The 5000 Yards Review : Chicago
3e équipe de la NFC North, les Bears de Chicago.
A lire d’un seul oeil, parce que l’autre a été blessé.
CHICAGO BEARS
3e AFC North ~ 8-8
Victimes du syndrome de Cutler-Forte
La mort de Jay Cutler, surtout si sa ligne offensive en mousse le laissait encore prendre plus de 50 sacks comme l’année précédente. Malgré une collection de joueurs intéressants comme Matt Forte, Greg Olsen et Devin Hester, en attaque ça a toujours été LE problème… ça et le manque de playmaker à la réception. C’est pour ça que les décisions de laisser partir Olin Kreutz et Olsen pouvaient paraître bizarre, même si Kreutz cherchait les sous et Olsen le TE receveur ne correspondait pas au schéma de Mike Martz plus enclin aux TE bloqueurs. Les Bears avaient contré ces départs avec la draft de Gabe Carimi et les signatures de Roy Williams et Sam Hurd, mais il restait à voir ce que ça allait donner. Du côté défensif, on n’avait pas ce souci-là déjà.
Atlanta 30-12, @New Orleans 13-30, Green Bay 17-27, Carolina 34-29, @Detroit 13-24, Minnesota 39-10, @Tampa Bay 24-18, @Philadelphia 30-24, Detroit 37-13, San Diego 31-20, @Oakland 20-25, Kansas City 3-10, @Denver 10-13 (OT), Seattle 14-38, @Green Bay 21-35, @Minnesota 17-13.
La carte spéciale Bears |
Est-ce que tous les anti-Cutler ont eu leur dose de retour sur terre ? C’est bon, on va arrêter de lui cracher dessus et reconnaître que sans lui la franchise n’est qu’une défense ? Et qu’on ne vienne pas me bonnir que l’absence de Forte a été la plus préjudiciable et que finalement celle de Cutler c’était pas si grave, regardez le match contre Oakland sinon je sors mon tromblon. Bordel de Zeus. Les Bears étaient clairement sur le chemin d’une seconde saison de suite en playoffs (et qui sait, avec leur défense et leur jeu de course, de retourner en NFCC), mais les blessures en ont décidé autrement. Les Bears étaient 7-3 quand ils ont perdu presque coup sur coup Cutler et Forte, et ils n’ont plus enregistré de victoires avant le dernier match inutile contre Minnesota. L’attaque est devenue tellement indigente que les Bears ont réussi à perdre contre Kansas City sur une Hail Mary… en fin de 1e MT. Yerk.
Et ça n’arrange pas quand le remplaçant, Caleb Hanie, performe aussi mal : 50%, 613 yards, 3 TD et 9 INT. Le point d’orgue restera probablement le drive final contre Oakland où il parvient à foirer un spike qui se termine en illegal grounding et qui donne un flag et 10 secondes de pénalité sur lesquelles le match se termine. Le microcosme de la saison des Bears : on tire la chasse d’eau. Avant sa blessure au pouce, Jay Cutler avait fait ce qu’il savait faire de mieux : jouer avec plein de courants d’air à vous enrhumer un esquimau. L’OL a fait son gruyère habituel (49 sacks concédés) et n’a pas eu la chance de faire mieux avec la perte du rookie Carimi assez vite après son arrivée dans la ligne. Et puis pour la énième fois, Cutler fait ce qu’il peut avec les armes qu’on lui file (j’y reviens un peu plus tard). Le Jay poste une saison à 58%, 2319 yards, 13 TD et 7 INT en 10 matchs, ce qui est pas mal mais sait mieux faire. En tout cas, à l’entendre, l’arrivée de son ancien coach des QB à Denver, Jeremy Bates, le ravit.
Forte, l’autre pilier de l’attaque |
On arrive donc tout naturellement à la deuxième arme offensive des Bears qui a manqué cruellement à la fin de la saison : le formidable Forte. En 11 matchs, le bougre a posté 203 portés pour 997 yards et 3 TD, auxquels il faut ajouter 52 catchs pour 490 yards et 1 TD. Rien que 1487 yards au total, et seulement en 11 matchs, ça vous donne une idée de ce qu’il aurait pu accumuler en 16 (projection : 2163 yards). En l’absence de Forte, c’est Marion Barber III qui a pris la relève avec plus ou moins de succès : 114 portés pour 422 yards et 6 TD; bon nombre de TD, moyenne un peu faible. Les Bears ne peuvent pas se passer de Forte, surtout quand on voit qu’il est le meilleur receveur de l’équipe.
