Fiche Franchise : Los Angeles Chargers

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1959
Division AFC West
Stade SoFi Stadium
Propriétaire Dean Spanos
Président Dean Spanos
Manager Général Joe Hortiz
Head Coach Jim Harbaugh
Titres 1 AFL (1963)
Site Internet http://www.chargers.com/

 

Introduction

 

Les Chargers sont basés à San Diego, dans l’état de Californie, après avoir passé une année à Los Angeles. C’est une des franchises fondatrices de l’AFL, la ligue concurrente à la NFL. En AFL elle était dans la Western Division et lors de la fusion entre les deux ligues elle est devenue une équipe de l’AFC West.

Les Chargers ont gagné un titre de champions AFL (1963) et ont atteint un Super Bowl (1994) mais l’ont perdu.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Chargers utilisent les couleurs bleu marine, or, blanc et powder blue.

  • Tenue couleur : maillot bleu marine – numéro blanc – pantalon blanc – socks bleu marine.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro bleu marine – pantalon bleu marine – socks bleu marine.
  • Tenue alternative : maillot powder blue – numéro blanc – pantalon blanc – socks powder blue.

Les Chargers n’ont pas de mascotte officielle. Néanmoins un fan a créé le personnage de « Boltman » et il est devenu la mascotte non-officielle de l’équipe, avec sa tête en forme d’éclair jaune. Néanmoins, il a pris sa « retraite » en 2018.

 

Membres du Hall Of Fame

 

1978 – Lance Alworth
1979 – Ron Mix
1983 – Sid Gillman (Coach)
1993 – Dan Fouts
1995 – Kellen Winslow
1996 – Charlie Joiner
2008 – Fred Dean
2015 – Junior Seau
2017 – LaDainian Tomlinson
2018 – Bobby Beathard (General Manager)
2023 – Don Coryell (Coach)

 

Numéros retirés

 

14 – Dan Fouts
18 – Charlie Joiner
19 – Lance Alworth
21 – LaDainian Tomlinson
55 – Junior Seau
80 – Kellen Winslow

 

Stade

 

Les Los Angeles Chargers jouent au SoFi Stadium.
Il a été inauguré le 8 Septembre 2020.
Il contient 70.240 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Des Chargers rapidement opérationnels (1959-1965)
  2. Une transition AFL-NFL instable (1966-1977)
  3. « Air Coryell » domine la NFL mais… (1978-1982)
  4. Retour dans l’anonymat (1983-1989)
  5. Junior Seau revitalise la défense (1990-1994)
  6. Des drafts très inégales (1994-2003)
  7. Norv & Rivers prennent peu à peu les commandes (2004-2007)
  8. Régression vers la moyenne (2008-2016)
  9. Welcome back to L.A. (2017-2023)

 

Des Chargers rapidement opérationnels (1959-1965)

 

Chargers-BarronHiltonLe 14 août 1959, plusieurs businessmen se réunissent sous le patronage de Lamar Hunt pour fonder une ligue de football concurrente à la NFL. Parmi ces hommes se trouve William Barron Hilton premier du nom, le magnat des hôtels du même nom, qui représente la franchise de Los Angeles. Une semaine plus tard, les différents protagonistes se mettent d’accord sur la création de l’American Football League (AFL). Hilton reçoit l’aval pour sa franchise de Los Angeles, qui est accompagnée par sept autres équipes : les Boston Patriots, les Buffalo Bills, les Dallas Texans, les Denver Broncos, les Houston Oilers, les New York Titans et un peu plus tard les Oakland Raiders.

Rapidement Hilton monte une équipe dirigeante avec comme General Manager Frank Leahy, un ancien entraîneur de Notre Dame. En octobre un concours est lancé pour le nom de l’équipe et c’est finalement « Chargers » qui l’emporte, donnant ainsi naissance aux Los Angeles Chargers. Au début de l’année 1960, le coach des Los Angeles Rams de la NFL, le futur Hall Of Famer Sid Gillman, est convaincu par Hilton de venir entraîner les Chargers de l’AFL ; c’est un des premiers gros coups de la nouvelle ligue. En mars, Hilton dévoile le logo et l’uniforme, dessinés par le Quarterback Jack Kemp et le futur Hall Of Famer Guard Ron Mix : l’éclair et les couleurs blanc, or et powder blue, un bleu clair. La présence de l’éclair comme emblème de l’équipe donnera le surnom des Bolts.

Il ne reste plus qu’à monter l’équipe. Par la draft, les Chargers récupèrent de bons joueurs comme le Defensive End Earl Faison, le Defensive Tackle Ernie Ladd, le Tackle Ernie Wright ou le Fullback Keith Lincoln. Cependant, bien qu’ils sélectionnent d’autres talents comme le Centre Greg Larson, le Quarterback Billy Kilmer ou le Defensive Back Jimmy Johnson (futur Head Coach de la dynastie des Cowboys), les drafts AFL et NFL se battent pour les mêmes joueurs et ces derniers préfèrent aller jouer en NFL. Les Chargers signent également le coureur Paul Lowe et la paire de Defensive Backs Dick Harris & Charlie McNeil.

La franchise connaît une mésaventure avant la saison quand Leahy renonce à son poste pour raison de santé ; Gillman décide d’endosser aussi le rôle de General Manager. Cela ne perturbe pas les joueurs qui composent une très bonne équipe des Chargers : elle remporte son tout premier match contre Dallas 26-10, puis son premier match à domicile 44-0 contre les Oilers. Cette première année est couronnée de succès avec un titre de la Western Division et un record de 10-4. La finale AFL a lieu contre les Oilers qui prennent leur revanche sur la saison régulière en emportant le premier titre de la ligue 24-16.

Juste avant la finale pour le titre, Hilton accède à une requête de la ville de San Diego pour venir visiter les infrastructures qui pourraient héberger la franchise. Le Balboa Stadium de San Diego est agrandi et Hilton est séduit par le projet, acceptant de déménager. La ligue donne son aval et en 1961, l’équipe devient les San Diego Chargers. Ils fêtent leur arrivée dans la ville par une saison à 12-4 et un second titre de division, mais encore une fois ils chutent contre les Oilers en finale AFL 10-3. En tout cas, les Chargers sont les dignes représentants de ce jeu spectaculaire qui est l’apanage de l’AFL : la nouvelle ligue propose un jeu basé également sur la passe, qui n’est pas autant utilisée en NFL ; c’est d’ailleurs à Sid Gillman que l’on doit cela.

En 1962, les Chargers draftent le Quarterback John Hadl et surtout ils échangent trois de leurs joueurs contre le futur Hall Of Famer receveur Lance Alworth drafté par Oakland. Hadl, lancé de suite dans le grand bain, a du mal à s’adapter alors qu’Alworth est encore tendre, et une suite de blessures handicape la franchise qui termine à 4-10. En 1963, alors que San Diego tente de drafter le futur Hall Of Famer Linebacker Dave Robinson qui préfère aller aux Packers, l’équipe choisit le Guard Walt Sweeney et récupère le Quarterback Tobin Rote. Rote prend la place de titulaire et fait une très bonne année grâce à Alworth qui devient l’AFL Player Of The Year ; les Bolts dominent leur division à 11-3. La finale AFL a lieu contre les Boston Patriots et cette fois il n’y a pas photo : Keith Lincoln amasse 349 yards en cumulé, l’attaque et la défense sont à l’unisson et San Diego écrabouille les Patriots 51-10 pour remporter son premier titre AFL.

