Fiche Légende : Ralph C. Wilson Junior

Fondateur – Propriétaire

 

RalphWilson

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Ralph Cookerly Wilson Junior
Date de Naissance 17 Octobre 1918
Lieu de Naissance Columbus, Ohio
Date de Décès 25 Mars 2014
Lieu de Décès Grosse Pointe Shores, Michigan
CARRIÈRE
Lycée
Université Virginia / Michigan
Draft
Equipes Fondateur & Propriétaire :
Bills (1959-2014)
Statistiques
HONNEURS
Pro-Bowls
All-Pro
Performances notables
Récompenses 2 fois Champion AFL (1964, 1965)
Membre du Bills Wall Of Fame
Hall Of Fame Classe de 2009

 

Biographie

 

Lorsque la réunion annuelle des propriétaires a lieu, en mars 2014, il y a un absent de marque. Un gentleman qui a ses habitudes dans ce meeting depuis plus de 40 ans, qui a aidé à l’établissement de la quatrième et dernière itération de l’American Football League en 1960, et surtout à sa fusion avec la NFL en 1970. C’est pendant cette réunion des propriétaires que le commissioner de la ligue, Roger Goodell, a prié tous les non-propriétaires de sortir de la pièce pour annoncer la triste nouvelle : Ralph Wilson Junior est mort à 95 ans.

Wilson naît à Colombus, dans l’Ohio, et grandit à Detroit, dans le Michigan. Fils de Ralph Wilson Senior, businessman qui fait fortune dans la vente d’assurances, il est prévu qu’il reprenne l’entreprise familiale quand il sera en âge. Il fait ses études dans de grandes universités (Virginia et Michigan) avant de devoir prendre les armes lors de la Seconde Guerre Mondiale. Lorsqu’il revient en 1946, il prend les rênes de la société de son père, et il étend son activité en investissant dans les mines, les entreprises de construction et même dans plusieurs radios. Il rencontre beaucoup de succès et monte le groupe prospère Ralph Wilson Industries.

RalphWilsonYoungAyant toujours été un fan de football, Wilson décide qu’il est temps pour lui d’investir dans un autre domaine : la NFL. Véritable figure de la ville de Detroit, il n’a pas de mal à acheter une participation minoritaire dans la franchise des Lions vers le début des années 1950. Néanmoins, ce n’est pas suffisant pour Wilson, qui voudrait posséder sa propre franchise. Il prospecte en NFL pour voir s’il peut prendre le contrôle d’une nouvelle franchise, mais il se rend vite compte que la grande ligue ne veut pas bouger de son modèle actuel à 12 équipes ; on ne peut pas complètement lui en vouloir, elle est encore loin d’être solidifiée et d’avoir rattrapé le baseball dans le coeur des Américains.

Mais cela change avec la finale NFL mythique de 1958 entre les Colts et les Giants, et le football devient une passion dans tout le pays. Les « anciens refoulés » de la NFL, qui se sont vus refuser une franchise, se regroupent alors dans le « Foolish Club« , un « club des fous » qui pense pouvoir monter une nouvelle ligue concurrente. Le magnat du pétrole Lamar Hunt est à la tête du groupe, et Wilson en fait rapidement partie, ne se satisfaisant plus de sa part minoritaire chez les Lions. La quatrième itération de l’American Football League (AFL) est en marche.

RalphWilsonFoolishClubWilson essaie d’utiliser ses contacts pour implanter une franchise AFL à Miami, en Floride, là où il va passer ses hivers ; malheureusement la ville refuse l’installation d’une équipe qui occuperait le mythique Orange Bowl. Wilson ne désespère pas, rentre à Detroit et longe le Lac Érié pour visiter une autre ville qui a une histoire avec le football : Buffalo. En effet, la cité a abrité une équipe au tout début de la NFL, puis une dans l’All-American Football Conference (l’AAFC), une ligue concurrente de la fin des années 1940. Wilson décide donc d’implanter sa franchise à Buffalo, et après un concours auprès du public, en l’honneur de l’équipe d’AAFC qui s’appelait les Buffalo Bills, le même nom est repris pour la nouvelle entité.

Lamar Hunt se rend de suite compte que Wilson est un très bon appui pour la jeune AFL : c’est un homme riche qui peut asseoir la stabilité de la franchise et qui n’a pas peur de perdre un peu d’argent au début. C’est heureux, car en effet il perd de l’argent, venant principalement du fait que le marché pour la franchise des Bills est très étroit : Buffalo est littéralement coincée entre New York à l’est, Philadelphie au sud-est, Pittsburgh au sud, Detroit à l’ouest, et le Canada au Nord (qui possède sa propre franchise de football, la CFL). Néanmoins, Wilson ne démord pas du potentiel de l’AFL, et il se retrouve même à devoir prêter de l’argent à certains propriétaires pour que la ligue tienne le coup (ceux des Raiders ou des Patriots par exemple).

