Fiche Franchise : Washington Commanders

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1932
Division NFC East
Stade FedExField
Propriétaire Josh Harris
Président Jason Wright
Manager Général Adam Peters
Head Coach Dan Quinn
Titres 2 NFL (1937, 1942)
3 Super Bowls (1982, 1987, 1991)
Site Internet https://www.washingtonfootball.com/

 

Introduction

 

Les Commanders sont basés à Ashburn, en Virginie, mais leur stade se trouve à Landover, dans le Maryland. C’est une des plus anciennes franchises de la NFL. Tout au long de l’histoire si une division « Est » a existé, elle en a fait partie, la menant naturellement à la NFC East.

Elle a assez rapidement connu une période de succès dans les années 1930 et 1940, mais par la suite il a fallu attendre les années 1970 et 1980 ; elle a accumulé deux titres NFL avant la création du Super Bowl, ainsi que cinq participations au Super Bowl (1972, 1982, 1985, 1987, 1991) pour trois victoires.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Commanders utilise les couleurs bordeaux, or et blanc.

  • Tenue couleur : maillot bordeaux – numéro blanc – pantalon or – socks bordeaux.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro bordeaux – pantalon bordeaux – socks blanc.

L’équipe n’a pas de mascotte.

 

Membres du Hall Of Fame

 

1963 – Sammy Baugh, George Preston Marshall (Fondateur/Propriétaire)
1966 – Bill Dudley
1968 – Cliff Battles, Wayne Millner
1969 – Albert Edwards
1976 – Ray Flaherty (Coach)
1982 – Sam Huff
1983 – Sonny Jurgensen, Bobby Mitchell
1984 – Charley Taylor
1986 – Ken Houston
1992 – John Riggins
1996 – Joe Gibbs (Coach)
2002 – George Allen (Coach)
2008 – Darrell Green, Art Monk
2010 – Russ Grimm
2011 – Chris Hanburger
2018 – Bobby Beathard (General Manager)

 

Numéros retirés

 

9 – Sonny Jurgensen
33 – Sammy Baugh

Depuis Baugh, l’équipe a pour principe de ne pas retirer de numéros, même si il existe une liste non-officielle de numéros que l’on essaie au possible de ne pas attribuer aux joueurs :

7 – Joe Theismann
21 – Sean Taylor
28 – Darrell Green
42 – Charley Taylor
43 – Larry Brown
44 – John Riggins
49 – Bobby Mitchell
65 – Dave Butz
70 – Sam Huff
81 – Art Monk

 

Stade

 

Les Washington Commanders jouent au FedExField.
Il a été inauguré le 14 septembre 1997.
Il contient 91.704 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Un club pour la capitale (1932-1936)
  2. Arrivée de Sammy Baugh et succès (1937-1945)
  3. Une longue disette (1946-1963)
  4. Redressement en vue (1964-1970)
  5. Allen et le « Over The Hill Gang » (1971-1977)
  6. Gibbs, Theismann, Riggins & les Hogs (1978-1983)
  7. Enfin un succès longue durée (1984-1987)
  8. Fin de l’ère Gibbs (1988-1993)
  9. La période Norv (1994-2000)
  10. La valse des entraîneurs (2001-2006)
  11. Tragédies et miracles (2007-2011)
  12. Une draft, deux QBs, zéro résultat (2012-2017)
  13. À en perdre son latin, son nom, et son propriétaire (2018-2023)

 

Un club pour la capitale (1932-1936)

 

730-MarshallDans une NFL naissante, il n’est pas rare de voir les franchises apparaître et disparaître presque aussitôt. C’est le cas des Newark Tornadoes, qui pourtant ont une longue histoire : ils sont nés de l’Orange Athletic Club, fondé en 1887, avant de devenir les Orange Tornadoes. En 1929, cette équipe rachète les droits des Duluth Eskimos, une ancienne franchise NFL, pour intégrer la ligue. Les Tornadoes déménagent ensuite à Newark en 1930, mais une migration massive du coach et des joueurs dans d’autres équipes condamne la franchise à disparaître en 1930. Ses droits sont alors rendus à la ligue, puis rapidement récupérés par le propriétaire d’une chaîne de laveries à Washington, George Preston Marshall avec l’aide de trois partenaires. La franchise est relocalisée à Boston et c’est la naissance des Boston Braves (nommés comme l’équipe de baseball de Boston car les deux escouades partagent le même stade).

La première saison des Braves, en 1932, se termine à 4-4-2 sous le coaching de Lud Wray et derrière les performances de deux futurs Hall Of Famers, le coureur Cliff Battles et le Tackle Anthony Glen « Turk » Edwards. Mais, plus embêtant, cette saison est également une perte d’argent, et les trois partenaires de Marshall se retirent. Le propriétaire en profite pour engager un nouveau coach, Lone Star Dietz et renommer la franchise les Boston Redskins en l’honneur des origines amérindiennes de celui-ci (même si la véracité des origines de Dietz et le terme en lui-même de « Redskins », considéré comme diffamatoire, vont être des sources de contentieux avec l’opinion dans le futur).

Pour en revenir au terrain, c’est le début d’un carrousel d’entraîneurs dans l’équipe, et il faut trois années médiocres (5-5-2, 6-6 puis une déconfiture en 1935 avec un record de 2-8-1) pour trouver un coach digne de ce nom avec le futur Hall Of Famer Ray Flaherty. En 1936, un nouveau futur résident de Canton est sélectionné : le Defensive Lineman Wayne Millner booste une défense intransigeante et les Redskins terminent 7-5, gagnant le droit de disputer le titre. Mais Marshall s’est rendu compte lors du dernier match de la saison à domicile que Boston n’était pas un bon marché pour le football professionnel : seules 4813 personnes s’étaient déplacées. Dégoûté, il préfère abandonner l’avantage du terrain et demande que la finale se joue au célèbre Polo Grounds (le stade des Giants de New York). La perte est double, puisque les Redskins affrontent les Green Bay Packers et sont défaits 21-6.

C’est à ce moment que Marshall décide de déménager la franchise vers un marché qu’il espère plus prospère : celui de la capitale fédérale, Washington D.C. Néanmoins, ce n’est pas le seul gros coup réalisé par Marshall dans l’intersaison 1936-1937.

 

Arrivée de Sammy Baugh et succès (1937-1945)

 

Lors de la draft 1937, Marshall jette son dévolu sur un jeune joueur de Texas Christian University aux idées révolutionnaires : le Quarterback Sammy Baugh. Baugh est un fervent défenseur du jeu aérien et il pense que la passe vers l’avant est le moyen le plus efficace d’avancer ; ceci à une époque où la passe est une phase de jeu très rare uniquement utilisée dans les cas désespérés. Flaherty comprend les désirs de Baugh et va lui permettre de s’exprimer pleinement.

SammyBaughLa NFL va alors apprendre à connaître le futur Hall Of Famer Slingin’ Sammy Baugh : le premier Quarterback passeur et probablement le premier gunslinger, un terme tiré du Far West pour désigner les pistoléros. Derrière Baugh, Battles et Edwards, la saison 1937 est une réussite : les Redskins finissent 8-3 et arrivent en finale contre les Bears de Chicago. Baugh lance pour 352 yards, une performance totalement renversante pour l’époque, et Washington remporte le premier titre de son histoire 28-21, seulement cinq ans après son arrivée dans la ligue.

Bien lancé pour révolutionner le football, Marshall veut également révolutionner autour : remarquant la popularité du football universitaire, il décide d’incorporer certains de ses éléments. Ainsi, Washington est la première équipe professionnelle à posséder sa propre fanfare et même sa propre chanson (Hail To The Redskins, qui devient le cri de ralliement des fans, souvent abrévié en HTTR). Marshall crée aussi un show avant le match, à la mi-temps et après le match ; tout pour créer une expérience complète au-delà du jeu lui-même.

En 1938, les Redskins draftent le coureur Andy Farkas pour remplacer Battles, mais l’équipe connait un coup d’arrêt avec une saison à 6-3-2 puis à 8-2-1 en 1939, à chaque fois à cause d’une dernière défaite contre les Giants. Mais cela n’empêche pas Washington de toujours se trouver parmi les meilleures équipes.

730-PaperLe succès revient en 1940 avec une saison à 9-2 et un titre NFL à jouer une nouvelle fois contre les Bears de Chicago de George Halas et Sid Luckman. Ce match a une saveur particulière pour les adversaires de Washington : le match de la saison régulière a été remporté 7-3 par les Redskins, poussant Marshall à dénigrer les Bears dans ses commentaires après la rencontre. Halas s’en sert pour motiver ses troupes, et le match se transforme en cauchemar : à domicile, devant 36.000 personnes au Griffith Stadium, les Redskins connaissent la plus large déroute de l’histoire de la NFL, une défaite 73-0. Quand un journaliste demande à Baugh ce qui se serait passé si un des receveurs n’avait pas laissé tomber une passe de touchdown à 7-0 pour Chicago, le Quarterback lucide, répond que le score final aurait été de 73-7 car Chicago était trop fort ce jour-là.

C’est ainsi que les Bears et les Reds démarrent une rivalité qui les amène à se rencontrer en finale deux nouvelles fois, en 1942 et 1943. Entre-temps, en 1941, Washington termine à un moyen 6-5, mais un événement notable marque la saison : le dernier match contre les Eagles remporté 20-14 se déroule le 7 décembre 1941, la date de l’attaque de Pearl Harbor ; les nouvelles parviennent en même temps que le match se déroule. D’ailleurs Farkas et le coureur Frank Filchock décident de s’engager dans l’armée à la fin de la saison.

