NFL Team Honors III : Tennessee

500-Titans

On ne peut s’empêcher de penser que si les Titans étaient dans une autre division (voire une autre conférence), ils n’auraient pas passé le cut : l’attaque et la défense ont des points forts mais l’ensemble manque de punch, et, sans dénigrer la performance de l’équipe, il a encore fallu un écroulement des Chiefs pour l’emporter en playoffs. Malgré une saison qui est réussie vu sa finalité et l’histoire récente de l’équipe, ce changement de Head Coach n’est donc pas si surprenant : Tennessee doit passer le palier suivant.

À lire en se faisant une passe à soi-même.

 

TENNESSEE TITANS
2e AFC South ~ 9-7 / 1-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2017

 

2017 allait-elle être l’année de la consécration de la reconstruction de l’effectif ? En tout cas, il était difficile de ne pas être optimiste sur les chances des Titans de détrôner les Texans en tête de l’AFC South tellement l’équipe avait fait une saison prometteuse et s’était renforcée pendant l’intersaison. A commencer par deux choix au premier tour de la draft : le receveur Corey Davis et le Cornerback Adoree’ Jackson ; un playmaker sur les ailes de chaque côté de la balle pour aider Marcus Mariota (Davis) et pallier un des rares problèmes de l’équipe, la couverture (Jackson). C’était d’ailleurs la fête pour Mariota, puisque l’équipe avait également signé l’ex-Jet Eric Decker et drafté le troisième tour receveur Taywan Taylor ainsi que le quatrième tour Tight End Jonnu Smith, remplaçant les pertes de Kendall Wright et Anthony Fasano derrière Rishard Matthews et Delanie Walker. Un peu de mouvement autour du jeu aérien, alors que le jeu au sol et la protection, eux, restaient inchangés : la puissante ligne offensive était intacte (se séparant même de Chance Warmack définitivement relégué sur le banc), alors que le duo DeMarco Murray – Derrick Henry était prêt à repartir au galop.

Si la draft avait surtout concerné l’attaque, la Free Agency avait surtout modifié la défense, à commencer par la libération attendue du Cornerback Jason McCourty. Il fallait absolument améliorer le poste, d’où la draft de Jackson et la signature de l’ex-Patriot Logan Ryan ; les Safeties aussi avaient vu du changement avec la signature de l’ex-Jaguar Johnathan Cyprien aux côtés de Da’Norris Searcy. Dans le front-7, le Nose Tackle changeait d’identité, Al Woods laissant la place à l’ex-Bronco Sylvester Williams ; pour le reste, le solide groupe restait sur ses forces avec Jurrell Casey, DaQuan Jones, Brian Orakpo, Derek Morgan, Avery Williamson ou Wesley Woodyard. Aucune raison de faire de grands chambardements quand l’équipe avait donné majoritairement satisfaction, en espérant désormais que les ajouts seraient suffisants pour passer un palier.

C’était donc la question : Tennessee avait-elle fait suffisamment pour, au moins, se qualifier en playoffs ? Pour cela, il fallait passer le blocage (plus mental qu’autre chose) dans la division, et notamment contre Indianapolis ; les Titans n’ont jamais battu les Colts depuis l’arrivée d’Andrew Luck. Réussir cela serait déjà un signe que quelque chose avait changé.

 

La saison

 

  • Week 1 : Oakland, 16-26
  • Week 2 : @Jacksonville, 37-16
  • Week 3 : Seattle, 33-27
  • Week 4 : @Houston, 14-57
  • Week 5 : @Miami, 10-16
  • Week 6 : Indianapolis, 36-22
  • Week 7 : @Cleveland, 12-9 (OT)
  • Week 8 : BYE
  • Week 9 : Baltimore, 23-20
  • Week 10 : Cincinnati, 24-20
  • Week 11 : @Pittsburgh, 17-40
  • Week 12 : @Indianapolis, 20-16
  • Week 13 : Houston, 24-13
  • Week 14 : @Arizona, 7-12
  • Week 15 : @San Francisco, 23-25
  • Week 16 : LA Rams, 23-27
  • Week 17 : Jacksonville, 15-10

