Nous Trente-Deux : Cincinnati
Ah, on commence à rentrer dans le vif du sujet avec les 12 équipes qui sont allées en playoffs. Remarquez, ça n’a pas forcément bien réussi aux Bengals qui sont tombés pour la seconde fois en deux ans contre les Texans qui les ont sortis en Wild Card.
A lire en pestant contre Gary Kubiak.
2e AFC North ~ 10-6 / 0-1
Continuer sur la belle lancée de 2011, et pourquoi pas passer le premier tour des playoffs. Pour cela l’équipe s’était renforcée avec les arrivées du coureur BenJarvus Green-Ellis ou du CB Terence Newman. Lors de la draft, l’équipe avait continué d’étoffer son corps de CB avec la draft de Dre Kirkpatrick mais également celle de l’OG Kevin Zeitler, tous les deux au premier tour. Pas de coup d’éclat pour Cincinnati mais une base solide reconduite pour une nouvelle saison dans la boucherie Sanzot de l’AFC North.
Oui je sais : pas une arrestation, pas de partage en vrille, les Bengals se calment visiblement.
@Baltimore 13-44, Cleveland 34-27, @Washington 38-31, Jacksonville 27-10, Miami 13-17, @Cleveland 24-34, Pittsburgh 17-24, Denver 23-31, Giants 31-13, @Kansas City 28-6, Oakland 34-10, @San Diego 20-13, Dallas 19-20, @Philadelphia 34-13, @Pittsburgh 13-10, Baltimore 23-17.
@Houston 13-19.
Ca n’avait pas une tête très engageante quand les Bengals sont tombés à 3-5 après des défaites contre Miami et Cleveland, mais Cincy a su se redresser pour enchaîner avec un 7-1 qui leur a permis d’accrocher la Wild Card. Ils sont cependant tombés sur leurs bourreaux depuis deux ans, les Texans, dans une nouvelle rencontre où l’attaque n’a pas su assurer même le minimum pour passer. La défense a bien mieux joué en playoffs que l’année dernière, mais encore une fois c’est l’offensive qui a raté le coche.
Ce qui commence d’ailleurs à être quelque peu embêtant pour notre Ginger Ninja Andy Dalton, qui est loin d’être un mauvais QB mais qui n’arrive pas à passer un palier pour montrer la voie à son équipe en playoffs. Pendant la saison régulière, il a démontré une progression dans sa précision, mais seulement quand il n’était pas mis sous pression. A l’inverse, quand il a senti la pression il a été bien moins précis que l’année dernière, il a même lancé plus d’interceptions (2 en 2011 vs 5 en 2012). Il a donc essayé de forcer plus de balles, ce qui ne lui a pas forcément réussi. Autre preuve : il n’a été mis sous pression que sur 25.8% de ses snaps (25e) mais sur 29.6% de ces snaps sous pression, il a pris un sack (top NFL). Ca veut dire qu’il a été autant pressé que Tom Brady et que ça a résulté en plus de sacks qu’Aaron Rodgers, donc que ce haut nombre de sacks sont plus à mettre au « crédit » de Dalton qui a délivré la balle moins vite. Pour comparaison, Andrew Luck a été sous pression sur 38.1% de ses snaps, mais seulement 14.9% ont résulté en sack.
Néanmoins, comme son nombre d’interceptions est resté stable (17), ça prouve qu’il a bien progressé par ailleurs. De plus, 62.3%, 3669 yards et 27 TD sont des chiffres en hausse, ce qui est encourageant… mais il manque encore ce petit quelque chose pour qu’il passe un palier supplémentaire et puisse pérenniser les Bengals non seulement dans l’accession en playoffs mais surtout dans la victoire en Janvier.
Les stats sous pression de Dalton sont également une raison pour laquelle il ne faut pas complètement pointer du doigt la ligne pour les 46 sacks (3e). Elle a sa part du blâme avec une performance un peu moins réussie que l’année dernière, mais elle a besoin d’expérience et elle n’a pas été épargnée par les blessures d’avant saison de Travelle Wharton et Kyle Cook. Avec les Tackles Andre Withworth et Andre Smith Jr ainsi que les performances encourageantes des Guards Clint Boling et le rookie Kevin Zeitler, l’OL n’a lâché que 107 pressions, 2e meilleur total de la ligue.
