NFL Team Honors IX : Philadelphia

500-Eagles

Madame Soleil avait ciblé le retour de bye week comme un moment charnière, l’ironie veut que les Eagles l’ont démarré avec deux victoires (dont la revanche du Super Bowl LVII), portant leur bilan à 10-1… avant la dégringolade complète, une entrée dans les playoffs en marche arrière accélérée et un non-match en Wild Card. Malgré ce bilan partiel plaçant Philly en tête de la ligue, les germes du mal étaient déjà largement présents : une attaque talentueuse mais sans plan B et une défense qui a payé les nombreuses modifications. Il est clair que, si la franchise continue d’exhiber des talents jusque dans les bureaux, elle doit désormais répondre à de sérieuses questions (elle a déjà commencé) – et cela sans deux figures emblématiques parties en retraite.

À lire avec la gueule de bois.

 

PHILADELPHIA EAGLES
2e NFC East ~ 11-6 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2023

 

Qui pour détrôner Philly en NFC ? Certes la franchise allait se confronter à deux décennies d’alternance du champion de NFC East, mais si une équipe semblait parée pour mettre fin à cette folle série, c’était bien celle menée par le duo Howie Roseman – Nick Sirianni. Et autant le premier faisait ses armes depuis un bon moment, autant le deuxième avait surpris par sa capacité à prendre l’effectif en main et à le ramener sur le devant de la scène.

D’ailleurs, malgré la réussite de la saison dernière, Howie n’était pas resté inactif, orchestrant plusieurs modifications. En attaque, la première avait été indépendante de sa volonté : le Coordinateur Offensif Shane Steichen était parti entraîner Indianapolis, faisant ironiquement le chemin inverse de Sirianni ; il était remplacé par le coach des Quarterbacks Brian Johnson, ce qui ne devait pas changer grand-chose pour un Jalen Hurts qui s’était révélé. Le #1 avait prouvé qu’il était le franchise player espéré, à la fois avec son bras et ses jambes ; tout juste Marcus Mariota était-il arrivé pour servir de remplaçant de luxe. Hurts bénéficiait d’une des meilleures lignes offensives de la ligue qui avait vu partir le solide Guard Isaac Seumalo : le sophomore Cam Jurgens devait se mettre au diapason mais il avait de quoi apprendre rapidement avec Jordan Mailata, Landon Dickerson, Jason Kelce et Lane Johnson à ses côtés ; l’ancien premier tour Andre Dillard avait définitivement été poussé dehors par l’émergence surprise de Mailata, et le troisième tour Tyler Steen était là pour apprendre.

Du côté des playmakers, de nouvelles têtes étaient aussi apparues : le précieux Miles Sanders était parti voir ailleurs, remplacé par l’ex-Lion D’Andre Swift sur échange ; il rejoignait le tandem Kenneth Gainwell – Boston Scott, sans oublier la signature de l’ex-Seahawk Rashaad Penny qui pouvait être un vrai bon coup s’il réussissait à rester sur le terrain. Chez les receveurs, le binôme dynamique A.J. Brown – DeVonta Smith rempilait après une première année magistrale ensemble, alors que l’ex-Falcon Olamide Zaccheaus venait challenger le poste de troisième receveur à Quez Watkins. Avec le Tight End Dallas Goedert en plus, si personne ne se faisait manger par les petits cochons, Hurts avait encore de quoi faire du bruit.

La défense avait également vu son patron partir sous d’autres cieux : Jonathan Gannon était désormais Head Coach d’Arizona ; Sean Desai, ex-Bear et Seahawk, reprenait le flambeau. Les choses étaient un peu moins parfaites de ce côté du ballon : bien entendu il y avait eu ce record improbable de QUATRE sackeurs différents à 10+ unités, mais il était resté étonnamment silencieux au Super Bowl, et la défense contre la course avait été un souci toute la saison. Le front-7 avait donc connu des bouleversements : sur la ligne, le Defensive Tackle Javon Hargrave était parti, et les Eagles avaient continué d’alimenter leur pipeline vers Athens (la ville hébergeant l’Université de Georgia). En effet, le premier tour Jalen Carter allait s’installer aux côtés de Fletcher Cox et Jordan Davis pour renforcer le coeur de l’unité, alors que son coéquipier et autre premier tour Nolan Smith venait s’ajouter à la longue liste de pass-rushers menée par Haason Reddick, Brandon Graham et Josh Sweat… tout cela sans oublier le retour de blessure de Derek Barnett.

