Fiche Légende : Joe Greene

#72, 75 – Defensive Tackle

 

JoeGreene

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Charles Edward « Mean Joe » Greene
Date de Naissance 24 Septembre 1946
Lieu de Naissance Elgin, Texas
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Temple Dunbar, Texas
Université North Texas
Draft 1er tour de 1969 (#4)
Equipes
Pittsburgh Steelers (1969-1981)
Statistiques 13 saisons
181 matchs – 172 comme titulaire
78.5 sacks (non-officiel)
1 interception
HONNEURS
Pro-Bowls 10 (1969-1976, 1978-1979)
All-Pro 8 (1969, 1971-1975, 1977, 1979)
Performances notables
Récompenses 1969 Defensive Rookie Of The Year
2 fois Defensive Player Of The Year (1972, 1974)
4 bagues de champion (1974, 1975, 1978, 1979)
Membre de l’équipe des années 1970
Membre de l’équipe des 75 ans de la NFL
Membre de l’équipe All-Time des Steelers
Numéro #75 retiré chez les Steelers
Hall Of Fame Classe de 1987

 

Biographie

 

Je ne sais pas vous, mais personnellement je suis assez nostalgique des surnoms des joueurs passés. Ils avaient tendance à être imaginatifs et à résumer parfaitement le joueur. De nos jours les surnoms sont un peu trop faciles avec juste les initiales ou une initiale et une réduction du nom. « Megatron » ou « Beast Mode » sont des bons exemples de surnoms actuels qui rappellent ceux des gloires du passé. Voilà où je veux en venir : est-ce que vous iriez taquiner un homme surnommé « Mean Joe » Greene ? Non, n’est-ce pas ? Outre le fait que vous devriez faire face au terrible Steel Curtain des Steelers des années 1970, Greene tout seul suffirait à vous enterrer dans le sol.

Charles Edward Greene est l’aîné de trois enfants et, après le départ de son père du foyer quand il a 10 ans, il aide sa mère en s’occupant de la fratrie et en travaillant dans les champs de coton. Quand il arrive au lycée de Dunbar, qui est exclusivement réservé aux noirs, il est de suite remarqué par les professeurs qui l’incitent à faire du sport étant donné sa stature imposante pour son âge. « Joe », comme le surnomme une de ses tantes, n’est pas fait pour le baseball, et si sa taille (1m90) est un atout au basket, cela demande trop de courses à son goût.

Il décide donc de jouer au football et prend la place de Linebacker dans l’équipe de son lycée. Il fait également de l’athlétisme, notamment du lancer de disque et du lancer de poids. C’est à ce moment que « Joe » Greene (comme tout le monde va finir par l’appeler) découvre sa passion pour la compétition et surtout pour la victoire. Lui qui est un garçon plutôt timide hors du terrain, devient un vrai maniaque pendant les matchs, devenant agressif et s’énervant régulièrement au point de se faire expulser.

Après ses années lycéennes, Greene recherche une université pour continuer le football, mais dans une Amérique encore ségrégationniste il ne peut qu’intégrer des facs du coin. Il décide d’aller à l’université de North Texas sur une bourse sportive. Lors de sa première saison chez les Eagles, il occupe plusieurs postes comme Linebacker et Defensive Tackle, mais par la suite il va s’ancrer définitivement à son poste au sein de la ligne défensive.

JoeGreeneNTLa défense des Eagles devient alors une machine à broyer les attaques adverses, à tel point que la femme du Directeur des Informations Sportives à North Texas lui trouve un surnom : « Mean Green » (en référence au vert des uniformes). Quand son mari reprend le surnom dans toutes les publications sportives de l’université, il est rapidement adopté et les North Texas Eagles deviennent les North Texas Mean Green… et il s’étend jusqu’à un de ses piliers, qui devient alors « Mean Joe » Greene. Même si le jeune homme n’aime pas trop le surnom au début, force est de constater qu’il colle parfaitement à son jeu agressif et sans faille sur le terrain.

Greene est naturellement nommé All-American sa dernière année en 1968, et il joint la draft NFL de 1969. Il est sélectionné en #4 par les Steelers de Pittsburgh qui sont dans un marasme général avec seulement 5 saisons positives depuis 20 ans et qui viennent juste d’engager un nouveau coach, Chuck Noll. C’est la bronka parmi les fans et les média de Pittsburgh qui se demande qui est ce joueur inconnu d’une fac inconnue ; un journal va même jusqu’à titrer : « Joe Who ? » (Joe qui ?).

