Fiche Légende : Carl Eller
#81 – Defensive End
Présentation
GENERALITÉS | |
Nom complet | Carl Lee Eller |
Date de Naissance | 25 Janvier 1942 |
Lieu de Naissance | Winston-Salem, Caroline du Nord |
Date de Décès | – |
Lieu de Décès | – |
CARRIÈRE | |
Lycée | Atkins, Winston-Salem |
Université | Minnesota |
Draft | 1er tour de 1964 (#6) |
Équipes | Minnesota Vikings (1964-1978) Seattle Seahawks (1979) |
Statistiques | 16 saisons 225 matchs – 209 comme titulaire 23 fumbles recouvrés 1 interception |
HONNEURS | |
Pro-Bowls | 6 (1968-1971, 1973, 1974) |
All-Pro | 7 (1967-1973) |
Performances notables | Meilleur sackeur de l’histoire des Vikings (130.5) |
Récompenses | 1971 Defensive Player Of The Year 1 titre de champion NFL (1969) Membre de l’équipe NFL des années 1970 Membre du Vikings Ring Of Honor |
Hall Of Fame | Classe de 2004 |
Biographie
Pour certains, devenir joueur de football professionnel est la voie tracée depuis tout jeune. Pour d’autres, c’est un rêve qui prend forme au fur et à mesure. Pour Carl Eller, qui n’a vraiment démarré le football qu’au milieu du lycée, c’était plutôt une vague possibilité motivée par un événement tragique qui s’est affirmée au fil des performances, avant de devenir une carrière brillante menant droit à Canton.
Carl Eller naît en janvier 1942 à Winston-Salem, dans l’état de Caroline du Nord. Comme tant d’autres il grandit en regardant beaucoup de sport, et en allant les pratiquer dès qu’il le peut dans les terrains et squares environnants. Ses parents sont d’honnêtes citoyens qui travaillent pour subvenir aux besoins de la famille, bien qu’elle ne roule pas sur l’or, mais ce cadre solide se brise lorsque le père décède ; le jeune Carl n’a que 14 ans, et ce coup du sort le remplit d’énergie négative.
Le principal du lycée d’Atkins où il étudie lui conseille de canaliser cette énergie et de la laisser s’exprimer sur le gridiron. Bien que le garçon n’ait jamais pensé à suivre une quelconque carrière sportive, il intègre l’équipe de football, ce qui s’avère bénéfique : les coaches Ben Warren et Warren Oldham prennent le jeune garçon sous leur aile et lui montrent tout le positif qu’il peut tirer de ses qualités. Sa corpulence et ses capacités athlétiques très intéressantes lui permettent d’évoluer au poste de Tackle des deux côtés du ballon. Et les effets ne s’arrêtent pas là : non seulement il devient un élément remarquable sur le terrain, s’entraînant sans relâche, mais il se remet dans le droit chemin en dehors. Tout en menant le lycée d’Atkins au titre de champion invaincu de l’état en 1959, il évolue également en athlétisme (lancer du poids), fait partie du corps de batterie et est élu président de sa classe sa dernière année.
C’est à ce moment qu’Eller commence à entrevoir la possibilité de vivre du football, même si ce n’était pas son but premier ; en fait, il n’avait pas vraiment de but dans la vie jusqu’à cet instant. Ses entraîneurs lui ont prouvé qu’il avait un avenir potentiel dans ce sport, et l’incitent à poursuivre dans cette voie. Il reçoit quelques offres universitaires dont la plus intéressante émane de la faculté du Minnesota ; bien que cela soit la première fois qu’Eller doive quitter sa Caroline du Nord.
Il intègre donc l’équipe de l’Université, où il retrouve un autre futur Hall Of Famer, le Linebacker Bobby Bell. Son année de sophomore, Eller aide les Golden Gophers à remporter le Rose Bowl de 1961 contre UCLA, puis gagne son poste de titulaire par la suite comme Defensive Tackle. Dominateur, il est élu All-American ses deux dernières années ; de plus, en 1963, il termine deuxième derrière le Defensive Tackle de Texas Scott Appleton au vote de l’Outland Trophy, le trophée du meilleur Lineman Intérieur du pays (offensif et défensif confondus).
