NFL Team Honors X : Pittsburgh
La saison 2024 de Pittsburgh est l’équivalent de faire un immense détour pour finir exactement au même endroit : la franchise a tenté des coups pour essayer de solidifier un bilan 2023 arraché on ne sait pas trop comment, il y a eu des réussites, il y a eu des ratés, il y a eu de belles surprises, il y a eu des effondrements de même, et au bout de cette histoire racontée par Mike Tomlin, pleine de bruit et de fureur… les Steelers ont encore terminé à 10-7 et perdu de 14 points au Wild Card Round. L’organisation toute entière commence à être sévèrement victime de son propre succès relatif, et la stratégie post-Big Ben va bien devoir se terminer un jour avec l’arrivée de son successeur (ce qui ne va pas être pour 2025 visiblement).
À lire enfermé dans une boucle temporelle.
PITTSBURGH STEELERS
2e AFC North ~ 10-7 / 0-1
Les prévisions de Madame Soleil 2024
Les Steelers ne pouvaient pas continuer sur la seule capacité de Mike Tomlin à invoquer les dieux ou les démons ou toute autre force indicible par-delà les Espaces et les Temps et les Univers et la Création afin de tirer son équipe à un bilan positif saison après saison, surtout les deux dernières. Pardon ? Et la force de sa défense ? Oui, aussi. Il était temps de tenter quelque chose pour donner un coup de fouet à l’escouade offensive afin de ne plus gaspiller les efforts de sa consoeur.
Entre ici, Russell Wilson, toi et ton cortège de saisons mirifiques à Seattle entachées de ce semi-raté à Denver (une première saison catastrophique puis une deuxième plus en phase avec son talent) ; et histoire de faire table rase de la malheureuse tentative Kenny Pickett, voilà que l’ex-Bear Justin Fields avait également débarqué en Pennsylvanie de l’Ouest. Russ aurait-il les épaules (et les mains) assez grandes pour relancer l’attaque ? Arthur Smith, l’ancien Head Coach des Falcons, avait les clés de la réussite du #3, mais il ne serait pas tout seul : l’organisation continuait de chercher la bonne réponse au niveau de la ligne offensive, et la mobilité retrouvée du lanceur ne serait pas de trop. Le duo de Guards Isaac Seumalo – James Daniels était toujours en place (une bonne chose car c’était la partie la plus solide), alors que les ailes avaient vu du changement : Chukwuma Okorafor étant parti, le sophomore Broderick Jones allait pouvoir se réaligner à gauche (son côté favori), alors que la droite serait occupée par le premier tour Troy Fautanu devant un Dan Moore dépassé en 2023. Le poste essentiel de Centre ne serait pris ni par Mason Cole (parti) ni par Nate Herbig (sur IR) mais par un autre rookie, le deuxième tour Zach Frazier ; le quatrième tour Mason McCormick avait également été choisi en soutien à l’intérieur de l’unité. Pittsburgh voulait reconstruire avec du jeune : c’était louable, mais cela ne marcherait peut-être pas tout de suite.
Wilson pourrait partager son travail avec un duo de coureurs qui pouvait ne plus en être un pour longtemps en la personne de Najee Harris – Jaylen Warren ; le premier n’avait pas vu son option de cinquième année levée, et le deuxième avait été intenable (peut-être aussi parce que Harris avait fait mal aux têtes adverses). Les deux avaient cassé un nombre aberrant de plaquages, ce qui était à la fois positif… et signe d’une ligne qui n’ouvrait pas suffisamment les brèches. Le nouveau Quarterback n’aurait pas la possibilité de s’associer avec Diontae Johnson, échangé à Carolina, mais George Pickens était prêt à profiter enfin d’un partenaire qui pouvait l’aider à passer à l’échelon supérieur ; le Tight End Pat Freiermuth devait se dire la même chose, lui qui avait un peu trop disparu la saison précédente. Le troisième tour Roman Wilson n’était pas le seul à être arrivé dans un corps de cibles métamorphosé : Quez Watkins, Van Jefferson et Scotty Miller, pour ne citer qu’eux, avaient posé leurs valises à Pittsburgh. Là aussi, il fallait du temps pour trouver une connexion.