 

Le bilan

 

  • Global : 9-7.
    • Par demi-saison : 5-3, 4-4.
    • Par quart de saison : 2-2, 3-1, 3-1, 1-3.
    • À domicile : 6-2.
    • À l’extérieur : 3-5.
    • Dans la division : 5-1.
    • Dans la conférence : 8-4.
    • Contre les équipes ayant terminé avec un bilan positif : 4-2.
    • Contre les équipes qualifiées en playoffs : 2-2.
    • Dans les matchs à une possession d’écart : 6-4.
    • En dernier quart-temps (W-L-TT-TL) : 2-3-0-0.
    • En prolongation : 1-0.
  • Calendrier projeté (avec les bilans de 2016) : 111-142-3 (0.439, 30e).
  • Calendrier réel (avec les bilans de 2017) : 111-145 (0.434, 31e).
    • Écart entre les deux : -0.005 (20e).

Il y a une défaite en Divisional Round (24 autres équipes ne sont pas arrivées jusque là), mais il y a également une fin de saison à l’agonie (1-3 dans le dernier quart) pour arracher le même bilan qu’en 2016 avec un calendrier aussi aisé que prévu et encore plus facile que l’année dernière (0.465) ; on peut rajouter un moins bon bilan contre les équipes ayant terminé en positif (6-2 vs. 4-2) ou celles qualifiées en playoffs (5-2 vs. 2-2). Elle a certes totalement inversé la tendance dans la division (2-4 vs. 5-1), mais sans Andrew Luck ni Deshaun Watson en face. Il y a également une seule victoire en menant tout le match (cinq en 2016), trois défaites concédées en dernier quart-temps (aucune en 2016)… c’est fou, même en perdant son Quarterback en fin de saison dernière, on a l’impression que l’équipe avait mieux maîtrisé son sujet.

 

Les playoffs

 

  • Wild Card : @Kansas City, 22-21
  • Divisional Round : @New England, 14-35

 

La réalité

 

Pour rebondir sur ce qui vient d’être dit, l’équipe a fait une moins bonne saison offensive qu’en 2016 : -2.9 points marqués à 20.9 (19e), -13 TDs à 33 (22e), -44.0 yards à 314.0 (23e), -0.5 yard par action à 5.2 (18e), -2.0 first downs à 18.1 (22e), -10 big plays à 51 (24e) dont -2 homeruns à 9 (19e), -11 voyages en redzone à 43 (25e) dont -19.5% terminant en TD à 52.5% (19e), -2.8% d’actions joués en terrain adverse à 40.6% (18e), -10.9% de 3e tentatives converties à 35.1% (25e)… il n’est pas étonnant de se retrouver avec -4.99 yards par drive à 27.57 (21e) et -0:47 en temps de possession à 29:45 (19e). Point positif, l’équipe a moins offert de TDs aux adversaires, passant de 8 à 4, mais pour le reste le côté offensif n’a pas réussi à conserver un niveau 2016 qui n’était déjà pas forcément stratosphérique.

Merci la défense alors ? Oui… et non ; elle a ses points forts mais n’a pas crevé le plafond non plus. 22.2 points encaissés (17e) avec de mauvais derniers quarts-temps (8.6 – 30e), 36 TDs (12e), 328.0 yards (13e), 5.0 yards par action (8e), 20.2 first downs (21e), 40 big plays (top NFL) dont 7 homeruns (8e), 57 voyages adverses en redzone (27e) dont 48.2% terminant en TD (10e), 31.9% d’actions dans son propre terrain (30e), 36.5% de 3e tentatives autorisées (8e), 25.1% de drives adverses terminant en 3&out (10e) et 21 ballons volés (16e). Il y a donc du positif (belle résistance aux gros gains et en redzone qui a permis de limiter les points) et du négatif (trop souvent joué dans son propre terrain).

