Analyse : Broncos @ Chargers (NaHO)

Broncos 35 @ 24 Chargers

 

Affiche très importante que ce Broncos@Chargers. L’affiche entre les deux favoris pour l’AFC West oppose les Chargers, 3-2, et a une victoire d’avance sur tout le monde, aux Broncos 2-3, juste derrière, qui espéraient bien revenir à égalité et même prendre la première place grâce à cette victoire intra-div. Ce MNF (Monday Night Football) aura été finalement très partagé, chacune des équipes enchainant les erreurs à ne pas faire et chacune aura eu le droit à son half.

Début de match par un kick-off de la part des visiteurs et donc d’un premier drive par les Power-Blues. Le match commence rapidement par une prise de risque de Rivers avec une longue passe sur un Robert Meachem couvert par deux blancs, notamment un Harris qui frôle l’interception, alors que Meachem saute précocement, bien loin du football. Et puis c’est au tour de Gates, totalement ouvert, mais qui ne parvient pas a refermer ses mains sur le ballon. S’en suit un punt et l’entrée de Manning et son O-team. Comme l’équipe locale, les Broncos n’atteindront pas le first down et rendront eux aussi le football rapidement. Mais une fois encore, un drive inutile. Philip Rivers a du temps, mais semble effrayé par un Miller un peu trop pressant à son goût. Résultat, Rivers lance le football de manière très peu convaincante, si ce n’est de manière amateur, ne laissant aucune chance à Royal de la capter. 5 minutes de jouées, et c’est déjà le troisième punt de la soirée.  Mais celui-ci sera fumble par Trindon Holliday, le tout nouveau joueur venant des Texans, qui jouait là son premier match. Et ce sont les Chargers qui récupèrent par Donte Rosario. San Diego a donc le droit à une nouvelle chance, et sur les 17 yards des Broncos. Mais comme souvent, les Chargers plient en Redzone et n’arrivent pas à atteindre la terre sainte. Cela permettra tout de même de voir les trois premiers points du match d’un Field Goal. Après avoir kické, Novak réalise le kick-off, et les Broncos nous montrent toute l’étendue de leur special team : le football atterrit devant Omar Bolden, qui décide d’attraper le football et de courir pour gagner du yardage. Il en aura a peine parcouru quelques uns lorsqu’il reçoit un tackle qui lui fait lâcher le ballon. Le fumble est une fois encore recouvert par un bleu, et Rivers a encore une série de 4 tentatives en redzone ! Pour le first, Rivers utilise la même tactique que tout à l’heure, c’est-a-dire envoyer Mathews au charbon, et puis il trouvera son TE star, qui arrivera à s’étendre de toute sa hauteur et de son expérience pour faire passer le football au dessus de la ligne de endzone. Manning est de retour, s’empare d’un first down, mais pas de deux… Du côté des bleus, l’offense laisse beaucoup de carries pour son RB1, mais après un false start dû à Rivers –oui oui, Rivers le QB – il tente sa chance par les airs et complète avec Floyd pour une passe de 25 yards, ce qui amène les bleus dans le terrain des Broncos. Rivers va même retenter sa chance sur Gates qui va parcourir quasiment la même distance. L’offense semble efficace, même si elle a déjà donné quelques pénalités. Trop de pénalités d’ailleurs, qui s’accumulent en cette fin de quart : un 1st&20 n’aura avancé que de 9 yards en deux tentatives avant de se reprendre 5 yards de pénalité (3rd&16) puis 9 yards pour un 3rd&25 a cause d’une offensive pass interference de Gates. Dans ces conditions, il est difficile d’avancer, plus encore d’atteindre la endzone. Et comme l’attaque a bien reculé, c’est finalement un punt qui va clore ce drive qui met fin au premier quart.

