Packers at Vikings (Kuro)

Un début prometteur
Bon, on se débarrasse de l’éléphant dans la pièce : Aaron Rodgers, 24/30, 335 yards, 3 TD et 0 INT, rating 146.3, toujours aussi meurtrier en dehors de la poche (2 TD lancés en mouvement), des passes réussies qui ne devraient pas l’être, et les Packers 7-0.
Ca c’est fait. On va pouvoir se focaliser sur les débuts prometteur d’un rookie, et les petites choses qui font que les Packers ne sont pas qu’un QB de feu avec des receveurs gavés comme des oies avant Noël.
Honneur aux hôtes. La grande question était évidemment de savoir quelle performance allait réussir Christian Ponder dans son premier match pro, d’autant plus envers les champions en titre. Malgré une ligne de stat peu flatteuse (13/32, 219 yards, 2 TD et 2 INT), le verdict est que l’espoir peut légitimement renaître chez les fans des Vikes. Ponder a démontré des qualités qui lui seront utiles dans le futur. Il est calme, fait les bons choix en général, et on aurait dit que Rodgers avait changé de maillot quand il est en mouvement (bon bras, assez précis). Il n’a pas peur d’utiliser ses jambes, à un moment il semble même que les Vikes ont appelé un QB scramble sur lequel Ponder a gagné un first down. Un début TRES prometteur pour le rookie, et les fans se mettent à espérer avoir enfin trouvé leur franchise QB après l’expérience douteuse Tarvaris Jackson.
Maintenant, tout cela doit bien sûr être PONDERé (ouais j’attendais de la faire, faites-moi un procès). Le QB s’est souvent retrouvé à faire des rollout, sortant de la poche. Cela a eu plusieurs effets : forcer les défenseurs de GB à respecter les jambes de Ponder, empêcher l’OL amoindrie des Vikes de concéder des sacks, mais également diviser le terrain en deux pour la lecture de Ponder. Pour un premier match, c’est acceptable d’intégrer des rollout dans le playbook, attention par la suite cependant. Enfin, on peut remarquer que si Ponder a lancé deux interceptions, ça n’aurait pas été du vol s’il avait fini avec 2 ou 3 de plus. Tout cela fait partie de l’apprentissage du poste de QB… et c’est d’autant plus difficile quand on a un CB de la qualité de Charles Woodson en face, auteur des deux picks.
Le reste de l’attaque n’a pas été en reste, car nous en arrivons à l’atout majeur de Ponder, comme je l’ai dit en analyse : Adrian Peterson. Ce joueur est un monstre, et ce n’est pas une nouvelle. Non seulement AP a déchiré la défense des Packers (24 portés pour 175 yards), mais en plus il a complètement rendu crédible les play-action… il a même réussi à rendre la PA crédible alors qu’il n’avait pas couru une fois, vu que c’est sur une PA + rollout que Ponder trouve Michael Jenkins sur la première action du match qui amène le premier TD : une bombe de 72 yards.Purple Jesus. Jenkins termine avec 3 catchs 111 yards et 1 TD, Visanthe Shiancoe étant la 2e cible avec 4 catchs 45 yards et 1 TD.
Passons aux Packers. Greg Jennings a été le grand bonhomme avec ses 7 catchs 147 yards et son TD qui ressemblait plus à une promenade de santé. James Starks devient de plus en plus prépondérant dans un jeu de course qui a souffert de la qualité de la défense des Vikings. Mais il a su terminer le match en gagnant les first down décisifs, postant 13 portés pour 75 yards. Le rookie Randall Cobb nous a fait les montagnes russes : un punt fumblé qui a permis aux Vikings de mener 14-7, un drop crucial sur 3e qui a obligé les Packs à se limiter à 3 points, mais deux retours de kicks qui ont mis sa franchise en bonne position.
Maintenant, j’aimerais attirer l’attention sur les éléments dont on ne parle pas tout le temps mais qui font la différence en ce moment pour les résidents du Wisconsin.
