Fiche Légende : Walter Payton

#34 – Running Back

 

WalterPayton

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Walter Jerry Payton
Date de Naissance 25 Juillet 1954
Lieu de Naissance Columbia, Mississippi
Date de Décès 1er Novembre 1999
Lieu de Décès South Barrington, Illinois
CARRIÈRE
Lycée John J. Jefferson, Mississippi
Université Jackson State, Mississippi
Draft 1er tour de 1975 (#4)
Equipes
Chicago Bears (1975-1987)
Statistiques 13 saisons
190 matchs – 184 comme titulaire
3838 courses / 16726 yards
4.4 yards par course
110 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 9 (1976-1980, 1983-1986)
All-Pro 9 (1976-1980, 1983-1986)
Performances notables 4 fois meilleur coureur NFL (porters)
Record de matchs à 100+ yards à la course (77)
Record de touchdowns à la passe pour un non-Quarterback (8)
2e meilleur coureur de l’histoire (record à sa retraite)
Récompenses 1977 MVP
1977 Offensive Player Of The Year
1 bague de champion (1985)
Membre de l’équipe des années 1970
Membre de l’équipe des années 1980
Membre de l’équipe des 75 ans de la NFL
Numéro #34 retiré chez les Bears
Hall Of Fame Classe de 1993

 

Biographie

 

Les Bears ont toujours eu de grands Running Backs dans leur histoire, que ce soit Red Grange, Bronko Nagurski ou Gale Sayers. Quand Sayers prend sa retraite en 1971, l’équipe cherche la superstar qui pourrait reprendre le flambeau. C’est quatre ans plus tard que Chicago trouve sa nouvelle pépite au surnom qui peut porter à confusion : si on l’appelle Sweetness, c’est plus pour son style de course fluide que par un manque de physique, ce que les défenseurs vont rapidement comprendre.

Plus jeune, Walter Payton s’intéresse principalement à la musique et à l’athlétisme, et il se retrouve dans la fanfare du lycée John Jefferson. Son aîné de presque trois ans, Edward Payton, joue au football américain dans l’équipe du lycée ; c’est la raison pour laquelle malgré un intérêt envers le sport, Walter ne désire pas intégrer l’équipe pour ne pas affronter son frère.

Lorsque Edward part à l’université de Jackson State, le coach du lycée demande à Walter de faire un essai dans l’équipe, et il se révèle immédiatement être un excellent élément : lors de son premier porter il marque un touchdown de 65 yards, avant d’en marquer un autre de 75 yards un peu plus tard. Il commence alors à faire parler de lui avec son style certes fluide mais qui ne refuse pas le contact.

Néanmoins, malgré son talent indéniable et le fait qu’il ait amené le lycée John Jefferson à un niveau acceptable, certaines grandes universités n’envoient pas d’invitation à Payton à cause de la couleur de sa peau. Cette ségrégation encore présente dans certaines parties des Etats-Unis pousse Walter à choisir, comme son frère, Jackson State : c’est une université majoritairement noire.

walter-payton-jackson-stateC’est là-bas que Payton va gagner le surnom de Sweetness : non seulement il est capable de changer de direction sans prévenir, mais il est toujours respectueux sur le terrain, sans jamais un mot plus haut que l’autre, ne célébrant jamais ses touchdowns. Le seul geste agressif qu’il a envers ses adversaires, c’est de leur rentrer dedans de toutes ses forces pour les punir. Il refuse de sortir en touche pour éviter un plaquage, préférant aller mettre une bonne boîte au défenseur (certains pensent d’ailleurs que le surnom est une boutade sarcastique sur cette tendance).

Pendant ses 4 années universitaires, Payton renverse toutes les défenses adverses, courant pour un total de 3563 yards et la bagatelle de 66 touchdowns. Il ne s’arrête pas là puisqu’il est également le Kicker, réussissant 53 transformations et 5 Field Goals, marquant au total 464 points sur sa carrière. Il finit 4e au vote du Heisman Trophy sa dernière année, et beaucoup pensent qu’il aurait pu gagner la récompense s’il n’avait pas été dans une université aussi peu renommée (comme s’il avait eu le choix).

Quoi qu’il en soit, Payton n’est plus un inconnu lorsqu’il arrive à la draft de 1975. Il est projeté comme partant en #1, mais Atlanta, Dallas et Baltimore sélectionnent d’autres joueurs. Il tombe finalement jusqu’en #4, et les Bears sont plus qu’heureux de prendre celui qu’ils pensent être le successeur de Gale Sayers. Le premier match officiel de Payton ne va pas être de cet acabit, car il porte la balle 8 fois pour… 0 yards. Mais ce n’est qu’un faux-départ et la suite de la saison est bien meilleure, permettant au rookie de poster 679 yards et 7 touchdowns ; il ne refera plus jamais une année avec des chiffres aussi bas. Il rate également un match car l’entraîneur refuse de le faire jouer ; ça n’arrivera plus pendant les 12 années suivantes.