En parlant d’ex-Bulldog, le sophomore Nakobe Dean attendait son heure dans un groupe des Linebackers qui avait été largement remanié : le sous-coté T.J. Edwards et Kyzir White avaient quitté la Pennsylvanie, laissant la place à l’ex-Bear Nicholas Morrow et à l’ex-Titan Zach Cunningham ; l’ex-Steeler Myles Jack avait finalement décidé de prendre sa retraite, et il faudrait surveiller si le mix vétérans – jeunots pouvait offrir la même production. L’arrière-garde n’avait pas profité longtemps du Safety C.J. Gardner-Johnson déjà reparti : l’ex-Steeler Terrell Edmunds venait assister la surprise Reed Blankenship, avec le troisième tour Sydney Brown en apprentissage. Le fantastique trio de Cornerbacks James Bradberry – Darius Slay – Avonte Maddox repartait pour un tour.

La phase de punt n’avait pas brillé en 2022 : l’équipe cherchait encore un Punter tout en gardant Arryn Sipos sous la main sur Practice Squad, alors que le Kicker Jake Elliott démarrait une nouvelle saison.

Certains avaient argumenté que le Super Bowl avait été plus révélateur qu’on ne le pensait, car Philly avait toujours eu des circonstances favorables contre les grosses cylindrées la saison précédente (équipes rencontrées lors de leurs phases calamiteuses ou blessures notamment au poste de Quarterback) ; or, face à un Patrick Mahomes diminué, le club avait été « exposé ». Ces critiques n’étaient pas infondées, sans rien enlever à la qualité évidente de l’effectif ; en tout cas le calendrier allait permettre d’y répondre, surtout ce passage totalement infernal en sortie de bye week. Malgré les changements, Philly avait les clés de son destin en NFC, mais si la production du pass-rush retombait de son nuage, il fallait voir la défense au sol progresser d’autant.

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ New England W 25-20 1-0 o
2 vs. Minnesota (0-1) W 34-28 2-0 co
3 @ Tampa Bay (2-0) W 25-11 3-0 cwp
4 vs. Washington (2-1) W 34-31 (OT) 4-0 do/TL
5 @ LA Rams (2-2) W 23-14 5-0 cwp
6 @ NY Jets (2-3) L 14-20 5-1 o/L
7 vs. Miami (5-1) W 31-17 6-1 wp
8 @ Washington (3-4) W 38-31 7-1 do/W
9 vs. Dallas (5-2) W 28-23 8-1 dwpo
10 BYE
11 @ Kansas City (7-2) W 21-17 9-1 wpo/W
12 vs. Buffalo (6-5) W 37-34 (OT) 10-1 wpo/TT
13 vs. San Francisco (8-3) L 19-42 10-2 cwp
14 @ Dallas (9-3) L 13-33 10-3 dwp
15 @ Seattle (6-7) L 17-20 10-4 cwo/L
16 vs. NY Giants (5-9) W 33-25 11-4 do
17 vs. Arizona (3-12) L 31-35 11-5 co/L
18 @ NY Giants (5-11) L 10-27 11-6 d
PLAYOFFS
WC @ #4 Tampa Bay (9-8) L 9-32

 

Le bilan de saison régulière

 

Global Bilans
Saison 11-6
Demi-saison 8-1 3-5
Quart-saison 5-0 3-1 2-2 1-3
Détail Bilans
Domicile 6-2
Extérieur 5-4
Division (d) 4-2
Conférence (d+c) 7-5
Équipes > .500 (w) 6-3
Équipes en playoffs (p) 6-2
Matchs à une possession (o) 8-3
4e quart-temps (W-L-TT-TL) 2-3-1-1
Prolongations 2-0
Difficulté Bilans
Calendrier projeté (2022) 161-123-4 (0.566, 1er)
Calendrier réel (2023) 139-150 (0.481, 21e)
Écart entre les deux -0.092 (3e)

