Packers at Panthers
Donc avant de « couronner le postérieur » de Cam (comme le dirait si bien Dennis Green), on peut se dire raisonnablement que le QB doit tomber dans la 3e catégorie. Et cela rejoint la légende urbaine qui affirme que DeAngelo Williams et Jonathan Stewart auraient jadis tous les deux courus pour 1100+ yards dans une saison. Les archéologues font des fouilles pour confirmer, mais pas de résultats pour l’instant.
Plus sérieusement, c’est un problème récurrent après le match contre les Cards, mais les deux coureurs sont un facteur nul en attaque. C’est en partie à cause de l’OL qui n’arrive pas à contenir l’aggression caractérisée de la DL, et quand cette DL compte B.J. Raji et Ryan Pickett assistés par Clay Matthews, ça devient toute de suite plus dur. De ce fait, cela rejette la charge sur les épaules de Newton, qui s’est vu tenter 46 passes aujourd’hui (contre seulement 11 courses pour… 18 yards).
Alors si l’on va au-delà des 28/46 pour 432 yards, qu’a-t-on vu ? On a vu un QB qui sait résister à la pression dans la poche. Il a réussi des passes, surtout au début du match, alors que les défenseurs arrivaient sur lui. Son premier drive a été excellent, et il a su trouvé ses deux Tight End Jeremy Shockey et Greg Olsen pour des gains substantiels. Steve Smith a torché Charles Woodson et une passe lobée vers Brandon LaFell a été conclue par un TD. Tout le reste du match, il a montré que son bras pouvait être accompagné de précision. Il a su aussi courir pour mettre sans cesse la pression sur les LB. Ca c’est le Good Cam, celui qui a mené les Cats à un score de 13-0.
Mais le Rookie Cam est aussi apparu : à force de voir leur jeu de course arrêté et les TE disparaître totalement de la circulation (4 passes pour eux deux au total), Newton est passé à un slogan très célèbre : « Chez les Cats on a pas de jeu de course mais on a des idées, lancez des checkdowns aux coureurs ». Il a également forcé des passes en déséquilibre ou en double couverture (4 d’après mon compte, dont 1 interceptée), il a lancé 3 interceptions, et il s’est loupé dans le money time, comme dans le drive où il manque Legedu Nannee sur 3e et 4e aux abords de la zone d’enbut des Packs; ca a été le turnover on downs décisif qui n’a plus laissé assez de temps aux Panthers pour revenir malgré le dernier TD.
Donc… le match de Cam n’est pas mauvais, mais il n’est pas aussi bon que le yardage l’indique. Il reste un rookie, et ce match l’a prouvé. Il a absolument besoin d’un réveil du jeu de course parce qu’il ne fera pas 400 yards à chaque match… si on se rappelle en plus que malgré ça, ça fait deux défaites pour les Panthers.
Du côté de la défense de Carolina, la couverture de passe a bien maîtrisé l’attaque des Packs en première mi-temps, notamment grâce aux CB Captain Munnerlyn et Chris Gamble qui ont bien stoppé les receveurs de Green Bay. Les linebackers ont harassé les Packers de blitz, mais ils ont fini par le payer cher lors du 2e drive, ce qui les a poussé à être plus prudents. En deuxième mi-temps la défense a lâché deux gros TD ce qui gâche quelque peu sa prestation (notamment Munnerlyn et Sherrod Martin qui se font griller sur le second). Mention à Chris Johnson le DE et à Thomas Davis le LB qui est le patron depuis la blessure de Jon Beason. Mais Davis est sorti sur blessure et on attend les résultats de ses analyses.
Le bât blesse au niveau de la défense contre la course. La DL s’est régulièrement faite ouverte en plein milieu pour permettre de gros gains, et les Cats ne peuvent se permettre de se faire dominer de la sorte, surtout contre une équipe aussi offensive que les Packers, et surtout quand la défense contre la passe fait un bon travail de couverture. Car derrière, on permet à la play-action d’avoir un impact, et les arrières sont fragilisés.
Ce bon travail de couverture, justement, a embêté Aaron Rodgers au début du match. L’attaque des Packs a eu quelque mal à démarrer, mise en danger par les blitz. Mais après le premier drive désastreux (le seul du premier quart-temps avec un total de 3 plays pour 14 yards), Green Bay a remis de l’ordre à coups de screen pass et de rollout de Rodgers. Ensuite, l’attaque a souvent profité d’un point de départ avancé sur le terrain grâce aux turnovers ramenés par la défense, mais elle a très souvent calé magistralement dans la zone rouge, manquant de convertir toutes les pertes de balle de Carolina. Car en effet…
La stat du match qui dit tout : Green Bay n’a marqué que 9 points (3 FG) sur les 4 pertes de balle des Cats, ce qui explique pourquoi Carolina est resté dans le match jusqu’au turnover on downs sur 4&4. Les Packers n’ont pas su se mettre en sécurité alors qu’ils auraient pu le faire bien plus tôt.
Cependant, « Macho Man » Rodgers a fait le boulot avec 19/30, 308 yards et 2 TD et une bonne protection de sa ligne (1 seul sack). Cela nous donne donc 16.2 yards par passe réussie, avec un faible nombre de passes complétées. Un match à la Matt Ryan sous stéroïdes. C’est exactement la physionomie du match, car les receveurs des Packers ont été en berne, avec juste 2 TD longue distance pour Jordy Nelson et Greg Jennings qui ont fait office d’uppercuts. Ces uppercuts ont bien été amenés par le travail énorme au corps de Jermichael Finley à la réception et surtout de James Starks dans tous les compartiments. Finley termine avec 5 catchs pour 68 yards et Starks continue sa montée en puissance avec 115 yards au total.
Au final, on a l’impression que l’attaque des Packers a tourné un peu au ralenti (à cause de l’opposition aussi), profitant de deux big plays pour faire la différence.
La défense contre la course a été royale, mais on peut penser qu’elle n’a pas eu fort à faire vu la production des Cats cette année. La DL et Matthews ont bien bloqué, forçant Newton à s’en remettre à la voie des airs.
Une dernière note : les Packers ont commis des pénalités handicapantes en attaque (notamment par Brian Bulaga) et qui auraient pu être cruciales en défense. Attention à ne pas replonger dans les travers de l’année dernière, contre les Bears par exemple… surtout quand on sait qu’ils arrivent la semaine prochaine.
Pour finir, ce match est sans doute le reflet vivant de la maxime préférée des sceptiques de tout poil (de panthère) : « les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut ».