Analyse : Buffalo Bills – New-England Patriots (NaHO)

Buffalo Bills 31 @ 37 New-England Patriots

Comment gagner, avec autant de pénalités ?

Si vous regardez les statistiques de ce match, une chose va vous sauter aux yeux directement : les Bills ont perdu, et pourtant, les Bills ont dominé ! Et ceux, dans presque tous les compartiments du jeu. Fitzpatrick est à 67.5% de complétion pour 337 yards, 2 TDs mais aussi une interception. Brady en face n’a réalisé que deux tentatives de passe en moins que son homologue, mais repart avec un pauvre 60.5% de complétion pour uniquement 237 yards et 2 TDs. Au sol, la paire Jackson-Spiller était toujours présente, Jackson sortant un énorme 80 yards et 2 TDs avec un average de 5 yards par porté, alors que Spiller ne marque aucun TD cette semaine, mais parcourt 70 yards en 9 carries, pour une moyenne de 7.78 par porté. De plus, chacun de ces deux joueurs ont reçu en plus 4 passes (61 yards supplémentaire pour Spiller, 35 pour Fred). En Face, Ridley a continué son petit bout de chemin avec 98 yards, 1 TD et une moyenne de 4.45.

Enfin, si on regarde l’efficacité des deux équipes dans les différentes phases de jeu, les Bills sont à 63% dans third down, 58 pour l’offense de Brady. Seul en redzone les locaux ont su s’imposer avec 80% de réussite contre 57, mais en goal to go la tendance s’inverse : 100% contre 66. Bref, avec les 481 yards net des Bills contre les 347 des Patriots que s’est-il passé ? La réponse à cette question se trouve dans la défense des Pats. Si celle des Bills a eu beaucoup de mal à trouver Brady, celle de Boston à su trouver son petit bout de chemin : 1 interception, 3 fumbles forcés, 3 sacks.

Maintenant, dans les faits, comment ça s’est passé ? L’une des premières choses que l’on voit dans ce match, ce sont les flags. Très rapidement, les Bills les enchainent. C’est plutôt étonnant, car jusqu’à maintenant, les Bills n’avaient reçu que 45 pénalités, ce qui en faisait la 6ème équipe la plus « gentille » de la NFL. Mais durant ce match pas moins de 14 flags ont été lancé à l’encontre des Bills, et voilà une autre raison de ce mauvais résultat. Ils ont donc réalisé deux fois plus de fautes que les Patriots (7) et plus de deux fois le yardage qui va avec (148 yards contre 73). Comprenez un match très laid de ce point de vu. Sur le premier drive des visiteurs, en 3rd&1, ce sont TROIS pénalités successives  qui ont été sifflé, donnant lieu à un 3rd&21 qu’ils n’ont pas pu concrétiser. Second snap de Brady, première passe, et première INT… et non.  Bryan Scott, le LB des Bills avait le ballon, mais le lache. Cette presque interception n’aurait pu avoir lieu sans le boulot de Dareus, qui arrive à couper la passe en direction de Wes Welker. L’avancé des Patriots est plus sage, mais de part un drop de Welker, et d’une seconde interception des Bills, une fois encore dropée (c’était Leodis McKelvin cette fois-ci) , elle ne pourra pas aller jusqu’à la zone finale. Ce sera un kick à la place. Mais les Patriots récupèrent très rapidement par un sack de Wilfork qui permet un fumble en même temps. Cette fois-ci Brady commence directement en Redzone, parfaite occasion de marquer 7 points. Mais une accumulation de flags et d’interférence fait avancer les Patriots sans que l’offense n’ait quoi que ce soit à faire. Puis Ridley fini le court drive.

Après ça les Bills vont avoir un long drive de plus de dix minutes, avec toujours quelques flags contre les bills, le premier contre les Patriots (on est au 2nd quart), mais avec une vrai avancé des Blancs. De leurs 10 yards, les voilà presque aux 10 des Pats,  et c’est encore la malédiction du mouchoir jaune : à ce moment là les Bills ont provoqué plus de flags que de First down (respectivement, 7 et 5). Le sack de Fitzpatrick mettra fin à ce drive, et c’est la formation de kick qui rentre sur le terrain et réduit un peu le score. Le drive suivant, Brady commence enfin à se laisser aller, et il a repéré le maillon faible de la défense des Bills : Nick Barnett, le MLB. Le pauvre a du s’occuper toute la soirée de Welker et Woodhead en particulier, et a eu énormément de mal à les contrôler. C’est simple, sur 9 passes où il était en couverture directe, il en a laissé 8 passé, laissant ainsi 102 yards au total au corps de receveurs de Brady, et un TD. Ainsi Brady libère enfin son bras, pas complètement tout de même, mais enchaine les complétions, et ça suffit pour avoir quatre nouvelles chances. Et Woodhead fini le travaille : le petit RB donne beaucoup de mal en ce fin de drive, à la passe et à la course,  tête-de-bois est très difficile à attraper et à bloquer. Il finira ce drive par une course de 15 yards, sans être touché par le moindre défenseur, dans la endzone. C’est son unique course de la soirée.
Fitzpatrick imite son adversaire et commence à débrider son bras aussi, utilisant à plusieurs reprise son grand TE, Chandler – qui en passant, ressemble beaucoup à Gronkowski. Et puis CJ et Fred s’occupe de finir le drive. C’est Jackson qui marque à la course, en fixant toute la défense sur la droite, et réalisant un spin pour partir de l’autre côté et avoir champ presque libre vers la endzone. 10@17 affiche le compteur.