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Gillman, Alworth et Hadl

1964 est une année plus difficile que la précédente : malgré l’ajout des Defensive Backs Kenny Graham & Speedy Duncan, la franchise connaît encore des blessures. Elle parvient à emporter un nouveau titre de division à 8-5-1, mais la perte d’Alworth dans le dernier match et celle de Lincoln pendant la finale condamnent les Bolts à la défaite contre les Bills de Buffalo 20-7. En 1965, l’équipe possède les deux meilleurs joueurs d’AFL en Lowe et Alworth ; elle gagne un cinquième titre de division à 9-2-3, mais en finale elle est battue encore une fois par Buffalo 23-0.

San Diego en est à 1-4 dans ses finales AFL, et va alors débuter sa première disette dans son histoire.

 

Une transition AFL-NFL instable (1966-1977)

 

L’année 1966 est celle de toutes les annonces. Pour l’AFL, un consensus a été trouvé afin de fusionner avec sa concurrente la NFL. Du côté des Chargers, non seulement le tout nouveau San Diego Stadium est prévu pour l’année prochaine, mais la franchise est vendue à un groupe de 21 businessmen mené par Eugene V. Klein pour 10 millions de dollars (un record à l’époque). Malheureusement cela ne portera pas chance à l’équipe qui s’écroule après un départ à 4-0 pour terminer 7-6-1 à la troisième place de la division.

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Ron Mix

Le San Diego Stadium est inauguré en 1967 par une victoire 28-14 sur les Patriots. Lowe se blesse et avec Lincoln parti, les Chargers doivent se reposer sur le rookie coureur Dickie Post qui fait une bonne saison, ainsi que le receveur Gary Garrison qui supporte Alworth. L’équipe est à 8-1-1 après dix matchs mais comme l’année précédente elle termine mal : elle perd tous ses matchs restants et finit à 8-5-1 en deuxième place. 1968 suit exactement la même route : malgré une équipe bourrée de talent et l’ajout du Tackle Russ Washington, un départ à 8-2 est gâché par trois défaites en quatre matchs et les Chargers finissent encore deuxièmes de la division à 9-5. Cela commence à faire beaucoup pour une franchise qui n’arrive pas à maintenir sa qualité de jeu jusqu’à la fin, et qui risque de voir ses stars rattrapées par l’âge.

1969 marque la dernière année de l’AFL en tant qu’entité séparée de la NFL, et les Chargers inversent leur courbe habituelle de résultat : ils commencent mal en étant 4-6, mais ils finissent fort avec quatre victoires consécutives ; néanmoins c’est encore insuffisant pour jouer le titre à 8-6. Alworth, surnommé Bambi à cause de son agilité et de sa rapidité, réussit quand même l’exploit de capter une passe sur 96 matchs consécutifs. Dans une période où le football (et surtout la NFL) se base bien plus sur le jeu de course, c’est un record qui tiendra quelques années.

C’est alors que la page de l’AFL se tourne : en dix ans d’existence, San Diego aura été une des franchises les plus victorieuses avec un record de 86-48-6 ; elle est deuxième à une petite victoire des Dallas Texans (qui sont devenus ensuite les Kansas City Chiefs). Néanmoins, cela ne s’est pas forcément traduit par des titres : elle n’en a qu’un seul, derrière les Texans-Chiefs (3), les Bills (2) et les Oilers (2). Gillman aura quand même su bâtir une équipe immédiatement compétitive, et il tire sa révérence en tant que coach suite à des problèmes de santé (tout en restant General Manager).

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Lance Alworth

Lors de la première saison en NFL, Charlie Waller est le nouveau coach de Chargers qui restent dans leur Western Division, renommée AFC West. Mais Post et Alworth étant sur la fin de carrière ils connaissent des saisons difficiles et San Diego termine à 5-6-1. Gillman revient entraîner, mais il ne durera qu’une moitié d’exercice en 1971, remplacé par le nouveau General Manager Harland Svare : avec Post parti à Houston et Alworth à Dallas, la franchise termine à 6-8, et comme craint auparavant, la « génération AFL » s’essouffle.

Svare devient le successeur de Gillman pour de bon, devenant à la fois coach et General Manager ; il doit trouver le moyen de reconstruire la franchise. Malheureusement, il va commettre plusieurs erreurs en essayant de se reposer sur des futurs Hall Of Famers en fin de carrière : le Defensive End Deacon Jones du Fearsome Foursome des Rams arrive en 1972 (pour repartir en 1974) et le Quarterback Johnny Unitas des Colts arrive en 1973 pour jouer seulement quatre matchs ; quant à Hadl, il est dans sa dernière année. Ces erreurs plus celles commises à la draft propulsent les Chargers dans une spirale négative qui amène les deux pires records de la franchise : 4-9-1 en 1972 et 2-11-1 en 1973. Ron Waller (aucun lien avec Charlie) a remplacé Svare au cours de la saison 1973, mais il n’a duré que jusqu’à la fin de l’année.

En 1974, il est temps de repartir sur des bases plus stables. Pour cela, San Diego engage un autre ancien Head Coach des Rams de Los Angeles, Tommy Prothro. Le coach décide de donner les clefs de la maison au Quarterback pris au troisième tour de la draft précédente ; un choix judicieux pour l’avenir car ce n’est autre que le futur Hall Of Famer Dan Fouts. Néanmoins, il a un petit problème d’interceptions et la franchise commence très mal la saison à 1-7. Le jeu de course s’améliore avec la paire de rookies Don Woods-Bo Matthews et San Diego termine à 5-9, avec le titre d’Offensive Rookie Of The Year pour Woods.

Les Chargers vont se heurter un mur alors que Fouts s’écroule et Woods se blesse en 1975 : San Diego poste un misérable 2-12. Le retour en forme des deux joueurs en 1976, ajouté à la signature du receveur des Bengals Charlie Joiner, remet la franchise à flot, mais Fouts continue de lancer un peu trop d’interceptions, et cette inconstance aussi bien en attaque qu’en défense produit une nouvelle saison négative à 6-8.

Chargers-FredDeanMalgré cela, San Diego commence à bâtir une équipe intéressante : en 1975, l’équipe a rajouté à la draft le coureur Rickey Young et également les Defensive Tackles Gary Johnson & Louis Kelcher, le Defensive Back Mike Fuller, ainsi que le futur Hall Of Famer Defensive End Fred Dean. En 1976 ils ont drafté le Centre Don Macek et le Linebacker Woodrow Love. Il y a enfin du talent dans les escouades, mais les Chargers ne peuvent pas en profiter en 1977 à cause de la blessure rapide de Fouts dans la saison. Cela dit, le record est tout de même équilibré à 7-7, ce qui augure de bonnes choses.

C’est à ce moment que les Chargers vont être frappés par une des actions les plus improbables de l’histoire, mais ils vont savoir en tirer le maximum.

 

« Air Coryell » domine la NFL mais… (1978-1982)

 

En 1978, les Chargers draftent le receveur John Jefferson pour accompagner un Joiner solide. Ils remportent leur premier match et sont sur le point de remporter le deuxième contre Oakland en menant 20-14 à quelques secondes de la fin. C’est alors qu’a lieu le fameux Holy Roller, une action où le Quarterback des Raiders Ken Stabler fumble (intentionnellement, ce qui est interdit) la balle en avant, imité par le coureur Pete Banaszak et le Tight End Dave Casper qui plonge dans l’en-but pour marquer un touchdown très controversé ; Oakland l’emporte 21-20. Cette défaite surprise entraîne plus tard un record de 1-4 et la démission de Prothro, remplacé par l’ancien Head Coach des Cardinals de Saint-Louis, le futur Hall Of Famer Dan Coryell. Fouts semble enfin avoir mûri et poste sa meilleure saison à 2999 yards et enfin plus de touchdowns (24) que d’interceptions (20) ; les Chargers terminent à 9-7.