Payton met en place son style de course imprévisible, agile et explosif, tout en continuant de martyriser les défenseurs en leur rentrant dans le buffet à la moindre occasion ou en leur appliquant un raffut bien placé. Il devient immédiatement reconnaissable sur le terrain grâce à deux choses : son bandeau-fétiche et ses sauts par-dessus les lignes pour marquer des touchdowns de près, tel Superman.

WalterPaytonFlyingSi on excepte la saison 1982 qui va être écourtée par la grève avec seulement 9 matchs, Payton va toujours aligner des saisons à 1200+ yards et la plupart du temps 10+ touchdowns. Il frappe un premier grand coup en 1977 : sa meilleure saison statistique à 1852 yards et 16 touchdowns est couronnée par l’acquisition du record d’O.J. Simpson avec 275 yards au sol dans un match contre Minnesota, alors que pourtant il souffre de la grippe et a de la fièvre. Il est voté MVP et Offensive Player Of The Year, même si les Bears ont du mal à se hisser en playoffs à l’époque.

Malgré le manque de talent autour de lui, Payton continue à aligner les statistiques, et l’équipe utilise toutes ses qualités athlétiques : non seulement il est Running Back et accessoirement Kick Returner, mais il est également Bloqueur, Receveur, Punter et même Quarterback. En parallèle, il devient le bout-en-train du club ; il n’est jamais avare de blagues pour détendre l’atmosphère, ce qui renforce sa bonne personnalité dans la franchise.

Il va être récompensé en 1982 avec l’arrivée de Mike Ditka qui va enfin redresser l’équipe pour lui permettre d’aller en playoffs. En 1984 tous les voyants semblent au vert, et Payton en profite pour devenir le recordman des yards à la course en carrière, battant les 12312 yards de Jim Brown. En playoffs, l’équipe échoue aux portes du Superbowl, mais l’année suivante en 1985 les Bears roulent sur la NFL et remportent le titre suprême grâce à leur défense intransigeante mais aussi à la performance au sol du #34 (même s’il ne marque aucun touchdown au Superbowl car les Patriots ont bâti leur plan défensif contre lui).

WalterPaytonSBPayton sent alors qu’il est sur la fin de carrière, et il annonce en 1987 que c’est sa dernière saison. Les Bears sont éliminés deux fois par les Redskins en playoffs (1986 et 1987) et à la fin de la seconde saison écourtée par la grève des joueurs, Walter Payton se retire de la NFL.

En 13 saisons, il aura réécrit les livres des records des Running Backs avec 16726 yards à la course et 110 touchdowns. Mais Payton était un athlète complet, peut-être le plus complet que la ligue n’a jamais vu, et il ajoute à cela ses 4538 yards et 15 touchdowns à la réception, sans compter le fait qu’il a lancé 8 passes de touchdowns, un record toujours d’actualité pour un non-Quarterback. Si on additionne, cela donne 21803 yards combinés et 125 touchdowns, une production effarante pour un joueur qui n’a raté qu’un seul match en 13 saisons (sur une décision qui n’était même pas la sienne).

Il est intronisé au Hall Of Fame dès sa première année d’éligibilité en 1993, et après un court passage au conseil d’administration des Bears, Payton essaie avec des partenaires d’acquérir en 1995 les droits d’une nouvelle franchise. La tentative échoue, les droits étant donnés à Charlotte et Jacksonville.

Lorsque Payton revient sur le devant de la scène en février 1999, c’est pour une très mauvaise nouvelle : il a été diagnostiqué avec une cholangite sclérosante primitive qui a causé un cholangiocarcinome, un cancer des voies biliaires qui extraient la bile synthétisée par le foie. Il devient un farouche avocat pour le don d’organes qui peut sauver ce genre de cancer (même si c’est trop tard pour lui).

Walter Payton décède le 1er novembre 1999 à l’âge de 45 ans. Le monde du football est en deuil, et particulièrement la franchise des Bears. A la suite de sa mort, la ligue décide de renommer le trophée du NFL Man Of The Year qui récompense le joueur le plus actif dans la communauté ; son nouveau nom est le Walter Payton Man Of The Year (Payton l’avait d’ailleurs lui-même reçu en 1977).

WalterPaytonGoodbyeLa Walter and Connie Payton Foundation, fondée en 1998, continue d’aider les défavorisés à s’en sortir, et après sa mort Payton est devenu un symbole du don d’organes… lui qui en a fait cracher quelques-uns aux défenseurs venus pour l’arrêter.