Fiche Légende : Paul Krause

#22,26 – Safety

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Paul James Krause
Date de Naissance 19 Février 1942
Lieu de Naissance Flint, Michigan
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Bendle High, Burton, Michigan
Université Iowa
Draft 2e tour de 1964 (#18)
Équipes Washington Redskins (1964-1967)
Minnesota Vikings (1968-1979)
Statistiques 16 saisons
226 matchs – 202 comme titulaire
81 interceptions
19 fumbles recouvrés
6 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 8 (1964, 1965, 1969, 1971-1975)
All-Pro 7 (1964, 1965, 1968, 1969, 1971, 1972, 1975)
Performances notables Recordman NFL d’interceptions en carrière (81)
Leader NFL en interceptions (1964)
Récompenses 1 titre de champion NFL (1969)
Membre de l’équipe des 70 ans des Redskins
Membre du Hall Of Fame des Vikings
Hall Of Fame Classe de 1998

 

Biographie

 

Avec le développement poussé du jeu aérien depuis les années 1980, constamment alimenté par de nouvelles règles de protection des Quarterbacks, on pourrait penser qu’un des records NFL les plus prompts à tomber serait celui des interceptions en carrière. Néanmoins, il y a deux problèmes à cette idée : le premier, c’est que les règles ont également restreint ce que les défenseurs peuvent faire pour marquer les receveurs, ce qui veut dire plus de difficultés à intercepter les passes. Le deuxième, c’est que, depuis les années 2000, le record d’interceptions sur une saison est à 10 (par plusieurs joueurs et jamais deux fois le même) ; il faudrait répéter cette performance au minimum pendant un peu plus de huit saisons pour avoir une chance de rattraper la marque de 81 établie par le légendaire Safety Paul Krause.

Paul Krause naît en février 1942 à Flint, dans l’état du Michigan. Il est élevé au coeur du pays automobile, dans la pauvreté et dans la foi par des parents très chrétiens. Pour eux, le rendez-vous de prière du mercredi soir passe avant tout le reste ; c’est un précepte que le jeune Paul continuera de suivre dans sa carrière sportive, quitte à rater des entraînements ou des matchs. Rapidement, il développe des capacités athlétiques au-dessus de la moyenne, à tel point qu’il n’hésite pas à se mesurer à des garçons bien plus âgés que lui : alors qu’il n’a que 7 ans, il joue dans l’équipe de baseball de Flint dont la moyenne d’âge est de 12.

Il intègre le lycée de Bendle à Burton et prouve que ces talents ne sont pas usurpés : il rejoint les équipes de football, basketball, baseball et athlétisme, espérant un jour devenir professionnel dans l’une de ces disciplines pour sortir de la pauvreté. Athlète extraordinaire, il décroche 14 lettres d’excellence dans les quatre sports, inscrivant notamment 54 points dans un match de basketball, mais c’est le baseball qui attire particulièrement son attention en ce qui concerne sa future carrière.

À la sortie du lycée, il est un des rares élèves à recevoir une bourse sportive… dans des circonstances un peu particulières. Lors d’une discussion candide avec John Coady de l’Université de Florida State, Jerry Burns de l’Université d’Iowa apprend l’existence du joueur, vient vérifier son talent de ses yeux et le « vole » sous le nez de Coady en le recrutant pour rejoindre les Hawkeyes. Ainsi démarre le cursus universitaire de Krause, et surtout sa carrière sportive : il rejoint à nouveau les équipes de football, basketball, baseball et athlétisme, mais il est obligé de se concentrer sur le football et le baseball pour tenir le rythme.

Son année de sophomore, il brille sur le diamant au point d’être nommé All-American et d’être drafté par la MLB, mais il refuse, voulant terminer ses études. Le Destin va alors le faire dévier de sa route originelle : l’année suivante, lors d’un match de football contre Michigan, il se disloque l’épaule et il perd la motivation pour faire carrière dans le baseball. À peu près au même moment, il va voir un match des Detroit Lions de la NFL ; en regardant les pros évoluer, il se dit qu’il pourrait aussi bien devenir joueur de football à la place. Il se concentre alors uniquement sur le gridiron, devenant une vraie menace double en tant que receveur et safety ; dans une époque où les Hawkeyes lancent peu la balle, il parvient à égaler le record de l’Université avec six touchdowns en réception.

