Gameday : Divisional Round de Samedi

 

#6 Atlanta Falcons @ #1 Philadelphia Eagles

 

Auteur	P.G.
Date et Heure Française	Samedi 13 Janvier, 22:35
Lieu	Lincoln Financial Field
Titre	Philly dans le flou
Prévision Météo	Ciel dégagé, 0°C

 

Les Eagles sont la première équipe à démarrer les playoffs à domicile en tant que outsider depuis 1975, première année où la NFL a décidé d’organiser les playoffs en fonction des seeds (et non par un ordre prédéterminé). Cela prouve à quel point les performances de fin de saison de Philly inquiètent, surtout en attaque, et les Falcons vont vouloir en profiter pour retourner en finale NFC.

En effet, même si les Falcons ne sont pas sans problème de leur côté aussi, ils ont dû batailler jusqu’au bout pour se qualifier, ce qui les place dans une spirale positive. Mais la tâche va être encore plus ardue qu’en Wild Card Round, car c’est une autre escouade très compliquée qui se présente : la défense des Eagles, et à domicile en plus. Le gros duel du match va sans conteste être au niveau du sol : le duo Tevin Coleman – Devonta Freeman est capable de faire très mal, mais il va se heurter à un vrai mur contre Fletcher Cox, Nigel Bradham et le front-7 de Philly. La défense contre la course des locaux, c’est 7 TDs encaissés (3e), 79.2 yards par match (top NFL), 3.8 yards par course (6e), un seul coureur adverse à 100+ yards… et c’était Ezekiel Elliott dans le match de Week 17 ; cela explique pourquoi elle a vu le playcall adverse le plus déséquilibré (65.5% de passes) car les adversaires ont préféré passer par les airs.

Dans ce cas-là, Matt Ryan a une opportunité… mais elle n’est peut-être pas si énorme que cela : quand on compare le trio Jones – Sanu – Gabriel avec le trio Darby – Mills – Robinson… il y a match. Le plus important pour Philly va être de garder les trois receveurs devant eux, continuer de limiter les gains après réception et surtout compter sur quelques drops dont sont trop souvent coupables les Falcons. Au niveau du pass-rush, malgré les efforts de Brandon Graham, Chris Long ou du rookie Derek Barnett, c’est un peu toujours la même rengaine : beaucoup de QB Hits (117 – top NFL), mais moins de sacks (38 – 15e) avec aucun joueur à 10+ unités.

Point intéressant : si la ligne offensive, menée par Alex Mack, Jake Matthews et Ryan Schraeder, lâche très peu de sacks (24 – 3e), elle autorise quand même un peu trop de coups sur son QB (89 hits – 18e) ; donc même si la pression des locaux n’arrive pas à destination, elle a de quoi perturber le MVP 2016 s’il n’a pas le temps de trouver ses cibles. C’est pourquoi la défense contre les coureurs sera importante : les stopper au sol bien sûr, mais aussi interdire les passes courtes dans leur direction.

Quid de l’attaque de Philly avec Nick Foles à la baguette ? Là aussi, le jeu au sol risque d’avoir une grande importance. L’hydre à trois têtes LeGarrette Blount – Jay Ajayi – Corey Clement va devoir officier et avancer un maximum pour assister un QB qui est apparu sans solution en fin de saison. A 132.2 yards par match (3e), 4.5 yards par course (4e) et 19 gains de 20+ yards (top NFL), les Eagles sont parés pour porter le cuir… mais ils vont se heurter à Grady Jarrett, Dontari Poe, Deion Jones et une défense des Falcons qui, croyez-le ou non, est devenue la force de l’équipe en cette fin d’exercice.

L’escouade est passée maître dans l’art de limiter les gros gains adverses, même s’il lui arrive de craquer ici ou là, et il y a fort à parier qu’elle va essayer d’emmener les Eagles dans un match de gagne-terrain frustrant. Aux locaux d’être patients, en rappelant qu’ils savent le faire : ils sont top NFL en temps de possession moyen avec 32:41… mais c’était majoritairement avec Carson Wentz.

Et il est clair qu’avec Foles, les Eagles ont perdu cette capacité de créer quelque chose à partir du néant, d’où une moins bonne attaque aérienne ; il faut également préciser que les récents drops n’aident pas, même si certains sont imputables à un mauvais placement de la balle. Toute la saison, Philly s’est basé sur une autre hydre à trois têtes, sans qu’aucune ne prenne vraiment le pas sur les autres : Zach Ertz, Nelson Agholor et Alshon Jeffery se sont répartis le travail… ce qui veut dire aussi que l’équipe n’a pas un DeAndre Hopkins ou un Houlio qui peut faire 100+ yards quelque soit le Quarterback. Et face à un autre trio redoutable, celui formé par la couverture Trufant – Alford – Poole, cela risque de compliquer encore un peu plus la tâche du QB.

Malgré le développement de la défense des visiteurs, celle des locaux reste plus efficace ; cela tombe bien, c’est l’offensive d’en face qui est la plus efficace aussi. Si le match tombe dans un gros duel de défenses, on a ce sentiment indicible que l’attaque des Falcons a plus d’armes et d’expérience pour s’en sortir.

 

#5 Tennessee Titans @ #1 New England Patriots

 

Auteur	K.C.
Date et Heure Française	Dimanche 14 Janvier, 02:15
Lieu	Gillette Stadium
Titre	Rencontre ogresque
Prévision Météo	Ciel dégagé, < 0°C

 

A première vue, on pourrait se dire qu’il est difficile de faire plus déséquilibré lors de ces Playoffs. Mais il ne faudra pas s’y tromper, si les Tennessee Titans sont arrivés jusque-là, c’est bien parce qu’ils sont plein de surprises et d’envie. Pour les New England Patriots, la rengaine est la même que les années passées, assurer à domicile sur deux matchs afin d’aller une nouvelle fois au Super Bowl.

Lors de le match de Wild Card, les Titans sont revenus de loin pour l’emporter. Face aux Patriots, il ne faudra pas refaire la même. Ont-ils des armes efficaces ? Oui. Peuvent-ils créer la surprise ? Oui. Mais tout n’est pas au beau fixe du côté de Tennessee, et Marcus Mariota continue d’inquiéter. Le QB ne semble pas prendre la mesure et se trouve face à un mur. Contre les Chiefs, il a eu la chance de pouvoir lancer un TD pour… lui-même, mais à part cela, il montre des limites inquiétantes, alors que son OL le protège plus que bien. Le pass-rush étant un des points faibles des Patriots (mis à part Trey Flowers et ses 6,5 sacks), l’espoir reste de mise pour les Titans.

Au niveau du jeu aérien, on a vu que les Titans éprouvaient quelques difficultés à se démarquer. Si ce n’était pour l’excellent Delanie Walker (un tiers des réceptions et yards de son équipe en Wild Card), Tennessee serait en grand danger d’invisibilité. Eric Decker a montré qu’il pouvait être précieux (1 TD), mais il est trop peu souvent visé par le QB. Face aux Patriots, il faudra que Rishard Matthews et Corey Davis apportent beaucoup plus si les visiteurs veulent espérer aller plus loin. Et vu que le duo Stephon Gilmore – Malcolm Butler marche plutôt bien pour défendre la passe (21 passes défendues, 4 INTs à deux), il faudra que Tennessee soit à 200%.

Il faudra donc probablement se rabattre sur le jeu au sol, la principale raison de l’espoir. Derrick Henry sera une nouvelle fois seul aux commandes de ce secteur, et cela devrait rassurer tant le joueur est excellent et est capable de faire avancer et gagner son équipe à n’importe quel moment (156y à 6,8y par course et 1 TD lors du match de WC). Si les Patriots et Kyle Van Noy parviennent à le limiter, la victoire se rapprochera pour eux. Les Titans ont de vraies qualités offensives, mais Mariota semble en dessous de ce qu’il peut faire et New England pourrait très bien se concentrer sur le jeu au sol pour l’emporter.

En face, les Patriots ont eu quasiment deux semaines de repos et arrivent en pleine forme pour leur premier match de playoffs 2018. Tom Brady sera-t-il MVP ? Sera pas ? La question reste en suspend mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le QB ne l’aura pas volé si cela arrive. Auteur d’une nouvelle saison pleine (32 TDs, 8 INTs), on se demande quand, ou si Brady connaîtra une baisse de niveau un jour. Le QB est étincelant et trouve ses joueurs où il faut, quand il faut. Son OL a fait de gros progrès, et cela se ressent, mais le pass-rush des Titans est très bon, et le duo Brian Orakpo – Derrick Morgan (14,5 sacks à deux) sera une nouvelle fois à surveiller de près.

Alors qu’il a vu arriver de nouvelles armes en début de saison, Brady a su tirer profit de ces ajouts. Bien évidemment, Rob Gronkowski reste toujours sa cible préférée (1084y, 8 TDs), et on comprend pourquoi quand on le voit jouer, mais Brandin Cooks (1082y, 7 TDs) est une réelle plus-value à l’attaque des Patriots, surtout en l’absence de Julian Edelman depuis le début de saison. Néanmoins, le joueur à surveiller de près et qui devrait revenir pour ce match est Chris Hogan ; souvent sous-estimé, il sait briller par moment (5 TDs). Avec Danny Amendola pour prendre des yards sur les passes courtes, l’attaque aérienne des Patriots est une nouvelle fois effrayante ; il sera intéressant de la voir contre une couverture des Titans qui possède un All-Pro avec Kevin Byard (8 INTs).

Au sol, les Patriots sont assez illisibles, car plusieurs joueurs partagent la tâche. Dion Lewis semble avoir gagné la place de #1, et James White est toujours aussi utile et visé lorsqu’il s’agit de gagner quelques précieux yards. La défense au sol des Titans est assez bonne, surtout avec Wesley Woodyard pour surveiller tout cela, mais clairement elle va avoir du travail. Les Patriots ont une nouvelle fois une attaque de feu, mais la défense des Titans aura clairement son mot à dire.

Au final, New England est une fois de plus proche d’aller en finale de conférence, mais il ne faut pas enterrer Tennessee trop vite ; la franchise a montré une vraie force de caractère en rattrapant un déficit de 18 points au tour précédent. Pour les visiteurs, il faudra espérer que le jeu de course continue d’exceller et que Mariota commence à élever son jeu. Et peut-être retrouver leur rival intra-division en finale de conférence.

Avantage domicile et expérience pour les Patriots.