Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2024 (1/4)
La draft est une combinaison de scouting, de stratégie, et d’un peu de chance.
Alors, qui a tiré le bon numéro ? Nous allons regarder à la loupe les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. On commence avec les picks #1 à #8 aujourd’hui, puis nous verrons les #9 à #16 demain, les #17 à #24 vendredi et les #25 à #32 samedi (avec en plus un résumé pour les équipes n’ayant pas eu de choix de premier tour).
NB1 : PD = passes défendues, BTK = plaquages cassés.
NB2 : Les snaps sont divisés en deux. Tout d’abord, le nombre total de snaps du joueur et son classement par rapport à l’équipe entière. Ensuite, le nombre de snaps du joueur dans son escouade principale, sa participation (en pourcentage du nombre maximal de snaps) et son classement dans l’escouade. Certains rookies jouant beaucoup sur équipes spéciales, les deux nombres de snaps peuvent donc différer.
NB3 : Les stats viennent d’ESPN, Pro-Football-Reference et Pro Football Focus.
1. CHICAGO : Caleb Williams, QB, USC
Matchs | 17 |
Snaps | Équipe – 1123 (2/67) ; Attaque – 1123 (98.9%, 1/31) |
Passe | 62.5%, 3541 yards, 20 TDs, 6 INTs, 68 sacks (pire) |
QB Rating | 87.8 |
Course | 81 courses, 489 yards, 2 big plays, 5 BTKs |
Moyennes | 6.3 yards par passe tentée 10.1 yards par complétion 6.0 yards par course (6e) |
Fumbles Off. | 10 commis, 5 perdus |
Les Bears mettaient fin à « l’insoutenable suspense » en sélectionnant Caleb Williams pour peut-être enfin toucher le jackpot.
Pour un top choix qui arrivait, selon l’avis de certains, « dans une des meilleures situations de l’histoire », on ne savait pas que cela voulait dire avoir deux Head Coaches, trois Coordinateurs Offensifs, et une ligne gruyère qui vous fait approcher de (trop) près le record de sacks sur une saison de David Carr ; aux 68 sacks on peut aussi ajouter les 36 passes jetées en touche (pire total) et une ribambelle de tentatives qui n’ont pas vraiment trouvé leur cible. Certes Williams porte une partie de blâme : franchement, comment ose-t-il vouloir se battre, utiliser sa mobilité pour sortir de la poche et tenter de trouver une solution sans toujours y arriver, d’où un temps de lancer moyen de 2.92 secondes (9e). On a vu des flashs de talent ici ou là, mais il n’a eu un peu de succès soutenu que quand la protection a forcé le playcall à viser plus court. Le plan pour le futur est de lui en offrir une, ce qui lui permettra d’être plus tranquille, plus décisif, et donc de lâcher la balle plus vite.
Williams et son partenaire du premier tour sont les seuls à avoir vu un temps de jeu significatif cette saison.
2. WASHINGTON : Jayden Daniels, QB, LSU
Matchs | 17 |
Snaps | Équipe – 1062 (6/69) ; Attaque – 1062 (91.3%, 3/28) |
Passe | 69% (6e), 3568 yards, 25 TDs (10e), 9 INTs, 47 sacks |
QB Rating | 100.1 |
Course | 148 courses, 891 yards, 6 TDs, 7 big plays, 9 BTKs |
Moyennes | 7.4 yards par passe tentée 10.8 yards par complétion 6.0 yards par course (6e) |
Fumbles Off. | 5 commis |
Comme les dernières rumeurs l’annonçaient avant la draft, Washington jetait son dévolu sur le Quarterback de LSU Jayden Daniels.
Telle est la cruauté de la draft qui lie pour l’éternité deux noms qui n’ont rien demandé à personne, mais il est sûr que pour l’instant, entre Williams et Daniels, l’avantage va à l’ex-Tiger qui a porté avec aplomb les espoirs de la franchise et de ses fans. Que dire du futur Offensive Player Of The Year que vous n’ayez pas déjà vu, celui-qui-a-brisé-une-disette-de-20-ans-de-victoire-en-playoffs – et on ne peut évidemment pas dissocié Dan Quinn, son impact et sa philosophie agressive qui ont fait des Commies une des meilleures équipes sur 4e tentative. Calme sous la pression (37.7% de passes face aux blitz pour 64.2%, 12 TDs et 3 INTs), dynamique à en vouloir parfois qu’il se protège un peu mieux, top team en yards au sol, limitant les turnovers, il a fait une saison pleine et il a reçu l’aide nécessaire pour connaître sa première expérience (réussie) en playoffs. Non, décidément, ce n’est plus la même franchise de Washington.