Voici les récompenses de la saison :

Il a totalement explosé sur la scène NFL, à tel point qu’il est presque impossible de ne pas le nominer au minimum Defensive Player Of The Year. Mais ce qui le fait passer comme Most Valuable Player, c’est la hauteur de sa performance dans une unité qui a souffert : le Safety Kevin Byard a été une des révélations de la saison 2017.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Kevin+Byard+Baltimore+Ravens+v+Tennessee+Titans+9-763niOipNl.jpgLe sophomore, drafté au troisième tour en provenance de Middle Tennessee State, est habitué à être reçu avec des lèvements de sourcils et des regards interrogateurs (il n’était même pas invité au Combine !), mais il sait désormais que tout passe par le terrain. Il a récompensé le General Manager Jon Robinson de son choix avec une année extraordinaire : 87 plaquages dont 3 run stuffs, 16 passes défendues (top NFL chez les Safeties), 8 INTs (top NFL tout court) et 2 fumbles récupérés soit 10 ballons volés ; à lui tout seul, il a autant d’INTs que Chicago ou Atlanta et plus d’INTs que Cleveland ou Oakland ! Il ne faudra probablement pas lui demander de répéter une « telle » performance statistique, mais s’il peut stabiliser son niveau de jeu ce sera déjà une très bonne chose.

Quand votre Kicker établit un record NFL avec 56 Field Goals de moins de 50 yards réussis consécutivement et que votre Punter est en tête de la ligue avec 49.7 yards bruts (et 44.6 yards nets – merci la couverture), cela mérite bien un petit focus. Ryan Succop et Brett Kern sont les représentants d’équipes spéciales qui, après avoir été un problème ces derniers temps à Tennessee, sont enfin passées du côte des forces.

Certes, Succop n’a pas été assez précis à longue distance avec seulement 40% de FGs de 50+ yards et 2 PATs manquées, mais il termine avec 42 FGs tentés (top NFL) et 35 réussis, ce qui lui fait un total de 136 points (9e NFL). Kern a été une machine à inverser la position sur le terrain avec ses grands coups de tatane, et la couverture lui a emboîté le pas pour en faire la meilleure unité de punt de la ligue. L’année dernière, les Titans avaient encaissé 2 TDs sur équipes spéciales ; aucun en 2017. Si tout n’est pas parfait avec une couverture sur kickoff très limite (23.4 yards de moyenne – 27e), dans l’ensemble c’est déjà bien mieux qu’auparavant.

Dans le doute, lancez la balle au Tight End Delanie Walker, et de bonnes choses arrivent en général. Encore une fois, le vétéran a été d’une importance capitale dans le jeu aérien (limité) de l’équipe, terminant en tête de la franchise dans quasiment toutes les catégories : 111 ciblages (top), 74 réceptions (top), 807 yards (top), 3 TDs, 9 gains de 20+ yards, 2 fumbles (top… enfin bottom techniquement car c’est une mauvaise stat), 43 first downs (top).

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Delanie+Walker+Carolina+Panthers+v+Tennessee+2gpuNmtKVikl.jpgMais ce qui le place un cran au-dessus de l’autre cible qui a fait du bon travail à Tennessee (qui ? mystère !), c’est qu’il a été une force également dans le jeu au sol par sa capacité de block. Il est facile de l’oublier, mais Walker sait aussi se rendre disponible pour aider le pan préféré de l’attaque des Titans, ce qui le rend encore plus précieux.

