Super Bowl LIX Gameday Series : J-3 ~ Présentation des Eagles 2024
Aujourd’hui, nous jetons un coup d’oeil sur la saison 2024-2025 des Philadelphia Eagles.
Le démarrage fut quelque peu difficile, mais ironiquement la bye week arrivée très tôt a fait beaucoup de bien à la franchise qui a ensuite enquillé les victoires malgré quelques frayeurs ici ou là ; il a fallu que Jalen Hurts se blesse durant le match retour face à Washington pour que des Commanders surprenants fassent tomber les Eagles, mais sinon c’est un parcours quasi-parfait. Il y a eu deux raisons majeures à cela, et on trouve sans surprise Howie Roseman et ses mouvements à la racine : la signature du coureur Saquon Barkley en attaque, et celle de Zack Baun en défense ainsi que la maturation des drafts avec, pour la dernière en date, les ajouts des Defensive Backs Quinyon Mitchell et Cooper DeJean. Philly est redevenu une équipe équilibrée avec une attaque explosive et une défense intransigeante ; il a fallu la saison formidable de Detroit pour les empêcher d’accrocher le seed #1, mais Washington leur a fait un beau cadeau en écartant les Lions lors du Divisional Round avant de sombrer au Linc.
La Saison des Eagles
| Wk | Loc. | Adversaire | Rés. | Score | Bilan | Détails | Lien |
| 1 | vs. | Green Bay | W | 34-29 | 1-0 | cwpo | Snippet |
| 2 | vs. | Atlanta (0-1) | L | 21-22 | 1-1 | co | Snippet |
| 3 | @ | New Orleans (2-0) | W | 15-12 | 2-1 | co/W | Snippet |
| 4 | @ | Tampa Bay (2-1) | L | 16-33 | 2-2 | cwp | Snippet |
| 5 | BYE | ||||||
| 6 | vs. | Cleveland (1-4) | W | 20-16 | 3-2 | o | Snippet |
| 7 | @ | NY Giants (2-4) | W | 28-3 | 4-2 | d | Snippet |
| 8 | @ | Cincinnati (3-4) | W | 37-17 | 5-2 | w | Snippet |
| 9 | vs. | Jacksonville (2-6) | W | 28-23 | 6-2 | o | Snippet |
| 10 | @ | Dallas (3-5) | W | 34-6 | 7-2 | d | Snippet |
| 11 | vs. | Washington (7-3) | W | 26-18 | 8-2 | dwpo/W | Snippet |
| 12 | @ | LA Rams (5-5) | W | 37-20 | 9-2 | cwp | Snippet |
| 13 | @ | Baltimore (8-4) | W | 24-19 | 10-2 | wpo | Snippet |
| 14 | vs. | Carolina (3-9) | W | 22-16 | 11-2 | co/W | Snippet |
| 15 | vs. | Pittsburgh (10-3) | W | 27-13 | 12-2 | wp | Snippet |
| 16 | @ | Washington (9-5) | L | 33-36 | 12-3 | dwpo/L | Snippet |
| 17 | vs. | Dallas (7-8) | W | 41-7 | 13-3 | d | Snippet |
| 18 | vs. | NY Giants (3-13) | W | 20-13 | 14-3 | do | Snippet |
| PLAYOFFS | |||||||
| WC | vs. | #7 Green Bay (11-6) | W | 22-10 | – | – | Snippet |
| DR | vs. | #4 LA Rams (10-7) | W | 28-22 | – | – | Snippet |
| CC | vs. | #6 Washington (12-5) | W | 55-23 | – | – | Snippet |
Légende des Détails :
d = match de division
c = match de conférence
o = match à une possession
w = match contre une équipe avec un bilan positif en 2024
p = match contre une équipe qualifiée en playoffs en 2024
/W = match gagné en 4e QT
/L = match perdu en 4e QT
/TT = prolongation arrachée en 4e QT
/TL = prolongation concédée en 4e QT
Ce départ chaotique n’est pas forcément surprenant avec la présaison raccourcie et les blessures qui ont rapidement frappé l’attaque : ajoutez un Hurts imprécis et un Barkley qui laisse tomber une passe cruciale face à Atlanta, et vous avez un premier quart de saison à 2-2 qui n’est pas inquiétant, mais qui rappelle que Philly sort d’une saison 2023 décevante. Néanmoins, on commence à voir les prémices de ce que la défense va devenir plus tard, et une fois que la bye week est passée en Week 5, le résultat va être frappant.
