Fiche Franchise : Los Angeles Rams

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1936
Division NFC West
Stade SoFi Stadium
Propriétaire Stan Kroenke
Président Kevin Demhoff
Manager Général Les Snead
Head Coach Sean McVay
Titres 2 NFL (1945, 1951)
2 Super Bowls (1999, 2021)
Site Internet http://www.stlouisrams.com/

 

Introduction

 

Les Rams sont basés à Los Angeles, dans l’état de Californie. C’est une des équipes NFL qui a voyagé le plus : elle est née à Cleveland, puis a déménagé à Los Angeles en 1946 avant de quitter la ville californienne pour Saint-Louis en 1995… et d’y retourner en 2016. Néanmoins, elle a toujours fait partie d’une division ouest dans la NFL : la Western Division, la Western Conference puis la NFC West.

L’équipe a connu plusieurs périodes de succès : une au début des années 1950, une dans les années 1970-1980, une à la fin des années 1990 et une autour de 2020. Elle a réussi à remporter deux titres NFL avant la création du Super Bowl, et elle a accédé à cinq Super Bowls (1979, 1999, 2001, 2018, 2021) pour deux victoires.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Rams utilisent les couleurs bleu marine, or et blanc.

  • Tenue couleur : maillot bleu – numéro or – pantalon bleu – socks bleu.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro bleu – pantalon blanc – socks bleu.
  • Tenue alternative : maillot bleu – numéro jaune – pantalon jaune – socks bleu.

Les Rams ont depuis 2010 une mascotte nommée « Rampage », un bélier anthropomorphique qui porte le maillot #1.

 

Membres du Hall Of Fame

 

1965 – Bob Waterfield
1968 – Elroy « Crazy Legs » Hirsch
1971 – Norm Van Brocklin
1967 – Dan Reeves (Propriétaire)
1970 – Tom Fears
1980 – Deacon Jones
1982 – Merlin Olsen
1999 – Tom Mack, Eric Dickerson
2001 – Jackie Slater, Jack Youngblood
2002 – George Allen (Coach)
2011 – Marshall Faulk, Les Richter
2016 – Kevin Greene, Orlando Pace
2017 – Kurt Warner
2020 – Isaac Bruce
2022 – Dick Vermeil

 

Numéros retirés

 

7 – Bob Waterfield
28 – Marshall Faulk
29 – Eric Dickerson
74 – Merlin Olsen
75 – Deacon Jones
78 – Jackie Slater
80 – Isaac Bruce
85 – Jack Youngblood

 

Stade

 

Les Los Angeles Rams jouent au SoFi Stadium.
Il a été inauguré le 8 Septembre 2020.
Il contient 70.240 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Les Cleveland Rams, de l’AFL II à la NFL (1935-1943)
  2. Premier titre et déménagement à l’ouest (1944-1949)
  3. Les artificiers Waterfield et Van Brocklin (1950-1954)
  4. Une période de transition (1955-1962)
  5. Le « Fearsome Foursome » et George Allen (1963-1972)
  6. Chuck Knox et le début de l’âge d’or (1973-1976)
  7. Enfin le Super Bowl (1977-1980)
  8. Robinson fait le ménage (1981-1989)
  9. Contre-coup et déménagement à Saint-Louis (1990-1998)
  10. « The Greatest Show On Turf » (1999-2001)
  11. Retour sur Terre (2002-2009)
  12. Le pari raté Sam Bradford (2010-2015)
  13. Los Angeles Rams, deuxième (2016-2023)

 

Les Cleveland Rams, de l’AFL II à la NFL (1935-1943)

 

Au milieu des années 1930, la NFL survit comme elle peut à la Grande Dépression. Son monopole sur le football professionnel a déjà poussé à l’établissement d’une première American Football League (AFL) concurrente, en 1926, mais elle a disparu la même année. Cela n’empêche pas l’ancien directeur du personnel des Giants et grande figure du football Harry March de créer une seconde AFL, en 1935. Suite à une dispute avec le propriétaire des Redskins, il a été bouté hors de la NFL et il compte bien monter sa propre ligue parallèle.

http://content.sportslogos.net/logos/7/184/full/7962_cleveland_rams-primary-1944.gifHuit équipes sont prévues pour intégrer cette « AFL II ». A Cleveland, un ancien coureur des Chicago Bears, Damon « Buzz » Wetzel essaie de monter son équipe, mais il manque de fonds. Par un ami, il est mis en contact avec un avocat et businessman de la ville, Homer Marshman. Ce dernier réunit des associés et tous décident de mettre des fonds dans l’équipe de Wetzel, qui devient le premier coach du club. C’est d’ailleurs lui qui trouve le nom de l’équipe : étant un grand fan des Fordham Rams universitaires, il propose le nom de Rams (béliers) à Marshman ; celui-ci approuve ce choix et les Cleveland Rams sont nés.

L’équipe joue dans le Cleveland Municipal Stadium et fait une bonne première saison à 5-2-2, même si elle finit deuxième derrière les Boston Shamrocks à 8-3 ; coïncidence : le propriétaire des Shamrocks est Paul Thurlow, l’ami commun qui a mis en relation Wetzel et Marshman. Début 1937, Marshman et ses associés se retrouvent et font les comptes : l’AFL n’a aucun avenir et les tribunes sont vides. Ils apprennent alors que la NFL a passé la période difficile de la Grande Dépression et cherche à s’étendre ; ils ne se font pas prier pour poser leur candidature. Cleveland se retrouve en concurrence avec Houston et Los Angeles, mais la ville a un avantage : elle se trouve dans le nord-est des États-Unis, le berceau de la NFL où se trouvent toutes les franchises, contrairement au Texas ou à la Californie.

C’est donc la candidature de Cleveland qui est acceptée : les Rams intègrent la NFL en 1937. Marshman et Wetzel se débarrassent alors de la grande majorité des joueurs, et seuls quatre font le transfert AFL vers NFL : William « Bud » Cooper, Harry « The Horse » Mattos, Stan Pincura et Mike Sebastian. C’est pourquoi, officiellement, les Cleveland Rams de la NFL sont considérés comme une franchise différente que celle de l’AFL, née en 1936 et non en 1935.

Wetzel devient General Manager alors que Marshman engage Hugo Bezdek pour être le Head Coach. Le premier choix de draft des Rams en 1937 est le coureur John « Zero » Drake, et il va de soi que la première saison est très compliquée avec seulement une victoire avec un record de 1-10 ; Drake réussit tout de même à être nommé Rookie Of The Year.

En 1938, l’équipe drafte le receveur Jim Benton, mais la saison ne commence pas mieux avec trois défaites. Bezdek est renvoyé et remplacé par Art Lewis ; l’équipe se reprend un peu et termine 4-7. Lewis laisse sa place à l’ancien coach des Lions Earl « Dutch » Clark à la fin de la saison, et l’équipe engrange des talents, comme le coureur/Quarterback drafté Parker Hall et le Guard non-drafté Riley Matheson ; Hall va faire une première saison détonante en 1939, gagnant le titre de MVP ET Rookie Of The Year. Malheureusement, ça ne suffit pas pour élever les Rams au-dessus d’un record équilibré à 5-5-1. La saison 1940 ne sera pas aussi clémente pour la franchise de Cleveland qui termine 4-6-1.

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Dan Reeves

Un changement de propriétaire a lieu en 1941 : Harry Marshman cède la franchise aux businessmen Fred Levy Junior & Daniel Reeves (à ne pas confondre avec l’ancien joueur et coach). La franchise démarre bien la saison derrière Hall avec deux victoires, mais il reste un talent esseulé et c’est une nouvelle désillusion à 2-9.

1942 signale l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale, et les Rams perdent leurs deux propriétaires qui sont appelés sous les drapeaux. L’équipe redresse la tête légèrement et parvient à poster un record de 5-6, mais ça reste encore trop peu pour espérer quoi que ce soit. Pour couronner le tout, Dutch Clark pose sa démission alors que plusieurs joueurs s’engagent au front ; Cleveland doit abandonner sa participation à la saison 1943.

L’équipe semble au bord de l’implosion, mais c’est à ce moment qu’elle va se retrouver, avec l’aide d’une pléiade de futurs Hall Of Famers.

 

Premier titre et déménagement à l’ouest (1944-1949)

 

Alors que la Guerre Mondiale a lieu, les Rams ne peuvent pas continuer de rater des saisons : le remplaçant de Clark, Charles « Chile » Walsh, passe alors General Manager et nomme Aldo « Buff » Donnelli comme Head Coach. Les deux hommes commencent à rebâtir une franchise des Rams avec les joueurs encore présents, d’autres libres, et ceux choisis à la draft ; ils réussissent d’ailleurs un gros coup en sélectionnant le futur Hall Of Famer Quarterback Bob Waterfield. On attend peu de ce casting fait de bric et de broc, mais la saison est loin d’être complètement ridicule à 4-6.

La Guerre retire à nouveau un élément aux Rams, le coach Donnelli ; Charles Walsh nomme alors son propre frère, Adam Walsh à la tête de l’équipe. Les Rams continuent de frapper fort à la draft : celle de 1945 leur apporte deux futurs Hall Of Famer avec les receveurs Elroy « Crazy Legs » Hirsch & Tom Fears ! Waterfield prend alors les commandes au poste de Quarterback et permet un jeu aérien encore jamais vu chez les Rams. Il imite Parker Hall en devenant MVP et Rookie Of The Year la même saison, et Cleveland marche sur la concurrence avec un record de 9-1.

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Tom Fears et Elroy Hirsch

Les Rams accèdent à la finale NFL jouée dans leur Cleveland Municipal Stadium contre les Redskins de Washington, ce qui donne un sacré duel de Quarterbacks entre Waterfield et Sammy Baugh. Les conditions de match sont dantesques : la température est de -22°C, ce qui en fait la finale la plus froide de l’histoire à l’époque, et les joueurs sont obligés de s’emmitoufler dans des couvertures sur les bancs en bois. Mais le match devient célèbre également pour une action : au premier quart-temps, Baugh se retrouve dans son en-but et tente une passe. Or, à l’époque, les poteaux sont au niveau de la ligne d’en-but, et la passe de Baugh heurte la transversale puis revient dans l’en-but. La règle de l’époque stipule que c’est un safety, et les Rams mènent donc 2-0 ; c’est l’action marquante car les Rams l’emportent 15-14 et gagnent ainsi leur premier titre NFL. Pour information, la règle sera changée à la fin de l’année pour qu’une telle action résulte en une passe incomplète au lieu d’un safety.

