Gameday : Finale Conférence AFC (Franck)
Baltimore Ravens@New England Patriots
Gilette Stadium
Foxboro, MA
Lundi 21 janvier 2013, 0 h 30
One more Ride ?
Il restait une minute à jouer au Sports Authority Field à Denver, les Ravens étaient menés 28-35 et 70 yards à remonter. Ray Lewis, long manteau noir sur les épaules, assis sur le banc, tête baissée devait se dire que sa dernière danse prenait fin dans le Colorado par moins 19 ° C. Et puis, Joe Flacco a vu la mauvaise couverture du S Raheem Moore et du CB Tony Carter, Joe Jacoby ne lâcha pas la ballon et continua sa course dans la end zone. Et Ray repris espoir. Et il fallait le voir lors du toss pour le début de l’overtime, comme possédé, en train de marmonner des incantations pour rentrer dans la tête de ses adversaires. Puis à la fin du match, victoire de ses Ravens en poche, agenouillé sur le terrain, les larmes aux yeux, incandescent à l’idée d’aller défier, à nouveau, Tom Brady ce dimanche.
Les Patriots reçoivent les Ravens pour la finale de conférence AFC. Et non, vous ne vous appelez Marty Mc Fly et avait emprunté la Doloréane de Doc Brown (je parle de « Retour vers le futur » pour les plus jeune d’entre vous) pour vous retrouver le 22 janvier 2012. En effet, pour la première fois depuis 25 ans, la finale de conférence AFC opposera les mêmes protagonistes. En 1987 et 1988, les Broncos avaient battus les Cleveland Browns pour ensuite perdre contre les Giants et les redskins lors du superbowl. Ironie de l’histoire, les Ravens sont les héritiers des Cleveland Browns, première génération, après le déménagement de la franchise à Baltimore.
Les Patriots sont sortis vainqueurs de la précédente finale mais il s’en est fallu de peu. Lee Evans manqua une réception pour un touchdown en fin de match et Billy Cundiff rata un field goal de 32 yards qui aurait permis aux Ravens de jouer la prolongation.
Dimanche, outre l’idée de se venger de la défaite encaissée l’année dernière, les Ravens seront en mission pour offrir à Ray un pot de départ à la Nouvelle-Orléans.
Et pour cela, il faudra contenir, cadenasser l’attaque des Patriots. Menée par un Tom Brady, désormais recordman du nombre de victoires en playoffs avec 17 (pour 4 défaites), qui sort d’un match « bradiesque » contre les Texans (25/40, 334 yards et 3 TD) et qui espère bien jouer une sixième fois le big game. Il pourrait rejoindre ainsi sur les tablettes Don Beebe (WR), 4 défaites avec les Bills et une avec les Packers pour une victoire avec les Packers et Mike Lodish (OL), 4 défaites avec les Bills et deux victoires avec les Broncos. Mais il devra attendre encore pour battre le record de bague détenue par le LB Charles Haley (2 avec les 49ers et 3 avec les Cowboys).
Les Ravens ont déjà démontré qu’ils peuvent battre les Patriots. Sans remonter au wild card game de 2009 où ils avaient surpris les Patriots chez eux, ces deux équipes se sont affrontés en saison régulière en week 5. Les Ravens étaient sortis vainqueurs (31-30) d’un match bien mal commencé (ils étaient menés 13-0 après le 1er quart temps) sur un field goal de dernière seconde .
Brady et son armée de receveurs pratiquent un jeu rapide qui use les défenses, mixant course et passe avec tous les types de tracés et de distances. Mais deux de ses cibles préférées manqueront à l’appel. Le « Gronk » (Rob Gronkoswky) sera absent après s’être à nouveau blessé au bras contre les Texans et Danny Woodhead, blessé aux côtes a peu de chances de jouer. La force du système Patriots développé par Bill Belichick est de pouvoir remplacer un joueur sans baisse de rendement par un autre joueur. Exemple contre les Texans, le TE Aaron Hernandez, moins à la fête quand le Gronk est sur le terrain, s’est signalé par 6 réceptions pour 85 yards. Mais la palme revient au RB Shane Reeven qui a fait oublié l’absence de Woodhead avec la bagatelle de 3 TD (1 en course et 2 réceptions). Il a en outre gagné 41 yards en 7 courses et 83 yards en 5 réceptions. En revanche, Wes Welker et Brandon Lloyd seront bien présents.