Un calendrier plus facile au deuxième quart avec des équipes uniquement en négatif aide aussi : après une frayeur contre Cleveland où le retour de A.J. Brown fait du bien, les Giants sont écartés aisément et les Bengals prennent une mine chez eux, avec une escouade défensive qui ne fait pas de quartier : le pipeline de Georgia fonctionne avec Jalen Carter, Jordan Davis, Nakobe Dean et Nolan Smith, alors que la signature de Baun derrière eux émerge comme une vraie réussite et que les rookies renforcent l’arrière-garde. Pendant ce temps, en attaque, Saquon commence à enquiller les performances délirantes derrière une ligne offensive où Cam Jurgens remplace avec sérieux Jason Kelce et où Mekhi Becton, l’ancien paria de New York, s’intègre bien. Ajoutons une rouste face à des Cowboys méconnaissables, et voilà que Philly prend la tête de la division à 7-2.
Cependant, il faut encore écarter de surprenants Commanders qui avaient justement le leadership de la NFC East jusque là et qui se verraient bien créer la sensation : le match aller est une victoire moins courte que le score ne l’indique, mais qui prouve que Washington ne va pas se laisser faire. Barkley fait une performance majuscule contre les Rams avec des records de franchise en yards au sol (255) et yards totaux (302) juste avant le choc face à Baltimore : la victoire 24-19 se joue sur la défaillance de Justin Tucker et sur la capacité de la défense à ne pas céder en redzone, une de ses grandes forces. Carolina résiste un peu mais plie aussi, permettant à Philly d’être 11-2.
Comme dit ci-dessus il faudra la blessure de Hurts durant le match retour contre Washington pour faire courber l’échine des Eagles (et encore, de trois points), mais ni Pittsburgh et encore moins le reste de la NFC East ne résistera à la fin de saison : Philly remporte le titre de division et entre dans les playoffs comme seed #2 derrière Detroit.
On attendait tous en salivant le match entre l’attaque destructrice des Lions et la défense hermétique des Eagles, il n’aura pas lieu : pendant que les Eagles rejouent une partie de leur saison en écartant Green Bay en Wild Card et les Rams au Divisional Round (à chaque fois grâce à une défense qui réussit les actions cruciales), Detroit tombe contre Washington et ce sont des Commanders revanchards qui se présentent au Linc en finale NFC. Dès le début, Saquon explose pour un TD, l’offensive des locaux semble difficile à arrêter et les visiteurs ne répondent qu’avec des Field Goals ; la suite sera une domination sans partage avec ballons volés et TDs marqués pour un record de points en finale de conférence et une deuxième participation au Super Bowl en trois ans.
L’effectif des Eagles
COACHES
Head Coach : Nick Sirianni – 43 ans
C’est assez surprenant de voir le vitriol que Sirianni a reçu pour quelqu’un qui vient de mener l’équipe à quatre qualifications consécutives en playoffs, deux titres de division et deux participations au Super Bowl. Certes 2023 a été décevant, et ses décisions peuvent prêter à débat, mais on connaît des Head Coaches qui auraient réussi à ne pas capitaliser sur l’effectif en place cette saison. Rappelons qu’il a démarré en NFL en devenant le coach de contrôle de la qualité offensive à Kansas City, en 2009 sous Todd Haley, et qu’il a été écarté avec l’arrivée en 2012 d’Andy Reid. Il est ensuite passé par les Chargers et Indianapolis avant d’obtenir le poste de Head Coach de Philadelphie en 2021.
Coordinateur Offensif : Kellen Moore – 36 ans
Coordinateur Défensif : Vic Fangio – 66 ans
Coordinateur des Équipes Spéciales : Michael Clay – 33 ans
Sirianni a été victime de son propre succès il y a deux ans, perdant ses deux Coordinateurs Shane Steichen (parti à Indy) et Jonathan Gannon (parti à Arizona). Il a clairement tâtonné pour les remplacer en 2023 (surtout en défense), d’où une table rase par la suite. Pour l’attaque, il s’est tourné vers l’ancien Quarterback et Coordinateur Offensif de Dallas Kellen Moore dont l’objectif était double : ne rien casser à ce qui marchait encore, et utiliser Saquon Barkley à son plein potentiel ; la réussite est telle qu’il est pressenti pour partir à New Orleans la saison prochaine.
Pour la défense, c’est l’expérimenté Vic Fangio qui est arrivé au chevet d’une escouade méconnaissable : l’architecte de défenses féroces comme celle des 49ers au début des années 2010 a apporté sa patte tout en profitant du renouvellement de l’effectif pour la remettre sur pied. Clay est le seul patron d’escouades restant de 2022 : les équipes spéciales ont eu quelques accrocs ici ou là, mais elles ont été inestimables en playoffs avec notamment plusieurs ballons volés.