Le rêve ne dure pas longtemps pour la franchise de Cleveland : en parallèle de la NFL, une autre ligue concurrente est créée, l’All-American Football Conference (AAFC). La ville de l’Ohio voit arriver une seconde équipe, les Browns, avec à sa tête le légendaire coach Paul Brown. De plus, le propriétaire de la franchise d’AAFC, Arthur MacBride, a réussi à obtenir un bail longue durée avec le Cleveland Municipal Stadium, reléguant les Rams dans un stade moindre. C’en est trop pour Reeves qui demande à la NFL de pouvoir déménager sa franchise à Los Angeles.

La décision d’exporter la NFL sur la côte ouest provoque un tollé parmi les autres propriétaires qui refusent catégoriquement, et Los Angeles pose également quelques conditions à la venue des Rams. Pour contrer la NFL, Reeves menace de dissoudre l’équipe si on ne lui donne pas satisfaction. Le fait que les Rams soient champions en titre pèse dans la balance, et la NFL finit par accepter que la franchise parte à Los Angeles. Ensuite, il ne reste plus à Reeves qu’à accéder à la requête de la ville : intégrer des joueurs noirs dans l’effectif, une chose totalement inédite en NFL. Ainsi Reeves engage les deux premiers joueurs afro-américains en NFL : le coureur Kelly Washington et le receveur Woody Strode. Coïncidence amusante, en même temps un autre coach casse cette barrière raciale en AAFC : Paul Brown lui-même, en engageant le coureur Marion Motley. L’ancienne et la nouvelle franchise de Cleveland aident ainsi le football professionnel à changer de mentalité à ce sujet.

Les Rams de Los Angeles jouent leur première saison en 1946 dans le Los Angeles Memorial Coliseum, et ils espèrent bien reprendre là où les Rams de Cleveland se sont arrêtés, avec un titre de champion. Mais l’équipe alterne les victoires et les défaites pour finir à 6-4-1 ; les frères Walsh démissionnent suite à cette saison, forçant Dan Reeves à prendre le poste de General Manager et nommer Bob Snyder comme coach. En 1947, l’équipe choisit un nouveau futur Hall Of Famer en la personne du receveur Dante Lavelli, mais ce dernier préfère aller jouer aux Browns de Cleveland. La saison est émaillée de nombreuses blessures (dont celle de Waterfield) et l’équipe ne peut poster qu’un record équilibré de 6-6.

1948 est une année de changement à Los Angeles : tout d’abord, Snyder démissionne quelques jours avant la saison, et Reeves le remplace par Charles Shaughnessy, ancien assistant des Bears. Ensuite, le coureur Fred Gehrke, qui est un illustrateur pendant l’offseason, émet l’idée de peindre un casque de football pour le plaisir ; sur le conseil de Snyder, il décore le casque des Rams de deux « cornes » peintes. Le design plaît tellement à Reeves qu’il est officialisé comme le nouveau casque des Rams ; c’est le premier logo peint sur un casque en NFL, et le phénomène va se généraliser rapidement. La saison est moins couronnée de succès que la trouvaille de Gehrke cependant, car l’équipe termine à 6-5-1.

Rams-FirstLogoHelmetAu début de la saison 1949, Shaughnessy se rend compte que Hirsch et Fears sont prêts à jouer au niveau NFL, et il lâche la bête offensive : avec Waterfield aux commandes, l’attaque des Rams devient une explosion aérienne avec de nombreuses passes longues spectaculaires. La défense fait sa part du travail, et le club revient au sommet de la NFL avec un record de 8-2-2. C’est la première finale à Los Angeles pour les Rams, et ils reçoivent les Eagles de Philadelphie, champions en titre. Le match se déroule sous une pluie battante et sur un terrain boueux qui enrayent considérablement la fine mécanique aérienne de Los Angeles ; derrière le coureur Steve Van Buren, les Eagles l’emportent 14-0 pour réussir le doublé. Shaughnessy part et il est remplacé par Joe Stydahar, un ancien joueur des Bears.

Et si la NFL pense que les Rams en ont fini avec l’attaque aérienne, ils se trompent.

 

Les artificiers Waterfield et Van Brocklin (1950-1954)

 

L’année précédente, les Rams ont drafté un autre futur Hall Of Famer Quarterback, Norman « Norm » Van Brocklin. Ils ont donc deux meneurs de jeu d’excellence en même temps dans l’équipe, et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les deux ne se font pas la guerre comme tant d’autres le feront après eux. Certes, les deux ont leur style bien particulier : Waterfield est le gendre idéal, qui suit les actions de son coach à la lettre, alors que Van Brocklin est une tête de mule qui jure comme un charretier et change souvent les actions à la volée pour envoyer une bombe. Mais ils sont tellement talentueux qu’au lieu de choisir entre les deux, Stydahar décide de les faire alterner à un rythme totalement aberrant : un quart-temps chacun ! Waterfield et Van Brocklin acceptent cette situation parce que chacun reconnaît le talent de l’autre, et cela donne naissance à une attaque totalement hallucinante : les Rams remportent des matchs 45-28, 70-27, 65-24, 45-14 ou 51-14 alors que les deux Quarterbacks accumulent 3709 yards et 31 touchdowns.

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Bob Waterfield et Norm Van Brockin

L’équipe n’est néanmoins pas parfaite, ayant perdue contre les Eagles et surtout deux fois contre les Bears ; de ce fait, Chicago et Los Angeles sont à égalité en tête de la Western Division à 9-3. Il y a donc une « finale de division » à jouer au Coliseum, et Tom Fears est l’homme du match avec trois touchdowns à la réception pour une victoire plutôt aisée 24-14. Les Rams accèdent à leur troisième finale NFL et retrouvent une vieille connaissance : les Browns ont rejoint la NFL après l’absorption de l’AAFC. Le match est un chassé-croisé que Cleveland remporte 30-28 grâce à un Field Goald de Lou Groza à vingt secondes de la fin.

Déçus mais pas abattus, les Rams repartent au combat en 1951, Van Brocklin prenant définitivement la place de Waterfield au poste de Quarterback ; ce dernier devient alors principalement le Kicker/Punter. La franchise continue de faire les bons choix à la draft avec un autre futur Hall Of Famer, le Tackle Andy Robustelli (même si celui-ci partira un peu plus tard aux Giants faire la majorité de sa carrière) ; ils choisissent aussi le Defensive End Bud McFadin. Van Brocklin assoit définitivement sa réputation de canonnier fou dans le match d’ouverture contre les New York Yanks : il lance pour 554 yards, un record NFL toujours d’actualité. Hirsch se régale, et Los Angeles termine à 8-4 en tête de la Western Division, préparant un nouveau duel contre les Browns en finale NFL. Cleveland égalise à 17-17 vers la fin du match, mais sur le drive suivant Van Brocklin lâche enfin son bras et trouve Fears qui sprinte entre deux défenseurs pour scorer le touchdown de la victoire 24-17. Los Angeles gagne ainsi son deuxième titre NFL après celui de 1945.

En 1952, l’équipe pense à l’après-Waterfield en draftant le Quarterback Billy Wade ; ils choisissent également le Guard Duane Putnam. Les Rams perdent leur premier match assez sèchement, et à la suite de la rencontre Stydahar donne sa démission à la surprise de tout le monde ; il est remplacé par un autre ancien des Bears, Hampton « Hamp » Pool. L’équipe a du mal avec la transition entre les deux coachs, mais elle se reprend rapidement pour poster une nouvelle saison excellente à 9-3. Cependant l’équipe doit encore jouer une finale de division contre les Lions de Detroit. La défense a beau faire le travail avec quatre interceptions de Bobby Layne, l’attaque ne fait pas beaucoup mieux avec trois pertes de balle, et à ce petit jeu ce sont les Lions qui s’en sortent vainqueurs 31-21 sur la route du titre NFL. A la fin de la saison, l’homme à tout faire Bob Waterfield prend sa retraite et se tourne vers la production de films (il est d’ailleurs marié à Jane Russell, le sex-symbol des années 1950).

Les Rams entament la saison 1953 avec la volonté de retourner en finale, mais ils ne terminent que troisième d’une très forte division à 8-3-1. En 1954 l’équipe signe le futur Hall Of Famer Linebacker Les Richter, et c’est le receveur non-drafté Bob Boyd qui fait des étincelles ; Van Brocklin fait sa meilleure saison à 2637 yards, mais il lance 21 interceptions pour 13 touchdowns, et la défense baisse de pied. Los Angeles termine à 6-5-1, Pool remet sa démission à la fin de la saison, et il est remplacé par le coach de l’Université de Cincinnati, Sid Gillman.

 

Une période de transition (1955-1962)

 

Dès qu’il arrive, Gillman compte bien faire usage de toutes les armes offensives, mais c’est la défense qu’il doit redresser sous peine de faire la même saison qu’en 1954. Pour cela il drafte le Linebacker Larry Morris, et il s’appuie sur l’acquisition du Safety Will Sherman, qui va enregistrer onze interceptions en 1955. Le club poste un record de 8-3-1, le même qu’en 1953 mais cette fois c’est suffisant pour gagner le titre de la Western Division et retourner en finale NFL. Le grand classique des années 1950 se répète avec une nouvelle finale Rams contre Browns, cependant contrairement aux deux premiers duels, le match ne va pas être serré longtemps : Van Brocklin fait un match catastrophique avec six interceptions, dont une est retournée pour un touchdown. Cleveland l’emporte aisément 38-14 et prive Los Angeles d’un troisième titre NFL.

En 1956, les Rams baissent de niveau : Fears est dans sa dernière année, Van Brocklin se blesse, Billy Wade est loin d’être le remplaçant idéal et l’équipe poste sa première saison négative à Los Angeles à 4-8. En 1957, l’équipe engage un ancien publicitaire du nom de Alvin « Pete » Rozelle comme General Manager, Van Brocklin revient et l’attaque reprend des couleurs grâce à une bonne association avec Boyd. La franchise fait une véritable razzia à la draft avec des joueurs comme le receveur Del Shofner, le Tackle Charlie Bradshaw, le Linebacker Jack Pardee ou le Defensive End Lamar Lundy. Malheureusement la défense laisse à désirer, et l’équipe termine à 6-6.

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Pete Rozelle

En 1958, c’est le démantèlement de l’attaque championne : Van Brocklin est échangé à Philadelphie, et « Crazy Legs » Hirsch prend sa retraite à son tour. Billy Wade prend définitivement les rênes de l’offensive, et on peut dire qu’il se débrouille très bien ; mais l’équipe continue d’être un peu faiblarde en défense, et Los Angeles ne peut que finir troisième de la division à 8-4.

