour Cutler qui en a besoin parce qu’il voit débarquer son troisième Coordinateur Offensif en quatre ans : après Ron Turner et Mike Martz, c’est Mike Tice qui prend le poste. Chicago démarre sur les chapeaux de roue à 7-1 avec son duo de receveurs, mais les problèmes de ligne offensive reviennent, le départ de Greg Olsen à Carolina n’est pas remplacé et les Bears s’effondrent offensivement. Bien qu’ils parviennent à se reprendre juste à temps pour finir à 10-6 et espérer aller en playoffs, une victoire en dernière semaine des Vikings sur les Packers les élimine.

C’est la seconde fois de l’histoire qu’une équipe rate les playoffs en ayant démarré 7-1, et cette inefficacité offensive chronique pousse alors Lovie Smith à la sortie après neuf ans, quatre accessions en playoffs et un Super Bowl perdu. Pour le remplacer, les Bears vont chercher de l’autre côte de la frontière le coach des Montréal Alouettes de CFL, Mark Trestman et changent toutes les têtes d’escouades : Aaron Kromer arrive en attaque, Mel Tucker à la défense et Joe DeCamillis en équipes spéciales.

nfl_a_trestman_marcPendant l’offseason 2013, une nouvelle ébranle encore un peu plus l’édifice Bears : Brian Urlacher, le fidèle Middle Linebacker, la figure de la défense (et du club), quitte l’équipe suite à une offre de contrat qui ressemblait plus à un « au revoir et merci pour tout ». C’est le résumé de ce qui va advenir les années suivantes : la défense vieillit et l’équipe n’a pas assez réfléchi à son renouvellement. C’est d’autant plus dommage que l’attaque voit les arrivées du Guard Kyle Long à la draft et du Tight End des Giants Martellus Bennett en Free Agency, ce qui renforce une attaque feu d’artifice : les Bears inscrivent leur deuxième total de points sur une saison (445, derrière les 456 de 1985)… mais la défense passoire en encaisse 478 ! Et pourtant, malgré cela, la relative ineptitude de la NFC North (et les blessures aux postes importants) font qu’à 8-7 les Bears ont une finale de division à domicile contre des Packers qui récupèrent tout juste Aaron Rodgers de blessure. Cette finale est un résumé de la saison : la défense des Bears encaisse un touchdown sur un fumble de Rodgers que la défense laisse traîner par terre en croyant que la passe est incomplète, et surtout elle encaisse le touchdown de la défaite 33-28 sur une erreur de couverture sur 4e & 8. Chicago rate donc les playoffs à 8-8.

En 2014 l’équipe fait le ménage en défense et tente d’apporter du sang frais : elle drafte le Cornerback Kyle Fuller et signe le Defensive End des Vikings Jared Allen à la place de Julius Peppers. Et surtout, elle signe Cutler pour un contrat mirobolant… que le Quaterback va être loin d’honorer : les problèmes sur la ligne reviennent, il perd 24 ballons dans la saison et le playcall offensif de Trestman est remis en cause. Tout ça suffit à plomber la seule chose qui marchait à Chicago, l’attaque ; la défense est toujours à la rue et les Bears plongent à 5-11. Virginia McCaskey comprend qu’il faut faire de nouveau table rase : Emery et Trestman (deux erreurs de castings) sont débarqués, remplacés par un ancien exécutif des Saints, Ryan Pace en General Manager et l’ancien Head Coach des Panthers et Broncos, John Fox.

La saison 2015 commence mal lorsque l’équipe apprend qu’elle ne pourra pas profiter de son premier tour de draft, le receveur Kevin White, choisi pour remplacer Brandon Marshall parti aux Jets ; White est blessé et ne joue pas de l’année. L’équipe fait quand même de bonnes acquisitions comme l’Outside Linebacker Pernell McPhee ou les venues des Coordinateurs Adam Gase (offensif) et Vic Fangio (défensif) ; Cutler évolue à un meilleur niveau et la défense commence sa reconstruction, mais il y a encore du travail et les Bears terminent 6-10. Gase part ensuite à Miami, l’équipe drafte le pass-rusher Leonard Floyd et le Guard Cody Whitehair, mais les blessures pourrissent complètement la saison 2016 qui s’achève sur un terrible 3-13.

La sanction est alors attendue et effective : l’équipe se sépare de Jay Cutler, mettant fin à une relation qui n’aura jamais été simple. La franchise semble meilleure que le record 2016 ne l’indique, mais elle rejoint la cohorte de celles qui cherchent leur franchise Quarterback du futur. Elle espère le trouver quand elle remonte d’un cran dans le premier tour de la draft 2017 : elle passe de #3 en #2 pour sélectionner le Quarterback de North Carolina, Mitchell Trubisky… mais les résultats ne vont pas justifier ce choix.

 

De Trubisky à Fields (2017-2023)

 

Ne voulant pas le mettre de suite sur le terrain, l’équipe signe également le vétéran Mike Glennon pour 18M$ garantis ; il ne jouera que quatre petits matchs avant d’être remplacé par le rookie. Cela va forcément limiter un peu l’attaque, qui a également la malchance de voir des joueurs se blesser (Cameron Meredith, Zach Miller) et un White toujours aussi transparent ; la défense, elle, confirme qu’elle redresse sérieusement la barre avec, notamment, un front-7 actif et le retour en grâce de Kyle Fuller. Avec un Trubisky qui montre des choses intéressantes au fur et à mesure, la saison se termine sur un 5-11 plus encourageant qu’il n’y paraît ; mais il coûte tout de même sa place à John Fox, qui est remplacé par l’ex-Coordinateur Offensif des Chiefs, Matt Nagy.

