Ravens at Steelers (Kuro)

Baltimore Ravens 23 @ Pittsburgh Steelers 20

Les petits détails font les grandes victoires
Si quelqu’un me demande de… qu’est-ce que…

Attendez deux secondes.

Voilà. Pardon, mais j’avais un bout de crâne qui me bouchait une partie de mon écran. C’est ce qui arrive quand on suit un Ravens/Steelers, certaines choses atterrissent chez vous. J’ai essayé de sauver ce que j’ai pu et j’ai envoyé tout ça dans une glacière à l’hosto. Possible que le foie d’un Raven ou le poumon d’un Steelers puissent sauver quelqu’un. Ravens/Steelers, sponsorisé par www.dondorganes.fr.
Donc si quelqu’un me demande : « hey Kuro, finalement, Ravens/Steelers, ça a tenu à quoi ? », et bien je répondrais : « Flacco a fait un drive de 92 yards pour la victoire » et là je verrais des têtes exploser à cette simple pensée… et on aurait à moitié raison. C’est un peu le problème avec Joe Flacco : on ne sait plus vraiment quelle performance il va sortir. Quoiqu’il en soit, après quelques représentations de Mister Flacco, on dirait que Docteur Joe est revenu à temps pour le premier sweep de la rivalité en faveur des Ravens depuis 2006.
Les Steelers ont pourtant bien opéré en défense, enlevant le facteur X de l’attaque des Ravens, Ray Rice. Le coureur ne totalise que 43 yards en 18 portés (mais 1 TD), et Ricky Williamsposte 24 maigres yards supplémentaires à la course. Flacco s’est donc retrouvé à maintenir les drives en vie de lui-même, avec 28/47, 300 yards, 1 TD et 0 INT. Il faut dire que Baltimore a un schéma de jeu tiré tout droit d’un manuel de 1950 : course, course et passe. Avec un tel schéma et un jeu de course qui n’avance pas, ça demande forcément à Flacco de se retrouver en 3e à finir à la passe. Mais c’est là où le match c’est aussi joué, comme nous le montre…
La stat du match qui dit tout : les Ravens ont dû joué 21 3e tentatives, ce qui en soit déjà énorme. Ce qui l’est encore plus, c’est qu’ils en ont converti 14, soit un taux de complétion de 66% incroyablement élevé pour un nombre aussi conséquent de tentatives. Résultat, les Ravens ont avancé sur le terrain et on finit par se mettre en position de marquer.
Encore une fois, la cible privilégiée de Flacco était Anquan Boldin qui a continué son effort suivant le match contre les Cardinals. Après l’expérience ratée Housh, enfin un WR de « seconde main » qui leur correspond. A côté de Boldin et de la production à base de dumpoffs de Rice (43 yards), deux autres noms se sont fait remarqués : Torrey Smith (ok logique) et Dennis Pitta (qui ?).
Pitta tout d’abord, 2e TE de l’équipe, a fait de l’ombre à Ed Dickson avec 5 catchs pour 46 yards. Cela vient principalement du fait que Cam Cameron avait mis en place un système de double protection/lecture rapide pour Flacco afin de contrer la pression de la défense de Pittsburgh. Ca lui a permis de se mettre en rythme en minimisant les risques de sack, et même si il a subi 3 sacks, il a su trouvé ses cibles, dont Pitta. Le 2e nom revient dans chaque match, celui de Torrey Smith. Il a tout été dans ce match : le receveur qui commet une faute sur la première action du match où Ray Rice pense marquer un TD de 76 yards; celui qui droppe la passe qu’il ne faut pas dropper dans la EZ pendant le drive décisif; et enfin celui qui attrape la passe de la victoire. Ray Lewis et compagnie se sont ralliés autour du rookie WR pour l’encourager depuis le camp à la suite de ses drops nombreux. Ils sont tous persuadés qu’il peut devenir une arme pour Baltimore; c’est le cas, et le fait que Flacco soit revenu vers lui peu après pour le TD victorieux est une belle marque de confiance. Mais dans le futur, il doit absolument faire compter chaque action car il n’aura pas toujours de seconde chance.
Derniers points sur l’attaque des Ravens : l’OL a fait un bon travail de protection autour de Flacco en sachant contenir les divers blitz envoyés par Dick LeBeau; comme par hasard, cette solidité retrouvée coïncide avec le retour du Guard Ben Grubbs. De plus, Marshal Yanda continue à être un très bon OL, et associé à Vonta Leach ils font un beau duo de terrassiers pour Rice. Et enfin, Billy Cundiff a réussi 3/4 en FG mais son raté aurait pu coûté cher.
