NFL Team Honors III : New Orleans
En anglais, il existe le terme de bookend, ce qu’on pourrait traduire par « extrémité » avec cette notion de commencer et terminer par la même chose ; exactement comme Minnesota pour la saison de New Orleans. Si l’attaque des Saints a trouvé le moyen de faire encore plus peur, la vraie progression est venue de la défense qui a (enfin) récolté les fruits des investissements pour booster l’équipe et lui permettre de retourner en playoffs ; elle aurait même pu (dû ?) accéder à la finale NFC, mais l’inexpérience se paie aussi.
À lire en levant la tête avant de plaquer.
NEW ORLEANS SAINTS
1er NFC South ~ 11-5 / 1-1
Les prévisions de Madame Soleil 2017
Les fans des Saints devaient maudire le General Manager Mickey Loomis pour avoir placé l’équipe dans un tel enfer de Salary Cap ; et quand ce genre de situations pousse à vider le frigo en offrant une menace comme le receveur Brandin Cooks aux champions en titre, il ne s’était probablement pas fait des amis parmi les fans des 30 autres franchises. Toujours est-il que cette décision avait eu une répercussion à New Orleans : certes, l’équipe avait signé l’ex-Panther Ted Ginn Jr, le rookie Michael Thomas avait brillé et le slot Willie Snead avait été très précieux, mais Cooks n’avait-t-il pas eu une grosse part dans la saison de Thomas en accaparant les défenses adverses ? Quid désormais sans lui, et sans Snead suspendu pour le début de la saison ? Cela demandait à être vérifié. L’organisation ne s’était pas arrêtée là au niveau de l’attaque : départs des Guards Jahri Evans et du polyvalent Tim Lelito pour la signature de l’ex-Lion Guard Larry Warford et la draft à la fin du premier tour du Tackle Ryan Ramczyk avec le choix récupéré via l’échange pour Cooks ; une décision rétrospectivement géniale avec la blessure de Terron Armstead. Enfin, dernier point mais pas le moindre, il y avait eu la signature de l’ex-Viking Adrian Peterson et la draft du troisième tour Alvin Kamara pour seconder Mark Ingram dans le jeu au sol.
Quelques modifications non dénuées d’impact dans l’offensive donc, mais dans l’ensemble, avec Drew Brees à la baguette, on se doutait qu’encore une fois c’est la défense qui allait être scrutée à la loupe. Le premier tour originel de New Orleans avait été dépensé sur le Cornerback Marshon Lattimore, ainsi qu’un deuxième tour sur le Safety Marcus Williams pour assister Delvin Breaux, P.J. Williams, Kenny Vaccaro et Vonn Bell (Jairus Byrd et son méga-contrat s’en allant dans le silence absolu – tout ce poids dans le Salary Cap pour rien). Chez les Linebackers, on en était toujours à savoir qu’elle était la bonne formule : Craig Robertson avait été sympathique, mais avait besoin d’aide ; les Saints avaient signé un autre ex-Panther, A.J. Klein, et espéraient le retour de blessure de Hau’oli Kikaha pour assister (voire remplacer) un duo Stephone Anthony – Dannell Ellerbe loin d’être fiable en 2016. La ligne défensive, elle, devait faire sans le Defensive Tackle Nick Fairley, écarté pour ses problèmes cardiaques ; la doublette Sheldon Rankins – Cameron Jordan se retrouvait un peu seule malgré la signature de l’ex-Cardinal Alex Okafor.
Le crédit de la défense des Saints, malgré une amélioration en fin de saison dernière, était tout de même trop maigre pour mériter autre chose qu’un test visuel. Difficile de croire que les Saints avaient réalisé de quoi rattraper les Falcons… et même difficile de dire s’ils pouvaient finir devant les Bucs.
