Saints at Packers

Feu d’artifice au Lambeau Field !
Le 11 Mars 2011, les négociations sur le nouveau CBA échouent, la NFLPA « disparaît » et les propriétaires de club déclarent le lockout. Le spectre d’une saison qui part en fumée se manifeste et les fans prient. Et finalement, le 5 Août, le nouveau CBA est ratifié, et les camps raccourcis commencent. La saison aura lieu.

Merci les gars, hein.

Comme prévu, le match entre les Saints et les Packers a été serré, voyant les attaques prendre le pas sur les défenses… du moins la majeure partie du match. 76 points, 10 touchdowns, du suspens, du spectacle, des ratés, et une action défensive qui a scellé le sort du match.

Tout d’abord je voudrais vous faire suivre ici une lettre envoyée par les joueurs NFL hier soir : « Cher Competition Commitee, nous, les joueurs NFL des équipes spéciales, avons bien compris que vous tentez de rendre les kickoffs NFL totalement superflus et ennuyeux. A terme vous avez très envie de les rayer de la carte et de donner directement la balle à l’attaque sur ses 20 yards. Nous avons cependant décidé de nous en tamponner le coquillard en tentant quand même de retourner. Na na nère. »


En effet, nous avons vu hier l’application en saison régulière de la règle sur les kickoffs bottés des 35 yards. Résultat : 14 kicks, 12 en End Zone, 8 touchbacks… et 1 kickoff return pour des touchdowns, pour les Packers avec le derviche tourneur Randall Cobb qui au passage a égalé le record de la NFL avec 108 yards. On rajoute le punt return TD de Darren Sproles pour les Saints et les équipes spéciales ont quand même eu du boulot. Mais nous reviendrons sur ces deux joueurs, qui sont les deux stars « inattendues » du match.

Offensivement pour les Packers, tout a roulé dès le début. Installant la no-huddle offense rapidement, le premier QT est une démonstration de Rodgers et compagnie, Jennings, Driver, Finlay et Nelson éviscérant la couverture man des Saints. Sur ses trois premiers drives qui vont pour un TD, Rodgers est à 15 passes complétées sur 16, 188 yards et 3 TD. Le reste de la nuit est du même acabit, et la ligne offensive est rassurante, faisant un boulot acceptable permettant à Rodgers de bouger dans la poche s’il en a besoin. Aaron termine avec 312 yards 3 TD et aucune INT, et au passage Donald Driver égale James Lofton pour le record de yards avec les Packers, 9.656 (en jouant en prime le Flying Oldman sur un onside kick). Par contre si les parents du petit James Jones veulent bien récupérer leur fils à la réception (ah ah), il s’est perdu (et laisse Nelson monter en grade).

Comme je le disais plus haut, la réussite de la soirée s’appelle Randall Cobb. Le rookie de l’université de Kentucky semble être ENFIN pour les Packs une menace sur kick return (pour info le dernier kick return pour un TD datait de 2000 !); mais le bougre a également marqué un TD de 32 yards dans le jeu.
Le jeu de course est une autre satisfaction. Ryan Grant revient en forme, mais surtout il voit James Starks le contester. Continuant sur sa perf en playoffs l’année dernière, Starks trouve les trous ouverts par une ligne offensive active et court pour 57 yards en 12 portés dont 1 TD. De plus, les deux coureurs ont bien joué leur rôle de bloqueur quand les Saints ont envoyé les blitz. Le chouchou des fans John Kuhn y est aussi allé de son TD.
Tout ça donne un record de points en ouverture depuis 1919 pour GB et certaines défenses qui vont s’amuser contre eux cette année.

Défensivement… les Packs ont soufflé le chaud et le froid. Le froid d’abord, c’est d’avoir encaissé 477 yards offensifs, en mettant très peu de pression sur Brees la majeure partie du match, et en ratant quelques plaquages décisifs (cf la course de Pierre Thomas). Il est toujours difficile de dire si on doit ça à la force offensive adversaire ou la faiblesse défensive car les Packs ne vont pas affronter Drew Brees chaque semaine, mais on a vu quelques erreurs qui doivent être réglées. Le semi-fantôme de Clay Matthews a fait quelques apparitions, mais Sean Payton l’a bien marabouté pendant tout le match (attendez non, la Louisiane c’est le vaudou).

En tiède, on mettra la DL. Si elle semble marquer le coup après la perte de Jenkins avec peu de pression sur Brees en général, elle a néanmoins su se montrer à des moments importants, surtout en zone rouge, avec BJ Raji et Jarius Wynn en (énormes) têtes de gondole qui ont mis quelques sueurs froides à Brees, notamment sur une 4e tentative cruciale.
Pour le chaud, nous avons, chez les linebackers, Erik Walden, qui a fait un bon match et risque de piquer la place de Frank Zombo quand celui-ci reviendra de blessure. Chez les arrières, Charles Woodson a quasiment écoeuré tous les receveurs qu’on lui a collé, et son seul fait du match et de manquer d’être viré du terrain pour un coup de poing sur Graham qui fait avancer le drive final des Saints. Nick Collins est toujours aussi percutant, provoquant la seule perte de balle du match, un fumble très important quand on revoit le film du match.
Il reste maintenant à savoir la nature de la blessure au bras de Tramon Williams.

