Mailbag QPUL : Roger, dessine-moi une réception

Nouvelle édition de notre mailbag Question Pour Un Latest Huddle.

Précision habituelle, sachez que si ce n’est pas pour cette fois ce sera pour la prochaine. Je rappelle que la plupart des règles dictées dans la news d’introduction sautent.

On parle encore un peu plus de roster cette semaine et des différentes façons de faire joujou avec, et on tacle une question qui survivra probablement à la race humaine.

Mais au mailbag, même pas peur.

*********************************************************************

Hugo : Si tu pouvais me lister l’ensemble des contacts illégaux (sans forcément détailler) ce serait vraiment la classe.

Cela fait suite aux questions d’Hugo dans le mailbag précédent sur les actions permises ou non au Cornerback sur le Receveur, et au hits casque contre casque.

En plus de cela, il y a le cas de l’encroachment que j’ai également expliqué, lorsqu’un Defensive Lineman fait un faux départ et rentre en contact avec un Offensive Lineman. Sans oublier le classique holding que tout le monde comprend.

Il y a également les Roughing The X :

  • Roughing the Passer : il est interdit de faire quoi que ce soit au Quarterback dans sa poche dès qu’il a relâché le ballon, notamment frapper son casque ou lui plonger dans les genoux à n’importe quel instant (Brady Rule). Hors de la poche, tant qu’il est en « position » de passeur (et pas de coureur), les mêmes règles s’appliquent.
  • Roughing/Running into the Kicker/Punter : « Running into » est la version light de « Roughing » mais c’est la même : on ne touche pas le Kicker/Punter quand il a la jambe en l’air suite à son coup de pied.
  • Fair Catch Interference : pour les malades mentaux qui viennent démonter un joueur qui a demandé l’arrêt de volée sur un punt.

Il y a également les contacts avec le facemask/casque/col :

  • Grabbing the Facemask : un joueur a attrapé le facemask de son adversaire dans un désir de lui dévisser la tête. 15 yards.
  • Illegal Hands to the Face : un joueur a pose ses mains sur le facemask ou le casque de son adversaire pour pousser sa tête en arrière. Douloureux à voir.
  • Horse-Collar Tackle : un joueur a attrapé un adversaire par le col et l’a violemment plaqué en arrière ou sur le côté. Le plaquage préféré des orthopédistes et des kinés.

Et enfin on a un de mes préférés, le tripping, le croche-patte.

*********************************************************************

Younes : Depuis qu’on peut re-activer un joueur de l’IR en cours de saison, quelle est la/les différence(s) entre mettre un joueur sur l’IR (qu’on pense qu’il pourra revenir en cours de saison) ou dans la PUP list ? y’a t’il des questions de salaire (dans une liste le joueur est peut être moins payé), de quota de chaque liste ou autres ?

Pour ceux qui ne sont pas au courant, Younes parle de la nouvelle règle implémentée cette année qui autorise une équipe à mettre un joueur blessé pour une longue durée sur IR (Injury Reserve) et le faire revenir en cours de saison. Précédemment, un joueur sur IR était perdu pour la saison, quelque soit le temps de récupération de sa blessure.

Pour répondre à la question, cette jolie carte « sortez d’IR » pendant la saison vient avec de lourdes restrictions :

  • Un seul joueur sur IR peut en bénéficier, pas plus;
  • Le joueur doit passer minimum 6 semaines en IR, et 8 sans jouer un match;
  • Et surtout : le joueur doit être marqué comme « designated to return » au moment de sa mise en IR, ce qui signifie que l’équipe est sûre qu’il va revenir en forme dans la fenêtre des 8 semaines. Qu’il soit revenu ou non, au bout des 8 semaines le joueur compte dans le roster des 53. C’est fait pour éviter que des équipes y mettent une star en priant le petit Tebow qu’il se remette assez vite.

Donc voilà la principale différence entre mettre un joueur dans cette IR particulière et la PUP list (que j’ai déjà évoquée dans un mailbag précédent).

Pour information, un joueur sur IR (ou PUP) est payé normalement, sauf il a signé ce qu’on appelle un « split contract » : dans ce cas, le contrat mentionne le pourcentage du salaire payé au joueur en cas de blessure longue (par exemple, 50%).

*********************************************************************

Arnaud : A quoi correspond le sticker vert présent à l’arrière du casque des QBs ? Pour aider l’arbitre à repérer le QB si une faute est commise sur lui?

Comme si Brady avait encore plus besoin qu’on le remarque quand un défenseur lui souffle dessus :-D.

Plus sérieusement, ce sticker vert marque le possesseur d’un casque équipé d’une radio de communication avec le banc de touche. C’est par là que le coach indique ses instructions au « chef » de l’escouade.