 

Pas besoin de revenir sur le déroulement de la saison (il est assez limpide), il y a trois stats principales : la première est celle des matchs à une possession qui rejoint ce que nous disions en entête (80% de victoires acquises à une possession, les maux étaient déjà là bien avant le dernier quart d’exercice) ; la deuxième est celle du dernier quart-temps ; la troisième est celle du calendrier qui a finalement été beaucoup plus abordable que prévu car seuls 3 des 14 adversaires ont fait mieux qu’en 2022.

 

La réalité

 

Attaque Eagles Rang Adversaire Rang
Points par match 25.5 7 25.2 30
-2.6 23 +5.0 31
TDs 49 7 51 30
-10 27 +11 29
Yards par match 354.4 8 356.1 26
-34.7 25 +54.6 31
First Downs par match 22.2 4 21.4 29
-0.4 17 +2.3 31
Third Down % 48.000 3 46.352 31
+2.054 12 +7.787 31
Redzone Drive % 34.463 8 36.571 30
-3.184 15 +0.426 24
Redzone TD % 60.000 9 66.102 30
-7.797 25 +13.375 31
Big plays 56 20 62 19
-25 30 +7 27
Pass/Run ratio 1.180 7 1.695 2
+0.114 22 +0.291 3
QB/Cover Rating 89.2 19 97.6 29
-9.8 29 +16.0 32
Turnovers 28 23 18 23
+9 28 -9 31
Défense Eagles Rang Adversaire Rang
Stop % 34.197 15
+0.609 25
Pressions 334 8 205 19
-5 25 +29 28
Sacks 43 19 39 11
-27 32 -5 7
Équipes Spéciales Eagles Rang Adversaire Rang
Field Goal % 93.750 5 88.462 23
+5.750 10 +0.462 18
Extra Point % 97.826 13 100.000 25
+1.462 17 +5.556 26
Punt Net Yards 43.1 6 39.1 1
+3.3 2 -4.2 2
Autres Eagles Rang Adversaire Rang
Pénalités par match 5.6 12 6.3 4
+0.3 18 +0.7 6
TOP moyen 30:40 10
+0:10 14
Extra Stat Eagles Rang Adversaire Rang
Points 2 Dernières Minutes 56 18 130 32
-13 19 +58 31

 

L’attaque a un peu baissé de pied, mais c’est évidemment la défense qui focalise toutes les frustrations de cette saison avec des grosses chutes un peu partout. L’Extra Stat vous montre la catastrophe intersidérale qu’elle a été en fin de mi-temps, mais en réalité ce sont les deux quart-temps entiers où elle a craqué avec 9.4 points par match au deuxième (31e) et 7.7 points au dernier (30e). Elle a au moins aidé un peu l’attaque avec 3 TDs marqués mais elle a aussi volé bien moins le cuir. Ce taux de 3e tentative est assez effarant quand on sait qu’en moyenne les adversaires étaient à 7.3 yards (6e) du first down ; elle a régulièrement défait le bon travail effectué précédemment, la faute en partie à un terrifiant taux de 68.2% sur 3e & 1-3 yards.

L’offensive n’est pas sans reproche pour autant : elle qui avait été la reine des longs drives jusque dans l’endzone est revenue vers la moyenne avec -10 drives de 80+ yards jusqu’au TD à 7 (13e). Elle a moins scoré en général et moins protégé le cuir ; la chute des big plays a également été notable. Tout comme la défense, c’est en deuxième quart-temps que les choses ont été très compliquées avec -6.1 points par match à 6.1 (22e) ; elle a en effet divisé sa moyenne par deux. Au moins, le Brotherly Shove a encore très bien fonctionné (73.1% sur 4e tentative – top).