Continuons d’égrener les noms connus, après tout c’est également une bonne chose quand les valeurs sûres sont toujours là : le Defensive End Jurrell Casey continue d’être un véritable métronome sur la ligne défensive, et son leader incontesté ; d’aucuns diraient qu’il mériterait presque d’être nommé aux côtés de Byard en tant que Most Valuable Player. Ce n’est pas faux, mais comme nous l’avons dit, Byard a en plus le mérite d’être dans une unité qui a souffert, alors que Casey est entouré de talents connus. Nous allons parler de quelques-uns tout de suite, mais avant, listons les exploits du #99 : 60 plaquages dont 7 run stuffs, 25 pressions dont 6 sacks, 1 passe déviée et 1 fumble forcé.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Jurrell+Casey+Jacksonville+Jaguars+v+Tennessee+RtQePIhCdw4l.jpgIl a donc fait partie d’une unité qui continue de faire de bonnes choses, même s’il lui arrive parfois d’être un peu laxe dans les situations de gains courts ou pour plaquer à perte ; ce qui est assez ironique quand vous verrez les stats de la défense contre la course plus tard. Aux côtés de Casey, il y a toujours le fidèle lieutenant DaQuan Jones qui continue de se bonifier avec le temps ; il s’est même enfin découvert une passion pour le pass-rush vers la fin, terminant avec des bonnes stats : 8.5 pressions dont 3.5 sacks pour le discret mais efficace Jones. Dommage qu’il ait fini la saison sur IR.

Derrière le duo, Karl Klug reste sympathique contre la course mais on l’a déjà connu un peu plus actif. C’est peut-être au centre, en Nose Tackle, que le groupe est moins solide : la décision de libérer Al Woods pour le remplacer par Sylvester Williams a été doublement mauvaise avec de l’argent mort d’un côté et de l’argent dépensé pour (presque) rien, Williams n’ayant réellement été efficace qu’en fin de saison ; sans surprise il est déjà reparti. Austin Johnson, lui, a plutôt été un bon plot contre la course aussi, mais l’équipe ne serait pas contre se renforcer au poste.

Vous l’avez probablement compris avec les allusions liées à Byard, mais nous allons tirer à vue sur la couverture dans quelques instants. Cependant, cela ne veut pas dire que tout le monde est à abattre, bien au contraire : le premier tour Cornerback Adoree’ Jackson a été le meilleur rookie de la draft des Titans, ce qui est à la fois une bonne nouvelle (c’est un premier tour !) et une mauvaise (où était l’autre, celui pris en premier sur les deux ? nous y reviendrons).

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Adoree+Jackson+Wild+Card+Round+Tennessee+Titans+GRTuuHckgZZl.jpgLa question au sujet de Jackson a toujours été son côté très brut, et le fait qu’il lui faudrait peut-être un peu de temps pour s’adapter. Il a en effet eu du mal, mais il s’est acclimaté plus vite qu’on pouvait le penser : testé – voire martyrisé – par les Quarterbacks au début de la saison, il a pris confiance et assurance pour répondre de plus en plus présent… quitte à participer aux TROIS escouades. En défense, il termine avec 70 plaquages dont 2 run stuffs, 17 passes défendues (top-10 NFL) et 3 fumbles forcés ; il ne lui manque que quelques ballons attrapés pour compléter cela. En attaque, il a 5 courses pour 55 yards avec 2 gains de 20+ yards. Sur équipes spéciales, il a aidé à revitaliser les retours avec 23.1 yards par retour de kickoff et 8.5 yards par retour de punt ; il lui manque un TD ici ou là pour parfaire le tableau.

Comme vous le voyez, Jackson est donc un vrai choix intéressant qui devrait continuer de payer pour Tennessee dans deux secteurs où la franchise avait fortement besoin d’aide… même si cela n’a pas totalement suffi en 2017. Il doit poursuivre sur cette voie, et ajouter un vrai talent de playmaker (INT ou TD).

