Texans-Jets by Bob (W5)

Houston Texans 23-17 New York Jets

 

Une victoire pas si facile que prévue

Beaucoup de spécialistes voyaient ce match comme une balade santé pour les Texans tant ils ont impressionné depuis le début de saison et tant que les New York Jets paraissaient faibles aux vues de leurs dernières prestations (notamment une défaite 34-0 à domicile contre San Francisco). Finalement, il n’en fut rien et ce match resta indécis jusque dans les dernières minutes.

Pourtant, lorsqu’après un premier drive parfait, Matt Schaub trouve son TE Daniels pour un TD de 34 yards, on se dit que la soirée va être longue pour les Jets et que Matt Schaub va nous faire un récital. Finalement, c’est tout l’inverse qui se produit pour le QB de Houston. Celui-ci enchaîne alors par la suite les mauvaises passes, ou subit les drops inhabituels de ses joueurs (notamment ceux de son meilleur WR Johnson). Heureusement pour les Texans, Schaub a une arme redoutable dans sa manche : la play-action. Spécialiste de cet exercice (il est 1er en NFL depuis 2010), il réussit à trouver ses receveurs lors de ces passes, complétant ainsi 7 passes sur 9 tentées dans ce registre (soit la moitié de ses passes complétées). Grâce à cette arme, il permet à son équipe d’avancer et de gagner des first down quand il le faut. Cependant, Schaub tombe sur une très bonne secondary Jets, qui l’empêche de trouver sa cible fétiche, forçant par la même occasion sa seule interception du match.
Au final, Schaub finit le match avec des stats qui n’étaient pas siennes depuis le début de saison, complétant seulement 50% de ses passes (14/28) pour 209 yards, 1 TD et 1 INT.
Le travail effectué par la secondary des Jets est tout autant remarquable lorsque l’on sait que Schaub n’a que très rarement été inquiété par le pass rush adverse, ayant beaucoup de temps pour lancer sans pression.

Les receveurs de Houston ont donc souffert lors de ce match, ne réussissant que trop rarement à se défaire du marquage adverse. La preuve en est lorsque les 2 meilleurs receveurs du match ne sont autres que le TE Owen Daniels (79 yards dont 1 TD de 34 yards), et surtout le FB/TEJames Casey, qui a offert de nombreuses solutions à son équipe, aussi bien au sol en bloquant parfaitement les joueurs pour permettre à son RB de briller, ou à la passe avec ses 4 réceptions pour 53 yards. André Johnson pouvait dépasser les 10 000 yards sur ce match, malheureusement pour lui, il a dû se contenter d’un seul petit catch de 15 yards, réellement inhabituel pour lui et son équipe.
Heureusement pour les Texans, ils ont sûrement 2 des meilleurs joueurs de NFL à leur poste. Le premier en attaque : ainsi, le RB Arian Foster a encore rendu une copie impressionnante, courant pour 152 yards dont 1 TD de 13 yards. Prenant les intervalles, évitant les plaquages, suivant son FB, Foster était partout lors de ce match. La défense des Jets a pris l’eau sous son match exceptionnel, encaissant notamment + de 130 yards en première mi-temps…

L’autre star/monstre/whatever de cette équipe se prénomme JJ Watt. Le DE 1st pick de la Draft 2011 a réalisé un match gigantesque. On ne voyait que lui sur le terrain, il a fait brillé cette défense texane si bonne. C’est simple, chacune de ses actions a permis à son équipe de repartir victorieuse. Prenant le dessus constamment sur son adversaire direct, il put empêcher les courses adverses (6 plaquages). Mettant une pression constante sur le QB adverse, il réalisé 1 sack et poussa le QB adverse à plusieurs drops. Mais là où ce joueur est exceptionnel, c’est sa diversité dans le jeu. Ce n’est pas seulement un monstre de pass rusher, non. Il est également intraitable lorsque le QB adverse lance une passe dans sa direction. Ainsi, il finit ce match avec 3 passes détournées, et toutes ont été d’une grande importance. La première en fin de 1ère mi-temps amène à l’interception de Brice McCain, permettant à son équipe de marquer ensuite un FG juste avant la pause. La seconde, évite un TD tout fait, le joueur adverse visé s’étant démarqué dans la endzone. Et la dernière met tout simplement fin au match, empêchant les Jets de faire un comeback venu d’ailleurs.
Quand on a un joueur comme cela dans son équipe, tout devient plus simple. Il a tout de même bien été aidé par le vétéran Bradie James, qui finit le match avec 8 plaquages dont 1 sack partagé (avec McCain, encore lui), bouchant lui aussi parfaitement les trous et annihilant tout jeu de course adverse.
La défense des Texans a-t’elle un point faible ? La réponse est sûrement oui malgré tout : les safetys. C’est d’ailleurs à cause d’un manqué de leur safety Glover Quinn Jr que les Jets ont marqué leur seul TD.

