The 5000 Yards Review : New York Giants
Allez, on change de conférence et on s’attaque tout d’abord à la NFC East, qui décidément est toujours incapable de rester en place. On a encore le droit à un autre champion cette année (alors que pourtant beaucoup voyaient le même que l’année dernière). En tout cas on aurait imaginé que le débat aurait été un peu plus serré avec trois équipes qui se battent, pas juste deux et les Eagles qui s’écroulent dès le début.
On va débuter avec les champions NFL de cette année, les Giants de New York.
A lire avec le trophée Lombardi en main (une petite réplique peut suffire).
NEW YORK GIANTS
1er NFC East ~ 9-7 / 4-0
Ils l’ont encore fait
ARRIVER EN PLAYOFFS ET ARRETER DE SE GAUFRER EN FIN DE SAISON RAAAAAAAAHHH !!! Voilà en quelques sorte la pensée généralisée des fans des Giants en ce début de saison. On se posait quelques questions sur la ligne offensive, notamment avec les cuts de Shaun O’Hara et Rich Seubert et la signature de David Baas. Le poste de TE était également une inconnue avec le départ de Kevin Boss. En défense, Chris Canty devait améliorer son jeu pour remplacer Barry Cofield parti aux Redskins, et les arrières continuaient à donner des sueurs froides par leur problèmes de santé chroniques; la draft de Prince Amukamara devait d’ailleurs pallier quelque peu à ce fait.
@Washington 14-28, St.Louis 28-16, @Philadelphia 29-16, @Arizona 31-27, Seattle 25-36, Buffalo 27-24, Miami 20-17, @New England 24-20, @San Francisco 20-27, Philadelphia 10-17, @New Orleans 24-49, Green Bay 35-38, @Dallas 37-34, Washington 10-23, @Jets 29-14, Dallas 31-14.
Atlanta 24-2, @Green Bay 37-20, @San Francisco 20-17, SUPERBOWL vs Patriots 21-17.
Vous vous rappelez de mon laïus sur les Bengals ? Je vous avais parlé de mon super jeu « qui veut jouer des matchs serrés et aller en playoffs ». Et bien je ne vous avais pas révélé qui avait fini avec la plus petite différence de points absolue : ce sont les Hawks et les Giants avec 6. Et encore mieux, là je vous parle de différence ABSOLUE, parce qu’en réalité les Giants sont à -6 ! Ils ont été battus par les Reds deux fois, par Philly, par Seattle… et ils arrivent quand même à accéder aux playoffs, à virer les seeds #1 et #2 de la NFC avant de taper le seed #1 d’AFC… attendez ça me rappelle quelque chose… ah oui, 2007. Ou pratiquement les Packers en 2010 (les Steelers étaient #2). Ces deux dernières saisons nous ont vraiment appris que rien ne sert de courir, il faut finir à fond.
La carte de Yardage Eli |
A propos de finir à fond, il y en a un qui a appliqué cette philosophie jusqu’au bout, c’est Le-Petit-Frangin-Qui-N-Est-Plus-Si-Petit, Eli Manning. Le bonhomme est devenu spécialiste des performances en 4e QT et spécialement sur les derniers drives du match. Evidemment, on peut s’émerveiller de cela avec des oeillères, ou avouer que c’est également parce qu’il a manqué d’efficacité dans les 3e QT (d’où le besoin de se sortir les paluches en 4e QT). Quoiqu’il en soit, la discussion de début de saison était de savoir si Eli était élite, la réponse est donnée : un 2e SB en 4 ans ça vous va ? 61%, 4933 yards, 29 TD et 16 INT ça vous va aussi ? Ah c’est sûr, quand vos receveurs arrêtent de dévier des ballons dans les mains des adversaires, bizarrement on fait moins d’interceptions, c’est fou non ? Bref, Eli semble avoir mis un terme à la « polémique » concernant son status : c’est bien lui qui a mené son équipe à la victoire, et non son coureur ou sa défense.
SURTOUT PAS ses coureurs d’ailleurs. L’ancien Earth, Wind & Fire a plus ressemblé à Mud, Fart & Smoke… ce n’est plus du disco upbeat, mais une espèce de grunge de garage. Pas un seul des coureurs des Giants n’a atteint les 4 yards de moyenne : Ahmad Bradshaw est à 171 portés pour 659 yards, Brandon Jacobs est à 152 portés pour 571 yards et D.J Ware est à 46 portés pour 163 yards. Alors certes ils ont accumulé 16 TD (ce qui est toujours bon à prendre) mais ça veut surtout dire qu’on les a utilisé pour marquer une fois bien dans la redzone, donc qu’on y est arrivé surtout en passant par la voie des airs. L’OL est également à blâmer pour ce manque d’efficacité des coureurs : ils ne sont pas parvenus à avoir une poussée nécessaire constamment pour permettre au jeu au sol d’avancer. C’est assez paradoxal, parce qu’au contraire en protection de passe ils ont été excellents, limitant les adversaires à 28 sacks. Cependant, à l’image de toute l’équipe, le jeu de course a pris feu au bon moment, dans les playoffs.