Je dis escouade car en effet il n’y a pas que le QB qui l’a : le chef de la défense en a un aussi (souvent le Middle Linebacker en défense 4-3 et un des Inside Linebacker en défense 3-4). Par contre, à tout moment, un seul joueur parmi les 11 sur le terrain doit l’avoir. C’est pourquoi, quand il doit y avoir un trick play avec deux QBs par exemple, le deuxième QB doit changer de casque avant de rentrer sur le terrain.

*********************************************************************

Pyrox : je viens de voir sur twitter que les Bengals venaient de demander une ‘one week roster exemption’ pour un de leur joueur : sais tu à quoi cela correspond??

Déjà, un petit HS : Pyrox étant un fan des Colts, j’en profite pour souhaiter un bon rétablissement à Chuck Pagano, le HC atteint de leucémie. S’il a une forme « traitable » de la maladie c’est toujours ça de pris mais ça ne change pas qu’il va rester un bon moment hors du terrain.

Revenons à la question, qui fait référence à la demande toute récente des Bengals d’obtenir une « one week roster exemption » pour leur Linebacker Dontay Moch. Ce dernier revient d’une suspension de 4 semaines pour prise de produit interdit. Cette « roster exemption » est une dérogation existant uniquement pour les joueurs suspendus qui reviennent au cours de la saison.

Ce dispositif permet aux Bengals d’indiquer que Moch revient de suspension, mais étant donné qu’il n’a pas joué, il n’est pas réintégré dans le roster et cette semaine doit lui laisser le temps de se remettre dans le bain sans obliger l’équipe à supprimer un joueur tout de suite (conservant donc un roster à 53″+1″).

Si jamais la demande est acceptée, Moch reviendra dans le roster la semaine suivante, et cette fois les Bengals devront se séparer d’un joueur actuel.

*********************************************************************

JohnCrichton : Qu’est-ce qu’une réception valide d’après la NFL ? Parce qu’on est en droit de se poser la question depuis quelques semaines… Niark, Niark, Niark.

Sûr, c’est pas en regardant un match des Bears qu’on peut le comprendre :-D.

PS : l’ami JC est fan des Bears et trolle gentiment sur l’arbitrage de Packers/Saints, donc je le trolle en retour, c’est de bonne guerre. Mais on est très potes et tout hein, ne sortez pas les haches :p.

Ceci dit c’est une question pertinente : personnellement je ne sais plus ce qu’est censé être une réception dans la NFL, et quand je lis divers avis sur le net, j’ai l’impression que je ne suis pas le seul. Vous vous rappelez la controverse sur la réception de Megatron lors de Bears/Lions en semaine 1 l’année dernière ?

Tout remonte probablement à la Bert Emanuel Rule, la première vraie réception qui a mis le boxon dans les règles NFL. Elle porte le nom d’un receveur qui jouait aux Buccaneers de Tampa Bay en 1999 et qui est devenu célèbre malgré lui sur une action.

Dans la finale NFC jouée chez les Rams de Saint-Louis (le fameux Greatest Show On Turf), les locaux mènent 11 à 6 et il reste moins d’une minute dans le match alors que Tampa Bay remonte le terrain.

Après deux sacks qui le mette en 3&23, le Quarterback rookie Shaun King trouve Bert Emanuel pour 13 yards sur les 22 yards des Rams avec 47 secondes restantes. Maintenant en 3&10, les Buccs demandent rapidement un temps mort. C’est alors que l’arbitre Bill Carollo prend la décision de revoir l’action (il a le droit, c’est dans les 2 dernières minutes de la mi-temps).

Il revient et déclare la passe incomplète parce que le ballon a touché le sol quand Emanuel l’a ramené vers lui. Derrière ce coup de massue, King rate deux passes et rend la balle à des Rams qui se qualifient pour le Superbowl qu’ils remportent.

A l’époque, la règle stipule que si la balle touche le sol, alors la réception n’est pas valide. Or, si le ballon a bien touché le sol lors de la réception, Emanuel n’a jamais perdu le contrôle de la balle : c’est parce qu’il plonge qu’il ne peut éviter que même solidement dans ses deux mains, la balle touche le sol.

Si vous voulez vous faire votre propre idée, la vidéo youtube se trouve ici.

Après cette péripétie, la ligue va changer la règle et instaurer le fait que le joueur doit « maintenir le contrôle de la balle pendant tout le processus de la réception. Si jamais la balle touche le sol et que le joueur regagne le contrôle ensuite, la passe est incomplète. Si la balle touche le sol alors que le joueur a déjà le contrôle la passe est réussie ».

Ca ouvre donc la porte à toutes les fenêtres en terme d’interprétation arbitrale sur ce que constitue le contrôle de la balle ou non. Case in point, la réception de Jimmy Graham contre les Packers cette semaine et la validation litigieuse de la réception après challenge vidéo.

*********************************************************************

C’est la fin de ce mailbag. N’hésitez pas à continuer à envoyer des questions, elles seront toutes lues (l’adresse se trouve dans la news d’annonce linkée tout en haut de l’article).

Comments are closed.