La draft de 1959 apporte le coureur Dick Bass et le Defensive Back Eddie Meador, mais les Rams n’ont plus de receveur à part Shofner, et ça se voit : l’attaque se retrouve à court de munitions et la défense est toujours médiocre ; la franchise poste un record terrible de 2-10. Gillman donne sa démission, et pour ne rien arranger Pete Rozelle est élu nouveau commissioner de la NFL suite à la mort de l’ancien, Bert Bell. Rozelle va savoir utiliser tout ce qu’il a appris à Los Angeles pour porter le football comme sport #1 aux Etats-Unis, et notamment grâce au pouvoir de la télévision. Les Rams, eux, sont dans le flou complet, et ne sont pas aidés par une quatrième version de l’AFL qui se forme et qui courtise les mêmes joueurs universitaires que la NFL. Afin de redorer le blason de l’équipe, l’organisation fait appel aux anciennes gloires : Hirsch devient General Manager, et Waterfield Head Coach ; cela ne créé pas l’électrochoc attendu et l’équipe reste dans les bas-fonds à 4-7-1.

Les Rams sont dans une période noire de leur histoire, comme le prouvent les saisons 1961 et 1962 : un record terrible 4-10 puis le pire de l’histoire du club à 1-12-1. Waterfield est remplacé par Harland Svare alors que, lentement, Los Angeles est en train de bâtir une équipe pour le futur. Pour commencer, ils ont drafté le futur Hall Of Famer Defensive End David « Deacon » Jones ainsi que le Guard Joe Scibelli et le Tackle Charlie Cowan en 1961. Ensuite, ils ont opéré un échange massif en 1962 qui a envoyé Wade et Shofner aux Bears contre des tours de draft. Avec ces tours en 1962, ils ont choisi le Quarterback Roman Gabriel et le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Merlin Olsen. En 1963, l’équipe signe le Defensive Tackle des Giants Roosevelt « Rosey » Grier, et c’est la naissance d’une des lignes défensives les plus féroces de tous les temps avec Grier, Olsen, Lundy et Jones ; à tel point qu’elle gagne un surnom.

 

Le « Fearsome Foursome » et George Allen (1963-1972)

 

Malgré la naissance de ce Fearsome Foursome, l’attaque ne décolle pas encore, ce qui pousse Svare à mettre Gabriel sur le banc ; l’équipe termine à 5-9. En 1964 l’équipe a toujours du mal à avancer en attaque, pendant que Deacon Jones fait une année hallucinante : non seulement invente le terme de sack, mais il en enregistre 22 non-officiels (les sacks ne sont pas encore comptés à ce moment). La franchise termine sur une nouvelle saison négative à 5-7-2, mais si l’attaque peut monter de niveau, la défense est prête à la soutenir.

DeaconJonesFearsomeFoursome
Lundy, Grier, Olsen et Deacon

La mayonnaise ne semble toujours pas prendre en 1965, et Svare est finalement renvoyé après une saison terrible à 4-10. Pour aider la franchise à sauter le pas, Reeves décide de faire revenir un ancien assistant sous Sid Gillman, George Allen, actuellement assistant aux Bears. L’affaire ne se passe pas facilement car George Halas fait un procès pour rupture de contrat ; néanmoins il finit par laisser partir son assistant.

Allen arrive à Los Angeles et impose son éthique de travail rigoureuse et ses entraînements. La franchise s’est renforcée avec la draft du futur Hall Of Famer Guard Tom Mack pour protéger un Gabriel redevenu titulaire, et la signature de l’excellent Linebacker des Eagles Maxie Baughan. Sous la direction d’Allen, l’attaque fonctionne correctement (Gabriel dépasse enfin 2000 yards à la passe), et comme la défense est toujours très solide, l’équipe bascule enfin dans les records positifs à 8-6. Rosey Grier prend sa retraite, et Roger Brown le remplace dans la ligne défensive.

Le club de Californie est enfin sur la voie du succès. En 1967, la défense limite les adversaires à 196 points, et Gabriel fait une belle année ; c’est la meilleure saisons de l’histoire de la franchise à 11-1-2, et Los Angeles retourne enfin en playoffs après douze années de disette. Seul souci : les Rams tombent sur les Packers de Green Bay, les double champions en titre. Le match se joue dans un Lambeau Field gelé, et les joueurs californiens ne peuvent pas faire grand-chose ; ils sont défaits 28-7. George Allen est quand même nommé Coach Of The Year pour ce retournement de situation.

Néanmoins, la politique d’Allen concernant les rookies est quand même dangereuse : en effet, il fait tout pour gagner tout de suite sans se soucier du futur. Il n’a donc aucune confiance envers les jeunes, et il préfère les échanger pour récupérer des vétérans aguerris ; il libère par exemple l’excellent receveur Harold Jackson une année après l’avoir drafté. La franchise garde le cap mais quelques blessures la limitent à 10-3-1, insuffisant pour aller en playoffs. C’est alors que le coup de tonnerre intervient : Dan Reeves renvoie Allen à la surprise générale ! La décision n’est pas sportive mais humaine : les deux hommes ont des tempéraments différents et ont connu quelques accrochages durant la saison. C’est une levée de boucliers immédiate de la part des fans, des journalistes mais surtout des joueurs ; ils promettent de partir ailleurs si Allen n’est pas remis dans ses fonctions. Reeves finit par se plier à la volonté générale.

C’est le bon choix, car Allen a relancé un Roman Gabriel consacré en 1969 : le Quarterback est voté MVP à l’unanimité après une saison à 2549 yards, 24 touchdowns et seulement sept interceptions. La défense est toujours aussi féroce malgré la fin de carrière de Lundy (remplacé par Coy Bacon) ; Los Angeles termine 11-3 et retourne en playoffs. Le Divisional Round oppose les Rams à l’équipe dominante qui a remplacé les Packers, les Minnesota Vikings ; c’est une opposition alléchange entre deux des meilleures défenses de la ligue : Fearsome Foursome vs Purple People Eaters. Les Rams démarrent le match idéalement en menant 17-7 à la pause, mais la défense des Vikings prend lentement le dessus, et Los Angeles n’avance plus ; Minnesota grignote son retard et l’emporte 23-20.

La NFL et l’AFL fusionnent en 1970, ce qui place Los Angeles dans la toute nouvelle NFC West avec les 49ers de San Francisco, les Falcons d’Atlanta et les Saints de New Orleans (ce qui est aberrant car Atlanta et New Orleans sont tout sauf à l’ouest du pays). La franchise ajoute deux talents avec le Linebacker Jack « Hacksaw » Reynolds et le Centre Rich Saul ; elle fait une nouvelle bonne saison à 9-4-1, mais insuffisante pour les playoffs. Cette fois Allen ne peut pas sauver sa place, et personne ne trouve à redire à son éviction. Le coach rejoint les Redskins, et il est remplacé par l’entraîneur d’UCLA, Tommy Prothro.

Rams-JackYoungbloodC’est la dernière décision majeure de Reeves, car en Avril 1971 le propriétaire de toujours des Rams s’éteint d’un cancer. C’est son partenaire d’affaires William Barnes qui reprend les postes de propriétaire et General Manager. Quelques jours plus tard, la franchise va frapper très fort à la draft : ils choisissent le Linebacker Isiah Robertson et le futur Hall Of Famer Defensive End Jack Youngblood. L’équipe connaît un calendrier difficile et s’en tire avec les honneurs à 8-5-1, même s’ils ne vont pas en playoffs.

La ligue est le témoin d’un événement unique en 1972 : poussé par son ami Joe Thomas, le businessman Robert Irsay rachète la franchise des Rams à Barnes pour 19 millions de dollars… et l’échange de suite avec le propriétaire des Colts, Carroll Rosenbloom ! Ainsi, Rosenbloom fuit Baltimore qu’il ne supporte plus, emmenant avec lui son General Manager Don Klostermann, pendant qu’Irsay devient propriétaire des Colts et nomme Thomas GM ; au passage, le duo Irsay-Rosenbloom évite de payer quelques taxes. La saison 1972 est moyenne à 6-7-1, malgré la draft du coureur Lawrence McCutcheon et la signature du Defensive End des Giants Fred Dryer (celui-là même qui jouera plus tard dans Rick Hunter). Sans surprise Prothro et tous ses assistants sont renvoyés, ce qui arrive souvent quand un nouveau GM débarque.

Il faut donc trouver un nouveau Head Coach à la franchise : celui qui va être synonyme de l’âge d’or des Rams de Los Angeles.

 

Chuck Knox et le début de l’âge d’or (1973-1976)

 

Rams-ChuckKnoxRosenbloom et Klostermann décident de confier les rênes de l’équipe à un assistant offensif des Lions, Chuck Knox. En 1973, les Rams ajoutent à la draft le Linebacker Jim Youngblood (aucun lien de parenté avec Jack), et surtout ils rattrapent la bourde de George Allen en récupérant Harold Jackson. Après onze ans de bons et loyaux services, Roman Gabriel est envoyé à Philadelphie, et les Rams signent le Quarterback des Chargers John Hadl. Le duo Hadl-Jackson fonctionne bien, alors que McCutcheon court pour 1000+ yards ; de son côté la défense encaisse 176 points sur la saison, et l’équipe termine une excellente saison à 12-2. Los Angeles décroche le titre de la NFC West et retrouve donc les playoffs. Le Divisional Round promet car les grosses cylindrées ne manquent pas en NFC, et les Rams se déplacent à Dallas. Malheureusement Los Angeles démarre bien trop timidement (menés 17-0 après un quart-temps) et ils sont finalement vaincus 27-16.

1974 voit l’arrivée du Defensive Back Bill Simpson à la draft pour continuer à alimenter une défense qui renforce sa réputation de meilleure escouade du pays. Cependant, l’attaque balbutie son football et Hadl finit par être mis sur le banc à 3-2 ; Knox lance le remplaçant James Harris, un afro-américain qui est le second au poste de Quarterback en NFL. Le jeune joueur fait certes un match formidable contre les 49ers, mais les Rams stupéfient la ligue en décidant d’échanger de suite Hadl aux Packers contre des choix de draft ! Harris justifie cette confiance avec tout ce talent autour de lui : les Rams emportent de nouveau la NFC West avec un record de 10-4. Le Divisional Round amène les Redskins, ce qui signifie le retour de George Allen à Los Angeles : les Rams l’emportent 19-10. Ils accèdent à la finale de conférence pour la première fois, mais ils butent encore sur les Vikings 14-10.

