Super Bowl LV Gameday Series : J-2 ~ Présentation des Buccaneers 2020

Aujourd’hui, nous jetons un coup d’oeil sur la saison 2020-2021 des Tampa Bay Buccaneers.

Le parcours des champions NFC a été un peu plus chaotique que celui des champions AFC : Tampa Bay a eu quelques ratés ici ou là, notamment contre New Orleans – ce qui a forcé les Bucs à laisser la tête de sa division aux Saints. Cependant, ils ont joué leur meilleur football au bon moment, démarrant une série de victoires en deuxième partie de saison qui s’est prolongée en playoffs avec trois victoires à l’extérieur : à Washington (Wild Card), à New Orleans (Divisional Round) et à Green Bay (finale NFC).

 

La Saison des Buccaneers

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails Lien
1 @ New Orleans L 23-34 0-1 dwp Snippet
2 vs. Carolina (0-1) W 31-17 1-1 d Snippet
3 @ Denver (0-2) W 28-10 2-1 Snippet
4 vs. LA Chargers (1-2) W 38-31 3-1 o/W Snippet
5 @ Chicago (3-1) L 19-20 3-2 cpo/L Snippet
6 vs. Green Bay (4-0) W 38-10 4-2 cwp Snippet
7 @ Las Vegas (3-2) W 45-20 5-2 Snippet
8 @ NY Giants (1-6) W 25-23 6-2 co/W Snippet
9 vs. New Orleans (5-2) L 3-38 6-3 dwp Snippet
10 @ Carolina (3-6) W 46-23 7-3 d Snippet
11 vs. LA Rams (6-3) L 24-27 7-4 cwpo Snippet
12 vs. Kansas City (9-1) L 24-27 7-5 wpo Snippet
13 BYE
14 vs. Minnesota (6-6) W 26-14 8-5 c Snippet
15 @ Atlanta (4-9) W 31-27 9-5 do/W Snippet
16 @ Detroit (5-9) W 47-7 10-5 c Snippet
17 vs. Atlanta (4-11) W 44-27 11-5 d Snippet
PLAYOFFS
WC @ #4 Washington (7-9) W 31-23 Snippet
DR @ #2 New Orleans (12-4) W 30-20 Snippet
CC @ #1 Green Bay (13-3) W 31-26 Snippet

 

Légende des Détails :
d = match de division
c = match de conférence
o = match à une possession
w = match contre une équipe avec un bilan positif en 2019
p = match contre une équipe qualifiée en playoffs en 2019
/W = match gagné en 4e QT
/L = match perdu en 4e QT
/TT = prolongation arrachée en 4e QT
/TL = prolongation concédée en 4e QT

Avec les nouvelles arrivées, la sauce a mis un peu de temps à prendre du côté de l’attaque, mais au fur et à mesure de la saison le plein potentiel de Tampa Bay s’est révélé ; si l’équipe n’a pas réussi à décrocher le titre de division en terminant 11-5 derrière les Saints à 13-3, ils ont terminé sur 4 victoires de suite après leur bye week, ce qui leur a permis d’emmener cette série en playoffs où ils ont balayé tous les champions de division sur leur passage.

https://saintswire.usatoday.com/wp-content/uploads/sites/34/2020/09/USATSI_14928731.jpg?w=1000&h=600&crop=1Et pourtant, justement, la saison a mal démarré avec un match à New Orleans où les locaux ont affirmé leur domination, et le fait qu’il faudrait un peu de temps pour que Tom Brady trouve la connexion avec ses nouvelles cibles suite à une intersaison tronquée. Fort heureusement, la défense a tenu la baraque pendant ce temps, permettant à l’équipe de terminer le premier quart de saison 3-1… même si l’opposition n’a pas été monstrueuse non plus.

Le deuxième quart de saison a aussi mal démarré avec une défaite à Chicago où, comble de tout, Brady lui-même a oublié le nombre de downs sur le drive final. Une fois encore, l’attaque a patiné face à une grosse défense, mais une fois encore, l’équipe a rebondi rapidement avec trois victoires d’affilée, donc un carnage contre les Packers alors invaincus. On se disait que cette équipe ne pouvait qu’aller en s’améliorant, notamment du côté offensif, et comme la défense montait aussi en puissance, cela pourrait faire mal à terme.