Lors de ce match, ce qui a pu être pas mal contesté, c’est l’arbitrage. De chaque côté, un ou deux calls sont plus ou moins discutable. Pour illustrer mon propos, une action en cette fin de 2nd quart : Brady voit la défense arriver sur lui et décide de lancer deep sur Edelman 55 yards derrière la ligne de screemage. Mais le receveur n’arrive pas a fermer ses mains sur le ballon (alors que sa couverture ne pouvait plus rien faire). Pass interference sur Byrd est appelé. Byrd était entrain de couvrir Gronkowski ! Hors, la passe n’a pas été lancé du côté de Gronkowski, donc au lieu des 17 yards infligés aux Bills, on se saurait plutôt attendu à un Illegal contact de 5 yards. C’était la première faute de la défense des Bills, qui fait plutôt mal, puisqu’il s’agissait d’un third down. A peine quelques snap après, Brady retente une deep, pour la endzone cette fois-ci, et une nouvelle pass interference est appelé sur une action de Gilmore. Cette fois-ci, c’est 37 yards cash. C’est encore un call préjudiciable et surtout, discutable : pour que la passe interférence soit appelée, il faut qu’elle soit considérée comme catchable, hors le football atterri à une dizaine de yards derrière la endzone. Sur ce drive, l’offense des Patriots a avancé par elle-même de … 1 unique yard, et les voilà à un yard de la endzone par un cumule de 69 yards de pénalité envers les Bills. Vous vous doutez donc de ce que pensent les fans de Buffalo. Enfin, soit, voici une passe de Brady et Rob marque un nouveau TD donnant un peu plus d’avance à sa formation.

Les Bills remonteront d’un TD avant la fin du premier half après un drive très propre, sans faute de la part des Blancs – ça aide –  Stevie Johnson failli marquer, mais se fait sortir en plein air par Dennard de la endzone. La seconde tentative sera la bonne, Chandler est seul dans la endzone, il en faut pas plus au QB pour le trouver.
Le second half commence sur le même schéma, de petits gains par les RBs et quelques passes courtes de Brady, jusqu’à ce que celui-ci finisse par se faire sacker. Pareillement, les Bills gardent le même schéma : celui d’offrir des yards à coup de mouchoirs. C’est comme àa que Powell fini par punter dans sa propre end-zone, et que, renforcé par une énième pénalité, les Patriots arrivent directement sur les 39 yards des Bills. Et puis voici la endzone et Brady est dans la panade, proche du sack, hop petite screen pour Woodhead, court petit court. Touchdown. C’est la première fois que Danny Woodhead réaliser un TD en course et en passe dans un même match de carrière.

Les Bills se réveillent, Fitzpatrick en shotgun élève son jeu, varie les cibles et avance. Un 4th down tente de les stopper à 27 yards de la end zone, ils tentent. Réussissent aussi, 70 yard d’avancé seront fait avant de revenir dans le mauvais schéma de la pénalité, 5 yards pour False Start. Mais c’était un first and goal, puis un second, un third et … Touchdown Fred Jackson ! 24-31. On arrive à la fin de cet avant dernier quart, les Pats repartent en offensive, en mode no huddle Brady mettera la pression avec quelques petites passes et surtout une très belle avancé de Ridley sur une course de 24 yards.

On change de côté, et les Pats finissent rapidement leur drive, bloqué sur les 30 yards, et c’est le kick. Une fois encore, après le kick-off, il y a une pénalité, et les Bills commencent loin, sur leurs 6 yards. Ils avancent, plus ou moins rapidement, jusqu’à ce que New England enchaine 2 pénalités pour 5 et 15 yards, on arrive alors dans la zone Patriots. Une feinte, une seconde, et Fitzpatrick donne finalement à C.J. qui enclenche le moteur et ramène les Bills à 13 yards de la endzone. Mais voilà l’une des deux actions qui coute peut être le match aux Bills : Jackson court le reste, s’étale au dessus de la ligne de endzone, et dans les coups d’épaules pour gagner le dernier yard, lâche le football, il est recouvert par Arrington. Voilà donc Brady sur ses 1 yards, position délicate et peu confortable. Brady tente, Brady tente, Brady tente, Mesko punt. Il reste 9 minutes à jouer, tout est faisable, et Mayo fait la bêtise de donner 15 yards ajouté aux 14 déjà glanés par CJ. Ils sont donc déjà en redzone, et CJ refait une course de 11 yards, il n’en reste plus que 5 ! Après 3 tentatives (et une pénalité) c’est Jones qui reçoit une gentille passe entre les mains pour faire revenir les Bills à 3 points. Les Pats vont tenter d’écouler le temps, Ridley va être largement mis à contribution et ils vont écouler presque 6 minutes pour arriver dans les 10 yards des Bills mais finalement kicker. Il reste 2 minutes, les Bills remontent, Passe sur Jones et … Fumble ! Non, c’est une incomplète, mais malheureusement, c’est aussi une blessure pour le receveur. Après un time out pour injury dans les 2 minutes warning, le QB a la pression, lance gauchement à son RB, qui slalom et fini par se prendre un triple hit qui lui fait perdre le football : ce fumble là est validé lui, mais recouvert par son équipe. Par contre, une fois encore, le joueur est blessé… Après ça, les Bills arrivent en redzone, à 30s de la fin, tentative de TD, raté une fois, intercepté la seconde. La trajectoire était beaucoup trop basse, le receveur attendait le football en fond de endzone, c’est Graham qui la réception à l’entré de celle-ci : un genou à terre, touchback, kneels. Game over. Ca, c’est la seconde erreur qui, si évité, aurait pu changer totalement la finalité du match.

Les petits trucs en plus :
-Fitzpatrick est maintenant le 6ème QB des Bills à dépasser les 10 000 yards à la passe.
– C’est la 12ème défaite d’affilé des Bills au Gillette Stadium.