Pour revenir au football, les Bears et les Reds s’affrontent donc en finale en 1942. Au terme d’une magnifique saison à 10-1, Washington prend sa revanche 14-6 et remporte son deuxième titre NFL. Coach Flaherty décide de s’engager dans la Navy et Dutch Bergman le remplace, mais la star de la saison 1943 est sans conteste Sammy Baugh : non seulement le #33 est un Quarterback révolutionnaire, mais il joue aussi Defensive Back en défense et même Punter ! Lors d’un match contre Detroit, il réussit l’exploit invraisemblable de lancer quatre touchdowns à la passe et de réussir quatre interceptions en défense. Il termine la saison comme meilleur Quarterback et meilleur intercepteur, ainsi que meilleur Punter de la ligue avec une moyenne de plus de 51 yards, un record qui tient toujours aujourd’hui. Certes, tous ces exploits ne sauvent pas les Reds d’une défaite contre les Bears 41-21 en finale (et d’une altercation entre les présidents Marshall et Brizzolara), mais ce sont quelques éléments qui prouvent pourquoi certains considèrent Sammy Baugh comme le meilleur athlète de l’histoire de la NFL.

La saison 1944 ressemble à 1943 : il y a encore un changement de coach avec la nomination de Dudley DeGroot. Les Reds terminent 6-3-1 pour la seconde fois de suite et toujours avec deux défaites face aux Giants. Mais la seule différence est de taille, puisque cette fois c’est insuffisant pour aller en finale. Washington prend sa revanche en 1945, terminant 8-2 et retrouvant les Rams de Los Angeles pour le titre. Malheureusement, deux Field Goals du Lineman/Kicker Joe Aguirre heurtent les poteaux et les Reds perdent 15-14.

C’est un événement bien plus significatif qu’il n’en a l’air, car Washington ne va pas revoir les playoffs avant 25 ans. Le résumé de la période 1946-1970 est terrible : un record cumulé de 119-185-15 (18 saisons avec un record négatif, trois en équilibre et quatre en positif), onze coachs différents, des drafts pour la grande majorité indigentes et une organisation en perdition.

 

Une longue disette (1946-1963)

 

A la fin des années 1940 et au début des années 1950, Sammy Baugh est toujours là, mais le talent autour de lui semble manquer. Turk Edwards, l’ancien joueur, devient coach entre 1946 et 1948 et malgré une belle dernière année à 7-5, son résultat cumulé reste insuffisant à 16-18-1. Cette période est marquée par une grosse erreur de draft : en 1946, les Reds choisissent le coureur Cal Rossi qui refuse d’aller jouer à Washington pour rester une année de plus à l’Université. L’année suivante, les Reds le sélectionnent de nouveau mais Rossi indique qu’il n’a aucune intention de jouer dans la ligue professionnelle. Marshall, qui ne s’est jamais caché de n’avoir aucun argent ni temps à investir dans la prospection pour la draft, le paie très cher : les Reds perdent là leur premier tour.

&quot ;Turk&quot ; Edwards
« Turk » Edwards

Après Edwards, Washington connaît trois coachs différents en trois ans : John Whelchel, Herman Ball et Dick Todd ; ils feront pire que « Turk » avec un record cumulé de 12-23-1 de 1949 à 1951. Marshall, lassé de cette inefficacité, décide alors d’employer les grands moyens en 1952 : il engage nul autre que le futur Hall Of Famer Earl « Curly » Lambeau, l’ancien célèbre coach des Packers de Green Bay. Lambeau a du mal dans sa première saison, mais l’équipe termine sur quelques victoires prometteuses pour finir 4-8.

C’est à ce moment que Baugh annonce sa retraite (il n’a joué qu’une partie de la saison 1952). Slingin’ Sammy Baugh se retire avec pas moins de treize records en poche comme passeur, défenseur et Punter. Il a révolutionné et dominé le jeu de passe à une époque où la balle était plus ronde et donc plus difficile à saisir, lancer et pour créer une spirale. Il possède toujours le record de titres de meilleur passeur avec six et un des meilleurs taux de complétion en une saison (70.33%). Comme défenseur il est le premier à avoir réussi quatre interceptions en un match. Et enfin comme Punter il est le second de tous les temps en moyenne de yards avec 45.1 (derrière Shane Lechler) et possède toujours la meilleure moyenne sur une saison avec 51.4. Bref, un grand monsieur du football se retire et laisse sa franchise dans un marasme complet.

Baugh est remplacé par le Quarterback Eddie LeBaron qui tente de suivre dans les traces du maître. 1953 est une année légèrement meilleure avec enfin un record positif à 6-5-1, mais après la défaite en ouverture de la saison 1954, Marshall vire Lambeau pour le remplacer par Joe Kuharich. La saison 1954 est un échec complet à 3-9, mais 1955 montre des signes d’amélioration spectaculaire, notamment en défense sous l’impulsion du Defensive End Gene Brito ; les Redskins postent une saison positive à 8-4 (trop court malheureusement pour les playoffs).

Cependant, cette embellie n’est que de courte durée, et les Reds replongent lentement dans leur médiocrité : 6-6 en 1956, 5-6-1 en 1957 et 4-7-1 en 1958. Kuharich est remplacé par Mike Nixon qui reste deux ans, le temps de poster un record cumulé abyssal de 4-18-2. En 1961, Bill McPeak devient coach et la franchise compte sur un jeune rookie drafté #2 cette année pour revigorer l’attaque, le Quarterback Norm Snead. Seul problème, les Redskins ont choisi Snead plutôt qu’un pimpant jeune Quarterback de l’Université de Georgia : le futur Hall Of Famer Fran Tarkenton.

Snead mène une attaque apathique à côté d’une défense en détresse et les Reds tombent au fond du trou avec une saison 1961 pitoyable à 1-12-1. La saison 1962 constitue un petit sursaut à 5-7-2 mais celle de 1963 est une nouvelle déception à 3-11. On se demande comment Washington va pouvoir sortir la tête de l’eau… jusqu’à un événement qui va enfin permettre aux fans d’entrapercevoir la lumière au bout du tunnel.

George Marshall est un visionnaire. Il a beaucoup fait pour l’avancée du football et de la NFL en incorporant l’ambiance des matchs universitaires dans le monde professionnel, ou en étant le président de la première franchise dont tous les matchs ont été télévisés. Il a révolutionné le jeu de passes en engageant un Quarterback comme Baugh et en modifiant la règle de l’époque qui stipulait qu’on ne pouvait passer que cinq yards derrière la ligne de scrimmage (c’est grâce à lui et Halas si on peut lancer où on veut derrière cette ligne aujourd’hui).

Mais Marshall est également un conservateur acharné dans un domaine moins glorieux : l’intégration des afro-américains. Pendant que d’autres équipes cassent les barrières en intégrant des joueurs noirs, allant chercher le talent là où il se trouve quelque soit sa couleur de peau, Marshall ne veut que des blancs dans son équipe. C’est une position qu’il parvient facilement à tenir jusqu’aux années 1950, mais au début des années 1960 toutes les autres équipes ont des joueurs afro-américains ; Washington reste la seule équipe entièrement blanche. Marshall a par exemple cette citation terrible : « J’engagerais des négros le jour où les Harlem Globe Trotters engageront des blancs. »

En 1961, le gouvernement, qui a payé et possède le RFK Stadium dans lequel les Reds jouent, menace Marshall de casser le bail de l’équipe s’il n’intègre pas de joueurs afro-américains. Marshall décide de répondre pendant la draft de 1962 en choisissant le coureur Ernie Davis. Le joueur refuse littéralement de jouer pour ce « fils de p*** » comme il le dit, alors les Redskins organisent un échange avec les Browns : Ernie Davis part à Cleveland et le coureur Bobby Mitchell arrive.

C’est Mitchell, repositionné comme receveur, qui est cette la lumière au bout du tunnel. Il réussit deux bonnes saisons 1962 et 1963 pour Washington, prouvant que quelque chose est possible pour peu qu’on lui donne des armes autour de lui. Et ces armes vont arriver l’année suivante.

 

Redressement en vue (1964-1970)

 

Tout d’abord, à la draft 1964, les Redskins font un coup magistral en sélectionnant deux futurs Hall Of Famers : le receveur Charley Taylor et le Defensive Back Paul Krause. Ils choisissent aussi le Centre Len Hauss, future pierre angulaire de la ligne offensive. Ensuite, Marshall a besoin de régler son problème de Quarterback ; il parvient à envoyer Norm Snead et un Cornerback à Philadelphie pour récupérer encore un futur Hall Of Famer : Christian Adolph « Sonny » Jurgensen, qui a été souvent blessé pendant la saison 1963. Et enfin Marshall signe un quatrième Hall Of Famer, le Linebacker des Giants Sam Huff ; il l’attire à Washington par un salaire supérieur à celui de New York.

Tout d’un coup, il semble que l’arrivée de Mitchell ait été un déclic qui a enclenché une série de décisions intelligentes. L’année 1964 n’est pas un bouleversement car les Reds terminent 6-8 mais ils étaient 6-6 avant les deux derniers matchs, ce qui est prometteur. En 1965, les Redskins continuent de toucher le jackpot en draftant le Tight End Jerry Smith mais surtout le futur Hall Of Famer Linebacker Chris Hanburger en 245e position ! Néanmoins, cela n’est pas encore suffisant car l’année se termine de nouveau à la limite de l’équilibre à 6-8. Marshall se dit alors qu’il y a encore un poste où il lui manque un futur Hall Of Famer : celui de Head Coach ; il renvoie McPeak et le remplace par l’ancien Quarterback des Browns, Otto Graham.

