Analyse : New York Jets – Seattle Seahawks (Supychou)

Ce match opposait une équipe pleine d’espoir depuis le début de saison, face à une équipe pleine de questions. Et une fois n’est pas coutume, l’espoir l’a emporté sur le doute. La course aux Playoff en NFC s’annonce de plus en plus difficile et indécise.

Grâce à cette victoire acquise assez facilement, les Seahawks continuent de marquer les esprits, notamment grâce à une défense impériale et une attaque imprévisible.
Bien que le jeu de Seattle soit basé sur la course, les Seahawks n’en sont pas moins dangereux dès qu’il s’agit d’utiliser le jeu aérien. Et à ce petit jeu, le rookie Russell Wilson démontre tout le talent que l’on a pu entrevoir depuis le début de saison. Bien que son jeu puisse sembler prévisible, Wilson n’est pas prêt de s’arrêter tant la réussite l’accompagne. Malgré une ligne offensive qui apparaît comme le point faible de cette équipe (encore 4 sacks concédés ainsi que de nombreuses pressions sur le QB), Wilson reste un adapte de la passe profonde. S’il fallait encore une preuve, les 3 TDs lancés lors de ce match (dont 2 par Wilson) le furent à plus de 20 yards chacun.
Wilson a parfaitement su gérer la pression et permet ainsi à son équipe d’acquérir une nouvelle victoire à domicile (5-0).

Pour réussir cette jolie performance, le jeune QB a pu compter sur ses 2 meilleurs receveurs, qui sont également ses cibles préférées depuis le début de saison. Et à cet exercice, Sidney Rice et Golden Tate sont de vraies menaces. Capables de prendre la profondeur et de catcher les balles en endzone, ils réalisent une nouvelle fois un bien joli match, se partageant les TDs (2 pour Rice sur 2 passes reçues; 1 pour Tate + 1 lancé), comme c’est le cas dès qu’il s’agit de passe depuis le début de saison (6 TDs chacun).
Et quoi de mieux pour réussir les longues passes et les play-action que d’avoir un jeu de course ultra performant, autour d’un excellent RB. C’est le cas pour Seattle, qui peut compter sur sa « bête » Marshawn Lynch, toujours aussi précieux au sol. Ce dernier a littéralement marché sur la défense des Jets, avançant aussi facilement qu’à l’entraînement pour finalement cumuler 124 yards et 1 TD précieux (ayant donné un avantage, définitif, à Seatlle).
Cette performance lui permet d’être le 2nd joueur à dépasser les 1000 yards cette saison, derrière l’inévitable Peterson.

Evidemment, la force de Seattle cette année, c’est sa défense. Aussi jeune que dangereuse, celle-ci nous a encore livré un match plein, limitant l’attaque des Jets à 185 petits yards.
Et s’il y a un joueur qui représente bien cette jeunesse talentueuse, on pense forcément au sophomore Richard Sherman, auteur une fois de plus d’un match énorme, un match à la Revis (toujours absent sur ce match pour blessure). Jamais pris à défaut et rusant le QB adverse, il finit le match avec 3 passes défendues dont une sublime interception où il laisse un espace à son vis-à-vis afin que le QB adverse lance dans cette direction pour finalement surgir devant le WR. Ajoutez à cela un sack et on peut dire qu’un nouveau shutdown corner fait son apparition en NFL…
Une fois de plus, la jeunesse était à l’honneur. Le rookie Bobby Wagner nous livre un match intéressant, stoppant toutes les courses sur son chemin et bloquant aisément le jeu au sol adverse. Il se permet même de finir meilleur plaqueur du match avec 9 plaquages. L’autre performance de la soirée est à mettre au compte d’un autre rookie, Bruce Irvin. Auteur de 2 sacks lors de ce match, il fut un des rares Seahawks à réussir à mettre une bonne pression sur le QB adverse.
Cette défense risque d’être la terreur de la NFL dans les années à venir tant les joueurs qui la composent sont jeunes et talentueux (notamment la secondary où la moyenne d’âge des titulaires est de 25 ans).