Passons aux Saints. Offensivement, le match a été quasi-parfait, mais c’est le « quasi » qui fait toute la différence. Cela fait la 2e fois de suite après les Seahawks qu’ils scorent plus de 30 points et perdent le match. Brees a fait le boulot avec 419 yards et 3 TD dont un massacre impressionnant de la défense « Prevent » des Packers sur le dernier drive et Devery Henderson a fait son match à 100 yards.

Le problème c’est que ce comeback n’aurait JAMAIS dû avoir lieu. S’il n’y qu’une stat à retenir du match, la voici : en zone rouge, les Packers ont fait 4 TD sur 4 drives, les Saints seulement 1 TD sur 5 drives. NO s’est fait stoppé en zone rouge beaucoup trop souvent pour espérer lutter avec les Packs, avec deux drives se finissant en Field Goal, la 4e tentative stoppée en 3e QT ou surtout la toute dernière action où Mark Ingram se fait arrêter sur la ligne des 1 yards. De plus, on regrette pour les Saints que dans un match où les attaques ont prédominé, ils aient perdu le seul ballon du match sur un fumble tôt en 1er QT de Marques Colston que les Packs ont transformé en avance 14-0. Au regard du déroulement du match, c’est un des tournants, même si c’était très tôt.
La ligne a su protéger Brees la plupart du match, notamment de Clay Matthews (bon boulot à droite) mais elle a cédé à quelques reprises, notamment en zone rouge. Le nouveau centre Olin Kreutz a eu quelque mal à contenir ses vis-à-vis, mais Brees doit porter une partie du blâme pour une ou deux lectures rapides qu’il n’a pas faites et qui ont terminé en sacks.
Malgré tout, un gros point positif de la soirée chez les Saints, c’est le fait que Darren Sproles pourrait être nommé signature de l’année. Que ce soit sur le kick return ou comme cible de screen pass, il a joué un rôle majeur dans l’attaque aérienne des Saints (75 yards en réception). Le jeu de course d’Ingram et Pierre Thomas (en n’oubliant pas Chris Ivory blessé) a été intéressant, et promet de belles choses.
Malgré les quelques ratés précités, ne faisons pas la fine bouche : les Packers n’ont jamais encaissé autant de points l’année dernière. Les Saints sont armés pour mettre le souk dans la NFC.

Défensivement par contre, les Saints ont rendu une pâle copie. La DL, malgré une force sur le papier intéressante, semble avoir accusé le coup de la perte de Will Smith, suspendu. Il n’y a eu aucune pression sur Rodgers pendant le match, mis à part sur deux sacks anecdotiques. Il n’est pas possible pour les Saints de continuer avec ce pass rush inexistant contre une NFC South avec deux QB très compétents (et un troisième qui ne demande qu’à faire ses preuves).

Le reste la défense a souffert d’un mal trop connu par les fans des Saints : la méplaquagite, une infection qui empêche de plaquer correctement. On a vu a plusieurs reprises les DB manquer des stops cruciaux, que ce soit contre la course (cf le TD de Starks) ou la passe (les screens vers Jennings ou Nelson qui se transforment en avancées substantielles).
Contre la passe plus spécifiquement, le début de match a été un cauchemar vivant pour les arrières des Saints, qui se sont fait mangé à répétition. La peur viscérale du gros jeu les a forcés à jouer souvent en soft coverage, laissant un espace de 10 yards avec les receveurs que les Packs ont pris sans demander leur reste. Mention spéciale à Roman Harper qui mérite la cuillère de bois, avec plusieurs plaquages ratés et une couverture horrible sur Finley et Cobb (certains n’hésiteront pas à dire que Harper est sûrement le premier d’une longue ligne de DB à souffrir contre Finley).
Pour être franc, tout en relativisant le fait que ce n’est que le premier match et devant une des plus prolifiques attaques de la ligue, ce match semble avoir renvoyé pendant un temps les Saints à l’année 2008-2009 où Brees fait ce qu’il peut en décollant avec 5000 yards à la passe mais les Saints ne vont pas en PO à cause de leur défense-gruyère. L’avenir nous dira si ce n’est qu’un passage à vide ou un vrai problème.

Au final, dans un match aussi serré, la victoire se décide à des détails et deux/trois actions cruciales, lesquelles ont toutes tourné à l’avantage des Packers. Quoiqu’il en soit, voilà un match qui nous fait dire « merci pour le CBA », et « vivement la suite »… mais sans le « super » concert si possible merci (je vous avais dit que j’en parlerais).

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