Cela devait être moins le cas en défense, même si certains postes avaient été modifiés. La venue la plus notable était évidemment celle du Linebacker Patrick Queen en provenance directe du rival Baltimore ; celle d’Elandon Roberts avait fait beaucoup de bien lors de la dernière intersaison, et l’organisation espérait qu’elle ferait coup double. Pour compléter le tout, Cole Holcomb devait se remettre de sa blessure et le troisième tour Payton Wilson faisait penser que, décidément, les Steelers faisaient une fixette sur ce nom en 2024. Sur les ailes, nul besoin de présenter le duo Trent James Watt – Alex Highsmith.
Devant eux, la ligne défensive n’était plus aussi dominatrice qu’à une certaine époque, mais le talent ne se démentait pas : Cameron Heyward avait été freiné par les bobos et le sophomore Keeanu Benton était déjà prometteur ; Larry Ogunjobi et Montravius Adams devaient en faire un peu plus, alors que la rotation avait intégré l’ex-Viking Dean Lowry. C’était surtout l’arrière-garde qui avait lâché des yards et qui avait connu un chamboulement important : le trio de Cornerbacks Patrick Peterson – Levi Wallace – Chandon Sullivan n’était plus là ; l’ex-Panther Donte Jackson (arrivé dans l’échange de Diontae Johnson) allait s’aligner aux côtés du sophomore Joey Porter Jr. pendant que l’identité du slot restait en suspens – le non-drafté Beanie Bishop Jr était le favori. Le Safety Minkah Fitzpatrick allait également devoir s’entendre avec un nouveau partenaire : Keanu Neal avait été remplacé par l’ex-Dolphin DeShon Elliott.
Le Kicker Chris Boswell continuait de botter pour Pittsburgh, mais il fallait plus de punch sur l’autre poste : l’ex-Texan Cameron Johnston avait été préféré à Pressley Harvin. La signature de Cordarrelle Patterson serait utile sur les retours.
Ce n’était pas un hasard si le bilan projeté du calendrier restait élevé malgré beaucoup d’équipes terminant en négatif dans la première moitié : la plupart n’avait pas terminé très loin de la ligne de flottaison, et il y avait une ribambelle de matchs pièges. Avec une attaque qui pouvait se chercher entre le lanceur, ses cibles et une jeune ligne, il ne fallait pas sous-estimer les premières semaines et s’imaginer qu’il serait aisé d’empiler les victoires avant d’attaquer cette deuxième moitié monstre dont la totalité des rencontres intra-division… avec les Chiefs au milieu.