Coryell, véritable élève de Gillman, met alors en place sa version du jeu de passe de l’ancien coach visionnaire. San Diego drafte le futur Hall Of Famer Tight End Kellen Winslow en 1979, et c’est la naissance d’une des attaques aériennes les plus prolifiques jamais vues dans l’histoire de la NFL : Air Coryell.

KellenWinslowAirCoryell
Fouts, Joiner, Jefferson et Winslow

Fouts devient une machine à passes qui envoie pour 4082 yards, un chiffre totalement aberrant à cette époque ; le duo Joiner-Jefferson se gave de réceptions en dépassant chacun les 1000 yards ; Winslow reste un rookie et n’est pas beaucoup utilisé, mais il démontre de belles capacités à la réception et se pose comme le successeur de Mike Ditka des Bears : un vrai Tight End receveur. L’équipe aligne les performances de classe et revient sur le devant de la scène avec un record de 12-4, remportant son premier titre d’AFC West. Mais elle va alors apprendre que quand on vit par la passe, on meurt par la passe : Fouts retombe dans ses travers et lance cinq interceptions à domicile lors du Divisional Round contre des Oilers décimés par les blessures, et Houston l’emporte à la surprise générale 17-14.

1980 est le prolongement de 1979 avec cette fois un Winslow employé à sa pleine mesure. C’est une nouvelle saison avec des chiffres astronomiques pour les Chargers : Fouts aligne 4715 yards, 30 touchdowns et 24 interceptions, alors que Joiner, Jefferson et Winslow dépassent les 1000 yards chacun. De plus, la franchise reçoit l’aide du coureur Chuck Muncie des Saints au milieu de la saison, et la seule chose qui freine le succès de l’équipe c’est la défense qui baisse de niveau ; la franchise termine néanmoins 11-5 et gagne un nouveau titre d’AFC West. Les Chargers, plus prudents, passent cette fois le premier tour des playoffs contre les Bills 20-14 et se retrouvent en finale AFC contre les Raiders. Oakland capitalise rapidement sur les problèmes défensifs en marquant 21 points en premier quart-temps, et l’attaque des Bolts court derrière le score pendant tout le match ; les Raiders l’emportent 34-27.

Au début de l’année 1981, le célèbre journaliste sportif du San Diego Tribune, Jack Murphy, décède. Il a été un élément essentiel pour la venue des Chargers à San Diego, et pour lui rendre hommage le San Diego Stadium est renommé le Jack Murphy Stadium. Le « Murph », comme on le surnomme, va être le théâtre d’une nouvelle orgie de yards en attaque, alors que pourtant Jefferson quitte l’équipe au début de la saison pour les Packers ; il est remplacé par le receveur des Saints Wes Chandler. L’attaque score 478 points (le record de l’époque), mais leur défense en encaisse 390 ; c’est pour cela que San Diego ne peut poster qu’un record de 10-6, et même s’il est bon pour les playoffs, l’équipe n’a pas l’avantage de jouer à la maison… ce qui va faire toute la différence.

Car le premier tour des playoffs n’est autre que le légendaire Epic In Miami. Il se joue à l’Orange Bowl contre les Dolphins, et si la température n’est « que » de 26°C, l’humidité atteint 80% ; l’atmosphère devient rapidement étouffante dans un stade qui se transforme en sauna. De plus, le match est une vraie course de dragsters avec un score de 24-17 San Diego à la mi-temps ; c’est ensuite un chassé-croisé infernal qui finit en prolongations à 38-38. Les deux équipes ratent chacune un Field Goal et ce sont finalement les Chargers qui l’emportent 41-38 grâce notamment à un Winslow héroïque. Mais c’est là que la perte de l’avantage de jouer à la maison revient hanter San Diego, car ils passent du sauna de Floride au congélateur de l’Ohio pour la finale AFC : il fait -23°C à Cincinnati, avec un vent diabolique qui fait descendre la température à -51°C (un record NFL). Les Chargers sont totalement désemparés par ces conditions dantesques et ils perdent le Freezer Bowl 27-7 sans vraiment avoir pu défendre leurs chances.

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Dan Coryell

La saison 1982 est frappée par la première grève des joueurs ; les Chargers la terminent à 6-3 avec encore une grosse démonstration offensive… et les mêmes problèmes défensifs. Fouts gagne le titre d’Offensive Player Of The Year et il fait un gros match en Wild Card Round, accompagné de Chuck Muncie, pour se défaire 31-28 des Steelers. Néanmoins il va de nouveau connaître une rencontre cauchemardesque en Divisional Round contre Miami avec cinq interceptions, et les Bolts s’inclinent largement 34-13.

Car c’est bien le problème de la franchise à l’éclair : si jamais quelque chose vient dérailler l’attaque, la défense n’est pas du tout en mesure de sauver l’équipe. Et cette attaque ne peut pas durer éternellement.

 

Retour dans l’anonymat (1983-1989)

 

La fragilité du succès des Chargers est exposée au grand jour pendant la saison 1983 : Fouts manque plusieurs matchs suite à une blessure à l’épaule, la défense encaisse 462 points (troisième pire total de l’histoire à l’époque) et la franchise termine à 6-10. Et pourtant les drafts 1983 et 1984 possèdent certains bons choix en défense comme le Linebacker Billy Ray Smith, le Defensive End Lee Williams ou le Defensive Back Gill Byrd, mais ce n’est pas suffisant pour redresser la situation ; bien que le style explosif de l’attaque force les équipes adverses à prendre des risques pour tenir la cadence, ce qui met la pression sur la défense des Bolts, il n’est pas normal qu’elle cède autant.

L’année 1984 démarre par la vente de l’équipe au promoteur immobilier Alex Spanos, et avec la blessure de Winslow elle se termine sur un 7-9 encore décevant. Bien évidemment, à force de rater des occasions, l’attaque commence à décliner elle aussi : Dan Fouts arrive vers la fin de sa carrière, Chuck Muncie et ses lunettes ont pris leur retraite (remplacé par le duo Lionel James-Gary Anderson) et Winslow a du mal à rester disponible toute la saison. Les Chargers draftent quand même le Tackle Jim Lachey pour protéger Fouts, mais c’est toujours la même histoire : l’attaque aligne les points, la défense aussi ; la saison 1985 se termine sur un record équilibré à 8-8.

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Alex Spanos

1986 est l’année noire de Coryell : malgré la draft du Defensive End Leslie O’Neal, qui va raviver le pass-rush, Charlie Joiner est parti en retraite et les manques sont trop conséquents ; les Chargers terminent 4-12, et le coach est finalement limogé en milieu d’année. En neuf ans il aura réussi à ramener la franchise au premier plan, mais sans jamais parvenir à pallier les problèmes défensifs. Il est remplacé par le coach des receveurs, Al Saunders.

Saunders commence sa première année supposée complète par une année… incomplète, puisqu’elle est tronquée par la seconde grève des joueurs en 1987. Les « remplaçants » des titulaires gagnent leurs trois matchs, aidant la franchise à poster un record de 8-1 à six matchs de la fin ; mais c’est un écran de fumée : San Diego ne vaut pas autant et s’écroule complètement avec six défaites consécutives pour terminer hors des playoffs à 8-7. C’est à ce moment que Dan Fouts et Kellen Winslow décident d’arrêter leur illustre carrière, le premier comme un des plus prolifiques Quarterbacks de l’histoire, et le second comme celui qui a définitivement transformé le poste de Tight End. Wes Chandler part aux Saints, et avec le départ de Coryell pendant la saison précédente, c’est la fin définitive d’une époque faste.

Comme souvent quand une légende quitte le poste de Quarterback, les Chargers vont alors manger leur pain noir pendant quelques années. San Diego signe Mark Malone des Steelers pour remplacer Fouts puis drafte le coureur Marion Butts ainsi que le receveur Anthony Miller. Le quintet offensif n’a plus du tout la même allure, et l’attaque a des difficultés pour produire des yards et des points ; la saison donne un mauvais 6-10. Saunders est renvoyé dès la fin de l’exercice et il est remplacé par le Coordinateur Offensif des Redskins, Dan Henning.

C’est à ce moment que l’impensable arrive : alors que l’attaque de feu a disparu, c’est la défense qui s’améliore enfin, aidée par plusieurs bons choix de drafts les années précédentes (Williams, O’Neal et le rookie Defensive End Burt Grossman). Les Chargers postent un nouveau 6-10 en 1989 alors que Jim McMahon des Bears fait une saison comme Quarterback. Malgré les productions intéressantes de Butts et Miller, cela ne suffit pas pour faire renaître la franchise.

Ce qu’il a toujours manqué en défense pendant Air Coryell, c’est un vrai leader d’exception. Et c’est exactement ce que les Bolts vont trouver en 1990.

 

Junior Seau revitalise la défense (1990-1994)

 

Junior SeauLes Chargers décident de changer de cap en 1990 et ils commencent par changer de General Manager en engageant le futur Hall Of Famer Bobby Beathard. Sa première décision va être lourde de conséquences : au premier tour de la draft, il choisit un Linebacker de USC qui a porté le fameux #55 de l’Université, le futur Hall Of Famer Tiaina Baul « Junior » Seau. San Diego drafte également le Quarterback John Friesz pour le mettre derrière le sophomore Billy Joe Tolliver qui démarre la saison. Le jeune joueur souffre dans sa première année de titulaire, ce qui explique le record de 6-10 malgré les apports de Butts, Miller et d’une défense qui continue de progresser doucement mais sûrement. Friesz remplace Tolliver en titulaire pour 1991, mais les deux escouades plongent en même temps et c’est un terrible 4-12 qui ponctue la saison. C’en est trop pour Beathard qui renvoie Henning et le remplace par le Head Coach de Georgia Tech, Bobby Ross.

Pour souligner la faillite depuis le départ de Fouts, c’est un cinquième Quarterback différent en autant d’années qui va jouer la majorité des matchs de la saison 1992 : après Malone, McMahon, Tolliver et Friesz, c’est l’ancien Redskin Stan Humphries qui prend les rênes de l’attaque californienne. La draft apporte le Defensive End Chris Mims et les Defensive Backs Stanley Richard & Marquez Pope, continuant d’améliorer une escouade défensive qui est désormais le point fort de San Diego. Malgré un départ à 0-4 qui laisse augurer du pire, la franchise redresse la tête de manière spectaculaire : Humphries n’est pas extraordinaire mais il constitue une petite amélioration par rapport à Friesz, le receveur Miller en profite pleinement, et surtout la défense arrive vraiment à maturité avec Seau à sa tête. Pour la première fois depuis 1985, les Chargers marquent plus de points qu’ils n’en encaissent, et ils font un retour du diable vauvert pour emporter l’AFC West à 11-5 !

C’est la première fois qu’une équipe à 0-4 va en playoffs, et surtout San Diego retrouve enfin la phase éliminatoire, dix ans après. Le Wild Card Round oppose les Chargers aux Chiefs de Kansas City, et la défense donne une nouvelle preuve de sa valeur dans une victoire 17-0. Néanmoins, les Bolts vont subir le même traitement à Miami au tour suivant : trop tendres offensivement, ils sont défaits 34-0. Ironiquement, il faut désormais trouver une attaque qui va avec cette défense.

Chargers-NatroneMeansMalgré la draft du coureur Natrone Means et le record de 29 Field Goals consécutifs du Kicker John Carney, 1993 ne sera pas la bonne année car Humphries rate plusieurs matchs sur blessure, enrayant la bonne dynamique de l’équipe qui termine 8-8. 1994 est déjà plus prometteuse, car le Quarterback revient en pleine forme et bien plus prudent avec la balle, lançant moins d’interceptions ; cependant c’est surtout Means, surnommé « la bombe à Natron », qui explose : il prend définitivement la place de Butts et joue les boules de bowling dans les défenses pour 1350 yards et 12 touchdowns. La conjonction d’une attaque potable et d’une défense toujours excellente, qui a rajouté un élément de choix à la draft avec le Defensive Back Rodney Harrison, permet aux Chargers de remporter un nouveau titre de division à 11-5.

Chargers-Dolphins est devenu un classique à chaque fois que les Bolts vont en playoffs, et pour la quatrième fois « de suite » les équipes se rencontrent après 1981, 1982 et 1992. San Diego se retrouve mené 21-6 mais Means accumule les yards et épuise la défense ; les Chargers finissent par l’emporter 22-21 quand Miami rate le Field Goal de la victoire. En finale AFC, ce sont les Steelers qui se présentent, et encore une fois San Diego est mené pendant la majorité du match. Les Chargers finissent par prendre la tête 17-13 mais les Steelers conduisent un dernier drive jusqu’aux portes de l’en-but. Cette fois, les californiens ne veulent plus laisser passer leur chance, et la dernière tentative de Neil O’Donnell est déviée in extremis. San Diego l’emporte 17-13, remporte le titre de champion AFC et accède enfin au Super Bowl !

Super Bowl XXIX a lieu à Miami, et il voit les Chargers affronter des champions NFC habitués de la grande finale : les 49ers de San Francisco. Ce duel 100% californien va rapidement tourner au cauchemar pour les Bolts qui sont surclassés par des 49ers en feu : Steve Young établit un record de six touchdowns à la passe, dont trois pour Jerry Rice, et le score est déjà de 28-10 à la mi-temps. San Francisco l’emporte finalement 49-26, mais cela n’est pas totalement suffisant pour doucher l’enthousiasme des fans qui font la fête au retour de l’équipe ; ils espèrent que ce n’est que le début.

Malheureusement pour eux, la suite va prouver que c’était surtout un joli coup de Trafalgar qui ne va pas se reproduire.

 

Des drafts très inégales (1994-2003)

 

Les tragédies s’enchaînent pour la franchise suite à ce Super Bowl : la saison 1995 est entachée par la mort du Linebacker David Griggs qui se tue en voiture en juin, alors qu’en mai 1996 le coureur Rodney Culver et sa femme Karen périssent dans le crash du vol ValuJet 592 Miami-Atlanta. L’équipe essaie de poursuivre malgré ces drames, mais elle semble avoir perdu de sa superbe ; en 1995 elle démarre 4-7 mais termine avec cinq victoires consécutives pour arracher une place en playoffs à 9-7. Elle est favorite contre les Colts au Wild Card Round, mais cette année est définitivement compliquée et San Diego se fait surprendre à domicile 35-20 par une équipe d’Indianapolis qui va presque tout renverser sur son passage.

