Analyse : Indianapolis Colts – Tennessee Titans (Supychou)

 

Une bonne vieille rivalité intra-division comme on les aime. Malgré le peu de points marqués, les deux équipes se sont rendues coup pour coup en attaque comme en défense. Et au final, c’est encore les Colts qui l’emportent grâce à un joli comeback.

Au fil des semaines, on se rend compte que les Colts ont bien fait de faire confiance à Andrew Luck pour remplacer le grand Peyton Manning.
Le 1st pick overall de la dernière Draft se montre de plus en plus décisif dans les victoires de son équipe, bien aidé il faut le souligner par un WR monstre.

Sur ce match, Luck a rarement fait les mauvais choix, pourtant peu aidé par son Oline. Mais voilà, Luck sait lancer, Luck sait rester dans sa poche et surtout, il sait courir pour sa vie lorsque c’est nécessaire. Et là où la maturité de Luck se fait ressentir, c’est lorsqu’il doit courir pour éviter d’être sacké et que, comme peu de QBs en NFL, il arrive tout de même à garder la tête froide et lancer des balles propres en direction de ses receveurs. Et c’est tant mieux pour les Colts qu’il évite les mauvaises décisions car les rares fois où c’est le cas, cela se transforme en une très mauvaise décision (son seul mauvais lancer s’est transformé en interception lors de ce match).

Un bon match de Luck, où la précision (68% de complétion) et la réussite (1 TD en OT) furent au rendez-vous. Pour arriver à cela, Luck évite de tenter des big play dangereux et se contente de passes courtes et de screen pass (c’est d’ailleurs sur l’une d’elle que Vick Ballard marque, grâce à une pirouette magnifique, le TD de 16y en OT), très efficaces pour gagner des first down et faire avancer son équipe.

Le fait est que Luck n’est pas le seul à faire gagner des matchs. Et je dirais même qu’il a la chance d’avoir à ses côtés un des receveurs les plus sûrs niveau mains de la NFL, en la personne de Reggie Wayne.
Encore une fois impressionnant lors de ce match, Wayne peut se permettre d’attraper les balles quelque soit sa position. Que ça soit en l’air, sur le côté, au ras du sol ou encore entre plusieurs défenseurs, Wayne est toujours présent et ne rate que rarement la balle. Il finit ce match en tant que leader dans tous les compartiments du jeu, que ce soit en réceptions reçues (7), yards effectués (91y) et même passes en sa direction (11).
En plus du talent indéniable de Wayne, sa présence aide fortement le jeu au sol des Colts. Ainsi, avec l’attention des défenseurs adverses, il a permis à son équipe de faire un très bon match à la course où Donald Brown a fait un match plutôt intéressant, cumulant 80 yards en 14 portées (soit un excellent chiffre de 5,7y en moyenne).

La défense des Colts fut présente pendant tout le match, sans être impressionnante pour autant. Seul Jerrell Freeman sort du lot, cumulant 14 plaquages mais étant surtout sur tous les fronts de la défense. Là où il a le plus impressionné fut contre la course. Auteur de 6 stop run, il a permis à son équipe de contenir le RB adverse à de courtes courses (14y étant la plus longue course).
Le souci, c’est que la Dline n’a pas été au rendez-vous, le pass rush non plus. Les DT des Colts ont souvent été contenus par la Oline adverse, ne réussissant pas à stopper le RB. Et les pass rusher de l’équipe furent inexistants. C’est simple, à eux deux, Jerry Hughes (remplaçant de Robert Mathis blessé) et Dwight Freenay cumulent… 1 plaquage (qui fut 1 sack de Hughes). Incroyable et impensable, surtout lorsqu’on connait le talent de Freenay.

Du côté des Titans, on se demande encore comment ils ont pu laisser échapper ce match tant il était entre leurs mains depuis le début. Le coup de « chance » évoqué plus haut vient du fait que sur le drive égalisateur des Colts, un fumble non signalé, mais surtout non revisionné par les arbitres évita aux Titans de reprendre la possession du ballon dans le camp adverse.
Mais bon, les Titans auraient pu s’éviter cela en se mettant à l’abri plus rapidement et si leur K Bironas n’avait pas manqué un FG facile.