La saison
- Week 1 : @Minnesota, 19-29
- Week 2 : New England, 20-36
- Week 3 : @Carolina, 34-13
- Week 4 : @Miami, 20-0
- Week 5 : BYE
- Week 6 : Detroit, 52-38
- Week 7 : @Green Bay, 26-17
- Week 8 : Chicago, 20-12
- Week 9 : Tampa Bay, 30-10
- Week 10 : @Buffalo, 47-10
- Week 11 : Washington, 34-31 (OT)
- Week 12 : @LA Rams, 20-26
- Week 13 : Carolina, 31-21
- Week 14 : @Atlanta, 17-20
- Week 15 : NY Jets, 31-19
- Week 16 : Atlanta, 23-13
- Week 17 : @Tampa Bay, 24-31
Le bilan
- Global : 11-5.
- Par demi-saison : 6-2, 5-3.
- Par quart de saison : 2-2, 4-0, 3-1, 2-2.
- À domicile : 7-1.
- À l’extérieur : 4-4.
- Dans la division : 4-2.
- Dans la conférence : 8-4.
- Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 5-4.
- Contre les équipes qualifiées en playoffs : 4-4.
- Dans les matchs à une possession d’écart : 2-3.
- En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 0-2-1-0.
- En prolongation : 1-0.
- Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 129-124-3 (0.510, 15e).
- Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 137-119 (0.535, 8e).
- Écart entre les deux : 0.025 (11e).
+5 victoires contre un calendrier non seulement plus ardu que prévu, mais un poil plus ardu que l’année dernière (0.523), cela vous pose le retour en forme de New Orleans. Le Superdome est redevenu l’antre des Saints (4-4 vs. 7-1), et il y a eu de biens meilleurs bilans contre les équipes terminant en positif (2-8 vs. 5-4) et les équipes qualifiées en playoffs (1-6 vs. 4-4) ; cependant, si l’équipe a joué moins de matchs à une possession d’écart, elle termine toujours dans le négatif (0.417 vs. 0.400). Le deuxième quart de la saison a été crucial pour alimenter une série de sept victoires d’affilée qui a fait la différence dans une saison bien mieux maîtrisée : +14.9 points d’écart dans les victoires (6e), -8.4 points d’écart dans les défaites (5e), le plus gros retour au score concédé a été de +7 (top NFL – ils avaient la pire marque en 2016 avec +21), sept victoires en n’ayant jamais été mené dont cinq en ayant toujours mené (i.e. pas d’égalité après 0-0). En résumé, vous laissiez les Saints prendre 8 points d’écart en 2017, le match était « plié ».
Les playoffs
- Wild Card : Carolina, 31-26
- Divisional Round : @Minnesota, 24-29
La réalité
Yup, Madame Soleil peut aussi totalement sa gaufrer : « difficile de dire si les Saints finiront devant les Falcons, voire devant les Bucs ». Puisque nous en avons parlé en en-tête, inversons l’ordre habituel et commençons par décrire le retournement de la défense : -8.0 points encaissés à 20.4 (10e) dont -35 encaissés dans les deux dernières minutes des mi-temps à 40 (8e), -15 TDs à 36 (12e), +3 TDs marqués à 3 (10e), -38.9 yards à 336.5 (17e), -0.6 yard par action à 5.4 (22e), -2.8 first downs à 19.2 (15e), -8 voyages en redzone à 50 (12e) dont -5% terminant en TD à 52.1% (14e), -9.4% des actions jouées dans son propre terrain à 38.7% (6e).
Tout n’est cependant pas idéal car l’escouade a des problèmes récurrents en terme de points encaissés en premier (5.0 – 29e) et dernier quarts-temps (7.1 – 26e) ainsi que sur premier drive adverse (49 – 31e). Elle stagne en taux de conversion de 3e tentative autorisée à 41% (27e), ce qui continue de ne pas créer suffisamment de 3&out (21.1% des drives adverses – 26e), et elle a lâché bien plus de big plays (+13 à 69 – 28e – mais seulement 11 homeruns – 18e). Enfin, si ses 25 ballons volés (9e) représentent un bon total, elle aurait pu faire largement mieux sans une terrible malchance (ou inaptitude) pour récupérer les fumbles : 19 forcés (9e) mais seulement 5 récupérés soit 26.3% (pire marque NFL).
