Fiche Légende : Dan Marino
#13 – Quarterback
Présentation
GENERALITÉS | |
Nom complet | Daniel Constantine « Dan » Marino |
Date de Naissance | 15 Septembre 1961 |
Lieu de Naissance | Pittsburgh, Pennslyvanie |
Date de Décès | – |
Lieu de Décès | – |
CARRIÈRE | |
Lycée | Pittsburgh Central Catholic, Pennsylvanie |
Université | Pittsburgh, Pennsylvanie |
Draft | 1er tour de 1983 (#27) |
Equipes |
Miami Dolphins (1983-1999) |
Statistiques | 17 saisons 242 matchs – 240 comme titulaire 59.4% de complétion 61361 yards 420 touchdowns / 252 interceptions 86.4 QB rating |
HONNEURS | |
Pro-Bowls | 9 (1983-1992, 1994-1995) |
All-Pro | 8 (1983-1986, 1988, 1992, 1994-1995) |
Performances notables | Premier QB à 5000+ yards sur une saison Premier QB à 40+ touchdowns sur une saison 30+ records NFL à sa retraite |
Récompenses | 1984 MVP 1984 Offensive Player Of The Year 1994 Comeback Player Of The Year Numéro #13 retiré chez les Dolphins |
Hall Of Fame | Classe de 2005 |
Biographie
Un hasard, que Johnny Unitas et Dan Marino partagent le même second prénom, « Constantine », et soit tous les deux nés à Pittsburgh ?
Une fois par époque, il arrive un ou deux phénomènes qui redéfinissent ce qu’il est possible de faire à un poste donné. Dans l’histoire des Quarterbacks, Sammy Baugh et Sid Luckman sont les précurseurs, ceux qui ont montré qu’il était possible de lancer la balle. Johnny Unitas et Bart Starr sont ensuite arrivés pour montrer à quel point le Quarterback pouvait devenir le général de l’attaque avec précision et sang-froid, un rôle repris par Terry Bradshaw et Roger Staubach. Et enfin, Joe Montana et Dan Marino sont apparus, dans leur style propre à chacun, pour porter le jeu aérien jusqu’à une forme d’art dans lequel suivront Steve Young et Troy Aikman, puis Tom Brady et Peyton Manning. Si Montana a été le maître intelligent qui a excellé dans les matchs à enjeux, Marino a été le canonnier inarrêtable qui a réécrit le livre des records.
Il grandit dans la banlieue d’Oakland à Pittsburgh, un environnement ouvrier et catholique. Son père fait vivre la famille en distribuant le Pittsburgh Post-Gazette et en faisant d’autres petits boulots. Il a une dizaine d’années quand les Steelers deviennent une des équipes phares de la NFL, en route vers une dynastie, et le petit Daniel est un grand fan de l’équipe. Il aime jouer au baseball et au football, et il excelle dans ces deux sports au lycée de Central Catholic High School. Il est élu All-American au football dans sa dernière année lycéenne en 1978, et il est drafté par les Kansas City Royals de la Major League Baseball en 1979.
Néanmoins, Marino fait rapidement son choix : il jouera au football, au poste de Quarterback. Il est activement poursuivi par plusieurs universités, et il fait le choix logique d’aller dans la principale de sa ville natale ; il devient le Quarterback titulaire des Panthers de Pittsburgh. Ses trois premières années entre 1979 et 1981 sont de vraies réussites, avec une nomination All-American en 1981 : les Panthers terminent à chaque fois 11-1 et dans le top #5 de la NCAA. Malheureusement l’équipe ne peut disputer le titre à cause de cette seule défaite, celle de 1981 étant particulièrement douloureuse car elle intervient contre le rival Penn State. Néanmoins l’équipe remporte quand même un Bowl : le Fiesta Bowl en 1979, le Gator Bowl en 1980 et le Sugar Bowl en 1981 grâce à une passe de touchdown de Marino à 35 secondes de la fin, prouvant déjà les capacités du Quarterback à ramener son équipe de n’importe quelle situation.
Marino connaît une année senior compliquée avec un changement de coach, des statistiques médiocres et une défaite dans le Cotton Bowl de 1983 7-3 contre Southern Methodist (SMU). De plus des rumeurs de drogue circulent sur lui, et cette mauvaise combinaison le fait régresser dans l’esprit des recruteurs NFL à l’approche d’une draft 1983 qui promet d’être riche en Quarterbacks. Et pourtant, comme un prélude à ce qu’il va faire chez les pros, il a déjà réécrit les records à la passe à Pitt en passes, yards et touchdowns.
Mais cela ne change pas le fait qu’il descend irrémédiablement dans le premier tour de la draft, et d’autres Quarterbacks partent avant lui. S’il n’est pas choquant de voir les futurs Hall Of Famers Jim Kelly et John Elway dans la liste, il est plus surprenant de voir Tony Eason ou Todd Blackledge. Mais ce qui rend Marino vraiment malade, c’est qu’un joueur de Division II soit pris avant lui, Ken O’Brien, qui part aux Jets. Don Shula, le coach des Dolphins, n’en revient pas que Marino soit encore là en #27 et il fait rapidement son choix, persuadé que le joueur aura une revanche à prendre pour être tombé aussi bas dans le premier tour. Certains sont cependant sceptiques sur les rumeurs et la véritable qualité du jeune homme.