Sans surprise, il rejoint la draft NFL de 1964 où il est choisi au deuxième tour par les Washington Redskins. Il ne va pas tarder à exploser sur la scène professionnelle : titularisé d’entrée, il joue tous les matchs de la saison et rend fou les Quarterbacks adverses, terminant en tête de la ligue avec 12 interceptions, dont une remontée pour un touchdown ! Cela lui octroie de suite le double vote Pro-Bowl/All-Pro ; il est d’ailleurs le premier rookie à être un All-Pro unanime parmi les votants. Il remet le couvert en 1965 avec 8 interceptions et un nouveau double vote pour une carrière qui semble déjà destinée à de grandes choses ; son Head Coach, Bill McPeak, réfléchit même à le faire jouer comme receveur en attaque. Mais ce dernier est renvoyé à la fin de l’année et remplacé par le légendaire Otto Graham ; l’idée disparaît.

Bientôt, c’est Krause lui-même qui va disparaître à Washington… sur la feuille de statistiques pour commencer. En 1966, les Quarterbacks finissent par comprendre qu’il vaut peut-être mieux éviter de lancer dans sa zone, d’où une saison avec seulement une paire d’interceptions ; une preuve indirecte de son talent. Mais un autre problème survient : Graham veut faire évoluer le joueur comme Strong Safety, où il y a plus de plaquages à faire, et Krause ne pense pas être bâti pour un tel poste ; il est bien plus à l’aise en Free Safety où il peut couvrir une large surface. Après une saison 1967 remarquable où il intercepte 8 passes, ce problème de position sur le terrain est réglé… par un échange avec Minnesota : Krause contre le Linebacker Marvin McKeever et un septième tour de draft.

C’est le début de la longue histoire entre le Safety et la franchise de Minneapolis entraînée par le légendaire Bud Grant. Repositionné en Free Safety dans son rôle préféré de « champ-centre », son arrivée coïncide avec la période faste des Vikings : il réussit 7 interceptions en 1968 puis aide l’équipe à remporter son premier titre NFL en 1969 ; malheureusement, elle perd le Super Bowl IV contre Kansas City. Il continue à aligner les interceptions sur un rythme soutenu : entre 1971 et 1975, au fait de sa gloire, il enregistre 28 interceptions, menant notamment la ligue avec 201 yards sur 10 retours d’interception en 1975 ; il est voté au Pro-Bowl chaque année et All-Pro la dernière. Cependant, ce succès personnel n’est pas accompagné d’un succès collectif : Minnesota perd les Super Bowls VIII contre Miami et IX contre Pittsburgh.

Désormais sur la pente descendante, Krause reste néanmoins un joueur redoutable et durable qui rate très peu de matchs, mais il ne parvient pas à atteindre le titre suprême avec une nouvelle défaite au Super Bowl XI contre Oakland. À 36 ans, il connaît sa première saison blanche sans ballon volé, et se pose la question de sa retraite. Voyant qu’il n’est qu’à une unité d’égaler le record NFL de 79 interceptions en carrière établi par le Hall Of Famer Emlen Tunnell (un autre Hawkeye ironiquement), il décide de rempiler pour une année supplémentaire et devient le meilleur intercepteur de l’histoire de la ligue avec 81.

Il peut alors se retirer avec le sentiment du devoir accompli. Il n’aura raté que deux matchs dans sa longue carrière de 16 saisons, ayant démarré la majorité d’entre eux, et il est à parier que son record ne sera jamais atteint ; surtout quand on voit que des talents hors normes et durables comme Rod Woodson, Charles Woodson ou Ed Reed n’ont même pas réussi à s’approcher à moins de 10 unités. De manière surprenante, il doit néanmoins attendre quasiment 20 ans avant d’être intronisé au Hall Of Fame, prouvant que le poste de Safety reste toujours un peu sous-évalué dans le processus de sélection.

Après sa carrière, Krause se lance dans l’immobilier, dans les assurances et dans la restauration. Il est également élu au conseil des commissaires du comté de Dakota, dans l’état du Minnesota, où il sert pendant 20 ans. Aujourd’hui, il s’occupe surtout de sa femme Pam, victime d’un accident de la route en 1996 et ayant passé plusieurs mois dans le coma.