Analyse : Miami Dolphins – San Francisco 49ers (Septiis)

Miami Dolphins 13 – 27 San Francisco 49ers
Dimanche 9 décembre, Candlestick Park
« Kaepernick frappe au bout de l’ennui »

La moindre des choses que l’on peut dire, c’est que l’opposition que nous ont offert les Miami Dolphins et les San Francisco 49ers dimanche soir à Candlestick park ne restera pas dans les annales… Par ailleurs, le score final n’est pas forcément représentatif de la physionomie du match tant les deux équipes se sont données coup pour coup tout au long de cette partie peu spectaculaire et rare en action de classe. On a surtout vu les deux offenses ramer contre leur défense opposante. Si l’on s’attendait à voir Ryan Tannehill en difficulté face à la deuxième meilleure défense de la ligue, on pensait réellement l’attaque californienne capable de dominer la défense Dolphins dont la pass defense est habituellement à la ramasse. Cela n’a pas été le cas et la raison de cet échec tient d’une part dans le bon match réalisé par les cornerbacks floridiens qui ont plutôt maitrisés les WR rouge et or (mis à part Michael Crabtree, on le verra par la suite) et d’autre part par la pression imposée par la defensive line, Cameron Wake en tête.

Nous n’aurons eu que peu de choses à nous mettre sous la dent lors du premier quart-temps. Lors des premiers drives floridiens, la pression imposée par Aldon Smith sur Tannehill l’oblige à passer majoritairement par le sol par l’intermédiaire de Reggie Bush. Si les californiens ont souvent été mis en difficulté dans ce domaine de jeu en début de saison, ils sont intraitables sur ce plan depuis plusieurs semaines. Ce match n’échappe pas à la règle et Bush ne parvient pas à progresser, surveillé de près par Ahmad Brooks et Justin Smith qui l’attendent sur la ligne de scrimmage. De l’autre côté, de nombreuses fautes commises par la ligne offensive pourrissent les drives de San Francisco (40 yards gagnés en tout sur les 15 premières minutes). Dès la fin de cette manche, Ryan Tannehill comprend que son équipe n’avancera pas par les courses et s’en remet aux passes. Il parvient à réaliser de belles séquences en complétant des passes précises, principalement pour Davon Bess  qui peut jouir d’un marquage très laxiste de la part de la secondary Niners.

Ce long drive (plus de 8min de possession) se poursuivra jusqu’au début du deuxième quart-temps et sera stoppé par un sack de… Aldon Smith après un bull rush destructeur sur le left tackle J. Martin qui terminera l’action tout penaud sur les fesses. Ce sera l’occasion pour D. Carpenter d’inscrire un Field Goal des 28 yards (3-0).  A partir de ce moment du match, Colin Kaepernick va décider de se reposer sur Michael Crabtree pour tenter de gagner du terrain.Ce dernier réussira des catchs importants éliminant systématiquement ses adversaires en un contre un sur des feintes superbes dès lors qu’ils ne le bloquent pas dès l’instant où il touche la balle. Néanmoins ce drive se terminera par une course de Gore bloqué sur la ligne d’en but floridienne et un Field Goal de David Akers (3-3). Suite à un drive qui ne donnera rien pour Miami, on a pu assister à l’action la plus étrange du match. Punt des Dolphins, J. Freeny de Miami récupère la balle sur la ligne des 2 yards et dans son excitation marche sur la ligne d’en but…Résultat touchback… On assistera alors à une scène peu habituelle, ses coéquipiers s’en prenant ouvertement à lui… La mi-temps se termine sur un drive de San Francisco durant lequel Kaepernick enchaine les passes complétées sur 1st down, une nouvelle fois par l’intermédiaire de Crabtree qui est systématiquement libre de tout marquage et qui grapille de nombreux yards après reception. Néanmoins, Cameron Wake, dominateur devant l’étrangement fébrile Right Tackle Anthony Davis  poussera  SF au Field Goal (3-6 à la mi-temps).

Dès le début du troisième quart temps, on comprend que Jim Harbaugh a demandé à sa ligne défensive d’augmenter la pression sur Tannehill pour le contraindre à lancer rapidement.  Les deux équipes entrent à nouveau dans un round de jeu stérile durant lequel aucune des deux équipes ne parviendra à prendre le dessus. Le tournant du match interviendra avec 12 :15 restant à l’horloge. Sur un punt d’Andy Lee, Thigpen touche la balle sans parvenir à la controler et C.J. Spillman récupère la balle pour les Niners sur la ligne des 2 yards de Miami. Résultat : Touchdown Frank Gore par une course au centre de la ligne (un classique je vous dis !). Sur le Kickoff suivant, Thigpen veut absolument se racheter et réalise un retour canon de 56 yards pour ramener la balle dans le camp adverse. La défense des Niners va alors durcir le ton : un hit énorme de Willis, un plaquage cathédrale de Donte Whitner sur R. Bush et une ligne offensive contrainte au holding pour éviter les sacks d’Aldon Smith. Par rapport au début du match, les covers sont plus ressérés : Chris Culliver empechera Brian Hartline d’égaliser et Willis se charge personnellement du cas de Reggie Bush, utilisé plus dans le domaine aérien en deuxième période. En bref, un nouveau Field Goal de Miami ramenera le score à (6-13). Le drive de San Francisco qui suivit fut certainement le plus spectaculaire.  Avec l’absence sur blessure de Kendall Hunter et la mise à l’écart de Brandon Jacobs, Jim Harbaugh décide de donner sa chance à Lamichael James, choix de deuxième tour de la dernière draft. Il montrera de belles aptitudes et on se surprend déjà à rêver de ce que pourrait donner une équipe de SF avec Gore, Hunter et James (sans oublier Jacobs et Dixon) l’année prochaine. Le quart temps s’achevera sur une passe millimétrée de 60 yards de Kaepernick… ratée par Randy Moss…

Même si ses stats restent moyennes sur ce match (63 yards pour un TD), Gore réalise techniquement l’un de ses meilleures matchs de l’année… à l’image de cette course de 19 yards durant laquelle il évitera 5 tackles consécutivement en début de quatrième quart temps. En s’appuyant sur sa performance, SF parviendra à inscrire un nouveau TD à la course par Anthony Dixon (6-20). Miami réalise ensuite un long drive conclut par un superbe touchdown acrobatique du TE Fasano ! (13-20) Pour essayer de revenir dans le match, Tannehill tente alors des passes très profondes, en général bien couvertes par la secondary californienne ou bien gênée par le pression de la D-Line Niners. Finalement, Colin Kaepernick enfoncera définitivement le clou sur une nouvelle course de plus de 50 yards. 13-27 score final.

Au final, malgré le résultat, je trouve que ce match a été plutôt positif pour les Miami Dolphins qui ont montrés qu’ils sont une équipe d’avenir. Ne reste plus qu’à ajouter des WRs talentueux et à gagner en constance en défense et Ryan Tannehill pourra se targuer de mener une équipe compétitive. N’ayant plus grand-chose à espérer pour cette fin de saison, ils vont pouvoir essayer de finir au mieux. En revanche, j’ai trouvé ce match plutôt inquiétant pour les Niners. Après le revers subi face aux Rams la semaine dernière, on s’attendait à une réaction vive de leur part. Même si la défense a été très bonne comme souvent cette saison, l’offense a montré par moment des signes inquiétants d’incapacité. Colin Kaepernick n’a pourtant pas été mauvais, se montrant même plutôt adroit en complétant 18 de ses 23 passes. Le problème semble plutôt venir, si l’on écarte Michael Crabtree, de l’incapacité du corps de receveurs à trouver des solutions face à une défense sur le papier à leur portée. 0 réception pour Mario Manningham, 2 receptions pour Randy Moss et que dire des 4 yards glanés par Vernon Davis  qui de journée en journée semble s’écrouler depuis l’arrivée de Colin Kaepernick aux rennes de l’équipe. Les deux prochaines semaines vont être déterminantes… Ils vont se déplacer du côté de Foxborough pour affronter les Patriots puis jouer une finale de division à Seattle contre les Seahawks qui sortent de deux matchs impressionnants et qui pourraient les coiffer sur le poteau pour remporter la première place de la NFC West… Deux semaines qui s’annoncent d’ores et déja passionnantes.