Ce qui est ironique, c’est qu’en parallèle, une toute nouvelle ligue concurrente est montée : l’USFL. Dans leur première draft, les Los Angeles Express ne se posent pas autant de questions, faisant de Marino le #1 pick. Mais le joueur préfère quand même signer dans la ligue historique et intègre les Dolphins… et il ne va pas tarder à produire son retour sur investissement.
Il démarre comme remplaçant derrière David Woodley, drafté en 1980 par Miami mais qui n’arrive pas à donner satisfaction. Au bout de quelques matchs, Shula décide de lancer Marino dans le bain, et la philosophie de jeu des Dolphins va changer du tout au tout. Dans les années 1970 les Dolphins étaient connus d’abord comme une équipe de jeu au sol avec de superbes coureurs comme Larry Csonka, Jim Kiick et Mercury Morris. Mais Marino va rapidement démontrer toutes ses qualités et faire de Miami une équipe aérienne : il a une vision périphérique excellente qui lui permet d’esquiver la pression et de voir le receveur libre, et surtout un bras surpuissant couplé à un geste de lancer supersonique qui lui permettent de lâcher la balle rapidement et précisément dans des espaces restreints.
Il gagne ainsi sa place au Pro-Bowl en tant que rookie avec peu d’interceptions et un bon taux de complétion. Mais ce n’est que le début, car il donne la pleine mesure de son talent dans une année 1984 record où il explose toutes les barrières du jeu de passe : avec la complicité des « Marks Brothers » Mark Duper (au centre) et Mark Clayton (à gauche), il est le premier Quarterback à dépasser 360 passes complétées (362), 5000 yards (5084) et 40 touchdowns (48), des paliers totalement aberrants dans une NFL où la course tient toujours une place prépondérante. Pour donner une idée, le record de passes complétées mettra 10 ans à être battu, le record de yards 27 et celui de touchdowns 20.
Marino gagne les titres de MVP et Offensive Player Of The Year tout en amenant les Dolphins au Superbowl. Malheureusement pour lui il va tomber sur la dynastie des 49ers qui a rapidement compris que Miami = Marino, et les Dolphins s’inclinent 38-16. Dan est persuadé que c’est le début d’une longue histoire entre lui et la finale NFL, mais il ne sait pas encore qu’il vient de rater son unique chance.
Année après année, il va aligner les performances impressionnantes à la passe, mais son équipe n’est pas assez équilibrée offensivement pour soutenir un succès pérenne. En 1985 les Patriots évincent les Dolphins en finale de conférence AFC, puis c’est l’ogre de l’AFC du début des années 1990, les Buffalo Bills, qui barrent la route en 1990 et 1992. Malgré une réputation grandissante de Quarterback cool sous la pression qui sait mener le drive victorieux à la fin du match, le manque de talent autour de Marino finit par le rattraper.
En 1993, le #13 subit sa première grave blessure avec une rupture du tendon d’Achille, et on craint que sa carrière soit en danger. Il remet les pendules à l’heure en 1994 avec un match d’ouverture où il se bat en duel avec le jeune Drew Bledsoe des Patriots, terminant avec 473 yards et 5 touchdowns dans une victoire 38-35. Mais le fait d’armes de 1994 que personne ne va oublier, c’est le fameux « Clock Play/Fake Spike« . Contre les Jets, il va d’abord ramener son équipe de 24-6 à 24-21 en moins de deux quart-temps. Alors qu’il ne reste que quelques secondes à jouer à 8 yards de l’enbut de New York, il appelle un spike, un jet du ballon par terre pour arrêter l’horloge. Il prend le snap, et alors que l’équipe adverse relâche la pression s’attendant au spike, il lance le touchdown de la victoire 28-24. Cette action va choquer les Jets qui vont mettre deux ans à s’en remettre, et Marino va gagner le titre de Comeback Player Of The Year.
Mais jusqu’en 2000 il ne retournera pas au Superbowl, et pire il achève la saison 1999 sur la pire défaite de l’histoire des playoffs en AFC, une claque 62-7 reçue contre Jacksonville. Cela fait 18 ans qu’il joue, ses genoux sont en cristal suite à plusieurs blessures, et c’est ce qui le pousse, malgré certaines offres intéressantes, à prendre sa retraite. Il détient alors plus de 30 records à la passe en NFL, dont les plus importants en passes tentées, réussies, en yards et en touchdowns. Depuis, ces 4 performances majeures ont été battues par Brett Favre, mais il restera pour toujours un des Quarterbacks les plus prolifiques de l’histoire, un qui aurait largement sa place dans le jeu d’aujourd’hui.
Il reçoit beaucoup d’honneurs après sa retraite, avec notamment une statue grandeur nature en bronze au Sun Life Stadium, le retrait de son numéro aux Dolphins et son intronisation au Hall Of Fame en 2005. Marino ouvre des restaurants en Floride, et continue de s’occuper de la Dan Marino Foundation qui vient en aide aux enfants comme son fils atteints d’autisme et autres maladies impliquant des incapacités. Il a également fait quelques apparitions remarquées dans des films, notamment Ace Ventura, et aujourd’hui il est analyste pour ESPN.
Il y aura toujours les anti-Marino pour vous dire qu’il n’a jamais gagné LE titre suprême et que de ce fait il est inférieur aux autres qui ont réussi, notamment Joe Montana. Mais l’héritage laissé par Dan Marino va au-delà des simples titres : il était un précurseur du jeu d’aujourd’hui dans la NFL, et l’un des Quarterbacks les plus précis de l’histoire.