À côté de cela nous avons 28.0 points marqués (4e) avec une répartition équitable entre les mi-temps (14.0 et 14.0) ainsi que des totaux de 53 points sur le premier drive offensif (4e) et 78 points dans les deux dernières minutes des mi-temps (3e), 51 TDs (2e), 391.2 yards (2e), 6.3 yards par action (top NFL), 20.8 first downs (7e) ce qui est d’autant plus remarquable que l’attaque est celle qui bénéficie le moins de first downs sur pénalité adverse (6%), 89 big plays (top NFL) dont 16 homeruns (2e), 57 voyages en redzone (5e) dont 58.2% terminant en TD (8e) et 47.8% des actions jouées dans le terrain adverse (2e). Pour trouver un point un peu négatif, il faut regarder les 37.6% de 3e tentatives converties (19e), mais l’équipe a eu assez d’explosivité pour contrebalancer cela, et personne ne sera surpris de voir les Saints avec un temps de possession moyen de 31:04 (7e).
Voici les récompenses de la saison :
Le Season Review jette l’éponge en essayant de trouver une raison de nommer d’autres joueurs : quand vous avez deux éléments, qu’ils soient rookies ou non, qui impactent tellement les TROIS escouades, vous les nommez. L’improbable a donc lieu : le premier tour Cornerback Marshon Lattimore et le troisième tour coureur Alvin Kamara sont non seulement NFL Defensive & Offensive Rookies Of The Year (deuxième fois que cela arrive dans la même équipe en NFL après les Lions en 1967 avec Lem Barney et Mel Farr), mais ils sont co-NFL Team Honors Most Valuable Player de la saison des Saints. Le premier s’est occupé de revitaliser la défense, le deuxième a rendu fou les adversaires en attaque et sur équipes spéciales.
Lattimore a été un vrai shutdown Cornerback avec 52 plaquages, 18 passes défendues (6e NFL) et 5 INTs (5e) dont une aidée par les fesses (BUTT PICK !) et un pick-6, sans compter un fumble forcé. Parfois, les Quarterbacks adverses avaient plus de chances de toucher le sol sur une passe incomplète que de compléter une passe dans sa direction ; et c’est exactement ce que l’équipe attendait du #11 de la draft. Il n’a pas été le seul à permettre la résurgence de la défense aérienne (nous y reviendrons très vite), mais il en a été le fer de lance, ce qui, par rebond, a aidé le pass-rush à arriver plus souvent.
Quant au phénomène Kamara… allons-y dans l’ordre : 120 courses pour 728 yards à 6.1 yards par course (top NFL chez les coureurs), 8 TDs, 5 gains de 20+ yards et 40 first downs soit 33.3% de ses courses (6e) ; c’est totalement hallucinant d’avoir une telle moyenne avec 100+ courses. 100 ciblages, 81 réceptions (2e chez les coureurs), 826 yards dont 661 après réception (3e), 5 TDs, 11 gains de 20+ yards et 38 first downs. Enfin, 11 retours de kickoff, 347 yards à 31.5 yards de moyenne (2e) et 1 TD. Facture totale : 212 touches, 1901 yards (3e), 14 TDs (2e), 16 gains de 20+ yards (14e) et 78 first downs (4e) ; que des meilleures marques de l’équipe, excepté en gains de 20+ yards. Il a régulièrement affolé les défenses et les équipes spéciales non seulement par sa rapidité mais aussi sa capacité à casser les plaquages ; tout cela avec de bonnes mains vu le volume : 81% de réception, 3 drops et 1 fumble.