Voici les récompenses de la saison :

 


(2021 : La ligne offensive)
(2022 : Jalen Hurts)

Jalen Hurts – QB
Passe 65.4%, 3858 yards, 23 TDs, 15 INTs, 36 sacks
QB Rating 89.1
Course 157 courses, 605 yards, 15 TDs (2e), 2 big plays, 2 BTKs
Moyennes 7.2 yards par passe tentée
11.0 yards par complétion
3.9 yards par course
Fumbles Off. 9 commis, 5 perdus

 

Il n’a pas aligné les mêmes stats mirobolantes que sa saison 2022 de « presque MVP », et ce QB Rating va sembler un peu trop bas ; c’est notamment à cause des INTs, mais nous reviendrons sur ce sujet un peu plus tard.

https://www.sandiegouniontribune.com/wp-content/uploads/migration/2023/09/11/0000018a-85e4-d43b-ab8a-a5ec64330002.jpg?w=535

Il a lutté contre les ennuis physiques, il a égalé le record NFL de TDs au sol pour un Quarterback, il a établi des records de franchise en yards (4463) et TDs (38) cumulés, et il était à deux unités d’égaler le record de franchise de TDs au sol de LeSean McCoy. Ce n’est pas un hasard si les Eagles ont brillé l’année dernière, car Hurts aussi ; ce n’est pas un hasard si les Eagles ont plongé à la fin de cette saison quand il a eu plus de mal.

 


(2021 : T.J. Edwards)
(2022 : T.J. Edwards)

Reed Blankenship – S
Plaquages 113, avec 79 solo, 11 manqués
Stops 19 dont 6 contre la course
Fumbles Déf. 1 récupéré
Pass-Rush 8 snaps, 2 pressions, 2 hits
Couverture 66 ciblages, 63.6%, 529 yards, 6 TDs, 11 PDs, 3 INTs
Cover Rating 99.9
Moyennes 8.0 yards par ciblage
12.6 yards par complétion
Pénalités Aucune

 

On avait vu des choses intéressantes de la part du rookie non-drafté en 2022, mais qui aurait pu imaginer qu’il gagne un tel impact dans sa deuxième saison avec une telle charge de travail. Il a clairement une appétence pour la couverture (il n’a pas d’impact particulier contre la course) et il est vrai qu’il a lâché son lot de TDs, mais quand on voit d’où il part c’est remarquable de voir ce qu’il a réussi à faire dans sa première année « complète ».

 


(2021 : Dallas Goedert)
(2022 : A.J. Brown)

A.J. Brown – WR
Réception 106 réceptions (8e), 1456 yards (5e), 7 TDs, 21 big plays (10e), 9 BTKs
Avancé 67.1%, 7 drops, 100.6 de Target Rating
Moyennes 13.7 yards par réception
Fumbles Off. 2 commis, 2 perdus

 

Si les ballons perdus par Hurts vous défrisent (ce qui peut s’entendre), échangez le Quarterback avec le Cyborg : il a démarré la saison tambour battant avec un record NFL de six matchs à 125+ yards, avant de se refroidir comme le reste de l’offensive vers la fin de la saison. Il a même établi un record de franchise sur une saison en réceptions pour un receveur écarté (Zach Ertz est le recordman tous postes avec 116).

https://theeagleswire.usatoday.com/wp-content/uploads/sites/69/2023/10/USATSI_21768226_168393153_lowres.jpg?w=1000&h=600&crop=1

Il a formé le même duo inarrêtable avec DeVonta Smith qui n’a pas été en reste : 81 réceptions pour 1066 yards et 7 TDs. C’est derrière qu’on a eu plus de mal à suivre, avec en tête Dallas Goedert qui a été un peu moins visible (ratant plusieurs matchs) via 60 réceptions pour 593 yards. Olamide Zaccheaus a récupéré les miettes (160 yards et 2 TDs).

