Packers – Chiefs (Kuro)

Romeo doit mourir… enfin devait mourir :)


Oh mon dieu… donc les Packers ont perdu ? Damn. Le moment que je redoutais est enfin arrivé, c’est le moment… de sortir mon balai à trolls.


Oui deux secondes je suis à vous, on va prendre le temps d’analyser tout ça, mais va falloir faire un peu le ménage pour rester entre gens intelligents. On va donc déjà balayer tous les anti-Packers primaires qui le sont juste parce que ça fait cool de pas être pour ceux qui gagnent; ça évitera entre autres d’entendre qu’ils le méritent parce qu’ils sont arrogants (les mecs qui répètent depuis le début qu’ils prennent les matchs un par un sont arrogants, yep). On va aussi balayer tous les Packs lovers catastrophistes qui veulent la tête de l’organisation et qui voit déjà une défaite en playoffs (rigolez pas, j’en ai vu retourner leur veste en disant que tout d’un coup McCarthy est un mec plein de failles etc etc). Ooook c’est déjà mieux. Ah, on vire les prophètes de pacotille qui prédisent une défaite des Packs toutes les semaines et qui sont subitement des génies parce que c’est finalement arrivé. C’est pas 3615 Madame Soleil ici, allez ouste !


Aaaaah. Nettoyage terminé. On n’est pas mieux là, entre gens sensés, qu’ils soient pro-Packs, pro-Chiefs, pro-autres-franchises ou juste de pro-footUS ? Alors regardons un peu ce qu’il s’est passé objectivement.


Honneurs aux vainqueurs. Kyle Orton prend sa revanche suite au match avec les Broncos, et il a réalisé un match plein, pas inquiété pour un sou par le pass rush inexistant des Packers. Il a eu un playcall équilibré entre passes courtes et sûres pour bien avancer, puis une exploitation des largesses de la défense adverse sur des passes plus longues. Il démontre pourquoi les Bears avaient tenté de le récupérer après la blessure de Cutler, son match a été propre sur toute la ligne. Orton termine à 23/31, 299 yards 0 TD et 0 INT. Le jeu de course a eu un peu de mal à se mettre en route mais il a su avancer suffisamment pour ne pas mettre Orton en situation de 2e et 3e et longue : Thomas Jones, Jackie Battle et Le’Ron McClain ont joint leurs forces pour 29 courses, 105 yards et 1 TD. Du côté des receveurs, Leonard Pope a marqué le match avec deux catchs longue distance (même s’il en fumble un qui aurait dû être validé comme touchback), Steve Breaston et Dwayne Bowe ont accumulé 8 catchs pour 99 yards.


Alors qu’est-ce qu’a fait l’attaque des Chiefs pour ne pas créer les fameux turnovers si chers à la défense Packs ? Et bien il suffit de regarder : aucun TD pour les receveurs. Le but n’était pas de bombarder le terrain, mais de se servir de courses, screen passes et quick passes pour avancer et contrer les multiples blitz de la défense, puis tenter la passe plus longue quand elle était disponible. En résumé, les Chiefs ont limité les possibilités d’interceptions des Packers, et ça les a grandement aidé car ils ont calé dans la zone rouge, ne marquant qu’un seul TD à la course (et manquant une 4e tentative). Heureusement pour eux, ils ont eu une bonne performance de Mr Irrelevant Very Relevant,Ryan Succop, qui a marqué 4 Fields Goal. Et l’autre aspect positif de cette stratégie : les Chiefs ont mangé le chrono en attaque comme le démontre…


La stat du match qui dit tout : 36:11 de possession pour les Chiefs, ne laissant que 24 minutes à l’attaque des Packers. Et comme je le dis toujours, le meilleur moyen de battre l’attaque de Green Bay, c’est leur visser les fesses sur le banc.


La défense des Chiefs a également tenu sa part du contrat. Il n’y a pourtant rien eu de tordu, de différent d’une couverture classique : juste une belle exécution d’une Cover-1, man-to-man en « press », c’est-à-dire que les corners étaient près des receveurs, refusant de leur donner de la distance pour prendre leur élan, et qu’il n’y avait qu’un seul safety pour les passes en profondeur.Romeo Crennel a fait confiance à deux éléments pour faire marcher sa tactique : ses corners, les Brandon Brothers (Flowers et Carr), qui ont fait un bon job d’annihilation notamment de Jordy Nelson, et Tamba Hali pour le pass rush et ne pas laisser du temps à Rodgers pour trouver les tracés longs. Hali a harassé le QB de Green Bay tout le match avec ses 3 sacks, et le bon match deDerrick Johnson (7 plaquages, 1 fumble forcé) complète un match total. Aucune grande action que ce soit, pas d’interceptions ou de fumble récupéré (même s’ils en ont créé 2), mais une bonne symbiose entre pass rush, run et pass def, en résumé, une solide défense générale.