La saison
Wk | Loc. | Adversaire | Rés. | Score | Bilan | Détails |
1 | @ | Atlanta | W | 18-10 | 1-0 | o |
2 | @ | Denver (0-1) | W | 13-6 | 2-0 | cwpo |
3 | vs. | LA Chargers (2-0) | W | 20-10 | 3-0 | cwp/W |
4 | @ | Indianapolis (1-2) | L | 24-27 | 3-1 | co |
5 | vs. | Dallas (2-2) | L | 17-20 | 3-2 | o/L |
6 | @ | Las Vegas (2-3) | W | 32-13 | 4-2 | c |
7 | vs. | NY Jets (2-4) | W | 37-15 | 5-2 | c |
8 | vs. | NY Giants (2-5) | W | 26-18 | 6-2 | o |
9 | BYE | |||||
10 | @ | Washington (7-2) | W | 28-27 | 7-2 | wpo/W |
11 | vs. | Baltimore (7-3) | W | 18-16 | 8-2 | dwpo |
12 | @ | Cleveland (2-8) | L | 19-24 | 8-3 | do |
13 | @ | Cincinnati (4-7) | W | 44-38 | 9-3 | dwo |
14 | vs. | Cleveland (3-9) | W | 27-14 | 10-3 | d |
15 | @ | Philadelphia (11-2) | L | 13-27 | 10-4 | wp |
16 | @ | Baltimore (9-5) | L | 17-34 | 10-5 | dwp |
17 | vs. | Kansas City (14-1) | L | 10-29 | 10-6 | cwp |
18 | vs. | Cincinnati (8-8) | L | 17-19 | 10-7 | dwo |
PLAYOFFS | ||||||
WC | @ | #3 Baltimore (12-5) | L | 14-28 | – | – |
Le bilan de saison régulière
Global | Bilans | |||
Saison | 10-7 | |||
Demi-saison | 7-2 | 3-5 | ||
Quart-saison | 3-2 | 4-0 | 3-1 | 0-4 |
Détail | Bilans | |||
Domicile | 5-3 | |||
Extérieur | 5-4 | |||
Division (d) | 3-3 | |||
Conférence (d+c) | 7-5 | |||
Équipes > .500 (w) | 5-4 | |||
Équipes en playoffs (p) | 4-3 | |||
Matchs à une possession (o) | 6-4 | |||
4e quart-temps (W-L-TT-TL) | 2-1-0-0 | |||
Prolongations | 0-0 | |||
Difficulté | Bilans | |||
Calendrier projeté (2023) | 154-135 (0.533, 3e) | |||
Calendrier réel (2024) | 145-144 (0.502, 15e) | |||
Écart entre les deux | -0.031 (9e) | |||
Écart à domicile | -0.066 (5e) | |||
Écart à extérieur | 0.000 (19e) |
Le calendrier a été non seulement plus facile que prévu mais aussi plus facile que 2023 ; le premier point est d’abord la faute de Cleveland (l’AFC North a été un peu moins relevée) puis celles de Las Vegas, New York ou Dallas. Ironiquement, malgré une division moins forte, Pittsburgh a eu plus de mal, jusqu’à être éliminé par Baltimore en Wild Card. Les bilans contre les meilleurs restent positifs mais un peu moins larges, et sans surprise la capacité à l’emporter dans les matchs serrés a été moins grande (9-2 en 2023) avec moins de réussite en dernier quart-temps (5-0 en 2023). Derniers marqueurs qui ne trompent pas et qui portent du sens quand vous terminez à 10-7 : 10% des victoires sans être rejoint (27e), 42.9% des défaites sans revenir au score (25e), 20% des victoires sans être mené (26e) et 71.5% des défaites sans mener (31e).
La réalité
Attaque | Steelers | Rang | Adversaire | Rang |
Points par match | 22.4 | 16 | 20.4 | 8 |
+4.5 | 8 | +1.3 | 16 | |
TDs | 37 | 22 | 39 | 9 |
+6 | 13 | +7 | 19 | |
Yards par match | 319.4 | 23 | 326.7 | 12 |
+15.1 | 13 | -15.4 | 10 | |
First Downs par match | 18.7 | 18 | 19.1 | 9 |
+1.8 | 10 | +0.8 | 20 | |
Third Down % | 39.474 | 15 | 35.294 | 2 |
+2.836 | 12 | -3.762 | 6 | |
Redzone Drive % | 30.481 | 19 | 35.165 | 23 |
+7.801 | 7 | +7.270 | 24 | |
Redzone TD % | 48.214 | 29 | 54.098 | 13 |
+0.595 | 18 | +8.098 | 21 | |
