Fiche Légende : Rayfield Wright
#85, 67, 70 – Offensive Tackle
Présentation
GENERALITÉS | |
Nom complet | Larry Rayfield Wright |
Date de Naissance | 23 Août 1945 |
Lieu de Naissance | Griffin, Géorgie |
Date de Décès | – |
Lieu de Décès | – |
CARRIÈRE | |
Lycée | Fairmont High, Griffin |
Université | Fort Valley State |
Draft | 7e tour de 1967 (#182) |
Équipes | Dallas Cowboys (1967-1979) |
Statistiques | 13 saisons 166 matchs – 114 comme titulaire 4 fumbles recouvrés |
HONNEURS | |
Pro-Bowls | 6 (1971-1976) |
All-Pro | 6 (1971-1976) |
Performances notables | – |
Récompenses | 2 bagues de champion (1971, 1977) Membre de l’équipe NFL des années 1970 Membre du Cowboys Ring Of Honor |
Hall Of Fame | Classe de 2006 |
Biographie
C’est l’histoire d’un jeune homme doué en basket qui n’a pas réussi à intégrer l’équipe de football de son lycée, qui aurait pu de nombreuses fois terminer en NBA, qui s’est retrouvé au milieu d’une nuée de rookies à Dallas sans véritable poste fixe, qui a joué à trois positions différentes et dû attendre trois ans pour être titulaire. Certains chemins menant au Hall Of Fame sont tortueux, et celui de Rayfield Wright l’a sans doute été plus que beaucoup d’autres, mais au final le talent est toujours reconnu et récompensé.
Larry Rayfield Wright naît en août 1945 à Griffin, dans l’état de Géorgie. Avec ses frères et soeurs, il est élevé par sa mère et sa grand-mère, surnommée Big Mama ; malgré le manque d’argent et de biens matériels, le jeune Rayfield reçoit une éducation basée sur le respect et la prière. Comme beaucoup de jeunes de la communauté à l’époque, tous les prétextes sont bons pour faire du sport : il suffit de trouver un terrain vague pour jouer au football, au basketball ou au baseball. Wright est plutôt athlétique et a de bons instincts, ce qui lui fait penser qu’il pourrait faire carrière dans le sport professionnel.
Lorsqu’il intègre le lycée de Fairmount à Griffin, Wright est surtout attiré par le basket. Il grandit vite et démontre de redoutables qualités sur le parquet, alors que sa carrière de footballeur démarre bien mal : il n’arrive même pas à rejoindre l’équipe pendant ses trois premières années lycéennes. C’est donc logiquement le ballon orange qui occupe ses aspirations de carrière.
A la sortie du lycée en 1963, Wright reçoit une offre de l’Université de Loyola pour venir jouer au basket ; le jeune homme est très tenté d’accepter, mais les problèmes financiers le poussent à refuser pour entrer dans l’aviation américaine. Il peut ainsi subvenir à ses besoins tout en continuant ses études et sa passion pour le basketball. C’est à ce moment que le coach de l’équipe de football de l’Université de Fort Valley State, Stan Lomax, entend parler de Wright par le cousin de ce dernier. Lomax veut le faire venir pour jouer sur le gridiron ; il n’y a aucun problème s’il veut une bourse et également jouer au basket, car le jeune Rayfield n’a toujours pas abandonné son rêve d’intégrer la NBA un jour.
Pendant que Loyola s’en va remporter le seul titre NCAA de son histoire, Wright fait les beaux jours de Fort Valley State dans les deux disciplines : au basket, il domine avec 20+ points et 20+ rebonds de moyenne par match ; au football, Lomax le déplace à volonté sur le terrain, le faisant jouer à plusieurs postes dont Defensive End et Tight End. Mais ce sont bien ses performances sur le parquet que convoitent les professionnels : les Cincinnati Royals – qui deviendront après plusieurs déménagements les Sacramento Kings – proposent de signer Wright en plein milieu de son cursus. Ce dernier n’est pas le genre à arrêter ses études : il veut obtenir son diplôme, se disant à juste raison que la NBA sera encore là dans quelques mois.
C’est une nouvelle décision qui modifie son destin : une fois sorti de l’Université en 1967, il reçoit un coup de fil de Gil Brandt, le chef de la cellule de recrutement des Dallas Cowboys. Brandt lui annonce que l’équipe veut le sélectionner pendant la draft NFL ; Wright, incrédule, accepte poliment bien qu’il ait toujours les yeux rivés sur la NBA – après tout, les camps NFL sont en juillet et les camps NBA en août, donc il peut bien faire ce petit détour, juste pour voir. Les Cowboys sortent de leur première saison réussie (playoffs) depuis leur naissance en 1960, mais l’équipe reste fragile et Brandt cherche du talent partout : Wright se retrouve au milieu de pas moins de 135 rookies pendant les camps. A la fin du processus de sélection, il n’en reste que cinq… dont il fait partie.
