Rams at Packers (Kuro)
6-0, oui mais…
« Il a le calme de Montana… l’athléticité d’Elway… la précision de Brady… le bras de Marino… l’intelligence de Manning… séparés, ces QB sont bons sans plus, mais une fois réunis ils sont… Aaron Rodgers. Bientôt sur vos écrans, Transformers 3 : Megaaron Reloaded. »
Certes j’extrapole sur la dernière partie, mais la première partie est vraiment ce que FOX a affiché hier pendant le match Rams/Packers. On pourrait se calmer si possible ? Oui, ok, Rodgers est toujours au sommet, terminant 17/28 pour 310 yards avec 3 TD et 1 INT (dont la responsabilité est plus sur Greg Jennings que lui). C’est le premier QB a dépassé un rating de 110 sur les 6 premiers matchs d’une saison. C’est le meilleur passeur qu’on ait vu depuis longtemps en dehors de la poche, cf. sa passe de TD à James Jones. La passe de TD de 93 yards pour Jordy Nelson (qui termine avec 102 yards) est son record en carrière.
Et oui, sûr, Green Bay a gagné. En effet, c’est encore la seule équipe invaincue de la ligue. Après tout, les Packers sont les 7e champions à démarrer la saison suivante 6-0. De plus les Packers en sont à 12 victoires de suite, et de plus sans jamais avoir été menés au 4e QT (un record dans la NFL moderne). Certes, la défense avait visiblement mis son réveil plus tôt ce dimanche et elle s’est réveillée après le premier drive des Rams, avec 3 sacks, 1 INT et 2 stops sur 4e tentative.
Est-ce qu’on doit pour autant oublier l’indigence offensive des Fromagers en 2e mi-temps ? Et Saint-Louis n’a pas été en reste. Une purge absolue, zéro point inscrit. Même pas de controverse poignée-de-mainesque, pas de dégommage de coach sur la ligne de touche (bon rétablissement à Sean Payton), juste AJ Hawk faisant signe après un sack qu’il est numéro un.
Alors oui, après un 1er QT où Saint-Louis décrète que c’est trop facile de battre Green Bay donc pourquoi pas manquer un Field Goal PUIS une 4e tentative, les Packers enclenchent la machine et le massacre est annoncé : un Field Goal de Mason Crosby plus tard, le 2e QT arrive et Megaaron envoie ses missiles Sol-Air-Sol-EndZone respectivement à James Jones, Jordy Nelson et Donald Driver pour clore le score à 24-3 à la mi-temps.
« Et pis c’est tout ». La faute à…
La stat du match qui dit tout : avant ce match, les Packers avaient un taux de conversion de 3e tentative de 51% (3e de la ligue). Contre les Rams, les Packers ont converti 4 sur 13, soit 30%. Un manque d’efficacité surprenant.
De la bouche des joueurs eux-mêmes, une faillite collective offensive. La ligne qui ne protège pas assez ou n’ouvre pas de brèches, Rodgers qui foire ses lancers (apparemment le vent fort en 2e mi-temps a été un facteur mais mineur), les receveurs qui droppent des ballons et les coureurs qui se font arrêter net. Bref, c’est le monde à l’envers, car cette fois c’est la défense qui a assuré son boulot dans le match avec leur philosophie du roseau qui plie mais ne rompt pas.
Depuis le début de la saison, McCarthy insiste que les Packers ne sont pas encore au point. Avant, c’était facile de se dire que c’était un discours qui visait la défense, surtout à la tête de l’équipe qui a marqué le plus de points dans la ligue. Cette seconde mi-temps rappelle que le coach parle bien de TOUTE l’équipe, et les joueurs semblent faire écho à ce sentiment.
Les Rams, eux, ont lutté avec leurs armes. Sam Bradford a eu quelque mal tout le match pour faire avancer son équipe notamment à cause de la pression et il termine avec 28/44, 321 yards, 0 TD et 1 INT. Il a été très bien assisté par un Steven Jackson efficace avec ses 96 yards sur 18 courses. Le trio de receveurs Alexander, Salas et Kendricks a également produit de bonnes choses en l’absence pour la saison de Danny Amendola, trouvant les trous habituels dans la défense de GB (239 yards à eux trois).
Malheureusement, et c’est un thème récurrent chez la franchise du Missouri cette année, l’attaque a commis beaucoup trop d’erreurs pour espérer lutter avec Green Bay : 1 Field Goal manqué, 2 stops en 4e tentative, 1 INT et des pénalités coûteuses en zone rouge. C’est un manque de discipline criant qui plombe une franchise qui pourrait pourtant espérer mieux. Steve Spagnuolo clame que Saint-Louis aurait pu être compétitif, et il a raison.
La défense, elle, a essayé de limiter la casse avec 424 yards encaissés et un joli strike du cornerback Darian Stewart qui sur la passe à Nelson non seulement surréagit mais rate le plaquage et strike Al Harris ce qui permet au Packer de courir jusqu’à la Endzone.
Saint-Louis se retrouve donc à ramer à 0-5 en bas de la NFC West et avec l’envol des 49ers en ce début de saison, il va falloir une augmentation de la bizarrerie habituelle de la division pour leur faire espérer quoi que ce soit.