Boom Or Bust : Les premiers tours de la draft 2013 (1/4)

La draft c’est une combinaison de scouting, de stratégie, et d’un peu de chance. Dans une draft avec peu de grandes stars, on était assuré de voir des trades dans tous les sens pour valoriser les picks, à commencer par ceux échangés avant la draft (comme ceux pour Revis et Harvin). Au final on a eu cinq trades au premier tour, ce qui… reste inférieur à la draft précédente.

Alors, qui a tiré le bon numéro dans ce jonglage de picks ? Nous allons regarder à la loupe les tribulations des 32 1er tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. On commence avec les picks #1 à #8 aujourd’hui, puis on verra les #9 à #16 demain, les #17 à #24 vendredi et les #25 à #32 samedi.

PS : La plupart des stats viennent de NFL.com, avec quelques stats de ProFootballFocus pour complémenter. Il est possible qu’il y ait quelques petites différences de chiffres.

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1. KANSAS CITY : Eric Fisher, OT, Central Michigan
Snaps : 78.3% (810/1034)
Pression : 6 sacks, 5 hits, 36 hurries

Le débat était entre Eric Fisher et Luke Joeckel, et au final le côté plus athlétique de Fisher lui avait permis de décrocher le #1.

Le moins qu’on puisse dire c’est que Fisher a eu beaucoup de mal à se mettre dans le rythme, ce qui n’est pas surprenant pour un rookie. Il a connu un début de saison compliqué (notamment comme contre Denver), mais au fur et à mesure de la saison il a su montrer des flashs du talent qu’il peut devenir plus tard. Il est un peu meilleur en run block (ça sert aussi d’avoir Jamaal Charles). Cette progression est tout à fait logique pour un p’tit jeunot lancé dans le grand bain, et même plutôt rassurante. On va attendre de voir ce que ça donnera dans le futur.

Pour trouver le meilleur rookie Chiefs, je triche un peu et je sélectionne un rookie mais qui n’a pas été sélectionné par eux : le Cornerback Marcus Cooper.

Il a été pris au 7e tour par les 49ers puis cuté et signé par les Chiefs. On se rappelle de lui parce qu’il a été maltraité (martyrisé serait plus exact) par Peyton Manning et Philip Rivers cette année, mais il était plutôt bon jusque là, physique sur la ligne et avec un instinct pour la balle. De plus, il a suivi le lent écroulement des Chiefs pendant la période sans le duo Hali/Houston, et Brandon Flowers n’est pas exempt de tout reproche lui non plus. Aucune raison que le rookie n’apprenne pas de tout cela pour rebondir l’année prochaine.

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2. JACKSONVILLE : Luke Joeckel, OT, Texas A&M
Snaps : 25.9% (280/1082)
Pression : 3 sacks, 1 hit, 11 hurries

Logiquement, les Jags sélectionnaient ensuite Luke Joeckel pour solidifier une OL poreuse et faire une bonne paire de Tackle avec Eugene Monroe.

Bon évidemment, au cours de la saison les Jaguars n’ont pas perdu un mais leurs deux Tackles : Monroe est parti à Baltimore et Joeckel s’est fracturé la cheville en semaine 5. Plutôt compliqué de faire une évaluation sur 5 matchs, surtout quand on voit que Fisher a mal joué pendant la même période avant de s’améliorer.

En général c’est une classe de rookies qui est blessée (Joeckel), est lancée dans le grand bain avec difficulté (Cyprien, Gratz) ou qui n’a pas encore assez de temps de jeu (Denard Robinson). Le receveur Ace Sanders semble être celui qui a tiré un peu son épingle quand il a eu Chad Henne comme QB, avec les suspensions de Blackmon et la blessure de Shorts.

Il a montré quelques bonnes choses en seconde moitié de saison qui prêtent à penser que ça fera un sympathique trio de receveurs l’année prochaine. Il leur manque juste celui qui lance la balle.

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3. MIAMI : Dion Jordan, DE, Oregon
Snaps : 29.0% (338/1167)
Défense : 19 plaquages, 7 assists, 2 sacks, 1 fumble forcé

Le premier trade de la soirée, attendu depuis un petit moment, Miami offrait son #12 et #42 pour remonter en #3 et prendre Dion Jordan.