Cependant, sachons également rendre à César ce qui appartient à César : l’attaque des Packers a aidé la défense à bien jouer. L’année dernière, les Packers avaient également perdu en Week 15 contre les Patriots, mais c’était avec leur QB remplaçant et au bout d’une très belle performance. C’est probablement ça qui est le plus frustrant : cette fois, la défaite est TRES moche pour l’attaque.Aaron Rodgers a passé son temps à échapper à la pression, et quand il a eu du temps soit ses receveurs l’ont lâché, soit il n’a pas su trouver l’espace nécessaire pour réaliser les passes qu’il complétait en début de saison. Surprenant ? Oui. Imprévisible ? Non. Ca fait 4 matchs que le taux de complétion et le rating de Rodgers baisse, malgré les résultats, et même si on peut jeter la 2e MT contre les Raiders à la poubelle question relevance, cette baisse se ressent dans ses lancers qui sont moins précis que d’habitude. C’est sans doute cela le plus inquiétant : baisse de forme passagère ou essoufflement prolongé ? Seul le futur donnera la réponse. Rodgers finit avec 17/35, 235 yards et 1 TD.


Mais si les stats de Rodgers baissent, une partie est également imputable aux receveurs qui droppent de plus en plus. Jermichael Finley est maintenant un vrai problème à ce niveau (3/4 drops facilement dans le match), surtout que c’est le WR/TE qu’on entend le plus hors du terrain, il serait pas mal qu’il attrape les passes sur le terrain aussi. Comme dit plus haut, Jordy Nelson a eu une journée difficile, brimé d’entrée par deux calls d’offensive pass interference (dont l’un fantôme, pas évident pour s’en sortir ensuite). Le receveur des Packers qui a fait le plus de catchs, preuve que c’était un match bizarre, c’est Randall Cobb avec 4 réceptions pour 53 yards. Donald Driver a inscrit le TD pour les Packers.


Déjà pas folichon et amputé de James Starks et Brandon Saine, le jeu de course s’est basé exclusivement sur Ryan Grant qui a couru 12 portés pour 66 yards, ce qui n’est déjà pas mal étant donné l’état de l’OL. On en arrive à un des vrais problèmes de Green Bay quand on voit le jeu de course et la pression sur Rodgers : l’OL est déjà minée par les blessures, et alors qu’elle récupèreJosh Sitton, elle perd Bryan Bulaga sur blessure au genou (et on ne sait pas pour combien de temps), et la terrible fracture de la jambe de son remplaçant Derek Sherrod (out pour la saison). Les Packers n’ont plus de RT ce qui va forcer T.J. Lang a glissé à ce poste au moins pour le prochain match.


Je ne vais pas écrire un pavé sur la défense des Packers, vous savez déjà à quoi vous attendre. Pas de pass rush, Matthews bien contenu, Ryan Pickett a manqué dans la run def, des trous dans la couverture, mais une solidité en zone rouge qui a limité les Chiefs pendant très longtemps à des Field Goals et une 4e tentative ratée. Cependant on parle quand même de l’attaque des Chiefs, c’est Kyle Orton en face, pas Drew Brees et honnêtement le score final aurait été 31-14 ça n’aurait pas été du vol.


Pour finir, un point sur nos bonshommes vert et jaune qu’on ne cite pas souvent mais dont je parle régulièrement : Mason Crosby a raté un field goal (enfin techniquement deux), visiblement troublé par le vent, et Tim Masthay continue une bonne saison avec quelques punts qui ont bien repoussé les Chiefs dans leur terrain. Mike McCarthy a également eu son lot de décisions débatables, à commencer par le challenge non demandé sur le « fumble » en touchback de Pope, la 4e et 9 au début du 4e QT et l’onside kick tenté alors qu’il reste 2 minutes et 3 TO à GB. Les petites choses qui vont dans le sens des Packers ne l’ont pas été, sans rien retirer à la performance de Kansas City.


Alors qu’est-ce qu’on en tire de tout ça ma bonne dame ? C’est sans doute trop tôt pour évaluer si c’est le début d’une tendance, ou une singularité. Ce que je sais, c’est que c’est trop tôt pour surréagir comme la plupart des gens le font. Je dis attention aux bisounours Packs lovers : cette façon de perdre peut faire plus mal que la défaite en elle-même, et les problèmes en OL sont les vrais points noirs. Et je dis attention à tous les aigris qui bavent : il n’y a rien de pire qu’un champion blessé, surtout quand vous lui enlevez toute distraction de saison parfaite.


Maintenant est-ce que les Chiefs viennent de montrer comment battre Green Bay ? Ils viennent surtout de démontrer qu’il faut faire un match de très haut niveau pour les battre. D’autres défs ont tenté ce genre de défenses cover-1 man-to-man avec un pass rush qui tente d’arriver sur Rodgers et d’autres attaques ont profité des largesses de la défense en se basant sur un jeu de course efficace; la seule différence c’est que ça ne suffisait pas pour gagner. Et maintenant que les Packers savent comment ils peuvent être battus, ils ont les clefs en main pour faire les ajustements nécessaires afin d’éviter une défaite la prochaine fois. Est-ce qu’ils ont les capacités et les hommes pour le faire, là réside toute la question.


Pour savoir si ça suffira, rendez-vous les deux prochains matchs de saison régulière et dans les playoffs.

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