De l’autre côté, les supporters des Jets se demandent encore comment leur HC peut continuer de faire confiance à un Mark Sanchez toujours autant dépassé et imprécis.
Pourtant, il fut bien aidé par sa ligne offensive (et c’est plutôt rare ces derniers temps) qui lui permit de rester aisément dans sa poche, espérant que leur QB trouve ses receveurs. Malheureusement pour New York, ce fut loin d’être le cas. Incapable de marquer le moindre TD (et même pire, lançant une nouvelle interception en redzone), Sanchez était perdu sur le terrain. Ses pauvres 41% de complétion (et seulement 22 passes tentées alors que les Jets ont été menés quasiment tout le match) risquent de bientôt sonner le glas du « franchise » QB des Jets. Le problème de Sanchez, c’est qu’il n’est pas que défaillant dans les longues passes, il l’est surtout sur les courtes (5 réussies sur 11 pour 28 yards sur les passes de 5y et moins). Et c’est ce qui est sûrement le plus inquiétant.
Un nouveau non-match de notre cher Sanchez, qui, s’il ne perd pas sa place au profit de Tebow risque de ne pas passer l’inter-saison.

Du côté des receveurs, pas grand chose à espérer lorsque son QB est incapable de lancer une balle correctement. Jeremy Kerley continue de porter à lui seul (c’est pour dire) les espoirs d’une franchise (et ce malgré un fumble lors du match), et ses maigres 57 yards font de lui le meilleur de son équipe à son poste. La perte de Santonio Holmes se fait cruellement sentir, où le second round Stephen Hill peine à confirmer les espoirs placés en lui, notamment à cause de drops trop fréquents.
Le souci, c’est que les Jets ne peuvent pas non plus se reposer sur le jeu de course… Avec un Shonn Greene (58 yards, 3,9y par portée) qui enchaîne les mauvaises performances (sauf rares exceptions contre une faible opposition) et qui ne parvient pas à avancer dès qu’il est touché (0 plaquage cassé sur ce match), cela devient très dur pour la franchise du New Jersey de gagner un quelconque match.

Pourtant, bien que la perte de Darrelle Revis fut un énorme coup dur, on aurait pu pensé que la défense aurait bien plus de mal que cela.
Essayant tant bien que mal de stopper l’attaque adverse, la défense eut principalement des soucis contre la course. Le front seven vieillissant n’aidant en rien les courses extérieures (31 ans de moyenne d’âge), la défense prit l’eau. Pourtant, la satisfaction du jour fut le pass rush, réellement efficace mais qui malheureusement est tombé face à un QB sachant courir et sortir de sa poche. Le vétéran Bryan Thomas fut le plus entreprenant, finissant meilleur plaqueur (7) et essayant continuellement de mettre une pression sur le QB adverse (un sack partagé).

Quant à la secondary, elle fut plutôt bonne sur les tracés courts, mais dès que les passes devenaient plus lointaines, elle eut beaucoup de mal à arrêter l’attaque adverse (un tiers de passes réussies pour plus de 20 yards).
Mais la bonne surprise du jour est le first round de l’an passé, Muhammad Wilkerson qui, en plus de finir meilleur plaqueur égalité (7 également) permit à son équipe d’y croire au début du match lorsqu’il retourna sur 21 yards jusqu’au TD, un fumble forcé. Outre ce fait de jeu, c’est principalement sa facilité à se défaire du marquage adverse afin de stopper le jeu de course qui impressionna.
Certains osent même déjà l’annoncer comme le digne successeur du grand Shaun Ellis.

Les petites stats en plus :
– Marshawn Lynch est le 2ème de la NFL, que ce soit en yards (1005), en yards par match (100,5) ou en portées (212).
– Mark Sanchez est le QB ayant lancé le plus d’interceptions en redzone cette saison (4).
– La défense de Seattle a limité l’attaque aérienne des Jets à seulement 5,6 petits yards en moyenne par passe.