Redskins-SonnyTaylorSmithMitchell
Jurgensen, Taylor, Smith, Mitchell

Sous la férule du Quarterback légendaire, l’attaque déploie ses ailes. Charley Taylor est resitué en tant que receveur et avec Mitchell et Smith il forme un trio feu d’artifice dirigé à la baguette par le véritable fils spirituel de Sammy Baugh, Sonny Jurgensen. Avec la même attitude de gunslinger, Jurgensen arrose à outrance avec une précision diabolique vers ses trois receveurs (autant qu’il arrose toutes les nuits dans les clubs de la ville disent certains).

C’est le début d’une période faste pour l’attaque : en 1966, Huff rend visite à son ancienne équipe et Washington l’emporte sur les Giants dans le plus gros score de l’histoire de la NFL, 72-41. En 1967, Mitchell, Taylor et Smith terminent premier, deuxième et quatrième en terme de réceptions ; comme le dit un reportage de l’époque, « il pleut des ballons » à Washington. Néanmoins, la défense n’arrive pas à suivre le mouvement : la signature de Huff était un gros coup, mais le joueur est en fin de carrière ; Hanburger est trop tendre et Krause est un peu esseulé. Graham s’en va au bout de trois ans pour un record cumulé de 17-22-3 (avec une saison à 7-7), et on se demande si les récentes acquisitions vont suffire.

Heureusement pour les Reds, Graham va être remplacé par un nom encore plus grand que lui.

Redskins-Lombardi1969 est la première année de Vince Lombardi, auréolé de ses deux Super Bowls gagnés, aux Redskins. Le vieux coach sait tirer le meilleur de son effectif, attaque ET défense, et l’équipe poste enfin sa première saison positive depuis 1955 à 7-5-2 ! Cependant, le Destin a voulu que Marshall ne soit pas là pour le voir : il décède dans l’année à 72 ans ; Edward Bennett Williams, avocat réputé dans le pays et actionnaire du club, le remplace. Et comme les mauvaises nouvelles n’arrivent jamais seules, Vince Lombardi décède au début de l’année 1970 suite à un cancer du côlon. Le choc se répercute dans toute la ligue, poussant la NFL à renommer le trophée du Super Bowl « le trophée Vince Lombardi », mais il se répercute surtout chez les Redskins qui voient leur élan coupé net. Par exemple, Jurgensen dit qu’il a plus appris de Lombardi en cinq jours que pendant les douze dernières années.

Bill Austin a la lourde tâche de remplacer Lombardi pour la saison 1970, mais le coeur n’y est pas vraiment. L’équipe termine 6-8 avec cependant une bonne performance du coureur Larry Brown, drafté en 1969, qui dépasse 1000 yards à la course (une première pour la franchise). Malgré cette déception, il ne manque plus que quelques ingrédients pour redorer le blason de la franchise, et l’ingrédient principal va arriver en 1971.

 

Allen et le « Over The Hill Gang » (1971-1977)

 

George Allen, venu des Rams, remplace Austin et arrive aux Redskins avec toutes ses particularités : c’est un coach complètement obsédé par la victoire, statuant qu’un « perdant est mort mais ne le sait pas » ou que « chaque fois que vous perdez vous mourrez à l’intérieur, pas entièrement mais un organe, le foie par exemple ». Il a une valise de formules propres à lui, une grande intelligence mais aussi une paranoïa aigüe qui le pousse à avoir un membre du personnel, Ed « 00 » Boynton, qui fait le tour des installations pour détecter s’il y a des espions ! Fait notable : il a une haine inconditionnelle des Cowboys.

Redskins-GeorgeAllenAllen a également une sainte horreur des rookies : pour lui ils ne sont bons qu’à faire des erreurs, et il veut avant tout des joueurs expérimentés. Il met sa théorie en pratique dès son arrivée en 1971 : il n’utilise qu’un de ses cinq premiers choix et échange tous les autres, avant d’échanger sept choix de draft pour récupérer des vétérans ! Les Redskins voient ainsi l’arrivée de joueurs comme le Quarterback Billy Kilmer, le Linebacker Jack Pardee, le Defensive Tackle Ron McDole ou le Guard John Wilbur. Avec une moyenne d’âge de 31 ans, Allen vient de donner naissance au Over The Hill Gang, une équipe de vétérans qui va tenter de redresser la franchise le plus vite possible, car comme le dit Allen lui-même, « le futur est maintenant ».

Cela commence avec une controverse de Quarterback entre Jurgensen et Kilmer. Pendant la saison 1971, Jurgensen est titulaire mais se blesse à l’épaule. Kilmer le remplace d’abord avec succès mais finit par enchaîner les défaites. Allen remet Jurgensen qui se blesse à nouveau, et Kilmer reprend les rênes de l’équipe pour de bon. Allen découvre qu’il préfère le côté conservateur de Kilmer au côté explosif de Jurgensen, et les Redskins terminent la saison avec un record de 9-4-1… et enfin une place en playoffs après 25 ans de disette ! La joie est de courte durée car les 49ers battent Washington 24-20 au premier tour, mais enfin le ciel semble s’éclaircir pour la franchise à la tête d’Indien.

En parlant de tête d’Indien, l’équipe arbore à partir de 1972 le nouveau casque bordeaux des Redskins que l’on connaît aujourd’hui, remplaçant le casque jaune avec le R rouge (et cela relance au passage la polémique sur le nom de l’équipe). Signe indien ou non, c’est justement l’année la plus aboutie de Washington avec un record de 11-3 et une nouvelle place en playoffs derrière une saison de MVP de Larry Brown (1689 yards et 12 touchdowns en cumulé). Cette fois, le Over The Hill Gang et George Allen comptent bien aller au bout de l’aventure. Washington bat les Packers de Green Bay 16-3 au premier tour, et ce sont les ennemis jurés d’Allen, les Cowboys de Dallas, qui se profilent en finale de NFC. Le match n’a aucun suspens et Washington l’emporte 26-3 pour accéder à son premier Super Bowl !

Super Bowl VII est une rencontre pour l’histoire, car Washington fait face aux Dolphins de Miami de Don Shula qui sont en quête de la saison parfaite. Allen pense cependant que la fortune est de son côté : le match a lieu sur la pelouse de son ancien club, le Coliseum de Los Angeles (où évoluent les Rams). Il va vite déchanter car l’attaque flamboyante des Reds ne peut rien contre la No-Name Defense des Dolphins. La défense de Washington tient cependant la baraque et permet à l’équipe de n’être menée que 14-0 à cinq minutes de la fin. C’est alors que la chance sourit enfin aux Reds pour ce qui restera sûrement l’action la plus loufoque de l’histoire du Super Bowl.

Garo Yepremian, le botteur très « particulier » des Dolphins, s’aligne pour un Field Goal. Il s’élance et son coup de pied complètement raté vient heurter la tête d’un de ses propres partenaires avant de lui revenir dessus. Il attrape la balle et tente une passe mais ses mains étant trop petites, la balle part en chandelle. Il essaie ensuite de dégager la balle comme on dégagerait une mouche, se rate, et celle-ci vient mourir dans les bras de Mike Bass, joueur de Washington, qui attrape l’offrande et retourne le Field Goal raté pour un touchdown. Les Redskins reviennent à 14-7 mais ne pourront pas aller plus loin ; Allen a presque réussi son pari avec ses vétérans mais il chute sur la dernière marche.

Tous les espoirs sont permis pour les fans : Washington a enfin trouvé la formule pour maintenir son niveau et la franchise enchaîne deux années consécutives à 10-4 en saison régulière. Mais un phénomène inquiétant commence à apparaître, le revers de la médaille de la politique de George Allen : avec une équipe remplie de vétérans, l’âge et la fatigue finissent par rattraper les joueurs vers la fin de la saison, ce qui explique pourquoi les Reds sont sortis au premier tour des playoffs à chaque fois : 27-20 par les Vikings en 1973 et 19-10 par les Rams en 1974. « Le futur est maintenant » est peut-être en train de devenir « le futur vient de nous passer sous le nez en 1972 ».

Redskins-JackKentCookeC’est pour cela que l’intersaison 1974-1975 va connaître quelques mouvements. La franchise est rachetée par Jack Kent Cooke, un homme qui, comme Marshall, a des idées de grandeur pour la ville. Sonny Jurgensen décide de prendre sa retraite, après 18 saisons dont 11 passés au club ; heureusement Washington a prévu la relève derrière Kilmer car ils ont signé en 1974 un jeune Quarterback évoluant en CFL : Joe Theismann. Néanmoins, la saison 1975 est une saison décevante où l’attaque et la défense perdent de leur efficacité, et les Reds terminent à 8-6 ; le seul motif de satisfaction est le record de réceptions dans une carrière pour Charley Taylor (634).

En 1976 les Redskins, qui notent l’arrivée du futur Hall Of Famer coureur John Riggins des Jets, redressent la tête avec une saison à 10-6. Mais la malédiction des playoffs frappe encore avec une défaite au premier tour une nouvelle fois contre les Vikings, 35-20. L’année suivante, Washington manque les playoffs avec une saison à 9-5 plombée par un mauvais départ. La philosophie de George Allen a fait son temps, et son coup de poker n’aura pas été complètement fructueux. Allen est donc remercié et remplacé, ironiqùement, par Jack Pardee, un des membres originels du Over The Hill Gang.

 

Gibbs, Theismann, Riggins & les Hogs (1978-1983)

 

Après deux saisons à retourner les punts (!), Theismann est enfin nommé titulaire par Pardee ; en 1978, le jeune Quarterback apprend la dure loi de la NFL dans une année blanche pour Washington à 8-8. Cependant, 1979 s’avère plus intéressante : à la draft, les Reds choisissent entre autres le Tight End Don Warren et le Linebacker Monte Coleman. Theismann commence à trouver son rythme, bien aidé par Riggins, et les Redskins sont 10-5 quand ils se déplacent à Dallas pour le dernier match de la saison. Washington mène 34-21 tard dans le quatrième quart-temps, mais Captain Comeback Roger Staubach mène un retour fracassant de Dallas qui l’emporte 35-34, éjectant les Reds des playoffs.