3. NEW ENGLAND : Drake Maye, QB, North Carolina
Matchs | 13 |
Snaps | Équipe – 681 (18/79) ; Attaque – 681 (62.3%, 7/37) |
Passe | 66.6%, 2276 yards, 15 TDs, 10 INTs, 34 sacks |
QB Rating | 88.1 |
Course | 54 courses, 421 yards, 2 TDs, 3 big plays, 2 BTKs |
Moyennes | 6.7 yards par passe tentée 10.1 yards par complétion 7.8 yards par course |
Fumbles Off. | 9 commis, 6 perdus (pire) |
New England était très content de rester en #3 pour choisir le successeur de Mac… de Tom Brady, Drake Maye.
Le message à la fin d’une saison que Maye n’a pas commencée est clair : « Mike Vrabel, aide le jeunot stp merci ». Le fait qu’il termine avec plus de ballons perdus que de TDs est dommageable, mais si on parlait de la protection pour Caleb Williams, elle n’a pas été meilleure pour l’ex-Tar Heel qui n’a pourtant pas hésité à se démener, avec son bras et ses jambes et une ou deux cibles volontaires, pour faire avancer une attaque anémique. Il a dû passer son temps à viser court (protection ou receveurs il n’avait pas les armes pour faire mieux), ce qui est frustrant car il a prouvé à la fois pouvoir être létal en mouvement, mais aussi dans la poche quand on lui en donne l’opportunité ; de plus, il a également été dangereux quand le playcall a fait appel à ses jambes. Maye a prouvé avoir tous les outils, et on peut reconstruire autour de lui ; encore faut-il le faire.
Beaucoup de snaps chez les rookies Pats, mais aucun n’a le même plafond que Maye.
4. ARIZONA : Marvin Harrison Jr., WR, Ohio State
Matchs | 17 |
Snaps | Équipe – 865 (10/72) ; Attaque – 865 (78.9%, 5/32) |
Réception | 62 réceptions, 885 yards, 8 TDs, 14 big plays |
Avancé | 53.4%, 5 drops, 87.0 de Target Rating |
Cumulé | 62 touches, 885 yards, 8 TDs, 14 big plays |
Moyennes | 14.3 yards par réception |
Fumbles Off. | 1 commis, 1 perdu |
Arizona était très content de rester en #4, de ne pas réaliser le premier quatuor de Quaterbacks à démarrer une draft, et d’ajouter l’arme offensive Marvin Harrison Jr.
Commençons par le positif : un début tonitruant, top team en TDs à la réception, playmaker, difficile à couvrir. Le problème c’est qu’on ne l’a pas vu toute la saison : il y a eu plusieurs passages où il a été un peu trop transparent, ce qui a notamment fait du mal après la bye week. C’est toujours compliqué avec les receveurs #1 qui, rookies ou pas, commandent un peu plus d’attention des défenses et permettent d’ouvrir les routes pour, disons, des Trey McBride (sans rien enlever au talent de ce dernier). Mais on en attendait un peu plus de la part du fils de son père, et ce taux de réception fait peur ; le talent est clairement là, mais 2025 doit le voir prendre une part plus prépondérante dans le jeu aérien.
Il a néanmoins été le meilleur rookie, même si on peut faire une petite mention au deuxième tour Cornerback Max Melton.
5. LA CHARGERS : Joe Alt, OL, Notre Dame
Matchs | 16 |
Snaps | Équipe – 1085 (3/70) ; Attaque – 1011 (94.8%, 4/33) |
Protection | 602 snaps, 20 pressions dont 6 sacks, 1 hit, 13 hurries |
Pénalités | 8 total, 8 acceptées, 65 yards |
Les Chargers décidaient de se tourner à nouveau vers la ligne offensive avec la sélection du premier gros, Joe Alt.
Il n’est jamais évident pour un Left Tackle en université de faire le switch à droite (surtout quand on vous demande au débotté de revenir à gauche pour pallier les absences), mais c’est une belle première saison pour Alt. Il y a eu quelques passages à vide comme souvent avec les rookies (quelques sacks et quelques pénalités), mais la plupart de ses prestations ont été très concluantes, que ce soit en protection ou dans le jeu au sol. Une bonne pioche qui ne devrait aller qu’en s’améliorant.
Ce n’est pas un hasard si les Bolts sont retournés en playoffs, car ils ont trouvé un super rookie offensif et un rookie sous-coté défensif : nous allons surtout parler du premier, le deuxième tour receveur Ladd McConkey, mais le cinquième tour Cornerback Tarheeb Still mérite une mention.
Si on peut débattre de l’impact de Still sur une défense qui a été redoutable par ailleurs, il est impossible de minimiser l’impact de McConkey : 112 ciblages, 82 réceptions, 1149 yards, 7 TDs, 15 big plays, 10 plaquages cassés et 52 first downs ; il a été le seul phare de constance pour Justin Herbert dans l’attaque aérienne, et ses 5 drops sont dommageables mais excusables vu sa charge de travail. Le duo devrait faire du grabuge pour les années à venir, et il faut désormais que le reste se mette au même niveau d’exigence (ce qu’on a vu plusieurs fois, mais pas toujours).