La valise de picks récupérée dans l’échange de Hadl permet à Los Angeles de prendre cinq joueurs dans les deux premiers tours de 1975, qui seront tous des contributeurs à 100+ matchs (le plus notable étant le Guard Dennis Harrah). L’attaque connaît quelques difficultés quand le vétéran Ron Jaworski remplace Harris blessé, mais de l’autre côté la défense réalise le total aberrant de 135 points encaissés, soit moins de 10 par match ! La franchise termine largement en tête de la division à 12-2 et se prépare à un nouveau voyage en playoffs. Le Divisional Round amène les surprenants Saint-Louis Cardinals, et Jaworski est toujours titulaire ; c’est néanmoins McCutcheon qui court pour un record en playoffs de 202 yards, en route pour victoire tranquille 35-23. Los Angeles retourne en finale de conférence pour la seconde année consécutive et affronte les autres ogres de la NFC, les Cowboys, mais encore une fois les Rams ne font pas le poids et sont dominés 37-7.

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James Harris

C’est terrible car Los Angeles est une bonne équipe qui a juste le malheur de l’être en même temps que les monstres Minnesota et Dallas. La franchise continue sa razzia à la draft de 1976 en choisissant le futur Hall Of Famer Tackle Jackie Slater et le Linebacker Carl Ekern. La défense est toujours une des meilleures de la ligue et l’attaque voit un monstre à trois têtes avec Harris, Jaworski et Pat Haden drafté l’année précédente (et il se dit que si Haden joue plus qu’Harris, c’est parce que Rosenbloom force Knox à le mettre titulaire parce qu’il est blanc). Cela n’empêche pas Los Angeles de marquer des points, et l’équipe termine à 10-3-1 avec le titre de division. Pour le Divisional Round, les Rams retournent chez les Cowboys, mais ils parviennent enfin à exorciser leurs vieux démons : grâce à une grosse pression sur Roger Staubach, Los Angeles bat enfin Dallas en playoffs 14-12. La troisième finale de conférence consécutive pour les Rams n’offre aucune surprisen puisque c’est contre les Vikings. Les équipes spéciales ratent totalement leur match avec un Field Goal bloqué retourné pour un touchdown et un punt contré converti en Field Goal. Los Angeles ne reviendra pas dans la partie pour une défaite 24-13.

Que faut-il pour que Los Angeles l’emporte en finale NFC ?

 

Enfin le Super Bowl (1977-1980)

 

Pour essayer de forcer les portes du Super Bowl en 1977, l’équipe se sépare d’un James Harris aigri par le comportement de Rosenbloom, et elle signe le légendaire Quarterback des Jets Joe Namath. Seul souci, le joueur est sur la fin de sa carrière avec des genoux en cristal ; Haden conserve les rênes de l’attaque. Le coureur Wendell Tyler ou le Defensive Back Nolan Cromwell sont deux ajouts de valeur à la draft, et l’équipe continue de dominer la NFC West avec un record de 10-4 et un cinquième titre de division de suite. Les suspects habituels sont là en playoffs pour bloquer la route de Los Angeles : les Vikings viennent au Coliseum. Les Rams les ont largement battus 35-3 pendant la saison, offrant un peu d’espoir, mais il pleut des torrents sur le stade le jour du match. La rencontre se transforme en un match fermé dans la boue où les coureurs ont la part belle : Minnesota marque deux touchdowns et élimine les Rams 14-7.

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Carroll Rosenbloom

La situation entre Knox et Rosenbloom n’est alors pas rose du tout, non seulement à cause des défaites répétées en playoffs mais aussi à cause de l’incident Harris, que Knox a toujours soutenu. Lorsque le coach reçoit la proposition des Buffalo Bills, il accepte de devenir leur entraîneur et quitte une franchise qu’il a amenée à cinq titres de divisions et trois finales de conférence. Pour le remplacer, Rosenbloom se retourne vers une figure familière et ramène George Allen « à la maison ». Sauf qu’Allen revient avec ses méthodes à lui, et certains joueurs, qui n’étaient pas là lors de son premier passage, protestent. Ils finissent même par faire grève, et l’équipe perd ses deux premiers matchs de présaison. Rosenbloom comprend son erreur et décide de renvoyer Allen avant même le début de la saison, promouvant le Coordinateur Défensif Ray Malavasi.

L’équipe ne semble pas perturbée plus que cela, enchaînant avec un sixième titre consécutif de la NFC West à 12-4 et un probable duel en playoffs contre une de ses deux bêtes noires. En effet, les Vikings se déplacent à Los Angeles, et les Rams veulent enfin les battre en playoffs. Le match est disputé, avec un score de 10-10 à la mi-temps, mais la défense met les verrous en seconde période et Los Angeles marque 24 points pour l’emporter facilement 34-10 et vaincre enfin le signe indien contre les Vikings. Comme on pouvait s’y attendre, les Cowboys suivent juste derrière dans une quatrième finale NFC pour les Rams. La première mi-temps se clôt sur un score nul et vierge, mais la défense de Dallas force cinq pertes de balle en deuxième mi-temps et les Cowboys démolissent les Rams 28-0.

http://vignette3.wikia.nocookie.net/collegefootballmania/images/b/b8/Georgia_Frontiere.png/revision/latest?cb=20120606181714C’est la quatrième chance de Super Bowl qui s’envole, et autant d’années qui passent avec des stars qui vieillissent, mais toutes ces considérations disparaissent un temps le 2 Avril 1979 quand la mort par noyade de Carroll Rosenbloom est révélée ; il a subi une crise cardiaque pendant une séance de natation. C’est sa veuve et seconde épouse Georgia Frontiere qui reprend les droits des Rams : ni une ni deux elle évince le fils de Rosenbloom et vice-président, Steve, pour prendre le contrôle de la totalité de l’équipe.

Sur le terrain, les craintes des fans se confirment : malgré la draft du Guard Kent Hill, l’équipe connaît un sévère coup de mou, en attaque comme en défense. Malavasi est même obligé de titulariser Vince Ferragamo à la place d’un Haden blessé ; néanmoins l’équipe trouve les ressources pour poster un record de 9-7 bon pour le titre de division et les playoffs. Cela s’annonce mal quand Jack Youngblood est diagnostiqué avec une fracture du péroné, mais il compte bien jouer quand même ! Autant dire qu’on n’attend pas grand-chose d’une équipe en fin de cycle, surtout quand elle doit aller à Dallas en Divisional Round. Cela semble se confirmer quand les Cowboys mènent alors 19-14 avec deux minutes à jouer, mais Ferragamo trouve Billy Waddy pour un touchdown de 50 yards qui redonne l’avantage 21-19 à Los Angeles. La défense stoppe Staubach sur le dernier drive, et les Rams réussissent à battre Dallas chez eux.

Et tout d’un coup l’espoir renaît, car les Vikings étant en fin de cycle, ils ne se sont pas qualifiés pour les playoffs : Los Angeles se déplace à Tampa Bay pour la finale NFC, sous une pluie battante. C’est un temps pour les défenses et le jeu de course : Cullen Bryant et Wendell Tyler courent pour presque 200 yards et l’attaque des Buccaneers reste muette. Les Rams l’emportent 9-0 et il leur aura fallu attendre la cinquième finale de conférence pour enfin ouvrir les portes du Super Bowl… alors que pourtant c’est leur plus mauvaise saison depuis 1974 !

Super Bowl XIV semble être une vraie aubaine car il se déroule à Pasadena, une ville à vingt kilomètres de Los Angeles, assurant quasiment aux Rams de jouer à la maison. Mais ils vont en avoir besoin, car en face c’est certes une autre équipe vieillissante, mais la franchise de la décennie : les Pittsburgh Steelers, vainqueurs en 1974, 1975 et 1978. Les Rams sont donnés perdants de 10 points, mais ils tiennent très bien et mènent même 19-13 en troisième quart-temps sur une passe de touchdown de… McCutcheon ! C’est du délire dans un stade acquis aux Rams, et encore plus quand Bradshaw subit deux interceptions coup sur coup ; mais la défense des Steelers bloque l’attaque de Los Angeles qui doit punter les deux fois. C’est le deuxième tournant du match, car la franchise de Californie ne marquera plus aucun point : Pittsburgh l’emporte 31-19 pour un quatrième titre. Cruelle fin pour une équipe des Rams qui aura tout donné, à l’image d’un Youngblood qui a bel et bien joué tous les matchs avec son péroné fracturé.

En 1980, la franchise connaît un changement : l’équipe déménage du Los Angeles Memorial Coliseum à l’Anaheim Stadium dans le comté d’Orange. Ce changement est effectué pour deux raisons : la première est pour déménager dans un coin plus vivant, et la seconde est pour contrer la blackout rule, qui stipule que les matchs ayant un taux de remplissage insuffisant ne sont pas retransmis à la télévision locale ; or les 100.000+ places du Coliseum n’étaient souvent pas remplies, privant les californiens des matchs des Rams à la télé. L’équipe renforce sa défense avec la draft du Defensive Back LeRoy Irvin, et cette première année dans l’Anaheim Stadium est de nouveau couronnée de succès avec un record de 11-5 ; néanmoins pour la première fois depuis six ans Los Angeles rate le titre de division (Atlanta le gagne à 12-4). Ce titre manqué oblige les Rams à passer par le Wild Card Round et un déplacement chez les Cowboys de Dallas qui vengent la défaite du Divisional Round 1979 en l’emportant 34-13.

Vient alors ce que tous les fans redoutaient : l’âge rattrape la franchise. Le question est de savoir si les Rams vont réussir la transition.

 

Robinson fait le ménage (1981-1989)

 

En 1981, la franchise doit faire face à des blessures ; c’est la première saison sans playoffs depuis 1973 avec un piteux 6-10. 1982 est un four absolu à la draft (le premier depuis 1967), la grève des joueurs n’arrange pas la situation et les Oakland Raiders déménagent dans le Coliseum, forçant les fans de Los Angeles à choisir leur équipe favorite. Pour une fois l’attaque avance mais c’est la défense qui s’écroule, et l’équipe poste un terrible 2-7. Malgré le fantastique intérim de Malavasi, c’en est trop pour Georgia Frontiere qui renvoie le coach ; elle le remplace par le coach de USC, John Robinson.

