Analyse : San Francisco 49ers – Atlanta Falcons (Septiis)
San Francisco 49ers 28 – 24 Atlanta Falcons
Kaepernick sur les traces de Steve Young
La finale de la National Football Conference offrait une confrontation entre les deux équipes présentant le meilleur bilan comptable au terme de la saison régulière. Les Atlanta Falcons et leurs 13 victoires recevaient dans leur bouillonnant Georgia Dome les San Francisco 49ers qui avaient récoltés quant à eux 11 succès. Au terme d’un match ultra-tendu, c’est les San Francisco 49ers qui ont été sacrés champions de la NFC et ont donc remporté leur ticket pour le Superbowl XLVII – rebaptisé pour l’occasion le Harbowl en référence à l’affrontement des 2 frères coachs que sont Jim et John Harbaugh.
Et pourtant, au regard du début de match des californiens, on se dit que la victoire va être une partie de plaisir pour les Falcons. Au début du deuxième quart-temps, SF est mené 0-17 (2 TDs de Julio Jones + 1 Field Goal) en ayant glané -2 yards en attaque en seulement 3 minutes de possession. A l’image de leur début de match lors du divisional round, rien ne fonctionne pour les Niners. Colin Kaepernick n’arrive à rien, ses receveurs semblent bien contrôlés par la secondary d’Atlanta et le jeu de course est muet. De l’autre côté en revanche, Matt Ryan procède rapidement et utilise un jeu de passes agressif vers ses receveurs qui semblent être bien trop respectés par la secondary californienne. A titre d’exemple, Julio Jones totalise déjà 120 yards de réception pour 2 TDs au début du deuxième quart-temps… Puis, tout change à partir de là. Sans s’affoler, les rouge et or vont se remettre en marche et se livrer à une course au score passionnante digne de l’enjeu de la soirée. En deux TDs, un à la passe (Vernon Davis) et un à la course (Lamichael James pour son premier TD en NFL), les Niners arrivent à recoller à 14-17, juste avant que Tony Gonzalez ne sape le moral des joueurs de Jim Harbaugh juste avant la mi-temps (14-24). En deuxième mi-temps, ils n’encaisseront pas de points et ajouteront 2 TDs à leur total par l’infatigable Frank Gore pour l’emporter sur le fil 24-28.
Comme on l’attendait, ce match n’a pas du tout été un match de défense. Tout au long de la partie, les D des deux équipes se sont faites dominées par les attaques qui leur faisaient face. Même si son passer rating (114,8) est plus faible que celui de son homologue californien (121,7 !), Matt Ryan a été impressionnant et mérite le statut d’homme du match malgré la défaite de son équipe. Il finira le match sur 30 passes complétées sur 42 tentatives pour 396 yards gagnés et 3 TDs, soit la performance d’un quarterback de très grande classe qui mérite d’être soulignée. Bien entendu, on ne peut pas parler des statistiques de Matt Ryan sans évoquer le match incroyable qu’ont livré les receveurs des Falcons. La défense californienne n’a jamais trouvé la solution pour bloquer Julio Jones (182 yards pour 2 TDs), Roddy White (100 yards), Tony Gonzalez (78 yards pour 1 TD) ou, dans une moindre mesure, H. Douglas (38 yards). En début de match, la secondary californienne avait visiblement peur de ces joueurs en leur laissant bien trop de champ pour les gêner réellement. Lorsque les covers se sont faites plus serrées au fil de la partie, c’est les changements de trajectoire et les feintes de grande classe de Julio Jones qui ont notamment mis à l’amende Carlos Rogers et Chris Culliver la plupart du temps. Ses pointes de vitesse ont même eu raison de Dashon Goldson qui aura été moins tranchant qu’à l’accoutumée. Le fait que les defensive backs Niners aient double-teamé White ou Jones une bonne partie du match a obligé la paire de linebackers constituée de Patrick Willis et Navorro Bowman à s’occuper de Tony Gonzalez. Là encore et à l’image de ses partenaires, Patrick Willis a paru en deçà de son niveau habituel, se laissant déborder par le Tight End lorsqu’il devait le prendre en man-to-man. Le meilleur joueur de la défense californienne aura peut être été le linebacker Ahmad Brooks qui a notamment dévié 2 passes chaudes.
La O-line d’Atlanta a également sa part de mérite dans la réussite de l’attaque aérienne Falcons. Elle a su assurer un maximum de protection à son QB en bloquant en particulier Aldon Smith et le monstrueux Justin Smith. Le pass rush de ce dernier est clairement handicapé par son bras blessé mais sa présence a eu au moins le mérite de fermer la porte aux tentatives de course des Running Backs de Géorgie : Michael Turner (30 yards) et Jacquizz Rodgers (32 yards).
Mis à part son début de match désastreux, l’attaque de SF a également réalisé une performance de grande classe. Comme souvent, elle a basé son match sur un plan de jeu équilibré entre passes et courses. Pour ce qui est du jeu au sol, les médias s’étaient focalisés toute la semaine sur la question de savoir si oui ou non, la défense Falcons allait pouvoir bloquer Kaepernick après la performance de haut vol qu’il avait réalisé contre les Packers. Comme on pouvait s’y attendre, Jim harbaugh a parié que la D d’Atlanta arriverait préparée pour Kaepernick et a ainsi opté pour un schéma plus classique reposant sur Frank Gore et Lamichael James. Bien trop occupé à surveiller Kaepernick, les linebackers Dent et Weatherspoon ont ainsi permis à Gore de grappiller 90 yards pour 2 TDs et accordé à James 34 yards pour 1 TD. Par les airs et bien aidé par une O-line solide, Colin Kaepernick a également été irrésistible en complétant 76 % de ses passes (1TD). On attendait un gros match de Michael Crabtree mais ce dernier a lutté tout au long de la rencontre. Si la défense d’Atlanta s’était bien préparée pour Crabtree, elle n’avait absolument rien prévu pour le réveil du Tight End Vernon Davis. En difficulté depuis l’accession de Kaepernick à la tête de l’attaque, Davis a enfin pu développer une complicité avec le QB californien et ainsi réalisé un match dont la qualité n’est pas sans rappeler ses prestations de début de saison (106 yards pour 1 TD). Sur de nombreux jeux, on l’a vu tout à tour libre de tout marquage ou prenant le dessus sur le Safety T. DeCoud, auteur d’une partie d’un piètre niveau.
On l’aura bien compris, les deux équipes ont livré un match relativement similaire dimanche soir… Alors, qu’est ce qui a bien pu faire la différence entre les deux formations ? Et bien, on dit souvent que les défenses font les champions… Même si celle de San Francisco a lutté tout le match, elle a gagné la bataille des turn-overs (2 contre 1) et a su répondre présente sur des jeux déterminants à l’image d’Aldon Smith plongeant dans les pieds de Ryan pour récupérer un fumble du QB géorgien. Avec un calme incroyable, San Francisco est ainsi parvenu à l’extérieur à remonter 17 points à Atlanta, à rester au contact au tableau d’affichage puis à prendre le dessus sur le fil dans le dernier quart-temps. Le dimanche 3 février, ils essaieront de remporter leur 6ème Superbowl face à l’équipe d’un autre Harbaugh dans un match qui s’annonce déjà rude et physique. Atlanta, de son côté, échoue dans sa tentative de conquérir leur 1er trophée Lombardi. Mais nul doute qu’avec une draft réussie (avec un RB et quelques défenseurs notamment), on devrait les revoir très bientôt lors du Championship Game.