Je ne serais pas aussi flatteur sur le run block qui a été plus difficile; même si encore une fois Smith et Zeitler se sont distingués à droite, le reste de la ligne a eu plus de mal. Mais ce sont les blessures à répétition du coureur Bernard Scott avant de finir sur IR qui ont vraiment plombé les plans de Cincy. Ca a eu pour effet de mettre tout le poids du run game sur les épaules de BenJarvus Green-Ellis, qui n’a pas vraiment eu le temps de se reposer. Comme il n’est pas non plus un gros cheval de travail, il s’en est sorti moyennement avec 278 portés pour 1094 yards et 6 TD, mais j’ai du mal à le critiquer personnellement. Dalton est d’ailleurs le 2e coureur en portés avec 47 pour 120 yards et 4 TD (!!!).
Mais ce qu’a fait Dalton le plus, évidemment, c’est trouver ses receveurs. Et c’est également là que le bât a blessé cette saison. Pas du côté d’A.J. Green qui est toujours totalement ridicule avec 97 catchs pour 1350 yards et 11 TD; même si sa moyenne a légèrement baissé, son nombre de ciblages a augmenté et son taux de catchs aussi. S’il faut lui trouver un petit défaut, il a droppé 1 passe sur 10 environ, pour 10 drops, le double de l’année dernière. Les problèmes commencent ensuite : si Jermaine Gresham a eu une meilleure année en réceptions (64 catchs, 735 yards, 5 TD) il a été atroce en block (ce qui n’a pas aidé ni Dalton ni BGJE). Andrew Hawkins a manqué de consistance dans le slot, Brandon Tate a été invisible et le rookie Mohamed Sanu n’était pas trop mal avant de finir sur IR. C’est donc Marvin Jones qui s’est retrouvé là en fin de saison, et il a montré quelques choses intéressantes. Mais derrière Green et Gresham, c’est compliqué de trouver un vrai WR#2. Et ça, ça n’aide pas votre QB.
Ceci explique donc au final pourquoi les Bengals sont plutôt bas en yards : 332.7 (22e) au total, 223.6 (17e) à la passe et 109.1 (18e) à la course. Je veux bien accepter qu’ils soient dans l’AFC North et qu’ils en sont sortis en 2e place, ce qui place le vrai niveau de leur attaque probablement plus haut que ça, mais il reste quand même du travail à faire. Ils ne sont pas non plus dans le top 10 offensif de la ligue.
L’unité qui a maintenu les Bengals dans la lutte pour les playoffs serait plutôt la défense, et notamment deux unités : la DL et les DBs. La Defensive Line est impressionnante, ancrée au milieu par le monstre DT Geno Atkins qui a bouffé tout ce qui est passé dans sa zone. Il a tout simplement été le meilleur DT de la ligue cette saison : 53 plaquages, 12.5 sacks, 78 pressions, 4 fumbles forcés, 10.6% de run stops (2e dans les DT derrière Henry Melton)… bref il a été un cauchemar vivant pour OL. De plus il a constamment pris les double-team, résultat ses potes DE en ont profité : Michael Johnson est à 11.5 sacks et 53 pressions et Carlos Dunlap s’en est le mieux sorti à 6 sacks et 53 pressions avec 25% de snaps de moins (et 4 fumbles forcés aussi). Pas étonnant que Cincy soit l’équipe avec le 2e nombre de sacks avec 51. C’est parti de partout devant et ça a mangé l’opposition avec appétit.
Au run stop par contre ça a été plus difficile pour les 4 gros de devant qui se sont faits un peu plus bouger. Cependant les LBs n’ont pas non plus assurés leur partie du boulot, et on touche de suite au point sensible de la défense des Bengals : si Geno Atkins est le monstre de la défense, Ray Maualuga en est le maillon faible. Il n’a jamais été un monstre de régularité, mais cette année il a plongé un peu partout, que ce soit contre la course mais SURTOUT contre la passe. Quand les adversaires ont compris qu’il n’était pas dans le coup en couverture, ils l’ont ciblé sans réfléchir à deux fois. Il a fait 122 plaquages ? Il n’a que 7% de run stops, ce qui veut dire que ces plaquages arrivent souvent trop tard… quand ils réussissent : avec 16 plaquages ratés il est dans le bottom 10 des ILB. En couverture il a autorisé 77.5% des passes pour 654 yards dont 370 de YAC (top NFL) et 2 TD. Maualuga a choisi la pire année pour faire la pire année : il est free agent, et il n’est pas dit que l’équipe le garde.