Rams-EricDickersonRobinson sait que l’équipe est en fin de cycle, et il commence à libérer les vétérans des années 1970. C’est un ménage nécessaire qui demande également du sang neuf pour revigorer la franchise, et il ne va pas se tromper à la draft : il sélectionne un coureur de Southern Methodist (SMU), le futur Hall Of Famer Eric Dickerson et ses lunettes spéciales pour le sport ; il ajoute également le receveur Henry Ellard. Dickerson devient de suite le cheval de travail de l’équipe avec une saison tonitruante : 390 portés pour 1808 yards, 18 touchdowns, et le titre d‘Offensive Rookie Of The Year. La défense revient à un niveau moyen, ce qui suffit pour propulser l’équipe à un record de 9-7, et surtout en playoffs. Ce retournement spectaculaire permet aux Rams de passer en Wild Card et d’avoir une septième rencontre de playoffs contre les Cowboys. Los Angeles profite des erreurs des Cowboys pour l’emporter 24-17, mais le Divisional Round est une autre paire de manche car l’attaque feu d’artifice des Redskins écrabouille les Rams 51-7.

1984 est l’explosion du talent de Dickerson à la face de la NFL. Même si les défenses savent qu’il est le principal atout offensif de l’attaque, le coureur n’a aucun mal à cavaler sur la tête de ses adversaires : il accumule 2105 yards au sol, le record NFL en une saison (toujours d’actualité) ; il faut la saison stratosphérique d’un autre phénomène (le Quarterback Dan Marino) pour qu’il ne gagne pas le titre de MVP. Les Rams chevauchent leur coureur extraordinaire et postent un record de 11-5 bon pour les playoffs. Une nouvelle tête se présente ENFIN aux Rams lors du Wild Card Round, les Giants de New York ; cette nouveauté n’est cependant pas heureuse pour Los Angeles car les Giants entraînent les locaux dans une bataille défensive. Les Rams commettent cinq fumbles dans le match, et les New-yorkais l’emportent 16-13.

En 1985, l’équipe rajoute encore du talent avec le Defensive Back Jerry Gray et surtout le futur Hall Of Famer Linebacker Kevin Greene. Même si les deux Youngblood ne sont plus là, l’escouade défensive redevient une des meilleures du pays et porte une attaque qui a un peu de mal à avancer (Dickerson ne court « que » 1234 yards). Cela permet aux Rams de faire une belle saison à 11-5 et même de récupérer le titre de la NFC West. Les Cowboys reviennent à l’Anaheim Stadium en Divisional Round, et Dickerson produit sa meilleure performance de la saison avec 248 yards (un record NFL en playoffs) et deux touchdowns ; Los Angeles l’emporte facilement 20-0. La finale de conférence sera exactement pareille, un blanchissage : malheureusement ce sont les Rams qui vont le subir contre les terribles Bears. La défense historique de Chicago limite Los Angeles à 130 yards, et les Bears l’emportent 24-0 sur la route du titre.

La franchise californienne comprend qu’elle a un manque en attaque, notamment au poste de Quarterback. Au même moment, les Oilers de Houston ont des gros problèmes pour former un contrat avec leur rookie Quarterback pris au premier tour, Jim Everett. Les Rams sont intéressés et l’échange a lieu : Los Angeles donne Kent Hill, un autre joueur et trois tours de draft pour récupérer Everett. Même si les Rams perdent un excellent Guard avec Hill, ils espèrent avoir drafté son remplaçant avec Tom Newberry (et ils ont raison). En 1986, Dickerson court 1821 yards et la défense continue sa domination ; Los Angeles termine à 10-6 et se qualifie une nouvelle fois pour les playoffs. Le Wild Card Round force l’équipe à se déplacer à Washington : malgré les 158 yards de Dickerson, l’attaque commet trop de pertes de balle (six) et les locaux l’emportent facilement 19-7.

La saison 1987 est frappée par la grève des joueurs, mais un autre coup de théâtre couve dans les travées d’Anaheim Stadium : depuis 1985, Eric Dickerson est un joueur mécontent car les négociations pour son nouveau contrat ne sont pas des plus amicales avec l’organisation. La situation devient invivable et, chose impensable il y a encore quelques années, les Rams sont enclins à laisser partir leur coureur contre une forte rançon. Les Colts sautent sur l’occasion et un gigantesque échange à trois équipes à lieu entre Indianapolis, Buffalo et Los Angeles : Dickerson part chez les Colts alors que Los Angeles récupère deux joueurs dont le coureur Greg Bell, trois tours de draft de Buffalo et les deux premiers tours de 1989 d’Indianapolis. Bien que les Rams semblent ne pas manquer particulièrement Dickerson en le remplaçant par Charlie White qui termine meilleur coureur de la ligue, c’est une saison ratée à 6-9.

A la draft de 1988, grâce aux choix de Buffalo, l’équipe fait le plein de jeunes joueurs, dont la triplette formée du Defensive Back Anthony Newman, du Linebacker Fred Strickland et du receveur Willie « Flipper » Anderson. Sous l’impulsion du gourou offensif Ernie Zampese venu des Chargers, l’attaque aérienne carbure avec un Jim Everett qui fait une saison retentissante (3964 yards et 31 touchdowns). Au sol Greg Bell dépasse les 1000 yards, et la défense continue d’être dans les dix meilleures, avec un Kevin Greene qui accumule 16.5 sacks. Une saison à 10-6 est suffisant pour continuer l’aventure, et les Rams retrouvent les Vikings dix ans après leur dernière rencontre en playoffs. Minnesota mène rapidement 14-0 suite à deux interceptions d’Everett, et Los Angeles court derrière le score pendant toute la rencontre, perdant finalement 28-17.

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Flipper Anderson

Les Rams continuent sur leur lancée pour la saison 1989, et même s’ils subissent encore un petit trou d’air au milieu de la saison, ils finissent 11-5 et retournent en playoffs ; Flipper Anderson en profite pour établir un record toujours inégalé de 336 yards en réception sur un match contre les Saints. Le Wild Card Round les emmène à Philadelphie, où Los Angeles démarre tambour battant pour l’emporter 21-7. Le Divisional Round force l’équipe à affronter les terribles Giants et leur défense de fer. Le match va en prolongations 13-13, Los Angeles gagne le toss, et Everett trouve alors Flipper Anderson dans l’en-but pour une victoire surprise 19-13. La franchise californienne retourne enfin en finale NFC, vingt ans après la dernière ! Le match promet d’être compliqué car les Rams défient la dynastie des 49ers, et cela se confirme : Los Angeles ouvre la marque sur un Field Goal, mais c’est tout ce que la franchise pourra faire ; San Francisco gagne facilement 30-3.

Et alors que les 49ers vont gagner leur quatrième titre des années 1980, les Rams vont stopper leur série de bons résultats et replonger dans la médiocrité.

 

Contre-coup et déménagement à Saint-Louis (1990-1998)

 

Celui qui sort le plus marqué de cette défaite contre les 49ers est sans doute Jim Everett, qui a été martyrisé pendant toute la partie par la défense de San Francisco ; à tel point qu’à un moment du match il s’est recroquevillé sur lui-même pensant être sacké alors qu’aucun défenseur n’était aux environs. Cela représente bien l’état d’esprit des Rams en 1990 : alors qu’on les voit comme une des équipes potentielles au Super Bowl, tout s’écroule et ils terminent 5-11. L’équipe essaie de prendre des dispositions en 1991 en draftant deux défenseurs, le Defensive Back Todd Lyght et le Linebacker Roman Phifer, mais c’est une descente aux enfers de la franchise qui perd dix matchs d’affilée, encaisse un record de franchise de 390 points et finit 3-13. C’est suffisant pour l’organisation qui décide de renvoyer John Robinson, même s’il est devenu le coach le plus prolifique en victoires pour Los Angeles. Elle rappelle celui qui avait donné ses lettres de noblesse à la franchise californienne dans les années 1970, Chuck Knox.

Knox ramène un peu de crédibilité en transférant la majeure partie du poids de l’attaque d’un Everett amoindri sur le jeu de course menée par Cleveland Gary. C’est une tactique qui a un certain succès, mais cela ne règle pas le problème de la défense qui reste trop friable, et l’équipe achève 1992 sur un record de 6-10. En 1993, Knox trouve son cheval de labour au sol à la draft avec le coureur de Notre Dame Jerome Bettis au premier tour : le rookie accumule 1429 yards et sept touchdowns dans la saison. Il gagne le titre d’Offensive Rookie Of The Year, mais autour de lui les talents sont trop peu nombreux, et l’équipe reste dans les bas-fonds à 5-11.

Cette série de déconvenues à des effets néfastes sur l’attendance dans le stade, et les matchs ne sont plus diffusés à la télévision locale à cause de la blackout rule. Le cercle vicieux se met en place pour les Rams qui ne sont plus qu’une arrière-pensée chez les fans de sport de Los Angeles. En 1994, l’équipe a compris qu’Everett n’est plus viable comme Quarterback titulaire, et elle l’échange avec les Falcons pour récupérer Chris Miller. Plus étrange, elle libère Kevin Greene, qui s’en va continuer sa glorieuse carrière avec Pittsburgh. Les Rams ajoutent deux talents à la draft avec le Tackle Wayne Gandy et surtout le futur Hall Of Famer receveur Isaac Bruce. Bettis fait une nouvelle saison à 1000+ yards, mais tout ça est trop peu : l’équipe poste un navrant 4-12. Knox est alors démis de ses fonctions, et l’ancien coach d’Oregon Rich Brooks le remplace.

Mais ce n’est pas le plus grand changement qui attend la franchise : à la fin de la saison 1994, les rumeurs enflent de plus en plus sur un possible déménagement des Rams. L’équipe ne fait plus assez recette, alors que Georgia Frontiere prefère pester contre l’Anaheim Stadium et demander la construction d’un nouveau stade. Problème : il en existe déjà plusieurs tout à fait capables de les recevoir, ce qui ressemble plus à une tentative de se donner une raison valide pour déménager. Sauf qu’un déménagement doit être validé par les autres propriétaires, et plusieurs refusent. On va droit au bras de fer quand Frontiere menace de faire un procès à la ligue ; le commissioner Paul Tagliabue finit par accepter la demande. Après un essai raté à Baltimore, c’est la ville de Saint-Louis qui est choisie.

Les Rams ne seront d’ailleurs pas les seuls à quitter Los Angeles : les voisins Raiders suivront le même chemin hors de la ville pour aller à Oakland la même année, laissant la cité des anges sans équipe de football pour la première fois depuis 49 ans.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/9c/St.louis_rams_textlogo.png/220px-St.louis_rams_textlogo.png1995 est donc la première année des Rams de Saint-Louis ; ils jouent quelques matchs dans le Busch Stadium, l’ancien stade des Cardinals de Saint-Louis, le temps que le Trans World Dome soit fini. Rich Brooks défait les modifications de Knox et remet l’attaque entre les mains du jeu aérien, soit le duo Miller-Bruce, alors que la défense voit l’arrivée du rookie Defensive End Kevin Carter. Bruce fait une saison admirable à 119 réceptions pour 1781 yards et 13 touchdowns, mais il est un peu tout seul. Bettis est écarté du jeu (seulement 180 portés) et les manques en attaque et en défense finissent par torpiller une saison bien partie ; les Rams terminent 7-9.

