Analyse : San Francisco 49ers – New England Patriots (Septiis)

San Francisco 49ers 41  – 34 New England Patriots
Lundi 17 décembre, 2h20, Gilette stadium

« Kapernick bat Brady dans le froid »

En ce dimanche soir glacial à Foxborough, les Patriots accueillaient les 49ers dans un match d’une importance cruciale pour la qualification en play-offs. Le vétéran quasi-légendaire et MVP-esque Tom Brady contre l’inexpérimenté et prometteur Colin Kaepernick : l’ahttp://media.sacbee.com/smedia/2012/12/17/21/28/1hRIs0.Em.4.jpegffiche avait de quoi donner l’eau à la bouche. Nombreux sont les fans qui ont dû trembler et espérer tant cette partie – de niveau superbowlesque –  aura été riche en rebondissements et aura su rester indécise jusqu’à la toute dernière minute. Les fans des deux camps ont du passer par tous les états. Successivement le dépit, l’espoir puis la déception pour les fans de l’équipe du Massachussets contre la fierté (jusqu’à l’arrogance), la crainte et l’apaisement pour les californiens. Pour cette analyse, j’ai décidé de découper le match en trois phases distinctes, soit autant de physionomies différentes qui ont teintées le match de dimanche soir. Revenons dans le détail sur cette bataille qui restera certainement comme l’un des matchs de l’année.

Phase 1/3 : Les Niners déroulent

Cette première phase fut la plus longue du match, s’étendant du début de la partie jusqu’au milieu du troisième quart-temps. Elle a vu les Niners, des deux côtés du ballon, démonter littéralement et méthodiquement une équipe des Patriots méconnaissable en attaque et friable en défense. Dès le début du match, l’attaque rouge et or frappe fort. Le coordinateur offensif de San Francisco, Greg Roman, a décidé de passer majoritairement par la passe afin de surprendre la faible secondary des Patriots et ainsi éviter à Frank Gore de rencontrer trop souvent la solide rush defense des Patriots et notamment l’imposant Vince Wilfork qui veille au grain sur sa ligne défensive. Dès l’entame, chose surprenante pour cette équipe qui réalise en général des premiers quart-temps moyens, les Niners inscrivent un touchdown sur une pass de 24 yards catché par Randy moss, bien plus utilisé lors de ce match qu’à l’accoutumé. Le Field Goal inscrit par Gostkowski en début de 2ème quart-temps n’arrêtera pas la déferlante de touchdowns. Excepté Aqib Talib qui a été tout juste moyen tout au long de la partie, la secondary des Patriots a été dominée de la tête et des épaules par l’ensemble du corps de receveurs adverse et ce tout au long du match à l’image de A. Dennard à la ramasse http://www.boston.com/sports/football/patriots/extra_points/121712woodhead.jpgsur la plupart de ses covers. Il faut dire tout de même qu’ils n’ont pas pu compter sur leur coéquipier de la ligne défensive pour mettre la pression sur un Colin Kaepernick qui a eu tout le temps nécessaire pour trouver ses cibles tant sa ligne protectrice s’est montrée solide en comparaison aux semaines précédentes. Des réceptions de Walker (passe de 34 yards) et de Crabtree (27 yards) ajoutées à une course de Gore (la classique dont je vous parle chaque semaine, vous savez au centre de la ligne !!) et un Field Goal de David Akers  (une nouvelle fois très moyen ce soir) ont fini par porter le score à 31 – 3 avec 10min restantes lors du 3ème quart-temps. Si on en est arrivé là à ce moment là du match, c’est aussi que l’attaque de Tom Brady est passée complètement au travers de son début de match, bien contrôlée par une défense niners dont l’agressivité et le sérieux ne sont plus à présenter. Comme il l’avait annoncé, Aldon Smith a complètement fait exploser ce pauvre Nate Solder et obligé Tom Brady à procéder par des passes courtes et rapides. Ce dernier ne pouvant pas compter sur Rob Gronkowski (blessé) ne peut pas non plus s’appuyer sur Hernandez qui est parfaitement ceinturé en man to man par Patrick Willis. Lorsqu’il parvient à lancer, les passes de Brady sont trop souvent droppées par ses receveurs dont les mains semblent pétrifiées par le froid, Deion Branch en tête. Tom Brady terminera même la première mi-temps sur un total ridicule  – 70 – de yards gagnés à la passe.