Pour stopper cette attaque, ou du moins la ralentir, il est impératif de pertuber le rythme de Brady. Lors de la première rencontre de la saison, les Ravens avaient réussi deux sacks en l’absence du LB/DE Terrel Sugg. Si ce dernier a été ralenti par les blessures, il a montré contre les Broncos qu’il peut, sur quelques actions, faire du grabuge.
Si la défense des Ravens n’est plus ce qu’elle était, les noms de ses leaders font toujours passer un frisson chez les attaquants. Le NT Hanoli Ngata demeure une force au centre de la ligne et espère bien attraper le RB Steven Ridley ou Tom Brady derrière la ligne. Il a signé 5 sacks cette saison. Le S Ed Reed est plus à craindre pour son expérience que pour sa vitesse ou sa capacité à plaquer (pour cela, on peut faire confiance à Bernard Pollard pour mettre quelques cartons). Et que dire de Ray Lewis, qui a perdu sa vitesse sideline to sideline mais trouve le moyen de faire 17 plaquages (dont 10 solos) contre les Broncos. Cette performance doit beaucoup à un joueur énorme mais sous évalué. Le LB Paul Kruger (9 sacks cette saison), omniprésent contre les Broncos.
Brady devra se méfier du CB Corey Graham (qui couvrira certainement Welker), solide depuis qu’il est titulaire et auteur des 2 interceptions contre les Broncos.
En outre cette défense n’ a pris que 21 points contre Peyton Manning et ses Broncos (14 points ont été produit à la suite de retours de coup de pied). Elle a nettement hissé son niveau de jeu en playoffs. Le retour au jeu de Ray Lewis et son intensité n’y sont certainement pas étrangères.
Le match ne se jouera malgré tout pas de ce côté là. Car, un homme réalise des playoffs de très haut niveau et entraîne avec lui son escouade offensive. Joe Flacco a été le maître artisan de la victoire des Ravens contres les Broncos, remportant à cette occasion sa déjà 7eme victoire en playoffs. Sa feuille de statistiques propres (18/34, 331 yards et 3 TD) ne traduit pas entièrement la qualité de son jeu lors de ce match où ses lancers étaient d’une redoutable précision et son calme impressionnant. Son jeu est bonifié depuis que Jim Cadwell est le coordonnateur offensif des Ravens et qu’il lui permet de tenter plus souvent des jeux longs. Il dispose, il faut le dire, d’un couteau suisse pour découper les défense. Son nom est Ray Rice, aussi dangereux à la course qu’en sortie de backfield. Les LB Jerod Mayo et Brandon Spikes vont souffrir car il faudra également surveiller le TE Dennis Pitta qui a développé une excellente alchimie avec Flacco. Une bonne partie du mammouth Vince Wilfork est indispensable pour couper les running line de Rice ou de Bernard Pierce, son dynamique remplacant.
Coté receveurs, les Ravens ont également le duo parfait. Un receveur d’expérience et solide en la personne d’Anquan Boldin, très motivé pour retourner au superbowl et un jeune speedster nommé Torrey Smith (3 réceptions, 98 yards et 2 TD) qui a dominé Champ Bailey méconnaissable la semaine dernière.
Le backfield des Patriots (Aqib Talib et Devon McCarthy) devra reproduire sa bonne sortie de la semaine dernière ce qui n’est pas garanti. Les Patriots espèrent que le S Alfonzo Dennard ne sera pas perturbé par ses problèmes extra sportifs (convoqué au tribunal cette semaine pour une bonne petite bagarre à la sortie d’un bar).
Il est peu probable que les special team des Ravens reproduisent les mêmes erreurs deux matchs de suite (ca c’est une spécialité des Lions), les Patriots ne doivent donc pas compter marquer des points dans ce secteur du jeu. En revanche, Jacoby Jones peut réaliser des excellents retours et surprendre la couverture des Patriots dans ce domaine (ce qui leur est arrivé dés le coup d’envoi contre les Texans).
Les Patriots sont favoris pour ce match mais si les Ravens et Ray Lewis maîtrisent leurs émotions et que la défense des Patriots ne trouve pas le moyen d’arrêter Flacco and Co, une grosse désillusion est à prévoir pour les spectateurs de Foxboro. Lors des trois dernières confrontations, Joe Flacco a lancé 7 TD, Brady 2. Enfin, les Patriots n’ont jamais perdu une finale de conférence à domicile (5 victoires en 5 matchs).
Météo prévue : ensoleillé – 4 C°