Bettis est plutôt mécontent de ce traitement, et il le fait savoir. La franchise drafte son remplaçant Lawrence Phillips en 1996 et envoie Bettis à Pittsburgh ; pourtant Phillips a été ignoré par plusieurs franchises en raison de ses problèmes de comportement hors des terrains. L’organisation donne les clés au rookie Quarterback Tony Banks en attaque, et pour l’aider elle drafte le Tackle Fred Miller ainsi que le receveur Eddie Kennison. Malheureusement Phillips est loin d’avoir le même rendement que Bettis dans sa saison de rookie, Banks a également du mal et l’équipe patauge de nouveau à 6-10. A la fin de la saison, le premier coach de l’histoire des Saint-Louis Rams est renvoyé ; à sa place, l’équipe prospecte et décide de ramener un coach vétéran : Richard « Dick » Vermeil.

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Orlando Pace et Dick Vermeil

La première décision de Vermeil est de faire un échange pour remonter jusqu’au premier choix de la draft et sélectionner le futur Hall Of Famer Left Tackle Orlando Pace afin d’assurer une base à la ligne offensive. Il va également rapidement se rendre compte du problème Lawrence Phillips : le joueur a été arrêté trois fois pendant sa saison de rookie, et même si le coach compte sur lui, il reste en-deçà des aspirations et il continue de se faire remarquer pour des problèmes extra-sportifs. Vermeil limite alors son temps de jeu, le joueur montre son mécontentement en ratant un entraînement, et le Head Coach n’a d’autres choix que de se séparer de lui pour qu’il ne nuise pas à l’équipe. Sur le terrain, les Rams font une mauvaise saison à 5-11, pendant que Phillips devient un des plus gros busts de l’histoire et rappelle aux coachs que les problèmes de comportement ne se calment pas avec plus d’argent et de célébrité. Pour corroborer tout cela, il va continuer à faire parler de lui dans les faits divers, jusqu’à ce que tous ses délits cumulés ne le condamnent à 31 ans de prison en 2009.

En 1998 Vermeil solidifie surtout la défense avec les drafts des Defensive End Grant Wistrom & Leonard Little, mais la perte de Phillips et les erreurs répétées de Banks au poste de Quarterback plombent l’attaque. La défense suit le même chemin et l’équipe poste une nouvelle saison négative à 4-12, semblant incapable de se relever depuis le début de la décennie.

Et c’est bien pour cela que personne ne va voir arriver le feu d’artifice de 1999 qui va propulser Saint-Louis au sommet de la ligue.

 

« The Greatest Show On Turf » (1999-2001)

 

Consciente qu’elle doit tenter quelque chose pour redresser la barre, l’organisation décide de faire un grand chambardement en attaque. Elle libère Tony Banks, elle acquiert le Quarterback des Redskins Trent Green, elle réalise un échange avec Indianapolis pour récupérer le futur Hall Of Famer coureur Marshall Faulk, et enfin elle drafte le receveur Torry Holt au premier tour pour accompagner Isaac Bruce. La défense, quant à elle, reçoit l’aide du Defensive Back Dre’ Bly drafté lui aussi en 1999. Le début de la présaison semble apporter de l’espoir, mais tout semble s’écrouler lors du troisième match lorsque Trent Green subit une blessure au genou qui met fin à sa saison. Les fans sont anéantis alors que Vermeil présente leur nouveau Quarterback : un non-drafté d’Iowa en 1994, qui a fait un essai avec les Packers avant d’être libéré, qui est devenu remplisseur de rayon en grand magasin avant de passer par l’Arena Football puis par la NFL Europe ; le grand inconnu et pourtant futur Hall Of Famer Kurtis « Kurt » Warner.

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Warner, Holt, Bruce et Faulk

Après 17 semaines, plus personne n’osera dire qu’il ne connaît pas Kurt Warner, le bras armé du Greatest Show On Turf, une attaque de jeu vidéo qui empile les points et les yards à une vitesse hallucinante. Avec l’aide de Faulk qui est une vraie arme à double tranchant (2429 yards et 12 touchdowns en cumulé), Warner bombarde les défenses pour 4353 yards et 41 touchdowns, dont 1165 yards et 12 touchdowns pour le seul Isaac Bruce. On parle moins de la défense opportuniste qui l’accompagne avec Kevin Carter (17 sacks), Todd Lyght (six interceptions) ou le non-drafté Linebacker London Fletcher, mais elle joue pleinement son rôle. Les Rams scorent 526 points (record NFL) et font une saison stratosphérique à 13-3, ce qui est un des plus rapides retournements de l’histoire de la ligue. Très logiquement, les Rams font une razzia sur les nominations : Vermeil gagne le titre de Coach Of The Year, Warner celui de MVP, et Faulk celui d’Offensive Player Of The Year.

La folie s’empare de Saint-Louis avec ce retour en playoffs pour la première fois depuis 1989. Et, ironiquement, les bonnes vieilles habitudes ne changent pas : ce sont les Vikings du Minnesota qui viennent au Trans World Dome en Divisional Round. Cela promet d’être un match animé, car les deux équipes sont des attaques surpuissantes, et le match va donner raison à ces attentes avec un feu d’artifice remporté 49-37 par les Rams. La ville de Saint-Louis accède à sa première finale NFC, même si c’est déjà la septième pour les Rams, et le test risque d’être un peu plus compliquée : la solide défense des Buccaneers de Tampa Bay se présente. C’est un duel de défenses où Saint-Louis score le seul touchdown pour mener 11-6. Les Buccs remontent le terrain pour le drive de la dernière chance, mais une décision controversée sur une réception de Bert Emanuel qui touche le sol annule le gain et Tampa Bay doit s’arrêter là. Cet incident provoquera le changement de la règle NFL, mais ne change pas le fait que les Rams retournent au Super Bowl, vingt ans après le premier !

Super Bowl XXXIV se déroule à Atlanta, et oppose les Rams à une autre défense de fer, les Titans du Tennessee. C’est un peu la finale surprise : personne n’attendait les Rams et les Titans à pareille fête ; il a fallu une résurrection miracle de Saint-Louis et une action improbable en Wild Card pour Tennessee (le fameux Music City Miracle). Les match est très serré au départ, avec des erreurs de part et d’autres, mais Saint-Louis parvient à se détacher 9-0 à la pause, puis 16-0 en troisième quart-temps. Tennessee se réveille derrière son Quarterback Steve McNair et son coureur punitif Eddie George ; ils scorent trois fois pour égaliser à 16-16. Warner allume une nouvelle mèche pour un touchdown de 73 yards de Bruce qui redonne l’avantage 23-16 à Saint-Louis, mais les Titans ne s’avouent pas vaincus : McNair monte un drive express en moins de deux minutes, dont une 3e&5 où il échappe à trois sackeurs pour trouver son receveur. Sur la dernière action du match, à dix yards de l’en-but, McNair envoie une passe sur Kevin Dyson mais le Linebacker Mike Jones fond sur lui et le plaque sans le relâcher à un petit yard de la terre promise. Cette action devenue célèbre, surnommée One Yard Short ou The Tackle, permet aux Rams de conclure une saison de Cendrillon totalement renversante en remportant leur premier Super Bowl.

OneYardShort-TackleA la fin de cette année merveilleuse où Dick Vermeil venge « sa » défaite avec les Eagles lors de Super Bowl XV, le coach se retire et passe la main à son Coordinateur Offensif, architecte de cette attaque explosive, Mike Martz.

Les fans espèrent que l’équipe ne va pas ralentir sous le contrôle de Martz, et malgré une fracture du doigt de Warner ce n’est pas le cas : Trent Green fait un très bon intérim, l’attaque bat son propre record avec 540 points, et Faulk remporte encore le titre d’Offensive Player Of The Year (26 touchdowns en cumulé). Cependant, la différence majeure est de l’autre côté : la défense double son nombre de points encaissés, passant de 242 à 471. L’équipe doit arracher sa qualification en playoffs à New Orleans puis reste sur place ; le Wild Card Round a lieu contre les champions de la NFC West, les Saints. Saint-Louis s’effondre offensivement au troisième quart-temps avec deux pertes de balle de Warner, et malgré un furieux retour au dernier quart-temps avec trois touchdowns coup sur coup, New Orleans l’emporte 31-28.

Bien évidemment, le thème de 2001 est l’amélioration de la défense, et pour cela Saint-Louis engage un spécialiste, le coach des Linebackers de Tampa Bay, Lovie Smith. En arrivant, Smith fait un gros ménage dans l’escouade : il amène avec lui de Tampa Bay les Defensive Linemen Chidi Ahanotu & Tyoka Jackson et le Linebacker Don Davis. L’équipe signe aussi le Linebacker Mark Fields, le futur Hall Of Famer Defensive Back Aeneas Williams, et elle drafte le Defensive Tackle Ryan Pickett. Cet renouvellement marche à la perfection : la défense retourne parmi les meilleures de la ligue, n’encaissant que 273 points. De l’autre côté, l’attaque continue son show : Warner lance pour 4830 yards et 36 touchdowns en route pour son deuxième titre de MVP alors que Faulk réussit encore 2000+ yards et 20+ touchdowns pour gagner son troisième titre consécutif d’Offensive Player Of The Year. L’équipe poste une saison dominatrice à 14-2 et semble se diriger droit vers le Super Bowl.

Le Divisional Round amène les Green Bay Packers, et on s’attend à une explosion offensive de l’ordre du Rams/Vikings de 1999. Mais la défense de Saint-Louis ne l’entend pas de cette oreille, et elle pousse le Quarterback des Packers Brett Favre à commettre la bagatelle de SIX interceptions dans le match ; sans ces conditions, la victoire est facile 45-17. La finale NFC s’avère plus complexe contre les Eagles de Philadelphie, et les deux équipes échangent les points en première mi-temps : Philly prend le dessus en menant 17-13. Les Rams reprennent le dessus 22-17 avant de scorer à nouveau par Faulk. Une interception scelle le match 29-24, et les Rams retournent à leur second Super Bowl en trois ans.