Big plays | 62 | 13 | 57 | 13 |
+10 | 7 | -12 | 6 | |
Pass/Run ratio | 1.028 | 4 | 1.510 | 6 |
-0.085 | 12 | +0.144 | 8 | |
QB/Cover Rating | 94.8 | 11 | 87.5 | 8 |
+10.2 | 11 | +2.8 | 14 | |
Turnovers | 17 | 10 | 33 | 1 |
+1 | 18 | +6 | 4 | |
Défense | Steelers | Rang | Adversaire | Rang |
Stop % | 31.946 | 16 | – | – |
-4.449 | 21 | – | – | |
Pressions | 286 | 12 | 181 | 18 |
-42 | 20 | -20 | 17 | |
Sacks | 40 | 16 | 49 | 23 |
-7 | 21 | +13 | 28 | |
Équipes Spéciales | Steelers | Rang | Adversaire | Rang |
Field Goal % | 93.182 | 2 | 78.788 | 9 |
-0.366 | 17 | -7.699 | 9 | |
Extra Point % | 100.000 | 1 | 96.875 | 17 |
+3.571 | 7 | +4.567 | 26 | |
Punt Net Yards | 41.8 | 16 | 40.9 | 8 |
+2.6 | 3 | +0.1 | 15 | |
Autres | Steelers | Rang | Adversaire | Rang |
Pénalités par match | 6.0 | 10 | 7.4 | 4 |
+0.9 | 19 | +2.1 | 1 | |
TOP moyen | 30:47 | 7 | – | – |
+1:09 | 9 | – | – | |
Extra Stat | Steelers | Rang | Adversaire | Rang |
Points 1er QT Par Match | 2.8 | 29 | 6.6 | 32 |
-0.8 | 20 | +2.5 | 30 | |
La défense ayant lâché un peu de lest, il est heureux que l’attaque se soit largement réveillée, même si tout n’a pas été idéal : on voit par exemple les 2 TDs défensifs adverses et le total de TDs qui ne crève pas le plafond ; au moins elle a pu davantage mettre en place les équipes spéciales (+13 FGs tentés) qui ont pris le relais (+12 FGs réussis). D’emblée, l’Extra Stat vous explique la provenance des stats citées dans la partie sur le bilan : les Steelers ont démarré comme des diesels, se mettant souvent derrière au score avec notamment 18 points sur premier drive (28e) dont aucun TD (pire marque).
La défense a donc été un peu plus permissive : elle a été très solide autour de la pause mais les premières et dernières périodes ont été compliquées. Elle a permis de booster davantage un turnover differential déjà bien excédentaire en 2023, mais la franchise n’a pas forcément su totalement en profiter avec 78 points consécutifs (8e) soit 2.4 points par turnover (26e). La redzone a également été un secteur un peu moins en réussite, mais elle a réussi l’exploit de ne pas reculer du tout en moyenne sur 2e tentative d’où un taux de 3e tentative qui a connu un joli bond.
Voici les récompenses de la saison :
(2022 : Minkah Fitzpatrick)
(2023 : T.J. Watt)
Chris Boswell – K | |
Kicking | 41 (top)/44 FGs (2e), soit 93.2% (4e), 35/35 XPs, soit 100% (top) |
Punting | 1 punt, 43 yards |
Moyennes | 43.0 yards bruts par punt 43.0 yards nets par punt |
Scoring | 158 points (top) |
Il est là, il est beau, et comme nous l’avons dit ci-dessus il a été davantage mis en position de botter que l’année dernière ; il a fait plus qu’en profiter, terminant comme Scoremaster(tm) avec des taux fantastiques sur FGs et XPs.
Il a établi le 2e total de FGs inscrits de l’histoire ainsi que les records de franchise de FGs réussis et de points sur une saison, il a gagné deux matchs « quasiment » à lui tout seul en scorant tous les points de son équipe (Atlanta et le retour face à Baltimore), bref une saison absolument fantastique pour le Kicker historique de Pittsburgh.