Ceeeeeeee qui nous amène au prochain tapage dans le tas comme j’ai prévenu un peu plus tôt. C’est un thème récurrent chez les Bears depuis quelques an… depuis Marty Booker au début des années 2000 (Dick Jauron était alors l’entraîneur, pour vous dire si ça remonte). Toujours pas de receveurs dignes de ce nom, et ce n’est pas cette année qui va changer grandchose. Malgré une (très) bonne moyenne, Johnny Knox devrait voir plus de ballons que 37 catchs pour 727 yards et 2 TD (mais il a quitté ses partenaires sur une blessure grave contre Seattle, à surveiller), Roy Williams a été un drop-o-rama vivant avec 37 catchs, 507 yards et 2 TD, et le jeunot Dane Sanzenbacher est sympa mais ne va pas décrocher une mâchoire avec 27 catchs pour 276 yards et 3 TD. Le TE Kellen Davis a été le plus prolifique avec 5 TD, mais il n’a catché que 18 passes. Bref, pas de quoi se relever la nuit. Devin Hester n’est PAS la solution, la signature de Sam Hurd des Boys a donné ZERO profit et avoir laissé partir Olsen a filé un coup à la production offensive. Au moins Hester continue de briller sur retours : 2 TD sur punt, 1 TD sur kick cette saison.
Briggs & Urlacher au plaquage |
L’escouade défensive a forcément payé de cet état de fait. Si ses stats sont moins bonnes qu’on ne pourrait le penser (14e en points, 17e en yards), c’est parce qu’elle a fini par accuser le coup d’une attaque incapable d’avancer quand Cutler et Forte ont été out. Elle reste quand même une défense top-10 dans les stops sur 3e tentative et une de celles qui a été le moins pénalisée en yards (719, 3e). La défense contre la course est son point fort : elle est ancrée par une DL monstrueuse en son centre et une ligne de LB toujours aussi intraitable avec Brian Urlacher (102 plaquages, 3 INT) et Lance Briggs (105 plaquages, 2 fumbles forcés, 1 INT). Tout cela nous donne la 5e défense de la ligue contre la course, et qui de ce fait également met un peu plus de pression sur la défense contre la passe.
Cette défense contre la passe n’a pas forcément été aidée par le pass-rush : 33 sacks seulement cette saison, dont 11 du toujours très actif Julius Peppers (il y ajoute 3 fumbles forcés). Le second meilleur sackeur est une petite surprise, car c’est le DT Henry Melton avec 7; Melton est un 3e année drafté au 4e tour, et il est le 3e meilleur sackeur parmi les DT dans la ligue. La petite déception vient de Israel Idonije qui a vu ses stats baisser par rapport à 2010, mais son utilisation a été énorme cette saison avec quasiment aucune rotation pour le soulager; il termine à 52 plaquages, 5 sacks et 1 fumble forcé.
Charles Tillman |
Comme je n’aime pas radoter et que vous suivez tout comme il faut, vous savez donc que les arrières ont du coup été exposés, et on peut dire qu’ils s’en sont plutôt bien tirés. Déjà, avec une attaque qui à la fin n’avance pas et un pass-rush un peu juste, il faut arriver à tenir derrière. Ensuite, avec Brandon Meriweather et Chris Harris les plaqueurs du…samedi, ce n’est pas toujours évident pour des corners de qualité comme Charles Tillman et Tim Jennings de se sentir à l’aise dans leurs pompes. Pour ça d’ailleurs les Bears ont fait un changement radical en envoyant Harris aux Lions et en reléguant Meriweather au rang de remplaçant; les jeunots Chris Conte et Major Wright les ont remplacés et ont semblé booster la défense. Tillman, Jennings et Wright se suivent aux plaquages : 99, 77 et 58; il faut également rajouter 4 fumbles forcés et 3 INT pour Tillman, 3 INT pour Jennings et 2 INT pour Wright. A noter également le bon play quand il était présent de Craig Steltz, avec 53 plaquages sans en manquer beaucoup, 1 sack et 2 fumbles forcés.
En tout cas, les Bears peuvent s’en vouloir car cette année ils pouvaient aller loin. En récupérant Cutler et Forte, l’attaque va pouvoir retrouver ses armes, mais elle aurait cruellement besoin d’en avoir une chez les receveurs et une dans la ligne offensive. De plus, le remplacement de Mike Martz pour Mike Tice en OC pourrait changer un peu la philosophie de l’équipe (on sait déjà que lui aurait gardé Olsen et l’aurait utilisé sans se priver). Maintenant, la défense connait le même problème tous les ans, et il ne s’améliore fatalement pas : Urlacher et Briggs vieillissent, et on ne peut pas dire que Chicago possède leurs successeurs encore, ce qui fait penser que la fenêtre de tir pour que les Bears retournent en playoffs puis au SB commence vraiment à se réduire.
*Green Bay, *Detroit, *Minnesota, St. Louis, Seattle, Carolina, Houston, Indianapolis, @Arizona, @San Francisco, @Dallas, @Jacksonville, @Tennessee.
Avec l’AFC South qui attend Luck et la NFC WTFest, allez essayer de prédire quoi que ce soit. En plus avec des matchs contre Dallas et Carolina, c’est encore plus dur de deviner où les Bears vont se situer l’année prochaine dans leur division de malade.