En 1996, l’équipe démarre bien mais Humphries connaît une nouvelle blessure et la perte de Means, parti à Jacksonville, fait du mal au jeu de course. La saison se termine sur un 8-8 décevant par rapport aux attentes, et c’est le signal qu’il faut changer d’orientation : Bobby Ross remet sa démission, remplacé par le Coordinateur Offensif des Jaguars, Kevin Gilbride.

Les Chargers ont perdu la plupart de leur force défensive entre temps, notamment sur la ligne défensive avec Mims et O’Neal. Du coup Seau se retrouve un peu seul et l’attaque va connaître un nouveau coup dur lorsque Humphries subit une commotion contre les Bengals, un problème récurrent chez lui. Il rate le reste de la saison qui se finit sur un misérable 4-12, et le Quarterback décide de mettre un terme à sa carrière suite aux conséquences des commotions sur sa santé. Les Chargers vont donc devoir aller chercher un Quarterback à la draft de 1998.

Cela tombe bien, deux excellents prospects se présentent à cette draft, et les Bolts espèrent bien toucher le jackpot, ce qu’ils n’ont pas fait depuis un moment. Il y a le rookie travailleur déjà prêt pour les joutes professionnelles, le Quarterback de Tennessee Peyton Manning, et le rookie un peu plus arrogant qui a un plus grand potentiel, le Quarterback de Washington State Ryan Leaf. Les Chargers choisissent en troisième position et savent que les Colts, qui choisissent en premier, ont également grand besoin d’un Quarterback ; il n’y a donc aucune chance de pouvoir changer de place avec eux, mais les Bolts doivent s’assurer d’avoir le Quarterback qui restera. Ils décident donc d’envoyer deux joueurs plus le deuxième tour de 1998 et le premier tour de 1999 aux Cardinals d’Arizona pour échanger leurs places, remontant en deuxième position. Comme prévu, Indianapolis choisit un Quarterback, Manning, et San Diego choisit donc Leaf. L’organisation en profite pour drafter également le Defensive Tackle Jamal Williams.

LEAFLes problèmes avec Leaf vont démarrer avant même la saison, car son côté arrogant n’est pas une invention : il se met certains de ses coéquipiers à dos. Pendant la saison il mène son équipe à deux victoires, jusqu’au match de Week 3 contre Kansas City. Il réussit sa première passe du match pour quatre yards… avant un vrai cataclysme : il termine avec une passe complétée sur 15 pour quatre yards, deux interceptions et quatre fumbles dont trois perdus. En dix matchs, il va totaliser deux touchdowns et 15 interceptions, finissant sur le banc et se mettant les fans à dos. Les médias vont également le prendre en grippe après une altercation filmée avec un journaliste du San Diego Union-Tribune. Bref, Leaf est totalement immature, ingérable et ses performances sur le terrain sont abyssales ; la franchise termine à 5-11. Pendant la saison, Gilbride a laissé sa place au coach des Quarterback June Jones, et à la fin de celle-ci c’est le coach d’Oregon State, Mike Riley qui hérite du poste.

1999 n’arrange pas les choses : Leaf se blesse lors du premier camp d’entraînement, se fait opérer, est déclaré hors-jeu pour la saison, s’embrouille avec Beathard et un des entraîneurs, est suspendu par la franchise et doit s’excuser ; de plus, il est surpris en train de jouer au flag football alors qu’il est censé faire sa rééducation. Les Chargers signent le vétéran Jim Harbaugh pour le remplacer, mais la guigne poursuit la franchise quand le Quarterback se blesse après un bon départ ; malgré son retour un peu plus tard San Diego doit se contenter d’un record équilibré à 8-8.

En 2000, Leaf récupère le poste de titulaire et il va continuer de creuser son trou avec une performance indigne d’un Quarterback NFL : 50% de passes complétées, 11 touchdowns et 18 interceptions. Les Chargers s’écrasent à 1-15 dans la pire saison de leur histoire, et c’en est trop pour la franchise qui libère Ryan Leaf trois ans après l’avoir drafté #2 et payé deux joueurs plus deux choix de draft à Arizona. Il est généralement considéré comme le plus gros bust de l’histoire, d’autant plus que ses problèmes de comportement le mèneront à la prison pour des sombres histoires de drogues par la suite.

Chargers-LaDainianTomlinsonEntre temps, Bobby Beathard a été un dommage collatéral ; après un intérim d’Ed McGuire, c’est John Butler, l’ancien General Manager des Bills, qui prend le poste. Il amène quelques joueurs de son ancienne équipe comme le Quarterback Doug Flutie, mais surtout il compte tirer au moins un avantage du fiasco Leaf ; et autant dire qu’il tape dans le mille : les Chargers sont placés haut dans la draft 2001, et avec le cinquième choix ils sélectionnent le futur Hall Of Famer coureur de TCU LaDainian Tomlinson. Il ne s’arrête pas là et choisit au second tour le Quarterback de Purdue Drew Brees ; il est d’ailleurs critiqué pour ce choix car avec Brees et Flutie il a deux Quarterbacks plus petits que la moyenne, mais il est conscient de leur talent. Le duo Flutie-Tomlinson commence la saison en menant l’équipe à un record de 5-2, néanmoins l’équipe est en surrégime et la saison s’écroule complètement avec neuf défaites d’affilée. Malgré cela, Tomlinson se fait un nom dans la ligue avec 1236 yards et 10 touchdowns.

Butler se dit qu’il est temps de réapprendre la victoire à la franchise ; pour cela il libère Mike Riley et signe l’ancien Head Coach des Browns et des Chiefs, celui qui a redressé les deux franchises dans le passé, Marty Schottenheimer.

En 2002, les Chargers draftent le Defensive Back Quentin Jammer. Schottenheimer lance Brees dans le grand bain, mais il se repose surtout sur Tomlinson grâce à sa fameuse stratégie du Martyball, un playcall basé sur le jeu au sol. Sans surprise, Brees est encore un peu tendre, et si la saison démarre à 6-1, les Chargers ralentissent de nouveau en seconde partie pour finir à 8-8.

En 2003 San Diego perd John Butler à cause d’un cancer, et ils engagent A.J. Smith pour le remplacer. Le nouveau General Manager rajoute des armes des deux côtés avec la draft du Defensive Back Drayton Florence, du Guard Kris Dielman et du coureur Lorenzo Neal ainsi que la signature du Tight End non-draté Antonio Gates qui a joué au basket à Kent State. Malheureusement la défense perd Junior Seau envoyé à Miami dans un échange, et l’escouade s’effondre complètement en encaissant 441 points (deuxième pire total de l’histoire de la franchise). Brees n’arrive pas à s’imposer à son poste et, dans une saison à 4-12, seul Tomlinson fait encore une année titanesque avec 2370 yards et 17 touchdowns en cumulé (courses + passes) .

Les performances de Brees font craindre à l’organisation de s’être encore trompée sur son franchise Quarterback, et elle va vivre alors un retour en arrière assez ironique avec la draft 2004 qui ressemble étrangement à celle de 1998, à quelques détails près.

Comme en 1998, il y a deux prospects Quarterbacks très intéressants à cette draft 2004, et celui qui attire toutes les convoitises est le joueur de Mississippi Eli Manning… qui n’est autre que le petit frère de Peyton ! Les Chargers se disent que s’ils n’ont pas eu le grand frère, ils peuvent se rabattre sur le petit frère, car contrairement à six ans plus tôt, ils ont cette fois le premier choix… sauf qu’Eli fait rapidement savoir qu’il ne jouera pas pour les Bolts et que s’ils le choisissent, il ira plutôt faire du droit !