Super Bowl XXXVI a lieu à New Orleans, et les Rams sont largement favoris contre de surprenants New England Patriots qui ont eu besoin de trois victoires à l’extérieur dont une controversée à Oakland (The Tuck Rule Game) pour arriver là. Ironiquement, Saint-Louis est donné vainqueur par 14 points d’écart contre une équipe qui ressemble beaucoup aux Rams de 1999 : elle a réussi un renversement de vapeur saisissant et possède un jeune Quarterback peu connu qui doit sa présence à la blessure du Quarterback titulaire, Tom Brady. Le plan des Patriots est clair : s’ils veulent gagner, ils doivent utiliser la force pour casser le rythme infernal de l’attaque. Pour cela, il faut frapper Warner et Faulk dans la limite de la légalité pour les sortir mentalement du matc, et le plan fonctionne puisque New England mène 14-3 à la pause.

La défense des Patriots continue d’étouffer les principales armes offensives des Rams, et New England creuse l’écart à 17-3. Mais on ne contient pas facilement une armada offensive comme celle de Saint-Louis : en quatrième quart-temps, Warner passe en mode aérien et monte deux drives qui se terminent en touchdown, dont le dernier ne laisse que 1:33 à l’horloge. Le score est alors de 17-17 et tout le monde se prépare pour les premières prolongations de l’histoire du Super Bowl. Mais le jeune Quarterback Brady remonte le terrain à coup de passes précises et met en place le kicker Adam Vinatieri qui réussit le Field Goal de la victoire. Les Patriots viennent de réussir une des plus grosses surprises de l’histoire alors que les Rams échouent dans leur quête d’un deuxième Super Bowl, battus 20-17.

 

Retour sur Terre (2002-2009)

 

En 2002 l’arrivée des Texans provoque un réalignement et du changement dans la division : Atlanta, New Orleans et Carolina partent en NFC South, alors que Seattle et Arizona arrivent en NFC West. L’équipe subit un vrai carrousel au poste de Quarterback entre blessures (Warner, l’ex-Saints Marc Bulger) et mauvaises performances (Jamie Martin). Bulger termine la saison et permet à Saint-Louis de terminer avec un record « acceptable » de 7-9 vu le départ à 0-5. La saison 2003 ne démarre pas mieux pour Warner qui commet six fumbles lors du match d’ouverture contre les Giants. Il est définitivement remplacé par Bulger qui confirme sa bonne saison précédente : même avec l’indisponibilité temporaire de Faulk, les Rams postent une très belle saison à 12-4 pour le titre de la NFC West. Saint-Louis reçoit les surprenants Panthers de Carolina en Divisional Round, dans un match fou qui va en double prolongation à 23-23. Au bout d’un suspens insoutenable, le Quarterback des Panthers Jake Delhomme trouve Steve Smith et le receveur sprinte pour un touchdown de 69 yards qui scelle une défaite 29-23 des Rams.

Mike Martz est alors critiqué pour sa décision de ne pas tenter de scorer un touchdown à la fin du temps règlementaire, choisissant d’assurer le Field Goal de l’égalisation. Cela mène à un conflit avec Warner, qui provoque une décision néanmoins attendue : le Quarterback est libéré. L’équipe drafte en 2004 le coureur Steven Jackson pour anticiper la fatigue de Marshall Faulk. La défense continue de patauger et l’attaque ne peut pas tout faire ; au final cela donne une saison à 8-8 qui permet quand même à Saint-Louis d’aller en playoffs. Le Wild Card Round amène les Rams à Seattle, et le match se joue sur un dernier drive des Seahawks stoppé à cinq yards de l’en-but ; Saint-Louis l’emporte 27-20 et devient la première équipe à 8-8 à remporter un match de playoffs. La belle histoire s’arrête cependant sèchement en Divisional Round avec une défaite 47-17 contre les Falcons.

Steven JacksonLa franchise du Missouri connaît une année 2005 très compliquée : Bulger se blesse, poussant Jamie Martin au poste de titulaire (qui se blesse aussi, laissant sa place au rookie Ryan Fitzpatrick), Faulk est au bout du rouleau, et la défense retourne du mauvais côté des 400 points encaissés (429). Seul éclair dans la saison, Steven Jackson court pour 1000+ yards, mais ça ne suffit pas à sauver l’équipe qui termine à 6-10. Personne n’est surpris quand Martz est débarqué pour être remplacé par le Coordinateur Offensif des Dolphins, Scott Linehan.

La draft de 2006 est un four absolu (le « meilleur » choix ne participera qu’à 53 matchs NFL), mais les talents en place font le travail en attaque. Cependant la défense est toujours terrible et c’est une saison à 8-8 qui n’augure rien de bon si les Rams ne font pas quelque chose. Pour cela ils draftent le Defensive End Adam Carriker en 2007 mais ce n’est pas suffisant pour redorer le blason de la défense ; pire, l’attaque perd Orlando Pace sur blessure et semble perdue sur le terrain ; c’est une saison noire à 3-13.

Une autre mauvaise nouvelle frappe le club quand Georgia Frontiere décède suite à un cancer du sein en janvier 2008 ; c’est son fils Dale « Chip » Rosenbloom qui reprend les rênes. Les Rams vont encore chercher un Defensive End à la draft avec Chris Long, mais c’est une nouvelle catastrophe en marche : Bulger régresse et la défense encaisse 465 points en route vers un abyssal 2-14. Linehan est viré au milieu de la saison, et après l’intérim du Coordinateur Défensif Jim Haslett c’est celui des Giants Steve Spagnuolo qui est désigné Head Coach. Malgré l’arrivée du Linebacker James Laurinaitis à la draft de 2009, il ne peut rien faire pour redresser une équipe des Rams au fond du trou : l’attaque complètement anémique ne marque que 175 points en 16 matchs, et la franchise poste un record de 1-15. Bulger prend sa retraite, laissant les Rams dans l’inconnu au poste de Quarterback.

En général, la solution peut venir d’un bon choix à la draft suivante. Les Rams vont tenter ce bon choix alors qu’ils changent de propriétaire.

 

Le pari raté Sam Bradford (2010-2015)

 

Début 2009, le présentateur de talk-show Rush Limbaugh a tenté de racheter l’équipen, mais le conservateur avait eu des propos jugés racistes envers Donovan McNabb, le Quarterback des Eagles ; les joueurs des Rams avaient menacé de ne pas jouer si la transaction était actée. Après ce raté, l’équipe est finalement rachetée par le businessman Stan Kroenke qui est déjà propriétaire d’autres équipes de sports : les Denver Nuggets en NBA, les Colorado Rapids en Major League Soccer, les Colorado Avalanche en NHL, les Colorado Mammoth en National Lacrosse League et même l’équipe d’Arsenal de soccer en Angleterre.

A côté de cela, l’équipe se trouve également un nouveau meneur en attaque : le Quarterback d’Oklahoma Sam Bradford est sélectionné en premier choix de la draft. Le rookie surprend avec une belle saison alors qu’il est jeté dans le bain de suite : 2500+ yards et 18 touchdowns pour 15 interceptions, alors que Steven Jackson l’assiste et que la défense redresse enfin la tête. Les Rams profitent même d’une NFC West historiquement faible pour avoir une chance de gagner le titre de division à 8-8, mais un dernier match perdu contre Seattle les laisse à 7-9. Bradford en profite quand même pour être nommé Offensive Rookie Of The Year.

Sam+Bradford+Baltimore+Ravens+v+St+Louis+Rams+deWJAAqdaOzlC’est un résultat encourageant et Saint-Louis continue d’essayer de renforcer la défense avec la draft du Defensive End Robert Quinn. Néanmoins la saison 2011 va être un terrible retour sur terre : les Rams ont un calendrier bien plus fort, et la ligne offensive laisse Bradford se faire massacrer, résultant en une blessure du jeune Quarterback. La saison est complètement viciée et se termine sur un pauvre 2-14. Spagnuolo est renvoyé et l’équipe appelle à la rescousse l’ancien Head Coach des Titans, Jeff Fisher, qui est connu pour être un coach sérieux.

Son arrivée, les drafts du Defensive Tackle Michael Brockers et du Defensive Back Janoris Jenkins ainsi que la signature du Cornerback Cortland Finnegan aident à booster la défense qui revient enfin à un niveau un peu plus respectable. L’équipe lutte même avec les meilleures, forçant un match nul avec les 49ers, et termine sur un encourageant 7-8-1 en 2012. En 2013 l’équipe choisit le Linebacker Alec Ogletree et le receveur Tavon Austin, mais Bradford se blesse au genou. Malgré une défense sur la pente ascendante, la NFC West a largement progressé depuis 2010 (les trois autres équipes finissant à 10+ victoires) ; cela laisse les Rams sur le côté de la route à 7-9. Pour ne rien arranger, les rumeurs de retour à Los Angeles se font de plus en plus pressantes à cause de la vétusté de l’Edwards Jones Dome (nouveau nom du Trans World Dome).

Bradford n’a jamais véritablement pu s’exprimer avec une attaque compétente (la ligne offensive et les receveurs étant un problème permanent), et malheureusement il ne le pourra jamais : il se blesse de nouveau au genou pendant la présaison 2014 et rate toute l’année. La draft du Defensive Tackle Aaron Donald est gagnante avec le titre de Defensive Rookie Of The Year, mais les autres secteurs de l’équipe sont défaillants, et Saint-Louis termine 6-10. C’est alors que la franchise décide d’échanger Bradford à Philadelphie contre le Quarterback Nick Foles, espérant qu’il soit la réponse.

2015 est une saison dans la lignée des précédentes : alors que la défense devient une unité redoutée dans toute la ligue (ce qui est la norme dans la NFC West), l’attaque continue de patiner ; mais elle possède en son sein l’espoir de voir l’escouade s’améliorer avec l’Offensive Rookie Of The Year Todd Gurley : le coureur fait une saison phénoménale, amassant 1106 yards et 10 touchdowns en 13 matchs joués seulement. Mais le reste de l’attaque ne suit pas et les Rams terminent à 7-9… avant LA nouvelle.

Depuis quelques années, les rumeurs de tension entre la franchise et la ville de Saint-Louis concernant le stade ont enflé, plaçant les Rams sur la courte liste des équipes qui pourraient aller s’installer à Los Angeles ; Kroenke lui-même a prospecté à multiples reprises, s’associant à un plus grand projet de complexe récréatif dans lequel le nouveau stade des Rams serait inclus.

Après moult concertations et réunions, le projet séduit la NFL, et la décision tombe le 13 janvier 2016 : la franchise retourne à Los Angeles, 21 ans après son départ. Elle s’installe au Los Angeles Coliseum le temps que le nouveau stade soit construit.