Dur dur de se faire une place quand on a déjà Cameron Wake et Olivier Vernon devant soi. De plus Jordan a subi une blessure à l’épaule, et a connu tellement de difficultés contre le jeu au sol qu’à un moment l’équipe ne l’a mis sur le terrain qu’en situation de passe (il est même passé 4e en snaps chez les DE derrière Derrick Shelby). Par contre, avec sa taille (2m), les Fins ont trouvé une autre utilité pour Jordan : descendre en couverture (ça a d’ailleurs assez bien fonctionné). Néanmoins ça ne cache pas que Jordan doit plus produire dans son rôle principal, pass-rusher, car c’est principalement pour ça que les Dolphins ont échangé des picks pour le prendre. Lui aussi, comme les deux premiers choix, rentre dans la catégorie « wait & see« .

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4. PHILADELPHIE : Lane Johnson, OT, Oklahoma
Snaps : 99.9% (1127/1128)
Pression : 10 sacks, 8 hits, 40 hurries

Lane Johnson était choisi dans la suite logique des choses pour renforcer une OL qui a connu beaucoup de difficulté en protection de Michael Vick.

Comme Fisher, Lane Johnson a connu un début de saison très compliqué, lâchant des sacks et des pressions. Néanmoins, la différence est qu’il a de suite prouvé qu’il était un bon run blocker, et il a continué à le prouver pendant toute la saison, aidant à ouvrir la voie pour LeSean McCoy ou Bryce Brown. En parallèle, il a amélioré sa protection de passe, et a commencé à confirmer qu’il était bien le Tackle le plus athlétique de la draft. Il a la chance d’être dans une OL très compétente pour progresser (juste à côté d’Evan Mathis) et il donne toutes les raisons d’espérer pour le futur du poste à Philadelphie.

Son développement au cours de la saison lui permet de finir juste devant le nez du Tight End Zack Ertz qui a vu son rôle augmenter au cours de l’année et qui promet d’être une bonne arme au poste avec Brent Celek.

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5. DETROIT : Ziggy Ansah, DE/LB, BYU
Snaps : 54.2% (581/1071)
Vs. Pass : 1 passe déviée
Défense : 19 plaquages, 13 assists, 8 sacks, 2 fumbles forcés

On sentait qu’Ezekiel « Ziggy » Ansah avait vraiment impressionné les Lions, et son pick l’avait confirmé malgré sa petite expérience en foot US.

C’était d’ailleurs une des craintes avec lui : est-ce qu’il allait réussi à s’adapter rapidement au jeu de la NFL ? La réponse est là : 9 sacks et 34 pressions cette année, et on sent qu’il n’est pas encore à son potentiel maximal. Certes, il n’a pas forcément besoin de l’être tout de suite avec des monstres comme Suh et Fairley à côté de lui, il manque encore de régularité, il a connu quelques blessures et Willie Young est un DE plus « efficace » que lui cette année. Il y a encore de la marge, mais il montre déjà une capacité à comprendre ce qu’il faut faire. En plus, contrairement à Dion Jordan, il fait sa part du travail dans le jeu de course aussi. Il ne lui manque qu’à travailler pour être plus constant et faire mieux que sa marque actuelle d’environ une pression sur le QB tous les 10 snaps de pass-rush.

Il n’est cependant pas le meilleur rookie des Lions. Vous n’avez sans doute pas entendu beaucoup son nom cette année, mais le phénomène est le 3e tour Guard Larry Warford.

Je vais vous la faire simple : Warford s’est propulsé tout simplement parmi les meilleurs Guards de la ligue, parmi les Evan Mathis, Jahri Evans, Josh Sitton ou Louis Vasquez. Il n’a lâché aucun sack, et les percées du duo Bush/Bell au centre des DL lui doivent énormément. C’est un monstre physique au centre d’une OL des Lions qui s’améliore d’année en année. Il mériterait même les honneurs d’Offensive Rookie Of The Year, mais il y a peu de chances qu’ils les obtiennent vu qu’il n’occupe pas une position « exposée ».

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6. CLEVELAND : Barkevious Mingo, DE, LSU
Snaps : 57.5% (668/1161)
Vs. Pass : 4 passes déviées
Défense : 29 plaquages, 13 assists, 5 sacks

On pouvait penser que Milliner serait choisi par les Browns, mais finalement c’est le pass-rusher Barkevious Mingo qui était sélectionné.

Il paraît que Daniel Radcliffe (vous savez, Harry Potter) est un grand fan de Mingo… c’est un peu tout ce qu’on peut dire de bien sur Mingo en fait (sauf pour ceux qui ne peuvent pas voir Harry Potter en peinture auquel cas… oops). Le joueur de LSU connaît une première année bien compliquée dans son nouveau rôle de 3-4 OLB. A sa décharge, le passage de DE à OLB n’est jamais évident en NFL, et il a bien commencé l’année avec plusieurs sacks à son actif. Sauf qu’en NFL les défenses s’ajustent vite, et Mingo l’a appris à ses dépends : il n’a plus fait grand-chose ensuite. Il est régulièrement stoppé par les attaques adverses, et manque d’impact sur le jeu de course (pas de fumble forcé) et en couverture (pas d’interceptions).

