Analyse : Atlanta Falcons – Tampa Bay Buccaneers (Supychou)

On pouvait s’attendre à un gros match indécis, entre une équipe qui revenait en pleine forme (Tampa Bay avec 4 victoires consécutives) et une équipe qui semble toujours plus armé pour le SuperBowl (Atlanta avec 1 seule défaite). Et si l’on peut qualifier ce match d’un adjectif, c’est bien « indécis », les deux équipes faisant le yoyo tout au long du match.

Le match de Matt Ryan aurait pu être brillant, tant il a maîtrisé son sujet. Seulement, son très bon match fut entaché d’une malheureuse interception. Mis à part cette erreur, Ryan a répondu parfaitement aux attentes placées en lui suite à son match horrible de la semaine passée (5 interceptions!). Bien aidé par une ligne offensive excellente (notamment un Tyson Clabo au sommet de sa forme, empêchant toute pression sur son QB), le QB d’Atlanta enchaîna les bonnes passes, avec comme point culminant ce TD de 80 yards de Jones. Et comme prévu, la 2nde attaque aérienne a martyrisé la dernière défense contre la passe de la NFL, amputée de ses 2 CB s titulaires (Talib parti aux Patriots, Wright blessé). Pour preuve le taux de complétion impressionnant réalisé par Ryan, 81%…

La question que beaucoup de monde se pose est : que ferait Ryan sans une OL aussi bonne (quoique ce soit pareil pour la plupart des QBs) mais surtout sans un corps de receveurs aussi exceptionnel ?
Evidemment, avec un playmaker comme Julio Jones, cela aide. Surtout lorsque celui-ci est dans un très bon jour, finissant meilleur receveur de son équipe (147y, 6 balles reçues sur 9 envoyées en sa direction). Et que dire de l’apport du meilleur TE de la NFL (voire de tous les temps) ? Tony Gonzalez, bien que bientôt retraité, continue d’être impressionnant avec ses mains plus que sûres (aucun drop encore une fois). Rajoutez à cela un Top WR en la personne de Roddy White et vous avez ce dont tous les QBs de NFL rêvent : une attaque aérienne flamboyante. Et pour le coup, heureusement qu’Atlanta a la chance d’avoir cette puissance aérienne quand on voit la difficulté qu’ils éprouvent au niveau du jeu au sol (bien que pas aidé sur ce match contre la meilleure défense contre la course de NFL). Ce n’est pas Michael Turner et ses pauvres 1,7y par portée (en 13 portées) qui vont aider à ce niveau. Heureusement que le backup Jacquizz Rodgers a un peu relevé le niveau (49y et 1 TD en 10 portées)…

Défensivement, ce fut presque parfait (et malgré ce score serré).
Contre la course, Atlanta a pu compter une nouvelle fois contre son front seven, ultra efficace et contrant parfaitement les courses du talentueux RB adverse (seulement 2,4y par portée). Stephen Nicholas fut le point culminant, stoppant grand nombre de course et finissant meilleur plaqueur de son équipe (7 plaquages). Mais là où la défense d’Atlanta fut intransigeante, c’est réellement contre le jeu aérien. Autour d’un Dunta Robinson omniprésent, que ce soit contre la course (6 plaquages dont 1 pour perte et 1 sack) ou contre la passe (seulement 1 passe autorisée pour 10y). Impérial, il a éteint son vis-à-vis.
Et son compère Asante Samuel n’a pas à rougir non plus. Autorisant seulement 2 passes, il a surtout permis à son équipe d’éviter les gros gains encaissés, détournant notamment 2 passes dangereuses (le seul point négatif pouvant être ces 2 interceptions faciles ratées). Malheureusement pour les Falcons, leurs 2 CBs se sont blessés dans le 3ème quart-temps, correspondant (bizarrement) au moment où la défense fut fragilisée et encaissa plus de la moitié des points pris lors de ce match.

La journée ne fut pas aussi souriante pour l’autre QB du match.
En effet, Josh Freeman éprouva de grandes difficultés à se connecter avec ses receveurs, manquant même des passes « faciles » (notamment une passe trop haute pour Williams qui aurait pu faire très mal à Atlanta). Pourtant pas mis sous pression plus qu’à l’habitude, il ne réussit pas une seule fois à lancer un TD, chose plutôt rare pour lui (tout simplement la 1ère fois de la saison). Les quelques fois où il fut sous pression, Freeman n’a pas eu la lucidité suffisante pour trouver ses receveurs et se sortir du mauvais pétrin dans lequel il était (seulement 3 passes réussies sur 9). Pas un match horrible de Freeman mais loin d’être un match suffisant pour permettre à son équipe de relever le challenge offensif proposé.

Evidemment, si leur QB n’a pas brillé, les receveurs de Tampa Bay ont également éprouvé certaines difficultés. Seul le grand Vincent Jackson est parvenu à se montrer un peu lors de ce match, cumulant 96 yards, principalement sur des passes au milieu du terrain (forcément, lorsque les CBs adverses sont en état de grâce). L’autre receveur dangereux de l’équipe, Mike Williams, n’a pas réussi à se montrer ni même à se démarquer de son vis-à-vis. Avec une cible en moins pour Freeman, ce fut de suite plus difficile. Le jeu de course n’a pas plus été transcendant. Bien que mené par l’excellent rookie Doug Martin, ce dernier a eu du mal à éviter les plaquages comme il sait le faire. Il marque tout de même 2 TDs d’1y mais ne termine le match qu’avec 50 yards courus, pourtant en 21 portées. Pas suffisant cette fois-ci pour porter son attaque et la faire avancer convenablement.

La défense de Tampa Bay a connu du bon, et du moins bon. Le moins bon, sa secondary. Beaucoup efficultés éprouvées àerer les receveurs adverses, l’absence d’Eric Wright et la perte d’Aqib Talib faisant beaucoup de mal à cette défense, déjà pas très bonne lorsque ces deux joueurs étaient présents. Petite satisfaction tout de même du côté de Ronde Barber (comme bien souvent), qui fut primordial à son équipe, lui évitant de prendre l’eau grâce à ses 8 plaquages (dont 1 pour perte) et à son interception (qui a permis un FG). La NFL risque de vraiment perdre beaucoup de grands joueurs l’an prochain…
Le front seven a été mi figue-mi raisin. Le pass rush a eu du mal à se mettre en place, où seul Daquan Bowers a réussi à mettre un peu de pression sur le QB adverse (et quand on dit un peu, c’est vraiment un peu : 2 pressions). Heureusement, les Buccaneers ont été bien meilleurs contre la course et confirment leur supériorité en NFL à ce niveau-là. Emmenés par leur révélation, le rookie Lavonte David (meilleur plaqueur de son équipe avec 8 plaquages dont 1 pour perte), ils ont réussi parfaitement à bloquer les courses adverses, ne laissant qu’un seul gros gain à la course (et encore, tout est relatif avec un gain de 20y).
Au final, un match propre du front seven, qui devra ajouter un peu plus de pass rush lors du prochain match afin d’aider sa secondary.

Les petites stats en plus :
– 7ème victoire pour Atlanta par 7 points ou moins.
– 210ème match d’affilée et 47ème interception pour Ronde Barber.
– Selon les stats, Atlanta aurait 55% de chances d’aller au SuperBowl (par rapport aux équipes ayant 10 victoires ou plus en 11 matchs).