Mais à nouveau, les Saints ont fait replonger les Bucs dans les doutes lors du troisième quart de saison : un rotoplaf à domicile contre New Orleans, où Brady a enfin fait son âge, a été suivi par une victoire à Carolina puis deux défaites contre les Rams et Kansas City ; cependant, à chaque fois c’était avec trois points d’écart. Le jeu au sol était un peu trop sur courant alternatif et n’aidait pas toujours l’attaque.

https://cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/advancelocal/2YMV3XDDPFEADKDMRJVEAE7OGE.jpgLa bye week est arrivée à point nommé pour se ressourcer, et le résultat a été implacable : quatre victoires relativement tranquilles (malgré une petite sueur froide contre Atlanta) pour une Wild Card arrachée sans trop de soucis. Les Bucs ont eu « la chance » d’aller chez le champion de NFC East et, bien que la tâche n’ait pas été aisée contre des Joueurs de Football motivés, Tampa avait trop de talent et l’a emporté 31-23. Les deux matchs suivants ont été plus relevés, mais à chaque fois la défense a réalisé l’action cruciale pour inverser le match : face aux Saints, le turnover differential de +4 en faveur de Tampa a fait la différence, permettant de vaincre la bête noire 30-20 dans un match longtemps serré. Face à Green Bay, malgré un Brady qui a implosé en 4e QT, la défense a tenu bon l’avantage acquis en début de première mi-temps ; les Bucs l’ont emporté 31-26 pour accéder à leur deuxième Super Bowl.

 

L’effectif des Buccaneers

 

COACHES

 

Head Coach : Bruce Arians – 68 ans

https://www.denverpost.com/wp-content/uploads/2019/01/def9559556404871a870fd769d270816.jpgArrivé en 2019 en remplacement de Dirk Koetter, l’impact de l’ex-Head Coach des Cardinals s’est immédiatement fait sentir du côté offensif : Jameis Winston a lancé 33 TDs… mais aussi 33 INTs. L’inconstance notoire de l’ancien #1 de la draft a causé son départ et l’arrivée d’un certain #12, mais Arians n’est pas le genre à changer de philosophie pour autant… ce qui a d’ailleurs causé quelques désagréments au début de la saison. Quoi qu’il en soit, le « scientifique fou » de l’attaque ne pouvait pas mieux tomber dans une équipe remplie de talents de ce côté du ballon, et en cela il ressemble à son homologue Andy Reid, jusqu’à un sens de la mode très personnel.

Coordinateur Offensif : Byron Leftwich – 41 ans
Coordinateur Défensif : Todd Bowles – 57 ans
Coordinateur des Équipes Spéciales : Keith Armstrong – 57 ans

Jadis critiqué comme Quarterback de NFL à cause de la lenteur de son lancer, l’ex-1er tour des Jaguars Leftwich a bien réussi sa reconversion sous Arians : il a été son coach des QBs puis Coordinateur Offensif à Arizona entre 2017 et 2018 avant d’occuper le même poste à Tampa dès 2019 ; là encore les parallèles entre les deux équipes de ce Super Bowl sont intéressants, puisque les Chiefs ont aussi un ancien joueur au poste. Bowles – ancien joueur lui aussi de 1986 à 1993, notamment à Washington – est arrivé aux Bucs après un long apprentissage et un poste de Head Coach des Jets de 2015 à 2018 ; sa science défensive et son agressivité sur les blitz ont été parfaits pour une escouade avec du tempérament et du talent. Armstrong a démarré comme coach des arrières à Atlanta avant d’embrasser les équipes spéciales à Chicago, Miami, Atlanta et Tampa Bay ; néanmoins, les équipes spéciales de Tampa restent sous la moyenne de la ligue.

 

ATTAQUE

 

QB : Tom Brady (Michigan) – 43 ans

Deuxième Super Bowl consécutif de Kansas City, deuxième Quarterback ex-Patriot en face : après le sous-boss Jimmy Garoppolo la saison dernière, cette fois c’est le boss final Brady lui-même ; mais vous n’avez pas besoin d’en parler à Patrick Mahomes, il le connaît déjà bien avec un bilan « face-à-face » de 2-2. Il était clair, l’année dernière, que les Bucs seraient à la fois propulsés mais limités par Winston, et qu’il fallait quelqu’un de plus sûr. Quoi de mieux que de débaucher le sextuple champion pour lui donner un nouveau challenge. Challenge réussi, même si certains matchs ont démontré qu’il ne pouvait plus réaliser certains lancers, il a quand même confirmé qu’à 43 ans il reste à un niveau remarquable avec 4633 yards, 40 TDs et 12 INTs. Cependant, plusieurs matchs ont aussi prouvé qu’il peut aussi craquer (les deux de saison régulière contre les Saints, la fin de la finale NFC), donc méfiance.

