Giants at Packers (Kuro)

New York Giants 37 – 20 Green Bay Packers

50/50

Nope je ne vais pas faire mon Jean-Pierre Foucault et vous demandez ensuite si vous voulez un appel à un ami, ce 50/50 représente plus les responsabilités entre l’attaque et la défense de Green Bay pour la défaite.
Hail Nicks !
Comme toujours, honneur aux vainqueurs. Eli Manning a fait un match très correct si on occulte sa vieille passe sous pression trois mètres trop haute qui finit en interception. Une pression qu’il a ressentie à quelques reprises, mais rien de bien extraordinaire (comme d’habitude contre les Packers dira-t-on). Il a été quelques fois imprécis mais dans l’ensemble il est resté constant et, bien protégé derrière son OL il a trouvé ses receveurs. Le fait du match pour lui reste évidemment cette Hail Mary improbable à la fin de la première mi-temps qui trouve Hakeem Nicks pour mettre les Giants à +10.
Eli termine à 21/33, 330 yards, 3 TD et 1 INT.

Au niveau des coureurs, les 95 yards au sol prouvent que le jeu au sol a longtemps eu des difficultés à avancer. Ahmad Bradshaw a été plus utilisé que Brandon Jacobs et c’est à la fin que le plus gros du yardage a été inscrit (ce qui n’empêche que ça aide à finir les matchs). Jacobs a un TD, celui du clou final. Au niveau des receveurs, Nicks reste le big play maker avec 7 catchs, 165 yards et 2 TD aussi ahurissant l’un que l’autre : 66 yards sur un coup de flipper et 37 yards sur la Hail Mary. Victor Cruz a su être le bon receveur de complément avec 5 catchs et 74 yards, alors que Mario Manningham a enregistré 3 catchs, 31 yards et 1 TD.
Manningham for the score !
En général, les receveurs des Giants ont su se démarquer pour attraper des balles notamment sur 3e tentative, ce qui a permis aux Giants de continuer leur drive, mais attention : l’attaque de la Grosse Pomme a quand même calé quelques fois en attaque, y compris sur un FG contré, ne profitant pas de certaines erreurs adverses et/ou de cadeaux faits par la défense. Et c’était la défense des Packers en face. Malgré les 37 points marqués, New York est longtemps resté à portée de tir de Green Bay, et cette capacité à ne pas tuer le match plus tôt pourrait leur nuire contre une défense bien plus forte comme celle des 49ers.
Parlons-en tiens, de la défense en face. Elle a été à son niveau habituel : potable à la course, horrible à la passe. Les Giants ont punté 2 fois (dont une fois à cause d’un holding donc c’est plus leur faute que le bon play de la défense) et ils ont manqué un FG, donc même ça on ne peut pas le mettre au crédit de la défense de Green Bay. Elle a trouvé un nouveau moyen de se ridiculiser après la course tractopelle de LeGarrett Blount en week 11 : la Hail Mary que tout le monde voit venir (il reste 5 secondes !!) et qu’ils arrivent quand même à prendre.
Il est temps également de monter une école de plaquage chez les arrières pour leur apprendre qu’on ne plaque pas un receveur à l’épaule, ils sont trop costauds et ne font que rebondir pour aller marquer des TD longues distances. Et pour râbacher : il va devenir extrêmement urgent de trouver un pass-rusher opposé à Clay Matthews, parce qu’Eli n’a eu de la pression que sur des blitz funky qui n’ont pas réussi à tous les coups. Les Packers ont ruiné de bonnes défenses sur 1e et 2e tentatives avec un pass-rush à 3 joueurs et 8 en couverture qui évidemment n’a pas marché parce qu’avec 10 minutes pour lancer, Eli peut trouver ses cibles.
Bref, tous les défauts de la défense ont été présents sans exception. On a quand même pu remarquer que Ryan Pickett et Desmond Bishop sont essentiels dans le jeu contre la course, Morgan Burnett a fait une interception et Brad Jones un sack… et c’est la seule chose positive qu’on peut dire. Il reste maintenant au staff des Packers d’analyser tout cela et d’en tirer les conclusions idoines.
Aaron Peterson !
Mais comme je le disais, les responsabilités sont 50/50 dans le Wisconsin. Green Bay a vécu par l’attaque, ils ont péri par l’attaque aussi, et le plus frustrant reste la pauvre production offensive. On a eu des vrais flashbacks du match contre Kansas City, avec une attaque sans rythme et assez souvent à l’arrache. Le Chirurgien a été moins précis que d’habitude, et en plus il a opéré avec des outils qui n’arrêtaient pas de tomber en morceaux dans ses mains. Aaron Rodgers a pourtant été bien protégé par son OL enfin complète pendant une bonne partie du match, ce qui aurait dû lui laisser le temps de trouver ses receveurs. Il a su également s’éloigner de la poche pour éviter le pass rush des Giants mais il l’a souvent fait à vide, sans trouver de receveurs, ou finissant par courir lui-même. C’est sûrement la stat la plus hallucinante de toutes : 7 courses pour 66 yards, meilleur coureur de l’équipe. Mais au niveau aérien, je revois deux passes à des receveurs complètement ouverts qui sont symptômatiques d’une journée pas comme les autres : la passe à Jennings sur le premier drive lancée sur la mauvaise épaule (et du coup Jennings a perdu du temps à faire un tour complet pour rien), et celle à Jermichael Finley qu’il lance trop en avant. Rodgers termine à un inhabituel 26/46, 264 yards, 2 TD et 1 INT.