-5.4% de complétion à 59.5% (9e), -49.0 yards à 224.8 (15e), -1.0 yard par passe tentée à 6.5 (17e), -15 TDs à 22 (12e), +11 INTs à 20 (3e), -19.1 de QB Rating à 79.0 (7e). Il y a encore des failles à combler comme 57 big plays (28e – mais seulement 8 homeruns – 13e) ou 7 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (28e), mais vous allez voir pourquoi cela n’affecte ni Lattimore ni celui dont nous voulons parler : sur les 7, il y a 2 slot receivers, 1 coureur et 1 Tight End ; ceux qui sont plutôt réservés au slot CBs, aux Linebackers et aux Safeties. En effet, si la couverture des Saints a fait un tel bond, c’est non seulement grâce à Lattimore mais également à son alter-ego, Ken Crawley.
Il est vrai qu’il y a une bonne liste de joueurs sous-côtés dans cette défense (certains se trouvant sur la ligne défensive), et que Crawley a vu 14 pénalités sifflées contre lui (4e pire marque NFL) dont 9 acceptées pour la modique somme de 169 yards – le pire total en NFL cette saison. Mais vu les problèmes chroniques de la franchise dans ce secteur, l’explosion en route du hype train Delvin Breaux suite aux blessures et le fait qu’il est un sophomore non-drafté lancé dans le grand bain, il a fait plus que de la résistance sur son côté, terminant avec 54 plaquages, 17 passes défendues et 1 INT. Il colle apparemment bien au style agressif de Dennis Allen (voire un peu trop – d’où les pénalités) et il ne faut pas minimiser son impact.
Dans le reste de l’arrière-garde, c’est un peu plus mitigé. Pour commencer, ce n’est pas Crawley mais De’Vante Harris qui avait commencé la saison avec des résultats terribles, d’où le changement. Nous avons parlé de Breaux qui a été poursuivi par la malchance depuis sa superbe saison 2015 ; il a raté une partie de 2016 et toute la saison 2017 sur un mauvais diagnostic de sa blessure. Le slot P.J. Williams n’est pas mauvais mais il est encore trop inconstant (et lui aussi a accumulé des yards de pénalités à hauteur de 107 – 7e pire marque NFL) ; il termine à 9 passes défendues et 2 INTs.
Si on se déplace chez les Safeties, il va falloir lutter fort pour remettre les choses en perspective : résumer la saison du rookie de deuxième tour Marcus Williams à sa bourde monumentale contre Minnesota est une insulte au fait qu’il a été le meilleur Safety de l’équipe cette année, et un joueur de talent. Comme Lattimore (à un niveau un peu moindre évidemment), il a insufflé du sang nouveau et a été redoutable dans le rôle de champ-centre avec 73 plaquages, 7 passes défendues et 4 INTs. De plus, à ses côtés, cela a été vraiment limite : Kenny Vaccaro est plus apte à jouer dans la boîte contre la course avec 60 plaquages dont 5 run stuffs malgré 7 passes défendues, 3 INTs et un strip-6 ; Williams ou Vonn Bell sont meilleurs en couverture, le sophomore ayant fait une année pleine à 83 plaquages (top team !), 11.5 pressions dont 4.5 sacks (3e de l’équipe et top NFL chez les Defensive Backs), 2 passes défendues et 2 fumbles forcés. On aimerait juste le voir avec encore un tout petit peu plus d’impact dans le jeu.
La tentation a été grande de mettre le receveur Michael Thomas en Most Underrated Player, parce que le duo phénoménal de coureurs formé par Mark Ingram et Kamara a presque éclipsé le fait que l’ex-Buckeye a pris sans souci la place de receveur #1 de l’équipe ; les deux éléments méritent néanmoins d’être cités ensemble pour cette récompense. Ingram a été le joueur offensif qui a touché le plus de ballons hormis le Quarterback : 230 courses pour 1124 yards (5e NFL) à 4.9 de moyenne, 12 TDs (2e), 11 gains de 20+ yards (3e) et 50 first downs + 58 réceptions pour 416 yards, soit un total de 288 touches (10e) pour 1540 yards (7e) et 12 TDs (4e), juste derrière son rookie de partenaire.
