Fiche Légende : Ray Flaherty

Head Coach

 

 

Présentation

 

GÉNÉRALITÉS
Nom complet Raymond Paul Flaherty
Date de Naissance 1er Septembre 1903
Lieu de Naissance Lamont, Washington
Date de Décès 19 Juillet 1994
Lieu de Décès Coeur d’Alene, Idaho
CARRIÈRE
Lycée Gonzaga, Spokane, Washington
Université Gonzaga
Draft
Équipes Joueur :
Los Angeles Wildcats (AFL, 1926)
New York Yankees (1927-1928)
New York Giants (1928-1929, 1931-1935)
Coach :
Gonzaga Bulldogs (NCAA, 1930)
Boston/Washington Redskins (1936-1942)
New York Yankees (AAFC, 1946-1948)
Chicago Hornets (AAFC, 1949)
Statistiques 9 saisons
88 matchs – 72 comme titulaire
41 réceptions / 626 yards (15.3)
20 touchdowns
Record comme Head Coach : 80-37-5
HONNEURS
Pro-Bowls
All-Pro 3 (1928, 1929, 1932)
Performances notables Leader NFL en yards (1932)
Récompenses 3 titres de champion NFL (1934, 1937, 1942)
Membre des 80 Great Redskins
Numéro #1 retiré chez les Giants
Hall Of Fame Classe de 1976

 

Biographie

 

C’est une action plutôt courante dans la NFL aujourd’hui : le Quarterback reçoit le snap, recule et semble scanner le terrain. Pendant ce temps, les Offensive Linemen, au lieu de reculer en protection, laissent curieusement passer les défenseurs adverses ; mais c’est pour mieux se préparer à bondir en avant. Avant que le Quarterback ne soit sacké, il délivre une petite passe au coureur, prenant le pass-rush à revers : ce dernier a alors un convoi qui attaque tout défenseur dans les environs pour lui ouvrir un chemin. Vous avez probablement reconnu la screen pass, une arme aussi efficace qu’elle peut être surprenante et dévastatrice ; on doit son invention à un entraîneur moins connu que les innovateurs légendaires du sport comme Walter Camp, George Halas ou Paul Brown, mais non moins important : Ray Flaherty.

Raymond Flaherty naît en septembre 1903 à Lamont, dans l’état de Washington (qui, rappelons-le, n’a rien à voir avec la capitale fédérale puisqu’il se situe au nord-ouest du pays). Il grandit dans la ferme familiale dirigée par son père, Thomas, ce qui lui permet d’acquérir des capacités athlétiques intéressantes qu’il met au service du lycée de Gonzaga qui est situé à Spokane. Sportif accompli et fiable, il est le capitaine des équipes de football, baseball et basketball et connaît un grand succès.

Malgré la proximité de l’Université de Gonzaga, il décide de rejoindre celle de Washington State, mais cela ne va pas durer : il rejoint Gonzaga avant la fin de sa première année. Il intègre à nouveau différentes équipes (football, baseball, basket, athlétisme) où il impressionne par sa taille, sa vitesse, sa résistance et son intelligence. Positionné comme End des deux côtés du ballon sur le gridiron, il évolue sous les ordres du Head Coach Gus Dorais, un fervent défenseur de la passe vers l’avant depuis ses jours comme joueur de Notre Dame aux côtés du légendaire Knute Rockne ; Flaherty reçoit donc les passes lancées par « Hust » Stockton, futur joueur NFL et grand-père du Hall Of Famer NBA John Stockton. De 1923 à 1925, il fait partie d’une équipe des Bulldogs qui perd très peu (invaincue en 1924).

La suite de sa carrière, cependant, n’est pas destinée à être dans la même discipline : à l’époque, le sport professionnel n’est pas la voie royale qu’il est aujourd’hui, et Flaherty fait des études de médecine dans le but de devenir docteur. Néanmoins, il commence à changer d’avis pendant les étés universitaires, lorsqu’il participe à une ligue mineur de baseball qui lui rapporte 1000$ ; il se dit alors qu’il a peut-être une chance de vivre de la pratique sportive. Sa première expérience est dans une structure parallèle à la NFL, l’American Football League (AFL), née en 1926 de la scission de deux figures proéminentes avec la grande ligue : le manager C.C. Pyle et le mythique coureur Harold « Red » Grange. Flaherty intègre une équipe un peu particulière : elle est nommée Los Angeles Wildcats… mais est basée à Chicago dans l’Illinois… et a été créée pour démontrer les talents d’un coureur de l’Université de Washington, George Wilson. C’est, en réalité, une équipe itinérante qui joue dans tout le pays des matchs à l’extérieur.

La ligue disparaît à la fin de l’année mais Flaherty a prouvé qu’il n’était pas là par hasard ; il rejoint la seule équipe rescapée, les New York Yankees, qui intègre la NFL en 1927 suite à un arrangement à l’amiable avec Tim Mara, le propriétaire des New York Giants. Le joueur continue d’aligner les performances remarquables, mais les débuts de la NFL sont difficiles et les équipes disparaissent rapidement. Les Yankees ferment boutique avant la fin de la saison 1928 ; il n’a pas à aller loin pour continuer sa carrière : il termine la saison chez les Giants et récolte un premier vote All-Pro. Il en enchaîne un autre en 1929, mais il doit s’interrompre en 1930 : il décide de prendre le poste de Head Coach de son alma mater, Gonzaga (en football ET en basket), et il en profite pour faire un tour dans le baseball professionnel ; il intègre la ligue mineure.