(2022 : Alex Highsmith & Cameron Sutton)
(2023 : Jaylen Warren)
Elandon Roberts – LB | |
Plaquages | 46, avec 24 solo, 3 manqués |
Stops | 25 dont 19 contre la course |
Fumbles Déf. | 1 forcé |
Pass-Rush | 40 snaps, 9 pressions dont 1 sack, 2 hits et 6 hurries |
Couverture | 17 ciblages, 76.5%, 181 yards |
Cover Rating | 110.2 |
Moyennes | 10.6 yards par ciblage 13.9 yards par complétion |
Pénalités | Aucune |
Les Steelers étaient partis avec le duo Patrick Queen – Payton Wilson, mais Roberts a gentiment grignoté le temps de jeu du rookie avec sa solidité habituelle. Le jeunot a certes réussi à scorer un TD sur fumble récupéré, mais dans l’ensemble c’est le vétéran qui a eu le plus gros impact dans l’unité.
(2022 : Najee Harris)
(2023 : Najee Harris)
Najee Harris – RB | |
Course | 263 courses (7e), 1043 yards, 6 TDs, 9 big plays (5e), 22 BTKs (8e) |
Réception | 36 réceptions, 283 yards, 4 big plays, 7 BTKs |
Avancé | 75%, 4 drops, 89.1 de Target Rating |
Cumulé | 299 touches (10e), 1326 yards, 6 TDs, 13 big plays, 29 BTKs (5e) |
Moyennes | 4.0 yards par course 7.9 yards par réception 4.3 yards par occasion |
Les Steelers tiennent à leur équilibre au niveau du playcall offensif et nous verrons un peu plus bas que le secteur terrestre n’a pas toujours répondu présent (sans que ce soit à chaque fois de sa faute) : cela se voit notamment dans les moyennes de Harris qui sont loin de faire tomber de la chaise.
Néanmoins le coureur n’a jamais rechigné à la tâche et il a été de nouveau forcé à casser un certain nombre de plaquages.
(2022 : Cameron Heyward)
(2023 : Alex Highsmith)
Cameron Heyward – DE | |
Plaquages | 71, avec 35 solo, 3 manqués |
Stops | 44 dont 35 contre la course (10e) |
Pass-Rush | 448 snaps, 54 pressions dont 8 sacks, 12 hits et 34 hurries |
Couverture | 11 PDs |
Pénalités | Aucune |
Le-Fils-De-Tête-De-Fer prend la récompense avec une année pleine car T.J. Watt n’a pas exhibé son combo habituel de régularité et d’excellence ; certes il termine top team en sacks avec 11.5 (en 51.5 pressions), mais ce total en lui-même est représentatif de la performance en dents de scie du #90. Heyward a été présent que ce soit contre la course on dans le pass-rush, et il fait toujours très bien le moulin à vent… à tel point qu’il est aussi top team en passes défendues.
Puisque nous sommes sur le sujet, terminons la ligne de stat de Watt : 61 plaquages, 39 stops dont 24 run stops, 6 fumbles forcés (top NFL) et 2 fumbles récupérés ; il est tellement talentueux qu’une saison un peu en deçà pour lui est une belle saison pour la majorité de ses pairs, mais il est sûr qu’il a été un peu moins décisif. À ses côtés, on retrouve le fidèle lieutenant Alex Highsmith (26 stops dont 18 run stops et 48 pressions dont 6 sacks), alors que Nate Herbig continue de grandir (24.5 pressions dont 5.5 sacks, 4 fumbles forcés et 2 fumbles récupérés) ; notons cependant que les deux ont raté quelques matchs et que Preston Smith, arrivé en cours d’année, n’a pas forcément comblé le vide.
(2022 : George Pickens)
(2023 : Joey Porter Jr.)
Zach Frazier – C | |
Protection | 548 snaps, 12 pressions dont 1 sack, 2 hits, 9 hurries |
Pénalités | 4 total, 2 acceptées, 19 yards |
On s’attendait plus à voir le nom du premier tour Troy Fautanu : malheureusement pour lui, une dislocation de la rotule a mis très rapidement un terme à sa saison. Cependant, un rookie peut en cacher un autre : le deuxième tour Frazier a pris place au centre de l’unité et il a été une très belle surprise, volontaire pour ouvrir les brèches au sol et solide en protection.