Phase 2/3 : Tom Brady, ce rouleau compresseur

Avec 10 min restantes à jouer dans le 3ème quart-temps et un score de 31-3, les Niners changent alors radicalement leur façon de jouer, comme souvent lorsqu’ils sont dans cette situation, et décide de lever un peu le pied pour assurer le match… Pourquoi, alors que tous les voyants sont au vert, que la défense joue à son meilleure niveau et que l’attaque broie purement et simplement la défense qu’elle a en face, ne pas continuer à enfoncer le clou ? Cette décision de Jim Harbaugh a failli  coûter la victoire à son équipe. Plutôt aérienne depuis le début du match, il décide de faire passer son attaque le plus souvent au sol par l’intermédiaire de Frank Gore et Lamichael James. Dans ses conditions, la rush defense des Patriots les pousse systématiquement au 4th down et les contraint ainhttp://www.4ucaps.com/blog/wp-content/uploads/2012/12/colin-kaepernick-376.jpgsi à punter. C’est le moment que choisit Tom Brady pour faire parler la foudre et ramener à la vie son équipe – quasi-inexistante depuis le début de la partie. Doucement mais surement, l’attaque Patriot va prendre le dessus sur une défense des Niners erreintée par la succession des phases de jeu. Grâce à un Hernandez retrouvé et qui à ce moment du match commence à prendre le dessus sur un Patrick Willis étonnamment à bout mais surtout par l’intermédiaire d’un Danny Woodhead des grands soirs (les niners s’étant préparés certainement à plus de Ridley au poste de running), les Patriots vont se mettre en marche et réussir à revenir au score. 18 minutes, c’est le temps qu’il aura fallu à Tom Brady (1TD) pour recoller à 31-31, bien aidé par Woodhead (2 TDs) et Hernandez (1TD). Avec plus de 6 minutes restantes au chrono et une attaque de San Francisco qui n’avance plus – pas aidée il faut bien le dire par les fumbles à répétition de Kaepernick contractés lors de snaps hasardeux du centre Jonathan Goodwin – on se dit que les carottes sont cuites et que les Niners se dirigent vers une défaite qui pourrait les traumatiser pour le restant de la saison.

Phase 3/3 : L’orgueil californien

C’est pourtant à cet instant que l’ensemble de l’effectif de SF va se réveiller. Sur le drive suivant et moins de 30 secondes après l’égalisation de New England, Colin Kaepernick adresse une passe superbe pour Crabtree dont la course se termine dans l’en but adverse pour redonner un avantage inespéré a son équipe. Auteur de son deuxième touchdown du match, Crabtree montre que cette saison est celle de son explosion surtout depuis la montée en puissance de Kaepernick. Il achèvera ainsi son troisième match consécutif avec plus de 100 yards à la passe. De l’autre côté de la balle, la défense retrouve miraculeusement du jus. Les covers sont plus serrés, les hits plus virils, la pression sur Brady à nouveau présente, notamment par Ray Mac Donald, auteur d’un très bon match. Résultat : les Patriots sont bloqués et forcés à punter sur leurs possessions suivantes. Il n’inscriront qu’un Field Goal lors de la dernière minute ramenant le score final à 31-24 après le FG de David Akers intervenu quelques secondes plus tôt.

Colin Kaepernick, dont les stats ne sont pas exceptionnelles sur ce match (moins de 50% de complétions), a tout de même réussi à faire taire ses détracteurs en lançant 4 touchdowns et en battant lors de sa quatrième titularisation le monstre Brady. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce match laissera des traces indélébiles pour la fin de saison. Pour la course aux http://cdn1.sbnation.com/uploads/chorus_image/image/5137823/20121216_kdl_sj7_070.0_standard_400.0.jpgplayoffs déjà… Les 49ers vont pouvoir se présenter plus tranquillement à Seattle dimanche prochain puisque le match nul concédé contre les Rams les assurent de rester premier de la poule quelque soit l’issu du match. En revanche, les Patriots voit s’éloigner la bye-week dont vont pouvoir jouir les deux meilleurs premiers le l’AFC. Ce match laissera également des marques dans l’esprit des joueurs des deux équipes. Il ne va pas être évident pour Tom Brady & co de se projeter rapidement sur la prochaine confrontation après une telle désillusion. Heureusement, c’est les faibles Jaguars qui se dresseront sur leur route… Pas de quoi s’inquiéter à priori… A contrario, ce succès pourrait être un tremplin pour les Niners qui ont montrés, peut être plus que jamais cette saison, qu’ils avaient du caractère et le talent pour battre n’importe quelle équipe.

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