 


(2021 : Darius Slay)
(2022 : James Bradberry & Darius Slay)

Haason Reddick – LB
Plaquages 38, avec 29 solo, 5 manqués
Stops 24 dont 9 contre la course
Fumbles Déf. 1 forcé
Pass-Rush 523 snaps (9e), 64 pressions dont 11 sacks, 13 hits et 40 hurries
Pénalités 2 total, 2 acceptées, 30 yards

 

On se doutait qu’il était impossible de répéter cette performance hallucinante d’avoir quatre sackeurs à 10+ unités, mais se retrouver avec un seul qui les dépasse tout juste et aucun autre en position de le faire, c’est brutal.

https://nypost.com/wp-content/uploads/sites/2/2024/02/GettyImages-1966861941-e1707675959593.jpg?w=1024

Si vous jetez un oeil sur le tableau principal des stats, vous voyez que les pressions sont stables mais le ratio pass/course a nettement augmenté car les adversaires sont davantage passés par les airs : en fait les taux sont de -9.8% de pressions à 51.2% (17e) et -5% de sacks à 6.2% (24e) ; et ne parlons pas du crash du taux de conversion de pressions en sacks : -7.8% à 12.9% (27e).

Bref, tout ça pour dire bravo à Reddick qui a été le plus efficace des rushers, même si c’est Josh Sweat qui finit top team en pressions avec 67.5 (pour 6.5 sacks soit un taux de conversion inférieur à 10%, yikes). Derrière eux on trouve le vénérable Fletcher Cox (41 pressions dont 5 sacks) et… la personne suivante.

 


(2021 : DeVonta Smith)
(2022 : Reed Blankenship)

Jalen Carter – DT
Plaquages 33, avec 20 solo, 3 manqués
Stops 13 dont 5 contre la course
Fumbles Déf. 2 forcés, 1 récupéré, 1 TD
Pass-Rush 384 snaps, 48 pressions dont 6 sacks, 4 hits et 38 hurries
Pénalités 6 total, 5 acceptées, 34 yards

 

Carter a été une force dans le pass-rush, il a même réussi à contrer un Field Goal, mais il a eu plus de mal à avoir un vrai impact contre la course. À l’image de toute la défense, il a piqué du nez au fur et à mesure de la saison, mais ce sont plus les vétérans qui ont failli devant lui. Ce qu’il a montré pour une première année est intéressant, mais il va devoir être plus solide contre la course car il s’est parfois fait bouger trop facilement.

En parlant de défense contre la course, les stats sont largement trompeuses car le début de saison masque l’écroulement sur la fin : 103.4 yards par match (10e), 4.3 yards par course (20e), 13 TDs (10e) et 9 big plays (11e).

Nous reviendrons plus bas sur les arrivées qui ont quand même fait du bien chez les Linebackers, mais la ligne défensive n’a pas eu la même activité, à l’image de Jordan Davis et Milton Williams (41 run stops à eux deux) ; là aussi, le total a l’air sympathique, mais il est majoritairement arrivé en première moitié d’année.

 


(2021 : Jalen Reagor)
(2022 : La phase de punt)

Brian Johnson & Sean Desai (+ Matt Patricia). Quand vous changez vos deux Coordinateurs une saison seulement après leur arrivée, c’est que quelque chose n’allait pas. Tout ce qui marchait au début (et c’est un grand mot pour la défense) a été lu, analysé, contré par les adversaires, et les Eagles ne se sont pas adaptés. Sur les 13 INTs de Hurts, 8 sont venues sur des blitz, comme si l’offensive n’en avait jamais vu de sa vie, et Johnson n’a jamais pu fournir de réponse.

La défense sous Desai n’était déjà pas géniale, mais au moins elle avait quelques sursauts, notamment dans des matchs importants. Mais quand Patricia a repris la main après le retour contre Dallas, les Eagles se sont mis à exploser contre des top-5 de draft. Kellen Moore et surtout Vic Fangio ont du boulot pour retrouver de la constance et mettre leurs joueurs dans de meilleures conditions.

 


(2021 : L’attaque terrestre)
(2022 : La ligne offensive & le pass-rush)

L’attaque terrestre
Stats 128.8 yards par match (8e), 4.3 yards par course (11e), 22 TDs (5e)
Explosivité 10 big plays (18e) dont 1 homerun (14e)
BTK 28 (16e) soit un toutes les 18.2 courses (21e)
Matchs marquants 2 matchs d’un coureur à 100+ yards (17e)

 

Avec Hurts qui score des TDs par paquet de 15 et D’Andre Swift qui poste sa meilleure saison en carrière, c’est une récompense qui ne demande pas beaucoup de réflexion.