Avec l’échange de Brandin Cooks, les choses étaient claires : il fallait que le sophomore Thomas reprenne le flambeau ; il a été plus que mis à l’épreuve avec 149 ciblages (6e), mais il a été à la hauteur : 104 réceptions (3e) soit un taux remarquable proche des 70% pour un tel volume, 1245 yards (6e), 5 TDs, 22 gains de 20+ yards (4e) et 70 first downs (3e). Les fans peuvent se rassurer : la continuité est assurée au sommet de l’unité… mais pour ce qui est du reste, des doutes sont apparus.
Kamara a été le deuxième joueur le plus ciblé, puis vient Ted Ginn Jr. : le dragster a toujours cette capacité à étirer le terrain avec 53 réceptions pour 787 yards (14.8) et 4 TDs ; avec 75.7% de réceptions et seulement 2 drops, c’est même la preuve qu’il peut s’améliorer. Ensuite, on retrouve Ingram… vous voyez déjà le problème : deux coureurs parmi les quatre joueurs les plus ciblés. Brandon Coleman n’est qu’à 23 réceptions pour 364 yards et 3 TDs. Un mix de suspension, blessure et inefficacité a fait tomber le si prometteur Willie Snead dans un vrai trou avec 8 réceptions. Et ne parlons même pas du poste de Tight End qui va prendre la foudre un peu plus loin (d’où le besoin de trouver les coureurs à la passe).
De fait, ce n’est pas un hasard si nous retrouvons un Drew Brees dans un mode légèrement plus économique pour ses standards. En effet, cela reste du haut vol : il termine en tête de la NFL avec 386 passes complétées, et surtout un nouveau record NFL de 72.0% de complétion ; cela n’est pas si surprenant quand 1) on connaît sa précision habituelle et 2) on se rappelle du nombre de ciblages énorme du duo Ingram-Kamara (171).
Par rebond, avec une attaque à 72 big plays (top NFL), 12 drops (top NFL aussi) et 145.7 yards après réception par match (top NFL encore), il n’est pas injurieux de dire que c’est peut-être l’année de Brees où ses partenaires ont le plus aidé ses stats : 4334 yards (4e) à 8.1 yards par passe tentée (3e), 23 TDs, 8 INTs avec un taux par passe tentée de 1.5% (4e), 20 sacks et 103.9 de QB Rating (2e – seul Alex Smith a fait mieux). Qu’on ne s’y trompe pas : malgré quelques petits passages à vide, Brees reste le leader de cette attaque infernale, il est le troisième Quarterback à 70000+ yards en carrière avec le record de rapidité (248 matchs) et il pourrait vous sniper un oeuf sur la tête de quelqu’un à 100 mètres, mais il est bon, à son âge, de voir également qu’il n’a pas besoin de tout faire tout seul ; c’est le genre de choses qui peut vous permettre de gratter quelques années supplémentaires.
C’est la question de la poule et de l’oeuf : est-ce que le pass-rush aide à précipiter les Quarterbacks dans leur choix, améliorant la perception du niveau des arrières, ou est-ce que les arrières aident à empêcher le Quarterback de lancer la passe, améliorant la perception du niveau du pass-rush ? À New Orleans, on a trouvé la réponse : on peut aussi bien avoir de la qualité dans les deux. Et encore, résumer le Defensive End Cameron Jordan à sa seule saison magnifique dans l’exercice, à hauteur de 42 pressions (4e NFL) dont 13 sacks (4e) serait réducteur ; il a été un formidable défenseur contre la course avec 62 plaquages dont 4 run stuffs, mais aussi un vrai moulin à vent avec ONZE (11) passes déviées, soit le top NFL pour un non-Defensive Back. Et il a réussi un pick-6 ainsi que 2 fumbles forcés, parce qu’il serait ballot de s’arrêter en si bon chemin. Son vote All-Pro est totalement mérité.