En 1980, si la draft apporte des joyaux comme le futur Hall Of Famer receveur Art Monk et si les Reds signent le Centre Jeff Bostic, la saison est est décevante à cause de la blessure de Riggins qui rate toute l’année. Washington lutte, terminant à 6-10. C’est frustrant pour le club car la défense tient la route, mais l’attaque n’arrive pas à aligner toutes ses armes en même temps. En 1981, ça va changer. Non seulement elle va aligner toutes ses armes, mais elle va aussi en rajouter.

Premier choix de 1981, Pardee est remercié, et Cooke décide d’engager le Coordinateur Offensif des Chargers de San Diego, le futur Hall Of Famer Joe Gibbs.

Redskins-GibbsTheismann
Joe Gibbs et Joe Theismann

Le futur Hall Of Famer General Manager Bobby Beathard, en place depuis 1978, discute alors longuement avec Gibbs pour savoir de quels joueurs il a besoin pour son système de jeu. Beathard veut une draft dictée par le coach, et non une draft dictée par le talent absolu des joueurs. Gibbs lui explique ce qu’il veut et Beathard s’emploie à lui trouver les joueurs : la draft 1981 est probablement la meilleure réussie par Washington avec le receveur « Downtown » Charlie Brown, le Tight End Clint Didier, le Defensive End Dexter Manley, mais surtout les Offensive Linemen Mark May, Darryl Grant et encore un futur Hall Of Famer, Russ Grimm. Comme on n’a jamais assez de bons Offensive Linemen, l’équipe signe le Free Agent Joe Jacoby ainsi que le coureur Joe Washington. C’est une pléthore de talents qui viennent grossir les rangs des talents de la capitale, rejoignant Theismann, Riggins, Monk, Warren et Coleman. La saison démarre très péniblement le temps que tout le monde trouve la carburation, mais au milieu de l’année l’équipe commence à prendre forme, passant de 0-5 à 8-8.

1982 est l’année charnière pour la franchise. Theismann s’entend parfaitement avec son Fun Bunch de receveurs (dont Monk, Brown et Warren) et a enfin les cibles dont il avait besoin… mais les vraies armes fatales se trouvent ailleurs. La première tient en un seul surnom : The Hogs, la ligne offensive ultra-puissante de Washington. Composée de Bostic, Grimm, May, Jacoby et le Tackle George Stark (un vétéran drafté en 1971), ils dominent les lignes défensives adverses : ils protègent parfaitement Theismann, et ils ouvrent des trous béants pour le style de course puissant de John « Diesel«  Riggins. Le surnom de la ligne offensive a été inventé à la volée par le coach de la ligne, Joe Bugel, un jour à l’entraînement où il a dit à ses joueurs : « Okay, you hogs, let’s get running down there » (« ok mes cochons, on va courir un peu »). Le succès de la ligne fait des Hogs un véritable phénomène de mode à Washington, à tel point que des gens brandissent des pancartes à leur gloire, et il y a même des fans qui se déguisent en vieilles femmes avec des nez de cochons, les Hogettes !

La seconde arme fatale tient en un nom : le Kicker Mark Moseley. Au club depuis 1974, Moseley est un puriste : c’est le dernier kicker de face alors que le reste de la ligue a adopté le style de Pete Gogolak, à la façon du joueur de soccer. Mais cela n’empêche pas Moseley de réussir 20 Field Goals sur 21, beaucoup étant décisifs. Il reçoit d’ailleurs le titre de MVP de la saison, et à ce jour il est le seul joueur d’équipes spéciales à recevoir cette distinction.

Riggins, Didier et Warren, tous nommés Honorary Hogs par la ligne, transpercent les défenses adverses alors que Theismann distribue les cadeaux au Fun Bunch et Moseley achève le travail quand l’attaque patine un peu. Malgré une saison 1982 raccourcie par la grève, les Redskins ne connaissent qu’une seule défaite (8-1) et vont en playoffs. Ils effacent successivement les Lions 31-7, les Vikings 21-7 et les Cowboys 31-17 dans une revanche du match de 1979 pour accéder à leur second Super Bowl, dix ans après le premier !

Redskins-RigginsHogs
John Riggins et les Hogs

Super Bowl XVII est une ré-édition de Super Bowl VII : Dolphins contre Redskins. A la tête des Dolphins, il y a le phénomène Dan Marino avec les Mark Brothers (Clayton & Duper), et en défense, les Killer Bees. Mais les Redskins ne veulent pas laisser passer leur chance à nouveau. La défense des Redskins musèle Marino pendant la plupart du match mais Dan reprend le dessus alors que de l’autre côté, les Hogs fatiguent les Killer Bees. Cela donne lieu à un match serré, puisqu’à dix minutes de la fin, les Reds sont menés 17-13. Washington est en 4e & quelques centimètres à gagner : Gibbs décide d’y aller et appelle une tactique pour gagner ces centimètres, 70 Chip. Riggins reçoit la balle, court sur sa gauche, transperce la défense et marque un touchdown de 43 yards en démontant quelques défenseurs. C’est l’image qui restera dans les mémoires des spectateurs alors que les Redskins parachèvent leur victoire 27-17, terminant avec succès un plan démarré en 1975. Riggins finit avec le record du Super Bowl en courses (38) et en yards au sol (166) ; il reçoit logiquement le titre de MVP du match. La capitale est enfin sur le toit de la NFL !

Washington sait que les pions sont enfin en place, et en plus l’équipe continue de drafter intelligemment en 1983, avec le petit mais explosif futur Hall Of Famer Cornerback Darrell Green et le Defensive End Charles Mann. La saison 1983 est une promenade de santé : les Redskins dominent la NFL avec un record de 14-2, en marquant 541 points dans l’année (un record à l’époque) ; même si la défense lâche des points, l’attaque est capable d’en marquer autant (comme par exemple ce Monday Night Football perdu 48-47 contre les Packers). Washington poste également un écart de turnovers de +43, ce qui est colossal ; les Reds volent en moyenne deux fois plus de ballons par match que leurs adversaires. Dans de telles conditions, hors de question de buter contre qui que ce soit en playoffs : les Redskins écrasent les Rams 51-7 au premier tour, puis contiennent un retour fulgurant de Joe Montana des 49ers et l’emportent 24-21 grâce à un Field Goal victorieux de Moseley (un de plus).

Super Bowl XVIII voit s’affronter les Redskins et les Raiders de Los Angeles à Tampa. Le match de saison régulière a été palpitant avec une victoire 37-35 des Redskins, et on s’attend au même genre de rencontre. Elle tourne assez vite à l’avantage des Raiders qui mènent 14-3 à quelques secondes de la mi-temps. C’est alors que Gibbs, d’habitude conservateur, prend une décision incompréhensible : à douze secondes de la mi-temps et sur les dix yards de Washington, Gibbs appelle Rocket Screen. Theismann dit à son coach qu’ils ont déjà fait ce coup aux Raiders pendant la saison (et ils avaient réussi un gros gain), mais Gibbs insiste. Theismann s’exécute et le pire arrive : le Linebacker des Raiders Jack Squirek reconnaît la tactique et coupe la passe, l’interceptant et la retournant dix yards pour le touchdown. Les Reds rentrent au vestiaire menés 21-3 et le match est définitivement scellé plus tard par une course improbable de Marcus Allen où il fait demi-tour loin derrière la ligne d’engagement avant de filer pour un touchdown longue distance. Les Raiders l’emportent finalement 38-9 avec un énorme goût d’inachevé pour la franchise de la capitale.

 

Enfin un succès longue durée (1984-1987)

 

L’année 1984 commence par la draft et l’acquisition de deux nouvelles armes offensives : le Quarterback Jay Schroeder et le receveur Gary Clark. Un des membres des Hogs, Starke, prend sa retraite. Les Redskins remettent le bleu de chauffe et termine 11-5, mais ils se font surprendre par les Bears 23-19 au premier tour des playoffs.

1985 commence mal à 1-3, mais les Reds redressent la barre et affrontent les Giants de New York en étant 5-5 dans un Monday Night Football important. Au second quart-temps, Gibbs appelle un flea-flicker : Theismann remet la balle à Riggins, qui se retourne et rend la balle à Theismann avant de dépasser la ligne d’engagement. La poche de protection des Hogs se déchire devant la puissance de la ligne des Giants, et trois joueurs se précipitent sur Theismann, dont notamment le bulldozer Lawrence Taylor qui se jette sur le Quarterback. Un tas de joueurs se forme, dont Taylor s’extirpe en faisant de grands gestes de panique. Le ralenti montre toute l’horreur de la situation : la jambe gauche de Theismann cède sous le poids du Linebacker et se brise nette, devant une nation entière sous le choc des images.

LawrenceTaylorTheismannC’est la fin de la carrière de Theismann après douze ans au club. Il est remplacé par un Jay Schroeder qui essaie de faire fi des circonstances ; il amène Washington à un record de 10-6, insuffisant pour arriver en playoffs. A la fin de la saison, c’est Riggins qui annonce qu’il prend sa retraite, terminant une année noire pour l’organisation.

La perte de Theismann pousse en 1986 l’organisation à se renflouer sur le poste de Quarterback : Washington débauche le Quarterback afro-américain des Bucs, Doug Williams, et drafte Mark Rypien pour avoir un trio de Quarterbacks viable. La draft apporte également le receveur Ricky Sanders, qui va composer avec Monk et Clark pour former The Posse, un trio de receveurs redoutable. Schroeder prend les rênes de l’attaque pour une saison complète, aidé par le coureur George Rogers qui prend la place de « Diesel » Riggins. La nouveau mélange offensif prend bien et malgré quelques errements défensifs, Washington parvient en playoffs avec un record de 12-4.

