Fiche Légende : Doug Atkins

#81 – Defensive End

 

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Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Douglas Leon « Doug » Atkins
Date de Naissance 8 Mai 1930
Lieu de Naissance Humboldt, Tennessee
Date de Décès 30 Décembre 2015
Lieu de Décès Knoxville, Tennessee
CARRIÈRE
Lycée Humboldt High School
Université Tennessee
Draft 1er tour de 1953 (#11)
Equipes Cleveland Browns (1953-1954)
Chicago Bears (1955-1966)
New Orleans Saints (1967-1969)
Statistiques 17 saisons
205 matchs
3 interceptions
HONNEURS
Pro-Bowls 8 (1957-1963, 1965)
All-Pro 10 (1957-1965, 1968)
Performances notables
Récompenses 2 titres NFL (1954, 1963)
Membre de l’équipe NFL des années 1960
Numéro #81 retiré chez les Saints
Hall Of Fame Classe de 1982

 

Biographie

 

Décrire Doug Atkins est assez simple, il suffit de connaître trois éléments. Le premier, c’est son gabarit jamais vu à l’époque en NFL : 2m03 pour 130 kgs environ, qui a poussé le Centre Bill Curry à le comparer à un Zeus humain. Le deuxième, c’est l’histoire racontant qu’il le seul joueur dont le légendaire Dick Butkus aurait eu peur. Le troisième, c’est cette comparaison devenue mythique utilisée par NFL Films pour le décrire :

Doug Atkins était comme une tempête se déchaînant sur une ferme du Kansas. Il venait de toutes les directions. Votre seul salut était de clouer le maximum de choses au sol et d’espérer qu’il n’arrache pas le toit.

Douglas Atkins naît en mai 1930 à Humboldt dans l’état du Tennessee. Après un court passage par la Californie dans son enfance, il revient dans le Tennessee et intègre le lycée de Humboldt, où sa taille déjà grande pour l’époque fait de lui un joueur de basketball idéal. Il devient All-State en menant l’équipe du lycée à 44 victoires consécutives entre 1949 et 1950 ; en parallèle il pratique le football et le saut en hauteur, mais c’est sur les parquets qu’il brille le plus.

C’est pour cela que quand vient le choix de l’Université à la sortie du lycée, il est attiré par l’offre de Kentucky : bien que les coachs de l’équipe de football salivent d’avance à l’idée d’avoir un gabarit comme lui sur le gridiron, il pourra aussi continuer de jouer au basket. Malheureusement pour lui, peu après son admission en 1950, son énorme talent pour le football pousse les coachs à ne pas l’autoriser à pratiquer les deux sports, ce qui est une énorme déception pour lui. Il demande alors son transfert dans son état natal et l’obtient : le jeune homme rejoint l’Université de Tennessee.

DougAtkinsTennesseeSa puissance et son agilité pour quelqu’un de sa corpulence le rendent impossible à contenir, qu’il joue à l’extérieur ou à l’intérieur de la ligne défensive. Il permet aux Volunteers de remporter le titre national en 1951 et devient All-American en 1952, tout en continuant le basket et le saut en hauteur (il remporte même un titre SEC dans cette discipline). Honneur ultime, il sera voté meilleur joueur de la SEC (conférence sud-est) entre 1950 et 1975, ce qui est impressionnant vu le nombre de talents qui y sont passés dans cette période.

Doug Atkins est logiquement ciblé lors de la draft de 1953, et les Cleveland Browns le choisissent en #11. Néanmoins la draft NFL n’est pas toujours le rêve des universitaires à l’époque : peu intéressé, Atkins est reparti vers son premier amour (le basket) et joue dans une équipe de Detroit. Le coach des Browns Weeb Ewbank doit aller le voir pour le décider à les rejoindre. Il fait deux bonnes saisons avec les Browns et connaît même les joies d’un premier titre en 1954, mais il n’est pas titulaire, et le propriétaire Paul Brown décide de l’échanger à Chicago, avec le Quarterback Ken Gorgal, contre un 3e et un 6e tour de draft ; cela va s’avérer être probablement la pire erreur de la carrière de Brown.

Une fois chez les Bears, Atkins devient un monstre inarrêtable avec une intensité rarement vue : il peut éjecter ses adversaires sur le côté, les repousser devant lui et même sauter par-dessus s’ils ont la mauvaise idée d’essayer de lui plonger dans les genoux. Avec sa taille et ses bras immenses, il domine les Offensive Linemen, sacke les Quarterbacks et dévie les passes. Ses adversaires n’ont plus qu’un seul mot d’ordre : ne PAS énerver Doug Atkins. Après deux saisons dans l’Illinois il commence à accumuler les votes Pro-Bowl + All-Pro et devient le leader d’une défense qui terrorise les attaques. La consécration survient en 1963 : il mène une escouade encaissant une moyenne de 10 points par match, ce qui explique le score de la finale NFL – Chicago 14 – New York Giants 10.

DougAtkinsBearsMais Atkins n’est pas seulement un personnage sur le terrain, il l’est également en dehors. Esprit libre, il a horreur d’être coincé par la hiérarchie ou l’administration, ce qui crée quelques tensions avec le propriétaire et Head Coach légendaire George Halas. Atkins n’hésite pas à contrevenir à ses ordres ou à se plaindre de son contrat, trouvant toujours une raison de rentrer en conflit avec Papa Bear. Il adore boire et ramène son pitbull Rebel ou des armes à l’entraînement ; des tas d’histoires (vraies ou fausses) circulent à son sujet tellement l’homme est un spécimen particulier.

En 1966, Atkins demande un échange ; comme il a déjà 36 ans, Halas pense qu’il est fini et accepte en l’envoyant à New Orleans. Malgré une blessure au genou en 1968, le vétéran fait trois belles saisons de 1967 à 1969 avant de se retirer des terrains à 39 ans. Comme un symbole, sa dernière action sur un gridiron aura été de sacker le Quarterback des Steelers Dick Shiner pour assurer une dernière victoire.

DougAtkinsSaintsA sa retraite, Atkins a joué 17 saisons et 205 matchs, ce dernier chiffre étant un record de l’époque pour un Defensive Lineman. Il est dommage que les sacks n’aient pas été comptabilisés à l’époque (à partir de 1982), car ses chiffres auraient été sans nul doute impressionnants. Arrivé à une époque où une grande partie des joueurs n’évoluaient plus des deux côtés du ballon (les fameux 60-Minute Men), il a aidé à inventer et populariser la position de Defensive End ; à cet égard, on l’associe souvent comme précurseur à un autre Hall Of Famer, le Colt Gino Marchetti.

Après sa carrière, fidèle à lui-même, Atkins fait plusieurs boulots pour continuer à vivre : vendeur de cercueils, conducteur de poids lourds, distributeur de bière ou travaillant dans un bureau fiscal. Curieusement, son numéro #81 n’est pas retiré chez les Bears, où il a fait la majorité de sa carrière, mais chez les Saints. Il est élu au Hall Of Fame en 1982, et disparaît à la fin de l’année 2015 à l’âge de 85 ans.

Doug Atkins était un joueur hors norme avec une personnalité qui collait à son époque ; la moitié d’une seule de ses excentricités lui aurait valu la foudre des médias d’aujourd’hui… mais il n’en aurait très probablement rien eu à faire, comme toujours.