L’idée ici n’est pas de tirer à boulets rouges sur Marcus Mariota, car il est possible que le Quarterback ne soit pas totalement remis de sa blessure de fin de saison ; est-ce un hasard si Derek Carr a aussi connu une année moins bonne ? Combinez cela avec le playcall naturellement très orienté vers la course de Tennessee (45.5% – 6e) plus un manque d’envergure toujours présent dans le corps de receveurs, et vous avez moins de possibilités pour l’ex-Duck de se mettre dans le rythme. N’oublions pas non plus qu’il a su, aux moments clés, mener plusieurs drives pour la victoire prouvant qu’il n’a rien perdu de sa magie, juste qu’il a été moins constant.

Néanmoins, le Season Review sait aussi regarder dans les yeux la Vérité Vraie(tm) : l’attaque aérienne a traîné la patte toute la saison… et encore, l’intérim de Matt Cassel tire les stats générales vers le bas, car Mariota a fait une saison qui n’est pas si moche qu’on pourrait le croire à 62% de complétion, 3232 yards (7.1), 13 TDs, 15 INTs, 27 sacks et 79.3 de QB Rating. Bien entendu, ce ratio TD:INT de 13:15 est d’une mocheté sans nom par rapport à celui de 2016 (26:9), et il lui arrive encore d’avoir des séquences où il est imprécis, mais on sait qu’il peut mieux faire. Un peu d’aide autour de lui ne serait pas de trop, car il n’est pas normal que ce soit toujours Delanie Walker qui finisse comme cible préférée.

Pourtant, l’équipe a tenté de lui apporter cette aide avec le premier tour receveur Corey Davis, le cinquième choix de la draft ; mais il a été gêné par une blessure dès le début, n’est revenu qu’en cours d’année et n’a jamais rattrapé le retard, terminant avec 34 réceptions pour 375 yards et un fumble. Le vétéran Eric Decker a été sympathique avec 54 réceptions pour 563 yards et 1 TD, mais on l’a vu être plus décisif (il a parfois été un peu transparent).

C’est encore Rishard Matthews qui a été le plus visible avec 53 réceptions pour 795 yards et 4 TDs, 13 gains de 20+ yards, 36 first downs et le SEUL match à 100+ yards d’une cible des Titans (contre Pittsburgh). Le troisième tour receveur Taywan Taylor a été trop peu utilisé avec 16 réceptions pour 231 yards. Au moins, les receveurs ont eu de bonnes mains avec 15 drops (5e), mais leur capacité à gagner des yards après la réception est la pire de la ligue à 74.2 par match, ce qui explique aussi les 39 big plays (25e).

Si vous suivez un tant soit peu ce qu’il se passe en NFL, vous avez probablement une idée du secteur global qui marche le mieux à Tennessee : le jeu au sol. La défense contre la course a été un peu plus efficace que l’attaque terrestre, mais elle a aussi eu moins de travail, ce qui finit par équilibrer les forces en présence ; l’ensemble mérite donc la récompense. Cela va nous permettre de parler de plusieurs unités à la fois (ce n’est pas toujours simple de les répartir entre les récompenses).

Commençons par l’attaque : 114.6 yards (15e), 4.1 yards par course (15e), 18 TDs (2e), 12 big plays (8e) dont 3 homeruns (9e) et 3 matchs d’un coureur à 100+ yards (10e). Vous l’aurez compris, l’attaque n’a pas forcément été aussi destructrice que l’année passée quand on regarde les moyennes, mais comme elle a eu un gros travail à faire suite au playcall déséquilibré en sa faveur, cela reste tout à fait remarquable. La charge a, comme toujours, été menée par la ligne offensive, bien qu’elle non plus n’ait pas été au niveau stratosphérique de 2016 : on a noté des passages à vide ici et là avec 12.4% des courses finissant en run stuffs (16e) et 111 pressions lâchées (11e) dont 35 sacks (13e).