Au premier tour les Rams sont défaits 19-7, puis ce sont les champions en titre Bears qui sont battus 27-13 au Divisional Round grâce à un bel effort défensif. La finale NFC se déroule chez les Giants, les nouveaux rivaux des Reds. Menée par sa défense 3-4 et Taylor, la défense de New York harasse et frappe Schroeder tout le long du match, à un tel point que le Quarterback finit par être complètement groggy. Un événement incroyable se passe alors : Doug Williams sort du banc pour remplacer Schroeder, mais celui-ci, têtu et arrogant, lui fait signe de retourner sur la touche ! Williams avouera plus tard que c’était le moment le plus humiliant de sa carrière, et la controverse entre les deux joueurs démarre à ce moment précis – les Giants finissent le travail, l’emporte 17-0 et Schroeder ne sort pas de ce match grandi.

1987 est une saison curieuse à cause de la grève des joueurs, et elle est encore plus curieuse avec le situation des Quarterbacks à Washington. Schroeder est confirmé en tant que titulaire, mais il se blesse en match d’ouverture ; Williams le remplace et gagne le match mais perd le suivant. La grève des joueurs commence alors et les Reds sont la seule équipe dont AUCUN des joueurs n’accepte d’aller sur le terrain. Les Scabs (ou remplaçants des remplaçants) prennent leur place avec le Quarterback Ed Rubbert à leur tête.

Les Redskins Scabs sont les meilleurs remplaçants de la NFL et ils emportent deux matchs sur deux. La grève des joueurs arrive à son terme mais il reste une étape pour les Scabs : la confrontation redoutée avec les Cowboys de Dallas qui eux ont tous leurs titulaires. Cela promet un massacre en règle avec des joueurs comme Danny White, Tony Dorsett ou Randy White en face. Et en effet la rencontre démarre mal car Rubbert se blesse, ce qui veut dire que le remplaçant du remplaçant (Rubbert) du remplaçant (Rypien) du remplaçant (Williams) du titulaire (Schroeder) rentre : Tony Robinson. Robinson a une histoire assez particulière puisqu’il est en réalité… en prison pour une histoire de cocaïne ! Les Reds l’ont fait sortir juste pour le signer pour le match. L’improbable se déroule alors : devant une foule de Dallas médusée, les Scabs l’emportent 13-7 dans un Monday Night Football télévisé dans le pays entier. Un scénario digne de Hollywood – à plusieurs titres, puisqu’il inspirera le film The Replacements sorti en 2000. Robinson, pour son service à la patrie Redskins, gagne le droit de retourner en prison le lendemain du match car on ne badine pas avec la loi, surtout pas à Washington.

La grève prend fin et le carrousel Schroeder-Williams reprend, Schroeder jouant moins bien, Williams le remplaçant et gagnant les matchs. Les Reds terminent ainsi 12-4 et Gibbs prend la décision qui s’impose : Williams est le titulaire pour les playoffs. La franchise passe les tours de playoffs un par un sans baisser de pied : les Bears 21-17 puis les Vikings 17-10 sont battus pour permettre aux Redskins de revenir au Super Bowl pour la troisième fois en six ans.

Super Bowl XXII est un événement : Doug Williams devient le premier Quarterback afro-américain à accéder à la finale suprême, pavant la route pour les McNair et McNabb du futur. Il affronte une star montante, John Elway et les Broncos, qui veulent venger leur défaite 39-20 aux mains des Giants l’année précédente. L’équipe de Denver pense d’ailleurs tenir le bon bout quand elle mène 10-0 vers la fin du premier quart-temps ; en plus, Doug Williams semble se blesser au genou en glissant sur un recul de passe. Schroeder rentre pour le reste du premier quart-temps, mais Williams revient pour le deuxième. Et quel retour : sa première passe est une bombe de 80 yards pour un touchdown de Ricky Sanders ! C’est le début d’une pluie de points : The Posse et Clint Didier transpercent la défense alors que le coureur Timmy Smith, rookie remplaçant Rogers, profite des trous créés par les Hogs.

http://cdn-s3.si.com/s3fs-public/images/timmy-smith-super-bowl-xxii-peter-read-miller-2.jpgLe résultat est brutal : en un seul quart-temps, 356 yards gagnés en attaque, quatre touchdowns à la passe et un à la course qui laissent les Broncos à 35-10 à la mi-temps ! Smith rajoute un second touchdown ensuite pour l’emporter finalement 42-10 et apporter le deuxième Super Bowl de l’histoire à la capitale. Doug Williams laisse définitivement son empreinte dans la postérité : premier Quarterback afro-américain à participer, remporter et finir MVP du Super Bowl, sans compter ce deuxième quart-temps ahurissant. Timmy Smith, illustre inconnu avant ce match, établit un nouveau record du Super Bowl avec 204 yards à la course et devient un héros local.

 

Fin de l’ère Gibbs (1988-1993)

 

L’année 1988 a quelques ratés au démarrage mais les Reds redressent la barre à 5-3. C’est à ce moment que le soufflé va retomber : Williams connaît une saison difficile entre blessures et interceptions et finit par se faire remplacer par Mark Rypien ; quant à Timmy Smith, son succès au Super Bowl lui monte à la tête, il renégocie son contrat et devient titulaire. Mais la réalité apparaît alors : c’est facile de passer pour un héros au Super Bowl quand on a une ligne comme les Hogs qui ouvre des trous assez larges pour laisser passer un 40 tonnes. Smith ne tient pas la pression et s’effondre pour finir par être libéré à la fin d’une saison qui voit Washington terminer à 7-9, bien loin du festival des dernières années. Smith tombe ensuite dans la drogue, comme une nouvelle preuve de ce qui se passe quand on n’arrive pas à gérer un succès soudain.

Smith débarqué et remplacé par le coureur Gerald Riggs, c’est au tour de Williams d’être rétrogradé. La franchise décide de mettre son année 1989 dans les mains du nouveau titulaire, le remplaçant Mark Rypien. Le résultat est plus que satisfaisant : Rypien est à l’aise dans l’attaque et il distribue les passes au trois membres du Posse (Monk, Clark et Sanders) qui dépassent chacun 1000 yards, fait inédit dans la NFL ! Riggs fait son travail, la défense également et les Redskins, dans une année de transition, parviennent à un record de 10-6 qui est malheureusement insuffisant pour accéder aux playoffs.

Ce même record de 10-6 leur suffit en 1990 pour accéder à la suite de la compétition. Les Redskins enregistrent l’arrivée du coureur Earnest Byner, excellent coureur des Browns mais qui porte sur lui la malédiction d’une seule action où il a fumblé le ballon fatidique en finale AFC de 1987. Washington est trop heureux de le récupérer car il améliore grandement le jeu de course : Byner dépasse 1000 yards au sol. Et un autre joueur va poser son empreinte sur l’équipe, un rookie drafté en 130e position, le coureur Brian Mitchell. Ce dernier est non seulement coureur, mais il démontre d’énormes qualités comme retourneur (sa première tentative se solde par un touchdown !), et aussi comme Quarterback. Ses qualités de Quarterback vont d’ailleurs rapidement être mises à contribution en Week 10 quand l’équipe perd un grand nombre de joueurs contre la défense violente des Eagles (le fameux Bodybag Game). Toutes ces péripéties n’empêchent pas les Reds d’accéder en playoffs, où l’équipe de la capitale prend sa revanche 20-6 sur les Eagles mais s’incline devant les 49ers de Montana 28-10.

Encore une fois, il semble que les éléments sont en place pour une nouvelle poursuite du Super Bowl si tous les joueurs peuvent rester valides pour la saison, notamment le Quarterback. 1991 va confirmer cette sensation : Rypien mène la meilleure attaque de la ligue qui ouvre par un défoulement 45-0 sur la tête des Lions de Detroit. La défense est au diapason (deuxième de la ligue) et la franchise se dirige droit vers une saison à 14-2 digne de l’époque Theismann. Les playoffs n’offrent aucune résistance au tractopelle, avec des victoires 24-7 sur les Falcons d’Atlanta et une nouvelle gifle 41-10 pour les Lions.

Super Bowl XXVI est un affrontement de bulldozers : Rypien et le Posse des Redskins contre Jim Kelly et la K-Gun Offense des Bills de Buffalo. Cette opposition qui promet beaucoup ne donne cependant pas la suspens escompté, car la défense des Redskins étouffe complètement l’attaque de Buffalo. Washington mène 24-0 avant un petit retour de Buffalo, mais le résultat n’est plus un secret depuis un moment : les Reds l’emportent 37-24 et Rypien remporte le titre de MVP. Washington a son troisième Super Bowl en neuf ans, avec trois Quarterbacks différents mais un seul coach de génie : Joe Gibbs.

1992 démarre avec un contentieux entre Rypien et le club pour des questions de contrat. La mécanique s’enraye un peu au début de la saison, repart puis s’enraye de nouveau alors que la défense perd de son efficacité. Cette saison inconstante amène les Redskins a un record de 9-7 mais néanmoins suffisant pour aller aux playoffs. L’équipe se ressaisit pour le Wild Card Round, disposant à la surprise générale des Vikings 24-7. Mais l’embellie est de courte durée car les 49ers viennent les stopper 20-13 en Divisional Round.

Joe Gibbs, sentant la fin d’un cycle, décide alors de se retirer pour se consacrer à son écurie NASCAR. Il part après douze saisons et trois trophées Lombardi… et c’est la dernière fois que la capitale va goûter à la grande finale pendant un long moment.