Une fois le choc de ce rejet passé, l’organisation décide de retourner la situation à son avantage : c’est elle qui est en position de force, et elle refuse toute tentative d’échange avec les Giants, particulièrement intéressés par Eli. Le jour de la draft, les Chargers persistent à choisir Manning pour faire monter les enchères au maximum ; malgré l’image frappante d’un Eli moribond sur le podium, la franchise californienne réussit son coup en coulisses, car les Giants offrent un dernier échange que San Diego accepte. Manning part donc à New York contre le Quarterback de North Carolina State Philip Rivers plus le troisième tour de 2004 ainsi que le premier et cinquième tour de 2005. Les Bolts complètent cette draft avec le Kicker Nate Kaeding, le Centre Nick Hardwick, le Defensive End Shaun Phillips et le coureur Michael Turner.

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Drew Brees

Est-ce l’arrivée de Rivers ou une certaine maturité, toujours est-il que Drew Brees décide de se réveiller : il trouve en Gates un athlète fabuleux, pendant que Tomlinson continue sa domination au sol. Après un début cahin-caha à 3-3, la franchise ne se retourne plus et termine enfin avec un record positif de 12-4 ; Schottenheimer a encore réussi à remettre une franchise sur la voie du succès et remporte le titre de Coach Of The Year. Ce titre d’AFC West propulse San Diego en playoffs, et directement au Divisional Round contre les Jets. La franchise de New York fait la course en tête mais les Chargers égalisent grâce à une passe de touchdown de Brees pour Gates à quelques secondes de la fin. Malheureusement, en prolongations Kaeding rate un Field Goal de 40 yards et ce sont finalement les Jets qui l’emportent 20-17.

2005 voit San Diego continuer de récupérer les fruits de l’échange entre Rivers et Manning : à la draft, avec le premier tour des Giants l’équipe choisit le Linebacker Shawne Merriman qui va devenir le successeur de Seau au centre de la défense. Ils draftent également le receveur Vincent Jackson et le coureur Darren Sproles pour compléter l’attaque… qui connaît alors une controverse : Brees ou Rivers ? Certes le titulaire a très bien joué en 2004, mais il continue d’être vu comme un peu petit pour le poste, alors que Rivers ressemble au prototype du Quarterback idéal. Brees reprend néanmoins les rênes de l’attaque en 2005 et l’équipe est à deux doigts de réussir la même saison, mais elle perd deux matchs sans Gates et un autre dans les dernières secondes. Malgré un Tomlinson à 20 touchdowns, cela donne une saison à 9-7 qui ne permet pas d’aller en playoffs.

Le dernier match de la saison apporte alors rapidement la réponse au mal de crâne que représente la situation entre Brees et Rivers : le premier se disloque l’épaule, et la franchise en profite pour le libérer et nommer Rivers comme nouveau titulaire. Brees part signer avec les Saints pour tenter de relancer sa carrière malgré les doutes sur sa rééducation.

L’équipe continue de montrer une belle défense avec le choix du Defensive Back Antonio Cromartie et une ligne offensive solide avec le Tackle Marcus McNeill à la draft de 2006, mais la vraie question est de savoir si ce sera une année de rodage pour Rivers. Le Quarterback va montrer qu’il n’a pas dormi derrière Brees : il réussit une saison à 22 touchdowns avec pour cible préférée Gates. Néanmoins, le vrai pilier de l’attaque est la superstar LaDainian Tomlinson qui remporte le titre de MVP et d’Offensive Player Of The Year : dans la plus pure tradition du Martyball, il court 348 fois pour 1815 yards et surtout le record historique de 28 touchdowns au sol dans une saison (battant l’ancienne marque de 27 de Priest Holmes en 2003 et Shaun Alexander en 2005). De l’autre côté, la défense menée par Merriman terrorise les attaques adverses et la franchise domine la ligue à 14-2.

Les Chargers attaquent donc les playoffs avec bon espoir d’aller au Super Bowl ; le Divisional Round amène les Patriots de New England. Le match est acharné et les Bolts mènent 14-10 à la mi-temps, puis 21-13 alors qu’il reste huit minutes à jouer. San Diego pense prendre une belle option sur la victoire avec une interception de Marlon McCree, mais le receveur des Patriots Troy Brown lui arrache la balle qui est recouvrée par New England. Cela relance les visiteurs qui égalisent, puis inscrivent un Field Goal à une minute de la fin. Rivers réussit à remonter le terrain et met en place Kaeding pour un Field Goal de 54 yards, mais le coup de pied est trop court et la saison de rêve des Chargers se termine en queue de poisson sur cette défaite 24-21.

Car après le Martyball, les Chargers font connaissance avec ce que les Browns et les Chiefs ont déjà connu : « Chokenheimer », l’un des meilleurs coachs en saison régulière mais qui perd souvent en playoffs avec des équipes pourtant favorites. A.J. Smith lui renouvelle sa confiance pour l’année suivante, mais c’est un autre événement va précipiter son départ : ses deux coordinateurs, Cam Cameron et Wade Phillips, partent prendre des postes de Head Coach à Miami et Dallas respectivement. C’est en cherchant des remplaçants que Smith et « Schotty » se brouillent définitivement, provoquant le départ de l’entraîneur. Pour le remplacer, Smith choisit le Head Coach de Washington, Norval « Norv » Turner.

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Philip Rivers et Norv Turner

En 2007, Norv se base sur les éléments qui ont fait le succès des Chargers : une attaque explosive avec Rivers, Jackson, Tomlinson & Gates et une défense de fer avec Merriman, Williams, Phillips & Cromartie ; San Diego rajoute même le Safety Eric Weddle à la draft. Les Bolts vont connaître une année compliquée principalement par l’épidémie d’incendies qui sévit dans la région : le stade est menacé, plusieurs joueurs doivent évacuer leur maison et la franchise aide à l’effort collectif. Le début de saison est donc difficile avec un mauvais départ à 1-3, mais une fois la machine enclenchée l’année va être plus tranquille avec un record de 11-5. En Wild Card Round les Titans viennent à San Diego dans un match défensif, et l’attaque se réveille en deuxième mi-temps pour l’emporter 17-6 ; c’est la première victoire en playoffs depuis l’année du Super Bowl en 1994 ! La seule ombre au tableau est la blessure au pied de Gates qui le rend incertain pour le reste des playoffs.

En Divisional Round les Bolts se déplacent chez les Colts d’Indianapolis, les champions en titre. Pendant la rencontre les californiens sont encore frappés par la malchance en perdant Tomlinson puis Rivers sur des blessures au genou ; ils sont alors menés 24-21 et on ne donne pas cher de leur peau. Mais le Quarterback remplaçant Billy Volek répond présent, remonte le terrain et marque lui-même le touchdown qui met San Diego devant 28-24. Peyton Manning a deux dernières chances de l’emporter mais la défense le stoppe et les Bolts accèdent à la finale AFC contre les Patriots ; ils y retrouvent deux anciens joueurs : Junior Seau et Rodney Harrison. L’équipe se bat plus contre ses propres blessures offensives avec Rivers sur un genou, Gates amoindri et Tomlinson qui ne joue que quelques snaps ; malgré une défense acharnée San Diego s’incline 21-12 sans avoir vraiment pu se défendre.

Pour rajouter l’insulte à l’injure, les Patriots sont battus au Super Bowl par les Giants… menés par Eli Manning. Mais les Chargers ont d’autres préoccupations, avec une controverse qui éclate suite à cette défaite sur le comportement de Tomlinson qui n’a joué que quelques snaps avant de quitter le terrain, alors que Philip Rivers a gagné un respect monumental pour le fait d’avoir joué le match complet avec une déchirure de l’ACL, mettant sa carrière en jeu.