C’est d’autant plus étonnant que c’est son partenaire le plus inattendu qui a fait une bonne saison : le rookie non-drafté Vontaze Burfict. Celui qui a spectaculairement foiré son Combine et qui a traîné une mauvaise réputation s’est trouvé une maison à Cincinnati et il a récompensé le pari de l’équipe. Même si lui aussi a connu beaucoup de difficultés en couverture (80% passes autorisées, 500 yards, 3 TD), il a eu plus d’impact au sol : 127 plaquages (top team, plus que Maualuga en jouant moins de snaps) et 8 plaquages à perte (top team). Il doit travailler encore car son pourcentage de run stop n’est pas mirobolant, mais pour un gars non-drafté, c’est plutôt pas mal.
Terminons avec les DBs, qui ont dû faire un peu de remodelage pendant la saison en fonction des blessures et des affinités de chacun : Chris Crocker a commencé CB avant de partir en Safety, Nate Clements a alterné entre les deux, Adam Jones est venu dérangé la paire Leon Hall/Terence Newman alors qu’en Safety à part Reggie Nelson toujours présent, Taylor Mays est venu faire quelques piges. Et au final ces arrangements n’ont pas trop mal marché puisque la défense contre la passe a fonctionné.
Le trio de CBs Hall/Newman/Jones a été plutôt efficace, ne lâchant jamais plus de 604 yards et 3 TD aux adversaires; Newman a même un taux de catch autorisé < 60% avec 100 ciblages, ce qui est bon. Le seul problème qu’on peut voir c’est le peu de passes interceptées, un souci récurrent chez les Bengals : c’est mieux que l’année dernière (14 INT) mais ça reste toujours un peu faiblard. Les Safeties ont également bien limité la casse, n’autorisant qu’un seul TD en couverture et réalisant 5 INT. Reggie Nelson reste un élément très important de la défense à la passe et à la course : 85 plaquages, 2 fumbles forcés, 3 INT, un QB rating de 58.2 dans sa direction.
Donc à priori s’il y a une faiblesse dans cette défense, elle se trouve plutôt du côté des Linebackers qui ne travaillent pas suffisamment contre la passe et la course. Mais ce n’est pas le seul manque : les Bengals ont besoin encore de quelques pièces des deux côtés du ballon pour pouvoir enfin sauter le pas et gagner un match de playoffs, plutôt que de sortir au forceps de leur division de malades mentaux tout ça pour se faire allumer par les Texans.
Au moins, ils ont déjà des équipes spéciales compétentes avec Josh Brown, Kevin Huber et Pacman Jones comme retourneur.
Il va falloir un RB rapide pour aider BGJE à ne pas exploser en vol. Si aucun des WR actuels ne se sent de devenir un vrai WR#2, il va bien falloir en trouver un aussi. Un OL n’est pas à exclure.
En défense, il faut bien sûr viser Linebacker. Si les Bengals espèrent glisser Burfict dans son élément à la place de Maualuga, il faudrait un OLB (ou un MLB sinon). Ils pourraient aussi prendre un DB (CB ou S) pour stabiliser un peu la situation derrière.
Domicile : Baltimore, Cleveland, Pittsburgh, New England, N.Y. Jets, Green Bay, Minnesota, Indianapolis.
Extérieur : Baltimore, Cleveland, Pittsburgh, Buffalo, Miami, Chicago, Detroit, San Diego.
Record cumulé en 2012 : 130-126 (12e).
Je suis à court de mots pour exprimer encore et encore le choc entre les deux North. En plus avec Indy et un SD modifié, qui sait ce que la saison prochaine réserve aux Bengals.