6. NY GIANTS : Malik Nabers, WR, LSU
Matchs | 15 |
Snaps | Équipe – 886 (6/80) ; Attaque – 886 (78.8%, 4/31) |
Course | 5 courses, 2 yards |
Réception | 109 réceptions (5e), 1204 yards (7e), 7 TDs, 16 big plays, 8 BTKs |
Avancé | 64.1%, 9 drops, 93.8 de Target Rating |
Cumulé | 114 touches, 1206 yards, 7 TDs, 16 big plays, 8 BTKs |
Moyennes | 0.4 yards par course 11.0 yards par réception |
Fumbles Off. | 1 commis |
Les Giants avaient essayé de trade up mais devant l’impossibilité de le faire, ils optaient pour l’explosif receveur Malik Nabers.
Nabers a accroché l’espace d’un instant le record rookie de réceptions en une saison avant qu’il ne soit récupéré par un certain Tight End dont nous parlerons plus tard, ce qui suffit à décrire sa saison. Deuxième receveur le plus ciblé (170), il a sans cesse répondu présent dans une attaque aérienne où il a surnagé avec Wan’Dale Robinson, mais cela a été pénible à regarder plus d’une fois. Il est le futur pour les Giants… dès qu’ils auront trouvé quelqu’un pour lui lancer la balle.
La draft 2024 pourrait aider New York à redresser la barre : si personne n’a évidemment été meilleur que Nabers, vous avez le cinquième tour coureur Tyrone Tracy Jr. qui a revitalisé le poste avec 1123 yards et 6 TDs, alors qu’en défense les deuxième tour Safety Tyler Nubin et troisième tour Cornerback Dru Phillips n’ont pas démérité.
7. TENNESSEE : JC Latham, OL, Alabama
Matchs | 17 |
Snaps | Équipe – 1149 (1/77) ; Attaque – 1094 (100%, 1/33) |
Protection | 660 snaps, 47 pressions dont 7 sacks, 11 hits, 29 hurries |
Pénalités | 10 total, 10 acceptées, 60 yards |
Après tous les soucis de ligne offensive en 2023, Tennessee faisait le choix logique de l’Offensive Mammouth JC Latham.
Tennessee a fait une anti-Alt, c’est-à-dire qu’ils ont pris un Right Tackle pour jouer à gauche, et les résultats ont été comme attendus : sa lenteur à se déplacer avait été notée avant la draft, et il a souffert contre les pass-rushers rapides et athlétiques. La franchise ne lui a pas forcément fait un cadeau (même si de nos jours les bonnes équipes ont un pass-rusher de calibre de chaque côté), et il reste à voir s’il pourra s’adapter.
Le meilleur rookie des Titans a été le deuxième tour Defensive Tackle T’Vondre Sweat avec une mention pour le cinquième tour Cornerback Jarvis Brownlee Jr.
On imaginait ce que cela pourrait donner au coeur de la ligne défensive avec Sweat à côté de Jeffery Simmons, et le maousse n’a pas déçu : il a aidé contre la course (20 run stops) et il a également été de la partie pour mettre la pression sur le Quarterback adverse (22 pressions dont un sack). On sait que son rôle est avant tout de manger des prises à deux pour libérer ses partenaires, mais il a aussi causé du grabuge par lui-même, et cela devrait continuer.
8. ATLANTA : Michael Penix Jr., QB, Washington
Matchs | 5 |
Snaps | Équipe – 230 (41/65) ; Attaque – 230 (20.1%, 16/25) |
Passe | 58.1%, 775 yards, 3 TDs, 3 INTs, 4 sacks |
QB Rating | 78.9 |
Course | 7 courses, 11 yards, 1 TD |
Moyennes | 7.4 yards par passe tentée 12.7 yards par complétion (4e) 1.6 yards par course |
Le premier bouleversement de la draft venait de Géorgie où Atlanta préparait le futur en draftant le Quarterback Michael Penix Jr.
Le futur est arrivé probablement plus tôt que les dirigeants ne le souhaitaient puisque l’Homme Aux 100M$ Garantis Kirk Cousins a bien démarré avant de s’écrouler, poussant l’équipe à mettre Penix sur le terrain pour arracher les playoffs. Cela n’est pas arrivé et le rookie est loin d’avoir posté des stats délirantes dans un temps de jeu réduit, mais il a déjà montré qu’il avait le bras pour réaliser tous les lancers et qu’il n’avait pas peur de s’en servir. Avec lui, Drake London et Kyle Pitts vont peut-être enfin être à la hauteur des espérances, mais on doit évidemment en voir plus.
Penix est le rookie ayant le plus joué à Atlanta et il n’a même pas franchi la barre des 300 snaps.