Et ce n’est pas tout : une blessure prématurée du Guard James Daniels a propulsé le quatrième tour Mason McCormick sur le terrain lui aussi, et il a été très intéressant en protection (21 pressions dont 2 sacks) ; il a été cependant bien plus à la peine au sol. Avec tous ces jeunots dans les pattes, le vétéran Guard Isaac Seumalo a su tenir le cap dans une saison classique de sa part – dès qu’il est revenu après un premier mois passé à l’infirmerie.
C’est surtout sur les ailes où les choses se sont gâtées : Broderick Jones avait démarré la saison à droite avant d’être mis sur le banc au profit de Fautanu ; il y est revenu suite à la blessure de ce dernier, et la route à été longue avec 43 pressions concédées dont 10 sacks et 10 pénalités. Peut-être qu’un replacement à gauche lui fera du bien en 2025 ; il supplantera un Dan Moore qui a connu une année de montagnes russes avec de grosses craquantes menant à ses 41 pressions concédées dont 12 sacks.
(2022 : L’attaque aérienne)
(2023 : L’attaque aérienne)
Qui pour succéder à Big Ben ? La franchise continue de se poser la question alors que l’expérience Russell Wilson a commencé… par un mois et demi de Justin Fields. L’ex-Bear a fait un intérim tout à fait respectable, limitant les erreurs et permettant à Pittsburgh de démarrer 4-2 avec 65.8%, 5 TDs, 1 INT et 5 TDs au sol. Russ a défouraillé un peu plus, ce qui a été utile pour étirer les défenses (114.8 de QB Rating à 20+ yards) et sans surprise il a moins tricoté que Fields avant d’envoyer le cuir pour un résultat très sympathique : 63.7%, 7.4 yards par passe tentée, 16 TDs, 5 INTs, 4 fumbles et 95.6 de QB Rating.
Le souci dans tout cela, c’est qu’aucun des deux n’était prévu comme une solution à long terme pour remettre de la stabilité au poste et que les Steelers ne vont pas tarder d’arriver au bout de ce qu’ils peuvent faire dans le « tout pour la défense et l’attaque on verra un jour » ou, autrement dit, le « assez bon mais pas assez bon ». La preuve, Wilson est déjà reparti, et son nouveau remplaçant devrait le faire à la fin de la saison prochaine.
Il y a donc eu pas en avant dans le jeu aérien, mais il n’a pas été mirobolant non plus : 64.3% (19e), 192.0 yards par match (27e), 7.2 yards par passe tentée (15e), 21 TDs (20e), 6 INTs (3e), un QB Rating de 94.8 (11e), 52 big plays (9e) et 2 matchs d’un Quarterback à 300+ yards (15e).
Les cibles préférées, sans surprise, sont Pat Freiermuth et George Pickens avec un Calvin Austin III en progression derrière eux : le premier est top team avec 65 réceptions et 7 TDs (pour 653 yards), le deuxième est top team avec 900 yards (sur 59 réceptions pour 3 TDs) et le troisième pointe le bout de son nez via 36 réceptions pour 548 yards et 4 TDs. Freiermuth doit faire attention aux fumbles (3 dont 2 perdus).
(2022 : La défense contre la course)
(2023 : L’attaque terrestre)
La défense contre la course | |
Stats | 98.7 yards par match (6e), 4.1 yards par course (5e), 14 TDs (15e) |
Explosivité | 10 big plays (11e) dont 2 homeruns (8e) |
Run stops | 221 (15e) soit 53.6% des courses (4e) |
Matchs marquants | 2 matchs d’un coureur à 100+ yards (7e) |
Le secteur a repris les choses en main, même si ironiquement il a autorisé un peu plus de TDs que l’année dernière. Nous avons déjà vu le duo Watt – Heyward, la participation de Highsmith et la montée des snaps pour Roberts ; une dernière raison de ce rebond arrive un peu plus loin. Queen a eu du volume, mais pas forcément un gros impact dans l’exercice (il faut dire que les autres ont pris une bonne partie du travail) avec 129 plaquages, 36 stops dont 18 run stops, 2 fumbles forcés et 1 fumble récupéré ; il a aussi eu quelques petits soucis de couverture (76.3%, 4 TDs, 7 passes défendues et 114.0 de Cover Rating). Keeanu Benton et Larry Ogunjobi ont également participé (30 run stops à eux deux).