L’ex-Lion a de suite trouvé son rythme derrière la ligne offensive qu’on ne présente plus, accumulant 268 touches pour 1263 yards, 4.5 yards par occasion, 4.6 yards par course, 6 TDs et 20 plaquages cassés. Kenneth Gainwell a complété quand on a fait appel à lui (547 yards à 4.5 yards par occasion et 2 TDs).

https://theeagleswire.usatoday.com/wp-content/uploads/sites/69/2023/06/USATSI_19373885_168393153_lowres.jpg?w=640

Bon, c’était juste une formule, bien sûr qu’on va présenter la ligne offensive, et pour faire particulièrement le lien avec le jeu au sol, Swift a amassé 664 yards avant contact (5e) soit 2.9 yards par course, ce qui est remarquable. Elle ne sera pas nominée car elle a connu quelques blessures dommageables, mais on en connaît les éléments clés : le Centre Jason Kelce et le Left Tackle Jordan Mailata sont les seuls de l’unité à avoir joué tous les matchs (et Mailata tous les snaps) avec leur excellence habituelle. Le Left Guard Landon Dickerson et le Right Tackle Lane Johnson ont raté un match mais ils ont été dans la lignée de leurs performances passées (Dickerson un cran en-dessous des autres mais toujours sérieux).

Le problème est surtout venu du poste de Right Guard où Cam Jurgens a pris la place avec inconstance avant de se battre contre les blessures ; Sua Opeta a eu du mal à se mettre au niveau quand il a dû s’aligner, tout comme Jack Driscoll.

 


(2021 : Le pass-rush)
(2022 : La défense contre la course)

La couverture
Stats 65.2% (16e), 252.7 yards (31e), 35 TDs (31e), 9 INTs (25e)
Moyennes 6.6 yards par passe tentée (16e)
10.1 yards par complétion (15e)
YAC 48.3% (8e)
QB Rating 97.6 (29e)
Explosivité 53 big plays (21e) dont 6 homeruns (6e)
Matchs marquants 6 matchs d’un QB à 300+ yards (27e)
6 matchs d’une cible à 100+ yards (14e)

 

Est-ce vraiment un produit de la faiblesse des joueurs ou du coaching ? On a envie de pencher plutôt vers la deuxième option, sans oublier que l’unité a souvent été touchée par les blessures ; quasiment aucun des principaux acteurs n’a joué tous les matchs. La preuve de tout cela par James Bradberry : le top team avec 90.5% des snaps défensifs a manqué un match et il est revenu sur terre à vitesse grand V avec 59.4%, 12.3 yards de complétion, 11 TDs (pire marque), 1 INT, 13 passes défendues et 114.3 de Cover Rating.

Darius Slay a réussi à maintenir un certain niveau, postant 61.3%, 2 TDs, 2 INTs dont un pick-6, 15 passes défendues et 80.2 de Cover Rating, alors que Bradley Roby a eu plus de mal que les stats ne l’indiquent à 60.6% et 76.5 de Cover Rating. Avonte Maddox a manqué presque toute la saison, le troisième tour Sydney Brown a autorisé 79.2% (au moins il a un pick-6) et le non-drafté Eli Ricks a souffert comme Josh Jobe.

Derrière tout ce monde, Kevin Byard a été amené en cours de saison pour tenter de tenir la baraque, mais dans un contexte pareil son impact a été limité aux côtés de Blankenship.

 


(2021 : Anthony Harris)
(2022 : Howie Roseman)

Nicholas Morrow & Zach Cunningham – LB
Plaquages 180, avec 120 solo, 14 manqués
Stops 81 dont 50 contre la course
Fumbles Déf. 1 forcé, 3 récupérés
Pass-Rush 86 snaps, 16 pressions dont 3 sacks, 5 hits et 8 hurries
Couverture 109 ciblages, 70.7%, 683 yards, 4 TDs, 9 PDs
Cover Rating 99.2
Moyennes 6.2 yards par ciblage
9.0 yards par complétion
Pénalités 2 total, 2 acceptées, 20 yards