 

La période Norv (1994-2000)

 

Dire que l’année 1993 est morose sous l’égide du nouveau coach Richie Petitbon est un euphémisme. Rypien s’écroule, un tiers du Posse s’en va, la moitié des Hogs aussi, et on se retrouve avec la 25e attaque. Mann, Green et Coleman restent les seules stars de l’autre côté du ballon, et on se retrouve avec la 23e défense. Le record est de 4-12, et Petitbon ne fait qu’une année ; il est remplacé par le Coordinateur Offensif de la récente dynastie des Cowboys, Norval « Norv » Turner.

Norv se rend de suite compte dans quel pétrin il s’est fourré : Rypien prend sa retraite, et le coach se retrouve à devoir chercher des Quarterbacks dans la draft ou la Free Agency. Il décide de les prendre à la draft, en choisissant Heath Shuler en #3 et son remplaçant Gus Frerotte en #197. Shuler commence mal car il est maintenu hors des terrains pour un problème de complexité de contrat (faute qui lui est injustement imputée alors que c’est plutôt la faute de l’organisation). En tout cas, Shuler arrive dans une équipe exsangue, ce qui le lamine physiquement et psychologiquement pendant toute la saison. En route pour une année pathétique à 3-13, le public commence à prendre Shuler en grippe et à réclamer l’intervention de Frerotte.

Shuler finit par perdre sa place de titulaire en 1995 au profit de Frerotte. L’arrivée dans l’effectif de nouvelles armes comme le rookie receveur Michael Westbrook et le coureur Terry Allen venant des Vikings aide le nouveau Quarterback à mener les Redskins vers une amélioration avec un record de 6-10. 1996 est un nouveau pas dans la maturation de l’effectif avec une saison positive à 9-7, même si c’est trop court pour arriver en playoffs. Shuler est envoyé aux Saints où sa carrière de bust va se terminer après une blessure au pied quelques années plus tard.

La saison 1997 est une saison à nulle autre pareille : tout d’abord, les Redskins prennent place dans leur nouveau stade, longtemps un rêve pour le propriétaire Cooke mais enfin réalité. Cooke n’est malheureusement pas là pour l’ouverture, ayant décédé plus tôt dans l’année ; en son honneur le stade est nommé le Jack Kent Cooke Stadium. C’est à partir de là que c’est moins reluisant : pendant les camps d’été, Westbrook et le sophomore coureur Stephen Davis échangent des mots ; Westbrook frappe alors un Davis au sol devant des caméras de télévision locales qui s’empressent de faire tourner les images en boucle. Et enfin, Frerotte se rend célèbre de la pire façon possible : emporté par sa joie d’avoir scoré un touchdown au sol contre les Giants, il met un coup de casque dans un mur rembourré… se blessant au cou et ratant le reste du match. A la fin d’une année vraiment bizarre, les Redskins terminent à 8-7-1.

1998 prouve définitivement que Shuler n’était pas le seul problème à la draft 1994 car Frerotte finit par perdre sa place au profit du Quarterback Trent Green. Le résultat n’est pas forcément meilleur alors que la seule lumière dans le tunnel vient de Brian Mitchell qui accumule les yards pendant toute la saison en retours de kick/punt, course et réception. La franchise termine sur une saison faible à 6-10, et un nouveau coup de boutoir lui est porté quand le fils de Jack Cooke, John Kent Cooke, ne parvient pas à lever les fonds suffisants pour acheter la franchise. Elle est alors rachetée par un milliardaire de l’audiovisuel, Daniel Snyder, pour 800 millions de dollars. Ultime affront pour l’histoire de la franchise, Snyder vent immédiatement le nom du stade au plus offrant : c’est Federal Express qui emporte la mise, renommant le Jack Kent Cooke Stadium en FedExField.

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Norv Turner et Dan Snyder

1999 est donc le début du nouveau propriétaire, de son stade fraîchement renommé… et de son tout nouveau meneur, le Free Agent Quarterback Brad Johnson en provenance des Vikings. Il remplace Frerotte et Green tous les deux partis, l’un aux Lions de Detroit et l’autre aux Rams de Saint-Louis. Johnson semble être l’homme de la situation, lançant pour 4000 yards à un trio composé des receveurs Westbrook, Albert Connell drafté en 1997 et du Tight End Stephen Alexander drafté en 1998. Davis produit au sol et la deuxième attaque de la ligue permet aux Redskins d’aller en playoffs avec un record de 10-6. Le seul point noir est la défense médiocre avec Darrell Green qui vieillit et le rookie Defensive Back Champ Bailey qui fait ses classes. Washington passe le Wild Card Round 27-13 contre Detroit, et se rend à Tampa Bay en Divisional Round. Le match est serré et ne tient plus qu’à un Field Goal du Kicker Brett Conway, malheureusement un snap raté entre Dan Turk et son frère Punter Matt Turk empêche le Kicker de tenter son coup de pied et les Reds s’inclinent 14-13.

La saison suivante, la draft 2000 permet aux Redskins de choisir le Defensive End LaVar Arrington et le Tackle Chris Samuels. Du côté des Free Agents, Washington fait deux acquisitions notables avec le Cornerback Deion Sanders et le Defensive End Bruce Smith, mais bien que ce soient deux futurs Hall Of Famers ils sont plutôt sur la fin de leur carrière. Les Redskins commencent à 6-2, bien supportés par une défense résurgente dans laquelle Champ Bailey prend ses marques, mais Brad Johnson se blesse et c’est finalement une saison blanche avec un record de 8-8. Norv Turner paie ce résultat en étant viré en plein milieu de l’année. Après un court intérim, c’est Marty Schottenheimer qui le remplace.

 

La valse des entraîneurs (2001-2006)

 

Marty Ball n’a qu’une seule représentation, en 2001, avec un départ fracassant : Brad Johnson est envoyé aux Buccaneers (avec qui il remportera le Super Bowl deux ans plus tard) et le coach se tourne vers le Quarterback Jeff George, connu pour être totalement ingérable. Il ne faut pas longtemps pour que Schottenheimer s’en rende compte : au bout de deux défaites sur un score cumulé de 67-3 et un clash magistral entre les deux hommes, le coach le met sur la touche au profit de Tony Banks. Ce dernier lutte, la défense a perdu Sanders qui a pris sa retraite, et la saison se termine sur un nouveau record à l’équilibre, 8-8.

Dans des nouvelles preuves de tout l’argent qu’il possède, Snyder décide de se séparer de Schottenheimer en lui payant le reste de son contrat, et d’aller signer le Coach de l’Université de Floride, Steve Spurrier, pour un contrat mirobolant. Snyder veut Spurrier car celui-ci a mis en place une attaque délirante avec les Gators surnommée le Fun-N-Gun, le genre de spectacle qui peut dynamiser la franchise. Snyder a juste oublié un détail : il a déjà été question de ramener une tactique offensive pleine puissance de l’université en NFL ; c’était la Run-N-Shoot mise en place par les Oilers de Houston au début des années 1980, et Warren Moon peut attester que si au début ça semblait efficace, les défenses s’adaptent plus vite et frappent plus fort qu’en Université.

La première année de Spurrier aux Redskins est un flop absolu : non seulement le système du Fun-N-Gun voit ses limites, mais Spurrier n’a même pas le talent nécessaire pour le mettre en place. Il utilise pas moins de trois Quarterbacks, Danny Weurfel, Shane Matthews & Patrick Ramsey en rotation constante ; pendant ce temps Stephen Davis baisse de pied à la course et Darrell Green joue sa dernière saison après vingt années de bons et loyaux services. Les Reds terminent 7-9 en 2002, et la seconde année, 2003, ne sera pas plus rose avec un record de 5-11. Cette fois, c’est Bruce Smith qui prend sa retraite avec le record de sacks de l’époque (200).

Spurrier comprend que son système n’est pas viable pour la NFL, et il décide de retourner en NCAA à l’Université de South Carolina ; il laisse les Redskins et Snyder se demander comment la franchise peut redresser la tête. Le propriétaire décide alors d’appliquer la solution « Retour vers le futur » et de rappeler le coach qui a apporté le plus de succès à la franchise : Joe Gibbs.

Le triple vainqueur du Super Bowl revient en 2004 avec une équipe moribonde. Champ Bailey est envoyé aux Broncos pour récupérer le coureur Clinton Portis. En attaque, Ramsey est le titulaire depuis l’époque Spurrier mais il a du mal à s’imposer, donc l’organisation fait venir le Quarterback Mark Brunell des Jaguars. Le receveur Laveranues Coles, seule véritable arme offensive, voit l’arriver à la draft du Tight End Chris Cooley pour l’épauler. En défense, l’équipe drafte le Safety Sean Taylor et signe le Linebacker Marcus Washington et l’autre Safety Shawn Springs. Cet amalgame fournit deux résultats : pitoyable en attaque, et performant en défense. Brunell, plutôt sur la fin de carrière, est inconstant, et quand Ramsey récupère sa chance, il ne fait guère mieux. Portis et Coles surnagent en attaque, mais la saison se termine sur un 6-10 peu encourageant, sauf si Gibbs parvient à booster l’attaque.

Les principaux mouvements pendant l’intersaison sont donc dirigés dans ce sens : les Redskins draftent le Quarterback Jason Campbell d’Auburn (ainsi que son coéquipier Defensive Back Carlos Rogers), et ils échangent Laveranues Coles avec le receveur Santana Moss des Jets. Campbell reste dans l’ombre de Brunell pour la saison 2005, et le Quarterback voit en Moss et Cooley des receveurs de choix. Portis améliore sa production, et malgré un léger déclin la défense répond présente. La saison est un peu cahin-caha mais Washington poste un record de 10-6 qui lui permet de retourner en playoffs. Au premier tour les Reds se débarrassent des Buccaneers 17-10 grâce un gros effort de la défense, mais ce sera insuffisant pour empêcher les Seahawks au tour de suivant d’aller jusqu’au Super Bowl avec une défaite 20-10.