Le duo de Tackles Taylor Lewan et Jack Conklin a été extrêmement solide et polyvalent, bon en protection ou dans le jeu au sol ; c’est peut-être à l’intérieur, avec le trio Ben JonesQuinton SpainJosh Kline, qu’il y a eu un peu plus d’inconstance sans remettre en cause de le talent de l’ensemble. Cela a joué sur la performance des coureurs où nous avons définitivement assisté à la passation de pouvoir : Derrick Henry est désormais le dominant au sol avec 176 courses pour 744 yards (4.2) et 5 TDs (+ 1 TD en réception). Moins efficace en portant le cuir, DeMarco Murray s’est mué en arme polyvalente pour trouver son chemin : il n’est qu’à 3.6 yards par course, mais il totalise 223 touches pour 925 yards, 7 TDs et 1 fumble, finissant comme le meilleur attaquant de la franchise en 2017. Belle capacité d’adaptation pour Murray qui est désormais un coureur de complément.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Wesley+Woodyard+Cincinnati+Bengals+v+Tennessee+On3GpWFTg8fl.jpgPassons à la défense : 88.8 yards (4e), 3.6 yards par course (4e), 5 TDs (top NFL), 3 big plays (top NFL) dont aucun homerun (top NFL) et 1 seul match d’un coureur adverse à 100+ yards… mais 47 run stuffs seulement (28e), ce qui reste le point noir. Le travail a été fait par toutes les strates de la défense ; nous avons déjà évoqué la ligne, venons-en au duo infatigable et excellent formé par Avery Williamson et Wesley Woodyard. On ne parle toujours pas beaucoup d’eux, ce qui aurait pu leur valoir encore un tour dans le Most Underrated Player, et ils continuent d’être deux éléments qui font tout ce qu’on leur demande avec sérieux et application. Woodyard a été le leader avec 124 plaquages dont 10 run stuffs et 2 fumbles récupérés dont un strip-6, alors que Williamson a joué le lieutenant avec 92 plaquages dont 4 run stuffs et 2 fumbles forcés.

Sur les ailes, Brian Orakpo et Derrick Morgan n’ont pas forcément été dominateurs dans l’exercice avec seulement 3 run stuffs pour 76 plaquages à eux deux. Derrière eux, nous avons parlé de l’efficacité de Kevin Byard… et nous aurions aimé revoir le Johnathan Cyprien de 2016 ; malheureusement il a régressé vers la version du début de sa carrière, hésitant, perdu en couverture (au moins un peu actif contre la course), et il a même été blessé ce qui a ouvert la porte à des piges de Da’Norris Searcy qui n’a pas été plus efficace. C’est surtout le coeur de la défense (avec Casey et les deux ILBs) qui a été bon même s’il n’y a aucun trou majeur par ailleurs.

Puisque nous tenons Orakpo et Morgan, ne les lâchons pas (arrêtez de gigoter ça ne prendra qu’une minute) pour parler du pass-rush : 135 pressions réussies (14e) dont 43 sacks (5e) ; des totaux équivalents à la saison dernière, avec juste un peu plus de conversion (31.9% – 6e), ce qui est toujours positif. Et pourtant, l’équipe a eu un sackeur de moins (13 vs. 12), mais ils ont été plus productifs : les deux précités mènent logiquement la danse – Morgan avec 7.5 sacks sur 21.5 pressions et Orakpo avec 7 sacks sur 26 pressions ; on ne peut s’empêcher d’en vouloir au moins un à 30+, mais cela reste très probant. Casey a ajouté sa production (6 sacks), et les deux loustics ILBs n’ont pas été en reste : Woodyard a réussi 14 pressions dont 5 sacks et Williamson 7 pressions dont 3 sacks. Ajoutez Erik Walden qui a pris un rôle de subalterne qui lui va bien avec 4 sacks, DaQuan Jones et Karl Klug : vous avez là un groupe très sympathique.

Relâchons Orakpo et Morgan qui avaient commencé à nous ronger l’os de la main et fermons la parenthèse car vous devez vous demander pourquoi nous parlons d’un secteur à succès dans le Worst Unit Of The Year. Malgré la refonte exécutée pendant l’intersaison, l’aide du pass-rush et quelques circonstances atténuantes, s’il faut chercher la moins bonne unité, la couverture est toujours le choix évident.

