Analyse : Détroit Lions – Jacksonville Jaguars (Onaam)

Détroit Lions 31 @ 14 Jacksonville Jaguars

A rugir de plaisir  …

C’est marrant, nous en discutions (vraiment) très récemment, mais il y a deux types d’analyses, celles qui font une synthèse du match en allant droit aux statistiques et aux actions importantes et celles qui se basent sur la chronologie du match, en commentant les drives les uns après les autres en évitant autant que possible ceux sans intérêt. Cette fois, je vais choisir le second type et croyez-moi, je vais en sauter des drives …..
Allez, rentrons dans le vif du sujet avec le premier quart-temps … voilà, c’est fini. Je plaisante à peine, l’information la plus importante de ce quart-temps étant qu’en deux drives, les Jaguars n’ont pas réussi à concrétiser un first down !!! Pendant ce temps-là, les Lions avancent, lentement mais sûrement. Mikel Leshoure et Matthew Stafford commencent à poser leur empreinte sur le match.

Le second quart-temps verra les joueurs de Détroit assoir leur domination sur ce match, le travail de toute une équipe étant conclu par un seul homme, Mikel Leshoure qui sortira du match avec de fort belles statistiques (70 yards en 16 portés pour 3 TDs), le tout quasiment réalisé en une seule mi-temps ce qui lui vaut d’être le premier joueur de la franchise à avoir couru pour 3 TDs en une mi-temps, une performance que même l’immense Barry Sanders n’avait réussi. Pendant ce temps-là, les Jaguars sont toujours à la peine et enchainent avec leur troisième drive sans first down avant de lancer une machine offensive poussive. Blaine Gabbert commence à trouver ses receveurs et Rashad Jennings, le remplaçant de Mojo, essaye de faire bonne figure. A la fin du quart-temps, après le troisième TD de Leshoure et avec un score de 21-0 pour les visiteurs, les Jaguars vont se faire une grosse frayeur, Gabbert étant intercepté par EriK Coleman avant que le jeu ne soit annulé suite à une pénalité pour « usage illégal des mains » de Young. Une alerte sans frais pour une offense peu en verve et un quarterback qui cherche des solutions.
Le troisième quart-temps commencera avec une attaque de Jacksonville et une confirmation, ils ne sont pas dans un grand jour. Le second quart-temps fut celui de Leshoure et de ses 3 TDs, celui-ci sera celui de Gabbert et de ses deux interceptions. Coleman, encore lui, assènera le premier coup dès le premier drive alors que Green portera le coup final à l’offense adverse en rendant le ballon aux Lions pour la fin du quart-temps et le début du suivant.
* Petite pause et état des lieux. 45 minutes viennent d’être jouées et les Jaguars sont décidément bien à la peine. Offensivement ils semblent complètement dépassés et incapables de trouver une solution au problème (ils apprennent la règle Détroit). Défensivement ils sont incapables de stopper la machine à gagner du yard qu’il y a en face. Les Lions eux ont réussi leur meilleur début de match de la saison. C’était un souhait du coach Jim Schwartz pour couper avec les habitudes de Détroit qui jusque là s’imposait en seconde mi-temps, un souhait respecté par les joueurs pour un résultat très satisfaisant. 21-0, c’est le score à ce moment du match, et il reste 15 mn aux joueurs de Jacksonville pour inverser la tendance, mais personne n’y croit vraiment, ces derniers ayant subi deux turnovers sur interceptions alors que justement le quarterback semblait reprendre pied.
A l’entame du dernier quart-temps ce sont les Lions qui ont la possession de la balle grâce à l’interception de Green. Une possession que sera profitable avec les 3 points supplémentaires marqués par Hanson sur un field goal de 42 yards (il en avait raté un de 47 yards au premier quart-temps). L’écart se creuse et les Jaguars ont désormais 24 points de retard et surtout, ils n’ont marqué aucun point. Et puis, la lumière … est-ce parce que les Lions ont commencé à gérer leur avance plus tranquillement ? Toujours est-il que sur le drive suivant des Jaguars Spurlock dé-lockera le compteur de la franchise de Jacksonville sur une passe courte plein centre de Gabbert pour un gain de 5 yards. Mieux, les Jags (notez que le petit nom n’arrive que quand le jeu s’emballe …) tentent la conversion à 2 points par Jennings qui ira en endzone. 