Dans l’ensemble, la ligne défensive des Saints a été un premier rempart plutôt intéressant. La signature d’Alex Okafor à l’opposé de Jordan a été très bien vue ; l’ex-Cardinal aurait pu faire bien plus sans une blessure qui a stoppé sa saison net : il avait accumulé 43 plaquages dont 5 run stuffs, 13.5 pressions dont 4.5 sacks, 4 passes déviées et 2 fumbles forcés. Le rookie de troisième tour Trey Hendrickson a aussi apporté son concours avec 7 pressions dont 2 sacks alors que Hau’oli Kikaha continue d’être poursuivi par les blessures (dommage avec 4 sacks). L’intérieur de l’unité, même avec la perte de Nick Fairley, tourne autour d’un trio sous-côté mais efficace formé par Sheldon Rankins – Tyeler Davison – David Onyemata : 10 run stuffs, 20 pressions dont 4 sacks, 3 passes déviées, 1 INT (Rankins) et 2 fumbles forcés (Davison).
Le groupe a été le principal pourvoyeur des 126 pressions (18e) et 42 sacks (7e) avec une énorme capacité de conversion (33.3% – 2e)… mais il aimerait probablement voir un vrai lieutenant de Jordan se détacher.
Nul doute que si les choses continuent sur cette lancée et que les Saints remportent le Super Bowl sous peu (et c’est ce qu’ils voudraient tant que Brees est là), ils pourront pointer directement sur cette draft comme pierre angulaire de ce succès. Nous avons parlé de Marshon Lattimore, Marcus Williams et Alvin Kamara, mais nous n’avons même pas encore évoqué l’AUTRE premier tour, celui que les Saints sont allés chercher avec un trade up.
Le Tackle Ryan Ramczyk n’était probablement pas programmé pour démarrer aussi vite, mais l’indisponibilité de Terron Armstead en début de saison et la blessure de Zach Strief l’ont forcé sur le terrain : il a répondu en jouant tous les snaps offensifs (le seul attaquant avec son collègue de ligne Max Unger), à l’aise pour protéger son Quarterback ou ouvrir les brèches aux coureurs. Si on ajoute les courtes mais intéressantes productions de Hendrickson et d’Alex Anzalone (blessé), c’est probablement une des plus belles drafts de ces dernières années.
Tant que nous en sommes à parler de Ramczyk, continuons sur la ligne offensive. La production de l’attaque est suffisante, que ce soit au sol ou dans le jeu aérien, pour comprendre que l’unité a parfaitement fait son travail, mais il est possible de rajouter quelques petites stats : 11% des courses ont terminé en run stuffs (9e) et il y a eu 78 pressions concédées (top NFL) dont 20 sacks (2e). Que rajouter de plus ? Le plus gros souci, ce sont les blessures ; Armstead en tête, tellement talentueux… quand il est sur le terrain.
Le Centre Unger n’a pas été épargné non plus, mais cela ne l’a pas empêché de jouer tous les snaps ; il est possible que ses pépins physiques l’aient un peu gêné ici ou là, mais dans l’ensemble c’est encore une saison solide de sa part. Andrus Peat s’est enfin posé à un poste, Left Guard, et il a pu donner sa pleine mesure. L’ajout de Larry Warford pour remplacer Jahri Evans en Right Guard a été une vraie réussite pour un joueur toujours aussi fiable. Un excellent travail du cinq titulaire… même si la profondeur de banc peut interroger.
L’aveu du mauvais choix du Linebacker Stephone Anthony et son échange qui a définitivement refermé un chapitre représentant bien le problème chronique de l’équipe au poste ; nous allons y revenir.
Avec un tel duo comme Ingram et Kamara, pas besoin d’aller très loin : le jeu au sol remporte la palme.
129.4 yards (5e), 4.7 yards par course (2e), 23 TDs (top NFL), 17 big plays (2e) dont 5 homeruns (top NFL) et 5 matchs d’un coureur à 100+ yards (5e).