Salsa time avec Victor Cruz ! |
Dans une saison marquée par les grosses performances aériennes, on peut sortir cinq noms de WR/TE qui nous ont littéralement cloué le derche par surprise : Rob Gronkowski des Pats et son alter-ego Jimmy Graham des Saints, Jordy Nelson des Packers, Laurent Robinson des Boys, et Victor Cruz des Giants. Mais qui est donc Victor Cruz ? Cruz est né dans la petite ville de… eh oh pas besoin de remonter aussi loin. Il a joué au collège de Massachussets, et tenez-vous bien… il est NON DRAFTE. C’est Wayne Chrebet/Wes Welker 2.0. Il n’a eu aucun catch l’année dernière, et cette année il a profité de la blessure au genou de Domenik Hixon pour prendre sa place. Résultat : 82 catchs, 1536 yards, 9 TD. Une petite moyenne de 18.7 yards par catch, il est le premier en NFL parmi les WR avec 50+ catchs. Sa vitesse de pointe et ses routes sont excellentes, en faisant une menace aussi bien profonde que sur les petits tracés, et le pire c’est qu’il sait également gagner des yards après la réception. Il a ainsi parfaitement complimenter le duo fait par Hakeem Nicks (76 catchs, 1192 yards, 7 TD) et Mario Manningham (39 catchs, 523 yards, 4 TD). Le TE Jake Ballard complète le tableau avec 38 catchs pour 604 yards et 4 TD aussi. On va surveiller Cruz pour voir s’il confirme l’année prochaine.
Passons maintenant à la défense, qui comme à son habitude n’a pas pu s’empêcher de perdre quelques membres importants au début et au milieu de la saison. C’est peut-être là finalement une explication du fait que les Giants ont toujours du mal au milieu de la saison : ils sont coutumiers de perdre pas mal d’élements défensifs, ce qui les handicappe jusqu’à ce qu’ils les retrouvent. Une preuve de ce que je bave est Osi Umenyiora. Quand il n’a pas été là, le pass rush a faibli, et comme par hasard les arrières ont été plus exp(l)osés. Quand Osi est revenu (vers la fin de la saison) – magie ! – le pass rush redevient consistant. La défense a également perdu Terrell Thomas leur CB et Jonathan Goff le LB dès le début de la saison.
La carte spéciale Giants |
Tout cela explique que la défense des Giants n’a pas été formidable, terminant 27e en yards et 25e en points (dernière parmi les équipes ayant un record positif). Mais à l’instar de l’attaque, elle a réussi à prendre feu à la fin de la saison, comme en attestent les performances en playoffs : la défense a encaissé 56 points en 4 matchs contre les attaques classées 7e (Atlanta), 1e (GB), 11e (SF) et 3e (NE) en terme de points. Si on fait la somme des moyennes de points de leurs adversaires, les Giants auraient dû en prendre 116, le double. Encore une fois, la défense a élevé son niveau quand elle a dû, et elle a trouvé son nouveau fer de lance : JPP aka Jason Pierre-Paul. L’infatigable moteur a fait une saison dantesque : 86 plaquages, 16.5 sacks, 2 fumbles forcés, 6 passes défendues, 2 FG contrés, 1 safety, 1 café et l’addition. La perte de Michael Strahan parti en retraite pouvait inquiéter les fans de New York, mais visiblement on a trouvé son successeur.
Question pass rush, Osi n’a pas été en reste avec 9 sacks (+ 6 en playoffs) et 2 fumbles forcés. Justin Tuck et Chris Canty ont été plus discrets. Si on peut reprocher une chose à cette ligne, c’est de savoir poursuivre le QB, mais de moins savoir stopper le run adverse. Derrière eux, les LB ont plaqué à tout va avec Michael Boley à 93 et Mathias Kiwanuka à 84, mais ça a manqué de vrai playmaking que ce soit contre la course ou la passe aux TE/RB. Avec les blessures en CB, les Giants ont également bien morflé contre les WR #3 et plus : Corey Webster reste le CB #1 avec une bonne production (51 plaquages et 6 INT), et Aaron Ross a eu beaucoup de mal mais s’est amélioré sur la fin de saison (60 plaquages et 4 INT), mais derrière c’est Waterloo morne plaine. Les safeties Kenny Phillips et Antrel Rolle ont énormément oeuvré (82 plaquages et 4 INT pour Phillips, 96 plaquages et 2 INT pour Rolle), mais quand vos safeties plaquent autant, ce n’est pas une bonne nouvelle, ça signifie que les lignes devant ont lâché des yards.
Eli 2 – Peyton 1 |
Bref, la défense a survécu assez longtemps pour récupérer la plupart des blessés et se lancer dans des playoffs à pleine vitesse : Atlanta a été annihilé, la défense a su arrêter l’attaque mitraillette des Packers (20 points !), le juggernaut offensif des 49ers (1/13 sur 3e down !), et encore une attaque de feu avec les Patriots (17 points !). Les Giants ont rassemblé tous les ingrédients pour arriver au bout : du talent, une capacité à élever leur niveau de jeu au bon moment, un instinct de survie (mais ils commencent à en avoir l’expérience :p), et un peu de la réussite du champion qu’ils ont réussi à capitaliser. Si on se rappelle de 2010, les Packers en avaient aussi profité quand DeSean Jackson plante le punt return TD qui fait perdre les Giants en Week 15 à la dernière seconde, laissant à Green Bay la porte ouverte; une porte qu’ils ont su enfoncer les deux semaines suivantes, emportant cet élan en playoffs.
C’est une chose que la balle rebondisse quelques fois dans votre sens, faut-il encore avoir les capacités pour en profiter. C’est pour cela que les Giants méritent le titre : c’est sans conteste l’équipe qui a le mieux fini, et dans ce système de saison régulière/playoffs, c’est l’essentiel.
Maintenant, rendez-vous dans 4 ans pour le 3e titre lors du Superbowl L contre les Patriots je suppose.
*Dallas, *Philadelphia, *Washington, New Orleans, Tampa Bay, Green Bay, Cleveland, Pittsburgh, @Atlanta, @Carolina, @San Francisco, @Baltimore, @Cincinnati.
Pure Evil Madness. Celui qui ne fait pas dans son froc à la vue de schedule et du côté toujours très serré de la division a un problème neurologique que je lui conseille d’aller faire vérifier.