8 points d’un coup, ils reviennent dans le match ou presque. A 8mn et 36s de la fin du match ils conservent une chance infime de rattraper les Lions avec 2 autres TDs suivis de conversions à 2 points. L’espoir fait vivre mais ne durera pas longtemps car après un drive de 81 yards ponctué par un nouveau TD à la course, cette fois de Joique Bell (73 yards en 13 portés pour 1 TD) et transformé par Hanson, les Lions reprennent 23 points d’avance à moins de 3 mn de la fin. « Acta est fabula » comme disaient les romains et ce n’est pas ce dernier TD des Jaguars par Justin Blackmon et sa tentative à 2 points ratée qui changera la donne désormais. Il reste 50 secondes de jeu et les genoux de Stafford toucheront la terre par deux fois pour laisser le temps s’écouler.
Fin du match donc, et victoire des Lions 31 à 14. Une victoire méritée dans un match complètement maitrisé où la franchise de Détroit a su prendre les devants dès le début. Un match que tout le monde du côté du Michigan espère être une référence, à commencer par Gosder Cherilus pour qui cette offense si elle joue comme cela chaque semaine n’aura que le ciel comme limite (c’est beau, je n’ai pas résisté).
Côté statistiques, il suffit de regarder les gains (434 yards contre 279) et surtout les moyennes de yards par jeu (6,4 contre 4,7) pour comprendre que ce soir les Jaguars n’ont pas fait le poids et ont été totalement étouffés. La possession de balle en témoigne aussi avec 35 minutes contre 25.
Pourtant, Gabbert ne s’en sortirait pas trop mal sans ses deux interceptions (27/38, 220 yards, 2 TD & 2 INT). Ses cibles sont multiples avec Shorts (3 rec & 56 yards), Marcedes Lewis (4/41), Robinson (6/41), Spurlock donc (5/35 & 1 TD) et Justin Blackmon (5/32) mais hélas aucune de suffisamment percutante pour bouger la défense adverse. Le jeu au sol sans Mojo et mené par Jennings ne parviendra pas plus à s’imposer (20 tentatives pour 64 yards). Malgré un sack par Selvie, la défense n’aura pas non plus su imposer son jeu et contrer l’attaque adverse, à commencer par Derek Cox malmené par Calvin Johnson et Paul Posluszny, pourtant meilleur plaqueur de son équipe mais trop souvent dépassé et en plus coupable de deux pénalités.
Du côté des Lions, Stafford (22/33, 285 yards) réussit un match plein, même sans TD à la passe. Calvin Johnson (7 rec pour 129 yards) mène la danse du côté des receveurs et prouve que quelques drops sur les matchs précédents cela ne transforme pas un grand joueur en flop. Derrière, Broyles (6/52), Scheffler (2/28), Young (2/20) et Joique Bell (3/36) qui complète ainsi son jeu de course ont permis à Stafford de grapiller les yards. A la course donc, on retiendra bien entendu Leshoure auteur d’une performance historique donc, mais aussi Bell certes moins décisif, mais plus conquérant. Une offense flamboyante qui a surclassé l’adversité. La défense, même privée des safeties titulaires n’a pas souffert outre mesure malgré des performances moyennes. Suh ayant quand à lui sans doute réalisé l’un de ses plus mauvais match de la saison et les seuls faits notables sont les deux interceptions de Coleman et Green ainsi qu’un sack de Jackson.

Les stats qui en disent plus long que tout le reste :
– Les Jaguars ont réussi un first down quand les Lions marquaient 3 TDs
– Calvin Johnson a eu le temps de réaliser 5 réceptions pour 99 yards avant ce premier first down.
Quand on réalise un aussi mauvais départ, impossible de prétendre gagner.

La stat qui fait mal à Jacksonville :
– Les Jaguars réalisent leur plus mauvais départ à égalité avec 2003. Une défaite contre les Colts en W10 établirait un nouveau record dont ils se passeraient bien.

La stat qui fait plaisir à Détroit :
– Matthew Stafford a passé les 10000 yards en carrière, il est le quatrième plus jeune quarterback à y arriver. Il est aussi le second plus rapide en passant la barre en seulement 37 matchs (Kurt Warner le devance avec 36 matchs).