https://mk0prq0kyefxc6y6.kinstacdn.com/wp-content/uploads/2020/09/Brady-Tom-Mike-Evans-Bucs-Broncos-TD-TBB.jpgRB : Ronald Jones II (USC) – 23 ans

Le jeu au sol n’a pas toujours été présent cette saison, mais Jones a fini par prendre le leadership dans ce rôle et il peut offrir une belle alternative à Brady ; il a terminé avec 5.1 yards par course et 7 TDs cette saison. Ce n’est pas la méthode préférée pour Tampa, mais un peu plus d’équilibre ne peut pas faire de mal, surtout si en fait de match il faut faire tourner l’horloge.

WR : Mike Evans (Texas A&M) – 27 ans
WR : Chris Godwin (Penn State) – 24 ans
WR : Antonio Brown (Central Michigan) – 32 ans

Cependant, on peut excuser la volonté des Bucs de passer par les airs quand on voit la liste des cibles disponibles pour Brady. Evans a mis un peu de temps à trouver la connexion avec son nouveau QB, mais il poste quand même 1006 yards et 13 TDs (4e NFL), étant une cible disponible partout sur le terrain – que ce soit à longue distance ou au près dans l’en-but. Godwin a été freiné par les blessures mais confirme qu’il est une arme redoutable (840 yards et 7 TDs) alors que Scotty Miller est le troisième larron discret mais efficace avec 15.2 yards par réception et 3 TDs. Ajoutez à cela Antonio Brown avec ses 483 yards et 4 TDs, et vous avez un quatuor difficile à arrêter.

TE : Rob Gronkowski (Arizona) – 31 ans

Ah, et au fait, Brady n’est pas venu seul : il a ramené le Gronk’, sorti de sa retraite pour rejouer avec son QB de toujours. Le Tight End reste dangereux avec 13.8 yards par réception et 7 TDs, autant capable de réaliser un big play que de servir de large cible pour scorer. Son arrivée à aider à pallier la blessure d’O.J. Howard, alors que Cameron Brate, à l’image de Miller, ne fait pas trop de bruit derrière les gros noms mais constitue un solide élément.

LT : Donovan Smith (Penn State) – 27 ans
LG : Ali Marpet (Hobart) – 27 ans
C : Ryan Jensen (Colorado State-Pueblo) – 29 ans
RG : Aaron Stinnie (James Madison) – 26 ans
RT : Tristan Wirfs (Iowa) – 22 ans

Elle ne fait pas beaucoup de bruit, mais la ligne offensive de Tampa a fait un beau travail en général cette saison, mis à part quelques soucis ici ou là, notamment à la course. Smith et Marpet ont confirmé être un des côté gauches les plus solides (et sous-cotés) de la ligue alors que Jensen et un Centre sympathique avec un certain tempérament. Le doute était plutôt du côté droit en début de saison avec l’association entre Alex Cappa et le rookie Wirfs : mais les deux ont assez rapidement levé les doutes, notamment Wirfs qui a fait une saison absolument remarquable en Right Tackle. Et même quand les Bucs ont dû placer Cappa sur IR après le Wild Card Round, l’inconnu Aaron Stinnie (non-drafté en 2018) s’est inséré dans l’unité sans aucun problème.

 

DÉFENSE

 

DT : Vita Vea (Washington) – 26 ans

En parlant d’IR, le retour de Vea rajoute encore du talent à une escouade qui n’en avait pas besoin. Revenu de sa fracture à la cheville pour la finale NFC, Tevita Tuli’aki’ono Tuipulotu Mosese Va’hae Fehoko Faletau Vea va avoir une grande tâche : occuper une bonne partie de la ligne offensive adverse afin de permettre à ses partenaire de plaquer du coureur, ou de pourchasser Mahomes.

DE : William Gholston (Michigan State) – 29 ans
DE : Ndamukong Suh (Nebraska) – 34 ans

Il y a celui dont on parle souvent, et celui dont on parle moins. Suh est évidemment celui qui attire toutes les attentions, ce qui est compréhensible quand il peut à la fois bloquer la course (4.5 run stuffs), aider les autres à venir bloquer la course, ou poursuivre le QB lui-même (25 pressions – top team – dont 6 sacks). Mais n’oubliez pas Gholston qui, dans l’ombre du maousse, est aussi une force dont il faut se méfier avec ses 5 run stuffs et 23 pressions dont 3 sacks.