(2022 : Les équipes spéciales)
(2023 : La couverture)
L’attaque terrestre | |
Stats | 127.4 yards par match (11e), 4.1 yards par course (25e), 14 TDs (19e) |
Explosivité | 10 big plays (18e) dont aucun homerun (pire) |
BTK | 38 (6e) soit un toutes les 14.0 courses (8e) |
Matchs marquants | 3 matchs d’un coureur à 100+ yards (16e) |
Comme nous le disions plus haut, c’est le secteur qui a le moins bien marché malgré les efforts de Harris et Jaylen Warren (158 touches pour 821 yards, 4.9 yards par occasion, 4.3 yards par course et 1 TD). Si on se doutait qu’il ne pourrait pas répéter le total de plaquages cassés de l’année dernière, les stats ne sont pas si mal.
(2022 : Mason Cole & James Daniels)
(2023 : Elandon Roberts)
DeShon Elliott – S | |
Plaquages | 108, avec 73 solo, 3 manqués |
Stops | 31 dont 17 contre la course |
Fumbles Déf. | 2 forcés, 3 récupérés |
Pass-Rush | 24 snaps, 2 pressions dont 1 hit et 1 hurry |
Couverture | 59 ciblages, 66.1%, 308 yards, 3 TDs, 1 INT, 6 PDs |
Cover Rating | 88.8 |
Moyennes | 5.2 yards par ciblage 7.9 yards par complétion |
Pénalités | Aucune |
L’ex-Fin est venu jouer le rôle du Safety Tapedur avec sérieux et efficacité ; il a eu les bras très sûrs, à l’image de toute l’équipe (69 plaquages manqués soit 5.5% – tops NFL).
En ce qui concerne la couverture, tout n’a pas été parfait mais il y a des signes encourageants : 65.6% (19e), 228.0 yards par match (25e), 6.7 yards par passe tentée (20e), 23 TDs (9e), 17 INTs (3e), un QB Rating adverse de 87.5 (8e), 47 big plays (14e) et 3 matchs d’un Quarterback à 300+ yards (16e).
Joey Porter Jr. continue de se développer et a répondu présent malgré la charge de travail avec 86 ciblages (top team), 62.8%, 1 INT, 7 passes défendues et 82.7 de Cover Rating. De l’autre côté, Donte Jackson a aussi tenu la route (59.7%, 13.8 yards par complétion, 3 TDs, 5 INTs, 8 passes défendues et 69.9 de Cover Rating) alors que le rookie Beanie Bishop Jr. ne s’est pas caché dans le slot (57.1%, 2 TDs, 4 INTs, 7 passes défendues et 59.5 de Cover Rating). Minkah Fitzpatrick a eu un peu plus de mal dans le secteur via 78.8%, 4 TDs, 1 INT, 4 passes défendues et 127.6 de Cover Rating.
Et surtout, il y a eu le raté…
(2022 : Myles Jack)
(2023 : Allen Robinson II)
Cameron Sutton – CB | |
Plaquages | 15, avec 7 solo, 1 manqué |
Stops | 4 dont 1 contre la course |
Pass-Rush | 16 snaps, 2 pressions dont 1 hit et 1 hurry |
Couverture | 29 ciblages, 48.3%, 155 yards, 3 TDs, 3 PDs |
Cover Rating | 99.1 |
Moyennes | 5.3 yards par ciblage 11.1 yards par complétion |
Pénalités | Aucune |
Il n’a pas forcément apporté grand chose quand il est revenu de sa suspension pour fuite puis arrestation suite à un incident de violence domestique (et oui, il a été signé par Pittsburgh après les faits).