Les supporters des Jets espéraient voir Tebow à l’oeuvre principalement. Malheureusement pour eux, ils ont vu Mark Sanchez. Et, comme bien souvent, pas dans un grand jour. Ne réussissant que rarement à trouver ses joueurs, lançant des balles complètement pourries (soit trop courtes, soit trop longues), il finit ce match avec moins de 50% (45% exactement) de complétion… Comment faire avancer son équipe dans ce cas-là ? Difficilement, et c’est sûrement pourquoi les Jets ont perdu. Peut-on lui trouver des causes atténuantes ? Très peu. Cependant, il faut quand même être honnête et préciser qu’il se trouve derrière une ligne offensive vraiment mauvaise, où seuls Nick Mangold et D’Brickashaw Ferguson évitent le pire. Constamment mis sous pression, cela n’aide pas. Alors si en plus, on a dû mal à lancer correctement quand la pression ne se fait pas trop ressentir… On peut en plus rajouter à cela les drops de son attaque (en même temps, quand les 3 titulaires niveau réception sont OUT, ça n’aide pas) qui lui font se faire intercepter… Au final, Sanchez finit le match avec 230 yards, 1 TD et 2 INT. Insuffisant.
Les rares snaps pris par Tim Tebow ont souvent été un succès, faisant une belle passe, gagnant quelques first down. Attention à la pression populaire qui pourrait s’accentuer…

L’escouade offensive n’a, du même coup, pas été à la hauteur de ce match. Seul le WR 3 Jeremy Kerley a essayé tant bien que mal d’aider son équipe à avancer. Les Jets ont notamment pu rester dans le match après une réception de 36 yards, permettant ensuite à son K de marquer un FG. Au final, il termine ce match avec 94 yards en 5 réceptions. L’autre « joueur du match » dans cette attaque a été le TE remplaçant Jeff Cumberland. Il a connu le meilleur (une réception magnifique pour un TD de 27 yards) comme le pire (un drop évitable amenant une INT et la fin du match prématurée pour les Jets). Pour prouver la pauvreté de l’attaque des Jets et les nombreuses blessures, il suffisait de voir entre en attaque le CB Cromartie (qui a catché une longue passe, malheureusement avec un pied out of bounds)…
Le jeu au sol a été stoppé facilement par une défense texane habituée. Shonn Greene a toujours du mal à exploser en tant que réel RB dangereux, ne cumulant que 26 petits yards au sol…
Heureusement pour les Jets, eux aussi ont une arme fatale sous leur manche : leur équipe spéciale ! Et pour ce coup-ci, elle les a bien aidé à rester dans le match. Et ce grâce à leur KR Joe McKnight, qui retourna le kickoff faisant suite au FG Texans pour 100 yards. Cassant plusieurs plaquages puis courant le long de la ligne, il finit son magnifique retour avec un saut tout aussi magnifique afin de ne pas être poussé en dehors du terrain. Grâce à cela, les Jets n’étaient menés que de 6 points au lieu de 13.
Mais un (très) mauvais call du coach va vite réaugementer cet écart. Les Jets n’ont donc que 6 points de retard, on est dans le 3ème quart-temps et le coach décide de tenter un onside kick… qui échoue. Résultat : nouveau FG pour les Texans peu après.

La bonne surprise de la soirée côté Jets a été la défense. Enfin… Disons la secondary et la seconde mi-temps du front seven. Car après avoir laissé + de 130 yards au sol en 1ère mi-temps, David Harris (le meilleur Jets de ce front seven avec 9 plaquages et 1 passe détournée) et ses coéquipiers ont finalement réussi à prendre la mesure de Foster, l’empêchant de prendre plus de 30 yards en seconde mi-temps. Le souci, c’est que le pass rush des Jets est inexistant. Déjà mauvais en temps normal, il affrontait en plus lors de ce match, la meilleure ligne offensive de la NFL (ou si vous préférez, celle qui a laissé son QB le moins se faire sacker). Cela s’est vu lorsque Schaub avait tout son temps pour lancer ses balles. La défense a aussi croqué de nombreuses fois sur des play-action (la peur de Foster ?), ne parvenant pas à lire le jeu de Schaub.
Heureusement pour les Jets, leur secondary a fait un travail remarquable. Leur CB Antonio Cromartie a joué au niveau ProBowl qu’il a connu par le passé, faisant oublier la blessure de Revis pour la saison. Il a permis de contenir son vis-à-vis Johnson, le faisant tout simplement inexisté et se permettant même une interception (qui fut conclue par un TD de son attaque). Gros gros match de Cromartie, partout sur le terrain. La paire de safety Yeremiah Bell et Laron Landry a fait le boulot pour stopper les passes adverses, cumulant à eux deux 15 plaquages.

Au final, ce match s’est joué à peu de choses. Si la défense des Jets continuent à jouer ainsi, la victoire devrait rapidement revenir du côté de New York.
Quand aux Texans, on attend maintenant avec impatience leurs premiers gros matchs, notamment avec la possible blessure pour la saison de leur meilleur LB Brian Cushing.

Les petites stats en plus :
– 1ère victoire de son histoire des Texans contre les Jets (1-5).
– Arian Foster dépasse les 5000 yards en 40 matchs. Seuls 2 joueurs ont fait mieux dans l’histoire (Edgerrin James (36) et Eric Dickerson (39).
– JJ Watt est le leader de la NFL en sacks (8,5). Mais plus impressionnant, il est 3ème en passes défendues (et 1er chez les joueurs non-DB).

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