Préfaçons en disant qu’avec le monstre au sol, elle a vu énormément de passes via un playcall adverse tourné vers l’aérien à 61.9% (4e) – elle a même vu le plus grand nombre de passes tentées avec 37.8 en moyenne par match. De fait, un taux de complétion de 61.9% ne paraît si mal (16e), et les moyennes de 239.2 yards (25e) dont 117.3 après réception (28e) sont modérées par celle de 6.3 yards par passe tentée (12e). 27 TDs (24e), 12 INTs (18e) et 6 matchs d’un receveur adverse à 100+ yards (24e) restent des mauvais totaux, mais il y a pire qu’un QB Rating adverse de 87.8 (16e) et elle n’a encaissé que 37 big plays (3e) dont 7 homeruns (10e).

Le but ici est d’insuffler un peu d’espoir pour la suite : la draft de Jackson semble être sur la très bonne voie, le développement de Byard se dirige vers un vrai succès et l’ajout via Free Agency de Logan Ryan a été bien vu (malgré des blessures le freinant vers la fin) avec 11 passes défendues. Le problème, c’est que le bât blesse toujours quand on s’éloigne du trio : les Linebackers et Cyprien ont souvent été largués, ouvrant la porte aux Tight Ends ou coureurs adverses, et le poste de slot Cornerback manque d’une alternative solide ; hors la triplette magique, personne ne dépasse 5 passes défendues et ne parlons même pas des INTs puisque Byard en a 8 sur les 12. Il y a donc du mieux, mais il faut continuer à trouver des solutions.

Il y en a eu plusieurs, mais Logan Ryan reste celle qui a été la plus influente même si la couverture a toujours des soucis. Néanmoins, associons Brynden Trawick, Darren Bates et Eric Weems, qui ont tous boosté la couverture sur équipes spéciales grâce à leur signature.

Nous en avons déjà parlé : Sylvester Williams et Johnathan Cyprien n’ont pas du tout été dans le coup, ce qui est assez terrible quand les contrats valent 3 et 4 ans. Le premier est déjà reparti et le deuxième va essayer de retrouver la magie avec le nouveau staff.

La victoire en Wild Card 22-21 sur Kansas City. Dans l’absolu, les victoires enchaînées 37-16 à Jacksonville et 33-27 contre Seattle en Week 2 & 3 ont été plus probantes contre une équipe dont on ne savait pas qu’elle allait faire des dégâts et une autre qui était l’épouvantail habituel. Mais le premier match de playoffs de Tennessee depuis 2008 et la première victoire depuis 2003, quelque soit le scénario (et peut-être même justement à cause du scénario à l’image de la saison), ça se fête.

La tôle 57-14 à Houston en Week 4. Histoire de mettre fin à un premier quart de saison en forme de montagnes russes – défaite à Oakland, victoires face à Jax et Seattle… et ce crash monumental contre la révélation Deshaun Watson et les Texans. Elle pique encore, celle-là.

Mariota score un TD en se faisant une passe à lui-même. Et ce qui ne gâche rien, c’est celui qui démarre le retour en deuxième mi-temps lors du Wild Card Round et la fin d’une longue disette.

 

Le futur

 

Domicile : Baltimore, Houston, Indianapolis, Jacksonville, New England, NY Jets, Philadelphia, Washington.
Extérieur : Buffalo, Dallas, Houston, Indianapolis, Jacksonville, LA Chargers (UK), Miami, NY Giants.
Matchs contre des équipes avec un bilan positif en 2017 : 8.
Matchs contre des équipes qualifiées en playoffs en 2017 : 5.
Bilan cumulé en 2017 : 119-137 (0.465, 31e).

AFC South power. Ajoutez une NFC East tombée de son piédestal et vous avez un calendrier plus facile que d’autres.