La saison 2006 démarre très mal pour les Redskins : Clinton Portis subit une blessure à l’épaule qui va le gêner toute la saison. Brunell est définitivement au bout du rouleau et Gibbs le remplace par le jeune Campbell qui démontre un certain talent mais aussi ses failles de jeune joueur. La défense dégringole également et la saison se termine avec un record de 5-11.

 

Tragédies et miracles (2007-2011)

 

Tous les espoirs de 2007 reposent sur les épaules de Campbell que l’on veut voir devenir le franchise Quarterback dont a besoin l’équipe. La défense, elle, doit être renforcée – les Reds draftent le Defensive Back LaRon Landry au premier tour et signent le Linebacker London Fletcher des Rams. L’équipe démarre bien la saison mais Campbell est erratique dans certaines de ses décisions, surtout dans les moments cruciaux, et la défense perd Sean Taylor blessé au genou. L’équipe se retrouve à 5-6 après une défaite contre les Buccaneers… mais ce n’est pas le plus grave.

Depuis sa blessure, Sean Taylor se repose dans sa maison de Miami. Deux jours après le match contre les Buccs, le 26 novembre, un intrus armé pénètre dans sa maison et lui tire dans la jambe, sectionnant l’artère fémorale. Taylor est amené de toute urgence à l’hôpital pour se faire opérer. Malheureusement il a perdu trop de sang, il tombe dans le coma et décède le matin du 27. C’est le choc dans toute la NFL : la ligue décide de mettre un petit patch noir avec le numéro de Taylor, 21, sur tous les casques. Une minute de silence est observée sur tous les terrains la semaine suivante. Les Redskins et l’Université de Miami (où Taylor a joué) multiplient les marques de deuil avec des t-shirts, des bannières et même la conservation du casier de Taylor comme il l’a laissé. L’équipe décide même de jouer la première action du match suivant contre Buffalo à dix contre onze, et cette rencontre se terminera sur une erreur terrible de Gibbs : le coach vétéran fait l’erreur d’appeler deux temps morts consécutifs sur un Field Goal de la dernière chance pour les Bills. C’est une pénalité qui rapproche le Kicker et l’aide à passer sa tentative, donnant la victoire 17-15 à Buffalo.

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Sean Taylor

Les Reds sont alors 5-7 et leurs espoirs de playoffs très minces, surtout quand Campbell voit sa saison s’achever contre les Bears la semaine suivante. C’est une véritable malédiction de saison qui a commencé avec de grands espoirs et qui va s’achever avec la perte des deux pièces probablement les plus importantes de l’équipe. Sauf que… le Quarterback Todd Collins arrive sur le terrain. C’est un Quarterback vétéran qui a passé son temps comme backup pour les Bills et les Chiefs avec des chiffres bien pauvres : huit saisons et seulement vingt matchs comme Quarterback (avec un record de 10-10). La saison précédente il a dû jouer un seul snap à tout casser pour les Redskins, autant dire que ce n’est vraiment pas la joie parmi les fans. Néanmoins Collins mène l’équipe à une série de quatre victoires qui lui permet d’aller en playoffs à 9-7 ! Néanmoins, le miracle s’arrête au premier tour avec une défaite sèche 35-14 chez les Seahawks de Seattle.

Gibbs décide alors de se retirer une seconde fois pour passer plus de temps avec sa famille. Il est remplacé par l’ancien Quarterback vedette des Seahawks, Jim Zorn.

L’ère Zorn ne dure que deux ans pour autant de frustrations. L’année 2008 se termine sur un record de 8-8 alors que Campbell oscille entre le manque de talent personnel et le manque de talent autour de lui (hormis Moss et Cooley) ; Portis décline et la défense a du mal à remplacer Sean Taylor. En 2009, Snyder espère booster cette dernière en faisant signer un contrat monstrueux de 100 millions de dollars au Defensive End des Titans Albert Haynesworth. Encore une montagne de sous qui n’a aucun effet bénéfique sur le club, voire pire : Haynesworth joue mal, montre un manque de motivation stupéfiant et la franchise entière semble tomber dans un trou en finissant à 4-12. Un des rares motifs de satisfaction est la paire de Linebackers que constitue Fletcher avec le rookie Brian Orakpo drafté au premier tour.

Le limogeage de Zorn laisse la place à l’ancien coach des Broncos Mike Shanahan. Jason Campbell est envoyé aux Raiders et Shanahan récupère le Quarterback Donovan McNabb des Eagles contre des tours de drafts. Et comme si la situation n’était pas encore assez instable, Haynesworth fait des vagues à cause de son contrat, et il ne joue que quelques snaps par match, ce qui en fait probablement le plus gros gâchis d’argent de l’histoire de la ligue. McNabb se révèle finalement un léger mieux pour l’attaque mais pas le renversement escompté, et avec une défense toujours branlante les Reds terminent à 6-10, encore au fond de la NFC East.

L’année 2011 voit une défense bien plus efficace, remodelée par un Jim Haslett qui n’a plus de Haynesworth à se traîner dans les pattes ; mais l’attaque va pâtir d’un manque d’armes à la passe avec un duel de Quarterback improbable entre Rex Grossman et John Beck, McNabb étant parti depuis. Avec un record de 5-11, la franchise des Reds ne semble pas se sortir de sa médiocrité, et ce n’est pas la pénalité infligée par la NFL pour avoir trafiqué les contrats lors de l’année 2010 sans Salary Cap qui va aider : Washington voit son Salary Cap des deux prochaines années diminuer de 36 millions de dollars.

Alors la franchise va tenter de forcer le Destin en tentant un coup de poker à la draft suivante.

 

Une draft, deux QBs, zéro résultat (2012-2017)

 

La draft 2012 promet d’être une belle cuvée pour les Quarterbacks, surtout avec les deux jeunes que tout le monde voit partir aux deux premières places : Andrew Luck de Stanford et Robert Griffin III de Baylor. Les Redskins pensent que l’un des deux est leur ticket vers le succès, sauf qu’il y a un petit problème : Washington est en sixième position, et mis à part les Rams en deuxième position, il y a quelques équipes devant eux qui pourraient prendre un Quarterback. Washington décide donc de payer une rançon à Saint-Louis pour échanger leurs places : trois premier tour (2012, 2013 et 2014) plus le deuxième tour de 2012. Les Rams acceptent avec plaisir et les Reds remontent en #2 pour choisir RGIII ; de suite on se pose la question : est-ce que les Reds ne vont pas payer cela sur le long terme ?

Robert+Griffin+III+Washington+Redskins+v+Chicago+skQh_ZGpva3lOn craint que ce soit une nouvelle saison perdue pour les Reds qui démarrent 3-6 avec notamment une défense qui décline malgré Orakpo ou Ryan Kerrigan, mais l’attaque, derrière le coureur rookie Alfred Morris drafté au 6e tour, propulse la franchise sur une série impressionnante de victoires pour décrocher le titre de la division à 10-6 ! Malheureusement, l’année souffle le chaud et le froid pour RGIII : il fait une performance très prometteuse que ce soit à la passe ou à la course, mais il subit une blessure au genou contre Baltimore qui force un autre rookie Quarterback, Kirk Cousins, à le remplacer. Shanahan décide néanmoins de titulariser RGIII pour le Wild Card Round contre Seattle, ce qui est une mauvaise décision : la pelouse de FedExField est exécrable, et le Quarterback aggrave sa blessure dans une défaite 24-14 (ce qui fait la troisième fois consécutive que Seattle sort Washington des playoffs après 2005 et 2007).

Le genou de RGIII devient un sujet d’obsession pendant l’offseason suivante que le Quarterback manque complètement. Et ça va se voir en 2013 : RGIII n’a plus les mêmes jambes, sa ligne le protège mal et le playcall des Shanahan le met beaucoup trop en danger. Mais c’est surtout la défense qui devient indigente et notamment une arrière-garde passoire et incapable de plaquer. L’attaque fait ce qu’elle peut avec Morris, le receveur Pierre Garçon, ou le rookie Tight End Jordan Reed, mais c’est bien trop peu, et la saison se termine sur un catastrophique 3-13. Cela force le General Manager Bruce Allen à renvoyer Shanahan, et il choisit comme nouveau Head Coach le Coordinateur Offensif des Bengals, Jay Gruden.

Gruden comprend vite qu’il est tombé dans une franchise qui a payé une rançon pour un Quarterback blessé et qui le paye dans la qualité des autres postes. Les Reds font venir le receveur des Eagles DeSean Jackson, mais la saison déraille de nouveau quand RGIII se disloque la cheville vers le début de la saison. Le duo Kirk Cousins – Colt McCoy n’arrive pas à grand-chose, la ligne offensive continue de souffrir, la défense d’être une horreur où seul Ryan Kerrigan surnage, et la saison s’achève sur un pauvre record de 4-12. Allen finit par payer les pots cassés à son tour, remplacé par Scot McCoughlan, mais il faut faire un sacré ménage… et commencer à se demander si RGIII sera la réponse.