En tant que propriétaire stable et écouté, il utilise son influence pour mettre en place l’idée d’un contrat télévisuel dont les revenus seraient partagés entre toutes les équipes (un modèle que reprendra Pete Rozelle pour la NFL ensuite). En 1963, il est l’instigateur de l’annulation des matchs AFL suivant l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy ; la NFL préfèrera jouer ses matchs comme convenu, ce que Rozelle admettra ensuite être sa plus grave erreur.

RalphWilsonBillsSous le patronage de Wilson, les Bills sont compétitifs et remportent deux titres AFL en 1964 et 1965. Tout comme Hunt, il voit la guerre des prix avec la NFL pour s’arracher les meilleurs joueurs (professionnels et universitaires), et sait que ce n’est pas un modèle viable ; c’est pourquoi il est l’un des promoteurs de la fusion entre les deux ligues en 1970. Il continue de mener sa franchise « adorée » au travers des périodes, ne ratant aucun match, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Il l’adore tellement qu’il fait construire un nouveau stade pour elle en 1973, le Ralph Wilson Stadium, situé dans Orchard Park, et il refusera toujours de vendre le nom du stade à une marque pour de l’argent. Ces qualités de dévotion, détermination et intégrité lui permettent de faire de cette équipe de Buffalo, circonscrite dans un petit marché, une franchise bien portante et respectée en NFL.

Les Bills ne connaissent cependant pas beaucoup de succès dans les années 1970 et 1980, malgré la présence de talents comme les Hall Of Famers O.J. Simpson et Joe De La Mielleure. Néanmoins, l’équipe commence à monter un bulldozer au milieu des années 1980 avec trois futurs Hall Of Famers : le coach Marv Levy, Bruce Smith & Andre Reed ; ils sont bientôt suivis par deux autres HOFers, Jim Kelly et Thurman Thomas, ainsi que des talents comme Cornelius Bennett. C’est le début de l’âge d’or des Bills qui écrasent l’AFC de 1990 à 1993, remportant autant de finales de conférence. Malheureusement, Buffalo ne concrétise aucun de ces succès au Superbowl, enchaînant quatre défaites de suite ; la première est restée la plus célèbre : le Superbowl XXV perdu 20-19 contre les Giants lorsque le Kicker Scott Norwood rate le Field Goal de la victoire de 47 yards à la dernière seconde.

L’équipe fait encore parler d’elle dans les années 1990 mais perd en playoffs 1999 contre Tennessee lors d’une autre fin de match de folie, le « Music City Miracle« . Les Bills retombent ensuite dans un certain anonymat, et Wilson ne verra plus jamais sa franchise aller en playoffs, et encore moins soulever le trophée Lombardi, symbole de la fusion NFL/AFL qu’il a aidée à réussir. Certains pensent que sur la fin, atteint par les problèmes de santé, Wilson était plus un problème que la solution, néanmoins en 2006 il est le seul propriétaire (avec Mike Brown des Bengals) à voter contre le nouveau CBA, craignant qu’il ne soit pas tenable pour les propriétaires dans le futur. Le CBA est donc adopté à 30 voix contre 2, mais curieusement quelques mois plus tard les autres propriétaires se rangent finalement tous à son avis, ce qui amène la fameuse année 2010 sans Salary Cap et le lockout de 2011.

RalphWilsonHOFIl y a finalement une décision qui créé la polémique de sa part : le partenariat pour faire jouer les Bills à Toronto au moins une fois par an. Certains pensent que ce n’est qu’un prélude au déménagement de la franchise, mais beaucoup disent qu’il n’avait sûrement pas le choix pour augmenter les revenus de l’équipe dans un si petit marché. La vérité est que pendant 50+ ans, Wilson a fait preuve de dévotion pour la ville de Buffalo, de vision et de détermination, des qualités qui lui ont valu les honneurs du Hall Of Fame en 2009 ; il a été élu en même temps que Bruce Smith et a rejoint ses anciens protégés Levy, Simpson, Kelly, Thomas, De La Mielleure, Reed et Billy Shaw.

Après la dispartion de Bud Adams des Oilers/Titans en 2013, Wilson était le dernier propriétaire originel de l’AFL, dont il était le seul à n’avoir jamais déménagé la franchise. A sa mort il possédait la troisième plus longue période en tant que propriétaire (54 ans), derrière deux autres figures légendaires : George Halas des Bears (63) et Art Rooney Senior des Steelers (55).

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