Cependant, c’est surtout la défense qui va bénéficier des décisions d’intersaison 2018 : l’équipe drafte le premier tour Linebacker Roquan Smith, et surtout elle décide de casser la banque pour faire un échange avec Oakland afin de récupérer le pass-rusher extraordinaire Khalil Mack ! Il coûte cher avec notamment les premiers tours de draft 2019 et 2020, plus une extension de contrat qui fait de lui (pendant 24 heures) le défenseur le mieux payé de la ligue, mais le retour sur investissement est immédiat : Mack rejoint une défense déjà remplie de talents et propulse l’escouade au rang de nouveaux Monsters Of The Midway qui plaquent, sackent (50) et volent des ballons (36). L’attaque est plus discrète mais aussi un peu plus solide qu’en 2017, notamment à la passe avec l’addition de l’ex-Jaguar receveur Allen Robinson, et tout cela permet aux Bears de remporter la NFC North avec une saison admirable à 12-4 ; un résultat qui vaut à Nagy d’être nommé Coach Of The Year et Fangio Assistant Of The Year.

Malheureusement, les rêves sont brutalement stoppés contre les champions en titre en Wild Card quand le Kicker Cody Parkey, qui a déjà frappé QUATRE poteaux dans un même match, frappe un poteau ET la barre de soutien sur le Field Goal raté de la dernière chance ; c’est une défaite cruelle 16-15 contre les Eagles.

La saison 2019 est néanmoins remplie d’espoir de pouvoir remettre Chicago sur le devant de la scène, mais pour cela il faut que l’attaque menée par Trubisky se réveille. Or, ce n’est pas le cas : malgré Robinson ou le troisième tour coureur David Montgomery, elle fait même une année encore pire. La défense redescend d’un étage et, quoique toujours redoutable, elle ne peut plus pallier les manques offensifs : les Bears postent un décevant 8-8, ratant les playoffs. La réaction est immédiate : l’organisation n’a plus confiance en son Quarterback et signe le MVP du Super Bowl LII, Nick Foles.

2020 est en peu plus de la même soupe : la défense continue de faire le travail mais l’attaque est trop inconstante avec un jeu au sol en difficulté ; chacune reçoit un jeune talentueux avec le deuxième tour Cornerback Jaylon Johnson et le cinquième tour receveur Darnell Mooney. Trubisky finit par être mis sur le banc contre Atlanta et Foles arrache une victoire, mais c’est un mirage : le premier reprend sa place vers la fin de saison, ce qui semble d’ailleurs remettre un peu de peps offensif. L’équipe aligne encore un 8-8, ce qui est cette fois suffisant pour une Wild Card avec l’extension des playoffs à 7 équipes par conférence ; cependant l’affaire tourne court à New Orleans dans une défaite 21-9.

La messe est dite : trois ans après avoir investi un fort capital dans le choix, les Bears se séparent de Mitchell Trubisky. Ils retentent leur chance immédiatement : à la draft 2021, ils remontent au premier tour de #20 en #11, lâchant au passage le premier tour de l’année suivante, pour sélectionner le Quarterback d’Ohio State, Justin Fields. Fields se retrouve néanmoins dans une attaque avec peu de talent malgré Mooney, et la défense baisse encore de régime par rapport à la saison précédente : c’est une saison médiocre à 6-11 qui coûte sa place au duo Pace-Nagy. Chicago voulant de la constance, c’est une nouvelle combinaison Ryan-Matt qui prend la suite : le directeur du personnel des Chiefs Ryan Poles et le Coordinateur Défensif des Colts Matt Eberflus doivent inverser la tendance.

Spoiler : la tendance ne va pas s’inverser tout de suite, mais les Bears y gagnent au final. Avec un nouveau duo à la tête d’une équipe en difficulté, c’est la grande machine à laver avec des libérations en masse et des signatures de contrats courts ; dans tout ce ménage, on note tout de même les départs sur échange de Mack (aux Chargers) et Roquan Smith (aux Ravens), ainsi que l’arrivée de l’ex-Steeler receveur Chase Claypool. Sans surprise, c’est une saison bien longue : Fields se démène avec ses jambes mais ne peut faire des miracles avec son bras alors que la défense tombe dans un cratère. Chicago poste un terrible 3-14, mais la chance leur sourit : les Texans – ironiquement menés par… Lovie Smith ! – remportent leur dernier match, terminent 3-13-1 et lâchent ainsi le #1 de la draft 2023 qu’ils ont tenu toute la saison.

N’ayant pas besoin de Quarterback, Poles en profite pour l’échanger avec Carolina, récupérant des choix premium et le receveur D.J. Moore pour offrir enfin un top receveur à Fields. Avec leur « nouveau » premier tour, les Bears sélectionnent l’Offensive Tackle Darnell Wright ; le Cornerback Tyrique Stevenson arrive également, alors que la Free Agency apporte notamment l’ex-Bill Linebacker Tremaine Edmunds. Les premiers retours ne sont malheureusement pas bons à 3-8, et Fields rate même quelques matchs sur blessure, mais l’échange pour l’ex-Commander pass-rusher Montez Sweat semble remettre du peps dans la défense, et Chicago termine 7-10.