L’ajout de Greene n’est pas suffisant en 1969 pour redresser la franchise qui termine 1-13, mais il fait une saison remarquable qui lui vaut le titre de Defensive Rookie Of The Year. Il se fait alors autant connaître par ses exploits que par ses accès de colère : sa saison de rookie il est expulsé de 2 matchs pour mauvais comportement. Il provoque le terrible Linebacker des Bears Dick Butkus en lui crachant au visage. Il explose son casque contre les poteaux d’enbut. Il arrache la balle au centre des Eagles de Philadelphie pour l’envoyer dans les tribunes, furieux que certaines fautes des Offensive Linemen ne soit pas sifflées.

Avec le temps il finit par contrôler ses émotions et devenir un véritable leader et pilier de la défense des Steelers. Noll rajoute les pièces nécessaires aux drafts suivantes pour monter non seulement une attaque digne de ce nom, mais surtout une défense terrible qui va devenir le fameux « Steel Curtain« . C’est la ligne défensive, avec Greene, LC Greenwood, Dwight White et Ernie Holmes qui est le centre du Steel Curtain, assistée derrière par des stars comme Jack Lambert, Jack Ham ou Mel Blount.

JoeGreenePittUne fois lancée, la machine est très difficile à arrêter. Les Steelers retrouvent les playoffs à partir de 1972, avec un Greene nommé Defensive Player Of The Year. En 1974, alors que les Steelers recherchent leur premier titre NFL, le coach de la ligne défensive George Perles décide de tirer le maximum de l’explosivité et de la force de Greene : il demande au joueur de s’aligner de 3/4 entre le Centre et le Guard, et non de face. Ce placement particulier permet à Greene d’occuper presque la moitié de la ligne à lui tout seul, ce qui libère l’espace pour les autres derrière lui comme Lambert. Cette nouvelle défense (nommée « Stunt 4-3 ») fait des ravages dans les rangs adverses et les Steelers atteignent la première finale de leur histoire, alors que Greene gagne un second titre de Defensive Player Of The Year.

C’est le début de la dynastie de Pittsburgh qui va gagner 4 titres en 6 ans (1974, 1975, 1978, 1979) et atteindre 5 finales de conférence (avec 1976). Greene est un phénomène qui est le seul défenseur à réussir une interception, un fumble forcé et un fumble récupéré dans un Superbowl, le IX de 1974 gagné contre Minnesota. En 1975 et 1978 ce sont les Cowboys de Dallas qui plient devant Pittsburgh, et en 1979 les Rams de Los Angeles.

Greene rate le début de la saison 1976 à cause d’une blessure au dos et les Steelers plongent à 1-4, mais il revient assez rapidement pour aider la franchise à enchaîner 9 victoires. Cette saison est la plus aboutie de la défense qui établit une performance incroyable : 138 points encaissés sur 14 matchs, avec 5 blanchissages et 2 touchdowns autorisés seulement sur la série de 9 victoires.

Malheureusement, cette blessure au dos en 1976 est un problème chronique chez Greene, et même si le joueur revient pour deux autres titres en 1978 et 1979, il doit mettre un terme à sa carrière à la fin de la saison 1981. Cependant, il n’a aucun regret car il a déjà réussi tout ce qu’un Defensive Tackle peut réussir individuellement et collectivement (mis à part gagner un titre de MVP) : 4 bagues de champion, 2 titres de Defensive Player Of The Year, 10 Pro Bowls, 8 fois All-Pro. D’ailleurs pour bien prouver que « Mean Joe » Greene est irremplaçable, en 1982 les Steelers passent en 3-4, une défense où il n’y a plus de Defensive Tackle mais un Nose Tackle. C’est la défense qu’ils utilisent toujours aujourd’hui.

Greene tente de s’éloigner des terrains quelques temps en se lançant dans plusieurs business, mais au final le sport est trop important pour lui et il revient comme Defensive Line coach aux Steelers en 1987, la même année que son introduction au Hall Of Fame. Quand Noll est débarqué en 1992 et que Greene n’est pas choisi pour le remplacer, il part aux Dolphins, puis va aux Cardinals dispenser son expérience aux jeunes Defensive Linemen. Il finit par revenir aux Steelers en 2004 comme assistant des joueurs et grâce à eux il gagne deux bagues de plus en 2005 et 2008 ; cela fait d’ailleurs de lui un des rare Steeler à posséder les six bagues de champion de la franchise.

JoeGreeneHeyKidCatchEt pourtant, un peu perdu dans tout cela, il ne faut pas oublier la gentillesse du bonhomme en dehors des terrains. En 1979 il tourne dans une publicité pour une marque de soda rouge et blanche appelée « Hey Kid, Catch ! » qui est une des plus reconnues de l’histoire du sport américain (et parodiée de nombreuses fois). Quand il jouait et les enfants lui demandaient un autographe, il répondait qu’il ne signait pas, mais qu’ils pouvaient monter dans le bus de l’équipe et parler avec lui ; il discutait alors avec eux jusqu’à ce que le bus soit prêt à partir.

« Mean Joe » certes, mais seulement dans les limites du gridiron.

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