Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2016 (3/4)
Nous continuons avec les tribulations des 31 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #17 à #24.
PS : FF = fumbles forcés, FR = fumbles récupérés.
PPS : Les stats proviennent de Pro-Football-Reference et FootballOutsiders.
17. ATLANTA : Keanu Neal, S, Florida
Snaps : 82.8%
Vs. Pass : 8 passes défendues
Défense : 72 plaquages, 33 assists, 5 FF, 1 FR
Décidément les Safeties étaient les grosses surprises du premier tour avec le choix de Keanu Neal pour les Falcons.
Il n’est pas difficile de faire le rapprochement quand on se rappelle que Dan Quinn vient de Seattle, et que Keanu Neal s’est entraîné avec Kam Chancellor pendant l’offseason : c’est exactement le profil du punisseur infatigable que voulait Atlanta, le Strong Safety capable de délivrer des coups puissants dans le jeu au sol. Là où il a vraiment surpris, c’est contre le jeu de passe ; plus rapide qu’on ne le pense et physique dans son jeu, il a surpris par sa capacité à couvrir des Tight Ends, même s’il a souffert contre les meilleurs. Il semble être le package complet au poste et ne peut que s’améliorer, ce qui est vraiment bien pour un joueur qui a raté le début de saison suite à une arthroscopie du genou.
La chose frappante avec la draft 2016 des Falcons, c’est que sur les six choix, quatre ont vu un temps de jeu significatif : le deuxième tour Linebacker Deion Jones, le troisième tour Tight End Austin Hooper et le quatrième tour Linebacker De’Vondre Campbell. Et il est impossible de ne pas parler de l’impact de Jones au coeur de la défense.
Le poste de Middle Linebacker a toujours été un peu problématique à Atlanta depuis plusieurs années (même si Paul Worrilow a fait ce qu’il a pu pour un non-drafté), mais si Deion Jones continue sur sa lancée actuelle, les Falcons ont trouvé leur titulaire pour les années à venir. Plus petit que la moyenne mais rapide et incroyablement physique, Jones a couru partout sur le terrain ; il termine avec une ligne impressionnante de 106 plaquages (75 solo), 1 FF, 11 passes défendues et 3 INTs dont DEUX picks-6 (!).
18. INDIANAPOLIS : Ryan Kelly, C, Alabama
Snaps : 93.0%
Avec presque un an de retard, les Colts décidaient d’offrir un nouvel élément à l’OL, et même un nouveau patron avec le Centre Ryan Kelly.
Kelly est déjà devenu une pièce essentielle de la ligne offensive, n’ayant pas marqué de grosse hésitation dans son passage entre monde universitaire et monde professionnel (minus les habituelles petites erreurs dues au fait d’être rookie). Solide en protection, sympathique dans le jeu au sol, l’ancien d’Alabama a immédiatement crée un rapport positif avec Andrew Luck et ses partenaires de ligne. Les Colts ont là matière à bâtir une énorme moitié gauche avec Jack Mewhort et Anthony Castonzo.
Sur le côté droit, c’est déjà plus suspect ; il faut dire que les Colts ont fini par démarrer non pas un mais DEUX rookies à cause des méformes et blessures : le troisième tour Le’Raven Clark et le cinquième tour Joe Haeg. Autant Clark a encore de grosses difficultés, autant il faudra surveiller Haeg qui montre une polyvalence intéressante. Mais sans surprise, aucun autre rookie n’arrive à la cheville de R. Kelly (désolé elle me démange depuis la draft).
19. BUFFALO : Shaq Lawson, DE, Clemson
Snaps : 22.1%
Défense : 7 plaquages, 6 assists, 2 sacks, 1 FF
Vs. Pass : 1 passe défendue
Les Bills amélioraient leur pass-rush dans le système de Rex Ryan avec le pass-rusher Shaq Lawson.