ATTAQUE
QB : Jalen Hurts (Oklahoma) – 26 ans
68.7%, 2903 yards, 18 TDs, 5 INTs + 150 courses, 630 yards, 14 TDs
Le Quarterback a été à l’image de l’équipe cette saison : des débuts difficiles avec quelques INTs, mais il s’est mis en rythme par la suite et a su être létal avec son bras et ses jambes, profitant de la présence de son coureur pour surprendre les défenses. Une commotion et un souci de genou ont entaché sa fin de saison mais il a prouvé dans les playoffs que ce n’était pas un problème.
RB : Saquon Barkley (Penn State) – 27 ans
378 touches, 2283 yards, 15 TDs, 21 big plays
Les stats parlent d’elles-mêmes : Barkley a rappelé à tous le phénomène qu’il a été en Université et au début de sa carrière avec les Giants, avant qu’une blessure et le niveau de la franchise ne le fassent oublier. Son arrivée a été essentielle pour équilibrer l’offensive, étant à la fois capable de gagner les yards difficiles et d’exploser à la moindre faille laissée par la défense. Il aurait pu viser le record mythique d’Eric Dickerson en Week 18 si Sirianni n’avait pas décidé de le préserver pour les playoffs, mais pour l’instant c’est une stratégie payante.
WR : A.J. Brown (Mississippi) – 27 ans
67 touches, 1079 yards, 7 TDs, 17 big plays
WR : DeVonta Smith (Alabama) – 25 ans
69 touches, 834 yards, 8 TDs, 14 big plays
WR : Jahan Dotson (Penn State) – 24 ans
20 touches, 229 yards, 2 big plays
On a vu la différence quand le Cyborg n’était pas là : le début de saison difficile a aussi été causé par cela. Quand il est revenu sur le terrain, il a de nouveau été dominateur et le meilleur allié aérien de Hurts ; il est remarquable qu’il n’ait pas un seul drop de toute la saison. DeVonta Smith a également été freiné par les blessures et termine avec une réception de plus que son partenaire ; il a de nouveau été la menace dans le slot. L’ex-Commander Dotson complète le trio de receveurs mais il a été peu ciblé ; pas besoin de passer à outrance quand vous avez un jeu au sol pareil.
TE : Dallas Goedert (South Dakota State) – 29 ans
42 touches, 496 yards, 2 TDs, 6 big plays
La vraie troisième cible pour Hurts est évidemment le Goedert, même si ce dernier n’a pas été aussi productif dans l’endzone que les années précédentes. Il continue d’être une part précieuse de l’attaque que ce soit en réception et au block, et on peut aussi citer l’émergence de Grant Calcaterra à ses côtés.
LT : Jordan Mailata – 27 ans
14 pressions dont 1 sack
LG : Landon Dickerson (Alabama) – 25 ans
27 pressions dont 5 sacks
C : Cam Jurgens (Nebraska) – 25 ans
25 pressions dont 4 sacks
RG : Mekhi Becton (Louisville) – 25 ans
25 pressions dont 3 sacks
RT : Lane Johnson (Oklahoma) – 34 ans
10 pressions
La ligne a vu de nouvelles têtes depuis deux ans, mais elles ont su se mettre dans le bain de l’unité rapidement. Commençons par les valeurs sûres : l’incroyable duo de Tackles Mailata – Johnson a encore livré une prestation de haut vol (et ce même si le premier a eu quelques soucis de blessure), alors que Dickerson a été un peu plus friable mais néanmoins solide. Comme dit dans la description de la saison régulière, Jason Kelce a été remplacé par Jurgens qui a glissé de son poste de Guard ; la transition a évidemment été visible avec notamment quelques soucis en protection, mais dans l’ensemble il s’en tire avec les honneurs. Son ancien poste a été la belle surprise de la saison avec la reconversion réussie de l’ancien bust des Jets Mekhi Becton.
DÉFENSE
DT : Jordan Davis (Georgia) – 24 ans
27 plaquages, 16 stops, 10 pressions dont 1 sack, 1 FR
Cela fait plusieurs drafts que les Eagles ont entrepris de refondre leur front-7 en allant chercher du côté de l’Université de Georgia, et les résultats ont été visibles en 2024 ; Davis a été le premier d’entre eux – premier tour de 2022 – et il a pris sa place au coeur de la ligne, devenant un vrai problème pour les Offensive Linemen intérieurs.
DE : Jalen Carter (Georgia) – 23 ans
42 plaquages, 27 stops, 52.5 pressions dont 4.5 sacks, 2 FFs, 6 PDs
DE : Milton Williams (Louisiana Tech) – 25 ans
24 plaquages, 12 stops, 39 pressions dont 5 sacks, 1 FF, 1 FR
Le travail de Davis permet à son ancien partenaire Bulldog et premier tour de 2023 Carter de faire du grabuge notamment dans le pass-rush, tout comme Williams dont on parle moins mais qui continue sa progression dans le temps de jeu et dans la production. Les deux sont peut-être un peu moins actifs contre la course, mais ce n’est pas si grave avec les énergumènes derrière.