Commençons par la paire de gambettes qui assurent en ce début de saison : Mason Crosby et Tim Masthay. Ils méritent tous les deux le coup de projo même si ça ne sera pas nouveau pour les fans des Packs qui savent déjà à quel point leur contribution est vitale.
Dans une attaque de Green Bay à qui il arrive de caler de temps en temps, Crosby apporte le plus qui permet de ne pas repartir bredouille, et ce quelque soit la distance. 56 yards contre les Falcons, et cette fois 58 yards, nouveau record de franchise. Il a marqué 4 FG au total, des FG qui sont la différence à la fin.
Masthay est également une pièce importante. 3 punts, tous dans les 20 yards, 55 yards en moyenne et surtout le dernier qui bloque les Vikings sur leur 2 yards, les forçant à remonter 98 yards pour prendre l’avantage. Certes Masthay n’a pas des stats hors du commun en général, mais il fait son boulot.
Une autre petite chose que les Packers savent faire : rentrer en 2e mi-temps tambour battant, et cela est bien aidé par le fait que quand les Packers gagnent le toss, ils décident souvent de kicker pour recevoir en 2e mi-temps.
L’année dernière en playoffs contre Atlanta, on a le pick-6 de Tramon Williams juste avant la mi-temps, puis en début de 2e MT le drive qui met les Packers à 21 points. Green Bay inscrit un 14-0 dans le 3e QT qui met le match hors de portée des Falcons.
Contre les Panthers cette année, les Packers sont menés 13-7 à la mi-temps et dès le retour des vestiaires, un TD les passe en tête 14-13. Le 3e QT se résume à un 16-0 des Packers.
Dans ce match, on a Green Bay qui vient d’encaisser un Field Goal et qui est mené 17-10. Il reste 1 minute avant la mi-temps, Rodgers drive et met Crosby en place pour un Field Goal, et devinez quoi ? Retour des vestiaires, TD Packers. En l’espace de 3 minutes, les Packers passent en tête 20-17 pour la première fois du match, et la pression est sur Ponder. A partir de là les événements s’enchaînent : 3&out Vikes, TD Packs, INT Woodson, Field Goal Packs, INT Woodson, Field Goal Packs. Le 3e quart-temps se termine sur un 33-17 Packs, dont un implacable 20-0 dans le quart-temps.
Les déclarations des joueurs et de McCarthy disent que cette équipe ne panique jamais, même menée à la mi-temps, et les stats le prouvent. Car si vous vous demandez pourquoi les Packers n’ont toujours pas été mené au 4e quart-temps depuis maintenant 13 matchs, une petite indication grâce à…
La stat qui dit tout : depuis 13 matchs, Green Bay en est à 103-27 juste en 3e QT. Dont 69-10 sur les 7 matchs de cette année.
Parlons des défenses. Les deux ont encaissé du yardage et des points, ce qui ne surprend personne avec la ronflette habituelle de la défense des Packers et l’infirmerie ambulante qu’est l’arrière-garde des Vikings (3 CBs manquants dont un qui couvre sa couchette en prison). Cependant, les DL ont fait leur boulot, et on a vu les 2 QBs soumis à la pression. Le grand duel se passait entre le 2e année Marshall Newhouse des Packers et un Jared Allen dont la seule explication pour son retour en forme doit être qu’il a dû laisser jouer son frère jumeau l’année dernière. Alors certes, Allen a 2 des 4 sacks des Vikings, mais il faut constater que Newhouse s’est assez bien débrouillé pendant ce match pour le bloquer. Green Bay a sacké Ponder 2 fois (en plus des 2 interceptions).
Au final, c’est bel et bien une victoire « comme prévu » pour les Packers, mais la résilience de Ponder, AP et des Vikings a rendu ce match bien plus tendu, car à la fin ils étaient à portée de tir de Green Bay. Il n’est jamais facile de gagner chez un rival de division et la preuve vient encore d’être faite. En tout cas voilà qui promet un duel extrêmement intéressant la semaine prochaine entre Ponder et Cam Newton, alors que Rodgers profitera de la bye week pour poster un rating de 222.5 de ses toilettes.

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