Cette fois, la NBA disparaît pour de bon dans le futur du joueur qui devient officiellement footballeur professionnel. Il ne reste plus qu’à lui trouver le plus important : un poste. En effet, bien qu’étant un spécimen puissant et agile d’1m98 et 116 kilos, le légendaire Head Coach Tom Landry et ses adjoints peinent à savoir où il serait le plus utile. Ils commencent par faire la même chose que Stan Lomax à l’époque, et l’essayer aux postes de Defensive End et Tight End ; cela va ainsi durer deux saisons pendant lesquelles il joue peu.
Le déclic va intervenir lors de l’offseason 1969 : Landry signifie à Wright qu’il veut l’essayer au poste d’Offensive Tackle pour protéger la nouvelle pépite Quarterback Roger Staubach. Le joueur a du mal à comprendre car il n’a jamais occupé cette position dans toute sa carrière, mais le Head Coach sait ce qu’il fait : les capacités athlétiques et l’intelligence du #70 doivent lui permettre d’apprendre rapidement. Lors d’un match contre les Los Angeles Rams, Wright remplace le Right Tackle Ralph Neely, blessé, ce qui veut dire qu’il va se retrouver nez à nez avec David « Deacon » Jones, futur Hall Of Famer et terrible Defensive End. Quand il s’installe face à Deacon, ce dernier lui demande si sa mère sait qu’il est là, avant de lui mettre son fameux head slap en guise de bienvenue en NFL.
Wright va se remettre de cette introduction brutale au monde de la NFL, et même mieux : sa performance est tellement impressionnante que les Cowboys savent qu’ils ont trouvé là leur Right Tackle pour l’avenir ; en 1970, le #70 est le titulaire incontesté au poste. Sa taille, sa puissance et son agilité poussent ses partenaires à le surnommer Big Cat alors qu’il protège Staubach et ouvre les brèches pour un autre futur Hall Of Famer, le coureur Tony Dorsett. Avec Wright sur l’OL, l’attaque des Cowboys devient une redoutable machine à avancer, pendant que la Doomsday Defense fait trembler les offensives adverses.
A partir de la saison suivante, 1971, Wright est reconnu pour son talent avec six double votes Pro-Bowl et All-Pro consécutifs alors que les Cowboys sont une des meilleures équipes de la NFL ; entre 1970 et 1979, c’est dix saisons, neuf en playoffs (ratés en 1974) et cinq Super Bowls pour deux victoires : 1971 (Super Bowl VI contre Miami) et 1977 (Super Bowl XII contre Denver). Il fait partie de toutes les campagnes, revenant même d’une blessure au genou en 1975. A cette époque, c’est le Right Tackle qui affronte le meilleur Defensive End adverse, ce qui le met en confrontation régulière avec des monstres comme les futurs Hall Of Famers Deacon Jones et Jack Youngblood (Rams) ou Carl Eller (Vikings) ; la liste comprend également l’excellent L.C. Greenwood (Steelers). Tous reconnaissent qu’un match contre Wright est tout sauf une partie de plaisir.
Les blessures et l’âge commencent à rattraper Rayfield Wright à la fin de la décennie, et les Cowboys décident de le libérer début 1980. Il signe avec les rivaux de division Philadelphie pour les camps mais il se rend compte qu’il n’est plus apte au service ; il tire sa révérence en juillet. Il a joué 13 saisons et 166 matchs de saison régulière avec les Cowboys, accumulé six titres Pro-Bowl et All-Pro ainsi que deux bagues de champion. Il reçoit une nouvelle récompense personnelle en étant élu dans l’équipe NFL des années 1970.
Après sa carrière, tout en continuant de suivre de très près les résultats de son équipe de toujours, Wright décide de rendre ce qu’il a reçu : ayant lui-même bénéficié d’une bourse pour aller à l’Université, il veut permettre à d’autres enfants comme lui à l’époque de faire des hautes études. C’est le but de la Rayfield Wright Foundation qui offre des bourses universitaires aux jeunes défavorisés. De manière générale, il se consacre énormément à l’aide des enfants en difficulté.
Alors que Dallas le rajoute à son Ring Of Honor en 2004, il doit attendre 2006 pour être intronisé au Hall Of Fame, rejoignant la cohorte des Cowboys de cette époque qui s’y trouvent déjà (Landry, Staubach, Dorsett, Randy White, Bob Lilly etc). Quelques années plus tard, Wright fait malheureusement parler de lui pour d’autres raisons : il décrit les signes avant-coureurs de démence dont il souffre et qui sont, pour lui, les conséquences de sa carrière de footballeur.
Une étape tortueuse de plus dans la carrière (et la vie) de Rayfield Wright, un homme qui ne sera pas forcément arrivé là où il voulait aller au départ, mais dont les qualités et la détermination l’ont porté au sommet du football. Comme le décrit Robert Myers, son coach de ligne offensive à l’époque :
Nous avons essayé de le faire jouer Tight End. Nous avons essayé de le faire jouer Defensive End. Et finalement il a fait de moi un super coach.