Cette réponse est rapidement apportée lors de la saison 2015 : lors de la présaison, une commotion laisse RGIII sur le banc et Cousins prend sa place pour ne plus la lâcher ; RGIII est libéré à la fin de la saison, rendant le coup de poker de sa draft catastrophique pour la capitale. Après un démarrage cahin-caha, les Reds se rendent compte qu’ils jouent dans une NFC East affaiblie de toute part, que ce soit par les blessures ou les choix des coachs, et finissent par croire à leur chance. Ils entament une deuxième partie de saison derrière un Cousins en feu qui ne perd plus la balle et deux jeunes talents : Jordan Reed enfin lâché par les blessures et le Cornerback Bashaud Breeland. Malgré les problèmes au sol des deux côtés du ballon, Washington remporte le titre de division à 9-7 et se qualifie pour les playoffs ; la belle histoire prend fin rapidement en Wild Card 35-18 contre Green Bay, mais le redressement enclenché par Scot McCloughan et Jay Gruden semble en bonne voie.

La saison 2016 démarre sur la question : faut-il signer Cousins sur le long-terme ? L’équipe préfère apposer le Franchise Tag pour avoir la réponse sur le terrain. Elle est apportée par une attaque explosive sous l’impulsion du Quarterback et de sa pléthore d’armes : Jackson, Garçon, Reed et Jamison Crowder en font baver aux défenses adverses malgré la saison ratée sur blessure du premier tour de draft Josh Doctson. Mais cela ne se traduit pas par une visite en playoffs : la défense plie bien trop souvent et Washington perd un match vital contre les Giants qui laisse la franchise de la capitale sur le quai de la gare à 8-7-1. Hors du terrain, elle retombe dans son marasme habituel : Scot McCloughan est débarqué, Allen révèle publiquement que c’est à cause de son problème d’alcool (ce qui devrait rester privé), d’autres sources impliquent la jalousie d’Allen envers la réussite de McCloughan, le pointage de doigt chronique dans l’organisation continue et on a l’impression de voir toujours le même film.

Pour ne rien arranger, Cousins joue encore sous le Franchise Tag en 2017, l’attaque aérienne perd Jackson ET Garçon d’un seul coup, et la franchise est décimée par les blessures ; notamment le prometteur rookie Defensive Lineman Jonathan Allen, le coureur explosif Chris Thompson, le Centre Spencer Long ou les Linebackers Mason Foster et Trent Murphy. Pourtant, malgré tout cela, l’équipe parvient à arracher une saison à 7-9, ce qui n’est pas neutre.

Mais le sort en est jeté sur la draft 2012 qui n’aura pas apporté la solution au poste le plus important : l’équipe finit par faire ce que tout le monde attendait en laissant partir Cousins, et elle échange son excellent Cornerback Kendall Fuller à Kansas City pour le Quarterback Alex Smith.

 

À en perdre son latin, son nom, et son propriétaire (2018-2023)

 

Malheureusement, la saison 2018 ne va pas se passer comme prévu : la franchise est ravagée par les blessures (20+ joueurs sur IR), la plus importante étant celle de Smith en Week 11 ; il subit une terrible fracture ouverte tibia-péroné qui n’est pas sans rappeler celle de Joe Theismann, 33 ans plus tôt jour pour jour. La franchise survit tant que possible grâce à un bon départ et à la saison magnifique du nouveau Red Adrian Peterson (1042 yards et 7 touchdowns), mais les limitations provoquent une nouvelle année à 7-9.

Case Keenum est échangé de Denver pour occuper le poste de passeur alors que le premier tour Dwayne Haskins arrive afin de devenir le franchise Quarterback du futur ; c’est un vrai coup de jeune sur le jeu aérien avec le départ de Crowder et la draft du deuxième tour Terry McLaurin. Ce dernier va être le rayon de soleil d’une terrible saison 2019 où Haskins finit par prendre les rênes de l’attaque, luttant d’abord puis montrant des choses intéressantes sur la fin. Mais sans surprise ce n’est pas suffisant, et Washington plonge à 4-12.

Commence alors une intersaison totalement renversante qui va voir la franchise de la capitale secouée de multiples manières jusqu’à en perdre son latin… et son nom.

Tout d’abord, Gruden ne voit pas la fin de l’exercice, débarqué après la Week 5 ; mais c’est un autre départ qui est plus notable : Bruce Allen, Président/General Manager, est enfin renvoyé par Dan Snyder après une décennie de futilité dans la capitale. Pour redresser la franchise, sur et en dehors du terrain, le propriétaire décide de faire venir l’ex-Head Coach des Panthers, Ron Rivera.

Et on se rend rapidement compte que la culture doit être changée dans l’organisation. La mort de George Floyd suite à une arrestation brutale est celle de trop ; en conjonction avec d’autres faits récents de violences (policières ou non) contre les afro-américains, le soulèvement populaire met un coup de projecteur sur le racisme… sous toutes ses formes. Le nom de l’équipe, considéré insultant par une bonne partie de la population amérindienne, revient sur le tapis ; cette fois, les sponsors décident de s’en mêler, jusqu’à FedEx : ils menacent de se retirer si quelque chose n’est pas fait.

Alors qu’il avait pourtant assuré qu’il ne changerait jamais le nom de l’équipe, Snyder doit se plier devant le risque et, en juillet 2020, l’organisation annonce qu’elle retire officiellement le nom de « Redskins » pour rebaptiser l’équipe « Washington Football Team » le temps de la saison 2020. Mais ce n’est pas le seul problème, car quasiment en même temps sort un article à charge sur le climat de harcèlement sexuel qui plane dans l’organisation et qui explique à la fois la volonté de vente des propriétaires minoritaires et le départ prématuré de plusieurs membres influents. Ce n’est cependant pas nouveau : des accusations de la sorte concernant les cheerleaders avaient déjà fait des vagues auparavant. Bref, il est plus que temps de donner un coup de balai à Washington, que ce soit sur le gridiron ou dans les bureaux.

Cependant, celui-ci est plutôt mièvre ; plusieurs nominations essayent de redresser l’image, et la NFL est plutôt tendre dans ses sanctions (à part pousser Snyder à ne plus s’occuper des affaires courantes). Sur le terrain, l’expérience Haskins est définitivement un bust avec sa libération ; le retour stupéfiant d’Alex Smith après sa blessure et la bataille de Rivera contre le cancer sont les belles histoires d’une saison mi-figue mi-raisin : l’attaque perd Trent Williams échangé à San Francisco et peine à produire avec un carrousel au poste de Quarterback. Mais la défense a vu arriver le deuxième choix de la draft, le Defensive End Chase Young, et elle fait une grosse année : elle permet à la capitale de remporter la NFC East… avec un bilan de 7-9 (troisième champion de division avec un bilan négatif de l’histoire). En Wild Card, le club reçoit Tampa Bay et on lui promet l’enfer : la défense et le Quarterback Taylor Heinicke jettent toutes leurs forces dans la bataille mais tombent la tête haute 31-23.

Si vous n’aviez pas eu votre quota de nouvelles nauséabondes autour de Washington, 2021 apporte une enquête sur l’environnement de travail toxique dans l’organisation (débouchant sur 10M$ d’amendes et le retrait de Snyder de la gestion quotidienne)… qui va finir avec un coup de billard à trois bandes par pousser au renvoi de Jon Gruden, Head Coach des Raiders, suite à des mails racistes, mysogynes et homophobes envoyés à Bruce Allen. Jalen Hurts manque de se faire écraser par une barrière de sécurité à FedEx, de l’eau des égoûts tombe sur les fans, la venue de Ryan Fitzpatrick se termine en blessure après le premier match, Heinicke fait ce qu’il peut, Alex Smith est le héros de l’année en revenant de sa terrible blessure pour un instant, le coureur Antonio Gibson et McLaurin font ce qu’ils peuvent en attaque, la défense subit des pertes et baisse en qualité… c’est presque un miracle que Washington termine 7-10 dans ces conditions.

Est-ce qu’un nouveau nom pourrait enfin changer tout cela, sur et en dehors du terrain ? La nouvelle tombe le 2 février 2022 : l’équipe s’appelle désormais les Washington Commanders. Et pour bien commencer, Snyder refuse l’assignation de la Chambre des Représentants pour témoigner sur le problème de culture dans l’organisation. Comme dit le dicton, un poisson, ça pourrit toujours par la tête.

Pendant ce temps, sur le terrain, l’ex-Colt Quarterback Carson Wentz arrive pour tenter d’être une solution au poste qu’il n’est finalement pas. Le rookie coureur Brian Robinson est la belle histoire de la saison : touché par balle pendant l’intersaison, il revient et forme un beau duo au sol avec Gibson ; en parallèle, le premier tour receveur Jahan Dotson enquille les touchdowns (7). La ligne défensive est une machine, mais le reste de l’équipe est moins en verve et l’inconstance de Washington se paye cash dans une NFC East devenue brutale : les Commanders sont les seuls de la division à manquer les playoffs à 8-8-1.

Disons-le de suite, la saison 2023 est une catastrophe dans laquelle l’équipe termine 4-13 : le sophomore Quarterback Sam Howell prend la place de Wentz et fait ce qu’il peut avec McLaurin mais le playcall ne s’appuie pas assez sur un jeu au sol pourtant intéressant ; pendant ce temps, la défense explose totalement (pire de la NFL en points encaissés) et voit partir Young via échange en cours d’année. Mais la nouvelle la plus importante est arrivée avant le début de l’exercice : sous la pression des autres propriétaires, Snyder a enfin vendu la franchise à un groupe mené par Josh Harris, déjà propriétaire des Philadelphia 76ers de NBA et des New Jersey Devils de NHL ; la transaction est à hauteur de 6.05 milliards de dollars. Le ménage se poursuit à la fin de ce calvaire de saison : Mayhew et Rivera sont à leur tour débarqués ; pour les remplacer, l’ex-49er Adam Peters et l’ex-Coordinateur Défensif des Cowboys Dan Quinn arrivent.