Manning retrouve enfin le football, sur ses 3 yards. Situation difficile dont le 18 se sortira en faisant une screen sur McGahee. Il va d’ailleurs réitérer l’action et atteindre enfin la seconde moitié de terrain. Mais pour les Broncos aussi les pénalités sont mortelles, et c’est le punt. Les Chargers recommencent sur leurs 10 yards, et une fois encore le mouchoir jaune vole, pour pénaliser une fois encore le quarterback des locaux, puis la défense. Ces pénalités hachent vraiment le match, et ce sont surtout les joueurs offensifs qui sont signalés. En tout dans ce match, 19 pénalités ont été accumulées, soit 81 yards contre les Broncos et 64 contre les Chargers. Finalement Rivers trouve Gates qui atteindra le first down, malgré l’enchainement de pénalités. Petite bagarre, autre lot de pénalités, et les Bolts sont sur leurs 44 yards. Rivers tente directement la deep sur Antonio Gates à 10 yards de la endzone. Gates attrape le football d’une main, essayant de bloquer Jim Leonhard de l’autre. Mais le safety a glissé sa main entre le football et Gates, et arrive à arracher la balle à Gates. Bizarrement Leonhard ne pense pas l’avoir interceptée et fête sa victoire en lançant le ballon au sol au lieu de courir pour un gain, geste qui sera pénalisé par l’arbitrage d’un delay of game de 5 yards. Après un first down, Manning trouve Decker, tout seul, qui attrape et court avec le champ totalement libre. Et il tombe. A l’image d’un Thomas qui peut fumble le football alors qu’il n’y a pas un défenseur à moins de 5 yards, Decker lui tombe sur la ligne des 40 yards alors que la redzone lui ouvrait les bras. Quelques passes plus tard, Jammer donne un cours à Decker sur comment courir avec le football alors que le corner back intercepte une passe totalement ratée d’un Manning sous pression. Le QB voulait trouver Matt Willis, en pleine course, ne pensant pas que la passe serait si courte. Seul Jammer semblait l’avoir vu venir, et après une course de 80 yards, il inscrit 6 nouveaux points au tableau. Peyton récupère le football, mais n’arrivera pas à avancer et San Diego, en plein momentum, récupère. Et c’est encore avec Gates que Rivers va réussir à compléter. En ce premier half, la paire semble avoir retrouvé ses marques d’antan. Le 85 finira avec une très belle fiche de 6 catchs, 81 yards et surtout, 2 TDs, mais sera quasi invisible du second half, avec uniquement un catch de 13 yards. L’offense de Rivers se rapproche, et les Broncos utilisent leur premier time out pour réorganiser la défense rapidement. Et puis les Chargers vont les imiter, à 47 secondes de la fin du quart temps, et à 25 yards de la endzone. On va même avoir le droit de voir Battle pour la première fois du match. Le RB qui a été RB1 il y a quelques semaines, à largement été rétrogradé contre les Saints, et plus encore contre ces Broncos, avec seulement deux carries, pour 3 yards d’avancée. Et puis les Chargers rentrent en endzone, et Antonio Gates met sont deuxième touchdown. Simple efficace, le score est sans pitié pour les visiteurs ; 24 -0. Le premier half est pour les Chargers, qui, sans être exceptionnels, ont profité de la double erreur de la special team des Broncos et de la connexion retrouvée entre Rivers et Gates. De son côté Mathews a droit à de nombreux carries (22 sur le match, plus 4 passes réceptionnées) mais permet une avancée beaucoup plus restreinte avec une moyenne de 3.36 yards par porté de balle sur le match. Rivers pour sa part a pris du temps à se chauffer, mais a su ajuster ses passes après les premiers drives. Par contre il a trouvé beaucoup moins de cibles que dans les premiers matchs de la saison, cette première moitié était quasiment du full-Gates entrecoupée de Mathews. De l’autre côté, Manning est loin d’être inefficace, mais ne prend pas non plus de risques. Entre sa special team et son pick-six,  l’offense n’a pas eu grand-chose à offrir dans ce half. La défense non plus n’est pas forcément là où on l’attendait, à l’image de Dumervil qui n’aura réalisé qu’une hurry et un block pendant les 40 premières minutes de jeu alors qu’en face se trouvait le jeune rookie Michael Harris placé en LT pour remplacer Gaither.