Et pourtant, je répète, les Steelers ont sacké Flacco 3 fois par celui dont ils ne peuvent pas se passer : James Harrison. Auteur également d’un fumble forcé sur un de ses sacks qui a permis à Pittsburgh de mener 20-16, il est le coeur de la défense (bien assisté par Larry Foote), avec un Troy Polamalu partout à la fois comme à son habitude. Mais ça n’a pas suffi pour contenir l’attaque des Ravens jusqu’au bout, principalement parce que la défense de Pitt, et ce n’est pas nouveau, ne provoque pas assez de turnovers. 4 depuis le début de la saison, et sur ce match ils sont à égalité avec les Ravens (1 chacun). Avec le taux de 3e down converti des Ravens cité plus haut (66%), cela indique que les Steelers ont limité la casse mais n’ont pas su arrêter l’attaque adverse. Et le tableau s’assombrit encore quand on rajoute les deux interférences de passe (William Gay et Ike Taylor) qui permettent à Baltimore de continuer des drives qui marquent 10 points. Est-ce que les absences de LaMar Woodley et James Farrior ont pesé ? Peut-être, mais ça n’a gêné personne la semaine dernière quand les Patriots ont été battu.
Du côté de l’attaque, Ben Roethlisberger nous a fait une prestation habituelle entre ses passes laser et ses courses effrenées pour éviter les sacks. Il est même parvenu à rendre fous ses propres receveurs qui se sont téléscopés sur une improvisation et qui ont manqué la passe. Big Ben n’a pas été trop inquiété par la DL des Ravens principalement grâce à sa mobilité, et il n’a concédé qu’un seul sack. Il a arrosé à souhait comme il sait le faire, terminant à 20/37, 330 yards, 1 TD et 1 INT. Mais il est apparu frileux à quelques moments cruciaux du match : il a eu de la chance sur une passe qui file entre les doigts de Jameel McClain, dans le premier drive du 3e QT il amène les Steelers en zone rouge mais il lance une screen passe trop évidente et interceptée, et enfin sur le drive qui précède le dernier de Baltimore, la 3e tentative est perdue sur une mauvaise communication.
D’ailleurs à la suite de cette passe incomplète, Mike Tomlin a tenté un pari en prenant la pénalité de retard de jeu sur la 4e, sortant ainsi les Steelers d’un potentiel Field Goal. Son raisonnement était de punter (fait), coller les Ravens à leur zone d’enbut d’une manière plus efficace qu’un kickoff (fait), et profiter de la frayeur que James Harrison représentait pour que Flacco finisse en position foetale (eeeeeh… c’est là où il s’est trompé). Un pari osé qui malheureusement n’a pas marché pour le coach de Pittsburgh, et au final le FG manque aux Steelers.
Pour en revenir à Big Ben, il a manqué de soutien de la part de ses coureurs. Si le jeu de course avait été plus efficace, les Steelers auraient pu fermer le match à 20-16. Richard Mendenhall a totalisé 52 yards sur 13 portés et 1 TD, et Isaac Redman a été un non facteur à la fin du match. Les armes offensives se sont plutôt trouvé du côté des receveurs : le sophomore Antonio Brown a crevé l’écran avec 5 catchs pour 109 yards, Mike Wallace comptabilise 4 catchs pour 68 yards et 1 TD, et Heath Miller est à 5 catchs pour 73 yards. Un bon trio de receveurs qui ont aidé Big Ben a faire avancer la balle (on a même vu Jericho Cotchery !).
Finissons notre tour d’horizon avec la bestiole acharnée avec laquelle l’attaque de Pitt s’est frité toute la soirée. Il n’y a pas grandchose à dire sur la défense de Baltimore, elle a bien contenu le jeu de course, forçant les Steelers à passer par les airs. Elle a été au diapason en ce qui concerne les cartons, ce qui me fait dire que non seulement Ravens/Steelers est sponsorisé par www.dondorganes.fr, mais aussi par toutes les oeuvres de charité auxquelles la NFL reverse les amendes. Va y avoir un sacré nombre de sapins de Noel tounouvô toubô dans les chaumières. Terrell Suggs a justifié son titre auto-proclamé d’anti-BigBen avec l’interception sur la screen pass qui a tué un beau drive des Steelers, ce qui a amené les Ravens à prendre le large 16-6. McPhee et Kruger partagent le seul sack de Ben.
Au final, on se retrouve avec les Ravens qui l’emportent sur une série de petits détails qui ne semblent rien mais qui au final ont fait pencher la balance vers les corbeaux. Les deux équipes ont démontré (une fois de plus) qu’un match défensif peut être également fun si les attaques ne commettent pas des bourdes ou ne sont pas indigentes (LSU-Alabama, je vous regarde). Après on a tout à fait le droit d’aimer Packs/Bolts ET Ravs/Steelers !
Baltimore talonne maintenant Cincinnati en tête de l’AFC North (même record global mais un moins bon record dans la conférence) et avec un tie-breaker favorable contre les Steelers qui sont juste derrière. Quoth the Raven : « Nevermore »… I’d lose to the Steelers.
Et enfin, un sentiment personnel : Harbaugh a gagné, Harbaugh a sweepé, Harbaugh a sauté de joie… mais Harbaugh s’est calmé et est allé féliciter Tomlin. Heureusement que c’est John Harbaugh et pas Jim Harbaugh, sinon avec une claque dans le dos de Tomlin c’était le début de la 3e Guerre Mondiale et personne dans le stade n’en réchappait.

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