 

Los Angeles Rams, deuxième (2016-2023)

 

Nouvel environnement, nouveau franchise Quarterback : l’équipe échange avec les Titans, possesseurs du premier choix, pour sélectionner Jared Goff et le placer derrière Case Keenum. Le rêve semble continuer avec un début de saison 2016 à 3-1, mais la réalité rattrape rapidement la franchise : elle n’a aucune puissance offensive, Gurley régresse avec une mauvaise ligne offensive et la défense doit composer avec quelques pertes (Jenkins en tête). Goff est lancé au milieu de la saison mais ne peut pas faire de miracles, et c’est un cuisant échec à 4-12 ; Jeff Fisher n’en voit même pas la fin, débarqué après la Week 14. La franchise, qui a déjà l’équipe la plus jeune de NFL, décide de tenter un coup en engageant le plus jeune Head Coach de l’histoire, Sean McVay.

Le coup d’essai va se révéler être un coup de maître, mais avec un gros travail sur l’effectif : la ligne offensive voit les renforts de John Sullivan et Andrew Whitworth, il y a une arrivée massive de cibles de passe avec Sammy Watkins et Robert Woods par la Free Agency ou Cooper Kupp par la draft, et la défense voit débarquer à sa tête le gourou Wade Phillips qui la transforme en 3-4. Les changements offensifs et le coaching de McVay transforment non seulement Goff qui fait une belle saison, mais surtout Gurley ; le coureur décroche le titre d’Offensive Player Of The Year, menant la ligue avec 2093 yards et 19 TDs cumulés. En défense, Aaron Donald est enfin reconnu à sa juste valeur avec le titre de Defensive Player Of The Year, et avec d’excellentes équipes spéciales les Rams font un retournement spectaculaire, remportant la division à 11-5 ! McVay est logiquement voté Coach Of The Year.

C’est la fin d’un long cauchemar avec une première saison positive depuis 2003 et une première qualification en playoffs depuis 2004. La belle histoire va néanmoins s’arrêter net en Wild Card Round contre les champions NFC en titre : l’inexpérience de ces jeunes Rams et une chute brutale de qualité des équipes spéciales précipitent une défaite 26-13 contre Atlanta.

On attend forcément plus de la franchise en 2018, et le General Manager Les Snead va forcer le Destin : il échange pour faire venir le receveur Brandin Cooks, les Cornerbacks Marcus Peters et Aqib Talib ainsi que le pass-rusher Dante Fowler, sans oublier la signature du Defensive Tackle Ndamukong Suh pour le mettre aux côtés de Donald ; dans le sens inverse, Tavon Austin, Alec Ogletree, Robert Quinn ou Trumaine Johnson quittent la Californie. Les résultats ne se font pas attendre : malgré la blessure de Kupp, l’attaque fait une grande année derrière un Gurley qui mène la ligue avec 21 touchdowns ; bien que la défense au sol soit défaillante, Donald finit la saison comme meilleur sackeur NFL à 20.5 et remporte un deuxième Defensive Player Of The Year. Les Rams démarrent 8-0 mais perdent à New Orleans et doivent se contenter du seed #2 à 13-3 derrière les Saints.

Après un match maîtrisé en Divisional Round contre Dallas (30-22), la vengeance est actée : dans une finale NFC étouffante et controversée suite à un drive final de New Orleans limité à un Field Goal à cause d’une faute claire mais non sifflée de Nickell Robey-Coleman sur 3e tentative, les Rams forcent la prolongation grâce à un Field Goal à 23-23. Fowler pousse Drew Brees à lancer une interception sur le premier drive, puis Greg Zuerlein réussit le plus long Field Goal victorieux en playoffs, de 57 yards, pour donner la victoire 26-23 et l’accession à un quatrième Super Bowl.

Super Bowl LIII est une autre revanche possible, puisque les Rams retrouvent les Patriots qui avaient démarré leur dynastie contre eux au Super Bowl XXXVI en créant une des plus grosses surprises de l’histoire de la grande finale. À l’instar de ce match, c’est un vrai duel défensif entre deux escouades qui ne lâchent rien… au point qu’on atteint la mi-temps sur un score improbable de 3-0 pour New England, et le dernier quart-temps sur une égalité 3-3 ! Difficile à croire dans une saison qui a vu le premier match de NFL où les deux équipes ont dépassé 50 points (les Rams avaient battu les Chiefs 54-51, et sans prolongation !). Finalement, c’est l’équipe la moins expérimentée qui craque, McVay perdant son duel contre Bill Belichick, et les Rams concèdent 10 points sans pouvoir répondre ; c’est une défaite 13-3 dans ce qui devient le Super Bowl le moins prolifique en points (16) et en touchdowns (1) de l’histoire.

Les Rams sont revanchards en 2019, mais ils sont plus inconstants (surtout du côté offensif) et ils subissent le réveil des 49ers dans la division. Ils continuent d’alimenter la machine à échange, surtout dans l’arrière-garde qui voit arriver l’ex-Raven Safety Eric Weddle : Talib part à Miami et Peters à Baltimore alors que Jalen Ramsey arrive de Jacksonville. La défense souffle le chaud et le froid, mais c’est donc l’attaque qui est moins huilée avec un Gurley à réaction et une ligne offensive décimée par les blessures. Les Rams arrivent à terminer en positif à 9-7 mais ils ratent les playoffs.

La bonne nouvelle de 2020, c’est que la défense tourne à plein régime, notamment grâce à la signature du pass-rusher Leonard Floyd et à l’explosion du jeune Cornerback Darious Williams. La mauvaise nouvelle, c’est que l’attaque redescend encore d’un cran malgré le talent présent ; un rift de plus en plus grand semble se créer entre McVay et Goff, ce dernier se blessant même au pouce à la fin de la saison. Les Rams postent néanmoins un bon bilan à 10-6, ce qui leur permet de se qualifier en playoffs ; ils se permettent même d’aller battre le champion de NFC West chez lui en Wild Card : Seattle est dominé par la défense étouffante menée par le triple NFL Defensive Player Of The Year Aaron Donald, et s’incline 30-20. Mais Donald se blesse et n’est pas à 100% en Divisional Round à Lambeau : l’attaque patine et ne peut suivre Green Bay qui l’emporte 32-18.

La nouvelle tombe quelques semaines plus tard : McVay et Goff sont irréconciliables, et le #1 de la draft 2018 est envoyé à Detroit avec deux premiers tours de draft contre Matthew Stafford. « Staffie » vient pour chercher une bague, et sa présence en attaque fait une différence. Une blessure de Woods focalise le jeu de passe vers Kupp qui devient un vrai monstre offensif : l’Offensive Player Of The Year mène la NFL avec 145 réceptions, 1947 yards et 16 TDs. L’équipe fait venir Odell Beckham Jr. en cours de saison pour aider, et même avec une attaque au sol inconstante, cela progresse. La défense n’arrive pas à refaire la même année incroyable, mais elle limite les points et reçoit l’aide de Von Miller, ce qui permet à Los Angeles de remporter une NFC West très solide à 12-5.

Le premier tour des playoffs est une formalité avec un match maîtrisé contre des Cardinals rapidement mis sous l’éteignoir (21-0 à la mi-temps, 34-11 score final). Le Divisional Round voit les Rams se déplacer chez les champions en titre Buccaneers, et encore une fois les visiteurs impressionnent : ils mènent 27-3 au milieu du troisième quart-temps… avant que Tom Brady ne monte un de ses retours dont il a le secret ; Los Angeles perd son football et Tampa Bay égalise à 27-27 à 42 secondes de la fin. Cela sent la prolongation, mais Staffie utilise un blitz massif et risqué des Bucs contre eux en envoyant une passe lobée de 42 yards à Kupp qui met en place le Field Goal de la victoire 30-27. San Francisco débarque pour la finale NFC, et c’est le scénario inverse : la défense des 49ers fait un gros match et les visiteurs mènent 17-7 à l’orée de la dernière période. Cette fois c’est Los Angeles qui hausse le ton et score 13 points pour l’emporter finalement 20-17 et retourner au Super Bowl, trois ans après.

Et ce Super Bowl LVI a justement lieu à Los Angeles, dans le stade des Rams ; il a fallu attendre 55 ans qu’une équipe joue le Super Bowl dans son stade, et voilà que coup sur coup il y en a deux qui ont ce privilège. Ce sont les surprenants Bengals qui se présentent, et ils vont faire honneur à leur réputation : après un début de match équilibré dans lequel les Rams perdent OBJ sur blessure, Cincinnati prend l’avantage 20-13 en début de deuxième mi-temps ; et ce même si un des touchdowns de Tee Higgins est entâché d’une faute non sifflée. Mais Los Angeles ne se démonte pas : la défense hausse la pression sur Joe Burrow et Stafford se reconnecte avec Kupp pour monter plusieurs drives ; c’est sur le dernier d’entre eux que Quarterback et receveur scorent le touchdown replaçant les Rams devant, 23-20. Un dernier drive de Burrow voit Donald forcer une mauvaise passe sur 4e tentative, et les Rams remportent leur deuxième Super Bowl après 1999.

La tentative de doublé démarre par le départ de quelques cadres dont Whitworth et Miller, mais la franchise réussit un coup en signant l’ex-Seahawk Linebacker Bobby Wagner. Si le vétéran est la force attendue au coeur de la défense, les champions vont connaître une année cauchemar : la ligne offensive connaît blessure sur blessure, l’attaque est trop dépendante d’un Kupp qui rate la moitié de la saison, le pass-rush manque d’impact et l’absence de choix premium depuis plusieurs draft commence à se faire sentir. Les Rams établissent un nouveau « record » avec 12 défaites pour un champion sortant (5-12), rattrapés par le modus operandi leur ayant apporté un titre.

Il est temps pour Los Angeles de réussir enfin une draft : celle de 2023 semble de suite être un franc succès avec les troisième tour Linebacker Byron Young et Defensive Lineman Kobie Turner (17 sacks à eux deux), mais c’est bien le cinquième tour receveur Puka Nacua qui en est la vraie sensation, établissant de nouveaux records rookie avec 105 réceptions et 1486 yards. Il aide à absorber l’absence temporaire de Cooper Kupp sur blessure alors que le sophomore coureur Kyren Williams reprend le flambeau au sol. Cela met un peu de temps à démarrer, d’où un bilan de 3-6 à la bye week, mais par la suite tout s’enclenche et les Rams terminent à 10-7, décrochant une place de playoffs inespérée. Ils tombent de justesse chez les Lions 24-23 en Wild Card Round lors du retour de Stafford à Detroit.