 

Régression vers la moyenne (2008-2016)

 

2008 voit San Diego espérer revenir au même niveau et garder tous ses cadres ; l’espoir va vite disparaître quand Shawne Merriman se blesse au genou et rate la saison. Les Chargers démarrent par deux défaites cruelles à la dernière seconde : la première contre les Panthers 26-24, et la seconde contre les Broncos 39-38 suite au fameux fumble de Jay Cutler « annulé » par le coup de sifflet intempestif de l’arbitre Ed Hochuli. Rivers réussit une énorme saison mais la blessure de Merriman handicape énormément la défense, plaçant les Chargers à 4-8 ; il faut un écroulement généralisé des Broncos pour que San Diego arrache le titre de division à 8-8 après quatre victoires consécutives pour finir la saison.

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Shawne Merriman

Les Bolts vont en playoffs, et le punter Mike Scifres est le héros du match contre les Colts, repoussant sans cesse Peyton Manning loin dans son terrain. Le match est serré et San Diego arrache l’égalité 17-17 pour aller en prolongations ; Sproles se rachète d’un fumble sur un touchdown tout cuit un peu plus tôt en scorant le touchdown de la victoire 23-17. En Divisional Round les Chargers rencontrent les Steelers de Pittsburgh, mais ils ne tiennent qu’une mi-temps. Ils encaissent un touchdown avant la pause et un touchdown après, redonnent trop de possessions aux Steelers, courent après le score pendant toute la seconde mi-temps et finissent par perdre 35-24.

San Diego commence la saison 2009 doucement à cause de plusieurs pertes suite à des blessures : le rookie Guard Louis Vasquez, Hardwick ou Tomlinson. Mais l’équipe s’adapte et Rivers fait une nouvelle saison excellente en profitant de l’éclosion du receveur non drafté Malcom Floyd signé en 2004. Les Chargers finissent à 13-3 avec un titre d’AFC West et reçoivent les Jets de New York en Divisional Round. C’est un match très défensif dans lequel Nate Kaeding manque deux Field Goals ; la chance semble également contre San Diego quand le Cornerback des Jets Darrelle Revis intercepte Rivers avec un ballon qui roule sur le dos de Vincent Jackson sans toucher terre. Menés 17-7, les Chargers reviennent à 17-14 mais doivent s’arrêter là, payant cher les occasions ratées.

Pendant ce temps, leur ancien Quarterback Drew Brees remporte le Super Bowl XLIV avec les Saints, appuyant encore un peu plus là où ça fait mal ; dans la foulée, une autre mauvaise nouvelle arrive : la légende Tomlinson est libérée, usée par son travail colossal ; il part chez les Jets après neuf saisons, 16445 yards et 153 touchdowns en cumulé pour la patrie Bolt.

C’est le début d’un retour à une certaine moyenne chez les Chargers. L’année 2010 est le premier signe que quelque chose ne va pas : malgré une bonne attaque et une bonne défense (qui perd pourtant Merriman qui part aux Bills), l’équipe rate les playoffs à 9-7 à cause d’erreurs mentales et d’équipes spéciales affligeantes. En 2011, la draft du Defensive End Corey Liuget doit maintenir la qualité de la défense, mais les deux lignes, offensive et défensive, connaissent une épidémie de blessures qui empêche l’équipe d’être à 100%, finissant à 8-8.

En mai 2012, la franchise est frappée par une nouvelle tragédie lorsque l’emblématique Linebacker Junior Seau se suicide. Il lègue son cerveau à la science, conscient que les chocs répétés à la tête qu’il a subis pourraient expliquer son comportement erratique à la fin de sa vie. Cela est confirmé par les analyses qui détectent des traces de CTE (Chronic Traumatic Encephalopathy), une maladie neurodégénérative causée par les commotions à répétition, et diagnostiquées chez d’autres anciens joueurs qui se sont suicidés comme Dave Duerson ou Ray Easterling avant lui.

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Antonio Gates

L’équipe doit reprendre le terrain en 2012 après cette terrible nouvelle ; elle perd Vincent Jackson qui part à Tampa Bay et drafte le Defensive Tackle Kendall Reyes. Les blessures continuent de transformer la ligne offensive en patchwork et Rivers fait ce qu’il peut pour tenter de faire avancer l’équipe avec les receveurs Malcom Floyd et Vincent Brown. L’équipe lutte mais elle n’a plus tous les ingrédients pour réussir, et c’est une saison décevante à 7-9. Les propriétaires comprennent enfin que le problème vient surtout de ceux qui sont censés trouver et entraîner les talents, plus que les joueurs eux-mêmes : ils renvoient Norv Turner et A.J. Smith. Pour les remplacer, San Diego fait venir l’ancien Colt Tom Telesco en General Manager et le Coordinateur Offensif des Broncos Mike McCoy en Head Coach.

2013 démarre par la draft du receveur Keenan Allen qui va s’avérer être une aide salutaire pour un Rivers qui a enfin un peu d’aide de sa ligne offensive : il gagne le titre de Comeback Player Of The Year grâce également à un Gates retrouvé, alors que le coureur Ryan Mathews fait enfin une saison sans se blesser et que l’acquisition Danny Woodhead est une révélation. Cependant, les Chargers ont beaucoup plus de mal en défense avec peu de stars comme Liuget ou Weddle ; ils doivent passer par un trou de souris pour aller en playoffs à 9-7 suite à une victoire en prolongations à la dernière semaine. L’équipe devient confiante et va battre Cincinnati chez les Bengals 27-10, mais elle se heurte aux Broncos d’une vieille connaissance, Peyton Manning, 24-17 à Denver.

Malheureusement, si la défense s’améliore légèrement en 2014 (avec entres autres la draft du Defensive Back Jason Verrett), l’attaque retombe dans ses travers : blessures et inconstance ; une saison très prometteuse à 5-1 avec un Rivers en feu se transforme en 9-6, et cette fois les Chargers n’ont plus aucune énergie pour gagner leur qualification en playoffs ; ils perdent piteusement 19-7 contre Kansas City.

2015 est une saison cauchemar pour les hommes de Californie : la ligne offensive continue d’accumuler les blessures, le premier tour de la draft Melvin Gordon n’arrive pas à trouver le rythme à la course, Keenan Allen se blesse pendant la saison et la défense continue de donner des signes de faiblesse malgré un Verrett excellent ou le réveil de Melvin Ingram. Rivers ne lâche rien et fait encore une belle saison mais cette fois tous les défauts chroniques des Chargers les rattrapent et ils s’écrasent à 4-12.

C’est également une saison potentiellement cauchemar pour les fans qui apprennent dans la foulée que la franchise s’est proposée pour déménager à Los Angeles. Son projet commun avec les Raiders semble même tenir la corde avant que celui de Stan Kroenke des Rams n’obtienne les faveurs des propriétaires de la NFL. Ces derniers sont donc prioritaires, et les Chargers sont deuxièmes sur la liste ; ils ont un an pour décider s’ils veulent déménager, et ce sera forcément dans le même stade que les Rams.

En 2016, l’équipe a quelques qualités à faire valoir avec le réveil de Gordon (dix touchdowns), la signature de l’ex-Packer Cornerback Casey Hayward (sept interceptions) et la draft du phénomène pass-rusher Joey Bosa qui gagne le titre de Defensive Rookie Of The Year malgré un holdout assez improbable. Mais elle perd plusieurs matchs sur des erreurs stupides et les blessures la rattrapent à nouveau ; sans jeu de course, Rivers essaye de sauver l’équipe à lui tout seul et n’y parvient pas avec une saison à 5-11.