Si vous avez bien suivi, vous savez déjà qu’il y a deux groupes dont nous allons parler. Le premier n’a pas l’habitude de se retrouver là, le deuxième un peu plus : les Tight Ends et les Linebackers. En effet, les Saints ont toujours réussi à avoir une certaine production des receveurs rapprochés, mais cette fois il y a visiblement eu le départ de trop. Coby Fleener continue d’avoir du mal à trouver sa place avec 22 réceptions pour 295 yards et 2 TDs (il a fini sur IR), Josh Hill est trop invisible avec 16 réceptions pour 125 yards et 1 TD, et le reste est plus bloqueur que receveur. Il n’est pas étonnant que Brees ait gavé ses coureurs à la passe.
Quant aux Linebackers, New Orleans continue de buter inlassablement sur le problème. On peut retirer Craig Robertson du lot : il a tenté son maximum avec 80 plaquages dont 5 run stuffs, 2 sacks, 6 passes défendues, 2 INTs, 1 fumble forcé et 2 fumbles récupérés ; le meilleur d’entre eux et quelqu’un que la franchise doit garder. Le rookie Anzalone a montré des choses sympathiques avant de se blesser ; peut-être est-il le futur. A.J. Klein a un peu manqué d’impact avec 4 run stuffs, 2 sacks, 4 passes défendues et 1 fumble forcé avant de finir lui aussi sur IR.
Manti Te’o est bon avec 62 plaquages dont 8 run stuffs, 3 passes défendues et 1 fumble récupéré, mais l’équipe peut-elle compter sur lui à long terme ? La défense au sol est à 111.7 yards encaissés par match (16e), 4.4 yards par course (28e), 11 TDs (13e), 12 big plays (12e) dont 3 homeruns (21e) et 4 matchs d’un coureur adverse à 100+ yards (21e) ; cela retombe principalement sur les Linebackers (et un peu sur la ligne défensive, mais beaucoup moins).
Larry Warford et Ted Ginn ont été de bonnes additions, Alex Okafor aurait pu intégrer la liste s’il ne s’était pas blessé.
Les différents renforts au poste de Linebacker car le problème persiste.
3-0 contre Carolina. Tous les matchs ont eu une importance : le premier en Week 3, à l’extérieur, a été dominé largement par les Saints, a stoppé la spirale négative du début de saison à 0-2 et a démarré la série de 8 victoires consécutives ; la deuxième en Week 13, à domicile, a permis de maintenir un peu d’avance sur le reste de la NFC South ; la troisième était en Wild Card. Avec une constante : dans l’ensemble des trois matchs, Carolina n’a mené qu’une fois au score (3-0 pendant six minutes au début du premier match).
0-2 contre Minnesota. L’alpha et l’oméga de la saison de New Orleans à l’US Bank Stadium.
Bon, OK, on ne va pas y couper, n’est-ce pas ? Alors, au moins, citons deux moments : Marcus Williams sur la dernière action du Divisional Round et Sean Payton qui offre la victoire à Atlanta à l’aller parce qu’il a pénétré sur le terrain pour crier sur un arbitre, prenant une pénalité offrant le first down. Parce qu’un rookie qui fait une erreur dans un moment crucial, ça arrive ; un Head Coach, c’est déjà plus rare et beaucoup moins acceptable.
Le futur
Domicile : Atlanta, Carolina, Cleveland, LA Rams, Philadelphia, Pittsburgh, Tampa Bay, Washington.
Extérieur : Atlanta, Baltimore, Carolina, Cincinnati, Dallas, Minnesota, NY Giants, Tampa Bay.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 10.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 8.
Bilan cumulé en 2017 : 137-119 (0.535, 2e).
Vous vous y attendiez avec la NFC South, surtout que les Saints auront un calendrier de premier de division avec Philly et Minnesota au programme. Et pour une fois, même la présence de Cleveland ne peut pas contrecarrer la brutalité du programme !