Il n’est pas nécessaire encore de tirer le signal d’alarme, car comme je l’ai dit la transition DE/OLB demande un peu de temps. Mingo doit peut-être prendre un peu de muscle et apprendre de nouveaux mouvements pour contrer les OLs adverses, au lieu de se baser uniquement sur ses qualités athlétiques actuelles. Cela vient avec le temps.

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7. ARIZONA : Jonathan Cooper, OG, North Carolina
Snaps : 0% (0/1112)

Pour solidifier une ligne très critiquée, les Cardinals avaient finalement choisi Jonathan Cooper.

Que cette fracture de la jambe est dommage pour lui et la franchise, surtout quand on voit l’année que les Cards ont faite. S’il est capable d’être ne serait-ce que la moitié d’un Warford, ça aurait pu aider le jeu de course. C’est toujours compliqué pour un rookie de remettre son baptême du feu en saison régulière à un an plus tard.

Mais de toute façon, il aurait dû être un Warford complet pour être le meilleur rookie des Cardinals cette année, car la distinction va sans conteste à un des picks les plus « couillus » de cette draft : le double vainqueur du « Vontaze Burfict Award 2013 du joueur controversé qui remercie l’équipe qui l’a drafté par une performance de haut vol », et du « Casey Hayward Award 2013 du rookie CB qui déchire tout », j’ai nommé Tyrann Mathieu.

D’abord aligné comme Cornerback dans le slot, il a tellement bien réussi son entrée que les Cards ont décidé de le mettre partout sur le terrain, y compris en Safety. Et il a répondu aux attentes : rapide, physique, athlétique, avec un grand instinct en couverture et contre la course, il est redevenu le « Honey Badger » sur la grande scène. S’il faut résumer sa saison, revoyez le fumble qu’il force sur Jared Cook en Week 1 en revenant d’on ne sait où… alors que ce n’était même pas sa couverture.

Quelque fois, les risques ça paye. Le fait que Patrick Peterson l’ait pris sous son aile est une très bonne chose, car non seulement ça va l’aider à rester dans le droit chemin (espérons), mais avec ces deux-là les Cards ont deux arrières de grand talent pour un moment. Maintenant il faut que Mathieu passe une nouvelle barrière : sa rupture d’ACL. Et j’ajouterais un petit mot pour le coureur Andre Ellington, qui a montré de belles choses cette année.

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8. SAINT-LOUIS : Tavon Austin, WR, West Virginia
Snaps : 42.8% (434/1013)
Réception : 40 réceptions, 418 yards, 4 TD
Catch Rate : 61.5%, 5 drops
Course : 9 courses, 151 yards, 1 TD
Retours : 18 kick returns, 398 yards / 33 punt returns, 280 yards, 1 TD
Fumbles : 4

Second trade de la soirée, les Rams avaient sauté devant les Jets de peur qu’ils ratent le receveur Tavon Austin.

Austin a été fantômatique pendant une bonne partie de la saison avant d’exploser et de faire quelques big plays remarquables. Comme souvent avec les armes polyvalentes comme lui (Harvin, Cobb, Patterson), on l’a plus vu sur des courses ou des retours de kicks que réellement à la réception, mais il était important qu’il fasse preuve de ses qualités dès sa première saison pour ne pas perdre confiance. Il doit limiter ses drops (5 sur 45 passes catchables) et continuer à progresser pour prendre encore plus de place dans un corps de receveurs des Rams qui a bien besoin d’un peu d’aide.

Un qui n’a pas eu à prendre ses marques est le meilleur rookie Ram : le 5e tour Zac Stacy.

Dans la série des steals monstrueux à la draft, le coureur de Vanderbilt a subjugué la ligue entière par son style de course puissant et efficace. On pensait que Daryl Richardson serait le successeur de Steven Jackson au sol à Saint-Louis, mais visiblement Stacy a une autre idée en tête. Avec 250 courses, 973 yards et 7 TDs, il n’est pas loin derrière Eddie Lacy chez les coureurs rookies, et sa capacité à parfois être la seule arme offensive de l’équipe est impressionnante. Il est bon en pass block, mais peut s’améliorer en réception. On attend impatiemment l’année prochaine pour la confirmation.