En janvier 2017, étant donné la longue bisbille entre la famille Spanos et la ville de San Diego sur un nouveau stade, la décision est actée : les Chargers acceptent de partager le futur stade des Rams ; ils amorcent le déménagement à Los Angeles, revenant là où tout a commencé pour eux. Entre-temps, ils devront évoluer dans le StubHub Center qui ne contient que 30000 places ; cela en fait le plus petit stade à accueillir une saison complète d’une franchise NFL depuis le City Stadium que les Packers ont quitté en 1957.

 

Welcome back to L.A. (2017-2023)

 

On prédit des saisons de transition compliquées aux Bolts… qui répondent par une année à 9-7 où ils ratent les playoffs à cause d’un mauvais démarrage à 0-4. C’est vraiment dommage, car la franchise a du talent : Gordon devient un vrai couteau suisse offensif, le retour d’Allen et le développement du sophomore Tight End Hunter Henry font du bien à Rivers, alors que le duo Ingram-Bosa fait la misère aux lignes offensives adverses (22.5 sacks à eux deux) et la couverture défensive devient redoutable avec Hayward et les émergences de Trevor Williams et Desmond King.

La saison 2018 est marquée par la disparition du propriétaire Alex Spanos ; son fils Dean reprend les rênes d’une franchise qui améliore ses résultats. Elle poste une excellente saison à 12-4 malgré la blessure rapide de Henry qui pousse à rappeler Antonio Gates ; Rivers s’appuie sur un Gordon omniprésent (14 touchdown) et sur le sophomore receveur Mike Williams (11 touchdowns) alors que la défense reçoit l’aide très précieuse du premier tour Safety polyvalent Derwin James. Une défaite de plus que les Chiefs dans la division force les Chargers à laisser la couronne de l’AFC West, et ils doivent se déplacer à Baltimore en Wild Card ; ils font un match complet et malgré une frayeur suite à un retour des Ravens, la victoire est là, 23-17. Malheureusement, ce sera tout l’inverse en Divisional Round à New England : les Patriots mènent 35-7 à la mi-temps et 41-28 à la fin d’un non-match des californiens.

La saison 2019 sera bien moins réussie : Gordon entame un holdout qu’il finit par interrompre en début de saison, mais il n’est pas en jambes ; si le sous-côté Austin Ekeler fait de son mieux avec une magnifique saison, l’aide n’est pas suffisante à la course. Vous rajoutez les blessures sur la ligne offensive et vous obtenez un Rivers qui se retrouve à passer toujours plus et plus vite : il finit par imploser avec 20 INTs dans une saison décevante à 5-11.

C’est alors que la franchise décide de prendre la difficile décision : elle se sépare de Philip Rivers, 38 ans, après 16 ans d’une histoire mouvementée, souvent couronnée de succès en saison régulière avec yards et TDs mais qui n’a jamais donné ne serait-ce qu’une participation au Super Bowl ; à ce titre, il ressemble beaucoup à Fouts. C’est la fin d’une ère puisque Antonio Gates prend aussi définitivement sa retraite ; de plus, Melvin Gordon est libéré.

Justin Herbert

Sans surprise, la franchise n’attend pas très longtemps pour trouver le nouveau patron offensif : elle choisit en #10 le Quarterback d’Oregon, Justin Herbert ; le Linebacker Kenneth Murray l’accompagne au premier tour. Tyrod Taylor prend les commandes de l’attaque, mais à la suite d’une rocambolesque erreur d’injection intercostale qui nécessite le passage du vétéran à l’hôpital, Herbert se retrouve titulaire d’un seul coup. Le jeunot éblouit par sa capacité à passer, que ce soit sous la pression ou en mouvement ; il bat plusieurs records rookies et remporte le NFL Offensive Rookie Of The Year, mais il ne peut rien faire contre la capacité innée de l’équipe à perdre de manière improbable. Les Bolts postent un 7-9 à la fois encourageant et frustrant ; c’est ce qui condamne Lynn : il est débarqué et remplacé par le Coordinateur Défensif des Rams, Brandon Stanley.

La bonne nouvelle de la saison 2021, c’est que Herbert confirme être le bon choix, arrosant pour 5014 yards et 38 TDs avec 15 INTs. Ekeler continue de briller avec Allen et Williams, alors que le premier tour Offensive Tackle Rashawn Slater et l’ex-Packer Centre Corey Linsley viennent renforcer la ligne offensive. La mauvaise nouvelle, c’est que la défense continue d’être un souci malgré les efforts de Derwin James, et les Bolts ne peuvent soutenir leur bon départ : ils finissent par tout miser sur le match de Week 18 contre Las Vegas où ils ne doivent pas perdre pour accéder au playoffs. Dans un scénario rocambolesque, Herbert mène deux drives désespérés pour arracher la prolongation, et on se dirige lentement vers le match nul quand Staley prend un temps mort à 38 secondes de la fin alors que les Raiders sont à 39 yards (un peu loin pour un Field Goal). Alors que les locaux peuvent se contenter du match nul pour aller en playoffs, une course transperce la défense poreuse de Los Angeles ; Las Vegas l’emporte à la dernière seconde de la prolongation sur un Field Goal expulsant les Chargers des playoffs dans un des finishs les plus improbables de ces dernières années.

Et pour ce qui est d’un finish improbable, les fans des Chargers – pourtant habitués – n’ont encore rien vu. 2022 démarre avec une volonté de renforcer les deux lignes : le premier tour Guard Zion Johnson, le sixième tour Offensive Tackle Jamaree Salyer et surtout l’ex-Bear pass-rusher Khalil Mack arrivent, alors que l’ex-Patriot Cornerback J.C. Jackson débarque dans une arrière-garde remplie de playmakers. Les renforts ne sont pas de trop car la franchise n’est pas épargnée par les blessures, ce qui limite la capacité des Bolts à performer : ils parviennent néanmoins à accrocher les playoffs avec un bilan de 10-7 et accueillent en Wild Card des Jaguars surprenants. Tout démarre parfaitement avec QUATRE interceptions de Trevor Lawrence et une avance de 27-0 à quelques secondes de la fin de la mi-temps. Mais Jacksonville score juste avant la pause, ce qui annonce une deuxième mi-temps cauchemar : Los Angeles craque complètement et permet aux Jags de l’emporter 31-30 à la dernière seconde, subissant le troisième plus gros comeback des playoffs malgré un turnover differential de +5.

L’intersaison 2023 est relativement calme ; la seule vraie arrivée est la signature de l’ex-Viking Linebacker Eric Kendricks, alors que la draft apporte le premier tour receveur Quentin Johnston pour préparer l’après-Allen. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu : le groupe des receveurs est décimé par les blessures (Mike Williams rapidement perdu et Allen ou Josh Palmer pendant plusieurs matchs) ; Johnston est évidemment hors de son élément, et le jeu au sol a des difficultés. Herbert se bat aussi contre les pépins physiques avant d’être forcé de jeter l’éponge, et la défense explose en couverture ; les Bolts postent un terrible 5-12.

Ce retour en arrière pousse Spanos à faire un nouveau ménage à la tête de l’équipe : Telesco est remplacé par un ex-Raven, Joe Hortiz, alors que Brandon Staley est supplanté par le retour en NFL de Jim Harbaugh, auréolé de son titre national avec Michigan.