Gêné par sa blessure à l’épaule, Shaq Lawson a tiré un trait sur quasiment deux mois de compétition avant d’être réintégré petit à petit par le staff des Bills ; un besoin qui n’était pas vital étant donné la bien-portance de la défense et surtout du pass-rush. Il n’a pas eu énormément de temps de jeu, montrant ici ou là ses capacités athlétiques, mais il est compliqué de vraiment le juger sur une demi-saison sachant qu’il a raté les camps suite à sa blessure. Il faudra attendre 2017 pour voir si c’était une bonne pioche à Buffalo.
Avec la mise sur IR du deuxième tour Linebacker Reggie Ragland et un troisième tour Defensive Tackle Adolphus Washington plutôt discret, cette draft de Buffalo devra prouver sa valeur l’année prochaine.
20. NY JETS : Darron Lee, LB, Ohio State
Snaps : 61.8%
Défense : 42 plaquages, 28 assists, 1 sack
Vs. Pass : 2 passes défendues
Avec une situation toujours nébuleuse au poste de Quarterback, les Jets préféraient se tourner vers la défense avec le LB Darron Lee.
Clairement les Jets, qui ont surpris certains en choisissant Lee aussi haut pour le faire jouer à l’intérieur, ont la ferme intention d’en faire le capitaine de la défense pour le futur ; la transition a déjà commencé avec David Harris. Il est clair aussi que Lee a de la chance d’avoir un solide joueur comme le vétéran pour l’aider, car sa saison a été très compliquée ; obligé d’apprendre un nouveau poste quasiment à la volée, Lee a commis beaucoup d’erreurs : plaquages manqués, mauvais diagnostics, mauvais angles, etc. Le jeu va probablement encore un peu trop vite pour lui, ce qui est normal vu sa situation. Les Jets ont fait un pari qui, pour l’instant, reste un point d’interrogation, en espérant que 2017 montrera une progression.
Lee n’est pas le seul rookie à avoir vu le terrain puisque le troisième tour Linebacker Jordan Jenkins se retrouve en tête des snaps chez les pass-rushers, ce qui est à la fois bien (pour apprendre) mais totalement représentatif du problème dans ce secteur à New York. C’est surtout au poste de receveur que la draft pourrait être bonne avec les non-draftés Jalin Marshall et surtout Robby Anderson qui a cumulé 42 réceptions pour 587 yards et 2 TDs.
21. HOUSTON : Will Fuller, WR, Notre Dame
Snaps : 73.8%
Réception : 47 réceptions, 635 yards, 2 TDs
Catch Rate : 51.1%, 5 drops
Retours : 11 kick returns, 165 yards, 1 TD
Fumbles : 2
Les Texans remontaient d’une place pour bloquer les autres équipes désireuses de prendre un receveur et choisir Will Fuller.
Parfois, la vie ne réserve aucune surprise : vous avez exactement ce qui est marqué sur l’emballage. Les Texans savaient qu’en choisissant Will Fuller, ils allaient avoir une véritable menace profonde capable d’étirer le terrain (enfin !), mais qu’il venait avec un sévère cas de drops. Tout a été confirmé : Fuller a une vitesse impressionnante qui peut laisser n’importe quelle défense le nez dans le gazon, et il a tendance à laisser échapper la balle. Le jeune receveur a fait un gros début de saison avant de ralentir à cause des blessures, et il n’a jamais vraiment retrouvé la troisième vitesse (même s’il n’a pas été aidé par les QBs). Prometteur, mais demandera plus de constance à l’avenir pour soutenir Dédédé.
La mise sur IR du deuxième tour Centre Nick Martin est vraiment dommage (surtout quand on voit l’hécatombe sur l’OL), le troisième tour QB-converti-WR Braxton Miller a encore du travail et le cinquième tour Defensive Tackle D.J. Reader a déjà sa place dans la rotation, mais doit encore apprendre le métier. Fuller est le meilleur rookie de cette courte draft (six choix).
22. WASHINGTON : Josh Doctson, WR, TCU
Snaps : 2.9%
Réception : 2 réceptions, 66 yards
Catch Rate : 33.3%
Avec DeSean Jackson et Pierre Garçon bientôt Free Agents, Washington choisissait Josh Doctson pour prendre la relève.