Au retour des vestiaires, Manning est de retour sur le terrain, et le QB a décidé de nous montrer qu’il arrive encore a envoyer quelques balles, autres que des screens. Son OL tient bon, Manning a largement le temps de choisir sa cible, attendre le moment opportun et déclencher la passe. Dresden va avoir un grand rôle dans cette avancée, enchainant les first down. Et c’est pour clore ce superbe drive, mené de bout en bout par Peyton Manning, que Thomas reçoit une passe de 29 yards pour marquer les premiers points des Broncos. Les Chargers eux ne semblent rien vouloir changer : on ouvre le drive en laissant le football à Mathews et après on envisage la passe. Enfin Rivers passe à Floyd, à qui il n’avait passé qu’une fois jusque là. Il va aussi réaliser une belle screen sur Royal. Finalement l’offense des Chargers semble plus efficace, plus rythmée avec d’autres options que l’on n’a pas vu dans la première moitié du match. Autre action particulière, Randy McMichael, le TE des Chargers, tente une sorte de Holy Roller (voir mail bag du 9/10/12) improvisée : le TE choppe la balle, se fait tackler par derrière et perd le contrôle du football, grosse erreur de Leonhard, le safety qui aurait pu recouvrir mais n’était semble-t-il pas conscient que c’était un fumble et non pas une passe incomplète, et tout compte fait c’est Ronnie Brown qui récupère et obtient même le first down pour l’occasion ! Rivers va ensuite tenter la longue passe pour Donte Rosario, overthrow. Et l’action suivante va détruire tout ce que l’offense des Chargers venait de produire : Dumervil nous montre enfin ce qu’il sait faire et fonce sur le QB, bloque son bras pendant qu’il se préparait à lancer, fumble, c’est un peu le bazar, le football traverse la ligne de screemage, et c’est Tony Carter qui la ramasse et va courir jusqu’à la end zone pour marquer le second touchdown des Broncos. Cette fois-ci les Chargers n’arrivent plus à avancer, 3rd&5 et c’est Derek Wolfe qui vient mettre le premier sack de la soirée. Les Broncos s’emparent du momentum, le jeu des Broncos semble plus incisif. Les Chargers vont avoir un petit sursaut de chance, quand Franklin se prend un flag sur un 3rd&1 pour False start (alors que c’était Shaun Phillips l’initiateur). Manning demande un Time Out, il reste 27s dans ce quart. Nouveau flag, holding de McGahee, et l’offense s’éloigne encore plus de la ligne jaune imaginaire.

Le dernier quart commence donc sur ce 3rd&16, mais ce n’est pas un problème pour le futur QB HOF qui trouve directement Tamme et les Broncos se trouvent à l’entrée de la redzone. Après un petit jeu de « saute haie » entre Manning et les défenseurs, le QB se trouve dans les 10 derniers yards. Il passe pour Decker, qui aidé de Stockley qui le pousse et de Thomas qui bloque, arrivera à forcer son passage jusqu’en end zone. Il reste 13 :33 à jouer, l’avance des Chargers n’est plus que de 3 points. La stratégie est simple : les Chargers doivent garder le football, gérer l’horloge, et bien sur, allonger l’avance si ils veulent la victoire. Mais la défense met de la pression, et quand sa poche tient, Rivers lance deep, sur Meachem, couvert par Tony Carter, et cette fois-ci c’est l’interception. Le DB n’ira pas jusqu’en end zone, mais jusqu’aux 50 yards. Avec seulement 3 points de retard et 11 minutes à jouer, ce sont les Broncos qui ont l’avantage cette fois-ci. Et ils ne vont pas tarder à l’utiliser, moins de deux minutes plus tard, Manning lance pour 21 yards, et Brandon Stockley marque six points. 28-24, les Broncos ont pris l’avantage pour la première fois de ce match. Les Chargers n’auront pas la chance de commencer aussi loin sur le terrain que les Broncos sur le précédent drive, mais Goodman emmènera tout de même le football sur les 32 yards. Il reste 8 :55. Rivers utilise Gates pour sa première/dernière passe du half, et c’est un first down. Et attention, le 17 se lâche, lance sur Floyd qui rampe pour gagner quelques yards. Rivers change son mode de fonctionnement, lui qui a réalisé des huddles toute la soirée jusqu’à maintenant fait comme son adversaire et essaye de profiter de la fatigue des défenseurs. Mais il semblerait que des deux, ce soit l’offense qui soit la plus fatiguée, alors que Rivers lance sa troisième interception de la soirée. La passe pour Royal va directement dans les mains de Harris, qui a devancé le receveur en bleu qui s’était momentanément arrêté lors de son tracé. La défense des Chargers fait ce qu’elle peut pour redonner le football à son QB, à l’image d’un blitz de Weddle qui déviera le football sans réussir à l’attraper. Decker va réaliser une pass interference très subtile qui lui sera pénalisée de 10 yards, mais la défense sur-excitée n’aura pas trouvé mieux que de réaliser par-dessus un encroachment, histoire de réduire la peine. C’est donc un 3rd&11 qui ne sera pas complété. Il reste 4 minutes quand les Broncos puntent, le résultat final est dans les mains de Rivers. Mais le QB subit toujours autant et ne supporte pas très bien la pression, une fois encore, il frôle l’interception en lançant vers Meachem. Malcom Floyd sert de roue de secours. Jusque là, sa présence avait été assez ponctuelle et très peu remarquée. Au final le 80 sort avec une fiche de 5 catchs pour 60 petits yards. Ce n’est décidément pas la soirée de Rivers, on s’approche du two minutes warning quand il lance en direction d’Eddie Royal sur la ligne des 50 yards, qui encore une fois se fait battre par Harris, qui l’intercepte et remonte tout le terrain pour marquer le dernier touchdown de ce match. Bien sur, avec deux minutes à jouer, les Chargers ne lâchent pas l’affaire et tentent encore, tout comme la défense continue de mettre la pression sur Rivers, et Von Miller signe même son sack de la soirée. Rivers va une fois encore tenter la deep, sur Goodman cette fois-ci, qui catch mais ne maintient pas le contrôle. Rivers tente le 4th, et Dumervil clôt l’affaire en forçant le fumble. Ça y est, Manning retourne sur le terrain pour y mettre un genou au sol.