C’est donc bien le QB qui gonfle les stats du jeu de course, car à côté Ryan Grant et James Starks n’ont pas forcément amené l’étincelle nécessaire. Les Packers ont eu du mal à courir dans les tranchées et ont souvent dû contourner les lignes, ce que les Giants ont fini par interdire. Et nous arrivons au tir groupé qui fait mal, et autant carrément vous balancer ça brut de décoffrage avec…
La stat du match qui dit tout : 6 drops, 3 1/2 fumbles et 0 récupérés. Oui, je sais, les Packers n’ont fait que 3 fumbles, mais l’action de Jennings était un fumble aussi et les arbitres ont été très gentils.
Visiblement, non seulement Jermichael Finley est toujours une drop machine, mais il a contaminé toute l’équipe. 6 drops ! C’est tout bonnement inadmissible dans un match de cette envergure. Quant aux fumbles, les Packers en ont fait 6 pendant la saison régulière, autrement dit ils en ont réussi la moitié en un match. Dans cet océan d’ineptitude frustrante, notons que le Conducteur Donald Driver a été le plus sérieux, mais est-ce étonnant car ne dit-on pas « c’est dans les papys qu’ont fait les meilleurs catchs » ? Driver finit à 3 catchs pour 45 yards et 1 TD et devient le meilleur receveur en réceptions de la franchise en playoffs (devant Antonio Freeman). Jennings et Jordy Nelson sont à 40 et 39 yards et ont été bien muselé par la défense.
The Flying Kuhn
Car, en effet, si j’ai dit un peu plus haut que Rodgers était sorti de la poche sans trouver de receveurs, c’est aussi parce que la défense a bien tenu le choc après la déroute du match de saison régulière. Mais procédons dans l’ordre, commençons par le pass rush qui a eu du mal à passer pendant la majorité du match. Ils ont su cependant y arriver aux moments clés, le 4e&5 et sur l’action où Osi Umenyiora enlève une potentielle passe de TD à un Jennings tout seul en créant le fumble de Rodgers. Je pense cependant que ce sont les arrières qui ont fait le plus gros du boulot, après une belle performance déjà contre les Falcons. Beaucoup de big plays potentiels ont été annihilés par une meilleure couverture contre les receveurs, même si évidemment les drops ont également aidé. Il n’y a rien eu de spécialement exotique, juste de la couverture man-to-man avec deux safeties en profondeur, mais ça a suffi.
Michael Boley enregistre 9 plaquages et 2 sacks, Osi 2 sacks et 1 fumble forcé (et 1 pénalité totalement invisible sifflée contre lui). Car ça a été l’autre force des Giants, les fumbles forcés et tous récupérés (enfin ceux qui n’ont pas été annulés par les arbitres). Kenny Phillips en a également forcé un. Deon Grant a réalisé l’INT de Rodgers en fin de match.
Enfin, terminons par les deux décisions qui peuvent prêter à discussion (non non pas les décisions arbitrales, on les a déjà couvertes). L’onside kick surprise en 2e QT était tactiquement quelque chose à tenter, qui avait marché contre les Broncos en saison régulière et qui là n’a pas fonctionné. La défense a limité à un FG que Brad Jones est allé contrer, donc pas de mal. Par contre la décision d’y aller sur 4e&5 à -7 avec encore tout un QT à jouer et surtout le playcall de laisser Rodgers dans la poche quand le pass rush commence à faire craquer la ligne est bizarre. Surtout quand on sait que Rodgers peut très bien gagner ça à la course.
Au final, on a donc une équipe des Giants lancée comme une balle qui a renversé la meilleure équipe de saison régulière. On continue donc la tradition des vainqueurs du Superbowl qui ne reviennent pas pour le titre l’année suivante (ça dure depuis 2004). Et s’il faut tirer un coup de chapeau à New York, je pense également que les Packers se sont battus eux-mêmes par les manques défensifs de cette année, et les manques offensifs qui ont décidé de tous exploser le même jour. Maintenant à Ted Thompson et Mike McCarthy de régler les problèmes.

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