ILB : Lavonte David (Nebraska) – 31 ans
ILB : Devin White (LSU) – 22 ans

https://townsquare.media/site/37/files/2019/12/GettyImages-1191277581.jpg?w=980&q=75Pour vous donner une idée de l’agressivité de Todd Bowles, Suh est à égalité en nombre de pressions avec… White (25 dont 9 sacks – 2e de l’équipe). C’est aussi l’étendue de tout le travail phénoménal que le joueur est capable de faire sur le terrain, puisqu’il mène aussi l’équipe avec 140 plaquages (dont 9 run stuffs). C’est son compère plus expérimenté David qui a réalisé le plus de run stuffs (12.5), et il est 2e de l’équipe avec 3 ballons volés. Tout cela sans oublier quelques passes défendues (10 à eux deux) et 1 INT, même si la couverture reste leur point faible commun ; ce duo de playmakers va vite et tape fort.

OLB : Shaquil Barrett (Colorado State) – 28 ans
OLB : Jason Pierre-Paul (South Florida) – 32 ans

Avec toutes ces pressions au milieu, c’est à en oublier que le Sackmaster(tm) NFL 2019 et le meilleur sackeur des Bucs en 2020 sont bien là sur les extérieurs. Barrett n’a pas fait une saison aussi mirobolante que la précédente avec 23 pressions dont 8 sacks, mais il reste un danger permanent pour les Offensive Tackles. JPP a désormais mis sa blessure rocambolesque à la main bien derrière lui et il a été le meilleur pass-rusher de Tampa via 23.5 pressions dont 9.5 sacks ; s’il a été un peu moins présent contre la course, il a été un vrai voleur de ballons avec 6 passes défendues et 2 INTs, sans oublier les 4 fumbles forcés et 2 fumbles recouvrés.

CB : Carlton Davis (Auburn) – 24 ans
CB : Jamel Dean (Auburn) – 24 ans
CB : Sean Murphy-Bunting (Central Michigan) – 23 ans

Les Bucs se sont lancés dans la refonte de leur arrière garde depuis trois ans, et les résultats continuent d’être encourageants : Davis et Dean ne sont pas les premiers noms qui vous viennent en parlant de Cornerbacks en NFL, mais le premier est devenu une vraie force avec ses 18 passes défendues et 4 INTs, sans oublier un bel apport au sol (3.5 run stuffs) ; le deuxième n’est pas en reste avec 7 passes défendues et 1 INT, et les deux autorisent moins de 62% de complétion. Murphy-Bunting est le troisième larron qui est un peu moins en réussite et qui pourrait constituer le point faible de la couverture.

SS : Antoine Winfield Jr. (Minnesota) – 22 ans
FS : Jordan Whitehead (Pittsburgh) – 23 ans

Suite et fin de la refonte de l’arrière-garde avec le troisième année Whitehead et le rookie Winfield. Le premier est logiquement le plus solide des deux, complet via 7.5 run stuffs, 5 pressions dont 2 sacks, 4 passes défendues et 2 INTs ; baladé sur le front de la défense il peut tout faire. Son coéquipier Winfield a eu beaucoup plus de mal en couverture avec 6 TDs et 6 passes défendues pour seulement 1 INT, mais il se rattrape en étant féroce contre la course et dans le blitz (7 pressions dont 3 sacks).

 

ÉQUIPES SPÉCIALES

 

K : Ryan Succop (South Carolina) – 34 ans
P : Bradley Pinion (Clemson) – 26 ans
LS : Zach Triner (Assumption) – 30 ans

Succop a fait une bonne saison mais avec quelques failles via 90.3% de FGs et 91.2% de XPs ; sa précision en FGs est bonne mais celle en XPs pourrait coûter cher. Le plus problématique pour les Bucs est la couverture du kickoff, avec 33.6 yards par retour adverse (pire marque). Ce n’est pas rutilant non plus sur les punts, que ce soit de Pinion ou de l’adversaire, avec 10.3 yards par retour (26e) ; il est clair qu’il faudra se méfier avec les zébulons en face.

KR, PR : Jaydon Mickens (Washington) – 26 ans

Mickens n’a jamais vraiment réussi un coup d’éclat cette saison, mais il a des moyennes acceptables de 24.3 yards par retour de kick et 6.2 yards par retour de punt. Si les équipes spéciales de Tampa ne font pas d’erreurs, ce sera déjà un bon match de leur part ; les deux autres escouades sont largement capables de faire le travail.