Cela ne dure qu’un an : il retourne aux Giants en 1931 et son rôle s’étend ; non seulement continue-t-il de jouer, mais il devient également assistant coach de Steve Owen. Il fait de nouvelles vagues en 1932, menant la ligue avec 21 réceptions pour 350 yards et 5 touchdowns, lui offrant un troisième vote All-Pro. Pour le succès collectif, il doit attendre deux ans : une première finale en 1933 est perdue contre les Chicago Bears de Halas avant la revanche en 1934 ; c’est un succès pour lequel le joueur/assistant joue un rôle prépondérant : c’est le fameux Sneakers Game. Le match se joue sur le terrain gelé du Polo Grounds contre les Bears, et la première mi-temps ressemble plus à du patinage qu’à du football. C’est Flaherty, repensant à une situation similaire à Gonzaga, qui conseille à Owen d’aller chercher des baskets pour avoir plus de traction qu’avec des crampons qui ne s’enfoncent pas dans le sol ; cela permet aux Giants de l’emporter aisément 30-13.

Il joue une saison de plus, en 1935, et perd une dernière finale contre Detroit avant de prendre sa retraite en tant que joueur. Il ne tarde pas à bâtir sur son expérience d’assistant coach : le propriétaire des Boston Redskins George Preston Marshall l’engage pour aider la jeune franchise (née en 1932) qui périclite. Dès son arrivée, il apprend que l’équipe signe l’End Wayne Millner, et il appelle Marshall en lui proclamant :

Avec ce grand Yankee en position d’End, acceptez ma démission si nous ne sommes pas champions cette année !

La bonne nouvelle, c’est que Flaherty aide la franchise à redresser la tête avec un bilan de 7-5, accédant à leur première finale NFL ; la mauvaise, c’est que les Reds la perdent 21-6 contre les Green Bay Packers de Curly Lambeau. Cependant, il n’y a aucune démission qui tienne maintenant que l’équipe a trouvé la bonne formule.

Ray Flaherty & Sammy Baugh

Le Head Coach ne va pas tarder à reprendre sa petite « rivalité » avec Halas, qu’il a déjà rencontré lors de deux finales (une victoire et une défaite). Les Redskins déménagent à Washington en 1937, puis draftent le futur Hall Of Famer Quarterback Sammy Baugh pour aller avec des talents comme Glen « Turk » Edwards et Jim Barber. Les Washington Redskins terminent à un bilan de 8-3 et participent à une nouvelle finale, cette fois contre les Bears. C’est à ce moment que Flaherty décide de sortir une trouvaille qu’il travaille depuis un moment : la screen pass ; à l’époque, il est interdit de lancer une passe au-delà de la ligne de scrimmage, mais le Head Coach a bien pris garde de faire en sorte que la passe reste derrière, rendant la tactique légale. Cela confond Chicago qui est vaincu 28-21 pour le deuxième titre NFL des Reds.

L’équipe connaît un petit passage à vide en 1938 et 1939 avec des bilans de 6-3-2 et 8-2-1, mais elle revient au premier plan en 1940 avec un bilan de 9-2 ; dont une victoire importante 7-3 face à Chicago dans un match ultra-défensif ponctué par une déclaration tapageuse de Marshall qui traite les joueurs des Bears de perdants et de lâcheurs. Flaherty et son équipe vont encaisser le retour de bâton en finale NFL : Halas ressort la T-formation et les Bears contrôlent le match, ne relâchant jamais leur étreinte ; le score final est le plus grand écart de l’histoire de la NFL : 73-0. Il faudra deux ans pour que le coach et son équipe prennent leur revanche en finale 1942 après une magnifique saison à 10-1 ; ils l’emportent 14-6 contre Chicago, mettant notamment au point une technique de substitution de joueurs avec un groupe plus doué pour la passe et un autre plus doué pour la course.

La carrière de Flaherty marque alors une pause : il participe à la Seconde Guerre Mondiale comme officier de la Navy. De retour, il ne reprend pas son ancien poste à Washington mais tente l’aventure de la nouvelle All-American Football Conference (AAFC) chez les New York Yankees. Il fait du très bon travail, menant l’équipe à deux titres de division via des bilans de 10-3-1 et 11-2-1, mais il se heurte à chaque fois en finale à la terrible équipe des Cleveland Browns coachée par Paul Brown. Après un désaccord profond avec le propriétaire Dan Topping, il démissionne au cours de la saison 1948, et il fait une dernière saison chez les Chicago Hornets de l’AAFC en 1949 pour un résultat de 4-8 ; c’est sa seule saison avec un bilan négatif en tant que Head Coach.

George Preston Marshall & Ray Flaherty

Il quitte le monde du football et retourne près de ses racines : il vit dans le nord de l’Idaho et monte une affaire de distribution de boissons à Spokane. Il se met également à écrire dans le journal de la ville, le Spokane Chronicle, notamment pour parler de football. En 1976, il est intronisé au Hall Of Fame en tant que Head Coach : son bilan total de 54-21-3 avec Washington (.692) est le record de la franchise, le plaçant devant d’autres Hall Of Famers des Reds tels Joe Gibbs ou George Allen.

Après une longue vie productive, Ray Flaherty s’éteint le 19 juillet 1994 à l’âge de 90 ans à Coeur d’Alene, dans l’Idaho, laissant à la postérité deux finales NFL célèbres (même s’il n’a été qu’une victime collatérale sur la deuxième), et surtout une invention qui fait, encore aujourd’hui, le bonheur des coureurs/receveurs hybrides.