La relève attendra : nous commençons ici une fin d’article assez déprimante. Josh Doctson aura très peu vu le terrain et a été mis sur IR à la fin du mois d’octobre à cause d’un problème récurrent au tendon d’Achille. Les Redskins n’ont pas été plus ennuyés que cela puisque entre Garçon, Jackson, Jamison Crowder er Ryan Grant il y a déjà foule au poste. Rendez-vous en 2017, quand Doctson sera revenu à 100% et que l’embouteillage devant sera un peu décoincé.
Pour trouver le meilleur rookie de Washington cette saison, il y a deux possibilités : le coureur non-drafté Robert Kelley ou le deuxième tour Linebacker Su’a Cravens. Les deux ont joué sensiblement autant de snaps, mais on penche légèrement pour Cravens qui a dû évoluer à un poste inconnu.
Pour une première saison et dans un temps de jeu réduit à un poste totalement nouveau, Cravens a répondu de manière satisfaisante dans toutes les catégories avec 33 plaquages, 5 passes défendues, 1 INT et 1 sack. Apparemment, il va se replacer en Safety dès la saison prochaine, ce qui est sensé : il reste sous-dimensionné pour être Inside Linebacker et cela lui permettra d’avoir un poste de titulaire pour continuer à être déployé un peu partout dans la défense grâce à sa versatilité. Mentionnons quand même de nouveau Kelley pour finir, car le coureur est la belle surprise suite à la libération d’Alfred Morris : 168 courses pour 704 yards et 6 TDs + 12 réceptions pour 82 yards et 1 TD.
23. MINNESOTA : Laquon Treadwell, WR, Mississippi
Snaps : 7.6%
Réception : 1 réception, 15 yards
Catch Rate : 33.3%
Les Vikings complétaient le trio de receveurs avec Laquon Treadwell pour offrir une grande cible pour Teddy Bridgewater.
Suite de notre fin d’article déprimante pour les choix de premier tour avec le cas le plus bizarre. Comme dit en introduction, on imaginait déjà Laquon Treadwell jouer le receveur de possession sur les passes courtes et intermédiaires de Teddy Bridgewater (et dieu sait qu’il aime ce style). Résultat : non seulement le jeune Quarterback doit se remettre d’une terrible blessure au genou, mais Treadwell n’a pas vu le terrain comme vous pouvez le voir. Il a du mal à créer une séparation avec les défenseurs et à jouer de sa stature ; et contrairement à Doctson, les Vikes n’avaient pas le luxe d’attendre une saison. Il faudra clairement qu’il approfondisse son apprentissage du poste pour espérer une progression la saison prochaine.
Et c’est d’autant plus frustrant que c’est silence radio pour le reste de la draft ; pas un seul joueur n’a vu plus de 100 snaps.
24. CINCINNATI : William Jackson III, CB, Houston
Snaps : 0%
Cincinnati étant fanny au niveau des receveurs, ils se rabattaient sur le CB William Jackson III.
Fin de notre… fin d’article déprimante avec William Jackson III qui a subi une déchirure du pectoral en présaison et qui n’a pas pu démarrer sa saison rookie. Comme Washington, Cincinnati n’était pas expressément contraint de le faire jouer avec Adam Jones et Dre Kirkpatrick, mais c’est toujours dommage quand un jeune ne peut pas apprendre en situation de match de saison régulière. See you in 2017.
Le meilleur rookie des Bengals cette année est également celui qui a le plus vu le terrain ; il l’a d’ailleurs plus foulé que A.J. Green : le deuxième tour receveur Tyler Boyd.
Positionné dans le slot, Boyd a gagné la confiance d’Andy Dalton au fur et à mesure, et le Quarterback n’a plus hésité par moments à cibler son rookie receveur sur 3e tentative. Cela ne peut être qu’une bonne nouvelle pour le futur, car les Bengals auront besoin d’un troisième larron agile pour utiliser les espaces ouverts par A.J. Green et Tyler Eifert. Il ne lui reste plus qu’à scorer un peu plus souvent ; il termine avec 54 réceptions pour 603 yards et 1 TD.