(2022 : La victoire 16-13 à Baltimore en Week 17)
(2023 : Le sweep de Baltimore, deux fois sur le même score)
La victoire 18-16 contre Baltimore en Week 11. Ce n’est pas le meilleur match de l’année, mais cela ressemblait à l’uppercut d’un futur champion de division à son adversaire principal, surtout quand on regarde la situation trois semaines plus tard. Boswell a été magistral quand Justin Tucker s’est effondré et Pittsburgh semblait avoir mis la main sur l’AFC North. Sauf que…
(2022 : La défaite 38-3 à Buffalo en Week 5)
(2023 : Pittsburgh, arbitre du top-3 de la draft)
La fin de saison. Difficile de pointer vers un match plus qu’un autre, donc autant faire un paquet cadeau avec les cinq derniers matchs (playoffs compris) où les Steelers n’ont jamais dépassé 17 points, ont vu Baltimore leur souffler non seulement la division sous le nez mais une qualification en Divisional Round par la suite.
Le futur
Wk | Type | Loc. | Adversaire | Bilan | Statut | JNR |
1 | – | @ | NY Jets | 5-12 | Négatif | 0 |
2 | – | vs. | Seattle | 10-7 | Positif | 0 |
3 | – | @ | New England | 4-13 | Négatif | 0 |
4 | DB | vs. | Minnesota | 14-3 | Positif | 0 |
5 | BYE | |||||
6 | – | vs. | Cleveland | 3-14 | Négatif | 7 |
7 | TNF | @ | Cincinnati | 9-8 | Positif | 0 |
8 | SNF | vs. | Green Bay | 11-6 | Positif | 3 |
9 | – | vs. | Indianapolis | 8-9 | Négatif | 0 |
10 | SNF | @ | LA Chargers | 11-6 | Positif | 0 |
11 | – | vs. | Cincinnati | 9-8 | Positif | -7 |
12 | – | @ | Chicago | 5-12 | Négatif | 0 |
13 | – | vs. | Buffalo | 13-4 | DivChamp | -3 |
14 | – | @ | Baltimore | 12-5 | DivChamp | -3 |
15 | MNF | vs. | Miami | 8-9 | Négatif | 0 |
16 | – | @ | Detroit | 15-2 | DivChamp | -1 |
17 | – | @ | Cleveland | 3-14 | Négatif | 0 |
18 | – | vs. | Baltimore | 12-5 | DivChamp | 0 |
Matchs | Nombre | Rang |
Vs. équipes avec un bilan positif en 2024 | 10 | 6 |
Vs. équipes qualifiées en playoffs en 2024 | 7 | 16 |
Bilans | Bilan | Rang |
Cumulé total | 152-137 (0.526) | 10 |
Cumulé à domicile | 88-65 (0.575) | 7 |
Cumulé à l’extérieur | 64-72 (0.471) | 19 |
Écart domicile/extérieur | 0.104 | 12 |
Stats additionnelles | Valeur | Rang |
Kilométrage total théorique | 24239 | 9 |
Total jours nets de repos entre les matchs | -4 | 23 |
Vous le savez désormais, les deux North vont se télescoper la saison prochaine, ce qui promet de faire des étincelles (et du grabuge dans les bilans) ; Pittsburgh partage d’ailleurs avec l’ancienne équipe de son nouveau Quarterback d’avoir sa bye week très tôt, ce qui n’est jamais évident à naviguer. Il n’y a aucun vrai moment de répit pour les hommes d’acier, et on peut remarquer que les Steelers vont affronter à la suite Buffalo puis Baltimore qui sortiront tous les deux d’une mini-bye week. Et évidemment… la Week 8.