Pourtant, Matt Hasselbeck a sorti un bon match. Peu d’imprécisions, bien aidé par son Oline (pourtant amputée de son meilleur joueur, le T Michael Roos), il trouva ses receveurs plutôt facilement. Sauf, malheureusement pour Tennessee, lorsqu’il s’approchait de la endzone adverse.
Là où il n’eut pas de chance, c’est que par deux fois, il trouva ses receveurs en endzone, mais annulés à cause d’une passe interférence offensive.
Dans le même registre que son collègue adverse, il ne força pas les passes, évitant de tenter des big play et se contentant de lancer parfaitement dans les mains de ses receveurs avec, le plus souvent, des passes courtes sur les extérieurs, ses receveurs prenant le dessus sur les Defensive Back adverses.
Il finit ce match avec 76% de complétion (22/29) pour 236 yards et 1 TD. Des stats que les Titans espèrent continuer à voir.

Et à ce niveau là, c’est Nate Washington qui s’en sort le mieux. Rarement pris à défaut, il permit à son équipe de glaner plusieurs first down importants, faisant parler son placement et sa puissance. Ceci lui permit, à l’instar de Wayne, de finir meilleur receveur de son équipe dans tous les compartiments (5 passes reçues sur 6 pour 69 yards). Le rookie du first round Kendall Wright a encore montré que l’équipe pourra compter sur lui dans les années à venir, réussissant plusieurs catch difficiles dont le plus important dans la endzone, le long du terrain et au dessus de la tête de son vis-à-vis. Un joueur à surveiller du coin de l’oeil.
Niveau jeu au sol, on commence à penser qu’on commence vraiment à retrouver le vrai Chris Johnson. Avec ses 99 yards en 21 portées, Chris Johnson a permis à son équipe de gagner du terrain aux bons moments. Retrouvant ses cut qui ont fait sa gloire, CJ2K évita de nombreux plaquages pour gagner quelques yards supplémentaires.
Cependant, même s’il est sur le retour, ce n’est pas encore le Johnson au top de sa forme, trouvant les espaces parfaits pour faire de longues courses gagnantes (sur ce match, il a notamment choisi de revenir vers l’intérieur sur une course alors que l’extérieur semblait libre pour le TD).

La défense des Titans a été plutôt bonne (surtout en comparaison au match de la semaine passée face aux Bills), notamment le front seven. Un des joueurs le plus en vue au niveau du pass rush fut Akeem Ayers, omniprésent sur ce match. Auteur de nombreuses pressions sur le QB adverse, il réussit un match plein avec 7 plaquages (dont 1 sack) et une passe détournée. Quant à lui, le LB Colin McCarthy a fait un très bon match, contenant bien les RBs adverses. Il revient peu à peu à son niveau de l’an passé, cumulant 11 plaquages dont 2 pour perte.
Mais le joueur qui a le plus impressionné sur ce match du côté des Titans est leur ProBowler Michael Griffin. En difficulté depuis le début de saison (déjà 12 plaquages manqués), il a été extrêmement précieux sur ce match et aurait pu provoquer de nombreux turnovers. Il a forcé 2 fumble (non recouverts), il a effectué une interception ô combien importante dans sa endzone et a magnifiquement bloqué un FG juste avant la mi-temps, qui malheureusement n’a pas permis à son équipe de marquer un TD en le recouvrant. Et il faut ajouter à ça une présence qui s’est faite ressentir dans le backfield, avec 8 plaquages.
Un Griffin au meilleur de sa forme sur ce match, sûrement ce dont les Titans ont besoin pour gagner à nouveau des matchs à l’avenir.

Les petites stats en plus :
– Avec ses 2 FGs réussis, le K Rob Bironas devient le meilleur marqueur de la franchise avec 201 FGs.
– Le TD à la passe de Matt Hasselbeck pour Wright fut le 200ème de sa carrière (32ème joueur de NFL à y arriver).
– Andrew Luck est le 1er rookie depuis 2004 (et le 5ème en tout) à gagner son premier match allant en OT à l’extérieur.