ILB : Zack Baun (Wisconsin) – 27 ans
151 plaquages, 69 stops, 13.5 pressions dont 3.5 sacks, 5 FFs, 1 FR, 1 INT, 4 PDs
ILB : Oren Burks (Vanderbilt) – 29 ans
41 plaquages, 13 stops, 2 pressions, 2 FFs, 1 PD
Et en parlant du loup, si la signature de Barkley à l’intersaison a évidemment été celle qui a fait parler, celle de l’ex-Saint Baun a été le vrai coup de génie : il avait montré des choses sympathiques à New Orleans, mais rien du niveau de ce qu’il a produit à Philadelphie. Il est devenu le patron de la défense, une force infatigable qui est active dans tous les compartiments. L’ex-Packer et 49er Burks est parfaitement venu s’intégrer à ses côtés en remplacement de Nakobe Dean, autre ex-Bulldog qui a fait une belle saison mais qui s’est blessé gravement en Wild Card.
OLB : Nolan Smith Jr. (Georgia) – 23 ans
42 plaquages, 18 stops, 30.5 pressions dont 6.5 sacks, 1 FF, 2 FRs
OLB : Josh Sweat (Florida State) – 27 ans
41 plaquages, 27 stops, 54 pressions dont 8 sacks
Tiens regardez, encore un ancien de Georgia : l’autre premier tour de 2023 avec Carter a challengé Brandon Graham – avant de le remplacer pour de bon quand il est parti sur IR – et il a confirmé tous les espoirs placés en lui. Cependant, le leader du pass-rush reste Sweat qui a bien rebondi après une saison 2023 en demi-teinte, et il est également actif contre la course. Ce n’est pas forcément le duo qui vient en premier quand on pense aux meilleurs de NFL au poste, mais avec tout le talent du front-7, ils ont les opportunités de faire mal.
CB : Darius Slay (Mississippi State) – 34 ans
49 plaquages, 13 stops, 1 FF, 1 FR, 2 TDs, 13 PDs
CB : Quinyon Mitchell (Toledo) – 23 ans
46 plaquages, 8 stops, 3 TDs, 12 PDs
CB : Cooper DeJean (Iowa) – 21 ans
51 plaquages, 20 stops, 2.5 pressions dont 0.5 sack, 1 FF, 3 FRs, 6 PDs
La dernière refonte en date a été celle de l’arrière-garde avec la draft des rookies Mitchell (premier tour) et DeJean (deuxième tour) ; les résultats parlent d’eux-mêmes. Avec Big Play Slay pour aider les jeunots, la couverture est redevenue une menace pour quiconque veut la tester, notamment lors de ces playoffs.
SS : C.J. Gardner-Johnson (Florida) – 26 ans
59 plaquages, 14 stops, 1 FF, 8 TDs, 6 INTs, 12 PDs
FS : Reed Blankenship (Middle Tennessee State) – 25 ans
78 plaquages, 15 stops, 1 FR, 2 TDs, 4 INTs, 6 PDs
Après un petit passage à Detroit en 2023, CJGJ est revenu en Pennsylvanie pour stabiliser un poste qui en avait un peu besoin : il a certes autorisé son lot de TDs mais il s’est bien repris en volant le ballon à plusieurs reprises. D’ailleurs, comme vous le voyez, ce sont surtout les Safeties qui ont mené la défense en INTs, le troisième année Blankenship confirmant son excellente saison dernière par une autre performance de haut vol.
ÉQUIPES SPÉCIALES
K : Jake Elliott (Memphis) – 29 ans
28/36 (77.8%) sur FG, 47/48 (97.9%) sur XP
P : Braden Mann (Texas A&M) – 26 ans
48.8 yards par punt, 20 (37.0%) dans les 20
LS : Rick Lovato (Old Dominion) – 32 ans
L’année a été bien plus compliquée pour Elliott qui a manqué plusieurs coups de botte, ce qui sera évidemment à surveiller dans un match qui s’annonce très serré. Mann a été sérieux même si ce taux de punts dans les 20 yards adverses est un peu bas. Lovato est le plus expérimenté de tous, présent au club depuis 2016.
KR : Kenneth Gainwell (Memphis) – 25 ans
25.3 yards par retour de kick
PR : Cooper DeJean (Iowa) – 21 ans
10.0 yards par retour de punt
Pas de miracles particuliers sur retours pour les Eagles cette saison.