Alors, que s’est-il passé ? Les Chargers avaient une si grande avance, et pourtant, sans être ridicules face aux Broncos, se sont inclinés presque largement. Sans vouloir sous estimer l’efficacité de l’offense des Broncos, puisque Peyton repart avec un très bon 24/30 (80%) pour 309 yards, 3 TDs et 1 interception, on ne peut pas contredire le fait que Rivers et son corps de receveurs approximatifs ont offert cette deuxième moitié de match, et le match qui va avec. Les Chargers ont accumulé 23 first downs avec 308 yards net alors que les Broncos en ont réalisé 18 en 366 yards. Le jeu des locaux a donné une grande importance à la course avec 90 yards en 27 portés (3.3 de moyenne) faute d’un jeu aérien très productif. En effet, si le jeu au sol des Chargers a surplombé celui des Broncos qui n’avait qu’une moyenne de 2.6 yards par porté, pour ce qui est du jeu à la passe, Manning donne une leçon à Rivers. Avec 11 tentatives de plus que Peyton, Philip Rivers en complète à peine plus (25 contre 24) et pourtant n’envois que 242 yards quand son homologue passe la barre des 300 yards. Et pourtant, Rivers a pris plus de risques, tenté beaucoup plus de longues passes, mais rares sont celles qui ont été complétées, moins sont celles qui ont été interceptées. Et puis Manning a réalisé plus de screens qui ont mené à de gros gains. Autre différence entre les deux escouades offensives : Manning à servi seulement 6 receveurs, mais tous ont reçu 27 yards ou plus, alors que parmi les 7 cibles de Rivers ce lundi, 3 receveurs seulement peuvent en dire autant. Et puisque l’on parle du corps des receveurs, celui des Chargers a beaucoup de travail à faire après ce match et pendant sa BYE, notamment Meachem et Royal, qui tout deux ont été très brouillons, peu efficaces et si ils n’ont pas causé directement les interceptions de Rivers, ils en ont une grande part de responsabilité tout de même. A côté de ça on peut noter aussi une efficacité en 3rd down de 40% pour les Bolts contre 25% pour les poneys, mais une efficacité de 100% en RZ pour les blancs, contre 66% de la part des locaux.
Pour dire un mot de la défense : celle des Chargers a été assez coulante cette semaine, les pressions sur le QB ont été assez rares, et aucun sack ni fumble forcé n’ont été recensés, uniquement l’interception de Jammer et du très gros travail de Weddle, présent partout sur le terrain.  De l’autre côté c’est une tout autre histoire. Même si il a fallu attendre la deuxième mi-temps pour la voir en action, la défense des Broncos a été des plus complètes, ne laissant aucune longue passe, avec un énorme travail de Harris et ses deux interceptions, de Carter et de Leonhard même si il aurait pu rajouter un fumble recovered à son interception. Dumervil et Miller ont été tout aussi constant avec respectivement 2 et 1 sack, ajouté à celui de Wolfe, de quoi mettre de la pression sur le QB pour qu’il lâche rapidement la balle, et le faire douter de son bras en bloquant majorité de ses options.

La stat en plus : Depuis 1993, aucune équipe si ce n’est les Lions contre les Cowboys en 2011 n’avait réussi à surmonter un retard de 24 points dans le second half.