Bien entendu, tout cela le place sur les tablettes des franchises professionnelles lors d’une draft de 1964 qui va devenir historique au vu du nombre de futurs Hall Of Famers qui la composent (Bob « Boomer » Brown, Charley Taylor, Paul Warfield, Mel Renfro, Paul Krause, Dave Wilcox, « Bullet » Bob Hayes, Bill Parcells, Leroy Kelly et Roger Staubach). Eller est le troisième choisi dans cette liste (après Taylor et Brown), en #6, par les Minnesota Vikings ; il est également choisi dans la draft de la ligue concurrente, l’AFL, en #5 par les Buffalo Bills. Il n’hésite pas très longtemps : il veut rester dans l’état qu’il a appris à aimer depuis son passage chez les Gophers, et rejoint les Vikings de la NFL.
Dès son arrivée, ce monstre de 1m98 et 112 kgs, trop grand pour rester à l’intérieur, est déplacé en Defensive End ; il est titularisé à l’opposé de Jim Marshall. Mais l’équipe est très inconstante et, malgré des saisons de qualité du #81 avec notamment beaucoup de fumbles forcés et recouvrés (plus un safety), les Vikings doivent attendre 1968 pour enfin trouver la clef des playoffs. Cela intervient avant tout car la défense de Minnesota est devenue redoutable, menée par une ligne défensive impitoyable : les Purple People Eaters. Eller et Marshall en sont les Defensive Ends, alors que Gary Larsen et le futur Hall Of Famer Alan Page en sont les Defensive Tackles.
C’est le début de la domination de la franchise sur la NFL/NFC Central, avec Eller et Page en chefs de file défensifs. Personnellement, en 1968, le #81 démarre une série de cinq doubles votes Pro-Bowl et All-Pro en six ans alors que les Vikes, eux, démarrent une série de dix titres de division en onze ans. En 1969, la ligne défensive entière réussit l’exploit d’être votée au Pro-Bowl dans une saison extraordinaire qui voit Minnesota remporter la NFL en finale contre Cleveland 27-7 ; malheureusement, pourtant donnée favorite, l’équipe chute au Super Bowl IV contre Kansas City 23-7. Eller continue d’être un des piliers majeurs de la défense, accumulant les sacks ainsi que les fumbles forcés et recouvrés.
Toujours très disponible (il ne rate qu’un seul match entre 1964 et 1975), le Defensive End continue de martyriser les attaques adverses, permettant aux Vikings d’accéder à quatre Super Bowls dont trois en quatre ans (1973, 1974 et 1976) ; mais l’équipe ne parvient pas à franchir la dernière marche, perdant respectivement contre Miami, Pittsburgh et Oakland. Le #81 continue malgré tout d’enchaîner les excellentes saisons malgré un âge avançant ; il fait sa première saison vraiment incomplète en 1978 alors qu’il a déjà 36 ans. Il est libéré par les Vikings comme le dernier vestige d’une époque révolue, la défense baissant largement de pied. Il fait une dernière année à Seattle pour ajouter trois sacks à son compteur avant de prendre sa retraite en 1980.
Après ces 16 saisons de performance et de disponibilité, ayant surtout raté des matchs dans ses deux dernières saisons (soit à 35+ ans), Eller termine comme le meilleur sackeur de l’histoire de la franchise des Vikings avec 130.5 ; bien que ce total soit non-officiel car les sacks ne sont comptabilisés que depuis 1982, il est acté par le club (il termine avec 133.5 pour sa carrière). Il a également 23 fumbles recouvrés, la troisième marque de l’histoire à sa retraite. Six fois Pro-Bowler et sept fois All-Pro (première et deuxième équipes confondues), il reçoit diverses accolades après sa retraite, comme les intronisations au College Hall Of Fame, au Vikings Ring Of Honor et finalement au Hall Of Fame de la NFL en 2004.
Entre-temps, Carl Eller s’est lancé dans un autre combat : celui contre les drogues et l’alcool. Il obtient un diplôme en Services à la Personne et devient conseiller légal, fondant plusieurs cliniques dans la région de Minneapolis-St Paul pour aider les toxicomanes et les alcooliques. Il axe son action sur la disparité dans l’accès aux soins entre blancs et noirs, sans cesser de marteler que les afro-américains possèdent leur futur entre leurs mains et sont acteurs de leur propre destinée, contrairement à ce qu’eux-mêmes peuvent penser.