 

Le duo a été un vrai pari de la franchise car ils sortaient de saisons moyennes respectivement à Chicago et Tennessee.

https://media.nbcsportsphiladelphia.com/2023/11/Morrow-Cunningham-Getty-1712662117.jpg?quality=85&strip=all&resize=1200%2C675

Ils ont formé un duo remarquable à qui il n’a manqué que la disponibilité (six matchs manqués cumulés) et peut-être une INT ou deux pour compenser les TDs : pour le reste ils ont ramené du peps dans la défense contre la course, ont eu les bras plutôt sûrs, et Morrow s’est même illustré sur certains blitz bien sentis. Shaquille Leonard a offert quelques flashs de ce qu’il était dans un temps de jeu réduit, mais il est clair que ce n’est plus le All-Pro du passé. Nakobe Dean a été gêné par les blessures au pied et n’a pas beaucoup joué.

 


(2021 : Eric Wilson)
(2022 : Aucun)

Aucun. Cela aurait été mieux si Myles Jack n’avait pas directement pris sa retraite, mais quand on ne signe que des contrats d’un an, bust est un mot bien fort.

 


(2021 : La victoire 40-29 face à New Orleans en Week 11)
(2022 : La dernière équipe invaincue)

Les victoires sur Kansas City et Buffalo. C’est d’autant plus frappant que les deux rencontres ont été bien différentes : la première a été un duel de défenses dans les éléments à l’extérieur où les Eagles ont su revenir d’un déficit de -10 en deuxième mi-temps, éteignant les locaux ; la deuxième, un tir aux pigeons à domicile où les Eagles ont su revenir de DEUX déficits de -10 pour l’emporter au bout d’un quatrième quart-temps et d’une prolongation de folie grâce à un Jake Elliott qui a encore fait une saison admirable.

 


(2021 : La défaite 13-7 aux Giants en Week 12)
(2022 : Le dernier drive de la saison)

Les deux dernières semaines. Il y a « se qualifier en playoffs avec des questions », « se qualifier en playoffs à reculons », et il y a prendre 41-62 par deux équipes avec 8 victoires combinées pour terminer la saison. Certains diront que la claque en Wild Card a été plus violente, mais elle était moins surprenante après ces deux matchs-là.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut JNR
1 STF,SPL vs. Green Bay 9-8 Positif 0
2 MNF vs. Atlanta 7-10 Négatif 2
3 @ New Orleans 9-8 Positif -1
4 @ Tampa Bay 9-8 DivChamp 0
5 BYE
6 vs. Cleveland 11-6 Positif 7
7 @ NY Giants 6-11 Négatif 0
8 @ Cincinnati 9-8 Positif 0
9 SNF vs. Jacksonville 9-8 Positif 0
10 @ Dallas 12-5 DivChamp 0
11 TNF vs. Washington 4-13 Négatif 0
12 SNF @ LA Rams 10-7 Positif 3
13 @ Baltimore 13-4 DivChamp 1
14 vs. Carolina 2-15 Négatif 0
15 vs. Pittsburgh 10-7 Positif 0
16 @ Washington 4-13 Négatif 0
17 vs. Dallas 12-5 DivChamp 0
18 vs. NY Giants 6-11 Négatif 0

 

Matchs Nombre Rang
Vs. équipes avec un bilan positif en 2023 11 4
Vs. équipes qualifiées en playoffs en 2023 8 5
Bilans Bilan Rang
Cumulé total 142-147 (0.491) 21
Cumulé à domicile 70-83 (0.458) 28
Cumulé à l’extérieur 72-64 (0.529) 6
Écart domicile/extérieur -0.071 28
Stats additionnelles Valeur Rang
Kilométrage total théorique 10486 12
Total jours nets de repos entre les matchs +12 2

 

Aucun moment de répit dans ce calendrier où la bye week va arriver très vite et le premier match est un « faux » match à domicile ; si vous avez envie de penser que la fin est plus jouable que le début, relisez la dernière récompense. Il ne faudra pas traîner à l’allumage, et le parcours à l’extérieur va être sacrément relevé.